• il y a 4 ans
Certains diront qu'il n'est pas français, mais polonais. D'autres affirmeront le contraire. Chacun aura tort et raison à la fois : Chopin, naturalisé français au milieu de sa courte vie, mais polonais jusqu'au hampes de ses dernières notes écrites et jouées. Chopin aura composé une quantité impressionnante d'oeuvres avant d'être emporté trop jeune (39 ans) par la maladie (une complication de la tuberculose).

Il a longtemps été comparé à Franz Liszt, même si les deux styles et mentalités sont diamétralement opposées. Liszt, technicien et redoutable harmoniste, grande Star des cours de l'époque, il impressionnait par sa puissance brute au piano et son charisme légendaire. Là où Chopin, intimiste, discret et timide, fuyait les concerts à donner, préférant vivre son romantisme dans la réclusion à l'écart du monde. Il aurait d'ailleurs dit à Liszt, en faisant allusion à sa technique d'accords plaqués à vive allure et sonorités assourdissantes : "La foule m’intimide ; je me sens asphyxié par ces haleines précipitées, paralysé par ces regards curieux, muet devant ces visages étrangers. Mais toi, tu y es destiné, car quand tu ne gagnes pas ton public, tu as de quoi l’assommer".

Si Chopin n'aimait pas beaucoup les musiques des autres compositeurs, c'est avant tout qu'elles manquaient selon lui de lyrisme et d'audace. Grand successeur de la délicatesse mélodique de Mozart, il a écrit de nombreux nocturnes très connus, et un qui l'est moins. J'ai forcément porté mon choix sur ces pages, simples dans l'accompagnement régulier de la main gauche, mais si subtiles dans la mélodie à mettre en avant par une main droite libre proche de l'atemporel. Une parfaite illustration de son conseil de professeur de piano à ses élèves : « Que votre main gauche soit votre maître de chapelle, tandis que votre main droite jouera ad libitum »

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