Maroussia Gentet joue avec l'Orchestre philharmonique de radio France dirigé par Mikko Franck le Concerto pour piano et orchestre en do dièse mineur de Francis Poulenc. Extrait du concert donné le 9 octobre 2019 à l'auditorium de la Maison de la radio.
En 1948, lors d’une tournée aux États-Unis, Poulenc reçut de l’Orchestre symphonique de Boston, dont le directeur musical était le Français Charles Munch, la commande d’un Concerto pour piano qu’il créera lui-même au clavier deux ans plus tard. Sa correspondance de 1949 offre de précieux indices sur l’avancée de ses travaux et sur ses interrogations. Elle nous permet de savourer également la verve et l’humour du musicien, que l’on retrouve dans le bondissant final (« Rondeau à la française »), citant la chanson américaine de 1851 Old Folks at Home de Stephen Foster.
Il écrit à Marie-Blanche de Polignac : « Je viens de terminer le premier temps (sic) de mon concerto pour Boston. Je ne suis pas mécontent. C’est très strict comme forme mais pas embêtant : du Poupoule [surnom que ses amis donnaient à Poulenc] de 50 ans. » À Milhaud : « J’ai avancé mon Concerto pour Boston (premier temps fini, second tout esquissé). Cette œuvre me remplit d’angoisse car un four serait peu heureux pour commencer ma seconde tournée », puis : « Je l’ai beaucoup soigné, car c’est une grave partie pour moi. » À Pierre Bernac : « Le Concerto avance. Vraiment je crois cela bien. Pourvu que je réussisse le Final. L’orchestration est très bonne, en tout cas. ». À Irène Aïtoff : « Voici le rêve que j’ai fait il y a deux nuits. Je venais de jouer le premier temps de mon concerto à Boston. Une vingtaine de dames américaines ne peuvent s’empêcher de hurler d’admiration. Après l’andante on en emporte sur des civières, une centaine évanouies de volupté. Après le final, tout le reste des femmes hurlent : " À bas Poulenc ! On ne se fout pas du public ainsi. Ce Rondeau à la française c’est bien les bordels de Paris. " Aucun homme n’assistant au concert, impossible de défendre nos Chabanais [nom d’une célèbre maison close parisienne fermée en 1946]. Voyez dans quel état me met mon rondeau. »
En 1948, lors d’une tournée aux États-Unis, Poulenc reçut de l’Orchestre symphonique de Boston, dont le directeur musical était le Français Charles Munch, la commande d’un Concerto pour piano qu’il créera lui-même au clavier deux ans plus tard. Sa correspondance de 1949 offre de précieux indices sur l’avancée de ses travaux et sur ses interrogations. Elle nous permet de savourer également la verve et l’humour du musicien, que l’on retrouve dans le bondissant final (« Rondeau à la française »), citant la chanson américaine de 1851 Old Folks at Home de Stephen Foster.
Il écrit à Marie-Blanche de Polignac : « Je viens de terminer le premier temps (sic) de mon concerto pour Boston. Je ne suis pas mécontent. C’est très strict comme forme mais pas embêtant : du Poupoule [surnom que ses amis donnaient à Poulenc] de 50 ans. » À Milhaud : « J’ai avancé mon Concerto pour Boston (premier temps fini, second tout esquissé). Cette œuvre me remplit d’angoisse car un four serait peu heureux pour commencer ma seconde tournée », puis : « Je l’ai beaucoup soigné, car c’est une grave partie pour moi. » À Pierre Bernac : « Le Concerto avance. Vraiment je crois cela bien. Pourvu que je réussisse le Final. L’orchestration est très bonne, en tout cas. ». À Irène Aïtoff : « Voici le rêve que j’ai fait il y a deux nuits. Je venais de jouer le premier temps de mon concerto à Boston. Une vingtaine de dames américaines ne peuvent s’empêcher de hurler d’admiration. Après l’andante on en emporte sur des civières, une centaine évanouies de volupté. Après le final, tout le reste des femmes hurlent : " À bas Poulenc ! On ne se fout pas du public ainsi. Ce Rondeau à la française c’est bien les bordels de Paris. " Aucun homme n’assistant au concert, impossible de défendre nos Chabanais [nom d’une célèbre maison close parisienne fermée en 1946]. Voyez dans quel état me met mon rondeau. »
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