• il y a 3 jours
"PRÊTS POUR DEMAIN" est un documentaire captivant qui explore la force, la résilience et la capacité d'adaptation d'athlètes français de haut niveau face aux défis de leur parcours.

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Sport
Transcription
00:00:0030 JOURS AVRES
00:00:03Micro.
00:00:09Gratis Miller.
00:00:11Silence, ça tourne !
00:00:14Sais-tu pourquoi on est là ?
00:00:15Pas du tout.
00:00:22Je m'appelle Jérémias et pendant 15 ans,
00:00:23j'ai eu de la chance d'être sportif
00:00:25et de voler à travers le monde, de remporter,
00:00:28d'en perdre aussi parfois, et surtout de faire de formidables rencontres.
00:00:35Le sport, avant tout, a été pour moi un formidable outil d'autonomie et de rebond.
00:00:39Mais qui de mieux qu'un jeune retraité,
00:00:41oui enfin jeune,
00:00:42pour vous embarquer à la rencontre de sept champions et championnes d'exception,
00:00:47aux disciplines différentes, aux parcours différents,
00:00:49et à un moment particulièrement charnière de leur vie.
00:00:55Carlotta, ma breakeuse préférée,
00:00:57qui en toutes circonstances est toujours obligée de faire un petit pas de côté.
00:01:01Tiffen, qui rêve secrètement de battre le record de Carl Lewis en sa longueur.
00:01:08Juliette, qui s'est dit qu'une vague de 2-3 mètres c'était bien,
00:01:11mais que des vagues maintenant de 15-20 mètres, c'était mieux.
00:01:14Oscar, Antoine,
00:01:17vous êtes un petit peu mes héros dans ce sport qui est mon sport préféré, le ski.
00:01:20Antoine, toi qui saute le plus haut possible,
00:01:22et Oscar qui essaie de dévaler les pentes le plus rapidement possible.
00:01:26Clarisse,
00:01:28la championne, la combattante, la maman,
00:01:31une inspiration pour beaucoup d'entre nous,
00:01:33hommes comme femmes d'ailleurs.
00:01:35Loic, qui comme moi, va découvrir le monde d'après par conversion professionnelle.
00:01:39Voilà, très bien ça, très bien.
00:01:41Puis avec ce souci de transmission à la jeune génération,
00:01:43de rendre à ce sport tout ce qu'il t'a apporté.
00:01:58Chacun, à sa manière, a dû faire preuve de résilience
00:02:01pour affronter les épreuves de la vie.
00:02:27Quand je me projette vers les Jeux,
00:02:29pour moi, j'ai encore mille choses à améliorer.
00:02:32Et c'est à moi de faire le maximum à mon entraînement
00:02:36pour que le moment venu, j'ai le maximum d'armes pour jouer.
00:02:41Les Jeux de Paris 2025, je sais qu'ils vont arriver vite,
00:02:43mais j'ai quand même de la chance d'avoir du temps.
00:02:46Là, je sais que je suis en train de m'améliorer.
00:02:49Je sais que je suis en train de m'améliorer.
00:02:51Je sais que je suis en train de m'améliorer.
00:02:53Je sais que je suis en train de m'améliorer.
00:02:55Je sais que je suis en train de m'améliorer.
00:02:57Je sais que je suis totalement différente.
00:02:59Mais comment je vais faire pour revenir au haut niveau
00:03:01et gagner cette médaille à Paris ?
00:03:03Je ne peux pas forcément aller m'amuser avec les copains et les copines
00:03:05comme font les adolescents de mon âge.
00:03:07Ça fait partie des sacrifices à faire pour atteindre le haut niveau.
00:03:12C'est un engagement, un engagement total.
00:03:15Je ne vais pas juste à l'entraînement pour faire un entraînement.
00:03:17Je n'y vais pas pour checker une case.
00:03:19Quand j'y vais, quand je suis en train de faire un combat,
00:03:21j'essaie de me dépasser, j'essaie de trouver des solutions.
00:03:23J'essaie de faire au jour le jour,
00:03:25d'apprendre de mes erreurs, grandir,
00:03:27pour après, l'année prochaine,
00:03:29essayer de passer au niveau supérieur
00:03:31et aller chez les grands.
00:03:33Et les JO.
00:03:35Les JO, ça ne serait pas mal.
00:03:39C'est des objectifs qu'il faut travailler tous les jours.
00:03:41Même quand on ne s'entraîne pas,
00:03:43on pense toujours à l'objectif
00:03:45qu'on a dans la tête.
00:03:47Moi, tous les jours, je pense déjà à 2026.
00:03:49Tous les quatre ans, on a ce cycle olympique.
00:03:51Je me prépare pour ces Jeux.
00:03:53Et c'est deux fois deux secondes.
00:03:55Deux sauts, deux secondes, un claquement de doigts.
00:03:57C'est très succinct.
00:03:59Rien que d'y penser, ça me met des frissons
00:04:01parce que c'est le moment que j'adore le plus.
00:04:03Et c'est beaucoup de pression
00:04:05qu'il va falloir assimiler,
00:04:07mais la pression, pour moi,
00:04:09elle sera dissipée le jour J,
00:04:11si j'ai été bien préparé.
00:04:13C'est une note à moi-même que je me fais maintenant.
00:04:15C'est qu'au moment de jouer,
00:04:17que ce soit même la sélection,
00:04:19il faut que je me dise que je sois prête.
00:04:23Je suis prête.
00:04:29Le sable, il va bien être mouillé en plus.
00:04:31Ça va être fort sympa.
00:04:33Quand vous faites du sport,
00:04:35ça vous demande d'abord des capacités physiques.
00:04:37Plus vous allez progresser,
00:04:39plus ça va demander de capacités techniques
00:04:41pour varier justement
00:04:43les différents mouvements, les différents gestes.
00:04:45Et en fait, progressivement,
00:04:47il y a une partie qu'on néglige au début.
00:04:49C'est justement la préparation mentale.
00:04:51Finalement, sa tête, son cerveau, son esprit,
00:04:53pour que ce soit une arme.
00:04:55Une arme dans notre façon de nous entraîner,
00:04:57dans notre façon de progresser,
00:04:59dans notre façon de performer.
00:05:01Pour moi, la prépa mentale,
00:05:03ce n'était pas très important avant
00:05:05parce que je pensais pouvoir tout faire.
00:05:07Et puis je ne savais pas
00:05:09ce que c'était un préparateur mental, tout simplement.
00:05:11Ce qui m'a fait changer d'avis,
00:05:13c'est que je me suis retrouvée
00:05:15au jeu de Tokyo
00:05:17sans forcément être prête dans ma tête.
00:05:19Et je pensais l'être.
00:05:27Je suis arrivée en zone mixte
00:05:29après les Jeux.
00:05:31Je me suis mise à pleurer.
00:05:33Je n'arrivais même pas à aligner deux mots
00:05:35tellement je pleurais.
00:05:37En fait, j'étais tellement déçue.
00:05:39Sauf qu'il n'y avait pas à être déçue.
00:05:41J'étais émue, mais dans le mauvais sens.
00:05:43Pourquoi, je ne sais pas.
00:05:45Mais je pense que
00:05:47après j'ai compris que c'était parce que
00:05:49dans ma tête, je n'étais pas prête
00:05:51à devoir en parler directement
00:05:53à un média de ce qui s'était passé.
00:05:55Le prépa mental, il aurait pu m'aider
00:05:57à garder mon sang froid,
00:05:59à être focus sur une seule chose.
00:06:01Je l'ai compris un peu plus tard,
00:06:03après les Jeux, mais j'ai compris
00:06:05que j'en avais besoin déjà.
00:06:07On minimise énormément la charge mentale
00:06:09que vit un sportif de haut niveau.
00:06:11On imagine la chance qu'ils ont
00:06:13de vivre de leur passion,
00:06:15de leur passion.
00:06:17C'est dur avec les Jeux de Tokyo.
00:06:19L'image du reste de l'humanité a eu
00:06:21un impact extrêmement violent
00:06:23sur tout un chacun,
00:06:25notamment sur ces athlètes
00:06:27qui se sont entraînés,
00:06:29qui ont fait des sacrifices extrêmement durs
00:06:31pour pouvoir préparer un événement.
00:06:33Aujourd'hui, c'est un passage obligé
00:06:35l'accompagnement en préparation mentale.
00:06:37Après Tokyo, je voulais arrêter.
00:06:39J'avais plus le goût.
00:06:41J'ai eu des grosses dépressions
00:06:43mais c'était les Jeux.
00:06:45C'était le seul objectif que j'avais.
00:06:47Quand ton seul objectif part,
00:06:49t'es plus rien.
00:06:51Après les Jeux, c'était déjà très dur
00:06:53d'aller chercher ces belles médailles d'or.
00:06:55Quand elles étaient là,
00:06:57je me suis dit que j'avais plus rien à prouver.
00:06:59C'est soit j'ai un enfant
00:07:01et dans ce cas-là je repars avec mon enfant
00:07:03ou sinon c'est impossible.
00:07:05Bonjour.
00:07:07Bonjour Clarisse.
00:07:09Salut.
00:07:11Ça va ma bébé ?
00:07:13Nous allons au club à Champigny.
00:07:15Je vais faire une petite préparation physique.
00:07:25Souvent la douce voix, la berce.
00:07:31C'est pas cool.
00:07:33J'ai décidé d'avoir ce bébé
00:07:35à ce moment-là
00:07:37parce que je sais que c'était un challenge
00:07:39énormément mentalement.
00:07:41Tout le monde m'a un peu dit
00:07:43pourquoi tu le fais avant Paris 2024 ?
00:07:45Tu te mets une charge supplémentaire,
00:07:47ça va être difficile, là t'es bien.
00:07:49Pour vous, vous voyez physiquement
00:07:51que je suis bien,
00:07:53mais mentalement j'atteins un seuil
00:07:55où ça devient compliqué.
00:07:57Je suis sûre qu'il n'y a que comme ça
00:07:59où je vais me challenger.
00:08:01Il faut que je revienne au top
00:08:03physiquement et mentalement.
00:08:05Alors Clarisse, ta fille te suit partout ?
00:08:07Si elle a besoin de moi,
00:08:09je suis là.
00:08:11Nous sommes plus en sécurité.
00:08:13Pour l'instant, je ne peux que m'entraîner comme ça.
00:08:15Au moment où je sais qu'elle n'est pas loin
00:08:17et qu'il y a un petit bruit,
00:08:19j'entends si ça va ou pas.
00:08:21C'est ma force au quotidien.
00:08:23Je me dis que c'est génial.
00:08:25On parle souvent de comment rebondir
00:08:27après un échec,
00:08:29mais on ne s'attarde quasiment jamais
00:08:31sur comment rebondir
00:08:33après une réussite, après un succès.
00:08:35Le plus difficile a été de rebondir
00:08:37après les Jeux de Pékin,
00:08:39quand j'ai la médaille d'or en double.
00:08:41J'ai fait la fête 32 jours de suite.
00:08:43J'avais un journal intime,
00:08:45parce que je ne pouvais pas concevoir
00:08:47que ça allait s'arrêter.
00:08:49Impossible de se dire
00:08:51que je vais retourner à l'entraînement.
