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00:0013h, 14h, Europe 1 Trésor.
00:02Europe 1 Trésor, la suite sur Europe 1 avec vous Céline Girouet.
00:05Aujourd'hui Vincent Roy et Olivier Tarsigol.
00:07Et parlons si vous le voulez bien les amis de cette mobilisation du 1er mai
00:11avec les traditionnels défilés.
00:14Alors on a le disait 260 rassemblements.
00:17Mais pour le nouveau souffle, pour relancer la machine syndicale,
00:20on va attendre parce qu'on l'a vu, les syndicats ont manifesté en ordre dispersé.
00:24Je vous propose d'écouter Marine Tondelier, secrétaire nationale des écologistes
00:27et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste,
00:30qui se sont rendus aujourd'hui du côté d'ArcelorMittal à Dunkerque.
00:35ArcelorMittal, je le rappelle, menacé par des suppressions de postes.
00:38Si on veut qu'il y ait encore de l'acier produit en France et en Europe,
00:41ce que nous tous ici nous voulons, il faut des actes forts,
00:44il ne faut pas être timoré, il ne faut pas être lâche.
00:47Le 1er mai c'est une bonne façon de montrer qu'on est unis sur le terrain,
00:49ce qui n'est pas toujours le cas en dehors du terrain ?
00:51Alors nous je pense qu'on est toujours unis sur le terrain ici.
00:53Est-ce qu'on n'a déjà pas été unis sur le terrain ?
00:55Non.
00:55Non.
00:56On est unis aussi en dehors du terrain, oui.
01:00On est unis, sur tous les terrains on est unis, voilà.
01:02Voilà, on est unis, une unité, une unité,
01:05alors qu'on le voit les syndicats sont en ordre dispersé,
01:08que reste-t-il de ce 1er mai Olivier d'Artigol ?
01:10Ça fait quelques années que pour le 1er mai on évoque plus la dimension sécuritaire,
01:15l'effet des black blocs, la réponse de l'exécutif
01:19et les revendications salariales passent par pertes et profits,
01:23alors qu'il y a de gros...
01:24Il y avait eu l'union sacrée, je le rappelle, en 2023,
01:26les 8 syndicats ensemble, mais il y avait la réforme des retraites.
01:29Donc là il y a des questions salariales qui sont en jeu.
01:32La question aussi d'un nombre de fermetures très très important d'usines,
01:38c'est-à-dire que la bataille de la désindustrialisation est loin d'être remportée.
01:44On nous avait annoncé des choses sur le plan,
01:46l'exécutif avait annoncé des chiffres mais qui sont remis en question par le réel.
01:50Et Dunkerque est en effet un gros problème puisqu'ArcelorMittal a annoncé plus de 600 suppressions de postes
01:57sur une filière stratégique quand même, celle de l'acier.
02:01Donc on a vu comment Trump s'emparait des questions des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium.
02:07Donc bien sûr il y a là quelques sujets mais j'ai la crainte,
02:11ça démarre à 14h place d'Italie, j'ai la crainte que l'actualité black bloc,
02:20on verra leur nombre et la manière dont ils agissent.
02:24Bruno Retailleau sur Europe 1 hier disait craindre des débordements.
02:26Oui alors ça je ne le comprends pas, j'étais présent physiquement lors du premier raccrochage
02:30entre les services d'ordre de la CGT qui protégeaient le défilé unitaire et les premiers black blocs,
02:36mais là je vous parle d'il y a à peu près 10 ans, je ne comprends pas comment les black blocs peuvent chaque 1er mai agir comme ils le font.
02:45Alors je disais effectivement d'un côté on a effectivement les écologistes et le parti socialiste
02:49qui sont aux côtés des salariés d'ArcelorMittal mais de l'autre côté on sent qu'il n'y a pas de message rassembleur,
02:55il n'y a pas d'unité.
02:57On a les syndicats en ordre dispersé, la CGT avec les associations de jeunes au nom de la paix et des libertés,
03:03de l'autre côté Maryse Léon, la chef de file de la SFDT qui elle participe à une table ronde sur le travail au forum D.A.
03:09C'est un peu chacun pour soi, chacun de sa côté.
03:12Première remarque, d'abord le 1er mai, quid du travail ?
03:15Parce que c'est la journée où on peut réfléchir, qu'est-ce qu'est devenu le travail aujourd'hui ?
03:20Est-ce qu'il est différent de ce qu'il fut ? Que va-t-il devenir ?
03:25Enfin c'est le moment de s'interroger.
03:26Tout ça est parfaitement occulté par des problèmes liés à la sécurité.
03:31C'est le 1er mai sécuritaire.
03:33On ne se pose des questions que, que va-t-il se passer ?
03:36Est-ce que les Black Blocs...
03:37Premier point.
03:39Deuxième point, les syndicats, vous savez par le passé, ont aussi été divisés.
03:44Je veux dire, il n'y a pas qu'aujourd'hui où les syndicats sont divisés.
03:48De toute façon, c'est la fête des syndicats, logiquement, le 1er mai.
03:52Ça devient une fête de plus en plus, et depuis des années, ça devient une fête politique.
