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MEDI1TV Afrique : LE GRAND JOURNAL MIDI - 01/05/2025

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00:00On est toujours ensemble sur Median TV, merci de nous rester fidèles, voici les titres de votre journal.
00:22Et oui, le trophée ne quitte pas le royaume.
00:25Une première pour l'équipe marocaine féminine de Futsal qui a remporté la finale de la Coupe d'Afrique de cette discipline face à la Tanzanie.
00:33Et elles ont été bien félicitées par sa majesté le roi Mohamed VI.
00:39Nous célébrons un peu partout dans le monde aujourd'hui la fête du travail.
00:43C'est le cas ici au Maroc où le salaire net mensuel dans le secteur public passera à 10 100 dirhams l'année prochaine.
00:49Et puis nous serons dans le sud du royaume où plusieurs diplomates ont visité le port de Dahla.
00:58Un projet d'envergure reflet du développement fulgurant que connaissent les provinces du sud.
01:03A exploit continental, félicitations royales.
01:10Sa majesté le roi Mohamed VI a salué la performance et le sacre bien mérité des Lyonnes de l'Atlas de Futsal
01:17qui ont remporté à domicile pour la première fois de leur histoire la Coupe d'Afrique des Nations de cette discipline.
01:23Le souverain se félicite de l'esprit élevé de patriotisme dont les filles ainsi que les membres de leur staff ont fait montre durant toute la compétition.
01:36Et oui, elles ont rêvé grand.
01:38Elles voulaient cette étoile africaine.
01:40La première sur leur maillot est poussée par leur public.
01:43Les Lyonnes de l'Atlas de Futsal ont bondi sur les Tanzaniennes et ne leur ont laissé aucune chance.
01:50Scores, 3 buts à 2.
01:52Le Maroc emporte ainsi chez les Dames la première Coupe d'Afrique de Futsal de son histoire.
01:58Encore une coupe de plus dans l'armoire à trophée de la Fédération marocaine de football.
02:03Je vous laisse revivre les moments forts de la célébration de ce sacre par les Lyonnes de l'Atlas.
02:20C'est parti.
02:50Dans les titres, nous sommes le 1er mai.
02:52Nous célébrons un peu partout dans le monde aujourd'hui la fête du travail.
02:56C'est le cas ici au Maroc où le salaire net mensuel dans le secteur public passera à 10 100 dirhams l'année prochaine.
03:02C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite Entprise, de l'Emploi et des Compétences.
03:07En ce qui concerne le privé, UNESCO annonce que le salaire minimum augmentera de près de 600 dirhams, soit une hausse de 20%.
03:15Pour lui, des accords ont été conclus dans plusieurs secteurs en raison des injustices subies par certaines catégories,
03:22citant à cet égard le secteur de l'éducation pour lequel un budget de 17 milliards de dirhams a été mobilisé.
03:28Nous restons dans le royaume où le gouvernement a fait hier le bilan du dialogue social d'avril.
03:37Beaucoup de chiffres ont été avancés.
03:39Que pouvons-nous en retenir ?
03:40Réponse dans ce récit de Rachid Farhan.
03:42Le gouvernement et ses partenaires sociaux ont clôt une nouvelle session de dialogue marquée par plusieurs avancées.
03:52Objectif affiché, améliorer les revenus et renforcer les droits sociaux des travailleurs.
03:58Les salaires du public connaîtront une hausse totale de 1 10 dirhams nets répartis sur deux tranches,
04:05500 dirhams en juillet 2024 et 500 dirhams supplémentaires en juillet 2025.
04:12Dans le secteur privé, le salaire minimum interprofessionnel garanti a progressé de 15 % atteignant 3 046 dirhams nets par mois.
04:22Le salaire minimum agricole garanti quant à lui a connu une hausse de 20 %, soit 2 255 dirhams mensuels.
04:32Une progression traduisant une amélioration du pouvoir d'achat des salariés et des ouvriers agricoles.
04:39La moyenne des salaires nets dans le public passera à 10 100 dirhams d'ici 2026 contre 8 237 en 2021.
04:50Des chiffres portés par les réformes dans l'éducation, la santé et l'enseignement supérieur.
