• il y a 2 ans
Alors que les Etats-Unis interdisent toute importation de pétrole et de gaz russe, l’Europe s’apprête elle aussi à réduire drastiquement ses importations d’ici 2023. Mais quelles sont les alternatives pour la France et pour l’Europe aux hydrocarbures russes ? « Les alternatives sont de trois ordres, répond Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. La première, c’est de baisser notre consommation d’énergie, faire preuve de sobriété. Et ça tombe assez bien puisque nous sommes en train de travailler à la décarbonation de notre économie (…) Il faut aussi trouver des fournitures alternatives sur les marchés (…) Et notre troisième ressource, c’est nos stocks stratégiques. La France, depuis 2018, a mis en place des stocks stratégiques de gaz naturel qui sont aujourd’hui remplis. »

La France a des liens naturels avec l’Algérie, énorme producteur de gaz. Trois pipelines relient en effet l’Algérie au continent européen. Est-ce une solution tout en sachant que le pays est un partenaire assez stratégique de la Russie ? « C’est une solution mais ce n’est pas la seule, analyse Agnès Pannier-Runacher. Il y a plusieurs solutions du côté des producteurs. Il y a des producteurs européens, notamment la Norvège, mais aussi des producteurs au Moyen-Orient et au Maghreb. Et il y a aussi le gaz naturel liquéfié où là la question est moins la quantité disponible que la capacité à avoir les infrastructures pour traiter la récupération de ce gaz naturel liquéfié pour le transformer en gaz naturel. Les équipes du gouvernement travaillent donc pour voir comment augmenter nos capacités d’accueil de gaz liquéfié. »

Dans un autre registre et alors que Sanofi a annoncé un investissement de près d’un milliard d’euros pour développer une filière de l’ARN messager en France, qu’est-ce que le pays peut mettre en œuvre pour reproduire du médicament sur le territoire national et retrouver son rang en la matière ? « Nous avons une stratégie, affirme notre invitée. La première chose, c’est d’être plus compétitif. C’est ce que nous avons fait avec la réforme de la fiscalité, la baisse des impôts de production, la simplification administrative et les réformes des ordonnances travail pour pouvoir gérer les compétences plus rapidement. Ensuite, nous devons arrêter d’avoir une gestion comptable du budget du médicament ! »

Et alors qu’Emmanuel Macron avait déclaré que la lutte pour l’égalité femmes-hommes serait la grande cause de son quinquennat, Agnès Pannier-Runacher explique: « On n’a jamais fait autant pour la parité que ces cinq dernières années avec ce gouvernement comme l’allongement du congé paternité ou l’index égalité, par exemple. Et nous voulons continuer. Le président de la République souhaite que la question de la parité hommes-femmes, s’il était élu, soit de nouveau la grande cause de son prochain quinquennat. »

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