03:58Je vais vous dire, complètement parasité par la politisation.
04:01Complètement paralysé par la politisation.
04:03Ce jeu qu'a beaucoup joué quelqu'un comme Jean-Luc Mélenchon, par exemple.
04:07C'est son terrain de jeu, si j'ose dire, favori.
04:09Mais parce que là, finalement, ils sont tous unis contre l'extrême droite, à part la CFDT, qui s'est désolidarisé.
04:14Ça n'est pas l'objet du 1er mai.
04:17Le 1er mai, c'est le travail.
04:17Mais oui, mais on a la sensation qu'aujourd'hui, c'est ça.
04:19Vous le voyez où, le travail ?
04:21Vous avez vraiment l'impression que ce sont les...
04:22La fête des travailleurs internationaux du travail ?
04:26Quand Marine Tondelier, que pour des tas de raisons, je ne porte pas forcément dans mon cœur, se rend à ArcelorMittal,
04:32au moins là, on entend parler du travail, puisqu'il y a quelques problèmes.
04:36On ne veut pas que l'acier devienne le Doliprane.
04:39Suivez mon regard.
04:42Puisque maintenant, il est parti aux Etats-Unis.
04:44Précisément, on ne veut pas de ça.
04:46On va bientôt le payer 50 euros la boîte, et on noue encore des boîtes.
04:49Bon, enfin, c'est un autre problème.
04:51Mais, effectivement, il y a là des revendications salariales qui doivent être mises sur le devant de la scène,
04:57et non pas à l'arrière des préoccupations.
05:00C'est l'objet même de ce 1er mai.
05:02Alors, effectivement, division des syndicats, ils l'ont toujours été.
05:07Pourquoi ? Parce que politisation du débat.
05:10Or, le 1er mai, pour moi, n'est pas politique.
05:12Moins de monde, des syndicats divisés, et un défilé, on peut le dire, parasité par la politisation.
05:17C'est l'objet de monde, parce que moi, j'ai connu des défilés du 1er mai,
05:20où nous avions le brin de Muguet à la pochette.
05:23Mais c'était avant, ça ? C'était quand ?
05:25Oui, il y a 10 ans, je vous dis.
05:28Avant les premiers affrontements avec les Black Blocs,
05:30mais où on pouvait faire le 1er mai en famille.
05:33En sécurité ?
05:34Dans mon imaginaire politique et social, le 1er mai est une fête populaire,
05:39quasiment familiale, avec...
05:41Bon, voilà. Mais ça n'est plus du tout ça, et il y a énormément de personnes aussi,
05:46parce que la vie est faite ainsi, qui redoutent d'aller participer à des mobilisations qui peuvent mal se terminer.
05:53Parce que quand vous voyez agir les Black Blocs qu'une fois, ça vous refroidit pendant un moment.
05:58À Lyon, Raphaël Arnaud, député LFI, manifeste.
06:02Voilà, il est leader de la jeune garde que veut dissoudre Bruno Retailleau.
06:06Et il se sert, lui aussi, de ce 1er mai, voilà, pour mettre en avant ses revendications politiques.
06:10Oui, bien sûr. Je ne pense pas qu'il a dû faire d'ailleurs beaucoup de 1er mai.
06:13En tout cas, dans la conception historique du 1er mai pour les forces progressistes.
06:17Mais oui, bien sûr, il y a tout ça qui s'agrège et qui crée un grand problème,
06:21comme l'a dit Vincent, de surpolitisation, d'instrumentalisation,
06:26de hold-up sur cette date qui n'appartient qu'au monde du travail.
06:30Vincent Roy.
06:30Logiquement, oui. Logiquement, elle ne doit appartenir qu'au monde du travail.
06:33Et d'ailleurs, vous voyez qu'on peut s'interroger.
06:36Vous parliez tout à l'heure, écoutez, j'entends partout,
06:39tous les politiques dire que les Français ne travaillent pas assez.
06:42Vous l'avez entendu comme moi.
06:44Or, vous avez vu, pour ce qui est des boulangers...
06:46Oui, on en a parlé.
06:47Non mais voyez, il y a plein de questions à se poser sur le travail,
06:51sur le sens du travail aujourd'hui.
06:53En quoi est-ce que le travail est un épanouissement ?
06:57Il y a quasiment même des questions philosophiques à se poser.
07:00Bon, eh bien, elles sont totalement occultées.
07:03Ce qui a réussi, à mon avis, Mélenchon,
07:05qui n'est pas le seul responsable, d'ailleurs, de la politisation du 1er mai,
07:09mais enfin, la stratégie du chaos marche.
07:12Voyez, tout est chaos, tout est rupture,
07:15tout est fragmentation de la société.
07:18Plus rien ne fait corps.
07:21Ce que dit Vincent est important sur le sens du travail.
07:23Pendant la réforme des retraites, on a beaucoup parlé de quel travail,
07:26sa soutenabilité, son utilité,
07:29ses transformations.
07:31Mais là, il y avait vraiment une unité,
07:32un message rassembleur.
07:33Et ce débat est retombé.
07:34Voilà.

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