04:56Le coût global des mesures salariales annoncées s'élève à près de 46 milliards de dirhams, marquant un effort budgétaire exceptionnel.
05:08Côté protection sociale, une mesure très attendue entre en vigueur.
05:13Les travailleurs n'ayant pas atteint 3240 jours de cotisation peuvent désormais bénéficier d'une pension de vieillesse des 1320 jours.
05:22Autre nouveauté, les cotisants ayant atteint l'âge de la retraite, mais en-dessus du seuil requis, pourront récupérer la part patronale de leurs cotisations.
05:33Le gouvernement prévoit également une unification progressive du salaire minimum d'ici 2028 et ouvre des discussions autour de plusieurs statuts,
05:44dont ceux des ingénieurs, techniciens ou inspecteurs du travail.
05:48Sur le chantier des retraites, les partenaires sociaux ont validé la création d'une commission nationale pour proposer une réforme consensuelle.
05:58Le chef du gouvernement appelle enfin à maintenir la dynamique sectorielle via une circulaire qui sera adressée à tous les ministères pour assurer le suivi des engagements.
06:09– Et tout de suite, nous allons à Dahla, où s'est refermée hier la deuxième conférence politique de l'Alliance pour l'autonomie au Sahara.
06:19Une édition marquée par l'adoption de la déclaration de Dahla,
06:22qui souligne la nécessité d'une lecture renouvelée des paramètres du dossier en mettant en avant le plan marocain d'autonomie
06:31comme seule base sérieuse et crédible de règlement.
06:34La déclaration de Dahla rappelle le soutien international croissant en faveur de la souveraineté du Maroc sur son Sahara,
06:40ainsi que le rôle central de l'Algérie dans la perpétuation de ce conflit.
06:46Et au terme de cette conférence, plusieurs délégations de diplomates ont visité le port de Dahla,
06:53un projet d'envergure reflet de l'élan de développement que connaissent les provinces du Sud.
06:58Le port de Dahla, un levier de développement économique pour le continent africain.
07:06En visite dans la perle du Sud, les participants à la deuxième policy-conférence de la Coalition pour l'autonomie au Sahara
07:12ont visité le port d'Akhla Atlantique.
07:15Les délégations venues des pays du Sahel et d'Amérique latine ont salué la vision impulsée à travers ce méga projet portuaire.
07:22Cette initiative OU-Royal est une opportunité de désenclavement pour toute l'Afrique.
07:29Aujourd'hui, le port de Dahla que nous voyons ouvre au reste de l'Afrique, surtout l'Afrique de l'Ouest, les pays du Sahel,
07:38une véritable opportunité de désenclavement économique en termes d'infrastructures, en termes de stabilité.
07:45Cela prouve aujourd'hui encore que l'initiative OU-Royal d'autonomie sur le Sahara marocain est une stabilité régionale que tout le monde doit encourager.
07:57En plus d'accélérer le développement économique du Royaume, les participants de la conférence de l'Osako ont salué les efforts du Maroc
08:03dans le développement de ces provinces du Sud ainsi que la portée continentale de l'initiative Royal Atlantique.
08:10Une initiative qui bénéficiera aux pays de la région mais également aux pays européens.
08:15Le port de Dahla est stratégique et représentera l'avenir de la navigation, du commerce et du développement socio-économique,
08:25pas seulement pour le Sahara marocain mais aussi pour les pays voisins.
08:29Grâce à l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohamed VI et à travers le port de Dahla,
08:33les infrastructures marocaines permettront d'exporter les produits des pays du Sahel et de renforcer leurs économies.
08:40Cela bénéficiera également à l'Europe et aux îles Canaries.
08:43Je pense que l'exemple du port de Tangemed sera reproduit ici, à Dahla.
08:49Au terme des travaux de la conférence de l'Osako,
08:52les participants ont pu constater les efforts consentis pour le développement des provinces du Sud du Maroc.
08:58Le port de Dahla est l'un des projets phares permettant de faire du Sahara marocain
09:02un vecteur de prospérité, de stabilité et d'intégration à l'échelle continentale.
09:11Dans le cadre de la poursuite de l'ouverture académique aux questions qui touchent le continent africain,
09:16la ville de Dahla a abrité une cérémonie de présentation et de signature d'un nouvel ouvrage académique
09:23intitulé « Obstacles et perspectives de l'intégration africaine, le cas du Sahara marocain ».