00:08:53Quand on a tout gagné.
00:08:55C'est un peu la difficulté
00:08:57qu'a dû rencontrer une Clarisse.
00:08:59Quand Clarisse a les championnats olympiques
00:09:01à Tokyo, comment on se réinvente ?
00:09:03Ça met du temps.
00:09:05Il faut réinventer des objectifs.
00:09:07Peut-être que c'est marquer l'histoire de son sport
00:09:09qui va nous motiver.
00:09:11Peut-être inspirer nos enfants.
00:09:13Trouver le petit truc en plus.
00:09:15Mais ce n'est pas uniquement la performance sportive
00:09:17puisqu'on a déjà atteint le grand.
00:09:21On est habitués, on ne sait pas comment ça se confère.
00:09:23On ne sait pas qu'il y a une chargée
00:09:25en fin d'arrivée.
00:09:27Au début, c'était difficile.
00:09:29Mais là, ça va.
00:09:31C'est comme les vélos.
00:09:35C'est pas une dépression,
00:09:37mais c'était impossible de retourner m'entraîner.
00:09:41Je suis en soirée, j'ai ma médaille autour du cou.
00:09:43T'es fou ou quoi ?
00:10:01Je me laisse quand même la fin d'année
00:10:03pour revenir physiquement correctement.
00:10:05Dès que physiquement je suis prête,
00:10:07là je reprends bien le judo.
00:10:09Maintenant, je suis peace.
00:10:11J'attends juste le bon moment
00:10:13pour pouvoir reprendre
00:10:15et vous montrer que tout est possible
00:10:17quand on le veut.
00:10:19Ça se travaille.
00:10:21On parle beaucoup de la préparation physique.
00:10:23C'est très difficile.
00:10:25C'est très difficile.
00:10:27C'est très difficile.
00:10:29On va se mettre dans des bonnes conditions.
00:10:31Comment on va mettre à part
00:10:33les choses négatives.
00:10:35Il y a beaucoup d'athlètes
00:10:37qui sont très inspirants au niveau mental.
00:10:39Moi, je pense beaucoup à Clarisse.
00:10:41Quand je la vois, par exemple,
00:10:43sur ses Jeux,
00:10:45je me dis,
00:10:47elle y est partie.
00:10:49Elle a demandé médaille d'or
00:10:51et elle l'a eu.
00:10:53Elle s'est mis en condition pour.
00:10:55Et ça, je trouve très inspirant.
00:10:57Sur ce tableau,
00:10:59j'ai mis un petit peu
00:11:01tous les points qui me sont essentiels.
00:11:03C'est un peu des objectifs.
00:11:05Ça me permet de me lever le matin,
00:11:07de le regarder
00:11:09et de visualiser clairement l'objectif,
00:11:11ce que je veux,
00:11:13pour m'en imprégner,
00:11:15m'en inspirer
00:11:17et évoluer dans ce sens-là.
00:11:19Pour moi, c'est que des solutions au judo.
00:11:21C'est comme ça que je vois les choses.
00:11:23C'est comme ça que je vois les choses.
00:11:25Il y a un problème.
00:11:27Je cherche la solution.
00:11:29J'essaie de la résoudre.
00:11:31Je me prépare un peu psychologiquement
00:11:33en me disant que ça va être très difficile,
00:11:35ça va être dur,
00:11:37mais c'est moi qui vais gagner à la fin.
00:11:41C'est génial.
00:11:43Trop de pub.
00:11:45Trop cliché.
00:11:51Salut.
00:11:53Ça va ?
00:11:55Ça va, champion ?
00:11:57Ça va.
00:12:03Pendant beaucoup d'années,
00:12:05au moins dix ans,
00:12:07j'avais un stress énorme en compétition
00:12:09et je me suis rendu compte que c'était juste
00:12:11parce que je ne préparais pas assez bien.
00:12:13Ça se travaille en faisant beaucoup de compétitions.
00:12:15C'est tout comme la technique ou le physique,
00:12:17où on peut avoir des analyses de ce qui allait ou pas.
00:12:19Sur le psychologique, je fais un peu pareil.
00:12:21On peut me dire que j'étais peut-être un peu trop relâché,
00:12:23un peu trop confiant,
00:12:25ou au contraire pas assez combatif, trop calme.
00:12:27En faisant des compétitions,
00:12:29on arrive à trouver l'état émotionnel
00:12:31dans lequel on arrive à performer.
00:12:35À chaque fois que je rentre
00:12:37dans une salle d'entraînement ou un battle,
00:12:39mon premier besoin,
00:12:41c'est de poser mon sac,
00:12:43de m'asseoir et de m'allonger.
00:12:45Ça me permet de me poser,
00:12:47de me détendre dans l'environnement où je suis.
00:12:51J'ai besoin d'avoir un peu d'une doute,
00:12:53d'une incertitude qui génère un stress,
00:12:55mais un stress positif en fait.
00:12:57Un stress qui va me rendre propice à la performance.
00:12:59Le judo, c'est quand même un sport
00:13:01où il faut quand même être présent à chaque instant,
00:13:03très concentré.
00:13:05Un des moyens que j'ai justement pour régler ça,
00:13:07c'est de garder un peu de doute.
00:13:15Des fois, justement,
00:13:17c'est quand même un peu difficile
00:13:19Des fois, justement,
00:13:21laisser la peur rentrer, c'est positif.
00:13:23Quand ton adversaire fait un mouvement
00:13:25et qu'il soulève la salle,
00:13:27comment tu réagis ?
00:13:29Là, t'as les jambes qui tremblent.
00:13:31Là, t'es vraiment pas bien.
00:13:33Mais c'est cette peur-là qui, au final,
00:13:35va te donner une autre énergie
00:13:37et qui va te faire ressortir des mouvements encore mieux.
00:13:39Vous avez travaillé très dur,
00:13:41vous avez répété vos enchaînements,
00:13:43sauf que ça dépend pas que de vous.
00:13:45Ça dépend aussi de ce qu'il va y avoir en face,
00:13:47de ce dont la personne va le raconter, va l'incarner.
00:13:49Et effectivement, quand Carl Otel doit arriver
00:13:51en pleine battle
00:13:53et que son adversaire a fait lever les foules,
00:13:55à ce moment-là,
00:13:57comment on le vit ce moment de doute ?
00:13:59Parce qu'il y a un moment de doute, évidemment.
00:14:01Il y a l'incertitude de se dire
00:14:03« Est-ce que j'ai bien préparé ? Est-ce que je suis au bon endroit ? »
00:14:05Il faut avoir la conviction qu'on a fait le boulot.
00:14:17Je pense que le calcul, il est vite fait.
00:14:19Quand quelqu'un fait un mouvement énorme,
00:14:21t'as deux possibilités.
00:14:23Soit tu rentres et t'essayes,
00:14:25soit tu acceptes
00:14:27et tu lui donnes la victoire.
00:14:29Et je pense que la deuxième solution,
00:14:31c'est vraiment pas la meilleure.
00:14:39J'aime ça, moi, j'aime ça,
00:14:41aller à la bagarre, j'aime ça,
00:14:43même si c'est très difficile.
00:14:45C'est exténuant, c'est fatiguant,
00:14:47tout ce qu'on veut,
00:14:49mais je suis tellement habitué à cet effort
00:14:51que je n'ai pas une appréhension particulière à faire ce type d'effort.
00:14:53J'aime bien ça, moi, je m'amuse.
00:14:55La différence entre les champions
00:14:57et ceux qui ne le sont pas,
00:14:59c'est la peur qui paralyse et qui t'empêche,
00:15:01qui t'entrave, puis la peur qui te transcende.
00:15:15Quand j'étais petite, j'avais peur des grosses vagues.
00:15:19Quand il y avait plus d'un mètre cinquante,
00:15:21j'allais pas à l'eau.
00:15:23Mon coach était dépité de mon cas.
00:15:25Je voulais pas me forcer
00:15:27au point de me dégoûter
00:15:29et de ne plus pouvoir être à l'aise à l'eau.
00:15:31C'est là où je me suis dit,
00:15:33il va falloir repousser ses limites,
00:15:35aller à l'eau si tu veux être l'une des meilleures.
00:15:37C'est là où le mental joue beaucoup.
00:15:41Juliette avait peur d'affronter des vagues d'un mètre cinquante.
00:15:43Maintenant, elle affronte,
00:15:45et c'est d'ailleurs son nouveau kiff,
00:15:47d'affronter des vagues qui sont dix fois plus hautes que ça.
00:15:49Donc là, la peur, elle est évidemment présente.
00:15:51Il faut être complètement inconscient pour ne pas avoir peur.
00:15:53Donc ça nous oblige à nous entraîner très très dur,
00:15:55à être particulièrement bons dans ce qu'on fait.
00:16:03La première compétition que j'ai gagnée,
00:16:05c'était une Grom Search à Osgore.
00:16:09J'avais une planche toute rose.
00:16:11J'ai commencé les compétitions,
00:16:13et j'ai gagné.
00:16:15Mais vu que j'aimais ce sentiment de gagner,
00:16:17je me suis dit, pourquoi pas essayer d'en gagner plus.
00:16:23En soi, le surf,
00:16:25c'est surfer pour le plaisir.
00:16:27Et des fois, quand on est trop dans la compétition,
00:16:29on perd ce plaisir,
00:16:31avec la frustration, le stress, etc.
00:16:33Surtout quand t'es dans le monde du surf,
00:16:35et que tout dépend de l'océan.
00:16:37C'est hyper beau chez moi.
00:16:41J'ai pas de préparateur mental.
00:16:43J'essaie de le faire toute seule.
00:16:45Que ça soit à l'eau,
00:16:47à vouloir repousser mes limites,
00:16:49sortir de ma zone de confort.
00:16:51Ou ça peut être à la salle.
00:16:57Je vais vouloir arrêter.
00:16:59Je vais être dans un moment de faiblesse.
00:17:01Et je vais me dire,
00:17:03en soi c'est un travail mental,
00:17:05je vais me dire, non, arrête pas.
00:17:07Continue.
00:17:09Il y a vraiment des moments
00:17:11où j'ai arrêté,
00:17:13j'ai pris les mauvaises décisions,
00:17:15et après il y a eu le résultat.
00:17:17J'ai mal fait sur les compétitions,
00:17:19et j'ai appris de ces erreurs.
00:17:21Et maintenant je me dis,
00:17:23que ça soit à l'entraînement,
00:17:25que ça soit à l'eau,
00:17:27toujours sortir de sa zone de confort.
00:17:31C'est bien d'être dans sa zone de confort.
00:17:33Par définition, c'est confortable.
00:17:35Et moi j'encourage plutôt les gens
00:17:37à sortir de sa zone de confort,
00:17:39là où ils se sentent bien.
00:17:41Sauf que quand vous êtes sportif de niveau,
00:17:43pour progresser,
00:17:45et pour être meilleur que les autres,
00:17:47parce que tout le monde n'est pas sportif de niveau,
00:17:49tout le monde ne s'entraîne pas au quotidien
00:17:51pour être le meilleur de son pays,
00:17:53de son continent,
00:17:55ou du monde, ou de sa discipline.
