Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l’invité du Face-à-Face de ce 1er-mai sur RMC et BFM. Il a été interrogé notamment sur les manifestations attendues dans la capitale française ou encore sur l'enquête sur les attaques coordonnées de prisons.
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00:008h32 sur RMC et BFM TV, mon invité est Laurent Nouniez, bonjour Laurent Nouniez, préfet de police, merci d'être sur RMC et BFM TV ce matin.
00:18Alors que le défilé du 1er mai s'élance tout à l'heure à Paris en début d'après-midi, vos troupes sont déjà à pied d'oeuvre depuis plusieurs heures
00:26pour sécuriser le parcours puisqu'il y a eu des appels à déborder le dispositif, relayés notamment sur les réseaux sociaux pour faire de ce 1er mai, je cite, un 1er mai explosif.
00:36Laurent Nouniez, quels sont les risques aujourd'hui ?
00:39D'abord, il faut revenir aux fondamentaux, c'est le 1er mai, traditionnellement les organisations syndicales déposent une déclaration de manifestation, ça a été le cas,
00:48le parti de la place d'Italie pour aller jusqu'à la place de la nation départ à 14h.
00:54Ceux qui nous écoutent, c'est un parcours un peu différent de celui des dernières années ?
00:58Chaque année, le parcours change, il n'y a pas de parcours au meilleur qu'un autre, j'y reviendrai.
01:04Mais donc, les organisations syndicales ont déclaré, donc ce cortège va s'élancer comme chaque 1er mai, avec un gros dispositif policier,
01:14un gros dispositif policier puisqu'on a plus de 2000 effectifs qui sont engagés,
01:18des effectifs de la préfecture de police, des effectifs des compagnies républicaines de sécurité, des escadrons de gendarmes mobiles.
01:25Et puis, partout à la périphérie, notamment en Grande Couronne, des policiers et des gendarmes qui vont effectuer des contrôles,
01:31puisque nous avons demandé qu'il y ait des contrôles effectués sur la base de réquisition des procureurs de la République,
01:39dans le cadre de l'article 78.2.
01:41Quand vous dites contrôle, Laurent Nunez, ça veut dire des fouilles, de véhicules, de sacs aux abords de la place d'Italie ?
01:47De véhicules au péage, des fouilles de personnes aux abords de la manifestation, qui se rendent à la manifestation,
01:57je disais au péage, dans les gares, y compris depuis la Grande Couronne parisienne,
02:02où il y a des policiers et des gendarmes qui sont mobilisés pour faire ces contrôles.
02:05Le but, c'est tout simplement d'éviter qu'on ait des personnes qui viennent à cette manifestation,
02:09avec ce qu'on appelle des armes par destination.
02:11Voilà, il y aura énormément de contrôles et de fouilles autour de cette manifestation.
02:16Deux mille femmes et hommes déployés aujourd'hui, c'est plus que d'habitude ?
02:20Non, c'est un dispositif exceptionnel à la hauteur d'un premier mai, c'est un dispositif habituel,
02:27même si, évidemment, comme à chaque manifestation d'ampleur, nous craignons des débordements,
02:32mais qui ne sont pas le fait des organisateurs, je tiens à le dire.
02:36Le cortège syndical s'élancera tout à fait normalement, mais on le sait,
02:41on a maintenant une expérience ces dernières années suffisamment longue et riche
02:45pour savoir qu'évidemment, il y aura des fauteurs de troubles qui viendront
02:48et essaieront de perturber cette manifestation,
02:51c'est-à-dire commettre des dégradations ou des violences contre les personnes
02:54ou des violences contre les forces de l'ordre.
02:55Ça, Laurent Lugnès, on le sait, il y aura des fauteurs de troubles,
03:00ce qu'on appelle plus communément des casseurs.
03:02Est-ce que vous arrivez à évaluer le nombre de ces perturbateurs attendus à Paris
03:06ou craint qu'ils viendraient s'adjoindre au cortège syndical en amont ou en aval ?
