Punchline Week-End du 05/02/2023

  • l’année dernière
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline. Nous sommes ensemble pendant deux heures.
00:04 Au sommaire de l'émission aujourd'hui, d'abord les retraites.
00:07 Le salut du gouvernement qui pourrait venir sans grande surprise de la droite.
00:12 Le gouvernement cède aux Républicains pour les salariés qui ont commencé tôt
00:16 et qui pourront donc partir à la retraite au bout de 43 ans.
00:19 Elisabeth Borne d'un côté, Éric Ciotti de l'autre.
00:21 Ils se répondent dans la presse et semblent presque s'entendre.
00:24 Mais est-ce aussi simple que ça ?
00:26 On sait déjà qu'une vingtaine de députés de droite n'a pas vraiment envie d'allier ses voix à celles de la majorité.
00:33 Autre sujet dans cette émission, un gérant de Pizzeria accusé de viol sur plusieurs de ses employés,
00:39 remis en liberté et assigné à résidence.
00:42 Ses victimes ne comprennent pas cette décision.
00:44 Comment l'expliquer ? La justice est-elle dépassée ou trop laxiste ?
00:48 Et puis enfin, Paris qui perd ses habitants en 10 ans.
00:52 La ville a perdu 123 000 habitants.
00:54 Comment l'expliquer ? La mairie explique que les logements sont trop chers.
00:58 Est-ce que c'est aussi une envie de grand air ou une ville parfois jugée trop sale ?
01:02 On en débat dans un instant, mais tout de suite le point sur l'actualité avec Michael Dos Santos.
01:06 Quelques 200 personnes se sont rassemblées ce dimanche à Epinal lors de la marche blanche pour Lucas.
01:16 Cet adolescent de 13 ans, victime de harcèlement en raison de son homosexualité selon ses proches,
01:20 s'est suicidé le 7 janvier dernier.
01:22 « Ayez le courage de vous battre pour ce que vous êtes.
01:25 Parlez à vos parents si vous avez des problèmes », a déclaré sa mère lors de cet hommage.
01:29 La réticence occidentale à livrer des avions de combat à l'Ukraine va coûter plus de vie.
01:34 Lors d'une conférence de presse, le ministre ukrainien de la Défense a critiqué la position de ses alliés
01:39 qui craignent une escalade de la guerre avec la Russie.
01:42 Oleksii Reznikov s'est tout de même montré confiant
01:45 qu'Yef l'emportera malgré les réticences occidentales.
01:48 Pékin fustige la décision de Washington.
01:51 La Chine a exprimé sa colère après la destruction de son ballon
01:54 qui survolait le Montana et se dit le droit de répliquer.
01:58 Le ballon a été abattu hier par un avion de chasse F-22.
02:02 Les Etats-Unis assurent qu'il s'agissait d'un ballon espion.
02:05 Et puis le pape François a quitté le Soudan du Sud.
02:07 Cette visite de jour s'est achevée aujourd'hui avec une messe à ciel ouvert.
02:11 Le souverain pontife a une nouvelle fois appelé les habitants à déposer les armes.
02:15 Depuis 2018, et malgré un accord de paix,
02:17 les affrontements perdurent dans ce pays à majorité chrétienne.
02:21 Avec moi en plateau aujourd'hui, Gabriel Puzel, bonjour.
02:25 Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
02:28 Éric Revel, bonjour.
02:29 Bonsoir.
02:30 Bonsoir aussi, voilà.
02:32 Et Philippe Guybert, enseignant et consultant.
02:36 On va donc commencer en parlant retraite.
02:39 Ce sont presque des interviews croisées.
02:41 D'un côté la Première ministre dans le JDD,
02:43 Éric Ciotti dans le Parisien,
02:45 le gouvernement et la droite qui vont s'entendre
02:48 puisque le gouvernement est prompt à céder.
02:50 À leurs attentes, on regarde ces explications de Solène Boulan
02:53 et on en débat juste après.
02:55 Un dernier calage avant l'arrivée de la réforme des retraites à l'Assemblée.
02:59 Mercredi dernier, la Première ministre Elisabeth Borne
03:02 a reçu le président des Républicains, Éric Ciotti,
03:05 pour poursuivre les négociations.
03:07 Si une alliance entre le gouvernement et les Républicains semble inévitable,
03:11 le président du parti tient à poser ses conditions.
03:14 J'ai toujours dit que je souhaitais voter une réforme des retraites
03:17 parce qu'elle est nécessaire et parce que nous devons être responsables
03:21 pour l'intérêt du pays.
03:22 Si Elisabeth Borne s'est écouté les propositions pertinentes que nous faisons,
03:26 le recours au 49.3 ne sera pas nécessaire.
03:29 Après l'annonce de la revalorisation des petites retraites à 1200 euros,
03:33 la Première ministre indique faire un pas de plus en direction des Républicains,
03:37 notamment sur le dispositif de carrière longue,
03:40 proposition qui permettrait d'emporter une très large majorité dans le groupe.
03:44 Nous allons bouger en étendant ce dispositif de carrière longue
03:47 à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans.
03:51 Ils pourront ainsi partir à 63 ans conformément aux règles prévues par le dispositif.
03:55 Nous entendons leurs demandes.
03:57 Elisabeth Borne a indiqué ne pas envisager le recours au 49.3 sur ce texte.
04:01 Les débats devraient quant à eux durer 20 jours en première lecture.
04:05 Philippe Guibert, on voit dans ces deux interviews,
04:08 les choses ont l'air de très bien se passer à la veille de l'arrivée du texte.
04:11 C'est touchant ce dialogue entre la Première ministre macroniste
04:15 et le patron des Républicains, dont on va voir si c'est vraiment le patron des Républicains.
04:20 Parce que tout l'enjeu de la discussion est de savoir s'il va être suivi par les parlementaires.
04:26 Et ça c'est moins sûr.
04:27 Et ça c'est moins évident.
04:28 Enfin pour l'instant on a l'impression que ça, au sein du groupe des Républicains à l'Assemblée en tout cas,
04:33 on a l'impression que ça tanguait fortement,
04:37 qu'ils étaient fortement divisés sur l'attitude et le vote à avoir sur cette réforme.
04:43 Donc on imagine que si Rick Ciotti avance à nouveau vers le gouvernement
04:48 au prix d'une concession de la part du gouvernement
04:52 par l'extension de ce système carrière longue,
04:55 qui est aussi une revendication, qui était aussi une demande du modem de France 3.
04:59 Et d'horizon aussi.
05:00 Et d'horizon, on peut imaginer qu'ils se sont rendu compte
05:03 que c'était le moment où il fallait resserrer les rangs
05:06 et trouver un compromis qui puisse faire passer.
05:10 Parce que le point essentiel qu'il y a derrière tout ça,
05:12 c'est de savoir si le gouvernement va avoir besoin du 49-3.
05:15 En plus éventuellement du 47 à l'AIN1,
05:18 si on va finir par connaître la Constitution par cœur.
05:21 Ça a du bon du coup quand même.
05:22 Voilà, c'est le bon côté des choses.
05:24 Est-ce qu'il a besoin ou pas du 49-3 ?
05:27 Parce que pour le gouvernement politiquement,
05:29 un 49-3 sur cette réforme des retraites où 70% des Français sont contre,
05:34 ça fait mal, ça laisse beaucoup de traces.
05:36 C'est vraiment un passage en force.
05:38 Donc s'il arrive à trouver au moins un compromis avec les Républicains,
05:42 il peut éviter ce 49-3.
05:44 D'ailleurs c'est ce qu'a dit Eric Ciotti,
05:46 si le gouvernement nous écoute, il n'aura pas besoin du 49-3.
05:49 Donc il lui montre le chemin à suivre pour éviter cet écueil.
05:54 Maintenant, une fois qu'on a dit ça,
05:56 ça permettra peut-être de faciliter l'adoption parlementaire.
06:00 Je ne pense pas que ça va désarmer beaucoup la mobilisation dans la rue.