00:17:57Mais quand vous êtes sportif de niveau,
00:17:59si votre confort c'est de vous entraîner
00:18:0110 heures par semaine,
00:18:03et que vous êtes 20ème mondial,
00:18:05c'est la manière dont on va peut-être réinventer un coup,
00:18:07qu'on pratique depuis des années,
00:18:09mais qu'on se rend compte qu'il est un peu limité.
00:18:11Ça a été le cas d'un Raphaël Nadal au service.
00:18:13C'est cette capacité-là à un moment,
00:18:15aller chercher ailleurs ce qu'on ne connaît pas,
00:18:17ce qu'on ne maîtrise pas,
00:18:19quitte à se mettre un peu en danger,
00:18:21mais au service d'un objectif.
00:18:35C'est mal, c'est mal !
00:18:43Tous les jours, j'essaie de surfer au moins une fois.
00:18:49Les vagues, c'était pas facile aujourd'hui.
00:18:51C'était petit et très mou.
00:18:57C'est se concentrer,
00:18:59essayer d'avoir de bonnes vagues.
00:19:01Moi, j'ai toujours un objectif,
00:19:03il y a des bonnes vagues,
00:19:05il y a des vagues.
00:19:07Je ne suis pas un de plus, je suis bien.
00:19:19T'as varié, t'as dépassé le trou,
00:19:21t'as changé d'axe.
00:19:23C'est le meilleur passage.
00:19:25C'est hyper dur.
00:19:33Comme ça, les gars.
00:19:45Non, en vrai, ça va, c'est tranquille.
00:19:49J'ai juste failli vomir une ou deux fois,
00:19:51mais hyper tranquille.
00:19:55Je voyage beaucoup,
00:19:57je ne vois pas trop mes amis et ma famille.
00:19:59Et s'il faut louper
00:20:01toutes les soirées du monde
00:20:03pour avoir la vie que j'ai, je le ferai
00:20:05parce que je trouve que j'ai une chance.
00:20:07Il ne faut pas la gâcher, cette chance.
00:20:17Aucun sacrifice, aucune victoire.
00:20:19Si notre objectif,
00:20:21c'est de revenir au plus haut niveau,
00:20:23et c'est le mien à l'heure actuelle,
00:20:25ça se concrétise par une assiduité hors pair.
00:20:31C'est pas parfait,
00:20:33mais ça va venir.
00:20:39Je vais dans un centre de réathlétisation.
00:20:41C'est la période après la rééducation,
00:20:43jusqu'au retour sur les skis.
00:20:45Ils me réapprennent à faire du sport,
00:20:47à utiliser mon corps de façon intensive
00:20:49parce que physiquement, c'est tellement dur.
00:20:51Le sport que je pratique, c'est un sport extrême.
00:20:53Mais mentalement, il faut savoir être bon.
00:20:55Il faut savoir être bon sur le long terme, surtout.
00:20:57C'est une partie intégrante de mon sport.
00:20:59On a beau être le champion du monde des entraînements,
00:21:01si on n'est pas le champion du monde le jour J,
00:21:03ça compte pas.
00:21:05Ça a été mon cas pendant un petit moment,
00:21:07et c'est un truc que j'ai beaucoup travaillé
00:21:09ces dernières années pour performer.
00:21:13J'ai accepté que je pratique une discipline extrême,
00:21:15et donc du coup qu'il y a des risques.
00:21:17Et effectivement, j'ai déjà passé
00:21:19quelques séjours à l'hôpital.
00:21:21Mais j'ai aussi accepté avec le temps
00:21:23que ça fait vraiment partie de mon sport.
00:21:25J'ai vécu pour la troisième fois
00:21:27une rupture des ligaments croisés.
00:21:29C'est une rupture du ligament,
00:21:31mais c'est aussi une rupture psychologique.
00:21:33C'est la pire blessure du sportif.
00:21:35C'est celle où on met le plus de temps à s'en remettre.
00:21:37Je dois réapprendre à marcher
00:21:39jusqu'à réapprendre à skier,
00:21:41réapprendre à performer.
00:21:43Il faut vraiment accepter ça,
00:21:45que tu vas avoir une longue convalescence,
00:21:47mais que tu peux revenir plus fort.
00:21:49Tiens, c'est 10 !
00:22:01C'est l'évitation.
00:22:03Je le dis que je ne pars pas
00:22:05à la préparation physique,
00:22:07je pense au ski en fait.
00:22:13Même les journées que je dois passer
00:22:15à sauver des poids,
00:22:17c'est un bon moment.
00:22:37Je suis dans un massin de cryothérapie.
00:22:39Juste après la séance,
00:22:41on s'est bien donné,
00:22:43course à pied, levée de squat, levée de fonte.
00:22:45Du coup, un peu de froid
00:22:47pour la récupération, ça fait toujours du bien.
00:22:49C'est un petit rituel que je me fais,
00:22:51ça me permet de me poser, de récupérer
00:22:53mes mentalements, c'est cool.
00:22:55C'est froid, mais c'est cool.
00:23:03Quand on a des nouvelles idées de figures,
00:23:05on commence à les noter un petit peu.
00:23:07On essaie de les visualiser, de les imaginer.
00:23:09Et puis après, on peut s'aider de vidéos
00:23:11de sauts qu'on a déjà réalisés auparavant
00:23:13et ajouter quelque chose.
00:23:15Ça crée une nouvelle figure ou partir d'une feuille blanche.
00:23:17Là, en ce moment, je pars d'une feuille blanche.
00:23:19J'essaie de créer quelque chose de totalement nouveau et d'inédit.
00:23:21Mentalement, je me suis refusé de le faire avant
00:23:23parce que je ne voulais pas attaquer cette phase
00:23:25de création trop tôt
00:23:27pour ne pas me donner l'envie alors que j'en étais encore loin.
00:23:29Mais les jours avant le ski
00:23:31se rapprochent quand même et je suis assez impatient.
00:23:33Je commence à être dans cette démarche
00:23:35de créer quelque chose de nouveau.
00:23:37C'est ce que je fais à chaque début de saison.
00:23:39C'est comme ça que j'arrive à faire des podiums
00:23:41pour les plus grands skieurs du monde.
00:23:43Je continue sur cette lancée.
00:23:45Le premier moment où tu vas mettre les skis ?
00:23:47Arrête d'en frissonner déjà.
00:23:49Arrête quoi ?
00:23:51Ça va être un retour à la vie,
00:23:53à ce que j'aime le plus.
00:23:55Ça va être quelque chose.
00:24:11Passons au montage pour la sortie du soleil, non ?
00:24:15Non ?
00:24:17Allez.
00:24:41Quand je suis dans le portion de départ,
00:24:43j'aime bien essayer de faire le vide
00:24:45et je regarde la vue qu'il y a
00:24:47parce qu'on est à la montagne, on a de la chance.
00:24:49Du coup, justement, je me dis
00:24:51j'ai de la chance d'être là, c'est cool.
00:24:53Maintenant, je vais profiter
00:24:55et je vais donner le maximum
00:24:57en essayant de relativiser.
00:24:59J'essaie de me dire
00:25:01que ce n'est pas si important que ça
00:25:03pour essayer d'y aller vraiment
00:25:05et d'y arriver.
00:25:07Pour moi, c'est le fondement
00:25:09de notre capacité à être heureux.
00:25:11C'est de passer notre temps
00:25:13à relativiser ce qui nous arrive
00:25:15et notamment ce qui nous arrive
00:25:17qui, sur le papier, n'est pas très agréable.
00:25:38Oh là, je ne tiens plus du tout, Fede.
00:25:41Oh, quand c'est gelé.
00:25:43Là, j'ai vraiment plus qu'à.
00:25:51On ressent l'émagogie.
00:25:53C'est facile de se dire
00:25:55c'est quoi ce problème que j'ai au taf
00:25:57avec ma meuf à la maison, avec mes enfants.
00:25:59J'ai un toit, j'ai à manger, j'ai à boire de l'eau potable.
00:26:01Je n'ai pas peur du lendemain
00:26:03parce que j'ai un métier stable.
00:26:05Non, mais en même temps, ça ne fait pas de mal
00:26:07de temps en temps, presque, de le verbaliser comme ça.
00:26:09D'être conscient des privilèges qu'on a
00:26:11et de la réalité de nos existences.
00:26:17Et là, c'est le bordel de ma voiture.
00:26:19Là, j'ai tout ce que je veux.
00:26:21Là, je peux faire...
00:26:23Là, j'ai mon parapente.
00:26:27Là, j'ai mes affaires d'escalade.
00:26:29Parachute de secours pour le parapente.
00:26:31Moi, j'adore rigoler.
00:26:33Je suis quelqu'un qui...
00:26:35J'aime bien essayer de voir le côté positif.
00:26:37Il y a toujours un côté positif dans tout,
00:26:39que ce soit dans les pires choses
00:26:41ou dans les meilleures choses.
00:26:43Si on arrive à garder le positif
00:26:45et en faire du bien,
00:26:47c'est la meilleure chose à faire.
00:26:49Moi, c'est ce que je me suis dit,
00:26:51par exemple, pour mon accident.
00:26:53Je me rappelle, on était à l'hôpital
00:26:55et puis je venais de voir...
00:26:57Je crois qu'il m'avait coupé l'index,
00:26:59parce que moi, ça a été progressif.
00:27:01Il me venait de me couper l'index.
00:27:03J'avais dit à ma mère,
00:27:05mais maman, t'inquiète,
00:27:07je suis handicapé,
00:27:09peut-être que je pourrais aller
00:27:11aux Jeux Paralympiques un jour.
00:27:13Je lui ai dit ça à ma mère à ce moment-là
00:27:15et je suis content d'avoir pu réaliser ce rêve
00:27:17pour avoir pu faire de cette bêtise
00:27:19quelque chose de bien.
00:27:21Elle en a fait quelque chose de bien,
00:27:23même de très bien.
00:27:25Et puis, la bêtise dont il parle,
00:27:27c'est moi qui prends un risque trop important
00:27:29à 18 ans, mais c'est des bêtises de nos âges.
00:27:31C'est des accidents de la vie.
00:27:35On a tous dû se remettre de situations un peu difficiles.
00:27:37Chacun à son échelle.
00:27:39Moi, c'était un accident.
00:27:41Ça peut être une rupture.
00:27:43Il y a plein de choses qui peuvent être compliquées à vivre.
00:27:45Une fois qu'on a trouvé le sens
00:27:47à quelque chose qui nous arrive,
00:27:49c'est toujours plus facile d'avancer.
00:27:51Moi, je pense que mon accident, ça a été une opportunité.
00:27:53Et s'il n'y avait pas eu cet accident,
00:27:55je n'aurais sûrement pas participé au jeu, c'est sûr.
00:27:57Quand tu dis à un moment donné
00:27:59que tu as du mal avec l'échec...
00:28:01Pourtant, je perds souvent.
00:28:03Et comment tu arrives à le gérer ?
00:28:07Je lui travaille encore.
00:28:09J'essaie de faire en sorte que l'échec
00:28:11ne soit pas une finalité.
00:28:13C'est facile à dire,
00:28:15mais quand tu perds et que tu arrives en bas d'une course
00:28:17et que tu n'es pas content,
00:28:19tu as quand même le moment où tu es énervé et saoulé.