09:28Plusieurs personnalités politiques, diplomates et universitaires ont pris part à cet événement.
09:34« Obstacles et perspectives de l'intégration africaine, le cas du Sahara marocain »,
09:42tel est l'intitulé d'un nouvel ouvrage présenté dans la ville de Dahla,
09:46un travail conjoint de deux universitaires tanzaniens.
09:50À travers ce livre, les auteurs mettent l'accent sur les défis de l'unité africaine
09:54ainsi que les dimensions juridiques et politiques de la question du Sahara marocain.
09:59La présentation de cette publication s'inscrit dans le cadre d'une tournée scientifique
10:04effectuée par les deux auteurs tanzaniens dans un certain nombre de capitales africaines.
10:10Le symposium a connu un grand succès, avec une grande participation d'étudiants et d'universitaires.
10:24Nous avons été très impressionnés par la participation des jeunes,
10:29car ils représentent l'avenir du Maroc et de tout le continent africain.
10:33Le livre intitulé « Obstacles et perspectives de l'intégration africaine,
10:37la question du Sahara marocain » aborde une problématique présente depuis déjà quatre décennies.
10:44À travers lui, nous cherchons à soulever des questions sur les raisons de la complexité de ce conflit
10:49en proposant une nouvelle approche basée sur la recherche de solutions de l'intérieur
10:54plutôt que de s'appuyer sur des solutions imposées qui n'ont pas atteint les résultats escomptés.
11:01Nous ne prétendons pas prendre parti, mais plutôt contribuer à enrichir le débat
11:05en soulignant l'importance de trouver des solutions africaines à des questions africaines.
11:10Notre mission était d'élargir le débat existant sur la question de l'intégration africaine,
11:22en se concentrant spécifiquement sur le cas du Sahara marocain.
11:26Nous avons expliqué lors de la conférence que l'Afrique a été divisée par les puissances coloniales.
11:32La question qui se pose est la suivante.
11:34Le principe du maintien des frontières héritées a-t-il contribué à la résolution des conflits frontaliers ?
11:40En fait, la réponse est non.
11:42Le continent souffre encore plus de multiples conflits frontaliers, dont beaucoup persistent encore à ce jour.
11:48D'autres questions se posent donc.
11:50Faut-il s'en tenir à ces frontières ou faut-il les revoir et procéder à certains ajustements ?
11:56Ce que nous suggérons, c'est que l'Afrique doit d'urgence repenser la question des frontières
12:01et le processus d'intégration continentale.
12:04Cela nécessite une nouvelle approche pour aborder les problèmes de l'intérieur
12:08plutôt que des solutions imposées ou toutes faites.
12:14Les deux auteurs ont également indiqué que le soutien croissant des pays africains à la souveraineté du Maroc sur son Sahara
12:21traduit une prise de conscience de la nécessité de privilégier des solutions africaines aux différents Africains.
12:27Selon eux, ce soutien repose sur une analyse souveraine des réalités locales
12:33et reflète une volonté affirmée de surmonter les défis hérités de l'histoire coloniale.
12:38C'est l'aboutissement de semaines de bras de fer entre les présidents américains,
12:43Donald Trump et ukrainiens, Volodymyr Zelensky.
12:46Deux mois après l'altercation dans le bureau ovale qui avait fait capoter une première signature,
12:51Kiev et Washington ont scellé un accord sur l'exploitation de minerais ukrainiens
12:57censés compenser selon l'administration américaine l'importante aide financière et matériel fournie
13:03pour défendre ce pays depuis le début de la guerre contre la Russie.
13:11L'Union africaine estime que la transition ayant renversé Ali Bongo au Dhimba a globalement réussi.
13:19L'UIA a donc décidé de lever hier les sanctions imposées au Gabon.
13:23Ce pays d'Afrique centrale a été suspendu des instances de l'organisation continentale
13:27après le coup d'État d'août 2023.
13:30Régis Onanga Niaï est le chef de la diplomatie gabonaise.
13:34Il s'est réjoui de la réintégration de son pays au sein de l'Union africaine.
13:38Ensemble, nous l'écoutons.
