Les clefs d'une vie avec Philippe Duquesne
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-05-06##
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Catégorie
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celle de mon invité, vous faites partie de ces seconds rôles du cinéma
00:07dont l'importance de la filmographie est telle que dans le classement du nombre de films tournés,
00:12vous figurez parmi les premiers.
00:14Vous le devez à votre travail et pas à un miracle,
00:17même si Dieu est présent dans une comédie qui sort de main
00:20et dont vous êtes l'une des têtes d'affiches.
00:22Bonjour Philippe Duquen.
00:23Bonjour.
00:24Alors on parlera tout à l'heure de De Mauvaises Fois,
00:26un film dont vous êtes l'une des têtes d'affiches qui sort de main.
00:29Mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:33Et votre parcours, vous avez fait un nombre incroyable de choses.
00:36On vous connaît, mais on ne vous connaît pas vraiment.
00:38Donc on va essayer de vous découvrir.
00:39C'est ça, c'est le principe du second rôle.
00:42Tout le monde le connaît, mais bon.
00:43Alors on va essayer de percer le mystère.
00:46Première date, le 15 juin 1993.
00:49Première diffusion de cette série culte.
00:55Les Deschiens, ça a commencé sur Canal+, le 15 juin 1993.
00:58Vous voyez, je ne savais même pas moi-même, alors j'aurais été incapable de le dire.
01:02Et le premier épisode diffusé, c'est Ralbol.
01:05Ah oui, d'accord.
01:07Je vois.
01:09Mais c'est vrai que c'était étonnant pour une série qui commence par Ralbol.
01:14Exactement.
01:15Surtout, on ne sait pas tout à fait de quoi il s'agit en plus.
01:19Ils en ont marre, mais on ne sait pas de quoi.
01:20Voilà, alors il se trouve que cette série, bon, il y avait M. Morel, français moyen, hermétique à la modernité, un peu raciste.
01:27Et puis il y avait Mme Morel, et puis il y avait leur fils, qui est incompris par ses parents.
01:32Et puis vous êtes, vous, le meilleur ami de M. Morel.
01:35Oui, si on peut dire, en fait, on changeait les rôles.
01:39C'est-à-dire que je pouvais être l'ami, je pouvais être le parrain, aussi, du fils, voire la tata, parce qu'on se déguisait en dame aussi.
01:49Donc on n'avait pas qu'un rôle, finalement.
01:52On était vraiment, on avait plein de personnages différents.
01:56Et tout a commencé, je crois, parce qu'un jour vous avez entendu une émission avec Jérôme Deschamps à la radio.
02:03Oui, effectivement.
02:04C'est-à-dire que je commençais, moi j'avais quoi, 15-16 ans, je commençais le théâtre en province, dans ma petite ville de Béthune.
02:13Et puis, donc, je m'intéressais au théâtre.
02:17Mais il y a certains théâtres qui ne me convenaient pas.
02:20Et j'ai entendu cette émission, j'ai dit, mais c'est ça, c'est ça que je veux faire.
02:25C'est ce théâtre-là que j'ai envie de faire.
02:27Je suis allé voir les spectacles, et puis effectivement, ça m'a donné beaucoup envie.
02:30Oui, d'autant plus que vous avez proposé à Jérôme Deschamps de venir le voir, et qu'il a hésité, et puis alors il vous a engagé.
02:38C'est-à-dire que, moi après, j'ai su qu'il faisait des stages pour rencontrer les acteurs.
02:43Donc je lui ai écrit une lettre toute simple.
02:47Il m'a répondu en me disant que le jour où il ferait un stage, il m'appellerait, ce qui s'est passé.
02:52Et à la fin du stage, en fait, il m'a dit, bon ben c'est bon, je te prends pour le prochain spectacle.
02:56Oui, car vous avez fait, avant Les Deschiens, beaucoup de spectacles de Jérôme Deschamps.
03:01Ah oui, bien sûr.
03:04Pendant des années.
03:05Voilà, oui, pendant 4 ans, 4-5 ans, de 88 à 93.
03:13Et Jérôme Deschamps, bon, c'est le neveu d'Hubert Deschamps, qui était un comédien culte, second rôle des années 80.
03:19Et aussi, le petit cousin par alliance de Jacques Tati.
03:23Oui.
03:24Et on ne le sait pas, mais c'est lui qui a permis à Jacques Tati de revenir aujourd'hui au goût du jour, grâce à ses films qu'il a restaurés.
03:32Absolument.
03:34Oui, oui, c'est lui qui a les droits de tout ça, et donc qui a travaillé sur la restauration des films, et sur la diffusion dans le monde.
03:44Exactement.
03:45Alors, grâce à Jérôme Deschamps, vous avez découvert un univers totalement absurde.
03:50Voilà, mais je le savais, c'est ce que je cherchais.
03:54Absurde, mais en même temps, c'est un absurde qui part vraiment de la réalité.
03:58Ce n'est pas absurde pour être absurde, si vous voulez.
04:01C'est une façon de voir la vie, quoi, je dirais plutôt.
04:03Alors, Philippe Duquenne, je sais que les Deschiens, vous arriviez le matin, vous ne saviez pas ce que vous alliez tourner le jour même.
04:09Absolument.
04:09On arrivait les mains dans les poches, et puis entre les dates de tournée, finalement, on faisait ça dans les trous, quand on était un peu libre, parce qu'on tournait énormément.
04:22Et donc, quand on ne tournait pas, on faisait de temps en temps une journée, allez, on faisait une journée les Deschiens.
04:30Et on arrivait, qu'est-ce qu'on fait ?
04:32Il dit, aujourd'hui, tu vas faire le parrain, et puis le petit, il a fait une connerie.
04:36Et puis, on partait comme ça.
04:40Alors, c'est vraiment de la pure impro.
04:43Une fois qu'on avait fait ça, on regardait tout de suite après ce qu'on venait de faire.
04:48On se disait, bon, ça c'est nul, on enlève.
04:51Ça, par contre, ça c'est bien, ça c'est bien.
04:53Et au bout de 4-5 prises, on avait la bonne prise, quoi.
04:58Et vous n'imaginiez pas que les Deschiens allaient durer aussi longtemps, Philippe Duquenne ?
05:02Aussi longtemps ? Non, au tout départ, non.
05:06Surtout que, déjà, il n'y a que Canal qui pouvait nous prendre, parce qu'on n'aurait jamais été pris sur aucune chaîne.
05:14Et puis, les gens, au départ, se demandaient ce que c'était que ce truc.
05:18Parce qu'à l'époque, la télé, il fallait que ça bouge, que ça soit très dynamique et tout ça.
05:24Nous, c'était une caméra, plan fixe et plan séquence, sans coupure.
05:30Donc, c'est difficile de le faire plus simple.
05:33Et donc, ce n'était pas du tout dans le vent, si vous voulez, cette façon de faire.
05:38Et Canal, on tenu, on tenu.
05:41Et puis, à force de tenir, après, c'est devenu un truc qui est presque culte, aujourd'hui.
05:48On faisait des soirées des chiens dans les familles.
05:50Absolument. Oui, oui, oui, oui, tout le monde a des chiens.
05:54Oui, oui, les jeunes, ils faisaient ça aussi, des soirées des chiens.
05:59C'est des souvenirs fabuleux.
06:01Ah oui, oui, oui, oui.
06:03Alors, vous avez parlé de Béthune, c'est vrai que tout a commencé à Béthune où vous êtes né.
06:07Et je crois, d'ailleurs, Philippe Duquenne, que la spécialité, c'est le fort de Béthune,
06:10qui est un fromage très particulier.
06:13C'est un fromage fait à partir de restants de fromage malaxés avec un peu d'épices, de vin blanc et d'alcool.
06:19Et c'est une spécialité de votre ville natale. Vous ne saviez pas ?
06:22Non, je ne savais pas. Ce n'est pas quelque chose qui sort des chiens, ça, non ?
06:26Non, non, c'est la vérité.
06:27C'est vrai ?
06:27Eh oui.
06:28Vous me l'apprenez, c'est incroyable. Ça donne envie, en tout cas.
06:31Exactement. Alors, votre amour du cinéma, vous le devez à un acteur que vous avez découvert
06:37et dont vous allez reconnaître la voix.
06:39Quand j'étais jeune, les miennes ne voulaient pas admettre que j'étais un jeune premier amoureux.
06:42Et cependant, j'étais jeune, j'étais premier et j'étais amoureux.
06:44Louis Jouvet. C'est vrai que vous avez été marqué.
06:46C'est génial, la réplique. Comment il a une façon de dire les choses ? C'est extraordinaire.
06:51Mais c'est vrai qu'il vous a marqué, Louis Jouvet.
06:53Ah, beaucoup, beaucoup. Ah oui, oui, oui. Pour moi, c'était...
06:56Ah, l'acteur, quoi.
07:00Ah oui, oui, oui. J'ai complètement fan et fasciné par cet acteur.
07:03Vous l'avez découvert au cinéma ?