00:28:21Je suis touché en me disant
00:28:23que ce n'est pas ça la finalité.
00:28:25La finalité, c'est après.
00:28:27Ça fait partie du chemin.
00:28:33J'ai eu peur à Tokyo.
00:28:35J'ai eu peur.
00:28:37Je n'ai pas trop bien réalisé la chose.
00:28:39Je sais que j'y suis allée,
00:28:41je sais ce que j'ai fait
00:28:43et je sais ce qu'il faut que je fasse,
00:28:45surtout pour Paris.
00:28:47Je ne me mets pas une pression
00:28:49parce que ça m'a permis d'acquérir des choses.
00:28:53Maintenant, quand je suis devant mon sautoir,
00:28:55je me pose
00:28:57et je me dis
00:28:59que je sais ce que je dois faire.
00:29:01J'imagine le nombre de foulées
00:29:03et je sais très bien comment je vais faire en l'air
00:29:05pour atterrir au sol.
00:29:07Je n'y vais pas dans l'inconnu.
00:29:09Je cours, je saute et je ratterris dans le sol.
00:29:15Il y a des poids.
00:29:17Il faut soulever ça.
00:29:19Quand ton mental est bien au-dessus de tes capacités physiques,
00:29:21là, ça fonctionne.
00:29:23Ça me tue.
00:29:25Il faut que tous tes problèmes soient mis de côté
00:29:27et que dans ta tête, tu n'es que ça,
00:29:29que ton objectif.
00:29:31On apprend à faire ça,
00:29:33à être focus, à être concentré,
00:29:35que ce soit aux entraînements, aux compétitions
00:29:37ou dans la vie de tous les jours.
00:29:47Les premiers réussis au saut en longueur
00:29:49pour la Française,
00:29:51Tiffenson Coccioli.
00:29:53Allez !
00:30:17Elle pleure, je ne vois pas.
00:30:23C'est un kiff pour les Jeux.
00:30:39Elle a fait quoi en x5?
00:30:41Elle a mordu ses deux premiers essais.
00:30:43Ah, putain !
00:30:45Elle s'est retrouvée un peu kéblo.
00:30:51Là, je vois le moment
00:30:53le plus difficile
00:30:55pour un athlète ces dernières années.
00:30:57C'est-à-dire qu'un athlète français
00:30:59qui rêvait de participer aux Jeux Olympiques
00:31:01ou aux Paralympiques de Paris 2024
00:31:03qui loupe sa qualification,
00:31:05il n'y a rien de plus frustrant.
00:31:07On s'en veut et on remet tout à plat.
00:31:09Pourquoi ?
00:31:11Pourquoi ce jour-là, je mors deux fois
00:31:13alors qu'à l'entraînement, je ne mors pas ?
00:31:19Qu'est-ce qui s'est passé
00:31:21depuis qu'on s'est vus il y a un an ?
00:31:23Depuis un an,
00:31:25il s'est passé tellement de choses.
00:31:27Il y a eu pas mal de changements.
00:31:29Il y a eu plein de changements.
00:31:31Saison plutôt moyenne,
00:31:33retour de mon dernier genou trop précipité.
00:31:35Du coup, une nouvelle blessure.
00:31:37Et du coup, grande partie de rééducation
00:31:39sur même une bonne partie de l'été, mine de rien.
00:31:41Là, j'allais enchaîner compète
00:31:43et il y a eu un peu ce coup du sort.
00:31:45On m'est tombé dessus par derrière
00:31:47et il y a eu cette petite blessure.
00:31:49Ce n'est pas cool, mais ce n'est pas dramatique.
00:31:51J'essaie de le prendre comme quelque chose de positif.
00:31:53Je vais me recentrer, retravailler,
00:31:55refaire une base de travail.
00:31:57Je me fais un nouveau rythme
00:31:59qui est beaucoup plus intense,
00:32:01surtout qu'on approche des Jeux,
00:32:03donc il y a tout qui s'intensifie.
00:32:05Il y a des moments qui peuvent être assez durs,
00:32:07surtout par rapport à ce rythme-là
00:32:09où tu t'entraînes fort, tu fais ta compétition,
00:32:11tu digères, tu t'entraînes fort,
00:32:13tu refais ta compétition.
00:32:15Des fois, c'est un rythme
00:32:17qui peut être assez alienant
00:32:19où tu te poses pas mal de questions.
00:32:21Depuis qu'on s'est vus la dernière fois,
00:32:23je me suis préparée
00:32:25pour la saison 2022-2023
00:32:27et juste avant la première compétition,
00:32:29je me suis déchiré
00:32:31les ligaments de la cheville.
00:32:35Je suis allée chez mon kiné,
00:32:37et il m'a dit
00:32:39« Tu t'es pas loupée et tu vas avoir
00:32:412-3 mois sans surf,
00:32:43hors de l'eau, en plein été. »
00:32:45J'étais là « Bon, ok. »
00:32:47Tu l'as pris comment, ça ?
00:32:49Je n'étais pas au top.
00:32:57Pour revenir de cette blessure,
00:32:59je vais être honnête,
00:33:01les deux premiers mois,
00:33:03j'allais au kiné tous les jours,
00:33:05c'était noir.
00:33:07Je me rappelle la première session,
00:33:09ma cheville me faisait trop mal.
00:33:11À ce moment-là, j'étais là
00:33:13« Ah ouais, peut-être en une erreur,
00:33:15je vais peut-être plus jamais
00:33:17resurfer comme avant. »
00:33:19Après, il y a eu plein de doutes.
00:33:21Heureusement que j'ai eu ma famille
00:33:23et mes amis pour me souvenir
00:33:25parce que là, franchement,
00:33:27si je peux plus resurfer comme avant,
00:33:29je suis foutue.
00:33:31Tu t'échauffes tranquillement
00:33:33et puis comme ça, moi, après,
00:33:35je mettrai... On va faire de la mobilité
00:33:37plus qu'autre chose.
00:33:39Beaucoup de mobilité.
00:33:41Je vais mettre les plots.
00:33:47Le premier essai qu'elle meurt,
00:33:49ce saut n'était pas mordu,
00:33:51ça passait, elle rentrait dans les 5.
00:33:53Avec ça, elle était qualifiée
00:33:55pour les Mondes et pratiquement,
00:33:57les JO étaient faites.
00:33:59Elle était mal derrière ou...
00:34:01Là.
00:34:03Tandis que maintenant, on repart à zéro.
00:34:07Tiff a fait un petit échec là-bas
00:34:09où elle a été déçue, donc je pense
00:34:11qu'elle avait besoin de couper globalement.
00:34:13C'est pour ça que là, on a fait
00:34:15une vraie coupure à partir de ce moment-là
00:34:17et on a dit qu'on partirait sur un programme
00:34:19de renforcement plus global pour l'objectif
00:34:21que quand elle revienne sur la piste,
00:34:23elle soit plus forte musculairement
00:34:25et qu'elle limite les blessures.
00:34:27La visibilité serait tranquillement en marchant.
00:34:29Pas d'impulse.
00:34:31Pas de saut.
00:34:35Là, il y a un vrai lien qui s'est fait
00:34:37au niveau de nos staffs.
00:34:39Là, il va falloir bien réussir
00:34:41à gérer la charge du travail,
00:34:43bien faire attention à ce que Christophe
00:34:45soit dans la bonne intensité,
00:34:47faire le lien également avec le kiné
00:34:49qui nous donne également toutes les informations
00:34:51pour savoir quoi mettre en place et où on va.
00:34:53Vas-y, appuie.
00:34:55Vas-y, mets ton épaule, pousse,
00:34:57déroule, déroule et pose.
00:34:59Tu vois la différence avec le pied ?
00:35:01Oui, oui.
00:35:03C'est pas simple.
00:35:05C'est pas simple, hein ?
00:35:07Des fois, quelqu'un qui voit ça de l'extérieur
00:35:09il dit mais qu'est-ce qu'elle fait, c'est facile ça.
00:35:13Je le prends comme un grand frère
00:35:15ou un second papa,
00:35:17honnêtement.
00:35:19Mon coach, il est beaucoup, beaucoup là pour moi.
00:35:21Je suis pas une machine,
00:35:23si t'es avec un de mes athlètes, ça peut pas passer.
00:35:25Et quand un de mes athlètes pleure,
00:35:27moi je pleure.
00:35:29Christophe, viens.
00:35:31Tu t'es fait mal à quel moment ?
00:35:33À la droite, évidemment.
00:35:35J'avais pas de prothèses en plus
00:35:37et j'ai eu mal à mon moyen.
00:35:39Putain, t'es con.
00:35:49Solide.
00:35:51Je me rappelle, quand j'étais plus jeune,
00:35:53je regardais des interviews d'athlètes
00:35:55et ils parlaient de leurs blessures
00:35:57et ils parlaient en mode c'était dur.
00:35:59Moi j'étais là, ça doit pas être si dur de se casser une cheville,
00:36:01il y a juste de la rééduc à faire et tout.
00:36:03Et en fait, quand ils passent après,
00:36:05tu te rends compte qu'ils avaient raison
00:36:07et que c'est compliqué.
00:36:09Franchement, si j'avais été toute seule,
00:36:11je serais pas là,
00:36:13j'aurais repris les études
00:36:15et voilà, quoi.
00:36:17Fred, il m'aide
00:36:19à pas perdre le calme,
00:36:21à garder les pieds sur terre
00:36:23et à me motiver.
00:36:27Il m'aide à devenir
00:36:29une meilleure personne dans le monde du surf.
00:36:37Des fois, je suis un peu down
00:36:39et il me dit tout le temps
00:36:41ça va aller,
00:36:43il me le répète plein de fois, ça va aller.
00:36:45Et moi du coup, à force
00:36:47de lire ça va aller, je suis là
00:36:49bon ben ça va aller, ça va le faire.
00:36:51C'est juste des petits mots qui sont positifs.
00:37:03On parle pas de contrat tous les jours
00:37:05et de sponsor tous les jours.
00:37:07Il y a beaucoup d'accompagnement, même pour le psychologique, le mental.
00:37:09Quand on est ensemble, c'est un vrai partage
00:37:11et en plus cet hiver, quand on a surfé ensemble,
00:37:13c'était sa reprise après une blessure.
00:37:15Donc elle était pas au top mentalement
00:37:17et physiquement et on a surfé dans des conditions
00:37:19très dures, on était en Islande
00:37:21et on s'est retrouvés dans l'eau les premières sessions
00:37:23elle avait un sourire jusqu'aux oreilles
00:37:25et on était que tous les deux dans l'eau
00:37:27dans une eau à un degré, il faisait moins 20 dehors
00:37:29et on était hyper heureux.
00:37:31C'est juste s'entourer des bonnes personnes
00:37:33qui arrivent à me supporter.
00:37:43Ça va ?
00:37:45Je serais le maître du temps.
00:37:47Et puis
00:37:49elle fera au mieux
00:37:51pour répondre à toutes vos questions. C'est good ?
00:37:53Comment on fait
00:37:55pour être sportive de niveau ? Et maman, je dirais
00:37:57beaucoup de lâcher prise
00:37:59et pas mal de détermination
00:38:01et énormément
00:38:03de personnes autour.