13:40C'est que c'est un jour important pour mon pays
13:43et j'imagine que c'est un jour important pour l'Union africaine
13:46à travers le retour du Gabon au sein de la famille de l'Union africaine.
13:52Je voudrais avant toute chose exprimer toute la gratitude et les remerciements du peuple gabonais
13:58au président de la République d'Angola, le président Lorenzo Joao,
14:04qui a œuvré pour que cette journée se tienne
14:07et qui a donné le meilleur de lui-même pour que le Gabon puisse revenir dans la famille africaine
14:15en sa qualité de président d'exercice de l'Union africaine.
14:18A côté de lui, il y a bien entendu mon frère, le président de la Commission,
14:23le président de M. Youssouf,
14:26qui de son côté a s'est engagé pour que notre pays ne reste pas trop longtemps
14:32en marge des institutions africaines.
14:35Et enfin, il y a l'ensemble des membres du CPS
14:38qui, après de nombreux temps de réflexion,
14:42ont choisi ce jour pour nous réintégrer au sein de la famille africaine,
14:47nous en sommes heureux et fiers.
14:50Ce que je peux rajouter, c'est que le Gabon rejoint la famille avec ses ambitions,
14:56avec les aspirations des peuples gabonais et africains,
15:00mais également avec la ferme volonté de contribuer au développement du continent
15:05à travers les mécanismes existants au sein de notre institution.
15:10Le président Oligu Nguema est un bâtisseur, est un homme très engagé
15:16et vous ne tarderez pas à les découvrir ici à 10
15:19parce que simplement, il a su, dans notre pays, faire ce qu'il avait promis
15:25et ce genre d'engagement, il les tiendra au niveau de l'Union africaine
15:30pour que notre continent et que nos populations puissent continuer à aspirer à un avenir meilleur.
15:38Et tout de suite, place à l'invité du Grand Journal de la mi-journée.
15:50Nous célébrons aujourd'hui la fête du travail.
15:53Si certains s'activent dans un secteur donné, d'autres peines à décrocher en emploi.
15:57Au Maroc, selon le HCP, au premier trimestre de 2025, 80,6% des ménages s'attendent à une hausse du chômage
16:05au cours des 12 prochains mois.
16:07Du côté du gouvernement, on accélère la cadence sur les routes de la mise en œuvre
16:11de la feuille de route du secteur de l'emploi avec une enveloppe budgétaire d'environ 15 milliards de dirhams.
16:18Et pour en parler, nous sommes avec Abdelrani Youmni, économiste, spécialiste des politiques publiques.
16:24Il est en direct de Rabat avec nous. Abdelrani Youmni, bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation.
16:31Monsieur le cher Papadouf, bonjour et merci pour l'invitation.
16:35Je félicite tous les travailleurs pour cette journée du travail et de l'emploi,
16:39parce qu'il faut rajouter le mot emploi dans cette journée du 1er mai.
16:42Tous les travailleurs du monde et du Maroc et aussi tous les employés de tous les secteurs.
16:48Merci et bonne fête à vous également.
16:51Alors, d'abord, aujourd'hui, que disent les chiffres concernant le chômage au Maroc
16:56et leur évolution plutôt depuis la pandémie de Covid-19 ?
17:03Écoutez, d'abord, la population active au Maroc, c'est à peu près 28 millions d'actifs.
17:09Sur les 28 millions, on a 15 millions d'actifs qui sont en dehors de l'emploi,
17:14de secteur d'activité. On a seulement 12,8 millions de populations vraiment en activité qui travaillent.
17:23Donc, on a à peu près la moitié qui est en dehors.
17:26Donc, les raisons du chômage au Maroc, qui est à 13,9%, ne sont pas seulement dues à la Covid-19
17:33et sont liées à plusieurs facteurs structurels qui concernent l'économie marocaine.
17:39C'est des facteurs, d'abord, la sécheresse qui exclut beaucoup de ruraux.
17:45C'est aussi tous les secteurs liés à l'agriculture qui ont des impacts.
17:49Et puis, il y a aussi la transformation du Maroc au niveau des dividendes démographiques.
17:54Nous avons un très haut nombre en milliers de jeunes qui arrivent sur le marché du travail
18:01et qui n'arrivent pas à être absorbés.
