Superprofits : «Ces grandes entreprises s'émancipent du bien commun», s'agace Sandrine Rousseau

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00:00 Vous fustigez, Sandrine Rousseau, le groupe Total, qui a versé 13 milliards de dividendes,
00:06 et vous mettez en parallèle cette somme avec le déficit du système de retraite de 12 milliards.
00:11 Et donc, quelle conclusion vous en tirez ?
00:13 Alors évidemment, ce tweet a provoqué beaucoup de réactions.
00:19 - A provoqué beaucoup de commentaires, mais j'en tire l'idée que ces dividendes sont records,
00:26 et qu'en fait, là, on a une augmentation historique des aides aux entreprises,
00:33 une augmentation historique du soutien aux grandes entreprises,
00:38 alors qu'en fait, une entreprise comme Total, qui verse donc 13 milliards de dividendes,
00:43 c'est une entreprise écocidere, c'est une entreprise qui détruit la planète,
00:46 qui aggrave notre situation climatique, et qui par ailleurs,
00:50 ne contribue pas à la hauteur de ses profits, de ses surprofits,
00:54 à l'effort national, et donc, voilà, en fait, nous, on a construit l'État français
01:01 sur un encastrement, un contrôle, en fait, de l'activité économique,
01:06 et particulièrement pour que les entreprises ne soient pas, comme ça, libres de toute action.
01:11 Là, Total détruit l'Afrique, je rappelle quand même que...
01:13 - Total détruit la planète et l'Afrique, dis donc, c'est beaucoup, c'est pas le même groupe.
01:18 - Oui, en Ouganda et en Tanzanie, ils ont un projet qui s'appelle ECOPE,
01:21 et qui est vraiment extrêmement destructeur.
01:23 Je rappelle quand même juste que les aides aux entreprises en 40 ans ont augmenté de 1470%.
01:29 1470% !
01:31 - Mais Madame, le professeur d'économie, Sandrine Rousseau,
01:35 vous donnez l'impression que ces dividendes se sont versés à un cénacle de milliardaires,
01:38 mais c'est pas le cas, il y a des salariés de la compagnie, vous le savez très bien,
01:41 il y a des acteurs institutionnels, il faudrait donc confisquer les dividendes à ces actionnaires-là ?
01:46 - 13 milliards, ce sont des dividendes historiques, et encore une fois,
01:50 c'est très grandes entreprises, ce défi du bien commun.
01:52 C'est très grandes entreprises, c'est émancipe du bien commun.
01:55 Au nom de quoi ?
01:56 Au nom de quoi ils nous mettent tous en danger pour verser 13 milliards de dividendes ?
02:00 Eh bien, je dis non !
02:01 - Mais sans dividendes, pas d'actionnaire, sans actionnaire, nul capital,
02:04 sans capital, zéro investissement, notamment dans les énergies renouvelables.
02:08 - En l'occurrence, si c'est pour détruire l'Ouganda, la Tanzanie,
02:11 et mettre 34 millions de tonnes de CO2 par an,
02:15 franchement, ça n'a pas d'utilité, ça n'a pas d'intérêt, et je le dis comme ça.
02:19 Et en plus, Total est un fleuron français, et là-bas, je rappelle qu'en Afrique,
02:25 et dans ce projet-là, les droits humains ne sont pas respectés,
02:27 les opposants sont intimidés, voire emprisonnés,
02:30 et vraiment, c'est une honte pour la France.
02:31 - Donc tous les groupes français doivent sortir des pays où il y aurait,
02:35 où il y a, des atteintes aux droits de l'homme.
02:37 Qu'est-ce que ça nous laisse comme pays où on peut intervenir ?
02:39 - Eh bien, vous n'êtes pas totalement obligés non plus de participer
02:42 à ces atteintes aux droits de l'homme.
02:43 Par ailleurs, je dis quand même que sur les aides aux entreprises...
02:45 - Ah non, mais Total est complice, là, pour vous ?
02:46 Complice de politiques qui sont très graves et d'attentes ?
02:49 - Oui, tout à fait.
02:50 - C'est une accusation ?
02:52 - Oui, tout à fait, et je la dis à votre antenne.
02:55 Par ailleurs, je dis quand même à toutes les petites entreprises qui nous écoutent,
02:58 à tous les artisans et commerçants qui nous écoutent,
03:00 que quand je parle de 1470% d'augmentation des aides aux entreprises,
03:05 je parle essentiellement des aides aux grandes entreprises, et pas à eux.
03:09 Et que précisément, c'est cela aussi, c'est cette espèce de justice
03:11 qu'il nous faut retrouver dans notre système économique français.
03:15 Au contraire, valoriser l'artisanat local, puisque c'est durable,
03:18 c'est écologique, que c'est du savoir-faire, que c'est de la qualité,
03:22 que c'est du talent, que c'est de la compétence,
03:24 alors que ces grandes entreprises ne font finalement souvent que détruire.
03:28 - Mais encore une fois, quand vous comparez ces 13 milliards de dividendes
03:31 avec les 12 milliards de déficit, c'est vrai qu'en disant cela,
03:33 et c'est pour ça que je vous interpelle en tant que professeur d'économie et d'économiste,
03:37 en fait, vous marchez pour un système par capitalisation.
03:40 Ça revient à cela, Sandrine Rousseau ?
03:42 Si on touche aux dividendes...
03:43 En fait, vous souhaitez que les retraités bénéficient de dividendes, en réalité.
03:46 C'est le système par capitalisation.
03:48 - Je souhaite juste qu'on distribue beaucoup moins de dividendes.
03:50 Je souhaite qu'on distribue beaucoup moins de dividendes.
03:52 - Et notamment parce que les entreprises,
03:56 l'activité et le profit des entreprises seraient encadrés,
03:59 qu'il n'y ait pas d'optimisation fiscale et qu'il y ait même une réforme fiscale
04:03 qui permette de remettre ces entreprises dans le bien commun.
04:05 Je rappelle que l'REM, Renaissance, a refusé la taxe sur les surprofits.
04:11 Il y a plein de pays qui l'ont mis en place.
04:13 L'Angleterre, par exemple.
04:14 Il y a plein de pays qui ont travaillé là-dessus.
04:16 Et nous, on laisse les entreprises s'enrichir indument.
04:20 Et là, on a besoin d'une solidarité nationale.
04:23 On a besoin d'une solidarité nationale.
04:25 Et il nous faut un état social, précisément en ce moment.
04:27 Je rappelle que le maximum de déficit sur la retraite, c'est 12 milliards d'euros
04:32 et que c'est vraiment très facile à trouver dès lors qu'on regarde un tout petit peu où est l'argent.

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