00:38:05Entre nous, c'est un partage des tâches
00:38:07comme dans une relation de couple.
00:38:09C'est-à-dire qu'elle a besoin de s'entraîner
00:38:11d'être performante, d'être dans de bonnes conditions
00:38:13et de gagner.
00:38:15Et moi, je gère tout ce qui reste à côté.
00:38:17J'ai fait la liste pour demain.
00:38:19T'as Cosmo au féminin, t'as RTL pour la radio.
00:38:21Ensuite, t'as Le Monde des grandes écoles.
00:38:23T'as le magazine Elle, c'est pour dresser ton portrait.
00:38:25Et après, il y a des interviews
00:38:27par téléphone.
00:38:29Et en vrai, je peux faire toutes les radios en toute la journée.
00:38:31Athéna, elle accrèche de 10h
00:38:33à 16h30.
00:38:35Et puis surtout,
00:38:37de la positionner dans la société civile.
00:38:39Au départ, elle comprenait pas
00:38:41parce qu'effectivement, ça n'existait pas beaucoup
00:38:43dans le monde du judo.
00:38:45Et je lui ai dit, en fait, t'as pas besoin d'être un homme
00:38:47pour pouvoir parler
00:38:49et te positionner parce que
00:38:51tu représentes un sacré rôle modèle.
00:38:53Et les petites filles et les femmes ont besoin
00:38:55de voir des femmes comme toi pour les inspirer.
00:39:01Elle est très inspirante parce qu'elle a
00:39:03une force et une vitalité assez incroyables.
00:39:05Et puis, ce qu'elle a fait
00:39:07avec sa grossesse, le fait de prendre le pari
00:39:09d'y aller, en fait,
00:39:11d'imposer ce qu'elle a envie.
00:39:31J'ai vu que t'avais hésité.
00:39:33Et du coup, t'as commencé à te fougir.
00:39:35Allez, fais ça. Beaucoup mieux.
00:39:37Sur le triceps. Voilà.
00:39:41On travaille sur des profils bien identifiés,
00:39:43notamment de jeunes qui ont beaucoup évolué
00:39:45pendant la période
00:39:47de la réussite maternité.
00:39:49Comme t'as le point de fixation,
00:39:51quand tu vas libérer, c'est à partir d'elle.
00:39:53Attention. Voilà.
00:39:55On a mis en place des choses.
00:40:05Tout seul, on ne fonctionne pas.
00:40:07Parce que là, on parle de coach,
00:40:09mais c'est une personne qui est aussi
00:40:11là pour te montrer des erreurs
00:40:13ou pour te dire, là, ça va bien,
00:40:15pour soit te conforter
00:40:17ou soit te confronter.
00:40:19Et on a besoin de cette confrontation pour avancer.
00:40:27C'est des échanges que t'as avec ton groupe,
00:40:29avec ton staff, qui, immédiatement,
00:40:31créent un lien unique
00:40:33pour te faire performer.
00:40:35Tu le vois dans leurs yeux, qui sont aussi pris que toi
00:40:37pendant les compétitions et qui veulent autant,
00:40:39voire plus que toi, que tu performes.
00:40:41Et ça, ça aide à la performance.
00:40:43Le truc, c'est que quand vous êtes sportif de niveau,
00:40:45vous ne vous réalisez que par le fruit du travail d'un collectif.
00:40:47Même dans des sports individuels,
00:40:49c'est pas parce que vous êtes
00:40:51un fouteur de guerre,
00:40:53une raquette dans la main, que vous performez.
00:40:55C'est que vous avez une armée derrière vous.
00:40:57Vous avez des sparring partners, des entraîneurs, des coaches,
00:40:59des kinés, des médecins.
00:41:01C'est quelqu'un qui travaille et qui, d'ailleurs,
00:41:03fait beaucoup de sacrifices pour vous permettre
00:41:05d'atteindre votre objectif.
00:41:17Depuis un an,
00:41:19il se passe un peu la même chose.
00:41:21On se retrouve pour un retour sur les skis
00:41:23d'ici peu.
00:41:25Parce que je me suis de nouveau blessé
00:41:27durant les championnats du monde l'année dernière.
00:41:29Malheureusement, au genou une nouvelle fois.
00:41:31Et là, maintenant, c'est la reprise
00:41:33d'entraînement de Big Air. Je suis extrêmement content
00:41:35de reprendre le ski, de reprendre un peu
00:41:37les sensations et surtout de reprendre
00:41:39les figures aériennes.
00:41:59Ok.
00:42:01Tu fais quoi comme premier saut ?
00:42:03Je sais pas.
00:42:05Il faut qu'il retrouve confiance en lui,
00:42:07en ses membres cassés, par exemple.
00:42:09Et puis en lui, parce que, bon,
00:42:11il faut quand même du courage.
00:42:13C'est bon.
00:42:19On rebâtit
00:42:21les pieds.
00:42:23On rebâtit les pieds.
00:42:25On rebâtit les pieds.
00:42:27On rebâtit
00:42:29les choses comme s'il venait d'arriver dans l'équipe.
00:42:31Et on évolue un petit peu plus chaque
00:42:33semaine, chaque mois pour retrouver son
00:42:35niveau d'avant. Et une fois qu'on en est
00:42:37là, on est reparti pour
00:42:39aller à la baston et
00:42:41essayer de donner le meilleur.
00:42:45Je pense que tu peux shooter
00:42:47un peu plus à gauche pour avoir un meilleur tour à la fin.
00:42:49En fait,
00:42:51il va partout parce que
00:42:53c'est une complémentarité entre un athlète
00:42:55et un coach. J'ai besoin d'avoir un retour.
00:42:57J'ai besoin de quelqu'un qui m'analyse parce que je suis
00:42:59quelqu'un d'assez perfectionné. Je veux toujours faire mieux.
00:43:01Et c'est cette personne qui m'aide à faire mieux.
00:43:03Il tire la tête. Il nous regarde, là.
00:43:05Pas bon, ça.
00:43:07Il m'apporte beaucoup de calme, beaucoup de sérénité.
00:43:09Souvent, il relativise parce que moi,
00:43:11je suis au départ, je suis très stressé
00:43:13quand je veux faire un nouveau saut, donc je suis dans une étape
00:43:15un peu compliquée où je visualise
00:43:17peut-être l'échec.
00:43:19Et lui, il me rassure. Il me dit, non,
00:43:21ça va aller. Il a une façon un petit peu particulière
00:43:23de te parler et qui te rend un peu
00:43:25surpuissant au départ. Et j'adore, en fait,
00:43:27ce qu'il arrive à créer entre nous.
00:43:29Pense bien
00:43:31que tout
00:43:33va bien se passer très bien si tu chutes
00:43:35du bon côté.
00:43:41Oui, mieux.
00:43:45Si tout va bien,
00:43:47dans un mois et demi, il devrait faire
00:43:49la même chose sur la neige, quoi.
00:43:51Ce serait bien de sécuriser les choses
00:43:53avant qu'il y aille.
00:43:55C'est ça, le but, en fait. Ici, on a le droit de se tromper.
00:43:57Alors que sur la neige,
00:43:59t'as pas le droit de te tromper.
00:44:01Regarde.
00:44:03Regarde ça.
00:44:05Let's go.
00:44:07Bonne reprise de son sas.
00:44:09C'était cool.
00:44:11Cinq minutes, Antoine.
00:44:13Cinq minutes départent toutes les minutes,
00:44:15donc cinq séries. Romain, c'est un peu celui qui
00:44:17tempère tout le monde. C'est la personne qui me cadre
00:44:19dans ce milieu très freestyle,
00:44:21avec un Greg un peu plus freestyle.
00:44:23Moi, très freestyle dans l'absolu
00:44:25de par ma discipline et de par mon attitude.
00:44:27Parce que le job,
00:44:29on pensait que ça se faisait
00:44:31pendant la saison, par exemple, et Romain nous a
00:44:33acculqué le fait que ça se prépare
00:44:35tout au long de l'année.
00:44:37C'est bien, Antoine, ça.
00:44:41Moi, je passe plus de temps avec Antoine
00:44:43qu'avec ma femme ou mes enfants.
00:44:45Il sait que s'il a le moindre besoin, il peut compter sur moi.
00:44:47C'est la priorité. Après, le reste,
00:44:49ce n'est pas superficiel, mais des gens qui
00:44:51travaillent dans le sport, il y en a beaucoup.
00:44:53Ce qui compte le plus, c'est d'avoir confiance
00:44:55aux gens avec lesquels on travaille, surtout quand on est dans une période
00:44:57de réathlétisation où tout s'écroule
00:44:59un petit peu autour de nous.
00:45:01Il faut que la sphère sociale, il faut que la sphère
00:45:03amicale, elle soit solide
00:45:05pour que ce socle-là nous aide à passer au travers
00:45:07cette situation-là.
00:45:13Ça va ?
00:45:15Ça va, ça chauffe bien.
00:45:23J'ai eu une première partie de carrière
00:45:25pour ma part où j'étais focalisé
00:45:27uniquement sur mon sport, je n'avais pas du tout à mourir,
00:45:29j'étais très fermé, j'étais
00:45:31persuadé de ce qui marchait et ce qui ne marchait
00:45:33pas pour moi. J'étais champion du monde des entraînements
00:45:35et c'était la catastrophe en compétition.
00:45:37Et à un moment, je me suis dit que tu vas totalement changer
00:45:39ta façon de voir les choses et du coup faire
00:45:41totalement différent. Il y a mon entraîneur qui
00:45:43m'influe, il y a mon préparateur,
00:45:45il y a mes partenaires aussi qui m'aident
00:45:47à réaliser des saisons et des
00:45:49résultats et ça a fonctionné. Je suis passé du champion
00:45:51du monde des entraînements à champion du monde.
00:45:53L'entourage
00:45:55d'un sportif comme l'entourage d'un autre qu'à l'être humain
00:45:57il est primordial pour tout ça.
00:45:59C'est ceux qui vont vous permettre d'avancer,
00:46:01de rebondir, d'être heureux,
00:46:03de vous cajoler, de vous mettre un coup de pied au cul
00:46:05quand il faut aussi, c'est un mélange de tout ça.
00:46:07Et puis moi c'est très drôle si je regarde toutes mes
00:46:09plus grandes performances de ma carrière,
00:46:11mes plus grands titres, c'est à chaque fois
00:46:13quand j'étais entouré d'une partie voire de la totalité
00:46:15de ma garde rapprochée.
00:46:17Je n'ai jamais performé seul
00:46:19à le bout du monde dans une grande compétition, jamais.
00:46:33Mon père au judo
00:46:35c'est mon coach, c'est pas mon père.
00:46:37Tadami c'est l'entraîneur,
00:46:39il essayait au contraire je pense quand j'étais jeune
00:46:41de ne pas faire du tout de différence.
00:46:45On a beaucoup discuté en voiture.
00:46:47On venait s'entraîner donc à Monaco
00:46:49et quand on rentrait tout le long on discutait ensemble
00:46:51de ce qu'il avait fait.
00:46:53Il ne voulait pas que j'en parle sur le bord du tapis,
00:46:55il ne voulait pas que je le traite comme quelqu'un d'exceptionnel
00:46:57donc je ne pouvais pas lui parler.