18:03C'est vraiment structurel au Maroc aujourd'hui.
18:06Ce n'est pas seulement la cause de la Covid-19.
18:09Et aujourd'hui, pouvez-vous revenir plus amplement sur les principales causes de ce taux de chômage ?
18:18Écoutez, il y a un rapport de l'OCDE qui est très clair sur le cas du Maroc
18:24qui dit que le Maroc ne profite pas assez de son dividende démographique des jeunes.
18:29Nous avons à peu près plus de 65% des jeunes de 15-34 ans qui sont au chômage.
18:35C'est structurel.
18:36Alors, vous me questionnez sur les causes.
18:39Les causes sont liées à la nature de notre formation professionnelle qui n'est pas liée à l'employabilité.
18:46Nous avons aussi un tissu d'entreprise qui est surtout un tissu de franchise.
18:50On n'a pas beaucoup d'industrie.
18:52Comme vous regardez dans les nombres, nous avons à peu près seulement 12% d'emplois industriels et manufacturiers.
18:58Donc, vous avez la réponse de la cause du chômage.
19:00Nous avons 40% dans le secteur du commerce et des services.
19:04Et donc, ce n'est pas la high-tech, c'est seulement le commerce populaire et aussi le commerce, tout ce qui est commerce, tout ce qui est marchandises.
19:14Et donc, c'est le secteur manufacturier sur lequel on doit travailler.
19:18Et toutes les politiques depuis 25 ans, depuis 30 ans, n'ont pas pu restructurer le secteur industriel pour qu'elle emploie les jeunes et pour qu'elle crée de l'emploi de qualité au Maroc.
19:31Donc, si je vous entends bien, vous voulez dire que les politiques publiques ne sont pas assez efficaces ?
19:36C'est compliqué.
19:38Écoutez, ce n'est pas l'État qui crée les entreprises.
19:41L'État, il mène des politiques monétaires ou budgétaires, des politiques fiscales pour encourager les entreprises.
19:47Nous n'avons pas de fleuron entrepreneurial au Maroc qui peut créer de l'emploi productif manufacturier.
19:54Il y a eu des tentatives.
19:55Vous savez qu'aujourd'hui, on a un secteur automobile et aussi on a un secteur aéronautique et on a un secteur sur la microélectronique.
20:03Ce sont tous des secteurs qui sont portés par la co-industrialisation, par des entreprises étrangères.
20:10Nous n'avons pas de fleuron à part l'OCP, l'Office shérifien des phosphates, qui crée de l'emploi industriel.
20:15Donc, si on veut revenir à l'histoire du Maroc, dans les années 60-70, on avait déjà des entreprises dans les secteurs de l'automobile et de la mobilité.
20:23On avait Volvo, on avait DAF, on avait Berli, on avait la Somaca, toutes les entreprises aussi étrangères.
20:30Et donc, je crois que la réponse, elle est sur d'abord la formation professionnelle, elle est sur la formation des ingénieurs.
20:38Monsieur Jushto voulait sortir 10 000 ingénieurs par an, on n'a pas réussi.
20:42Maintenant, il faut sortir le double pour qu'on puisse faire une mise à niveau de notre économie.
20:47Et puis, de notre industrie, il faut que nos entrepreneurs marocains aillent vers le manufacturing, c'est-à-dire créer des entreprises pour améliorer l'employabilité.
20:56Puis, nos universités, elles ne sont pas en phase avec les besoins économiques du Maroc.
21:00J'ai regardé ce que vous avez présenté, monsieur Pape Diouf, depuis le début.
21:04Nous avons un Maroc qui roule, pas dans le sens de nos universités et de nos formations professionnelles.
21:11Et on aura un vrai besoin en capital humain et on doit faire cette mise à niveau pour créer de l'emploi.
21:17Donc, il faut une formation adaptée au marché de l'emploi, au marché du travail.
21:22Oui. Il faut, monsieur Diouf, il faut une révolution sur nos formations professionnelles.
21:27Il faut aussi apporter, là, j'entends le chiffre de 15 milliards de dirhams.
21:31Il faudrait qu'il y ait une allocation pour les jeunes en formation professionnelle,
21:35qui soit à la hauteur de leurs besoins pour qu'ils s'accrochent à la formation.