06:04 Depuis le début, l'exécutif a fait le choix d'un compromis parlementaire
06:08 et non pas d'un compromis avec une force politique qui s'appelle les Républicains,
06:12 mais pas d'un compromis avec les syndicats qui sont ventebous et unitaires
06:16 dans le fait d'être ventebous contre cette réforme.
06:20 La voie parlementaire semble confortée après cet échange de déclarations aimables.
06:27 On va voir si les Républicains suivent.
06:29 Reste que la mobilisation de cette semaine sera quand même décisive
06:33 pour mesurer le poids de l'opinion publique,
06:36 le poids des manifestations, le poids des grèves.
06:39 On va voir si on rentre dans une période de blocage
06:41 et comment réagissent les députés républicains et macronistes à tout ça.
06:45 Pour rejoindre ce que vous disiez en parlant cette semaine avec un membre du groupe,
06:49 on a trois positions au sein du groupe,
06:51 ceux qui sont vraiment contre, ceux qui sont vraiment pour, ceux qui sont entre les deux.
06:54 Mais c'est mieux que si on avait 62 positions différentes.
06:57 Il y a Briel Cluzel, pour rejoindre ce que disait Philippe Guybert.
07:00 Là on voit les deux interviews, le patron des Républicains qui s'engage quand même
07:04 parce qu'il dit "si vous cédez à nos revendications, il n'y aura pas de 49.3".
07:08 Mais en même temps, Eric Ciotti, est-ce qu'il parle en son nom
07:10 ou vraiment au nom de l'intégralité des parlementaires LR ?
07:13 Est-ce qu'il le sait lui-même ?
07:15 Pour le moment, c'est un peu compliqué de trancher.
07:18 Cette fois c'est LR qui fait du "en même temps".
07:20 Ils s'opposent sans s'opposer, ce qui est quand même une posture compliquée.
07:24 Ils font un petit jeu tous les deux.
07:26 Ils dansent une valse à trois temps, un pas en avant, un pas en arrière.
07:31 Mais ça ressemble quand même à une opposition d'opérette.
07:35 Et ça va être compliqué pour LR de ne pas donner l'impression d'avoir été le supplétif
07:39 et simplement le supplétif sur cette loi.
07:43 Alors ils disent dans les couloirs quand on entend LR,
07:46 "oui mais on échange retraite contre immigration".
07:49 C'est-à-dire que là, vraiment, on les aide pour les retraites.
07:52 Alors sur l'immigration, on va y aller fort.
07:54 On va voir ce qu'on va voir.
07:56 Voilà, retenez-nous, on va faire un malheur.
07:58 Mais le problème, c'est qu'il se trouve que cette loi sur les retraites,
08:02 ce n'est pas un épiphénomène.
08:04 On voit qu'il y a une opposition extrêmement forte de toute la France.
08:07 Donc c'est compliqué pour LR de continuer à jouer cette partition.
08:13 Moi, il y a un point que je ne comprends pas.
08:16 Ils avaient un angle facile qui a un marqueur de droite très fort.
08:19 C'est de bétonner sur la natalité, la famille, les femmes qui ont été concubinées.
08:24 Et Ricciotti en parle un petit peu.
08:25 Oui, mais vraiment à la marge.
08:26 Il n'en fait pas centurel de bataille.
08:28 Alors qu'évidemment, la retraite par répartition fonctionne là-dessus.
08:31 Et je ne comprends pas pourquoi ils ont laissé ça de côté.
08:34 Ils ont choisi de faire la voie de la raison.
08:37 On n'a pas le choix.
08:38 Et puis de toute façon, c'est un peu notre proposition.
08:40 Et ça risque quand même d'être un peu cette amourette entre les deux d'aujourd'hui.
08:45 Platonique, c'est un peu le baiser de la mort, potentiellement pour LR.
08:49 Certains d'ailleurs, qui ont aussi reproché il y a quelques semaines, on s'en rappelle,
08:52 Eric Ciotti, qui était dans la cour de Matignon pour faire lui-même
08:55 les annonces à la place de la Première ministre au sein même du parti.
08:58 C'est une politique.
08:59 Oui, certains regrettent qu'entre guillemets, les Républicains tombent dans le piège.
09:03 C'est-à-dire qu'Elisabeth Borne, sans doute, qui avait dit à l'époque
09:05 Eric Ciotti, vous pouvez faire votre micro tendu ici pour annoncer.
09:07 Et qui maintenant dit quand même aux Républicains dans le même temps,
09:09 vous êtes gentil, mais le deal, il va falloir le passer et on est un peu pressé.
09:12 Oui, mais c'est étonnant parce qu'Eric Ciotti s'est construit,
09:15 que ce soit pendant le congrès primaire de 2016 ou pendant le congrès de désignation
09:21 du président où il a été élu, comme le principal opposant d'Emmanuel Macron.
09:25 Il était celui qui était sur la ligne la plus dure.
09:27 Il en faisait un marqueur personnel et avait fait des déclarations sur son vote de deuxième tour.
09:31 Il avait dit qu'il ne voterait pas Emmanuel Macron.
09:33 Et là, il vient secourir l'exécutif Emmanuel Macron sur une réforme emblématique.
09:40 Donc, ça peut désorienter beaucoup de ses troupes.
09:43 Et c'est là où on va voir s'il est suivi ou pas par ses troupes.
09:47 C'est un point quand même à bien vérifier, qui est extrêmement important
09:50 dans les semaines qui viennent.
09:51 En tout cas, certains chez les Républicains sont très vigilants.
09:54 C'est le cas, par exemple, de Xavier Bertrand, l'ancien candidat à la primaire des Républicains.
09:59 Écoutez ce qu'il disait. Lui a beaucoup plus de mal à se réjouir de ses avancées.
10:03 Écoutez le président de la région des Hauts-de-France.
10:05 Ce que dit Mme Borne aujourd'hui, c'est un peu une réponse en trompe l'œil.
10:10 Pour une majorité de députés LR, pour beaucoup de sénateurs LR, pour beaucoup de Français,
10:17 aujourd'hui, il y a un principe qui doit être respecté.
10:20 43 annuités, vous partez à la retraite avant même d'avoir 64 ans.
10:26 Pour moi, c'est la première des conditions pour que cette réforme devienne plus acceptable.
10:31 Ce n'est pas la seule, mais c'est la première.
10:33 Là, c'est de la technique, mais c'est un artifice.
10:36 Et d'une certaine façon, Mme Borne ferme la porte à l'ensemble des députés LR
10:41 qui ont indiqué avec un amendement qui est très consensuel,
10:44 qui regroupe l'ensemble des députés en disant,
10:47 43 ans, on part à la retraite avant 64 ans.
10:51 On rappelle d'ailleurs que parmi les députés "frondeurs" à droite,
10:54 beaucoup sont des soutiens de Xavier Bertrand.
10:56 On voit là, Eric Revelle, que Xavier Bertrand a beaucoup plus de mal à se réjouir.
11:02 Est-ce que c'est parce qu'il est de mauvaise foi ?
11:04 Est-ce qu'il ne tombe pas dans le piège du gouvernement ?
11:06 Comment on peut expliquer cette position ?
11:08 D'abord, Xavier Bertrand joue à domicile.
11:11 Il a été ministre du Travail, il connaît tout ça par cœur.
11:14 Donc l'élément qu'il avance, un élément technique, je pense qu'il est recevable.
11:17 Mais Xavier Bertrand, en réalité, n'a pas à renoncer.
11:20 Il n'a pas à renoncer, il n'a pas une candidature,
11:22 mais en tout cas, il n'a pas à renoncer.
11:24 Même si je pense qu'il était extrêmement déçu de ne pas arriver en tête de la primaire UMP.
11:30 Mais en tout cas, on sent qu'il n'a pas à renoncer.
11:32 Et puis c'est un terrain qui lui est extrêmement favorable.
11:35 Donc je ne pense pas du tout qu'il soit là juste pour, si vous voulez,
11:39 amuser les foules et mettre des arguments comme ça.
11:42 Non, je pense qu'il essaie de tracer son chemin.
11:44 Il incarne d'ailleurs chez Les Républicains une droite plutôt sociale.