00:46:59C'est juste que des fois je voulais lui donner un conseil,
00:47:01il me reprenait et je ne voulais pas.
00:47:03Il m'a fait gagner du temps parce que
00:47:05quand c'est ton père qui t'apprend à faire du judo,
00:47:07c'est une attitude génétique, physiquement on se ressemble.
00:47:09Il y a des gens qui cherchent leur judo
00:47:11un peu au début, moi je l'ai vite trouvé je pense.
00:47:21T'es plus efficace et plus épanoui
00:47:23quand tu évolues avec des gens qui te connaissent le mieux.
00:47:27Moi j'ai eu la chance d'un petit frère qui était très bon joueur de tennis
00:47:29et qui a accepté, un moment aussi un peu charnière pour lui
00:47:31et dans sa vie professionnelle de me mettre tout de côté
00:47:33pour être mon coach.
00:47:35Je ne sais pas comment m'accompagner,
00:47:37je me souviens d'une fois où je ne pouvais même plus physiquement sortir de mon lit,
00:47:39j'étais bloqué du dos le matin,
00:47:41il me sortait, il m'amenait lui-même à la douche
00:47:43parce qu'en fait j'étais complètement bloqué,
00:47:45il me massait pendant une demi-heure avec une crème brûlante
00:47:47pour que ça masque la douleur.
00:47:49Et voilà, ce degré d'intimité, de confiance
00:47:51et juste de compréhension,
00:47:53avec lui je pouvais le partager.
00:47:57Oh il roule bien !
00:47:59Allez on revient, passe à moi !
00:48:01Il doit savoir faire des roues des deux côtés,
00:48:03si on veut connaître son corps, judo, c'est les deux côtés,
00:48:05pas qu'un côté.
00:48:07Mon père, il était souvent à me dire
00:48:09ce sur quoi il fallait progresser,
00:48:11il n'était pas à me dire
00:48:13c'est bien, tu es bon, tout ça,
00:48:15au contraire, on était tout le temps sur du factuel,
00:48:17ce qui t'a fait perdre, c'est ça.
00:48:19Et en fait, si tu corriges à chaque fois ce qui te fait perdre,
00:48:21tu progresses, tu progresses,
00:48:23tu gommes les erreurs
00:48:25et petit à petit, c'est ça la progression pour moi.
00:48:27Je pense qu'on est bien entouré
00:48:29quand on nous dit des choses
00:48:31qu'on n'a pas forcément envie d'entendre.
00:48:33C'est les personnes qui ne vont pas se soucier
00:48:35de te caresser dans le sens du poil
00:48:37mais qui vont te dire ce que tu dois entendre.
00:48:39Alors des fois ça va aller dans ton sens,
00:48:41des fois pas forcément,
00:48:43ça c'est la qualité d'un bon entourage.
00:48:45Moi, quand je me mets un accident,
00:48:47la chance que j'ai eue, c'est que j'ai été entouré
00:48:49de gens intelligents,
00:48:51émotionnellement parlant,
00:48:53qui justement étaient capables d'être une épaule accueillante
00:48:55quand j'avais toutes les larmes de mon corps à pleurer
00:48:57et en même temps qui étaient capables
00:48:59à un moment juste de me bousculer,
00:49:01de me mettre un petit coup de pied au cul
00:49:03quand il fallait justement qu'il y avait la place
00:49:05pour commencer ce travail de reconstruction.
00:49:09C'est toujours été mon rapport de confiance.
00:49:13C'était jamais un rapport de force.
00:49:15C'est bon, on a été impeccables.
00:49:21Ça va ?
00:49:23On n'est plus digres dans les relations
00:49:25parce que les gens s'imaginent le père-fils.
00:49:27Au contraire, je pense que si ça a marché,
00:49:29c'est justement qu'on est restés
00:49:31avec cette distance d'entraîneur au judo.
00:49:48On approche des Jeux Olympiques de Paris 2024.
00:49:50T'es dans quel état d'esprit ?
00:49:52Moi, je suis concentré sur la sélection
00:49:54parce que là, pour l'instant, je ne suis pas titulaire.
00:49:56Je me bats, je sais que je suis dans la concurrence,
00:49:58mais il faudra être bon.
00:50:00C'est une dernière saison.
00:50:02Mon objectif, c'est d'essayer d'être une machine
00:50:04sur les six mois, de monter en force
00:50:06et d'avoir cet état de grâce.
00:50:08Je ne le cherche pas, mais je vais me battre pour qu'il arrive.
00:50:10Il faut croire à l'impossible.
00:50:12Il s'est blessé il y a trois mois,
00:50:14il y en a qui ont dit que c'était fini.
00:50:16Les Jeux, c'est trop court.
00:50:18Non, c'est jamais trop court.
00:50:20Tout est possible.
00:50:22Je ne lâcherai pas et à la fin,
00:50:24quoi qu'il arrive, il n'y aura pas de regrets
00:50:26parce que j'aurais tout donné et j'aurais fait les choses comme un pro.
00:50:36Allez, viens.
00:50:38Allez.
00:50:40Il faut que j'aille chercher mes affaires dans ma voiture.
00:50:42Le vélo, c'est bon, mais ma prothèse
00:50:44et mon casque.
00:50:46Prends de l'avance, je suis en électrique.
00:50:48Qu'est-ce qui s'est passé depuis qu'on s'est vu cet hiver ?
00:50:50C'était les championnats du monde
00:50:52en janvier à Espot,
00:50:54en Espagne.
00:50:56Je suis allé chercher la médaille de bronze
00:50:58et c'était encore plus beau
00:51:00parce qu'on a fait un triplé français
00:51:02et ça, c'était...
00:51:04Ouais, c'était des belles émotions.
00:51:12Je crois que je ne rentre pas dans ma prothèse.
00:51:14Le matin, je suis pas...
00:51:16C'est un peu gonflé, le matin.
00:51:18C'est un sentiment de libération,
00:51:20quand tu passes la ligne et que tu vois que
00:51:22t'as une médaille qui est assurée.
00:51:28On a fait une photo d'équipe, tous ensemble,
00:51:30devant le tableau du podium.
00:51:32Parce que c'est un sport individuel,
00:51:34mais nous, on vit toute l'année ensemble.
00:51:36On est un peu une famille.
00:51:38Faire ça, c'est un aboutissement d'équipe.
00:51:40Et là, on l'a encore plus prouvé parce qu'on était tous les trois sur le podium.
00:51:44Allez, là, sur les cuisses.
00:51:46Je fais trop le malin, un peu, là.
00:51:48Mais comme tu fais trop le malin avec ton vélo électrique.
00:51:54En vrai, j'ai hâte que ça commence
00:51:56parce que j'en ai un peu marre de m'entraîner.
00:51:58Enfin, j'aime bien m'entraîner,
00:52:00mais j'ai envie de faire de la compète.
00:52:02Je veux avoir le stress du départ et tout, tu vois.
00:52:04Après, quand je serai là-haut,
00:52:06je dirai...
00:52:08Putain, vivement les enfants.
00:52:10J'aime pas ça.
00:52:12Ça commence à être raide, là, pour toi.
00:52:14Et on rentre à la maison.
00:52:18Bien joué.
00:52:22Forcément, il y a le staff
00:52:24qui sont en première ligne
00:52:26parce qu'ils sont là sur les moments de compétition.
00:52:28Et puis après, autour, forcément,
00:52:30l'entourage proche, l'entourage intime,
00:52:32il est très important.
00:52:34Ça fait longtemps que je n'ai pas mangé chez toi.
00:52:36Tu t'entraînes aujourd'hui ou pas ?
00:52:38Pas de team.
00:52:40Je dois aller travailler.
00:52:42Ça te voit, non ?
00:52:44Oh...
00:52:46Ça, ça me fait pas rire.
00:52:50Quand vous êtes victime d'un accident de la vie,
00:52:52quel qu'il soit,
00:52:54c'est pas juste perdre un bras, comme Oscar,
00:52:56ou surtout un fauteuil comme moi.
00:52:58L'accident de la vie, c'est une rupture amoureuse,
00:53:00c'est la précarité dans le travail,
00:53:02c'est la maladie, la perte d'un proche.
00:53:04On est tous victime d'accidents de la vie.
00:53:06On a rentré en disant ça.
00:53:08On se reconstruit plus facilement
00:53:10avec des points de repère, des personnes qui nous accompagnent,
00:53:12des personnes empathiques.
00:53:16Depuis tout ce qui lui est arrivé,
00:53:18nous, on était là
00:53:20quand ça s'est passé.
00:53:22On l'a aidé un peu, je pense,
00:53:24à se remettre un peu dedans,
00:53:26à reprendre sa vie.
00:53:28On a repris les randos avec lui,
00:53:30on a repris le vélo, l'escalade, le ski.
00:53:32Comme ça, on a pu vraiment lui faire
00:53:34repratiquer toutes les activités
00:53:36qu'il aimait faire avant.
00:53:40Notre présence a dû énormément l'aider
00:53:42mentalement.
00:53:44C'est plus simple d'être fort
00:53:46quand il y a des personnes que t'aimes
00:53:48à tes côtés.
00:53:50Je pense, juste en étant présente,
00:53:52ça a suffi pour le faire décoller.
00:53:54Ok, décoffre !
00:53:58Yeah !
00:54:04Wouhou !
00:54:10Quand on fait quelque chose comme ça
00:54:12avec une obligation de perf,
00:54:14parce qu'il y a un peu une obligation de perf
00:54:16quand on est dans le niveau,
00:54:18on est tout le temps en train de se battre
00:54:20pour une place, pour quelque chose.
00:54:22Je pense que pour avoir un équilibre psychologique,
00:54:24il faut avoir quelque chose pour décompresser
00:54:26et avoir une vie en dehors.
00:54:28Ce besoin de perf, ça peut vous rendre fou.
00:54:30J'ai des petits neveux,
00:54:32j'ai des petites nièces, ils sont fans de moi.
00:54:34À chaque fois, ils font que regarder mes vidéos,
00:54:36ils sont là, tata, juju et tout.
00:54:38Il y a des moments où je lâche
00:54:40et après il y a mes sœurs,
00:54:42elles m'ont avec ça en fait.
00:54:44Il y a des moments où je suis un peu down,
00:54:46elles sont là, pense à tes neveux et nièces,
00:54:48rends-les fiers.
00:54:50Et moi, il y a toujours ce truc de rendre fiers ma famille,
00:54:52rendre fiers les gens qui me soutiennent.
00:54:54Ils me supportent, moi j'essaie de réussir,
00:54:56pour moi et pour eux.
00:55:00Je sais que les personnes que j'aime
00:55:02donnent beaucoup pour moi,
00:55:04font beaucoup de sacrifices
00:55:06et en les rendant fiers,
00:55:08c'est la plus belle des choses.
00:55:10Quand ils me ramènent des médailles
00:55:12ou qu'ils se blessent,
00:55:14je le vis comme si c'était mes propres enfants.
00:55:16Greg, sur le monde présent, quand je suis avec lui,
00:55:18je suis imbattable.
00:55:20C'est fou.
00:55:24Moi je sais que
00:55:26s'il y a quelqu'un d'autre qui me pousse,
00:55:28ça me motive pour aller plus loin.