07:04Au cinéma, à la télé. Dans les films que je voyais à la télé.
07:08Parce qu'il n'y avait pas 36 cinémas aussi, à l'époque.
07:12Et donc, je ne sais pas, c'était un acteur qui me fascinait.
07:18Et donc, qui m'a donné envie de devenir moi-même acteur.
07:21Et il était la modestie incarnée. Il a dit un jour, je n'ai pas ce qu'au théâtre, on appelle des moyens.
07:27J'ai un physique désagréable. Je suis trop maigre.
07:29J'ai un visage de bois, une voix monotone.
07:32Mais je tâche de rattraper ça par le travail.
07:34C'est vrai qu'il travaille énormément.
07:36Oui, oui, oui.
07:37Et vous aussi, vous avez commencé à travailler.
07:39Je crois que tout en faisant vos études, vous avez fait des stages d'expression corporelle.
07:46À Béthune.
07:46Oui, absolument.
07:48Oui, oui, dans la compagnie dans laquelle j'étais.
07:53C'était la compagnie de la Montrance.
07:55Et donc, entre autres, on faisait...
07:57Il y a des gens qui venaient de temps en temps dans la compagnie.
08:00Et oui, une fois, on a fait un stage d'expression corporelle.
08:04Et c'est comme ça qu'on apprend le métier.
08:05Absolument, tout est bon à apprendre, je dirais.
08:07Et à l'époque, vos études, c'était plutôt pour vous diriger vers le tourisme, je crois.
08:11Vous êtes bien lancé.
08:12Oui, absolument. J'ai fait un BTS tourisme.
08:15Parce que je me disais que c'était assez cool, comme études tourisme.
08:22Et puis, j'avais toujours en tête le théâtre.
08:25Et une fois que j'ai eu mon bac, je suis allé à Paris pour faire, pour l'excuse, des études de droit.
08:35Oui.
08:36Moi, j'ai dû y aller deux, trois fois.
08:38Quand même.
08:38Pour bien me rendre compte que ce n'était vraiment pas pour moi.
08:45Mais pendant ce temps-là, j'ai essayé de rentrer dans une école de théâtre.
08:50Et j'ai fait tous les boulots.
08:52Oui, mais en même temps, vous avez été recalé deux fois dans des écoles de théâtre au second tour.
08:55Oui, absolument. Et pas des moindres.
08:57C'était le conservatoire et l'école du TNS, c'est-à-dire du Théâtre National de Strasbourg.
09:03Ce sont les deux grandes écoles publiques françaises.
09:09Voilà. Et à chaque fois, je me suis planté au second tour.
09:11Ce n'est pas décourageant, ça ?
09:13C'est décourageant, mais pas suffisamment pour m'arrêter.
09:19Et je crois qu'il y a une école qui vous a admis, finalement, Philippe Duquen, c'est Théâtre en Actes.
09:23Oui, c'est ça.
09:24Une école peu connue, d'ailleurs.
09:25Peu connue, qui n'existe plus.
09:27Mais c'était une très bonne école dans le sens...
09:29C'est-à-dire que ça marchait par intervenants, des grands ateliers, mais de trois mois.
09:37Et ça, pour apprendre, c'est formidable.
09:39En même temps, effectivement, pour payer votre chambre de bonne, vous faisiez des petits boulots.
09:42Je crois que vous avez travaillé chez McDonald's.
09:44Entre autres, oui.
09:45Et chez Jibergen, qui est une librairie très célèbre.
09:47Tout à fait. J'étais plutôt dans les hangars où je portais les livres.
09:52Et c'est lourd.
09:53Je vous le confirme.
09:55Surtout que c'était des livres d'occasion pour les écoles.
09:58Oui.
09:58Et ce qui a fait le succès de cette maison d'édition, de cette librairie ici Jibergen,
10:02quand Jules Ferry a rendu l'école obligatoire, ils ont commencé à se lancer dans le livre d'occasion scolaire.
10:07Ah oui, d'accord.
10:07Et c'est comme ça que ça a marché.
10:09Ok.
10:09Je ne le savais pas.
10:10Alors finalement, vous avez découvert à Paris une autre vie que celle du Nord.
10:14Parce que le Nord, il y avait une certaine chaleur aussi, avec une complicité, une amitié.
10:18Ah oui, forte.
10:20On fait un peu avec les moyens du bord.
10:22Et ça, ça crée une solidarité.
10:24Oui, une amitié, une vraie amitié.
10:27Et c'est vrai qu'en allant à Paris, je me suis retrouvé du jour au lendemain un peu tout seul.
10:31Voilà.
10:31Oui.
10:31Mais ça s'est arrangé parce que vous vouliez faire ce métier.
10:35Exactement.
10:36J'étais bien.
10:37Ça ne me gênait pas plus que ça.
10:39Je faisais ce que j'avais envie de faire.
10:41Et vous l'avez fait.
10:43Il y a une autre date importante dans votre vie.
10:45C'est le 20 janvier 2010.
10:47A tout de suite sur Sud Radio avec Philippe Duquenne.
10:49Sud Radio, les clés d'une vie.
10:51Jacques Pessis.
10:52Sud Radio, les clés d'une vie.
10:54Mon invité, Philippe Duquenne.
10:55Nous parlerons tout à l'heure de ce film de mauvaise foi qui sort demain.
10:58Une comédie dont vous êtes l'une des têtes d'affiches.
11:01On a évoqué vos débuts dans Les Deschiens, série culte.
11:04Puisque vous étiez Monsieur Duquenne, votre nom.
11:07Ou Madame Duquenne.
11:08Madame Duquenne, selon les jours.
11:10Ce n'était pas encore à la mode, mais c'était comme ça.
11:13Et puis, il y a une autre date importante dans votre carrière.
11:16C'est le 20 janvier 2010, la sortie de ce film.
11:23Vous jouez dans ce film, vous jouez Lucky Sarcelles.
11:28Oui.
11:28C'est le film de Johan Svart.
11:33Johan Svart, voilà.
11:34Et voilà qui était le personnage qui tenait chez Madame Arthur.
11:41Oui.
11:41Voilà, un travesti.
11:42C'est un travesti.
11:44Et donc, j'ai chanté en travesti une chanson de Gainsbourg inconnue.
11:51Alors, il se trouve que vous êtes arrivé dans ce film, c'était pour vous une consécration,
11:56parce que Gainsbourg, vous faites partie de ses fans depuis toujours.
11:58Oui, absolument.
11:59Depuis enfant, j'étais fan déjà.
12:03Et d'ailleurs, dans l'épisode 92 des Deschiens, vous imitez Gainsbourg.
12:08Je suis venu te dire que je m'en vais.
12:14Vous êtes avec Yorlande Moreau totalement en larmes.
12:17Oui, oui.
12:17Et vous avez la cigarette que vous n'arrêtez pas d'allumer.
12:20Oui.
12:20Comment c'est venu cette séquence ?
12:22Eh bien, c'est Jérôme Deschamps qui, comme ça en tournée, comme on était beaucoup ensemble.
12:28De temps en temps, je m'amusais à imiter Gainsbourg.
12:31Et donc, tout simplement, il se dit qu'on va le faire.
12:32Voilà.
12:33Et je suis venu te dire que je m'en vais.
12:35On dit que c'est une chanson pour le départ de Jane Birkin, ce qui est totalement faux.
12:39En fait, c'était à l'hôpital américain avec sa première crise cardiaque.
12:42Et persuadé qu'il allait mourir, il a écrit cette chanson.
12:45Ah bah, vous me la prenez.
12:47Alors là, j'ai les bras bancs.
12:49Ah non, mais c'est intéressant de savoir ça.
12:51Oui, c'est bien.
12:51Alors, d'autant plus que Gainsbourg, je crois que vous l'avez rencontré
12:54et qu'il y a une chanson qui a marqué vos jeunes années.
12:57Cette chanson a marqué vos jeunes années, je crois, Philippe Becaille.
13:08J'adorerais cette chanson parce qu'elle est pleine d'humour, elle est gay.
13:14Elle est plutôt dansante, drôle.
13:17Et en même temps, elle est très bien faite, mine de rien.
13:20Très bien décrite, comme tout ce qu'il faisait d'ailleurs.
13:21Je crois que c'est un des premiers disques que vous ayez acheté.
13:24C'est mon premier disque, mon premier 45 tours.
13:27Alors, il se trouve que cette chanson, au départ, c'est une chanson qu'il avait écrite
13:31pour une émission de télévision en 67.
13:34Et comme il n'a pas de succès, il a dit qu'il faut une chanson populaire.
13:37Il a repris cette chanson du film d'un film et il l'a réenregistrée.
13:42Et c'est devenu le tube de l'été.
13:43Et dans les cours de récréation, on chantait la micahouette.
13:46Et on le reconnaissait dans les rues.
13:49Vous l'avez rencontré, Gainsbourg ?
13:50Non.
13:51Quand vous aviez 10 ans, vous ne l'avez pas croisé un jour ?