11:48 Et puis il voit bien, pour continuer sur ce que disaient Philippe et Gabriel,
11:53 qu'en réalité, n'oubliez pas qu'Éric Ciotti et Olivier Marlex, le président de groupe,
11:58 jouent aussi gros sur cette affaire.
12:00 Parce qu'à un moment donné, il va falloir qu'ils disent s'ils engagent ou pas l'UMP et le groupe.
12:06 Et imaginez qu'ils ne soient pas suivis dans les faits et dans les votes à l'Assemblée nationale,
12:10 si ça ne passe pas par un 49-3, mais si ça passe par un vote.
12:13 Alors là, parce que ça peut arriver.
12:15 Le manque de leadership dont on parle, Les Républicains, depuis plusieurs mois.
12:17 Donc ça peut être extrêmement compliqué.
12:20 J'ajoute une autre chose.
12:21 Bon, alors c'est un aphorisme qu'on prête à Churchill, mais il paraît qu'il ne l'a jamais prononcé.
12:24 Vous savez, Jean Berlin qui va signer à Munich un traité, et Churchill aurait dit,
12:30 mais il paraît qu'il ne l'a jamais dit, vous aurez à la fois la guerre et le déshonneur.
12:32 En fait, c'est ce que risquent aussi peut-être les dirigeants de LR.
12:36 Pourquoi ? Parce qu'en réalité, vous pouvez avoir le déshonneur politique
12:40 de donner l'impression d'être complètement dans la cursive de Renaissance.
12:44 Et puis la guerre politique, parce que rien ne vous dit qu'il n'y aura pas une dissolution.
12:49 Et dans ces cas-là, alors bon courage aux députés républicains qui se représenteraient sur le terrain,
12:54 parce qu'ils auraient tous les handicaps du monde.
12:56 Celui d'avoir pactisé, même si la droite porte la réforme des retraites,
13:02 mais en tout cas pour l'électorat.
13:04 Et c'est ce que disent les députés quand ils vont dans leur circonscription.
13:07 Donc ils auraient à faire face aux handicaps d'avoir voté une loi
13:13 que le peuple ou en tout cas une partie de la population ne veut pas.
13:18 Et puis ils auraient une concurrence extrême évidemment avec les candidats du RN,
13:23 même si on sait que les législatives c'est toujours compliqué pour RN.
13:26 Donc je pense que l'air de rien, Éric Ciotti et Olivier Marlex,
13:30 parce que je l'associe, c'est le président du groupe,
13:32 ils jouent assez gros sur cette affaire des retraites.
13:35 Alors ok, l'embuscade est tendue sur la loi immigration,
13:39 oui c'est ce qu'on dit, c'est ce que les commentateurs disent,
13:41 c'est ce que les leaders de LR disent, mais c'est pas si simple que ça pour LR.
13:47 Alors je vais pas dire que c'est un coup de poker,
13:49 mais il y a un côté quand même extrêmement dangereux
13:51 pour ce qui reste de députés, les républicains à l'Assemblée Nationale,
13:55 si leur parti n'est pas capable d'avoir une position claire, nette et précise,
14:00 et pas cette espèce de confusion.
14:02 Parce que, en connaissant un petit peu les médias, je ne veux pas croire un instant,
14:06 évidemment, que ce que vous disiez tout à l'heure,
14:08 c'est-à-dire l'interview d'Elisabeth Borne dans le JDD,
14:10 et celle qui lui répond le même jour dans Le Parisien,
14:14 - Il se répond très bien d'ailleurs, si on met face à face ça va très bien.
14:16 - Soit un pur hasard, c'est ce jeu-là qu'on veut mettre médiatiquement en scène.
14:21 - Et on va parler aussi d'une autre opposition,
14:23 parce que Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
14:25 a été l'invité du grand rendez-vous ce matin.
14:28 Alors, notamment, il parle de la nups et de son comportement à venir dans les débats.
14:33 Écoutez ce que disait le porte-parole du gouvernement.
14:35 - La seule chose que nous craignons finalement, c'est que les députés, et nous-mêmes,
14:38 et les Français, soient privés d'un débat de qualité à l'Assemblée Nationale
14:41 à cause de l'obstruction bête et méchante de la nups.
14:44 Quand vous déposez 18 000 amendements sur un texte de loi,
14:46 c'est comme quand vous jetez de la soupe à la tomate sur un tableau.
14:49 Ça ne sert à rien et ça ridiculise ceux qui le font.
14:52 Ce n'est pas ça l'action parlementaire.
14:53 Quand on s'accroche à son rôle de parlementaire,
14:55 on dépose des amendements utiles, indispensables,
14:58 qu'on défend à fond les ballons, sans rien lâcher.
15:01 - Est-ce que déposer beaucoup d'amendements,
15:03 c'est équivalent à jeter de la soupe à la tomate sur un tableau, Philippe Guibert ?
15:07 Pour reprendre les mots d'Olivier Véran.
15:08 - Non, je crois qu'Olivier Véran a vraiment tort de dire des choses pareilles,
15:12 parce que dans un cas, on est dans une action violente illégale.
15:15 L'obstruction parlementaire, ça existe à peu près dans tous les parlements du monde.
15:18 Et en France, ça existe depuis la fin des années 70.
15:22 - Et rien n'empêche de le faire. - À l'initiative du Parti Socialiste, mon cher Philippe.
15:25 - Absolument, contre le gouvernement de Raymond Barr.
15:28 - C'est ce verre-là que le Parti Socialiste abrite dans ce fruit parlementaire.
15:31 - Repris largement par la droite lorsque Mitterrand était au pouvoir.
15:34 Et que les députés macronistes ont utilisé au moment de la niche parlementaire de l'ANUPS
15:40 pour faire obstruction sur certaines de leurs propositions de loi.
15:43 Donc je trouve que Olivier Véran présente mal le sujet.
15:47 Alors il a peut-être raison sur le fait qu'on n'aura peut-être pas un débat
15:50 de grande qualité à l'Assemblée et ça on peut le regretter.
15:52 - Mais on peut s'y attendre.
15:54 - Mais on ne peut pas qualifier l'obstruction parlementaire d'action illégale et violente.
15:59 Ou alors à ce moment-là, ça veut dire qu'on supprime des droits du Parlement.
16:04 L'obstruction parlementaire, surtout face à un gouvernement qui a envie d'accélérer le débat
16:08 et qui ne dure pas très longtemps, l'obstruction parlementaire est une arme.
16:12 Ce n'est pas la meilleure, ce n'est pas la plus agréable, mais c'est une arme.
16:16 Le gouvernement, lui, de son côté, a le 47 alinéen qui est très discutable
16:19 sur lequel le Conseil constitutionnel a émis quelques doutes.
16:22 - Pour faire qu'au bout de 20 jours de débat, le texte reparte au Sénat, on rappelle.
16:25 - Voilà, et puis en plus il a le 49.3 pour tout accélérer.
16:28 Donc il y a un équilibre dans ce rapport de forces.
16:31 Ce qui m'étonne beaucoup, c'est un peu étonnant de la part du gouvernement
16:35 d'être sur cette ligne-là. On voit bien qu'ils veulent cliver avec l'ANUB,
16:39 c'est les Républicains.
16:41 Mais là où ça se complique, c'est quand j'entends Xavier Bertrand tout à l'heure,
16:46 c'est-à-dire qu'il a dit 43 ans et quand on a ces 43 années de cotisation,
16:53 on peut partir quel que soit l'âge légal de la retraite.
16:57 C'est quand même, du point de vue d'un homme de droite, une remise en cause profonde
17:01 de toute la doctrine qu'a gouvernée la droite depuis Sarkozy, au moins,
17:05 qui a été de dire "on joue sur l'âge légal de la retraite".
17:08 - C'était dans le programme, d'ailleurs, des différents candidats de droite qui sont sortis.
17:11 - Oui, Fillon, 65 ans, Pécresse, 65 ans.