03:13Oui, alors on s'attend, traditionnellement, il y a quelques centaines de personnes
03:16qui appartiennent à la mouvance ultra-gauche, la mouvance radicale, très clairement,
03:20et qui viennent pour faire dégénérer le cortège.
03:22C'est un autre mode d'expression, c'est un mode d'expression par la violence,
03:27dégradations atteintes aux personnes, qui se constituent effectivement le plus souverain en black bloc,
03:32mais on dit quelques centaines, et puis vous avez des personnes qui s'agrègent autour,
03:36évidemment ce qu'il ne faut pas faire, qui s'agrègent autour,
03:39et qui participent également aux exactions.
03:41Donc effectivement, ça peut être quelques centaines de personnes,
03:46voire un millier, un millier, 1500 personnes à gérer,
03:49qui vont, comme d'habitude, essayer de commettre des exactions,
03:52et comme d'habitude, évidemment, les forces de sécurité intérieure interviendront sous mon autorité,
03:57moi je serai présent à la salle de commandement,
03:59et on ne tolérera aucune, aucune, aucune exaction, il y aura des interventions.
04:02Le grand-mier, 1000 à 1500 personnes qui potentiellement tenteraient de faire dégénérer cette manifestation,
04:08c'est énorme, on a lu le chiffre de 200 à 400 casseurs,
04:11vous dites quand des jeunes viennent se...
04:13Vous avez lu des chiffres qui sont, des chiffres que vous communiquez dans les médias,
04:17il y a, je vous dis, quelques centaines d'éléments radicaux.
04:20Ce que vous dites, c'est que ça peut être beaucoup plus avec ceux qui viennent s'ajouter au casseur.
04:23Vous avez toujours des personnes, vous voyez, qui viennent, qui se mêlent à ces groupes de casseurs,
04:27qui généralement se dissimulent le visage et commettent des exactions.
04:31Donc nous interviendrons, mais comme nous le faisons à chaque fois,
04:34comme nous le faisons à chaque fois, et nous interromprons ces dégradations,
04:38et nous procéderons évidemment à des interpellations,
04:40toujours dans le cadre du délit, soit de groupements de personnes en vue de commettre des dégradations ou des violences,
04:47donc il y aura des interpellations,
04:48ou tout simplement parce que ces personnes se dissimulent le visage dans une manifestation.
04:53Et dans une manifestation où sont commis des troubles à l'ordre public,
04:56le simple fait de se dissimuler le visage est un délit qui nous permet d'interpeller,
05:00de placer ces personnes en garde à vue.
05:02Donc en même temps, j'en profite pour adresser un message d'extrême fermeté.
05:05On ne tolérera aucun débordement, aucun débordement cet après-midi.
05:09Et donc il y aura des interpellations, il y aura des gens qui seront placés en garde à vue,
05:12si jamais certains avaient des vélétés de commettre des dégradations et des exactions.
05:16Et notre volonté, notre seule volonté,
05:19notre seule volonté, c'est que le cortège syndical puisse partir, défiler normalement et arriver à son terme.
05:24Et ces dernières années, ça a toujours été le cas.
05:26Et de ce que je comprends, Laurent Nunez,
05:28dans les fouilles aléatoires,
05:30si vous saisissez des cagoules ou des éléments permettant de se masquer le visage,
05:34ce sera aussi des éléments qui seront retirés.
05:36On retire les armes par destination et les éléments de protection, évidemment.
05:39Oui, oui, bien sûr.
05:40Bien sûr.
05:40Vous savez, on ne va pas à une manifestation...
05:42On va se dire les choses franchement.
05:44Quand on va à une manifestation comme celle du 1er mai,
05:47moi, les policiers, les gendarmes, ils ne seront pas au contact.
05:51Je pratique ce qu'on appelle la désescalade,
05:53en dépit de ce qu'on peut entendre ici ou là,
05:55auprès d'institutions ou d'associations qui contestent l'action de la police nationale.
