Le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, a milité pour la légalisation du cannabis. "Cela va faire 100 ans que la répression ne marche pas et qu'il y a de plus en plus de consommateurs", a-t-il fait valoir.
Selon l'OMS, quelque 27 millions de personnes dans le monde sont dépendantes de la drogue et plus de 400.000 en meurent chaque année. Pourtant, les pays membres de l'ONU ont adopté mardi de nouvelles recommandations pour lutter contre la drogue qui mettent davantage l'accent sur la prévention et le traitement plutôt que la répression à tout prix. Alors même qu'en 1998, le slogan de la première session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU sur cette question était "Un monde sans drogue".
Force est de constater, et ce malgré 883 milliards d'euros dépensés chaque année dans le monde pour lutter contre la drogue, les Etats n'y sont pas arrivés. Ce qui fait dire ce mercredi sur RMC au professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, que "la répression ne marche pas". "Pour que cela marche, il faut prendre de mesures efficaces", préconise-t-il avant de rappeler que "la guerre contre la drogue a été déclarée, en France, en juillet 1916. Cela va donc faire 100 ans que cela ne marche pas et qu'il y a de plus en plus de consommateurs et que les politiques sont les mains dans les poches".
"Les Français ne savent pas ce que légaliser veut dire"
"Il y a donc un moment où il faut changer de politique", juge donc le Pr Dautzenberg. Il estime aussi que "les responsables politiques ont beaucoup de mal à se mettre au niveau de la jeunesse. Par exemple, un sondage montre que 83% des jeunes français voudraient que, sur le cannabis, on adopte une loi voisine de celle du tabac et de l'alcool. Donc si les hommes politiques étaient à l'écoute du peuple français, ils changeraient. Il faudrait un débat dépassionné".
Pourtant selon un sondage Elabe pour Atlantico publié vendredi, près de six Français sur dix (59%) se disent opposés à une légalisation du cannabis. Pour le pneumologue, qui a préfacé le livre "La brimade des stups" (édition Slatkine & Cie) du journaliste anglais Johann Hari, "les Français ne savent pas ce que légaliser le cannabis veut dire". Et de s'expliquer: "Certains pensent que cela veut dire en faire la promotion. La réalité, c'est que quand on légalise une substance, on diminue la consommation".
"Plus il y a de répression, plus le marché est bon"
Il en prend pour preuve le Portugal, "où il y a une dépénalisation complète des drogues". "Pour autant, les gens, comme il n'y a pas de publicité, ne vont pas se droguer au Portugal", souligne le Pr Dautzenberg. "Dans le livre de Johann Hari, il est montré par la répétition des exemples que plus il y a de répression, plus le marché est bon. Le rêve du dealer est donc une politique à la française", estime-t-il encore. Mais pour certains, un autre moyen de lutter contre la consommation de cannabis serait de lutter plus efficacement contre le trafic.
"Il y a 100 ans que l'on dit cela et cela fait 100 ans qu'on n'y arrive pas, martèle-t-il. Donc quand cela fait 100 ans qu'on le dit et que cela ne fonctionne pas, quand la moitié des jeunes sortent du lycée en ayant déjà consommé du cannabis, il faut changer le logiciel. Le cannabis est un mauvais produit mais comme le sont aussi l'alcool et le tabac. On peut donc faire de la santé publique sans répression. Les gens ne demandent pas à avoir du cannabis à tous les coins de rue".
Selon l'OMS, quelque 27 millions de personnes dans le monde sont dépendantes de la drogue et plus de 400.000 en meurent chaque année. Pourtant, les pays membres de l'ONU ont adopté mardi de nouvelles recommandations pour lutter contre la drogue qui mettent davantage l'accent sur la prévention et le traitement plutôt que la répression à tout prix. Alors même qu'en 1998, le slogan de la première session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU sur cette question était "Un monde sans drogue".
Force est de constater, et ce malgré 883 milliards d'euros dépensés chaque année dans le monde pour lutter contre la drogue, les Etats n'y sont pas arrivés. Ce qui fait dire ce mercredi sur RMC au professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, que "la répression ne marche pas". "Pour que cela marche, il faut prendre de mesures efficaces", préconise-t-il avant de rappeler que "la guerre contre la drogue a été déclarée, en France, en juillet 1916. Cela va donc faire 100 ans que cela ne marche pas et qu'il y a de plus en plus de consommateurs et que les politiques sont les mains dans les poches".
"Les Français ne savent pas ce que légaliser veut dire"
"Il y a donc un moment où il faut changer de politique", juge donc le Pr Dautzenberg. Il estime aussi que "les responsables politiques ont beaucoup de mal à se mettre au niveau de la jeunesse. Par exemple, un sondage montre que 83% des jeunes français voudraient que, sur le cannabis, on adopte une loi voisine de celle du tabac et de l'alcool. Donc si les hommes politiques étaient à l'écoute du peuple français, ils changeraient. Il faudrait un débat dépassionné".
Pourtant selon un sondage Elabe pour Atlantico publié vendredi, près de six Français sur dix (59%) se disent opposés à une légalisation du cannabis. Pour le pneumologue, qui a préfacé le livre "La brimade des stups" (édition Slatkine & Cie) du journaliste anglais Johann Hari, "les Français ne savent pas ce que légaliser le cannabis veut dire". Et de s'expliquer: "Certains pensent que cela veut dire en faire la promotion. La réalité, c'est que quand on légalise une substance, on diminue la consommation".
"Plus il y a de répression, plus le marché est bon"
Il en prend pour preuve le Portugal, "où il y a une dépénalisation complète des drogues". "Pour autant, les gens, comme il n'y a pas de publicité, ne vont pas se droguer au Portugal", souligne le Pr Dautzenberg. "Dans le livre de Johann Hari, il est montré par la répétition des exemples que plus il y a de répression, plus le marché est bon. Le rêve du dealer est donc une politique à la française", estime-t-il encore. Mais pour certains, un autre moyen de lutter contre la consommation de cannabis serait de lutter plus efficacement contre le trafic.
"Il y a 100 ans que l'on dit cela et cela fait 100 ans qu'on n'y arrive pas, martèle-t-il. Donc quand cela fait 100 ans qu'on le dit et que cela ne fonctionne pas, quand la moitié des jeunes sortent du lycée en ayant déjà consommé du cannabis, il faut changer le logiciel. Le cannabis est un mauvais produit mais comme le sont aussi l'alcool et le tabac. On peut donc faire de la santé publique sans répression. Les gens ne demandent pas à avoir du cannabis à tous les coins de rue".
Category
📺
TV