• il y a 3 ans
Salariés, chômeurs, étudiants manifestaient mardi dans toute la France pour exiger des « réponses urgentes », notamment sur la question des salaires, et pour remettre les questions sociales au cœur du débat, à un peu plus de six mois de la présidentielle. 

A Paris, plusieurs milliers de personnes, sous forte présence policière, se sont élancées peu après 14H00 de la place de la République vers Opéra. «Jeunes actifs, chômeurs et retraités, c'est tous ensemble qu'il faut lutter. Jeunes actifs, chômeurs et retraités, c'est tous ensemble qu'on va gagner », clamaient les manifestants.

« On ne va pas attendre le lendemain de l'élection présidentielle, en avril, pour augmenter les salaires », a résumé avant le départ le leader de la CGT, Philippe Martinez. « ll y a besoin d’une réponse urgente sur ce problème des salaires », a-t-il insisté, soulignant au passage d’autres urgences à prendre en compte : le sort des 2ème ligne et les questions d’emploi. « Quand les 2ème ligne seront-ils augmentés ? Quand arrêtera-t-on de supprimer des emplois alors que les grandes entreprises font des bénéfices record ? » a-t-il martelé, rappelant que la CGT réclame une hausse de  20% du Smic.

Aurélie Trouvé d’ATTAC espère elle aussi voir la question du SMIC prendre une place “centrale dans la campagne présidentielle, car avec l’explosion des factures d’électricité, d’essence et d’énergie, c’est encore une fois les plus précaires qui sont les plus touchés, car ces postes représentent une grosse part de leurs revenus”, a-t-elle rappelé. « Aujourd’hui, on ne propose rien aux plus précaires. On laisse le SMIC où il est », accuse la porte-parole d’Attac. Or, « on sait très bien qu’avec 1250 nets, on n’a pas une vie décente ». Une situation « scandaleuse » pour Aurélie Trouvé, d’autant plus que « de l’argent, il y en a ! Et beaucoup ! Regardez les Pandora Papers. L’argent se trouve dans les poches des plus riches, mais nous avons des gouvernements qui se refusent à les taxer » tacle la porte-parole d’ATTAC, qui accuse le gouvernement de faire payer le prix de la crise aux plus précaires. 

La question des salaires est également, pour Eve Laborie, professeure de lettre, « un problème majeur, car nous subissons depuis des années la baisse du point d’indice ». C’est pourquoi les professeurs revendiquent une « revalorisation salariale importante afin de compenser une perte de niveau de vie qui est conséquente, notamment pour les familles monoparentales, et qui fait monter la grogne », détaille la manifestante. 

Karine, cheffe d’un service logistique dans une structure handicap de la fondation Partage et Vie, regrette, elle, de ne pas pouvoir bénéficier de la prime Ségur. « Notre établissement, comme tous les établissements handicap, ne touchera pas l’augmentation Ségur ». Pourtant, déplore Karine, « nous avons été très touchés par le Covid, en tant que secteur médico-social. On a tous travaillé, on ne s’est pas confinés, on a donné beaucoup de notre personne et de nos forces ».

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