06:01On est toujours dans la désescalade.
06:04On n'est pas spécialement présent au départ.
06:06Et donc, s'il n'y a pas de dégradation, nous n'intervenons pas
06:10et le cortège s'élance normalement.
06:12Donc, il n'y a aucune raison de venir à une manifestation
06:14avec des cagoules, du matériel de protection
06:17et a fortiori, évidemment, ce qui peuvent être des armes par destination.
06:21Il n'y a aucune raison de cela.
06:22Je reste sur le chiffre que vous venez de donner.
06:24Quelques centaines de fauteurs de troubles,
06:28évidemment, qui peuvent entraîner dans leur élan
06:32des suiveurs au cours des manifestations.
06:34Ces centaines de fauteurs de troubles, question un peu naïve,
06:37est-ce qu'on sait qui ils sont ?
06:39Est-ce qu'on connaît leur identité ?
06:40Il y a un certain nombre de personnes qui sont connues,
06:43qui sont suivies par les services.
06:45Certaines, pas toutes.
06:46Et qui sont interdites de manifester ?
06:47Non.
06:48L'interdiction administrative de manifester,
06:49c'était une idée qui avait été portée en 2019
06:52et qui n'a pas été retenue par le Parlement.
06:54La possibilité pour un préfet de dire telle personne,
06:56on l'a vu dans des manifestations,
06:57commettre des troubles à l'ordre public,
06:59donc le préfet pourrait l'interdire de manifester.
07:01Ça a été jugé trop attentatoire aux libertés.
07:03Donc c'est une mesure qui n'a pas été retenue.
07:06Il peut y avoir des interdictions judiciaires de manifester
07:09qui sont une peine complémentaire.
07:10Quand une personne a commis un trouble,
07:11qu'elle est condamnée, la justice peut en plus
07:13l'interdire de manifester,
07:15l'interdire de paraître par exemple à Paris.
07:17Mais en dehors de ces instruments,
07:18nous n'avons pas le moyen d'empêcher
07:20les personnes de manifester.
07:21On parle quand même de la liberté de manifester et d'expression.
07:23Le droit ne nous permet pas en amont d'intervenir.
07:26Il est possible d'interdire à des supporters par moment de se déplacer
07:30lorsqu'on craint qu'un match soit un peu trop agité.
07:32On se dit naïvement que la justice vous octroie la possibilité
07:37d'interdire la présence de tel ou tel fauteur de trouble
07:40dans une manifestation,
07:42d'autant que vraisemblablement,
07:43certains viendraient même de l'étranger.
07:45Non, alors d'abord, première chose,
07:47le dispositif que vous citez pour les supporters,
07:50il existe effectivement, il y a une loi,
07:52il y a un cadre réglementaire, législatif,
07:54il n'existe pas pour l'interdiction administrative de manifester.
07:57C'est comme ça, on peut le regretter, on peut le déplorer.
08:00J'attire quand même l'attention sur le fait...
08:00Vous le regrettez, vous ?
08:01J'attire quand même l'attention sur le fait que là,
08:03on parle de liberté de manifestation,
08:04c'est une liberté fondamentale.
08:06Il y a un match de football,
08:07c'est quelque chose d'important,
08:10surtout quand on aime le football comme moi,
08:11mais enfin, on n'est pas au même niveau
08:13dans l'expression des libertés.
08:15Sauf qu'il y a une crainte de dégradation.
08:17Je n'ai pas cette possibilité,
08:18mais les dégradations, c'est l'intervention de la police immédiatement,
08:21des policiers de la préfecture de police,
08:24des CRS, des gendarmes mobiles,
08:26et c'est l'intervention immédiate,
08:27et c'est l'interpellation, évidemment, nous le ferons.
08:29Et vous nous confirmez, Laurent Nouniez,
08:30que certains de ces fauteurs de troubles viennent de l'étranger ?
