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Dany Sandron Professeur d’Histoire de l’art du Moyen Âge, Université Paris-Sorbonnejeudi 10 novembre 2016 [18h30 - 20h30]

Malgré un espace resserré se prêtant mal à la circulation et aux rassemblements de masse, le Paris de la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles), avec l’appui du pouvoir royal et de l’Église, s’imposa comme capitale politique et intellectuelle en devenant la ville la plus peuplée d’Europe occidentale.
La rareté des espaces dégagés, toujours exigus, qui nous semble une lourde contrainte doit être mise en perspective dans une société qui privilégie l’espace sacré sur l’espace profane en ouvrant à toutes sortes d’activités ses vastes églises.

Une vision diachronique sur le long Moyen Âge doit montrer comme une active politique édilitaire accompagna le lent glissement du centre de gravité de la ville depuis la rive gauche de la fin de l’Antiquité jusqu’à la rive droite en passant par l’île de la Cité. Tout en conservant la trame viaire héritée de la Lutèce gallo-romaine, en lien avec les points de franchissement de la Seine, la ville médiévale connut un développement différencié, rythmé par les enceintes successives qui la protégeaient et en assuraient le contrôle par les autorités.
Si l’administration royale veilla à empêcher le pouvoir municipal de s’émanciper à la différence d’autres métropoles comme Cologne, Florence ou Londres, les Parisiens furent associés étroitement aux grands événements politiques et religieux qui scandent l’histoire de la ville capitale du royaume. Cette accessibilité des lieux de pouvoir plus large que de nos jours et la participation commune aux nombreuses manifestations populaires des processions donnent de la ville médiévale une image particulièrement contrastée.

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