17:14 Et donc je trouve que là, il y a un peu un glissement qui m'étonne
17:18 chez les Républicains ou chez certains Républicains,
17:21 parce que finalement, de dire "43 ans, c'est bon, on peut partir",
17:24 ça consiste à dire "l'âge légal de départ à la retraite n'a plus de sens".
17:28 Pardon, c'est un point technique, mais qui en réalité est hyper important
17:32 sur les conséquences à la fois pour les personnes et puis sur le plan politique.
17:36 - Pour avoir 43 annuités, vous ne pouvez pas partir à la retraite à 35 ans, Philippe.
17:40 Il faut déjà avoir 43 annuités.
17:42 - On est bien d'accord, mais pour ceux qui ont commencé, par exemple, à travailler à 18 ans,
17:45 si tu as fait 43 ans, tu pars à 61 ans.
17:48 - On peut partir du principe que ceux qui ont commencé à 18 ans ont les métiers les plus pénibles.
17:52 - Évidemment, mais je ne suis pas contre sur le fond, je dis juste que ça vide de son sens
17:56 la notion d'âge légal de départ à la retraite.
17:58 Et je m'étonne que Xavier Bertrand, qui a été ministre de Sarkozy
18:01 et qui a soutenu Pécresse au présidentiel...
18:04 - Parce qu'il n'avait pas trop le choix.
18:06 - Oui, sans doute, mais enfin, je trouve que les politiques doivent quand même
18:09 avoir un minimum de cohérence dans leur prise de position.
18:12 Sinon, on peut dire que ce sont des positions opportunistes en fonction des moments,
18:15 des intérêts politiques des uns et des autres.
18:17 Là, à l'évidence, Xavier Bertrand a envie de contester le leadership de Ciotti,
18:21 dont l'imam caché.
18:23 Nous rappelons toujours que chez les Républicains, il y a un imam caché,
18:25 vous savez, comme dans la Révolution Schitt,
18:27 avec un imam qui donne ses consignes.
18:30 Il s'appelle Laurent Wauquiez, qui est le grand confédéat...
18:32 - Wauquiez, Wauquiez.
18:33 - Wauquiez.
18:34 - Voilà, on ne dit pas Mitterrand, on dit pas Mitterrand, on dit Wauquiez.
18:37 - D'accord, pas Wauquiez, mais je n'ai pas de problème.
18:40 - C'était le point prononciation de la...
18:42 - Voilà, il faudrait qu'on fasse un débat sur Mitterrand,
18:44 il faut absolument qu'on fasse un débat sur Mitterrand avec Eric.
18:47 Et donc, qu'en pense de tout ça, Laurent Wauquiez ?
18:50 C'est comme ça qu'on dit ?
18:51 Laurent Wauquiez, on aimerait bien qu'un jour il s'exprime,
18:53 parce que les Républicains, ils n'ont pas de candidat en réalité.
18:56 Là, ils font de la popole au Parlement.
18:58 - Bah si, ils ont Laurent Wauquiez.
18:59 - Oui, mais ils ne partent jamais.
19:00 - Ils ont un tabli d'hinard qui monte.
19:01 - Vous avez entendu Laurent Wauquiez dire quelque chose,
19:03 que ce soit sur les retraites ou sur autre chose,
19:05 depuis deux ans, trois ans ?
19:06 Et il s'est, paraît-il, le grand candidat des Républicains...
19:08 - Il fait un tour de France discrètement.
19:10 - Oui, alors vraiment très discrètement.
19:12 - Oui, je vous dis ce qu'il fait.
19:13 - Je ne sais pas où il passe, mais alors ça doit être très très discret,
19:15 parce que je pède à trouver une déclaration publique de Laurent Wauquiez
19:19 depuis plusieurs années.
19:21 C'est dommage, pour être candidat à la présidentielle,
19:24 il faut quand même donner un peu son opinion éventuellement,
19:27 qu'on soit au courant de ce qu'il pense.
19:29 - Autre attaque de l'opposition d'Olivier Véran,
19:32 quand il parle du Rassemblement National,
19:34 il dit que les retraites pour le Rassemblement National,
19:36 c'est un impensé politique, ils n'ont rien à proposer,
19:39 ils surfent sur la colère.
19:41 Éric Revel, on voit que le gouvernement essaye,
19:44 et c'est d'ailleurs ce qu'a dit Elisabeth Borne à ses députés mardi,
19:47 il faut vraiment aller attaquer l'opposition, attaquer les fake news.
19:50 Est-ce que le gouvernement peut vraiment gagner quelque chose
19:53 à agir comme ça avec les oppositions ?
19:54 - Je pense que ça ne suffira pas, on l'a dit et on le redit,
19:57 la communication depuis le début du gouvernement sur ce sujet
20:00 n'est pas très bonne, et si j'avais juste un micro-conseil à donner,
20:03 non pas au gouvernement, mais globalement,
20:05 c'est de ne pas continuer à s'embarquer sur le terrain de la communication.
20:08 Justement, s'il doit y avoir des propositions qui doivent être faites
20:11 pour essayer d'amadouer davantage le camp des Républicains,
20:15 ou de desserrer un peu l'emprise des syndicats et de la rue,
20:19 ce serait sur des mesures concrètes, mais continuer à jouer à cette guéguerre,
20:23 ces gens-là ne sont pas sérieux.
20:26 Je pense que M. Véran, tout à l'heure en écoutant,
20:29 en alliant à la fois ce que fait la NUPES, l'Assemblée nationale,
20:33 et le gel de tomate sur les tableaux, je me suis dit,
20:36 il a dû la préparer, il a répété ce matin longuement cette punchline.
20:39 Il faudrait l'inviter, parce que c'est du tout écrit.
20:42 - C'est les éléments de langage, comme on dit.
20:45 - C'est les éléments de langage qu'on travaille avec son cabinet,
20:47 mais quand on prépare une émission, évidemment,
20:49 on sait qu'on ne passera pas à côté de deux ou de trois formules,
20:51 parce qu'on sait que les médias reprendront celle-ci, celle-ci, ou celle-ci.
20:55 Donc vous les ciblez, vous les cadrez, vous les encadrez,
20:57 et celle-ci, elle est faite pour ça.
21:00 Et c'est vrai, pardonnez-moi, mais Véran fait une erreur d'analyse monumentale.
21:04 On ne peut pas mettre sur le même pied d'égalité un acte, pour moi,
21:07 de voyou contre la culture, qui est un acte, oui, violent, illégal,
21:11 et puis en même temps, jouer le jeu de l'opposition,
21:15 de l'obstruction parlementaire, même si je suis persuadé quand même
21:19 que la NUPES fait fausse route.
21:21 C'est-à-dire qu'en réalité, en mettant tant d'amendements,
21:23 en mettant tant d'amendements, ils savent très bien qu'il n'y aura pas le temps
21:26 pour les traiter tous, donc la navette parlementaire va renvoyer le texte au Sénat,
21:30 et ce sera sans doute les premiers à la NUPES de se plaindre qu'il n'y ait pas eu
21:33 de débat de fond. Mais quand vous mettez autant d'amendements sur la table,
21:36 vous savez très bien, ou alors vous ne comprenez rien au fonctionnement
21:38 de l'Assemblée nationale, ce que je ne crois pas,
21:40 mais vous savez très bien que vous n'aurez pas le temps de débattre du fond,
21:42 puisqu'on n'aura même pas le temps de débattre de vos amendements.
21:44 C'est vrai.
21:45 Et Gabriel, on avait aussi, je voulais vous faire réagir à ça,
21:47 mais Laurent Berger qui était aussi invité aujourd'hui dans le Média,
21:50 qui expliquait que selon lui, le gouvernement n'écoutait pas la rue,
21:53 qu'il y avait presque un déni de démocratie de la part du gouvernement.
21:56 Olivier Véran nous disait ce matin "on respecte la rue",
21:59 mais est-ce qu'on peut comprendre aussi le point de vue des syndicats
22:01 qui disent "cette mobilisation, vous êtes sourds à tout ce qui se passe dans la rue".
