Les dates de l’élection présidentielle sont désormais connues : les premier et deuxième tours se tiendront respectivement les 10 et 24 avril, donc en pleines vacances scolaires. Cela représente-t-il un risque pour la participation ? « C’est un choix un peu curieux », estime Jean-Louis Bourlanges, qui « ne croit pas que les problèmes techniques soient les véritables causes de l’abstention, qui ont des racines très profondes ». Il ajoute que « cela ne jouera pas du tout dans les mêmes proportions à l’élection présidentielle, qui est une élection à très fort enjeu, mieux identifié par les Français, avec de fortes personnalités. »
La MoDem prône depuis longtemps la proportionnelle aux élections législatives. Or aux régionales, elle n’a pas aidé la participation. « Il ne faut pas attendre de proportionnelle plus qu’elle ne donne, tempère le député MoDem des Hauts-de-Seine. Aux régionales, ce n’est pas une proportionnelle intégrale, loin de là. C’est justement un modèle très équilibré, comme pour les élections municipales, où toutes les grandes forces sont représentées avec une majorité réelle. Et c’est dans cette direction qu’il faut aller pour les élections législatives. »
Il ajoute que « la proportionnelle est importante car elle redonne du pouvoir au Parlement. Or, aujourd’hui, les Français considèrent qu’il ne sert pas à grand-chose. Et ils n’ont pas tort. » Par ailleurs, Jean-Louis Bourlanges interroge la représentativité, et donc la légitimité du système : « Aux dernières élections, la majorité représente à peu près 10%-15% des suffrages exprimés, c’est-à-dire 5% du corps électoral. Peut-on raisonnablement gouverner un pays et faire de grandes réformes avec une majorité de 300 députés qui représentent en réalité 5% à 6% des électeurs ? »
Toujours au sujet de la proportionnelle, notre invité explique la grande prudence d’Emmanuel Macron par deux raisons : « Une bonne, d’abord, c’est qu’il a du mal à faire passer cette idée auprès de sa majorité car une majorité est toujours hypnotisée par le système qui l’a faite élire. Une mauvaise, ensuite, c’est que moins le Parlement a de pouvoir, mieux le Président se porte. Il ne veut pas voir son pouvoir dépendre davantage de négociations parlementaires. »
Les résultats du premier tour des élections régionales ont fragilisé les rangs de la majorité et le gouvernement. Ce mercredi, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti se sont disputés à propos du soutien que le ministre de l’Intérieur a apporté à Xavier Bertrand, chef de file de la droite dans les Hauts-de-France pour le second tour. Un événement que relativise aussitôt Jean-Louis Bourlanges : « Il est tout à fait normal que Darmanin félicite Bertrand. Ce n’est pas du tout important. Ce qui l’est, en revanche, c’est de voir comment la majorité va se réorganiser à l’avenir, poursuit notre invité. Car contrairement à mon analyse, la majorité s’est faite étriller. Et cela impose une vraie réflexion pour la présidentielle : quelle sera la majorité de demain ? »
Le Conseil d’Etat a rendu, mardi, sa décision après avoir été saisi en référé par six organisations syndicales. Elles demandaient la suspension du décret du 30 mars 2021 réformant l’assurance-chômage. La mesure phare de la réforme, le nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence, a été suspendue. Et cela étonne Jean-Louis Bourlanges, « extrêmement inquiet » par cette décision : « il y a une filière politique, légitimée par des élections, et c’est à eux de prendre leurs responsabilités. Décider du moment opportun pour entreprendre une réforme est une question politique, qui n’appartient pas au juge », conclut-il.
La MoDem prône depuis longtemps la proportionnelle aux élections législatives. Or aux régionales, elle n’a pas aidé la participation. « Il ne faut pas attendre de proportionnelle plus qu’elle ne donne, tempère le député MoDem des Hauts-de-Seine. Aux régionales, ce n’est pas une proportionnelle intégrale, loin de là. C’est justement un modèle très équilibré, comme pour les élections municipales, où toutes les grandes forces sont représentées avec une majorité réelle. Et c’est dans cette direction qu’il faut aller pour les élections législatives. »
Il ajoute que « la proportionnelle est importante car elle redonne du pouvoir au Parlement. Or, aujourd’hui, les Français considèrent qu’il ne sert pas à grand-chose. Et ils n’ont pas tort. » Par ailleurs, Jean-Louis Bourlanges interroge la représentativité, et donc la légitimité du système : « Aux dernières élections, la majorité représente à peu près 10%-15% des suffrages exprimés, c’est-à-dire 5% du corps électoral. Peut-on raisonnablement gouverner un pays et faire de grandes réformes avec une majorité de 300 députés qui représentent en réalité 5% à 6% des électeurs ? »
Toujours au sujet de la proportionnelle, notre invité explique la grande prudence d’Emmanuel Macron par deux raisons : « Une bonne, d’abord, c’est qu’il a du mal à faire passer cette idée auprès de sa majorité car une majorité est toujours hypnotisée par le système qui l’a faite élire. Une mauvaise, ensuite, c’est que moins le Parlement a de pouvoir, mieux le Président se porte. Il ne veut pas voir son pouvoir dépendre davantage de négociations parlementaires. »
Les résultats du premier tour des élections régionales ont fragilisé les rangs de la majorité et le gouvernement. Ce mercredi, Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti se sont disputés à propos du soutien que le ministre de l’Intérieur a apporté à Xavier Bertrand, chef de file de la droite dans les Hauts-de-France pour le second tour. Un événement que relativise aussitôt Jean-Louis Bourlanges : « Il est tout à fait normal que Darmanin félicite Bertrand. Ce n’est pas du tout important. Ce qui l’est, en revanche, c’est de voir comment la majorité va se réorganiser à l’avenir, poursuit notre invité. Car contrairement à mon analyse, la majorité s’est faite étriller. Et cela impose une vraie réflexion pour la présidentielle : quelle sera la majorité de demain ? »
Le Conseil d’Etat a rendu, mardi, sa décision après avoir été saisi en référé par six organisations syndicales. Elles demandaient la suspension du décret du 30 mars 2021 réformant l’assurance-chômage. La mesure phare de la réforme, le nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence, a été suspendue. Et cela étonne Jean-Louis Bourlanges, « extrêmement inquiet » par cette décision : « il y a une filière politique, légitimée par des élections, et c’est à eux de prendre leurs responsabilités. Décider du moment opportun pour entreprendre une réforme est une question politique, qui n’appartient pas au juge », conclut-il.
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