13:53Non.
13:54Parce qu'on raconte que vous l'avez rencontré.
13:58Jamais ?
13:58Jamais.
14:00Mais en même temps, vous avez été proche de Gainsbourg.
14:04et je crois qu'il y a même un film de Jean Becker
14:06où vous avez tourné et qui évoque Gainsbourg.
14:20Là aussi, c'est une chanson que vous aimez beaucoup.
14:23Beaucoup.
14:24C'est tellement bien écrit.
14:25La mélodie est formidable.
14:27Et en plus, vous avez tourné dans le film de Jean Becker
14:29qui porte ce titre.
14:30Oui, c'est ça.
14:30Elisa.
14:31Voilà.
14:31Et vous avez pensé à Gainsbourg en tournant ce film ?
14:35Écoutez, moi, je faisais le rôle d'un patron de bistrot.
14:38Oui.
14:38Donc, j'étais un peu loin de...
14:41Mais j'étais très content de tourner dans un film
14:46où la bande musicale, c'était cette chanson-là.
14:49J'étais très content.
14:50Et cette imitisation de Bled Gainsbourg, c'est venu comment ?
14:54Je ne saurais pas vous dire.
14:55C'est naturellement.
14:57Comme d'autres gens imitent quelqu'un qui...
15:00Voilà, ça vient naturellement.
15:02Ce n'est pas un travail, quoi.
15:04Je ne pourrais pas vous dire.
15:05D'autant plus qu'à l'antenne, il parlait comme ça,
15:07faisant son numéro.
15:09Mais dans la vie, dès que les micros étaient coupés,
15:11je l'ai connu, il parlait tout à fait normalement.
15:14C'était un numéro permanent.
15:15C'était inventé en permanence.
15:17De même, tout ce qu'il a fait,
15:20c'était un numéro réglé au départ par Jeanne Burkine
15:22qui a été très précieuse dans sa carrière.
15:24Alors, et je crois qu'il y a eu un jour aussi
15:27une carte blanche du Centre Pompidou
15:29qu'on vous a proposé de faire un spectacle sur Gainsbourg.
15:33Absolument.
15:34Oui, oui, oui, oui.
15:36Racontez-moi ça.
15:37En fait, c'est une metteuse en scène
15:41qui devait faire quelque chose.
15:43Je ne me souviens plus de son nom.
15:45Je suis désolé.
15:47Elle ne savait pas trop faire.
15:48Il lui fallait une soirée.
15:49Elle me dit, tu ne peux pas faire quelque chose.
15:50Tu veux bien faire quelque chose.
15:52Je n'ai jamais rien sous le bras.
15:52Elle me dit, n'importe quoi.
15:54Je lui dis, ah ben tiens, si tu veux,
15:56je te fais quelques chansons de Gainsbourg.
15:58Ah ouais, formidable.
16:00J'ai dit, ben voilà, on va répéter un petit peu.
16:02On va faire une heure de Gainsbourg.
16:04Avec des chansons que le public ne connaissait pas vraiment.
16:07Voilà, certaines, oui.
16:10Mais certaines plus anciennes
16:12que les gens ne connaissaient pas
16:13ou qui n'étaient pas assez à l'as.
16:15Mais qui sont des superbes chansons.
16:17Comme Parasar et Parasé et d'autres.
16:20Et donc, on a répété.
16:22Vraiment, c'était un peu comme ça à l'arrache.
16:24On a fait une heure comme ça
16:27en déconnant un peu entre les chansons.
16:31Et ça a super bien marché.
16:34Je n'en revenais pas.
16:35On s'est bien amusé avec le public,
16:37avec les gens qui étaient là.
16:38Et donc, on s'est dit après,
16:41enfin, je me suis dit,
16:42mais pourquoi pas en faire un spectacle ?
16:44C'était formidable de faire connaître ces chansons
16:46qui restent dans un tiroir
16:49alors qu'elles sont magnifiques.
16:50Et on en a fait un spectacle
16:52avec les musiciens.
16:53Qui s'appelait Parasar et Parasé.
16:56Exactement.
16:56Et ça a été inspiré,
16:57une véritable histoire.
16:58Vous étiez un personnage,
16:59un chanteur de province, je crois.
17:01C'est ça, comme on peut...
17:02On voit, vous savez,
17:03souvent pendant les vacances,
17:05c'est-à-dire des petits orchestres
17:07qui reprennent tous les tubes connus.
17:09Voilà.
17:11Et qui sont...
17:12Il y a des petits orchestres comme ça,
17:13fabuleux.
17:14Ils sont géniaux.
17:16Ils jouent très bien.
17:17Mais ils ne sont jamais connus, quoi.
17:19Parce qu'ils ne font qu'il y ait de reprises.
17:20Et là, le thème, c'était...
17:23Ben voilà, un chanteur comme ça
17:24qui fait partie d'un petit groupe
17:26qui n'est pas connu.
17:27Mais ce soir-là,
17:29il doit faire du Gainsbourg
17:31parce que le Gainsbourg avait inauguré la salle
17:33dix ans avant.
17:34Et donc,
17:35c'est les soirées Gainsbourg.
17:37Et donc,
17:38mon personnage était celui d'un chanteur
17:40qui reprend les tubes de Gainsbourg.
17:42Oui, et des chansons effectivement peu connues
17:44parce qu'on oublie que
17:46Michel Ardon a donné sa première chance
17:48à Gainsbourg
17:49avec le poincelleur de Lila
17:50qui n'a intéressé personne.
17:52Et au début des années 60,
17:54il s'en est sorti financièrement
17:55parce qu'il écrivait des chansons
17:57pour les yéyés.
17:58Oui, c'est ça.
17:58Et après, ça ne marchait pas à l'époque.
18:00Oui, oui.
18:01Mais il y a plein de petits chefs-d'oeuvre
18:02comme Accroche un jambon à ta porte
18:04et autres que personne ne connaît.
18:05C'est ça.
18:06Oui, oui, voilà.
18:07Et quelle écriture, quoi.
18:10Il avait vraiment le sens de...
18:13Oui, de l'écrire.
18:15Des mots.
18:15Des mots.
18:16C'est fabuleux.
18:17Vous imaginez sa postérité ?
18:21Est-ce que vous imaginez qu'aujourd'hui
18:22on écoutera encore du Gainsbourg
18:23et que les jeunes découvriraient Gainsbourg ?
18:25Ah ben, c'est comme ça, c'est très bien.
18:29Oui, mais vous l'imaginez
18:31quand vous étiez enfant
18:31et que vous l'écoutiez ?
18:33Non.
18:35Non, je ne pensais pas à ça.
18:36Mais je crois que lui non plus, d'ailleurs.
18:38Probablement.
18:39Oui, oui, oui.
18:40Et par hasard et par hasard,
18:42vous savez qu'il s'est rasé
18:43une seule fois à la télévision
18:44dans une émission de Philippe Bouvard
18:45qui s'appelait Bouvard en Liberté.
18:47Avec l'accord de Jen,
18:48il est arrivé et en direct.
18:50Tout en interview par Bouvard,
18:52il s'est rasé pour la première et dernière fois.
18:55Je ne connais pas ça.
18:56C'est authentique.
18:57C'est Jen qui avait eu l'idée de lui dire
18:59tu te rases un peu moins tous les trois jours,
19:02tu portes des chaussures très péto.
19:04Le look de Gainsbourg est né de Jen Durkir.
19:08Et bien, vous me l'apprenez.
19:09Et puis, il y a aussi une autre imitation
19:11que vous avez faite.
19:12C'est Raymond Barre, je crois.
19:14Oh oui, mais alors celle-là.
19:15Elle est vraiment caricaturale.
19:18C'est-à-dire que c'était l'imitation
19:19d'une imitation, si vous voulez.
19:21C'est-à-dire que le type
19:23qui se croit très bon en imitation,
19:24en fait, il ne fait qu'imiter
19:25les autres imitateurs
19:27et c'est moyen.
19:28Voilà.
19:29Et vous imitiez Thierry Leluron
19:30ou Pierre Douglas
19:30en train de faire Raymond Barre.
19:33Oui, voilà.
19:35Et comment c'est venu ça ?
19:36Et pourquoi Raymond Barre ?
19:38Parce qu'il était très imité.
19:40Avec ça, il y avait une voix très douce, comme ça.
19:44Donc, bon, voilà, c'était pour rire, tout ça.
19:47Oui, mais vous auriez pu faire une carrière d'imitateur, finalement ?
19:50Ah non, non, non, pas du tout.
19:51Pas du tout ?
19:52Non, non, non.
19:53Mais ça, ces imitations-là,
19:54c'est vraiment des imitations mauvaises, quoi.
19:57Et c'est ça qui est drôle.
20:00C'est-à-dire que...
20:02C'était pour les déchiens ?
20:03Entre autres.
20:04Oui, oui, oui, c'est ça.
20:06Mais on faisait exprès d'être mauvais
20:09comme n'importe qui dans la rue
20:11imiterait quelqu'un,
20:12mais moyennement, si vous voyez ce que je veux dire.