08:33Je ne vous confirme pas cette information,
08:34que j'ai lue effectivement dans un certain nombre de médias.
08:38Il arrive sur certaines manifestations
08:40que le Black Bloc, effectivement,
08:42agresse des éléments à risque de nationalité étrangère.
08:45Parce qu'il y a un peu une internationale
08:47dans la mouvance anarcho-autonome et d'ultra-gauche
08:51et antifasciste, il y a une internationale.
08:53Il arrive parfois que nous ayons des militants
08:55qui viennent de Grèce, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne,
08:58des pays où la mouvance est aussi très implantée.
09:00Mais à ma connaissance, ça n'est pas le cas,
09:03ou ça ne peut être que quelques individus.
09:04Mais en tout cas, pour nous, il n'y aura pas de différence.
09:07Donc, tous les individus qui, dans la manifestation,
09:10à force de récit, sont cagolés,
09:11commettent des exactions, nous les interpellerons.
09:13Et je rappelle d'ailleurs, pour les gens qui naïvement
09:15s'agrégeraient en se dissimulant le visage au Black Bloc,
09:19je rappelle que dans une manifestation,
09:21le simple fait, dès lors que sont commis des troubles
09:23à l'ordre public dans le cadre de cette manifestation,
09:25d'avoir le visage dissimulé,
09:27c'est un délit qui peut justifier une interpellation
09:29et un placement en garde à vue.
09:31C'est un message passé à tous ceux qui nous écoutent
09:33et qui nous regardent.
09:34Vous évoquez la possibilité pour le préfet
09:36de saisir la justice et de demander une peine complémentaire
09:38pour certains profils.
09:40Vous l'avez vous-même fait pour un certain Richie Thibault,
09:44alors qu'il n'est pas très connu du grand public.
09:45C'est un assistant parlementaire d'une députée insoumise
09:47qui a d'ailleurs fait savoir,
09:49c'est une information RMC-BFM TV,
09:51qu'elle ne travaillera plus avec lui désormais.
09:54Vous avez saisi le procureur
09:56parce qu'il avait notamment relayé ses appels
09:57à un 1er mai explosif
09:59et parce qu'il appelait à une auto-organisation
10:01de milices ou de collectifs
10:04pour lutter contre l'islamophobie.
10:07Il y a des brigades d'auto-défense exactement.
10:09Est-ce que vous avez eu une réponse à ce stade ?
10:11Est-ce que vous savez si Richie Thibault
10:13pourra ou non manifester ?
10:14Est-ce qu'il sera tout à l'heure dans les défilés ?
10:16Je sais qu'il y a des poursuites
10:19que j'ai initiées pour les propos
10:21qu'il a tenus sur la manifestation de cet après-midi
10:23où il appelle clairement à déborder le dispositif policier.
10:26Le ministre d'État Bruno Retailleau
10:27a également saisi la justice
10:28sur les propos de nu-place de la République
10:29où il appelle à la constitution
10:31de groupe de combat de milices armées.
10:32Donc c'était un délit.
10:34Je sais qu'il a été auditionné
10:36parce qu'il l'a fait savoir lui-même.
10:38Mais voilà, après les suites qui ont été données,
10:40je ne les connais pas.
10:41Et à ma connaissance,
10:42il ne fait pas l'objet d'une interdiction judiciaire
10:44de manifester à ce stade.
10:46Laurent Nouniez,
10:47quand vous avez dit il y a quelques jours
10:48qu'il n'y aura pas de débordement,
10:50quand on entend votre prudence ce matin,
10:52on se dit qu'il y a des familles
10:53qui nous écoutent, qui nous regardent,
10:54qui ont peut-être prévu d'aller manifester
10:56dans le calme et avec des enfants.
10:58Qu'est-ce que vous leur dites ?
10:59Venez sans crainte ?
11:00Non, mais il n'y a aucun risque.
11:01Il n'y a aucun risque.
11:03Vous savez, en termes d'image,
11:05dans une manifestation,
11:06la manifestation, elle sera paisible
11:08dans les cortèges syndicaux.