22:04 Bien sûr, on ne peut pas faire fi quand même de ce qui se passe dans la rue,
22:06 c'est évident. D'ailleurs les deux points se rejoignent,
22:09 parce que ce que je voulais dire en réaction aux propos d'Éric Revelle,
22:12 c'est que chaque partie a une étiquette un petit peu sur la tête,
22:16 et il y a une présomption, une image.
22:18 On peut dire que les LR c'est une présomption d'insincérité,
22:21 c'est-à-dire qu'ils défendent des points de vue de droite,
22:23 et puis quand ils arrivent au pouvoir, ils ne le sont pas tellement.
22:25 Le Rassemblement National c'est une présomption d'incompétence,
22:28 c'est-à-dire que les gens disent "ah oui, mais ils ne sauront pas faire,
22:31 ils n'y connaissent rien".
22:33 Et le Renaissance c'est une présomption d'arrogance,
22:36 et quand on a une présomption d'arrogance,
22:38 quand on sait qu'on a une réputation d'arrogant et qui n'est pas complètement usurpée,
22:42 on évite de mépriser.
22:44 Regardez son attitude quand il parle de la NUPES,
22:47 quand il parle du RN, en plus il faut choisir entre les deux accusations.
22:50 Soit il dit que trop d'abonnements c'est bien,
22:53 et à ce moment-là le RN n'a rien à proposer,
22:55 soit il dit l'inverse, soit il dit que le RN se comporte bien,
22:57 et la NUPES se comporte n'importe comment.
22:59 Là il renvoie dos à dos avec des arguments qui sont finalement contradictoires.
23:02 Et mépriser la rue, de fait Olivier Véran l'a dit.
23:05 Olivier Véran a dit "ils peuvent être des millions,
23:07 en gros, je traduis, nous n'en aurons rien à cirer,
23:10 c'est à peu de choses près ce qu'il a dit".
23:12 Et quand Elisabeth Borne dit "la veille d'une manifestation",
23:15 alors maintenant elle s'est un peu dédie,
23:17 mais elle disait "de toute façon, c'est pas négociable,
23:22 64 ans c'est une façon de dire, vous pouvez aller vous brosser,
23:26 vous pouvez aller vous promener, moi j'en ai rien à faire non plus".
23:29 Donc c'est vrai qu'en ça, les syndicats n'ont pas tort.
23:32 Et c'est quand même quelque chose de choquant,
23:34 parce que c'est un droit démocratique la manifestation.
23:36 On marque une pause et on se retrouve dans un instant
23:38 avec mes invités pour la deuxième partie de Punchline.
23:41 [Générique]
23:45 De retour dans Punchline, tout de suite on fait le point
23:48 sur l'actualité avec Michael Dos Santos.
23:50 [Générique]
23:54 Bouger sur la réforme des retraites, c'est le souhait d'Elisabeth Borne.
23:57 Dans le journal du dimanche, la Première ministre a annoncé
24:00 vouloir étendre le dispositif de carrière longue.
24:02 Désormais, les personnes qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans
24:05 pourraient partir à la retraite à 63 ans.
24:08 Ce changement vise à séduire les députés républicains
24:10 avant le début des débats, demain à l'Assemblée nationale.
24:13 Un immeuble en construction visé par un incendie criminel
24:16 à Pietrocella en Corse.
24:18 Des inscriptions appelant à la lutte armée nationaliste
24:20 ont été retrouvées sur place.
24:22 Des tags identiques ont déjà été inscrits
24:24 lors d'autres incendies criminels ces derniers mois,
24:26 principalement sur des résidences de Français de l'Hexagone.
24:29 Une enquête a été ouverte pour destruction de biens par moyens dangereux.
24:32 Et puis la réticence occidentale à livrer les avions de combat à l'Ukraine
24:36 va coûter plus de vies.
24:38 En revanche, le ministre ukrainien de la Défense a critiqué
24:40 la position de ses alliés, qui créent une escalade du conflit avec la Russie.
24:44 Lors de cette conférence de presse,
24:46 Oleski Reznikov s'est montré tout de même confiant.
24:48 « Kef l'emportera de toute façon », c'est ce qu'il a ajouté.
24:51 Un gérant d'une pizzeria située en Normandie,
24:56 condamné en mai 2022 à 14 ans de prison
24:59 pour viol et agression sexuelle sur des enseignes employées
25:02 entre 2015 et 2018, a été remis en liberté
25:06 et, 8 mois plus tard, est placé sous contrôle judiciaire
25:08 dans l'attente de son procès.
25:10 En appel, une décision que ses victimes ne comprennent pas.
25:13 Vous allez entendre le témoignage édifiant de l'une d'entre elles.
25:16 Il a été recueilli par Antoine Durand.
25:18 Le récit est signé Inès Alikhan et Sven Bouland.
25:20 Depuis un mois, l'agresseur présumé d'Amélie est en liberté,
25:26 assignée à résidence à seulement quelques kilomètres de chez elle.
25:30 « J'habite quand même à 16 kilomètres, à peine 16 kilomètres de chez lui.
25:34 Et s'il faut que je déménage, j'ai pensé à déménager. »
25:38 Une plainte pour agression sexuelle est déposée en 2016
25:41 contre son ancien patron, après ses très nombreuses menaces.
25:45 « Je ne sortais plus, parce que moi, en sachant qu'il est venu chez moi
25:51 pour me menacer, qu'il ne fallait pas que je ne dise rien,
25:55 qu'il a menacé sur mes enfants, sur ma fille surtout.
25:59 J'avais l'appréhension, quand il m'appelait,
26:04 j'avais toujours l'appréhension de le voir. »
26:08 Condamnée par la cour d'assise à 14 ans de réclusion criminelle,
26:11 le mis en cause a été libéré au bout de 8 mois.
26:14 Aujourd'hui, Amélie est terrifiée de le recroiser.
26:17 « J'ai une petite fille qui est handicapée.
26:21 Elle est obligée de suivre des soins médicaux.
26:26 Et ces soins médicaux sont où Monsieur habite.
26:31 Je ne sais même pas si je retournerai là-bas. »
26:38 D'autant plus qu'Amélie et le suspect partagent le même cabinet de suivi psychologique.
26:43 « Il m'a fait du mal.
26:47 C'était l'enfer, c'était vraiment l'enfer. »
26:52 L'homme a été placé sous contrôle judiciaire,
26:56 dans l'attente de son procès en appel, le 12 juin prochain.
26:59 « Gabrielle Cluzel, on entend une victime qui a peur de croiser son agresseur présumé,
27:04 qui pense à déménager, qui est suivie dans le même cabinet.
27:08 On se dit, c'est quand même surréaliste.
27:11 C'est la victime qui peut-être songe à changer de vie pour ne pas croiser son agresseur. »
27:15 « Bien sûr, c'est absolument insupportable.
27:18 On rejoint tous les débats que nous avons eus après l'assassinat de cette jeune fille.
27:22 C'est-à-dire qu'on ne comprend pas les Français une vision assez basique.
27:27 C'est normal, nous tous, de la justice, il a été condamné à un viol.
27:31 Ce n'est pas tout à fait anodin, ce n'est pas une malversation dans une entreprise commerciale.
27:36 Donc on se dit, on va le mettre à l'écart de la société.
27:39 Et on ne peut pas comprendre, même en cas d'appel,
27:42 c'est vrai que c'est difficilement compréhensible
27:45 que la victime ait des chances de le recroiser.
27:49 Il faudrait inverser la peur.
27:51 C'est elle qui a peur, c'est elle qui a envie de déménager,
27:53 comme si c'était elle, finalement, qui était en tort.
27:57 Donc c'est proprement insupportable.
28:00 Le problème, c'est que peut-être que Madame, son cas étant médiatisé,
28:04 pourra trouver des solutions, de concert avec son avocat.
28:07 Mais on peut imaginer qu'elle n'est pas la seule dans ce cas-là.
28:10 Là aussi, à Minima, on a besoin d'explications.
28:15 Mais, vous savez, aujourd'hui, on parle beaucoup de prison à ciel ouvert.
28:20 On trouve des alternatives.