20:15Mais ce qui est étonnant, Philippe Duquenne,
20:16c'est que les déchiens,
20:17on vous en parle encore aujourd'hui.
20:19Ah, mais c'est fou, ça.
20:21Puis de temps en temps, je sais qu'on me dit
20:24« Tiens, je t'ai vu dans les déchiens. »
20:26Parce qu'il y a des modes,
20:27comme ça, des fois, ça revient en boucle
20:29sur les réseaux sociaux.
20:32Tiens, il y a un sketch qui revient à la mode
20:35pendant un certain temps.
20:38Alors, tout ça, moi, j'avoue que je n'en reviens pas.
20:43Je suis très étonné de ça.
20:44Vous avez fait beaucoup d'autres choses
20:46et il y a une autre date
20:47qu'on va évoquer dans quelques instants.
20:49C'est le 1er mars 2024.
20:50À tout de suite sur Sud Radio
20:52avec Philippe Duquenne.
20:54Sud Radio, les clés d'une vie.
20:56Jacques Pessis.
20:57Sud Radio, les clés d'une vie.
20:58Mon invité, Philippe Duquenne.
21:00Nous parlerons tout à l'heure de
21:01Deux Mauvaises Fois,
21:02un film qui sort demain sur les écrans
21:04et où vous avez un rôle important
21:06dans cette comédie un peu particulière.
21:09Oui.
21:09On a évoqué Les Deschiens,
21:10on a évoqué Gainsbourg
21:11et j'ai trouvé une date
21:13qui correspond un peu à ce que vous êtes.
21:15Le 1er mars 2024,
21:17il y a un festival à Carmo,
21:19le festival des seconds rôles
21:20où vous êtes invité au cinéma clapciné.
21:23Et on présente les seconds rôles du cinéma
21:25et vous en êtes l'un des symboles.
21:27Oui.
21:28Oui, oui, c'est vrai.
21:30Que dire ?
21:31Voilà, c'est assez juste.
21:34J'ai envie de dire.
21:35Oui, mais c'est vrai qu'un festival des seconds rôles,
21:36c'est assez peu connu,
21:37c'est assez peu courant.
21:38C'est le seul qui existe,
21:41je crois qu'il y a un qui a...
21:43Ça ne fait pas très longtemps qu'il existe d'ailleurs,
21:45je crois, ce festival.
21:47Oui, oui, et je crois que Carmo,
21:48c'est la ville où Jean Jaurès est né.
21:50Et d'ailleurs, il y a deux téléfilms sur Jean Jaurès
21:53qui ont été tournés à Carmo.
21:55Voilà.
21:55Je l'apprends, d'accord.
21:57Et je crois que vous étiez cette année-là
21:58avec Annie Gregorio.
21:59Oui.
22:01Et on présentait des films de vous
22:02où vous êtes le second rôle.
22:03C'est ça, c'est ça.
22:05Alors, finalement, en faisant les seconds rôles,
22:08où je disais au début de l'émission,
22:09vous avez beaucoup plus travaillé
22:11que beaucoup d'autres
22:11qui font des premiers rôles.
22:12Car vous n'avez pas arrêté.
22:14Oui.
22:15Mais...
22:16Oui, forcément,
22:17parce que les premiers rôles,
22:21ce n'est pas tous les jours.
22:23Ça se prépare beaucoup en amont.
22:26C'est beaucoup de travail et tout ça.
22:28Un second rôle, souvent,
22:29moi, on me contacte,
22:30je dirais, un mois avant
22:32ou deux mois avant.
22:33Est-ce que tu es libre à ce moment-là ?
22:35Et puis, voilà, si je suis libre,
22:36je dis, oui, c'est bon, ça marche.
22:38Et donc, c'est plus léger,
22:40si vous voulez.
22:40Donc, on peut en faire beaucoup plus
22:42que des premiers rôles
22:45dans des longs-métrages, bien sûr.
22:47Vous avez tourné
22:47près d'une centaine de films.
22:49Oui.
22:50C'est extraordinaire.
22:51Oui, je ne reviens même pas.
22:52Je ne reviens pas moi-même.
22:53Alors, il y a quand même un film
22:55qui est très, très célèbre
22:56et que le public connaît,
22:58c'est celui-ci.
22:58Bienvenue chez L'Echti.
23:05Alors, le postier
23:07dans le pays de L'Echti,
23:07ça vous a marqué ?
23:09Ça a fait le succès
23:13qu'on connaît.
23:14Maintenant, le rôle,
23:15moi, personnellement,
23:16non, ça ne m'a pas marqué
23:17plus que ça.
23:19C'est plus de la présence
23:20qu'un rôle important.
23:23Mais il était toujours là.
23:25Donc, ce que j'avais à jouer,
23:28c'est que ce soit crédible,
23:30ce petit postier qui est là,
23:32qui fait partie de la bande.
23:33Et voilà,
23:35c'était un très bon moment
23:35à tourner, en tout cas.
23:36Oui, et puis ça,
23:37ça a marqué votre carrière.
23:38On vous en parle encore
23:38aujourd'hui, ça aussi.
23:39Ah ben, L'Echti, oui,
23:41forcément, oui, oui.
23:42Mais ce n'est pas ce rôle-là
23:43qui m'a forcément amené
23:45d'autres rôles, si vous voulez.
23:47Et ça ne m'étonne pas
23:48parce qu'il n'avait pas
23:49assez de matière à jeu,
23:50ce rôle.
23:52Et comment vous êtes arrivé
23:53dans Bienvenue chez L'Echti,
23:54qui est dans le Nord,
23:55justement, votre région ?
23:56Bien sûr, je connaissais
23:57un peu Dany,
23:59comme ça,
23:59on s'était croisés
24:00de temps en temps.
24:03Et puis, quand il a préparé
24:04l'Echti,
24:06il m'a demandé,
24:07on a discuté,
24:09puis il m'a dit,
24:10écoute, voilà,
24:10je te propose
24:11un des rôles
24:12des postiers.
24:14Et puis, voilà,
24:15ça s'est fait comme ça,
24:15tout simplement.
24:16Mais en plus,
24:17il y a une sorte de fraternité
24:18du Nord.
24:18Vous étiez vraiment
24:20l'original de l'étape.
24:23Ah ben, oui,
24:24mais il n'y avait pas que moi,
24:24d'ailleurs.
24:25Non, il y avait
24:26L'In-Renaud aussi.
24:27Il y avait L'In-Renaud,
24:28enfin bon,
24:29quasiment tout le monde
24:30était du Nord.
24:32Et c'est bien.
24:33C'est bien.
24:34Mais moi, je me souviens,
24:34il y avait un restaurant
24:35parisien,
24:36le Doyen,
24:36où tous les ans,
24:38Jacques Duquenne,
24:39qui était un Jean-X,
24:39présidait une réunion
24:41des nordistes.
24:43Oui, absolument.
24:44Vous alliez dans ces dîners ?
24:46Oui, absolument.
24:48Je ne sais pas si ça fait
24:49quelques années.
24:50Ça n'existe plus, je crois.
24:51Ah ben voilà,
24:51ça n'existe plus.
24:52Il y avait L'In-Renaud,
24:53il y avait Raymond De Vos.
24:55Oui,
24:57moi,
24:57du Chaussois,
24:58enfin,
24:58tous les gens qui,
25:00originaires du Nord,
25:01voilà,
25:02on se voyait un grand dîner.
25:03Et des fois,
25:04on ne se connaissait pas,
25:05donc c'était l'occasion
25:05de se connaître.
25:07Et c'était très sympathique.
25:08Et d'ailleurs,
25:09vous chantiez à la fin,
25:10à chaque fois,
25:10mon petit quinquin.
25:11Oui, c'est ça.
25:12Ça fait partie des traditions
25:13du Nord.
25:15Oui, si on veut,
25:15entre autres,
25:16enfin,
25:17mon petit quinquin,
25:17oui,
25:18on l'a tous chanté
25:20dans le Nord,
25:20ça c'est sûr.
25:21Et bienvenue chez Les Chetis,
25:23vous imaginez le succès,
25:24là aussi ?
25:25Personne.
25:26Personne.
25:27Même les producteurs
25:28n'imaginaient pas ça.
25:29Je crois que personne
25:30ne pouvait l'imaginer,
25:32puisqu'on a battu
25:33tous les records.
25:34Nous,
25:35quand on,
25:36en le faisant,
25:37on se disait,
25:37tiens,
25:37c'est pas mal,
25:38on avait l'impression
25:39de faire une comédie
25:40qui allait être sympathique.
25:41Oui.
25:42Et donc,
25:44voilà,
25:45ça donnait une très bonne ambiance,
25:47on travaillait bien,
25:49mais à la limite,
25:49on se disait,
25:50allez,
25:50si ça fait 2-3 millions,
25:51c'est super, quoi.
25:53Ça fait 20 millions.
25:54Et ça fait 20 millions,
25:55plus de 20 millions.