00:55:30Des fois, tu peux dire
00:55:32moi je peux arriver là,
00:55:34toi tu peux arriver là.
00:55:36C'est une aventure qu'on vit
00:55:38vraiment tous ensemble.
00:55:40Les entraîneurs, le staff,
00:55:42les athlètes,
00:55:44tes camarades, tes concurrents,
00:55:46on vit ça tous ensemble.
00:55:48Et c'est super puissant
00:55:50de pouvoir vivre ça.
00:55:58Puis là, maintenant j'aurais ma fille.
00:56:00Allez maman !
00:56:02Là des fois je vois qu'elle me regarde
00:56:04avec des yeux et je me dis waouh,
00:56:06ça va être incroyable.
00:56:14Ça y est,
00:56:16on y va, c'est parti.
00:56:18Je souhaite mon courage à tout le monde,
00:56:20à tous les athlètes. Bon courage les amis.
00:56:32C'est bien tout ça.
00:56:36C'est ça, beaucoup mieux.
00:56:52Moi je pense que la vie ne vaut pas
00:56:54la peine d'être vécue si elle n'est pas partagée.
00:56:56Je peux me mettre le plus beau coucher de soleil
00:56:58si j'ai pas quelqu'un avec qui le regarder.
00:57:00Le partager ça n'a pas vraiment de saveur.
00:57:02Quoi ça sert de gagner un tourin de tennis
00:57:04en tapant bien dans une balle jaune
00:57:06si j'ai pas quelqu'un à prendre dans mes bras ?
00:57:22Ça a joué sur ta confiance en toi ?
00:57:26Ce non résultat ?
00:57:28Ça a joué sur ma confiance en moi
00:57:30sur les quelques semaines après la non-sélection.
00:57:32J'avais envie de tout arrêter.
00:57:34C'était la pression qui relâchait.
00:57:36Et ils ont été tous derrière moi.
00:57:38Ils m'ont pas lâchée.
00:57:40Il y a Loïc qui a été dans le même cas que moi.
00:57:44Carlota qui était dans des moments de doute au début aussi.
00:57:46Juliette qui n'a pas été sélectionnée.
00:57:50On s'est tous soutenus par rapport à ça.
00:57:52Le plus dur ça a été quand je me suis pété le genou.
00:57:54Le genou j'ai morflé un peu.
00:57:56J'ai mis longtemps à revenir à un niveau correct.
00:57:58Et je trouvais pas de solution en fait.
00:58:00Tout l'apprentissage du haut niveau
00:58:02que j'avais fait dans ma carrière
00:58:04c'était il y a quelque chose qui fonctionne pas
00:58:06on cherche une solution.
00:58:08Sauf que là il n'y a pas de 36 000 solutions.
00:58:10Tu dois passer par cases réduites,
00:58:12tu dois attendre, tu dois respecter les règles de ton corps.
00:58:14Et pour quelqu'un qui est pressé, qui est ambitieux
00:58:16à un moment donné ça bloque.
00:58:18Je savais que je pouvais pas me qualifier
00:58:20parce que je m'étais blessée pour les qualifications.
00:58:22Mais je pense que là
00:58:24avec le recul
00:58:26j'étais pas prête
00:58:28mentalement ni physiquement
00:58:30pour faire une aussi grosse compétition.
00:58:32On va tous à un moment donné
00:58:34dans notre vie avoir des hauts et des bas.
00:58:36Et c'est souvent dans les bas où on apprend beaucoup sur soi-même.
00:58:38Donc est-ce que j'ai eu le choix ?
00:58:40Non. Si je pouvais continuer à gagner
00:58:42j'aurais continué à gagner.
00:58:44Mais au final
00:58:46j'ai beaucoup plus appris
00:58:48dans les périodes où c'était compliqué
00:58:50où j'ai dû me dépasser en fait.
00:58:52Si avec des succès
00:58:54on serait un peu lassé, si avec des échecs
00:58:56on serait quand même vachement malheureux.
00:58:58Et puis pour que quelque chose ait de la saveur
00:59:00il faut que ce soit mis en comparaison avec quelque chose.
00:59:02Qu'est-ce que c'est réussir versus ne pas réussir ?
00:59:04Si vous avez toute votre vie
00:59:06que des médailles d'or, c'est génial, vous êtes un grand champion.
00:59:08Mais vous avez jamais vécu
00:59:10cette émotion
00:59:12qui est de vous remettre complètement en question
00:59:14parce que vous avez raté, parce que vous avez pas atteint
00:59:16votre objectif. Mais je trouve que
00:59:18ça fait partie de la beauté aussi du sport de niveau.
00:59:20C'est de ne pas forcément y arriver.
00:59:22C'est de se prendre cette porte
00:59:24dans la gueule, c'est d'être persuadé
00:59:26qu'on a tout fait et en fait non.
00:59:28Et on se rend compte qu'en fait il manquait ce petit truc
00:59:30et ben là on va le faire.
00:59:32Je pense plus trop à l'avenir, je pense au moment présent
00:59:34et j'essaye d'apprécier chaque moment.
00:59:36Miser un peu tout sur le talent
00:59:38et le talent c'est top
00:59:40ça peut t'amener loin mais le travail
00:59:42et la discipline c'est ce qui te fera
00:59:44ce qui te démarquera des autres.
00:59:46J'ai pas fait tout ça pour ça en fait.
00:59:48Pour abandonner maintenant
00:59:50je me suis dit ouais j'ai commencé jeune
00:59:52mais en fait j'ai fait tellement de sacrifices
00:59:54en fait c'est pas le moment d'abandonner
00:59:56c'est trop facile
00:59:58abandonner c'est trop facile.
01:00:00Je suis passée d'être une adolescente
01:00:02qui comprend pas grand chose et qui s'énerve vite
01:00:04à enfin avoir
01:00:06la paix intérieure
01:00:08je sais pas comment ça a du sens
01:00:10et du coup ça rend tout plus facile.
01:00:12Et c'est là qu'on voit qu'on forge quelque chose d'autre
01:00:14qu'on se
01:00:16comment dire
01:00:18qu'on devient plus fort.
01:00:46J'ai eu beaucoup de moments où je me disais
01:00:48mais là en fait ce que je suis en train de vivre
01:00:50c'est dingue
01:00:52et je me suis dit quand je vais monter
01:00:54sur cette scène je veux m'accomplir
01:00:56en tant que danseuse.
01:00:58Carlotta pour son dernier battle
01:01:00face à l'ultime championne
01:01:02allez Carlotta
01:01:04Et au final la scène des jeux
01:01:06je voulais plus la quitter
01:01:08j'ai tellement apprécié mon moment sur scène
01:01:10l'échange que j'ai eu
01:01:12avec le public
01:01:14toutes les questions
01:01:16qui en compétition d'habitude
01:01:18viennent me parasiter et me freiner
01:01:20sur cette scène
01:01:22j'ai vraiment apprécié
01:01:24l'échange que j'ai eu avec le public
01:01:26toutes les questions
01:01:28qui en compétition d'habitude
01:01:30viennent me parasiter et me freiner
01:01:32sur cette scène
01:01:34elles ont plus existé
01:02:024 secondes ! 4 secondes !
01:02:04Donne tout ! Donne tout !
01:02:06On pousse derrière toi Paris ! Regarde-la !
01:02:08Regarde-la ! Tu vas le faire !
01:02:10Fais-la sortir ! Fais-la sortir !
01:02:12Fais-la sortir !
01:02:14Ça va malheureusement pas le faire
01:02:16Je crois que c'est terminé
01:02:18Ça va pas le faire
01:02:32Ils ont perdu le demi-jeu
01:02:50Quand j'ai perdu en demi
01:02:52Tout s'est effondré
01:02:54Quand on domine
01:02:56une adversaire avec deux pénalités
01:02:58qui en reste plus qu'une pour être en finale
01:03:00à la maison, la descente, elle fait mal.
01:03:03Je peux même pas raconter les émotions que j'ai eues,
01:03:05mais j'étais tellement énervée que je m'en voulais tellement.
01:03:09C'est des sentiments qui sont très difficiles
01:03:10et qui mettent du temps à partir, peut-être qu'ils partiront jamais.
01:03:14T'as dû, dans la même journée, t'entraîner,
01:03:15te préparer pour une médaille d'or que tu n'as pas,
01:03:17tu perds un combat et tu sais que maintenant,
01:03:19le pire qui pourrait t'arriver, c'est de repartir sans aucune médaille.
01:03:22Donc tu dois te remobiliser, te réorganiser
01:03:24pour aller chercher une médaille de bronze,
01:03:26pour, au moins, ramener une médaille à ton pays,
01:03:28monter sur la boîte, comme on dit.
01:03:31Clarisse avec Vénémy, les bras croisés.
01:03:35Qui va devoir digérer cette terrible désillusion
01:03:39de cette demi-finale perdue ?
01:03:50On a pu assister ensemble à la finale de Clarisse
01:03:54et ce moment-là, il était important.
01:03:56On avait envie d'être là à ce rendez-vous final
01:03:59pour pouvoir justement la soutenir jusqu'au bout.
01:04:02Et on était à fond.
01:04:03Moi, je connaissais pas grand-chose au judo,
01:04:05mais je suis devenu...
01:04:07J'étais à fond, quoi. J'ai adoré.
01:04:09Et puis encore plus quand c'est une personne que tu connais
01:04:11et que t'as envie de soutenir et que t'as envie qu'elle réussisse.
01:04:13Avec Tiffany, on sautait, on se levait, on se tenait.
01:04:16C'était... C'était ouf. C'était incroyable.
01:04:20Christian qui n'est pas n'importe qui.
01:04:22Il n'y a pas de grand titre sur le circuit.
01:04:26Et ben voilà !
01:04:27Et son entraîneur qui lui dit, ben voilà, c'est fait !
01:04:32Elle a une inception, quand même.
01:04:34Mais c'est une médaille !
01:04:35Mais c'est une belle médaille de bronze !
01:04:38Ben, je vois...
01:04:40Je la vois, cette médaille de bronze.
01:04:41On l'a vue. Moi, je l'ai vue. J'étais là-bas.
01:04:44C'est terrible quand t'es une des plus grandes championnes,
01:04:47voire la plus grande championne de ta discipline.
01:04:50La seule chose pour laquelle tu t'entraînais dur,
01:04:52c'est pour aller rechercher ce que t'avais eu par le passé.
01:04:56C'est cette médaille d'or, c'est le Graal.
01:04:59Et là, à la seconde où elle fait ce hippon
01:05:03et donc qu'elle obtient cette médaille de bronze,
01:05:05en fait, ça lui renvoie le fait que c'est du bronze,
01:05:07que c'est pas de l'or.
01:05:08C'est-à-dire qu'elle n'est pas heureuse,
01:05:11alors qu'il y a des gens qui tueraient
01:05:12pour avoir une médaille de bronze au jeu.
01:05:14Mais quand vous êtes une grande championne
01:05:15et que vous vous êtes entraînés,
01:05:16que vous avez fait énormément de sacrifices
01:05:18pour ce but-là, qui est la médaille d'or,
01:05:20ben, en fait, vous êtes inconsolables.
01:05:22Ce moment-là, il est assez intense.