28:24 Alors, moi, je ne m'avance pas sur ce dossier que je ne connais pas bien.
28:26 Je ne sais pas pourquoi exactement il est ressorti dans les détails.
28:30 Mais le fait est que, par exemple, les bracelets électroniques, c'est un fait.
28:35 Il y a des victimes qui croisent des gens qui sont traînés dans le tribunal,
28:40 qui ont été condamnés avec un bracelet électronique sur le marché de la ville d'à côté.
28:45 Et même avec un bracelet électronique, je vous rappelle que celui qui avait assassiné,
28:49 un des assassins du père Hamel avait un bracelet électronique.
28:52 On n'est pas complètement rassurés.
28:54 Donc vouloir vider les prisons, c'est bien.
28:56 Mais ça ne doit pas être fait, évidemment, dépend de la victime.
29:01 Éric Revelle, c'est vrai qu'il y a de plus en plus de cas où on entend parler de victimes qui changent de vie
29:06 parce que c'est elles qui doivent s'éloigner de leur agresseur,
29:09 alors qu'on dit dans une logique de la justice,
29:11 ça devrait être l'agresseur qui est éloigné de la victime, pas l'inverse.
29:14 Oui, bien sûr. Mais vous voyez, ce qui manque à notre compréhension, pardonnez-moi,
29:17 et quand on parle d'explication, je vais m'expliquer sur le mot "explication" en direction de la justice,
29:21 c'est que là, on voudrait savoir pourquoi, alors qu'il est condamné à 14 années de réclusion criminelle,
29:27 il est libéré au bout de 8 mois. Parce qu'il est en appel ?
29:29 Oui, juste parce qu'il est en appel.
29:31 Bon, attendez, ça mérite des explications. Et pourquoi je voudrais décliner le mot "explication" ?
29:35 Parce qu'on a besoin que la justice s'explique sur ses ratés, oui, je le pense,
29:39 mais aussi nous explique pédagogiquement ce que ça veut dire.
29:43 Parce que sinon, à partir de faits comme celui-ci, ça laisse libre cours à tous les fantasmes.
29:48 Personne ne peut entendre, sans explication d'experts sur la chose de justice,
29:54 personne ne peut comprendre que quand vous êtes condamné à 14 années de réclusion criminelle,
29:59 vous soyez libéré au bout de 8 mois, fut-il parce que votre procès est en appel.
30:03 C'est absolument incompréhensible pour le néophyte que je suis.
30:06 Donc moi, je supplie la justice de s'expliquer, même, il ne s'agit pas de remettre son indépendance en cause,
30:12 mais de s'expliquer sur ses ratés, ça permettrait de couper des fantasmes populistes les plus puissants,
30:17 mais aussi de s'expliquer, de nous former, de nous dire ce qui s'est passé là,
30:22 c'est peut-être une décision de justice, j'allais dire normale, mais il faut nous l'expliquer.
30:26 Et dans ces cas-là, se dire "mais ça ne peut pas fonctionner comme ça".
30:29 On ne peut pas imaginer que quand vous avez été condamné à 14 ans de réclusion criminelle,
30:34 vous soyez libéré au bout de 8 mois. On ne comprend rien, nous, les citoyens lambda.
30:39 Vous disiez "c'est incompréhensible" à l'instant, Philippe Guibert.
30:42 Ah oui, ce que dit Eric est d'autant plus vrai qu'il s'agit d'une accusation de viol.
30:46 Enfin, je veux dire, qui est un domaine, on peut disserter sur les pourcentages de récidive,
30:52 enfin, qui est un domaine où la récidive est hélas sans traitement.
30:57 Oui, et puis elle dit qu'il est venu quand même à son domicile la menacer aussi, dans son témoignage.
31:00 Non, mais on est entré dans une société de procédures,
31:03 où la garantie des droits accordés à tout le monde, et en particulier à ceux qui sont accusés,
31:08 aboutit à des absurdités bureaucratiques, pire que 4 cas, enfin c'est parfaitement odieux,
31:14 ce qu'on fait subir à cette femme, c'est parfaitement odieux.
31:17 C'est-à-dire qu'au nom de la garantie des droits des uns et des autres,
31:22 on en arrive à une situation où une femme se retrouve confrontée à son agresseur.
31:27 Je ne sais pas si vous vous rendez compte, le droit est d'abord fait pour être au service des gens,
31:32 et protéger les gens, et protéger la société, pas le contraire.
31:36 Et donc, on est arrivé à un degré d'absurdité,
31:39 enfin de décisions judiciaires qui sont peut-être fondées sur des règles de droit,
31:44 mais qui aboutissent à des absurdités, et qui peuvent être tragiques en plus,
31:48 et qui pour cette femme sont, encore une fois, c'est invivable ce qu'elle est en train de vivre.
31:54 Et donc, là encore pour prolonger ce que disait Eric,
31:58 on a besoin que la justice explique, et qu'on puisse comprendre,
32:03 parce que c'est a priori incompréhensible.
32:05 C'est a priori incompréhensible, pardon j'ajoute juste un mot,
32:08 et a priori c'est injustifiable, c'est même pire qu'incompréhensible.
32:12 Parce que les Français sont en train de juger la justice, si vous voulez, chez eux.
32:15 Les Français jugent la justice, et c'est jamais très bon.
32:17 Donc on a besoin d'explications, on a besoin de pédagogie, on a besoin de comprendre.
32:21 Pour terminer en un mot Gabriel, puisque...
32:23 Non mais au-delà de ce cas précis, c'est vrai qu'on ne le connaît pas complètement,
32:27 mais il est un fait que les politiques ont toujours des grands mots
32:32 pour parler des violences faites aux femmes,
32:34 ça va être le quinquennat dédié aux violences faites aux femmes,
32:36 mais le laxisme judiciaire, c'est une grande violence faite aux femmes.
32:41 Tous les cas qui nous occupent, ce sont des femmes.
32:43 Et évidemment, une société qui revient à la loi de la jungle,
32:45 les femmes en seront évidemment les premières à être touchées.
32:51 Donc je ne comprends pas, et c'est vrai que pour moi c'est inexplicable,
32:54 même quand Christen Taubira, qui était une grande féministe devant l'Éternel,
32:57 ou du moins se prétendait comme telle, était garde des Sceaux,
33:00 il n'y a rien eu de fait dans ce domaine.
33:02 Et je ne comprends pas, c'est pour ça que tout cela me semble être un féminisme assez évanescent.
33:08 La fin des peines planchers.
33:10 C'est tout l'inverse, c'est le chemin exactement inverse qui a été suivi.
33:13 Taubira était une authentique féministe.
33:15 Le féministe, ce n'est pas seulement réciter des poèmes au Festival d'Avignon,
33:22 c'est agir sur des cas précis.
33:24 On va parler maintenant d'un autre sujet important, les agressions de policiers.
33:31 Encore cette nuit, vers 1h du matin à Toulon,
33:34 trois policiers qui étaient hors service ont été reconnus, insultés et frappés par une dizaine d'individus.
33:40 L'un d'eux a été victime d'une fracture ouverte au coude, il a été opéré.
33:44 Un autre est blessé à la tête et le troisième a une plaie ouverte sur le crâne.
33:48 On est en ligne avec Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité LGP.
33:52 Je voulais d'abord vous entendre parce qu'hier je vous avais déjà avec moi en plateau
33:56 et vous parliez déjà d'une agression qui s'était déroulée.
33:59 Malheureusement, c'est de plus en plus fréquent.
34:02 Bonjour, oui, effectivement.
34:04 Encore une fois, un message de soutien à mes trois collègues parce qu'on va les humaniser.
34:08 C'est vrai qu'on parle de policiers, mais ils s'appellent David, Valentin et Thomas.
34:11 Donc effectivement, ils ont été gravement blessés.
34:14 Il y en a un qui a eu 20 jours d'ITT et les deux autres 10 jours avec perte de connaissance,
34:18 fracture du coude, il y en a un qui a huit points de suture.
34:21 Effectivement, ils ont reçu une grêle de violence, j'allais dire,
34:24 alors qu'ils étaient tous les trois et ils se sont fait invectiver par rapport à leur qualité.