25:56Et on peut l'expliquer ou non ?
25:57Si on peut l'expliquer ?
25:58Oui.
26:00Ben,
26:01je crois que,
26:02c'est aussi
26:04l'image
26:05que pouvait avoir
26:06le Nord
26:07et que ce film
26:08permet d'avoir
26:09une toute autre image,
26:11finalement,
26:12que l'image cliché
26:13qu'on peut avoir
26:14dans la tête.
26:15Et puis,
26:16je pense aussi
26:17qu'il y a une très bonne idée
26:18qui a été
26:20de sortir ce film
26:21que dans le Nord-Pas-de-Calais,
26:24avant la sortie nationale.
26:26Ce qui fait que,
26:26quand c'est sorti
26:27une semaine
26:28avant
26:29sur toute la France,
26:33ça a fait un...
26:34tout le monde
26:35dans le Nord
26:36est allé le voir.
26:37Parce que c'était
26:38que pour eux,
26:38quelque part.
26:40Et donc,
26:40ça a créé un buzz,
26:41il y a eu un million d'entrées
26:42dans le Nord-Pas-de-Calais
26:43en une semaine.
26:45Donc,
26:45tout le monde s'est dit
26:45qu'est-ce que c'est
26:46que ce film ?
26:46Oui,
26:46exactement.
26:48Mais je me souviens
26:49de Danny Boone,
26:49le soir de la première,
26:50quand il apprend les chiffres,
26:52il est,
26:52non seulement étonné,
26:54mais au bord des larmes
26:55parce que ça n'en est pas à ça.
26:56Pas du tout.
26:57Voilà.
26:58Les producteurs,
26:59pareil,
26:59tout.
27:00Et moi,
27:00je tournais à ce moment-là,
27:01donc je suis arrivé
27:02vers minuit,
27:04et je voyais tout le monde
27:05en pleurant,
27:05je ne sais pas ce que vous avez.
27:07Puis on voyait les chiffres
27:08sur le truc.
27:09Je dis,
27:09ben c'est bien.
27:10Il m'a dit,
27:11mais tu ne te rends pas compte ?
27:13Et non,
27:13je ne me rendais pas compte,
27:14non.
27:14Alors,
27:15il y a un autre metteur en scène
27:16qui a beaucoup compté pour vous,
27:17il y en a quelques-uns,
27:18c'est Jean-Marc Barre.
27:20Oui.
27:21Parce que vous avez quand même
27:21tourné plusieurs films
27:24avec Jean-Marc Barre
27:25et qu'il vous a
27:26plusieurs fois proposé des rôles.
27:28C'est ça.
27:28Oui,
27:30film que j'avais fait
27:32à Los Angeles
27:33avec Eric Bourali
27:35et Ovely Winter
27:37à l'époque.
27:39Et puis voilà,
27:41on s'était bien entendu.
27:42Et après,
27:43quand il a fait
27:44ses propres films,
27:46ben voilà,
27:46à chaque fois,
27:47il m'a demandé.
27:48Mais c'est vrai
27:48que c'est une fidélité aussi,
27:50parce qu'avec vous,
27:50on sait que tout tourne rond,
27:52que tout va être carré.
27:53Peut-être.
27:55Oui,
27:56j'aime bien
27:57faire le mieux possible.
28:00Jean-Marc Barre est un metteur
28:03en scène dont on parle peu,
28:04mais je sais que pour les besoins
28:05d'un court-métrage,
28:06je ne sais pas si vous le savez,
28:07de fiction,
28:08sur un fond de plongée souterraine,
28:10il a appris à maîtriser
28:12les techniques de plongée
28:13souterraine voici deux ans
28:14pour interpréter
28:15les scènes lui-même.
28:16Ah non,
28:17je ne savais pas.
28:17Il y a deux ans.
28:18Ah oui ?
28:19Il va jusqu'au bout
28:20de ses rôles.
28:21Ah oui,
28:22ça ne m'étonne pas
28:22en même temps.
28:23Et puis il y a Albert Dupontel
28:24aussi,
28:25qui vous a engagé.
28:26Et ça,
28:26ce n'est pas évident
28:27parce qu'il n'est pas facile
28:28Albert Dupontel.
28:29Non,
28:29il n'est pas facile.
28:30Philippe Juken.
28:32Comment vous êtes retrouvé
28:33là-dedans ?
28:34Parce qu'Albert,
28:35il m'aime bien.
28:36Voilà,
28:36je n'en sais rien.
28:37Mais à chaque fois,
28:38je ne sais plus,
28:39j'ai dû en faire
28:40quatre ou cinq d'Albert.
28:41Il aime bien
28:42que je sois là.
28:43Et moi aussi,
28:45j'aime bien.
28:45Donc,
28:46ça tombe bien.
28:47Et puis,
28:49en fait,
28:50on dit qu'il n'est pas facile.
28:52Il est très exigeant.
28:54Mais pour moi,
28:55c'est une qualité.
28:55Alors,
28:59effectivement,
28:59sur un plateau,
29:01il est très concentré
29:02pour arriver
29:04à ce qu'il a envie,
29:05à ce qu'il a rêvé.
29:07Et donc,
29:07moi,
29:08j'aime bien ça.
29:09Oui,
29:09c'est la base du travail
29:10du metteur en scène.
29:11Voilà,
29:11exactement.
29:12Moi,
29:12je me souviens de Francis Weber
29:13qui m'a un jour expliqué
29:14quand il écrivait un scénario
29:16avant le tournage,
29:17il emmenait ses comédiens
29:18huit jours à la montagne
29:19pour apprendre
29:20les dialogues par cœur
29:21pour que tout se passe bien,
29:23pour avoir la musique
29:24dans l'oreille.
29:25Oui,
29:25c'est pas idiot.
29:27Et puis,
29:28il y a aussi
29:28Yolande Moreau,
29:29vous avez tourné
29:30avec elle deux films
29:31donc « Quand la mer monte »
29:32et là aussi,
29:33c'était impossible à refuser.
29:34Ah bah,
29:35oui,
29:35oui,
29:35oui,
29:36bien sûr,
29:39bien sûr.
29:40Yo-Yo,
29:40c'est une amie,
29:42c'est une grande amie.
29:43C'est vrai que dans
29:44Les Deschiens,
29:44vous étiez totalement complice.
29:46Oui,
29:46oui,
29:46bien sûr,
29:48bien sûr.
29:48Et puis,
29:49il y a aussi cette série
29:50que tout le monde connaît.
29:52Scène de ménage.
30:00Oui.
30:01Scène de ménage,
30:01depuis 2011,
30:02vous êtes l'ami de José.
30:04C'est ça.
30:05Comment c'est arrivé ça ?
30:06José,
30:07en fait,
30:08c'est l'acteur
30:10avec qui j'ai tourné,
30:12je parlais du film
30:13avec Jean-Marc Barr
30:14à Los Angeles.
30:15Frédéric Bourrali.
30:16Voilà,
30:17et bien Frédéric Bourrali,
30:18on s'est connu
30:19sur ce film-là,
30:20on jouait un couple
30:21homosexuel.
30:22Oui.
30:23Et donc,
30:23on s'est connu
30:24à Los Angeles
30:25et on est devenu amis.
30:28Et donc,
30:29quand il a fait
30:30scène de ménage,
30:32quand il a commencé
30:32à faire scène de ménage,
30:34il fallait quelqu'un
30:34pour faire son ami,
30:35il dit,
30:35il m'a proposé.
30:37Et puis,
30:38comme c'était Frédéric,
30:38je dis,
30:39ok, d'accord.
30:40Et ça fait quelques années
30:41que ça dure ?
30:41Ça fait depuis 2011.
30:432011, oui.
30:44Voilà,
30:44ça fait bientôt 15 ans.
30:46Mais ça,
30:46c'est un travail
30:47très particulier aussi.
30:49Comme tournage,
30:50c'est très différent des autres,
30:51il faut aller très vite.
30:51Oui,
30:52il faut aller vite.
30:54Mais ce n'est pas non plus
30:55des pages et des pages
30:57à apprendre à chaque fois.
30:58C'est des petites séquences
30:59d'une minute.
31:02Donc,
31:02ça se met vite en tête
31:04et voilà,
31:06ce n'est pas très difficile.
31:09Oui,
31:09mais en même temps,
31:10Philippe Duquen,
31:11vous vous adaptez
31:11à toutes les situations.
31:12À moi ?
31:13Oui,
31:14mais il suffit
31:14qu'on vous demande
31:15quelque chose
31:15et c'est fait tout de suite.
31:16Ce n'est pas si fréquent
31:17dans le cinéma
31:17ou le théâtre.
31:18Je ne sais pas.
31:20Je fais comme je peux.
31:23En passant du comique
31:24au dramatique,
31:25parce qu'il y a un téléfilm,
31:26notamment Nos Familles,
31:27qui a marqué aussi
31:28beaucoup de gens.
31:29Et là,
31:29c'était un drame.