11:09Vous attendez combien de monde à Paris ?
11:11Mais comme chaque année,
11:12il y aura plusieurs dizaines de milliers
11:13de personnes, je suppose.
11:14Mais comme chaque année,
11:15le cortège ira sans terme
11:16et il sera paisible dans la partie syndicale.
11:19Aux alentours, évidemment,
11:20des éléments radicaux
11:22qui vont se constituer
11:22et que de toute façon,
11:24nous disperserons
11:24s'ils commettent des exactions
11:25et que nous interpellerons.
11:27Évidemment, je ne conseille
11:28pas de s'y agréger vraiment.
11:30Voilà, le cortège se déroulera
11:31normalement et dans le calme.
11:33Mais il faut éviter, évidemment,
11:34d'aller au contact
11:34des éléments radicaux,
11:35surtout s'ils commettent des exactions
11:37puisque nous interviendrons
11:38avec beaucoup de fermeté.
11:39Mais vous savez,
11:39c'est ce qui s'est passé.
11:40C'est un peu l'histoire
11:41des manifestations
11:41de ces dernières années.
11:44Moi, ça va faire bientôt trois ans
11:45que je suis préfet de police.
11:46Nous avons toujours ces black blocs.
11:48Ça n'a jamais empêché
11:49une manifestation d'aller à son terme.
11:52Il n'y avait pas les forces
11:53de sécurité intérieure.
11:54Et le ministre d'État,
11:55Bruno Rotaio,
11:56le rappelait encore hier.
11:58Il n'y aurait pas de manifestation.
11:59Il faut que vos téléspectateurs
12:00se rendent compte de cela.
12:01Parce que si nous laissions faire
12:03ces groupes à risque,
12:04ils polluaient complètement.
12:05Ils empêcheraient d'ailleurs
12:06cette manifestation.
12:08Et finalement,
12:08les meilleurs garants
12:09de la liberté d'expression
12:10et de manifester
12:10sont finalement les policiers
12:12et les gendarmes dans ce pays.
12:13Vous savez que ces images
12:14aussi impressionnent un peu toujours
12:15et notamment certains
12:16qui peuvent s'interroger
12:17en se disant
12:17est-ce que ça vaut le coup pas ?
12:18Message très clair
12:19passer là encore ce matin
12:20manifester sans risque,
12:22dites-vous,
12:22aux familles qui viennent
12:23droit avec des enfants.
12:24Il n'y a aucune raison
12:25d'être impressionné
12:25par des images de policiers,
12:27de gendarmes
12:27qui interviennent
12:28sur des casseurs
12:28et qui les interpellent.
12:30Pour les commerçants
12:30qui se trouvent sur le parcours ?
12:32Tout le monde a été prévenu.
12:33Il y a des reconnaissances
12:34de l'itinéraire.
12:36Et on prévient évidemment
12:37l'ensemble des commerces
12:38de la présence d'un cortège
12:40et un certain nombre
12:41de mesures de précaution
12:42qui sont prises
12:43comme le retrait des terrasses
12:45et le retrait
12:46des mobiliers urbains
12:48qui peuvent être dégradés
12:49quand c'est possible,
12:50évidemment.
12:51Tout le mobilier urbain
12:52n'est pas démontable.
12:53Laurent Gnès,
12:54sur la proximité
12:55du parcours
12:56de cette année,
12:59une synagogue
12:59et un magasin cachère,
13:01est-ce qu'ils font...
13:03Est-ce qu'il y a
13:03une protection particulière,
13:05je vais dire,
13:06pour ces lieux-là,
13:07compte tenu du fait
13:09que là encore,
13:10il semble y avoir
13:11une vigilance particulière
13:12sur un certain nombre
13:13de mouvements pro-palestiniens
13:15contenant en leur sein
13:17des membres plutôt violents.