34:28 Donc ils ont été reconnus par un groupe d'individus, une dizaine.
34:31 Vous savez, ces groupes-là, de toute façon, qui vivent en dehors de la marge de la société,
34:37 c'est un peu comme l'hyène, vous savez, ils sont à plusieurs, comme ça,
34:40 sur un ou deux personnes et puis ils s'acharnent.
34:43 Donc on a un gros souci dans cette société et je ne connais pas un pays au monde,
34:46 mais pas un où effectivement des policiers peuvent se faire agresser
34:49 en dehors de leur service parce qu'ils sont reconnus.
34:52 Systématiquement, je veux dire, la réponse pénale et la réponse même policière
34:55 doit être vraiment immédiate et sans pitié.
34:59 Or, en France, qu'est-ce qu'on voit tous les jours ?
35:02 On prend des mortiers d'artifices sur la figure, on se fait repérer dans la rue,
35:05 on se fait insulter, on se fait agresser et derrière tout ça,
35:08 on a l'impression qu'il y a une impunité totale.
35:11 C'est comme ça, mais ça ne peut plus durer, en fait.
35:16 Vraiment, les collègues sont à bout et moi, j'ai un conseil à donner
35:18 à ces dizaines d'individus, c'est d'aller vite se livrer.
35:21 Parce que je pense que quand on va les interpeller, parce qu'on a déjà des caméras,
35:24 on sait très bien à peu près qui c'est, on remonte,
35:26 mais quand on va les interpeller, je pense que ça va un peu piquer au réveil.
35:29 Donc ils ont intérêt quand même à aller un peu se livrer
35:32 et peut-être qu'ils pourront un peu s'expliquer,
35:34 mais on ne peut pas laisser passer ça, il n'y a pas d'impunité.
35:36 Et Jean-Christophe Crouy, on en a aussi beaucoup parlé,
35:39 on a vu parfois des tags avec l'identité de membres de forces de l'ordre révélées,
35:42 parfois l'adresse de leur domicile.
35:44 Est-ce que vous, vos collègues, en tant que forces de l'ordre,
35:46 vous voyez que vous changez peut-être vos comportements,
35:49 que vous faites davantage attention aussi quand vous rentrez chez vous,
35:51 à ne pas avoir de suivi, à ne pas avoir des personnes qui puissent vous identifier, vous suivre ?
35:55 Bien sûr, les collègues ont changé.
35:57 Alors déjà, on avait changé un petit peu par rapport aux attentats
36:00 qu'il y avait eu sur les policiers aussi.
36:02 On sait maintenant qu'on peut être des cibles potentielles,
36:05 mais même la criminalité, la délinquance du quotidien
36:08 commence à mettre la pression sur les policiers.
36:10 Moi, les collègues, le soir, me disent, quand on rentre chez soi,
36:12 on fait deux, trois fois le tour d'un rond-point
36:14 pour voir s'il n'y a pas une voiture qui nous suit.
36:16 Après, on ne rentre pas directement chez soi,
36:19 on fait tourner un petit peu, pareil, pour voir si un véhicule ne nous suit pas.
36:22 Et quand on fait nos courses, on est vigilant.
36:24 Et puis surtout, c'est qu'on habite loin de notre travail.
36:26 Donc ça aussi, c'est des coûts.
36:28 C'est-à-dire que quand vous habitez à 30 ou 40 kilomètres,
36:30 des fois 50 kilomètres en province de là où vous travaillez,
36:33 c'est des coûts supplémentaires en essence pour les maisons, etc.
36:37 Donc on est obligé de se cacher quelque part,
36:39 alors qu'on devrait être fier de notre métier.
36:41 On devrait être fier, même dans les écoles,
36:43 nos enfants devraient être fiers de ce qu'on fait.
36:45 Et au contraire, on leur dit surtout de se taire, de ne rien dire,
36:47 de vivre tranquille, parce que quand vous connaissez l'adage,
36:49 pour vivre tranquille, il faut vivre caché.
36:51 Écoutez, ça, ça a assez duré.
36:53 Je pense que maintenant, il faut ramener cette fierté devant la scène.
36:58 Et vraiment, le métier de policier, c'est peut-être un métier noble
37:01 et on doit vraiment, au contraire, être protégé justement par l'État,
37:04 c'est notre employeur, et aussi par la justice.
37:07 Et ce n'est pas normal, par exemple, que des policiers,
37:10 on l'a vu à Saint-Dizier, quand un individu attaque des policiers
37:13 avec un couteau et qu'il leur tape dessus,
37:15 enfin, qu'il les laisse les poignarder au visage,
37:17 qu'il soit remis en liberté et convoqué ultérieurement.
37:19 Il doit aller en prison directement.
37:21 Il n'y a pas besoin de... Je veux dire, pour préparer sa défense,
37:24 ils veulent faire de la prison.
37:26 Ce n'est pas un souci, c'est normal qu'il y ait un procès équitable.
37:29 Mais il le fait, de la prison. Déjà, on marquerait un peu les esprits.
37:32 - Philippe Guibert, qui est avec nous en plateau,
37:34 voulait vous poser une question.
37:36 - Oui, bonsoir, Jean-Christophe Couvry.
37:38 Est-ce qu'on a une idée de l'identité,
37:40 pas de l'identité, mais de l'activité de ces 10 personnes,
37:43 de ce groupe de 10 personnes qui a agressé ces policiers ?
37:46 Est-ce que ça a un rapport avec le trafic de drogue ?
37:49 Est-ce que c'est autre chose ?
37:51 Est-ce que vous avez une idée ou une information ?
37:53 - Pour l'instant, non.
37:55 Mais en fait, ce sont des individus qui, manifestement, connaissaient les policiers.
37:58 Donc, on va encore avoir à peu près le même profil.
38:01 J'en mettrai ma paie encore ce mois-ci.
38:04 Donc, à parier, j'allais dire.
38:06 Mais en fait, on a des délinquants.
38:08 On a des délinquants suractifs, on appelle.
38:10 C'est-à-dire que c'est des délinquants qui vivent en marge de la société,
38:13 qui peuvent faire des petits larcins et aussi des gros.
38:16 C'est des gens qui ont le mépris du travail,
38:18 qui aiment flamber, donc ils ne sont pas forcément riches.
38:21 Mais dès qu'ils ont de l'argent, ils ont besoin d'argent
38:23 pour justement, j'allais dire, vivre au-dessus de leurs moyens.
38:26 Et c'est des gens qui vivent, j'allais dire, au jour le jour,
38:29 qui se projettent sur rien.
38:31 Donc, en fait, on a ces individus.
38:33 Et le point commun, c'est un QI assez faible.
38:35 Par contre, c'est vrai, ça ne s'attrape pas, mais c'est comme ça.
38:38 Donc, si on pouvait leur faire un jour une petite piqûre d'intelligence
38:40 et de savoir-vivre, à ces gens-là,
38:42 peut-être qu'on y gagnerait dans la société.
38:44 - On a fort sentiment d'impunité, quand même.
38:46 - Ben oui, parce qu'en fait, quand vous voyez,
38:49 déjà, quand vous regardez un petit peu le cursus de ces gens-là,
38:53 c'est un peu le monsieur, le mafoude, là, avec la Fer-6M,
38:56 où on voit que depuis tout petit déjà, on avait identifié.
38:59 Et en fait, on le voit grandir dans la délinquance.
39:02 Il y a des petits, des gros larcins, ils sont capables de tout.
39:04 Et ces gens-là, en fait, le coup prêt tombe,
39:07 mais ce n'est jamais assez puissant.
39:09 Et donc, il n'y a rien qui les arrête vraiment.
39:11 Et c'est ça qu'il faut remettre sur le...
39:14 Il faut repenser la sécurité et la justice.
39:16 Il faut vraiment être impartial.
39:17 On l'a fait dans les Pays-Bas.
39:19 Les Pays-Bas, il y a des peines de prison très, très basses, j'allais dire.
