Dernier sondage présidentiel 2027 : une enquête aussi intéressante côté salle que côté cuisine comme on dit à Top Chef. Dans l'assiette c'est roboratif, en cuisine c'est rocambolesque. Le sondage a été commandé par le think tank de Pierre-Édouard Stérin, millliardaire conservateur.
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00:00Édito politique Patrick Cohen, vous nous parlez Patrick encore d'un sondage présidentiel ?
00:05Ah oui mais c'est une enquête aussi intéressante côté salle que côté cuisine comme on dit à Top Chef.
00:10Dans l'assiette c'est roboratif, en cuisine c'est rocambolesque.
00:13Au menu donc un solide sondage IFOP mené le mois dernier auprès d'un très vaste échantillon,
00:18près de 10 000 français qui confirme la position de favoris du Rassemblement National
00:23et même de grands favoris pour 2027, ce qui n'est pas rien, quel que soit le candidat
00:27et qui montre une opinion en partie désynchronisée du bruit médiatique qui nous assourdit ou nous aveugle.
00:34Par exemple, est-ce que vous entendez beaucoup parler d'Edouard Philippe ces temps-ci ?
00:37Pas vraiment, non.
00:37Malgré cela, il est le challenger le plus sérieux du RN, le seul à pouvoir lui faire échec avec 22 à 26% au premier tour
00:44et 48 à 52 au second, silence gagnant, l'autre ex-premier ministre Gabriel Attal est pour l'instant loin derrière.
00:52En revanche, la compétition interne à LR qui expose Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez matin, midi et soir
00:58ne leur offre que des scores à un chiffre, 8 ou 9 pour le Vendée 1, 3 pour le Pono.
01:03Ce sondage devrait dégonfler des ambitions et refroidir des têtes.
01:06Et à gauche ?
01:07Là aussi, le paysage s'éclaircit, seul Raphaël Glucksmann parvient à s'imposer aux côtés de Jean-Luc Mélenchon.
01:12L'eurodéputé frégeux égale avec le chef insoumis, même en présence d'autres candidatures de gauche.
01:18Roussel, Tondelier, Ruffin, tous en dessous des 2%, des 5% pardon.
01:23Et en cas de candidature commune portée par Glucksmann, avantage à celui-ci, 15% contre 13 à Mélenchon.
01:30Mais ce serait insuffisant pour accéder au second tour.
01:32Et c'est donc l'ERN, le Rassemblement National, qui continue de s'imposer.
01:35La tête et les épaules, entre 32 et 35% au premier tour selon les scénarios, jusqu'à 17 points d'avance sur le deuxième.
01:44Et zéro déperdition si c'est Bardella qui remplace le PEN.
01:47Au contraire, le moins expérimenté est légèrement plus performant.
01:50Le RN domine dans toutes les catégories d'électeurs, dans la France qui travaille, 36% chez les actifs et désormais chez les retraités, 29%.
01:58Et maintenant, racontez-nous l'arrière-cuisine.
02:00Le sondage a été commandé par Hexagone, un think tank financé par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Sterrin,
02:06dont le bras droit François Durvie est l'un des principaux conseillers économiques du RN.
02:11Or, dans la commande d'origine, Bardella était le seul à porter ses couleurs.
02:15Le Pen avait disparu.
02:17Ébullition de Jean-Philippe Tanguy hier matin sur CNews.
02:20J'ai dû intervenir sur une tentative de ne pas tester Marine Le Pen dans un sondage pour affaiblir le camp national.
02:27Pardon, j'ai dû intervenir.
02:29Effectivement, Le Monde nous apprend ce matin qu'Hexagone a différé sa parution.
02:34L'étude devait sortir le 1er mai et que 3 jours avant, en urgence,
02:38l'IFOP a réactivé une partie de son panel pour réintroduire le nom de Le Pen auprès de 2000 personnes
02:43quand Bardella et les autres ont été testées sur 10 000, ce qu'indique la notice écrite en tout petit.
02:49Commentaire de Tanguy auprès du Monde, c'est une interférence politique.
02:52Le but de ces gens soi-disant là pour nous aider, ce terrain en l'occurrence,
02:57c'est de poignarder Le Pen, puis d'affaiblir Bardella pour propulser Retailleau.
03:02Bonne ambiance.
03:03Et voilà comment Marine Le Pen a été à deux doigts de se faire grand remplacer.
03:06Patrick Cohen.