31:29Oui,
31:33absolument.
31:34Qu'est-ce que je fais ?
31:35Vous étiez Paul,
31:35le héros,
31:36un drame familial
31:37autour de l'autisme.
31:38Vous vous en souvenez
31:39de ce téléfilm ?
31:40Vous avez tourné ça
31:41en 2007.
31:42Oh,
31:43il y a eu.
31:43Vous êtes tellement chaud.
31:45À la mémoire,
31:45par moments.
31:47Et puis,
31:47il y a aussi
31:47le député européen
31:48Michel Specklin.
31:50Ah oui,
31:50j'aime bien lui.
31:51Dans le Parlement.
31:53Oui,
31:53oui,
31:54absolument,
31:54dans la série Parlement,
31:56qui a très bien marché.
31:58et on comprend pourquoi.
32:02Au départ,
32:04quand on me l'a proposé,
32:05je me suis dit
32:05vous voulez faire une série
32:06sur le Parlement ?
32:08Ça va être marrant.
32:09Je n'étais pas chaud du tout.
32:11Et finalement,
32:12en lisant le scénario,
32:14je me suis rendu compte
32:14qu'il y avait
32:15beaucoup d'humour
32:16et en plus
32:19que c'était assez proche
32:20de la réalité.
32:23Et donc,
32:23là,
32:23j'ai dit oui tout de suite
32:24parce que
32:25même les députés
32:27regardaient
32:29et tout ça.
32:32Ça a très bien marché.
32:34Moi,
32:34j'avais un rôle
32:35qui me plaisait beaucoup,
32:36c'est-à-dire un député
32:37qui,
32:37bon,
32:39qui va un peu là
32:40parce qu'il faut y aller,
32:41mais bon,
32:42il n'y connaît pas grand-chose,
32:43mais bon.
32:44Alors que c'est d'actualité,
32:45finalement.
32:47Quand je vous dis
32:47qu'on est proche
32:48de la réalité.
32:51Et puis,
32:52il y a eu aussi
32:52le film Jean-Pierre Genet,
32:53Un long dimanche de fiançailles,
32:55où vous avez aussi
32:55un rôle dans ça.
32:56Un univers très différent.
32:58Ah bah oui,
32:58là,
32:59c'est un rôle
32:59de soldat
33:00de la guerre 14.
33:03Et oui,
33:05j'avais bien aimé
33:06ce film
33:07parce que
33:08le décor
33:09était tellement extraordinaire
33:10qu'on tournait
33:11dans des vraies tranchées,
33:12quoi,
33:12reconstituées.
33:14La perte de vue,
33:15c'était...
33:16On y était, quoi.
33:17On y était vraiment
33:17et c'était pas
33:20un rôle
33:20bavard,
33:22mais un rôle fort
33:23d'expression,
33:25si vous voulez.
33:27Il vous est arrivé,
33:27je crois,
33:28de refuser des rôles
33:29en disant
33:29« Quelqu'un d'autre
33:30pourrait le faire
33:30mieux que moi. »
33:32Oh,
33:33j'ai pas d'idée là,
33:35mais c'est possible, oui.
33:36Et c'est vrai,
33:36parce qu'on vous propose
33:37plein de choses
33:38et vous faites très attention.
33:39Il y a une sorte de modestie
33:40de votre part aussi.
33:42C'est-à-dire que
33:43j'ai envie de faire
33:44ce qui me plaît
33:45dans la mesure du possible.
33:47Et si je sens
33:49que c'est pas vraiment
33:50pour moi
33:50ou que je le ferais
33:52moyennement
33:54ou que je le sens pas trop,
33:56ben oui,
33:57non,
33:57je préfère pas le faire.
33:59Vous avez suffisamment
33:59de choses à faire
34:00et justement,
34:01on va évoquer
34:01dans quelques instants
34:02ce film qui sort demain,
34:04le 7 mai 2025.
34:06A tout de suite
34:06sur Sud Radio
34:07avec Philippe Duquenne.
34:08Sud Radio,
34:09les clés d'une vie.
34:10Jacques Pessis.
34:11Sud Radio,
34:12les clés d'une vie.
34:12Mon invité,
34:13Philippe Duquenne.
34:14On a évoqué
34:15votre long parcours
34:16avec Les Deschiens,
34:18avec Scène de Ménage,
34:19tous les films
34:20que vous avez tournés,
34:21Bienvenue chez les Ch'tis.
34:22Et puis,
34:22vous êtes de nouveau
34:23au cinéma demain
34:25avec ce film
34:26qui sort
34:27et qui s'appelle
34:27De Mauvaise Foi
34:28et dont voici
34:29la bande-annonce.
34:30J'ai invité Elliot
34:30pour le déjeuner.
34:31C'est qui ?
34:32Ben Elliot.
34:33Ah, Elliot.
34:34Quelle belle idée ma chérie.
34:36Réginalde,
34:37il faut que tu lui parles
34:37avant qu'il ne soit trop tard.
34:38L'heureuse élu
34:39ne vous convient pas Blandine ?
34:41C'est une comédie,
34:42une comédie
34:43où la foi
34:44et la religion
34:45sont très présentes
34:46et de façon
34:47assez longue.
34:51Oui.
34:51Oui, oui,
34:52parce que c'est une histoire
34:53sans vouloir
34:55tout divulguer,
34:56mais c'est une histoire
34:57d'héritage
34:58qui peut se faire
34:59si la personne
35:01qui hérite
35:02est catholique.
35:03Oui.
35:04Réalement catholique.
35:05Donc,
35:05ça crée
35:06des situations
35:07qui peuvent être drôles
35:10et
35:11souvent,
35:14moi,
35:14ce qui m'a plu
35:14dans le scénario,
35:17c'est que souvent
35:17quand on parle de foi,
35:18quand on parle de religion,
35:20ce n'est pas
35:21vraiment le premier sujet
35:23de plaisanterie
35:23qu'on peut avoir.
35:25On ne plaisante pas
35:26avec ça,
35:26normalement.
35:27bon,
35:28et quand j'ai lu
35:30le scénario,
35:30ça m'a fait rire.
35:33J'ai dit,
35:33ah,
35:34enfin,
35:35un film,
35:36voilà,
35:37on peut rigoler
35:38de la foi,
35:39du coup,
35:40ce thème
35:41est abordé,
35:42je dirais,
35:42de façon légère.
35:44Et puis,
35:45voilà,
35:45et après,
35:46les gens
35:46peuvent se poser
35:47des questions
35:47ou non,
35:48mais enfin,
35:49ils en font
35:49ce qu'ils veulent.
35:50Mais c'est d'abord
35:51une comédie
35:52avant d'être
35:52un film dogmatique
35:56sur la foi.
35:57C'est d'abord
35:57une comédie.
35:58Ben oui,
35:59alors en plus,
35:59je crois qu'au départ,
36:00c'est un auteur
36:00qui est joué
36:01par Pascal Demolon
36:02qui a des travaux
36:03dans un château
36:04de famille à restaurer.
36:06C'est ça.
36:06Et pour ça,
36:07il faut s'emparer
36:07d'un héritage.
36:09Voilà.
36:10C'est-à-dire que,
36:11et c'est là
36:12où la seule façon,
36:13c'est de trouver
36:15un fiancé honorable
36:16à sa fille.
36:18C'est ça.
36:19Voilà,
36:20l'héritier.
36:21Mais il doit être
36:22catholique.
36:23Voilà.
36:24C'est la condition.
36:25Voilà.
36:26Et donc,
36:26Pascal Demolon
36:27est le notaire
36:28et vous,
36:28vous êtes le clair
36:29de le notaire.
36:29C'est ça.
36:30C'est-à-dire que,
36:31je suis son bras droit.
36:33Mais en fait,
36:33je fais partie,
36:34on est amis,
36:35c'est plus
36:36une relation amicale
36:38que de travail.
36:40Je fais partie
36:41de la famille,
36:41quasiment,
36:42toujours là.
36:43Et j'essaye
36:44de l'aider
36:44de mon mieux,
36:46mais je dirais
36:47que je ne suis pas
36:48forcément l'homme
36:49le plus adroit
36:49du monde.
36:50Non,
36:50mais vous êtes là,
36:51voilà.
36:52Voilà.
36:52D'ailleurs,
36:53on vous voit
36:53dans un grand bureau
36:54très chic.
36:56Le décor est assez
36:57somptueux.
36:57Ça fait vraiment
36:58bureau notarial.
36:59Oui,
36:59oui,
36:59tout à fait.
37:01Vous savez qu'il y a
37:01un clair de notaire
37:02qui est devenu
37:03un grand comédien,
37:04qui a commencé
37:04dans ce métier-là,
37:05avant de devenir
37:06chansonnier et comédien,
37:07c'est Raymond Souplex.
37:08Les 5 dernières minutes,
37:09il a débuté dans sa vie
37:10comme clair de notaire.
37:11Ah,
37:11c'est drôle.
