• il y a 2 ans
⚠️ POUR STABILISER NOTRE MODELE ECONOMIQUE, ABONNEZ-VOUS
https://www.lemediatv.fr/soutien

La réforme des retraites divise jusqu'à la Macronie. Jean-Charles Larsonneur par exemple, Député du Finistère, apparenté Horizons, a publié une lettre sur twitter où il explique que la réforme a “le mérite de combler le déficit” mais est "brutale" et “manque globalement d’ambition”. Ou encore Barbara Pompili, l'ancienne ministre de la Transition écologique dans le gouvernement de Jean Castex, se dit opposée à la réforme des retraites telle qu'elle a été présentée. Du côté Les Républicains, c'est pas plus uni. Lisa Lap fait un tour d'horizon de ce qui se discute et négocie autour de la réforme, sans oublier les travailleurs, dans sa carte blanche.

▶ Soutenez Le Média :
https://soutenez.lemediatv.fr (CB - SEPA - Chèque)
https://dons.lemediatv.fr (CB - SEPA - Chèque)
https://fr.tipeee.com/le-media (CB - Paypal)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Lisa, tu reviens sur les divisions concernant le vote au sein de la majorité, les LR pas décidées et la résistance qui continue de s'organiser. C'est ta carte blanche.
00:07 [Générique]
00:13 Alors Lisa, la réforme des retraites divise jusque dans la Macronie.
00:17 Oui, en fait, il y a Jean-Charles Larsonneur, par exemple, qui est un député du Finistère apparenté au Raison,
00:22 qui a publié avant-hier une lettre sur Twitter où il explique que la réforme a, je le cite, "le mérite de combler le déficit",
00:30 mais est brutale et manque globalement d'ambition. Il annonce que son vote est sous réserve et qu'il n'est pas acquis.
00:35 Pourquoi ça ?
00:36 En fait, l'élu breton, il propose de supprimer l'âge légal de départ à la retraite pour ne conserver que la fameuse durée de cotisation portée à 43 ans,
00:43 avec un mécanisme de décote. Une opinion, par exemple, qu'un autre soutien de la majorité, François Rebsamen, maire de Dijon, partage.
00:50 Le député Jean-Charles Larsonneur, lui, regrette la fameuse retraite par points d'Edouard Philippe, proposée en 2019-2020.
00:57 Il écrit aussi "Je regrette que, peut-être par paresse intellectuelle, nous n'ayons pas exploré d'autres modèles qui allient répartition et capitalisation dans une caisse commune".
01:07 Bon, clairement, pas de tournant social ou de gauche, et pas de remise en cause de ce fameux déficit,
01:11 ou encore moins de recherche de financement autre que sur la plèbe, on en a parlé juste avant, donc ils finiront bien par s'entendre.
01:18 Quelques jours plus tôt, ce sont d'autres macronistes qui montrent des réticences à la réforme.
01:23 Le 16 janvier, oui, on apprend par BFM que Barbara Pompili, c'est pour ça que je pensais à elle tout à l'heure,
01:27 l'ancienne ministre de la Transition écologique dans le gouvernement de Jean Castex, se dit opposée à la réforme de la retraite telle qu'elle a été présentée.
01:34 L'ex-élu EELV, qui avait rejoint Emmanuel Macron en 2017, a déclaré à BFM, je cite, "à ce stade, si je devais voter maintenant, je ne pourrais pas voter pour".
01:42 Le point de blocage, en fait, c'est surtout autour des carrières longues où Elisabeth Borne, elle avait promis de faire des efforts par rapport à ça.
01:47 Alors Barbara Pompili est à la tête d'un parti qui s'appelle En Commun. C'est quoi ?
01:52 C'est un petit parti, en fait, qui est proche, évidemment, de la Macronie, mais plutôt, en fait, à la marche de renaissance, l'énième nouveau nom du parti présidentiel.
01:59 La députée de La Somme, elle pointe les injustices sociales aggravées par la réforme et se demande si le gouvernement n'aurait pas pu faire autrement.
02:06 Alors nous, on a la réponse, si. Et on l'a assez expliqué ici. Elle l'a reconfirmé aujourd'hui sur BFM. On peut écouter un extrait.
02:13 Regardons ensemble vos propositions, si vous le voulez bien. Est-ce qu'il y a une proposition qui concerne l'âge légal ?