21:40Il faut que les formations professionnelles soient en phase avec nos industries et nos entreprises co-industrialisantes,
21:46mais aussi les nôtres. Il faudrait qu'on fasse de l'agroalimentaire plus, là aussi sur l'agroalimentaire.
21:51Et puis, il faut qu'on révolutionne nos textiles.
21:53Monsieur Diouf, sur nos Marocains en activité, on a seulement 18,9 % de femmes.
22:02Donc, là aussi, on n'a pas d'équité sur le marché de l'emploi.
22:07Ça fait cinq ou six ans que le taux d'emploi des femmes baisse.
22:11Et ça aussi, ce n'est pas normal.
22:12Récemment, hier, c'est-à-dire mardi, lors d'une réunion présidée par le chef du gouvernement,
22:22consacrée notamment à la mise en œuvre de la feuille de route concernant la question de l'emploi,
22:27il a été annoncé le lancement sous peu d'un programme de création ou d'ouverture de crèches
22:33pour intégrer, insérer, permettre à ces femmes-là de décrocher un emploi.
22:39Aujourd'hui, que vous évoque ce genre de programme ?
22:42Écoutez, d'abord, je trouve que la décision du gouvernement, elle tombe à point nommé.
22:51C'est une excellente décision.
22:52Maintenant, on ne va pas absorber les 13,9 % de chômeurs en dix mois, en huit mois.
23:01C'est-à-dire que les programmes de transformation pour arriver à de l'employabilité,
23:05ils doivent démarrer au collège, au lycée, dans les centres de formation professionnelle,
23:10puis dans les universités qu'on doit révolutionner avec plus de recherche et de recherche au développement.
23:14Si on veut faire du Maroc un réel pays émergent par l'industrie,
23:19parce qu'on ne doit pas être émergent par le tourisme,
23:21alors tout ce qui se fait, c'est très positif, mais il faut révolutionner l'OFPPT.
23:26Il faut aussi apporter de l'argent dans l'OFPPT,
23:29mais aussi apporter des ressources qui soient très compétentes
23:32pour accompagner le Maroc de demain, que j'ai vu dans vos informations,
23:35avec le port d'Arlantie que j'ai déjà visité, le port de Nador,
23:40mais aussi la volonté du Maroc d'attirer des chaînes de valeur globales.
23:43Donc ce n'est pas seulement toutes les déclarations de bonne attention qui sont très justes,
23:50moi je trouve, mais il faut révolutionner le capital humain
23:53et penser à industrialiser le Maroc, industrie propre bien sûr,
23:57mais c'est la réponse dans la formation professionnelle et dans les universités
24:01qu'il faudra mettre à niveau avec les universités de pays très avancés.
24:06Comment aujourd'hui le digital peut aider à lutter à faire baisser ce taux de chômage très élevé ?
24:13Monsieur Diop, c'est une excellente question.
24:17Alors le digital peut créer de l'emploi et peut en détruire aussi,
24:21parce qu'il fait les deux.
24:22Alors oui, oui, c'est très bien.
24:25Donc oui, il faut, alors nous avons une grande université aussi,
24:30donc l'université Moimède 6 Polytechnique,
24:32qui a révolutionné la formation universitaire.
24:34Il y a beaucoup de réponses dans le durable, dans l'écologique, dans le numérique, dans le digital.
24:39Je pense qu'il faut s'inspirer, faire un benchmark et aller dans les universités publiques
24:42et essayer de faire à peu près la même chose.
24:46Oui, le digital peut aider.
24:48Il peut aider dans l'agriculture, il peut aider dans l'agroalimentaire.
24:51Il faudrait savoir qu'il va détruire les emplois, mais il va autant créer.
24:55Et puis, il faudrait que le niveau de classement de nos universités monte
24:58pour que des investissements directs étrangers productifs
25:02puissent être intéressés par le Maroc et l'attirer.
25:05Et puis, pour le travail des femmes, des classes populaires,
25:08c'est surtout le textile, les conserveries, l'agroalimentaire.
25:11Et là aussi, c'est un secteur qu'il ne faut pas négliger.
25:13En plus de la formation aussi des artisans,
25:16je parle dans les métiers manuels, là aussi, on commence à en perdre pas mal.