37:13Et pour jouer ce rôle,
37:13vous avez vu des notaires
37:19ou c'est venu comme ça
37:20spontanément ?
37:21Oh non,
37:22c'était écrit,
37:25et donc voilà,
37:25moi j'ai joué
37:26les situations.
37:28C'est surtout
37:28le personnage
37:31que je devais interpréter.
37:34Ce n'était pas une fonction
37:36à interpréter,
37:36c'est plus un personnage
37:37maladroit.
37:39Voilà,
37:39c'est plus ça
37:40que je devais chercher.
37:41Et puis,
37:42l'image du clair de notaire,
37:44c'est un monsieur
37:44avec des petites lunettes
37:45et une blouse
37:46et un costume très strict.
37:48Vous,
37:48vous êtes en rose
37:49ou en bleu
37:50selon les situations ?
37:51Ben voilà,
37:52ça dépend des situations.
37:54Alors lui,
37:55il pense que pour faire chic,
37:56il vaut mieux être en rose,
37:57ce qui n'est pas forcément
37:58une bonne idée.
37:59Il est toujours comme ça
37:59un peu à côté de la plaque.
38:01Complètement.
38:02Mais un clair de notaire
38:02en bleu,
38:03en bleu michou,
38:04on l'a rarement vu.
38:05Oui,
38:06absolument.
38:07C'est sa notion
38:08du chic.
38:10Et le bleu michou,
38:12c'est né tout simplement
38:12parce qu'un jour,
38:14il s'était habillé en rose,
38:15le michou,
38:16il trouvait que ça ne lui allait pas.
38:17Il a vu les schtroumpfs
38:18à la télévision,
38:19il a dit
38:19je vais m'habiller en bleu.
38:20Non.
38:21C'est comme ça
38:22que c'est né.
38:23C'est drôle,
38:24des fois,
38:24comment naissent les choses ?
38:25Alors là,
38:27le bleu michou,
38:28c'est les schtroumpfs.
38:28Oui, d'accord.
38:29Alors,
38:29Pascal Demolon,
38:30je crois qu'au départ,
38:31c'est un premier film,
38:32je crois.
38:33Oui.
38:35Le metteur en scène
38:36n'a jamais fait de cinéma.
38:37En tout cas,
38:37de longs métrages.
38:39Exactement.
38:39Il avait fait des courts métrages.
38:41C'est Alberic Saint-Martin
38:42et voilà,
38:44qui n'avait plus
38:45à la maison de production,
38:47sage.
38:48Et du coup,
38:50ils lui ont demandé
38:50de réaliser
38:52son premier long,
38:54ils lui ont proposé.
38:55Et il a engagé
38:56Pascal Demolon
38:56qui est devenu célèbre,
38:57je crois,
38:58avec un film
38:58qui s'appelait
38:59Radio Star,
39:01qui a marqué le public.
39:02Oui.
39:02Et après,
39:02ils ont pensé à vous.
39:04C'est ça.
39:05Voilà,
39:05pour faire son compagnon,
39:07son ami.
39:08Et il se trouve
39:09qu'avec Pascal,
39:11on se connaît bien
39:12puisqu'on a fait,
39:13je crois,
39:13cinq ou six films
39:15déjà ensemble.
39:16Donc,
39:17pour faire,
39:18pour jouer le rôle
39:19d'un ami,
39:21c'était le cas.
39:23Et bon,
39:24voilà,
39:24naturellement,
39:25ils nous ont proposé.
39:26Et puis,
39:26de retourner avec Pascal,
39:28ça me plaisait aussi beaucoup.
39:29Donc,
39:29voilà,
39:29je dis oui.
39:30Il y a une complicité immédiate
39:31quand on a tourné
39:32avec quelqu'un ?
39:33Pas forcément.
39:34Il faut-il encore
39:36s'entendre avec cette personne ?
39:37Voilà,
39:37mais quand...
39:38Mais là,
39:38avec Pascal,
39:39c'est absolument immédiat.
39:41On n'a même pas besoin
39:42de se parler.
39:44Un regard suffit,
39:45on se comprend.
39:46Alors,
39:46le thème du film aussi,
39:48de ce film de mauvaise foi,
39:49c'est prendre une mauvaise route
39:51pour permettre
39:51de rencontrer des gens.
39:52Oui.
39:53c'est-à-dire ?
39:55C'est-à-dire que,
39:56des fois,
39:57si on veut être
39:57très sérieux,
40:01c'est-à-dire,
40:02non,
40:02il vaut mieux pas faire ça.
40:04Bon,
40:04bref.
40:05Et si,
40:06pour s'arranger,
40:07on prend une route
40:08qu'on ne devrait pas prendre,
40:10peut-être qu'au départ,
40:11c'est pas bien,
40:12mais cette mauvaise route
40:13peut-être permet
40:14de faire des rencontres
40:16qu'on n'aurait jamais fait
40:18si on n'avait pas pris cette route.
40:20Donc,
40:20voilà,
40:21c'est comme le destin.
40:22quoi,
40:22si vous voulez.
40:23Et vous avez tourné,
40:25Pascal Duquen,
40:26ce film de mauvaise foi,
40:27bon,
40:28Philippe Duquen,
40:29pourquoi je dis Pascal Duquen ?
40:29Philippe Duquen,
40:30dans un lieu magique
40:33qui est la basilique
40:34de Parel-Monial.
40:35Oui.
40:36Oui.
40:38Je crois qu'il y a
40:38450 000 touristes par an.
40:40Ah oui,
40:41oui,
40:41absolument.
40:42Oui,
40:42oui,
40:42il y a des pèlerinages.
40:45Je ne savais pas,
40:46moi,
40:46je ne connaissais pas,
40:46en fait,
40:47avant,
40:47et en fait,
40:47c'était un lieu très,
40:49très important.
40:50voilà pour les catholiques.
40:54Et tourner dans une basilique,
40:56ce n'est pas évident,
40:57il faut des autorisations.
40:59Oui,
40:59alors ça,
40:59je ne sais pas comment...
41:00Vous avez pu tourner ?
41:01Oui,
41:01oui,
41:02oui,
41:02oui.
41:02Mais je pense aussi,
41:05parce que le film traite,
41:07en partie,
41:08de la foi.
41:10Je pense que ça a dû jouer
41:11sur le fait qu'ils acceptent
41:12qu'on tourne.
41:13Et Parel-Monial,
41:14il y a quelqu'un très célèbre
41:15qui est né dans la maison
41:17du garde-barrière,
41:17parce que son père était garde-barrière,
41:19c'est Jacqueline Maillan.
41:21Elle est née au passage à niveau
41:22de Parel-Monial.
41:23C'est pas vrai.
41:23Ici.
41:24Et il y a une plaque là-bas
41:25en disant
41:26que Jacqueline Maillan est née ici.
41:28Ah,
41:28c'est drôle.
41:28À quelques dizaines de mètres,
41:29centaines de mètres
41:30de la cathédrale.
41:31D'accord.
41:32Ah, c'est drôle,
41:32je ne savais pas.
41:33Alors,
41:34c'est vrai qu'il y a aussi
41:35des scènes chantées
41:36dans ce film.
41:38Des scènes chantées chorales,
41:39un petit peu
41:39comme dans les églises.
41:41Euh,
41:41oui,
41:42attendez.
41:43Il y a notamment une chanson
41:44qu'on entend
41:45et que Hugo Frère avait créée.
41:47Elle descend de la montagne
41:49à cheval.
41:51Elle descend de la montagne
41:53à cheval.
41:54Elle descend de la montagne
41:56à cheval.
41:56Cette chanson,
41:57elle présente dans le film ?
41:58Oui, oui, absolument.
41:59C'est une chanson enfantine
42:01qui est traduite
42:02dans Négro Spirituel
42:03et que les scouts
42:04ont repris
42:04dans leur répertoire.
42:06Oui.
42:07Et elle est dans le film.
42:08C'est ça.
42:09Exactement.
42:10Parce que le,
42:10ben,
42:12Pascal Demelon
42:13doit faire,
42:14disons,
42:14une animation
42:15pour les enfants
42:16et,
42:18ben voilà,
42:18il se lance là-dedans
42:19mais il n'est pas vraiment
42:20chanteur
42:20ni musicien.
42:22Donc ça donne
42:22une version
42:23vraiment très particulière.
42:25Exactement.
42:25mais d'un classique
42:26en tout cas.
42:27Voilà.
42:27Alors effectivement,
42:28ce côté,
42:30cette réflexion
42:31sur la foi,
42:32elle peut aussi
42:33toucher beaucoup de gens
42:34qui en dehors de la comédie
42:36auront autre chose
42:36dans ce film.
42:38C'est ça.
42:39Et,
42:39ce qui m'a plu
42:41c'est que c'est
42:42évoqué,
42:44évidemment,
42:46il y a des scènes
42:47très concrètes
42:48forcément,
42:49mais ça n'est pas
42:52du tout
42:53comme dirait Pascal
42:57le guide du retard
42:58du bon catholique.