01:05:23J'ai des larmes aux yeux en revenant à ça.
01:05:26Et en fait, t'as juste envie d'être heureuse pour elle
01:05:32parce que tu comprends les efforts qu'il y a derrière,
01:05:34tu comprends le parcours.
01:05:35Et c'est des choses, en tant qu'athlète,
01:05:38qu'on ressent, qu'on partage.
01:05:39Est-ce que finalement, c'est pas juste nos enfants
01:05:41qui peuvent nous consoler dans ce moment-là ?
01:05:43Moi, je crois que oui.
01:05:44Je crois que c'est ce qu'il y a de plus fort.
01:05:46Ça, c'est la plus belle image de la journée.
01:05:48Regardez sa petite fille.
01:05:51Et d'un côté, c'est comme ça qu'elle a tenu aussi
01:05:53toute cette Olympiade.
01:05:54C'est pour Athéna, parce qu'elle n'en pouvait plus.
01:05:56Elle voulait faire un break.
01:05:58Elle voulait un enfant.
01:05:59Elle voulait devenir mère.
01:06:00C'est ce qu'elle est devenue.
01:06:01Et elle a repris parce que sa fille lui donnait la force
01:06:03de reprendre.
01:06:04Et justement, oui, c'est pas l'or,
01:06:06mais ça sera la médaille de bronze pour Athéna.
01:06:16C'est ça ?
01:06:18Allez.
01:06:21Qui ?
01:06:24Allez, on part en trottinant, tout le tapis.
01:06:26Allez, c'est parti.
01:06:28En trottinant.
01:06:30Maintenant, vous allez prendre votre partenaire
01:06:32sur votre dos et vous traverser.
01:06:34OK.
01:06:36Jusqu'à la moitié.
01:06:37Allez, vous faites des pas chassés à la moitié.
01:06:39Allez, clavière, terre sur dos.
01:06:40Au début, ça me plaisait de me dire
01:06:43que je suis le meilleur, un truc.
01:06:44Et puis, petit à petit, je pense qu'à un moment donné,
01:06:47je me suis aussi un peu prouvé
01:06:48que j'avais réussi à faire ce que je voulais faire.
01:06:50Dans ma carrière, j'ai eu la chance d'avoir à un moment donné
01:06:53un état de grâce où j'étais au niveau mondial.
01:06:56J'étais dans le top, j'étais dans l'île du judo.
01:06:58Et c'était mon rêve de gamin.
01:07:00Au final, c'est ça qui est important.
01:07:01Je me suis réalisé dans le judo.
01:07:03Mais je pense que c'est pas la seule réalisation d'une vie.
01:07:05Il y a d'autres vies après le sport.
01:07:07Donc, je le prends comme ça, voilà.
01:07:09Une fois que c'est terminé, voilà, j'ai tout donné.
01:07:10Je me suis battu.
01:07:12Je me suis battu.
01:07:13Et là, mon projet, moi, c'est de former des jeunes.
01:07:15Regardez tous.
01:07:16Quand vous faites sauter,
01:07:17si vous voulez soulever facilement,
01:07:19vous pouvez venir là.
01:07:20Essayez une ou deux fois, tranquillement, sur place.
01:07:23Pas besoin d'aller sur la ligne.
01:07:24Donc, ton objectif, c'est quoi, pour demain ?
01:07:27Ah ben, j'aimerais avoir une médaille
01:07:29aux Jeux Paralympiques de Milan-Cortina.
01:07:32Ça, c'est mon objectif.
01:07:33Mon objectif, c'est gagner une médaille olympique.
01:07:35C'est ça, c'est sûr. C'est ce qui me manque.
01:07:37Et c'est pourquoi je me lève le matin,
01:07:39je me lève le matin, je me lève le matin,
01:07:40je me lève le matin, je me lève le matin,
01:07:42et c'est pourquoi je me lève le matin.
01:07:43J'ai envie de y être, là.
01:07:45C'est vrai, franchement.
01:07:47Il faut que j'y aille, quoi.
01:07:48Je suis impatient, même de ce moment-là,
01:07:49j'en suis impatient.
01:07:51Parce que j'ai hâte d'être prêt,
01:07:52j'ai hâte d'avoir tout construit
01:07:53pour être prêt à demain, quoi.
01:07:55Si je l'ai pas, ben, j'en ferai une en 2030.
01:08:00Ce qui fait que je vais réussir à...
01:08:03enfin, rebondir et partir et vivre avec ça,
01:08:06c'est que déjà, c'est pas la même saveur
01:08:08que la médaille que j'ai eue à Rio.
01:08:09À Rio, cette médaille, je ne la regarde même pas.
01:08:11Enfin, j'ai rien aimé.
01:08:13Encore, là, les Jeux de Paris,
01:08:15j'ai aimé l'ambiance, j'ai tout donné.
01:08:18Voilà, j'ai vécu les Jeux.
01:08:20Or qu'à Rio, j'étais, au final, tellement stressée
01:08:22que ma compétition, je ne l'ai même pas appréciée
01:08:24du début jusqu'à la fin,
01:08:25alors que j'ai une médaille d'argent.
01:08:27Donc oui, je préfère ma médaille de bronze.
01:08:29Mais là, de revenir après une grossesse,
01:08:31et moi, j'ai vraiment tout mon parcours en tête
01:08:34et je connais les difficultés.
01:08:37J'ai eu des moments très difficiles,
01:08:38j'ai eu des moments où j'ai douté,
01:08:40il y a eu des moments où je me suis dit,
01:08:41wow, OK, je pense que j'ai voulu faire ce challenge,
01:08:43mais il est un peu trop haut,
01:08:45il est au-delà de ce que je veux faire,
01:08:47il est au-delà de mes espérances.
01:08:49Et finalement, la finalité est que j'ai quand même
01:08:52deux médailles olympiques.
01:08:58Franchement, quand je les revois,
01:09:00et c'est vrai qu'au quotidien,
01:09:02je les laisse au fin fond de mon armoire à médailles
01:09:05et je ne les touche pas.
01:09:06Même depuis les Jeux, je ne les ai pas beaucoup ressorties.
01:09:09Et quand je les revois,
01:09:10ben ouais, j'y vois de la fierté, franchement,
01:09:12je me dis que...
01:09:15c'est pas donné à tout le monde.
01:09:16Quand je montre les médailles Athéna,
01:09:18la couleur, elle s'en fiche.
01:09:19Et toujours, c'est wow,
01:09:21dans ses yeux, quand je vois la lumière,
01:09:23wow, maman a gagné la médaille pour moi !
01:09:26Ben, qu'est-ce que je peux dire à ça ?
01:09:28Moi, je suis fière.
01:09:30Je suis fière.
01:09:32Aujourd'hui, je me dis, en danse,
01:09:34j'ai plein de choses à faire, à explorer.
01:09:36Donc, par où je commence, où je vais ?
01:09:38Et là, c'est le moment d'aller se poser
01:09:40et de voir qu'est-ce qui me donne envie,
01:09:42qu'est-ce qui me parle,
01:09:43qu'est-ce que j'ai envie de transmettre.
01:09:45Et après ces Jeux,
01:09:46quand je pensais avoir beaucoup appris sur moi,
01:09:48je me rends compte qu'il m'en manque encore.
01:09:50Et c'est ces choses-là que je vais devoir aller chercher,
01:09:54justement, pour préparer l'après.
01:09:57Hello, hello !
01:09:58Ça va ?
01:10:04Je suis trop contente de revoir tout le monde.
01:10:06Dans des sports,
01:10:07les disciplines, on n'est souvent qu'entre nous,
01:10:09et puis un peu coupés des autres.
01:10:11Ça nous fait un bien fou de faire partie d'une équipe,
01:10:14de faire partie même d'une sorte de famille.
01:10:18Je suis très contente de pouvoir faire partie
01:10:21d'une équipe,
01:10:22de faire partie même d'une sorte de famille.
01:10:25Je vois passer de la journée
01:10:26pendant les Jeux olympiques à Paris
01:10:28avec Antoine et Oscar,
01:10:30juste à refaire le monde.
01:10:31Et puis, quand Clarisse est devenue maman,
01:10:33j'étais déjà papa,
01:10:34donc le partage avec ça,
01:10:36puis Tiffaine, de voir son rêve,
01:10:37son rêve de Jeux et la place qu'elle a,
01:10:40et puis Carlotta, que je suis sur les ados,
01:10:42parce qu'elle fait un sport que j'adore,
01:10:44que je faisais,
01:10:45que j'adorais pratiquer quand j'étais ados,
01:10:47à savoir le break.
01:10:49Tout ça, ce sont des moments de vie,
01:10:50c'est ce qui me plaît le plus.
01:10:52Juste être là pour applaudir un copain
01:10:54ou une copine qui a une médaille,
01:10:55c'est génial, mais c'est surtout
01:10:57quand on partage l'intime.
01:10:59C'est là où les relations humaines
01:11:00ont vraiment de la valeur.
01:11:02Pour que je vous dise dès aujourd'hui
01:11:04que c'est une certitude que je prendrai
01:11:06mon avion avec la team,
01:11:07j'irai encourager Antoine et Oscar
01:11:09à Milan-Cortina, parce que j'ai envie.
01:11:11De la même manière qu'ils étaient là
01:11:13pendant les Jeux olympiques et Paralympiques,
01:11:16j'ai envie de partager ça avec eux.
01:11:17C'est pas grand-chose,
01:11:19mais je vais être dans les tribunes
01:11:21et je vais me déplacer là-bas
01:11:22et j'irai les voir.
01:11:23Donc là, t'as trois médailles d'or.
01:11:26Oui.
01:11:27Et combien tu t'en as ?
01:11:29Une et une argent.
01:11:30Une argent.
01:11:31Quand t'es bien dans la tête et dans ta vie,
01:11:34rien ne peut t'atteindre.
01:11:35C'est toi qui décides.
01:11:36J'ai appris que je pouvais décider
01:11:38moi-même de mon avenir.
01:11:44Comment on fait, à ton avis,
01:11:46pour être prêts pour l'Yvan ?
01:11:47Wow.
01:11:48C'est profond, cette question.
01:11:51Comment on fait ?
01:11:52Je sais pas.
01:11:54Comment on fait ?
01:11:55T'as une réponse ?
01:11:57C'est une question encore que je me pose.
01:11:59C'est quoi, être prêts pour demain ?
01:12:03C'est surtout de se soucier d'aujourd'hui.
01:12:05J'ai beaucoup passé de temps dans ma vie
01:12:07à planifier l'après,
01:12:09le lendemain, le match d'après,
01:12:10à anticiper le fait qu'il faut récupérer
01:12:13pour la finale,
01:12:14puis pour le tournoi de la semaine prochaine,
01:12:16puis comment on prépare l'après-carrière.
01:12:19Et en fait,
01:12:20c'est important.
01:12:21On ne peut pas vivre au jour le jour,
01:12:23que d'amour et d'eau fraîche,
01:12:24mais on passe à côté de ce qui est
01:12:26de l'ordre du palpable.
01:12:28C'est ce qu'on vit en ce moment.
01:12:29Je me réveille le matin,
01:12:31qu'est-ce que je vais faire aujourd'hui
01:12:33pour kiffer ma vie ?

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