Nathan Devers : «Les mafias de drogue nous envoient comme signaux qu'elles n'ont pas peur de l'Etat»

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Nathan Devers, écrivain : «Les mafias de drogue nous envoient comme signaux qu'elles n'ont pas peur de l'Etat».

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00:00On peut voir cette situation de deux manières.

00:03Si on veut voir l'aspect positif, entre guillemets,

00:07on va dans le sens de ce que vous avez dit.

00:09À savoir que cette idée qu'on s'en prend maintenant,

00:12qu'en tout cas l'État, le gouvernement,

00:14veut s'en prendre à ces mafias par la tête,

00:17et non pas tellement uniquement en s'attaquant aux petites mains,

00:21aux gens, si vous voulez, qui sont remplaçables en 24 heures

00:24si on les met en prison,

00:25c'est peut-être, là, un changement de paradigme.

00:28Et il est vrai que les têtes de réseau...

00:31On parlait, par exemple, de la DZ Mafia.

00:34La DZ Mafia a été impliquée, ces dernières années,

00:37avec l'autre clan de drogue marseillais,

00:39pendant à peu près un an,

00:41dans une série de règlements de comptes et de fusillades

00:44qui avaient pour origine le fait que le chef de la DZ Mafia

00:48s'était retrouvé en boîte de nuit en Thaïlande,

00:51dans la même boîte de nuit que le chef de la mafia concurrente,

00:55qui s'était frappé et battu dans cette boîte de nuit,

00:59et ça avait enclenché des mois et des mois

01:00de terreur, d'insécurité et de règlement de comptes

01:03à Marseille et ailleurs.

01:05Cela signifie que ces mafias décidaient de s'en prendre

01:09par leurs chefs,

01:10qui sont véritablement l'incarnation de tout ce qu'il y a de pire

01:13en matière de criminalité, de lâcheté, etc.

01:16C'est une bonne méthode.

01:18L'autre aspect est quand même,

01:19et là je rejoins Louis sur ce point,

01:21de la prudence.

01:22Ça arrive.

01:23Oui, mais on est en désaccord, mais on est d'accord.

01:25On est d'accord dans nos désaccords et réciproquement.

01:28Et on s'entend très bien et on adore débattre.

01:29C'est le chant, tous les deux.

01:30Mais quand Louis dit qu'il ne sait pas nous dire

01:33si à ses yeux cette guerre peut être gagnée,

01:36c'est quand même que les mafias de drogue aujourd'hui

01:38sont en train, jour après jour,

01:40de nous envoyer comme signaux qu'elles n'ont pas peur de l'État

01:42et qu'elles n'en ont plus rien à faire.

01:44Parce que tirer sur des prisons,

01:46c'est vraiment le nec plus ultra.

01:48Il y a peu de choses qu'on peut faire en matière d'insolence

01:50ou de guerre anti-État aussi symboliquement grave

01:54dans cette logique d'exhibition d'un sentiment de toute puissance.

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