02:19 Oui, alors nous, on considère que le choix qui a été fait de repousser l'âge légal n'est pas un bon choix.
02:24 Maintenant, comme on est dans la majorité, on dit "OK, vous voulez faire ça". On prend acte, mais dans ces cas-là, il faut revoir notamment les annuités sur les carrières longues.
02:33 C'est un des amendements qu'on propose.
02:35 Expliquez-nous. Vous dites, par exemple, les 43, voire 44 annuités, ça ne peut pas s'appliquer à tout le monde ?
02:41 Pour ceux qui font des carrières longues, on demande à ce qu'ils puissent partir après 43 annuités, ce qui les fait rentrer dans le pot commun de ce qui existe aujourd'hui.
02:50 Je pense que ce serait une des possibilités pour réduire les inégalités. Mais on ne fait pas que ça.
02:56 Même si ça coûte très cher. Le gouvernement l'a dit tout de suite. Le problème, c'est que c'est un aménagement qui coûte plus d'un milliard, voire deux milliards.
03:05 Au-delà de Bruce Toussaint qui insiste sur les retraités qui coûtent trop cher et passent totalement à côté de l'analyse économique en reprenant les arguments du gouvernement,
03:13 le désaccord, on le voit, c'est vraiment sur cet âge légal. Car avec cette réforme, certains devront partir avec 44 années, comme ceux qui ont commencé à 19-20 ans ou qui n'ont pas fait assez de trimestre pour valider leur carrière longue.
03:25 On n'est pas sur une demande de départ à 60 ans ou de rester à 62 ans.
03:28 D'autres députés de ce parti en commun hésitent encore à donner leur vote essentiel à la majorité. Mais ils ont bien reconfirmé en faire partie de cette majorité.
03:36 Un vote essentiel, tu dis ?
03:38 Oui, enfin, pour l'honneur. Car dans tous les cas, cette réforme, elle passera. Vu qu'elle passe en projet de loi de finances de la sécurité sociale rectificative.
03:45 Et ce procédé fait qu'au bout de 50 jours, dans tous les cas, la réforme sera adoptée. Pas besoin de débat ou d'accord.
03:51 Je dis qu'elle passera dans tous les cas par rapport au procédé parlementaire.
03:54 Mais évidemment, je ne sais pas ce que le pouvoir fera s'il y a une grève générale ou une révolution dans les rues.
03:58 Et les divergences vont jusqu'au gouvernement ?
04:00 Tout à fait. Même au sein du gouvernement, la communication d'une réforme basée sur la justice et le progrès a été contredite avant-hier sur public Sénat par Franck Riester, alors ministre des Relations avec le Parlement.
04:10 Les femmes, pour pouvoir atteindre leur durée de cotisation, utilisent, et c'est bien légitime et on le conforte dans cette réforme,
04:21 utilisent notamment des trimestres validés par enfants.
04:25 Si vous reportez l'âge légal, elles sont évidemment un peu pénalisées par ce report de l'âge légal. On en disconvient absolument pas.
04:33 Et ça c'est prouvé, les femmes devront travailler encore plus longtemps que les hommes. Panique dans la communication bétonnée de la Macronie.
04:40 Agnès Pannier-Renacher sort les rames.
04:42 Je vous aurais bien posé quand même une dernière question sur les femmes et les retraites.
04:44 Vous nous avez dit que c'était juste. On vient de découvrir, notamment via le journal Les Echos,
04:48 et dans les prévisions du gouvernement, qu'en fait c'est pas juste pour les femmes.
04:52 Je ne suis pas d'accord avec vous.
04:53 Elles vont devoir travailler plus longtemps, proportionnellement beaucoup plus longtemps ?
04:55 Elles vont surtout gagner plus. C'est ça l'essentiel de cette réforme.
04:59 Donc travailler plus longtemps ?
05:01 Leur pension va remonter beaucoup plus significativement que les hommes parce qu'aujourd'hui nous sommes face à une injustice...
05:06 Mais vous avez gardé la deuxième partie de la phrase.
05:08 Non, non, non, je ne peux pas vous laisser dire ça. Il y a une injustice criante. Personne ne s'y est attaqué.
05:13 Aujourd'hui les retraites sont 42% inférieures pour les femmes par rapport aux hommes.
05:18 Sur la génération qui arrive à la retraite, c'est 30% d'écart.