13:19Là-dessus,
13:19vous avez une vigilance particulière
13:21sur lieux de culte en général,
13:23synagogues,
13:24magasins cachères...
13:25Quand on prépare
13:26une manifestation,
13:26on repère l'itinéraire,
13:28donc il y a l'itinéraire
13:29de la manif,
13:29et puis ensuite
13:30tous les points sensibles
13:31qu'il y a à la périphérie
13:33et qui font effectivement
13:34l'objet de protection.
13:35Et ceux que vous venez de citer
13:36font évidemment
13:38l'objet d'une protection
13:38aujourd'hui,
13:40mais comme d'autres.
13:41Vous savez,
13:41on passera pas loin
13:42d'une gare,
13:43de deux gares,
13:44pas loin d'un hôpital,
13:45voilà.
13:46Tous ces sites
13:46se sont évidemment protégés.
13:48Le ministre de l'Intérieur
13:50que vous évoquiez
13:50il y a quelques instants,
13:51vous a adressé aussi
13:52il y a quelques jours
13:54une instruction
13:55pour protéger
13:56les mosquées
13:57après l'horrible drame
13:58dans le gare,
13:59l'assassinat d'Aboubakar,
14:00ce qui sait,
14:01et l'augmentation
14:01des actes anti-musulmans
14:02plus 72% en un an.
14:03Lundi encore à Poissy,
14:05une jeune femme
14:06agressée
14:06alors qu'elle rentrait
14:07chez elle
14:07avec son bébé
14:08de 17 mois
14:09en poussette.
14:10Est-ce que cette mesure
14:11de protection
14:12pour les mosquées
14:13c'est une mesure
14:13de vigilance générale
14:15dans un contexte compliqué
14:16ou est-ce que vous identifiez
14:18une menace particulière
14:19qui existe ?
14:20Non, il y a l'événement
14:21qui s'est passé
14:22à la Grande Combe
14:23qui a suscité
14:23un émoi important
14:24chez nos compatriotes
14:26français-musulmans,
14:27évidemment.
14:28Et donc le ministre d'État
14:29nous a demandé
14:30de renforcer
14:31les rondes et patrouilles
14:32mais la protection
14:33des lieux de culte
14:33dans notre pays
14:34elle est permanente.
14:35Tous les lieux de culte
14:36font l'objet
14:37d'une protection.
14:37compte tenu
14:39de l'émoi
14:40suscité par
14:41ce qui est légitime
14:42de l'assassinat
14:44qui s'est produit
14:45à la Grande Combe
14:46Il y a un renfort
14:47Il y a une hausse des menaces
14:48Non, il y a surtout
14:49un renfort
14:50des rondes et patrouilles
14:50L'auteur a été interpellé
14:52Je veux aussi rassurer
14:53nos compatriotes
14:54de confession musulmane
14:56Nous avons un dispositif
14:58notamment pour Paris
14:58et pour la Petite Couronne
14:59de rondes et patrouilles
15:01autour des lieux de culte
15:01de prise de contact
15:02avec les responsables
15:03comme nous l'a demandé
15:04le ministre d'État
15:05M. Rotaillot
15:07et nous sommes très présents
15:08dans ce dispositif
15:09de protection
15:10comme nous le faisons
15:10pour tous les cultes.
15:11Laurent Nouniaz
15:12il y a eu cette semaine
15:13également ce vaste coup de filet
15:14dans l'enquête
15:15sur les attaques coordonnées
15:15contre des prisons
15:17ou contre des agents pénitentiaires
15:18des majeurs, des mineurs
15:19y compris ont été appréhendés
15:21pour certains
15:22en région parisienne
15:23avec des gardes à vue
15:24qui doivent durer jusqu'à demain
15:25Vous n'allez évidemment pas
15:26trahir le secret de l'enquête
15:27Laurent Nouniaz
15:29La piste du narcotrafic
15:31était évoquée tout de même
15:33derrière ces attaques coordonnées
15:35Est-ce que vous avez
15:36des indications
15:37laissant à penser
15:38que c'est cette piste-là
15:39qui est aujourd'hui privilégiée
15:41Est-ce que la piste
15:42des ingérences étrangères
15:43a été totalement écartée ?