39:22 Même si vous êtes condamné à très peu de jours de prison,
39:24 vous les faites intégralement.
39:25 Ça porte à la réflexion.
39:27 - Jean-Christophe Couville, pardonnez-moi,
39:29 mais c'est bien plus grave que ça.
39:32 C'est-à-dire que là, il ne s'agit pas d'une opération de police
39:35 sur des malfaiteurs pris en flagrandellerie ou ailleurs.
39:37 Il s'agit d'agressions de policiers en civil parce qu'on les a reconnus.
39:42 Donc, ça veut dire qu'on franchit une nouvelle étape
39:45 contre l'autorité que représentent les forces de l'ordre.
39:48 C'est bien plus grave que ça.
39:50 Ce n'est même pas le mobile qui est intéressant.
39:52 C'est le fait que des voyous osent s'attaquer à des policiers
39:56 qui sont des civils, qui sont des citoyens lorsqu'ils ne travaillent pas.
39:59 Bien sûr qu'il y a la question d'impunité,
40:01 mais c'est extrêmement grave à mon sens quand même.
40:04 - Bien sûr. Dans les pays anglo-saxons, on parle de crime.
40:08 C'est-à-dire que dès lors que vous attaquez un policier, c'est un crime.
40:12 Et les crimes chez nous, c'est les assises.
40:14 Il n'y a même pas à tortiller, à les faire passer en correctionnel.
40:17 C'est les assises.
40:18 Et donc, ils devraient faire des peines de prison très longues,
40:21 mais des vraies peines de prison.
40:22 Encore une fois, il y a les chiffres qui tournent.
40:24 Sur 10 personnes qui sont condamnées à la prison ferme,
40:27 il n'y en a que 6 qui en font réellement la prison.
40:30 C'est-à-dire que dans le système,
40:31 il y en a 4 qui échappent, qui ne mettent jamais les pieds.
40:33 Et pour les victimes, on se dit,
40:35 "Tiens, mon agresseur a été condamné à la prison ferme,
40:37 ça va aussi lui faire du bien et lui permettre une réflexion,
40:39 il sera inséré dans la société et surtout de réparer la victime."
40:42 Mais en fait, ils n'y vont pas. C'est ça qui est terrible.
40:44 Mais quand vous parlez de ça, justement, au ministère de la Justice
40:48 et notamment au garde des Sceaux, on vous dit,
40:49 "Mais non, la réponse pénale, elle y est, regardez,
40:51 nous avons les chiffres et les statistiques."
40:53 Oui, je suis désolé, mais le sujet juste avant, vous voyez bien,
40:56 encore une fois, il y a une personne qui est victime
40:58 qui va croiser son agresseur dans la rue,
41:00 tout ça parce qu'il a un bracelet électronique.
41:02 Et juste pour rappel, un bracelet électronique,
41:04 c'est juste le soir que ça marche.
41:05 C'est-à-dire que la journée, vous êtes libre de vos mouvements,
41:07 il faut rentrer chez vous le soir pour que le bracelet soit connecté.
41:10 Et quand le bracelet est disconnecté,
41:12 on ne peut pas envoyer des patrouilles de police
41:14 à chaque fois qu'il y a un bug ou que la personne ne se connecte pas.
41:16 Donc si vous voulez, la personne reçoit un avis,
41:19 une lettre commandée, et ça traîne et ça traîne.
41:22 Et on met 3 mois pour prendre des mesures,
41:25 justement pour recondamner cette personne.
41:27 Donc c'est toute cette latence-là que les gens ne connaissent pas forcément.
41:30 Et nous, on le fait au quotidien.
41:32 Vous voulez vous poser une question ?
41:34 Non, c'est plus une remarque.
41:36 Je trouvais intéressant de donner l'identité, le prénom,
41:40 de l'incarner ces policiers, parce que c'est vrai que
41:42 quand il y a une supposée bavure policière
41:48 ou ce que l'extrême-gauche appelle une violence policière,
41:51 même d'ailleurs qu'il y a eu la moindre enquête sur le sujet,
41:54 on donne les prénoms, Adama, Théo, etc.
41:57 Et finalement, on a l'impression que les policiers, eux, ils n'ont pas de vie.
42:00 C'est sous prétexte de devoir de réserve.
42:03 On ne sait pas qui c'est, c'est un policier.
42:05 Je trouve que c'est important de montrer que ce sont des personnes de chair et d'os
42:09 qui doivent avoir peur pour leurs enfants aussi.
42:11 Et puis je voulais parler aussi de la fragilisation de la police
42:14 qui peut être faite par voie politique.
42:16 Moi, hier, je suis passée dans Paris rue Lecour,
42:18 il y avait un slogan "Policier, tuez-vous".
42:21 Visiblement, ça devait être des Black Blocs ou des Antifa.
42:24 Et cette petite musique qui discrédite la police, l'accuse de tous les maux,
42:29 elle a une convergence de faits avec ces délinquants
42:31 et c'est important de lutter contre elle aussi.
42:33 Merci beaucoup, Jean-Christophe Couville, d'avoir été avec nous dans cette émission.
42:37 Pour terminer, rapidement, on l'apprend avec les chiffres de l'INSEE,
42:41 Paris a perdu 123 000 habitants en 10 ans.
42:44 Et si on en croit les prévisions, la tendance devrait aller en s'amplifiant.
42:49 Alors, rapidement, petit tour de table, il y a plusieurs explications possibles.
42:52 La mairie explique notamment, il y a le prix des logements,
42:54 il y a ceux qui, avec le Covid, sont partis,
42:57 il y a ceux qui trouvent que Paris est sale.
42:59 Philippe Guibert, votre analyse rapide là-dessus.
43:01 Un facteur évident, c'est évident.
43:04 Il y a un deuxième facteur, à mon avis, c'est que la vie est devenue compliquée à Paris.
43:08 La vie des transports, de la circulation est devenue compliquée.
43:12 Et donc, elle est devenue moins agréable.
43:16 Tout simplement, l'agrément de Paris, on est quand même dans une des plus belles villes du monde,
43:21 alors la saleté peut y contribuer aussi,
43:23 fait que l'agrément de la vie à Paris, on profite moins de Paris.
43:27 Et moi, je remarque, ça fait 30 ans que j'habite à Paris, si ce n'est plus,
43:31 et je constate cette perte de qualité de vie qui fait que tout est compliqué,
43:37 que même pour traverser la rue, il faut vérifier s'il n'y a pas un deux-roues
43:40 qui fonce en brûlant le feu.
43:42 Et c'est extrêmement exaspérant au bout d'un moment.
43:44 Gabrielle Cluzel, rapidement, sur les explications possibles.
43:47 Oui, écoutez, moi, j'ai passé toute ma jeunesse à Paris.
43:50 De fait, Paris, on n'a plus envie d'y vivre.
43:52 C'est sale, c'est hérissé de travaux, on ne peut plus y circuler, c'est pas sûr.
43:57 S.U.R.R.
44:00 Et donc, il n'y a plus que les touristes pour rêver de Paris, finalement.
44:04 Et c'est pour ça qu'on ne voit quasiment plus que des touristes.
44:06 Alors, il y a le prix du loyer, mais vous savez, de fait,
44:08 toute la banlieue parisienne est aussi en train de voir ses prix augmenter.
44:11 Les gens fuient Paris.
44:13 Éric Rebelle, en un mot, le responsable.
44:15 Oui, au-delà du chiffre, regardez quelles sont les classes sociologiques qui quittent Paris.
44:19 Et vous remarquerez peut-être qu'il y a beaucoup de bobos parisiens
44:22 qui ont fait l'élection depuis tant d'années,
44:25 des candidats socialistes à la mairie de Paris, qui sont en train de tailler la route.
44:28 C'est donc signe que la vie n'est plus aussi agréable qu'ils le pensaient ou qu'ils l'imaginaient.
44:32 Merci à tous les trois d'avoir été mes invités.
44:34 On se retrouve dans un instant dans Vraimap.
44:36 Vraiment pas d'accord avec Laurent Geoffrin et Charlotte Dornelas.
44:39 [Musique]

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