05:21 Est-ce que c'est acceptable ? Je ne le crois pas.
05:24 Le minimum que nous proposons de retraite, c'est pour les femmes, c'est pour celles qui ont trimé toute leur vie,
05:30 qui ont élevé des enfants, et je crois que c'est le minimum qu'on leur donne.
05:33 Ce fameux minimum de 2200 euros que tu parlais dans l'interview d'avant, qu'on rappelle,
05:37 qui n'est que pour les carrières complètes, donc celles hachées, mi-temps, travailler pour l'entreprise de son mari,
05:42 maladie, ce ne sera pas pour vous. Un minimum temps inventé qui touchera 48 personnes.
05:47 C'est ce que nous apprend Mediapart qui a estimé ce chiffre, car il faut toucher le SMIC toute sa vie pour y avoir droit.
05:52 Si on est un tout petit peu au-dessus, ou pendant un petit temps, ce n'est pas pour vous non plus. Bref, nouveau casse-tête.
05:57 Et du côté des Républicains, les LR ?
05:59 Ce n'est pas plus dans la Grande Union. France Inter a sondé les députés LR et nous apprend ça.
06:04 Sur 62 députés LR, seuls 15 nous ont assuré, à France Inter, qu'ils voteraient pour le texte.
06:09 16 élus voteraient aujourd'hui contre, 7 abstentions, les 20 députés restants ayant refusé de répondre à leur sollicitation.
06:15 Et maintenant, côté travailleurs ?
06:17 En tout cas, ceux qui ne sont pas divisés, c'est bien les travailleurs. La résistance se met en marche, si je peux me permettre.
06:22 À Marseille, la CGT a décidé de rendre gratuite une partie de l'électricité et du gaz pour les boulangers.
06:27 On le sait, les boulangers, on en avait parlé ici, connaissent une énorme hausse de prix de leurs factures d'énergie,
06:32 qui ont pu se multiplier par 4, 5 ou même 10, de fois de 3 000 à 30 000 euros, on a pu entendre.
06:37 Certains ont même dû mettre la clé sous la porte.
06:40 Alors Renaud Henry, secrétaire général de la CGT Énergie de Marseille, a annoncé ce lundi,
06:44 lancé avec ses collègues syndiqués et salariés d'Enedis, une vague d'action de gratuité partielle du gaz et de l'électricité
06:50 consommée par les boulangers, écrit 20 Minutes. On peut l'écouter sur RMC.
06:54 L'idée, c'est de, techniquement, les passer en tarif réduit.
06:58 Concrètement, c'est de faire une manipulation sur le compteur pour que les boulangers puissent avoir un tarif soit 50%, soit 100% gratuit.
07:05 Ah oui, c'est complètement illégal. Par contre, c'est complètement moral pour nous,
07:08 puisque aujourd'hui, la marge des spéculateurs fait que les boulangeries ferment.
07:11 Ce n'est pas à cause de nos salaires, ce n'est pas à cause de notre régime spécial.
07:15 L'idée, c'était comme les boulangers sont mobilisés de créer un lien avec le monde du travail,
07:20 qui lui est en train de se battre contre cette réforme des retraites injuste.
07:23 20 Minutes écrit, et je le cite car j'aime beaucoup, "Ironie du sort, l'idée de cette action de réduction sauvage
07:28 leur est venue alors qu'Enedis, leur employeur, demandait précisément à ses agents de couper le robinet énergétique des clients
07:34 pour des factures impayées". Et Renaud-Henri, qu'on vient d'entendre, décrit,
07:37 "Depuis plusieurs semaines, on reçoit 4 à 5 demandes de coupure par jour, et pas que des boulangers,
07:43 il y a aussi de nombreux artisans, des bouchers, des snacks, la résistance s'organise donc".
07:47 Jusqu'aux travailleurs des remontées mécaniques.
07:50 En effet, petite info, mais les deux principaux syndicats de cette branche, la CGT et la FO,
07:55 ont déposé un préavis de grève illimité pour le 31 janvier, même si le travail reprendra dès le lendemain.
08:00 Donc, si les bourgeois ne peuvent plus skier, ils comprendront c'est quoi faire des efforts.
08:04 Merci Lisa.
08:05 Merci.
08:06 Merci à tous.
08:07 Merci à tous.
08:09 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
08:12 Les informations reçues par la communauté d'Amara.org sont à l'écran.

Recommandations