15:45C'est le parquet national
15:46antiterroriste
15:47qui saisit de l'affaire
15:48Les services judiciaires
15:50de la préfecture de police
15:51comme de nombreux services
15:52de police judiciaire
15:53partout sur le territoire national
15:54comme la DGSI
15:55comme la SDAT
15:56notamment la sous-direction
15:57antiterroriste
15:58de la direction nationale
16:00de la police judiciaire
16:01ont participé
16:02à ces enquêtes
16:03voilà
16:04donc
16:04il y a beaucoup
16:07d'investigations
16:08d'auditions
16:09qui sont en cours
16:09tout ça est couvert
16:10par le secret de l'enquête
16:11mais
16:11personne
16:13au ministère de l'intérieur
16:14n'imagine autre chose
16:15que ce soit
16:16la piste du narcotrafic
16:17et voilà
16:18dans ce qui se déroule
16:19actuellement
16:19rien ne vient infirmer
16:20cette hypothèse
16:21qui est très forte chez nous
16:22c'est-à-dire une réaction
16:23de
16:24meneur du narcotrafic
16:27contre
16:27la proposition de loi
16:29qui a été définitivement adoptée
16:31qui vise à mieux lutter
16:32contre le narcotrafic
16:33et qui concerne des mesures
16:34qui dérangent manifestement
16:36ces personnes
16:37à la fois
16:38dans le durcissement
16:39du régime carcéral
16:40les concernant
16:41et dans le renforcement
16:42des moyens juridiques
16:43qui vont être offerts
16:45aux policiers
16:46et aux gendarmes
16:47dans ce pays
16:48pour mieux lutter
16:48contre le narcotrafic
16:49et mesures qui ont été proposées
16:51par le ministre d'Etat
16:52ministre de l'Intérieur
16:52qu'est-ce qu'elle va vous permettre
16:53de faire par exemple
16:54cette loi
16:55que vous ne pouviez pas faire
16:56en matière de narcotrafic
16:57c'est une nouvelle organisation
16:58un peu à l'image
17:01de ce qui s'est fait en 2017
17:02en matière de lutte
17:03contre le terrorisme
17:04avec un chef de file
17:05clairement désigné
17:06des services de renseignement
17:08et judiciaire
17:08qui vont mieux travailler ensemble
17:09qui seront regroupés
17:10dans un même lieu
17:11il y aura un état-major
17:12permanent
17:13pour lutter
17:13contre la criminalité organisée
17:15c'est vraiment
17:16ce qui s'était fait
17:17en matière de lutte
17:18contre le terrorisme
17:19et judiciaire
17:21renseignement
17:21ensemble
17:22avec dans le texte de loi
17:24des dispositions législatives
17:25qui permettent
17:26de mieux échanger
17:26les informations
17:27c'est-à-dire
17:27de mieux connaître les réseaux
17:28de mieux connaître les trafiquants
17:29ça c'est important
17:30mieux travailler ensemble
17:31puis surtout des outils supplémentaires
17:32en matière de techniques
17:34de renseignement
17:34notamment
17:35avec l'accès à des techniques
17:37qui jusqu'alors
17:37étaient impossibles
17:38pour la criminalité organisée
17:40je pense notamment
17:40à la technique de l'algorithme
17:42et puis
17:42il y aura aussi
17:44des pouvoirs nouveaux
17:45pour les préfets
17:46qui sont extrêmement importants
17:47possibilité d'expulser
17:48enfin de se substituer
17:49un bailleur social
17:50pour expulser
17:51un trafiquant
17:52de son logement
17:54la possibilité
17:56de fermer des commerces
17:57qui sont liés au trafic
17:58la possibilité de prononcer
17:59des interdictions de paraître
18:00possibilité en administratif
18:02de geler
18:03les avoirs
18:04des narcotrafiquants