25:21Il faudrait qu'il y ait une vision à 360 degrés systémique de l'emploi,
25:25qui n'est pas seulement d'ingénieurs et techniciens,
25:26mais tous les secteurs du Maroc qui peuvent être pourvoyeurs de l'emploi.
25:32– Alors, le travail informel resterait présent au Maroc.
25:36Quel impact cela a-t-il sur les statistiques du chômage
25:41et sur les droits des travailleurs ?
25:43– Je savais que vous alliez me poser cette question, M. Djou.
25:47– Le travail informel, si vous voulez, ce n'est pas une épidémie de notre continent africain.
25:56Il apporte, si vous voulez, autant de carburant à l'économie qu'il en enlève.
26:02Oui, le travail informel sera toujours présent,
26:05tant qu'on n'a pas structuré nos économies,
26:08parce qu'il faut structurer les économies.
26:10On ne peut pas fiscaliser les pauvres quand ils ne sont pas producteurs de valeurs ajoutées.
26:14Je vous ai dit tout à l'heure qu'on a la moitié des Marocains
26:17qui travaillent dans le service et dans le commercial et dans l'économie populaire.
26:21Et tant qu'on n'a pas transformé la formation professionnelle
26:24et qu'on n'a pas apporté vraiment des mesures et des réponses
26:27qui sont vraiment très avancées pour que le pays soit à l'image
26:31de ce que le monde regarde de nous et que sa majesté aussi voudrait de ce pays,
26:35tant qu'on n'a pas fait ça, je ne pense pas qu'on apportera les réponses.
26:38Il ne faut pas toujours faire des procès au travail informel.
26:43Le travail informel existe même dans les pays très développés.
26:46Ça fait partie de l'économie.
26:48Il faut le restructurer, le fiscaliser pour qu'il y ait de la protection sociale
26:52pour cette partie de la population.
26:54Mais l'informel aussi existe dans le plus haut niveau de l'économie marocaine.
26:58Il touche toutes les strates de notre économie.
27:03Alors dites-nous aujourd'hui, quelle piste ou réforme prioritaire recommanderiez-vous
27:07pour réduire durablement le chemin, mais aussi améliorer la qualité de l'emploi dans le royaume ?
27:16Écoutez, M. Diouf, moi je n'ai pas d'instructions à donner au chef du gouvernement,
27:23au gouvernement marocain.
27:24Moi je pense qu'il faudrait faire, il faudrait regarder l'OFPPT et la réforme.
27:29Il faudrait aussi qu'il y ait des contrats entre la formation professionnelle et les artisans,
27:38comme les garagistes, comme les petites entreprises, les TPE, aussi avec les PMI.
27:43Il faut surtout, pour moi c'est très important, il faut qu'il y ait une banque de stages pour les marocains.
27:48Parce que nous avons beaucoup de jeunes qui veulent faire des stages qu'ils n'arrivent pas à trouver
27:51et qu'ils vont toujours aller chercher sur les relations familiales pour s'insérer,
27:57alors que les entreprises en ont besoin.
27:59Il faut qu'il y ait une plateforme numérique pour les stages de formation pour les jeunes.
28:03Et puis il faut accélérer l'alternance à partir de la licence,
28:06parce que nos formations universitaires ne sont plus adaptées à l'économie.
28:09Il faut qu'il y ait l'alternance à partir de la licence pour que les jeunes touchent l'entreprise
28:13et pour qu'il y ait un lien entre l'université et l'entreprise pour que la mise à niveau soit permanente.
28:18C'est ce que font tous les pays européens.
28:20Par exemple, je vous donne le cas de la France, on était à 350 000 apprentis,
28:25on est passé à 1 million d'apprentis et ça, ça a créé beaucoup d'emplois
28:30et ça a créé beaucoup de synergie entre l'entreprise et le milieu universitaire
28:33et les centres de formation professionnels.
28:37Abdel, Rani, Youmni, merci, merci pour toutes ces précisions.
28:40Merci d'avoir répondu à nos questions.
28:43Merci, monsieur Diouf, pour votre invitation, merci.
28:45Après l'invité du Grand Journal de la mi-journée, ouvrons tout de suite la page des sports.