42:59C'est pas ça du tout.
43:00C'est pas dogmatique.
43:02C'est traité
43:02de façon légère.
43:04Voilà.
43:04Et donc après,
43:06chacun le prend
43:07comme il le veut.
43:10Et vous-même,
43:11votre réflexion
43:12sur la foi.
43:12Oui.
43:13Est-ce que
43:14ça vous a touché
43:16particulièrement
43:17ce film ?
43:18Ben,
43:18c'est quand même
43:19un vrai sujet
43:21profond,
43:23important.
43:24Évidemment,
43:25de baigner
43:27dans cette atmosphère
43:29où par exemple
43:29dans l'hôtel
43:30il y avait beaucoup
43:30de prêtres.
43:32Et,
43:32quelque part,
43:35ça vous inonde
43:38un peu.
43:39C'est-à-dire que
43:39ça donne une ambiance
43:40très particulière,
43:42une espèce
43:42d'ambiance
43:43de quiétude
43:45comme ça.
43:46Et donc ça interroge
43:48jouer,
43:48bien sûr.
43:49Et ça vous interroge
43:50même en dehors
43:50des plateaux.
43:51On se dit
43:52mais qu'est-ce que c'est ?
43:52À quoi ça correspond
43:53la foi ?
43:54Oui,
43:54bien sûr,
43:55exactement.
43:55Et il y a
43:56une critique qui a écrit
43:57que c'est un match
43:57des cathos
43:58contre les bobos.
44:00Ah bon ?
44:00D'accord.
44:02Je ne sais pas.
44:02c'est-à-dire que c'est
44:04dans l'air du temps
44:05aussi ce sujet.
44:06Oui.
44:07Oui.
44:08Je ne sais pas
44:09quoi vous dire.
44:11Et il y a
44:11un critique étonnant,
44:12j'ai vu une critique
44:13sur internet,
44:13le diocèse de Monaco
44:14qui recommande ce film
44:16parce que pour une fois
44:17les cathos sont au service
44:19des cathos
44:20dans ce film.
44:21Ah d'accord.
44:22Ok.
44:22Bon,
44:22très bien.
44:23Et c'est vrai
44:24que c'est une façon
44:25aussi de défendre
44:27la religion catholique
44:27et de la mettre en avant.
44:29Oui,
44:30oui,
44:30si on veut.
44:31Mais en même temps,
44:33ce qui est bien,
44:34c'est qu'on voit aussi
44:35les défauts,
44:37par exemple,
44:38de Pascal
44:39qui n'est pas sûr
44:39d'avoir la foi,
44:41qui devient un peu
44:42par arrangement.
44:44Bon,
44:45voilà,
44:45c'est tout ça
44:46qui est drôle
44:47et qui peut exister.
44:49Voilà,
44:49c'est la façon
44:50dont on s'est traité.
44:51L'avant-première
44:52a eu lieu,
44:52je crois,
44:53au festival
44:53de l'Alpe d'Huez.
44:55Oui.
44:56Qui est un festival
44:57de cinéma d'humour.
44:58C'est ça.
44:59Et le résultat
45:00est formidable
45:00parce qu'en plus,
45:02comme ils nous ont choisi
45:03assez tard,
45:04puisque le film,
45:05il n'y a pas si longtemps
45:06qu'on l'a fait,
45:08donc forcément,
45:09le film a été fini
45:10peu de temps
45:10avant l'Alpe d'Huez.
45:13Et donc,
45:13la sélection
45:15était déjà faite.
45:16Et donc,
45:16on a été pris quand même,
45:17mais hors sélection,
45:19hors compétition.
45:21Ce qui fait
45:21qu'on est allé
45:22là-bas,
45:23vraiment,
45:23les mains dans les poches,
45:25voilà,
45:26on n'attendait pas
45:27de prix
45:28puisqu'on était
45:28hors compétition.
45:29Alors,
45:29ce qui est étonnant aussi,
45:31Philippe Duquesne,
45:32c'est que,
45:32avant d'être
45:34l'Alpe d'Huez,
45:35ce festival
45:35était à Chanrousse,
45:36et le premier film
45:37dans lequel vous avez tourné,
45:39qui s'appelait
45:39Le Coup Suprême,
45:40eh bien,
45:41il a eu le prix
45:41de la critique
45:42au Festival d'Humour
45:42de Chanrousse ?
45:44Je ne savais pas.
45:45Voilà.
45:45Car vous avez débuté
45:46dans ce film.
45:48Absolument.
45:49Un film de Jean-Pierre Sentier.
45:50Tout à fait.
45:51Que j'aimais beaucoup.
45:52Et voilà,
45:53je crois qu'il avait fait
45:54deux ou trois films.
45:56Il était comédien,
45:57avant tout,
45:57Jean-Pierre Sentier.
45:59Il était un comédien formidable.
46:01Et...
46:01Ah,
46:02mais je ne savais pas
46:02qu'il avait...
46:02Et ce film a obtenu
46:03curieusement un prix
46:05à Chanrousse
46:05et un prix à Cannes aussi.
46:07Ah oui.
46:08C'était un film
46:08très particulier.
46:10Très.
46:11Oui,
46:11parce que ça se passait
46:12sur le...
46:14C'est une péniche
46:15sur la banquise.
46:17Mais la banquise,
46:18en fait,
46:18c'était sur la scène
46:19à Paris
46:19et tout était blanc.
46:22Il y avait des draps
46:23partout.
46:24Et...
46:25Non,
46:26mais c'est un film poétique
46:27et très particulier.
46:31Moi,
46:31j'ai un...
46:32très bon souvenir
46:33de ce film.
46:34Un ovni,
46:34quelque part.
46:35Ce qui est étonnant
46:36avec vous,
46:36c'est que vous avez joué
46:37à peu près tout ce qui est possible
46:38d'imaginer le cinéma
46:39et aussi au théâtre,
46:40mais au théâtre public.
46:41Car vous êtes passé
46:42au théâtre public
46:43de Fedot à Tchékov
46:45et à Becket.
46:46Oui, absolument.
46:47Là aussi,
46:47c'est très particulier.
46:48Ah oui, oui.
46:49Becket,
46:50Fedot,
46:52tout ça,
46:53c'est...
46:55Oh là là,
46:55moi j'aime beaucoup,
46:57mais ce n'est pas évident.
46:58Non.
46:59Oh là,
47:00Fedot,
47:00on croit que c'est facile.
47:01c'est très...
47:03Si on veut que ce soit bien fait,
47:05oh là,
47:05Fedot,
47:06c'est une mécanique,
47:07c'est une horlogerie
47:08qui n'admet pas
47:10la moindre erreur.
47:11Mais comment on fait
47:12pour passer justement
47:13du cinéma,
47:14de Bienvenue chez les Ch'tis,
47:15de la scène de ménage
47:16à Becket ?
47:17ce n'est pas évident.
47:19Non,
47:20mais enfin bon,
47:21je dirais que
47:22je fais les choses
47:24au moment où je les fais.
47:25Et donc,
47:26une fois que j'ai terminé
47:28quelque chose,
47:28je peux passer
47:29à autre chose
47:30en me concentrant
47:32là-dessus.
47:33Et comme j'ai toujours
47:35fait du théâtre,
47:36vous voyez,
47:36ce n'est pas...
47:37ça fait partie de moi,
47:41quoi.
47:41Donc,
47:41ce n'est pas
47:42une difficulté...
47:44Majeure.
47:45Et quand vous avez débuté,
47:47est-ce que vous pensiez
47:48qu'aujourd'hui,
47:48vous en seriez là
47:49avec autant de rôles
47:50et autant de palmarès ?
47:53Franchement,
47:53non.
47:55Non,
47:55non,
47:56moi,
47:56je...
47:57Ce que j'espérais,
47:59c'est de pouvoir
47:59vivre de ce métier.
48:01Oui.
48:02Voilà.
48:03Je me disais
48:04si je peux vivre
48:05en faisant l'acteur,
48:08en jouant,
48:09ce serait génial.
48:10Eh bien,
48:11donc,
48:11vous êtes comblé
48:12au-delà de vos espérances.
48:13Oui,
48:13c'est ça.
48:14Et ça va continuer.
48:15J'espère.
48:16Vous avez beaucoup de rôles
48:18en perspective,
48:18non ?
48:19Quelques-uns,
48:20oui.
48:20Voilà.
48:21Pour l'instant,
48:22le film à voir
48:22qui sort demain,
48:23c'est De Mauvaise Foi,
48:24avec Pascal Demolon
48:26et vous,
48:27Philippe Duquenne,
48:29et puis,
48:29on va continuer ainsi
48:30avec votre bonne foi,
48:31si j'ose dire.
48:32Oui,
48:32merci beaucoup,
48:33Jacques.
48:33Merci,
48:34les clés d'une vie,
48:34c'est terminé.
48:35pour aujourd'hui,
48:35on se retrouve bientôt.
48:36Restez fidèles
48:37à l'Écoute de Sud Radio.
48:38Merci.