18:05comme c'est fait
18:05en matière de terrorisme
18:06comme c'est fait
18:07et le parallèle
18:07est intéressant
18:08puisque depuis 2017
18:10tout ce qui a été fait
18:11en matière de terrorisme
18:12a produit des résultats
18:12assez exceptionnels
18:13et là avec le narcotrafic
18:15ce serait évidemment
18:15la même chose
18:16mais de ce que je comprends
18:16Laurent Nouniès
18:17de ce que vous dites
18:17plus de moyens administratifs
18:19donc pour le préfet
18:20donc vous auriez par exemple
18:21demain la possibilité
18:22de fermer des épiceries
18:24si vous voulez soupçonner
18:25de blanchiment d'argent
18:26ou de fermer un certain nombre
18:27de commerces
18:28oui absolument
18:28évidemment il faudra
18:29motiver la décision
18:30mais c'est un outil
18:31qui est très utile pour nous
18:33ça existe actuellement
18:34mais ce sont ce qu'on appelle
18:35les polices spéciales
18:36ça existe pour certains types
18:37de commerces
18:37je pense par exemple
18:38au débit de boisson
18:39mais ça n'existe pas
18:40pour la généralité
18:41des établissements
18:41et ce sera maintenant le cas
18:42une dernière question
18:43Laurent Nouniès
18:45à partir d'aujourd'hui
18:46à partir de demain
18:47en réalité
18:48ceux qui ne feront pas
18:48de covoiturage
18:49et qui utilisent la voie de gauche
18:50sur le périphérique parisien
18:51vont voir tomber
18:52des amendes
18:54en février
18:55vous insistiez
18:56sur le caractère expérimental
18:57de cette voie
18:58dédiée au covoiturage
18:59mais on se dit là
18:59il y a des investissements
19:00pour des radars
19:01il y a des amendes
19:02qui vont être mises en place
19:04on ne va plus jamais
19:05revenir en arrière
19:05le caractère expérimental
19:07il s'est envolé
19:07si j'ose dire
19:08attention
19:12parce que
19:12la voie réservée
19:13il y a deux choses
19:14sur le périphérique
19:14les 50 km à l'heure
19:16qui sont en place
19:16la limitation à 50
19:18qui est à la main
19:19de la ville de Paris
19:21et puis il y a la voie réservée
19:22dont il a été décidé
19:23par le gouvernement
19:24avec madame Hidalgo
19:25de l'expérimenter
19:26pendant 6 mois
19:27donc elle est en place
19:29depuis début mars
19:29et donc c'est une voie
19:31de covoiturage
19:32vous êtes à partir de deux
19:34dans une voiture
19:34vous pouvez l'emprunter
19:35c'est uniquement
19:36sur certains créneaux horaires
19:37effectivement les contrôles
19:38la ville de Paris
19:39a décidé de lancer
19:40les contrôles
19:40à partir du 2 mai
19:42qui sont des contrôles
19:42par vidéo verbalisation
19:44c'est à dire
19:44qu'on regarde à la vidéo
19:45et on vérifie
19:46et on verbalise
19:46mais vous dites à ceux
19:47qui nous écoutent
19:47ça reste expérimental ?
19:49ça reste expérimental
19:50et moi on en a évidemment
19:51parlé avec la ville de Paris
19:52c'est pas une annonce
19:53que je fais
19:53mais je souhaite
19:54que ces contrôles
19:55soient faits au départ
19:56avec modération
19:57on est dans une expérimentation
19:58au bilan des 6 mois
20:00moi je dois faire un rapport
20:00au ministre des Transports
20:01à monsieur Philippe Tabarro
20:03pour lui dire
20:04comment les choses
20:04ont fonctionné
20:05et voir si le dispositif
20:07est reconduit ou pas
20:07Merci Laurent Nunez
20:09préfet de police
20:10d'être venu à ce micro
20:11ce matin