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Olivier Dussopt est sous les feux de la rampe. Le ministre du travail d’Emmanuel Macron défend bec et ongles la réforme des retraites, quitte à se mettre à dos une bonne partie de la France. Alors que les trois-quarts des Français sont opposés à la réforme des retraites, le ministre du travail tient la barre, véritable statue du commandeur à la sauce start-up nation. Mais une affaire judiciaire pourrait bien faire tomber Dussopt de son piédestal. En effet, le ministre du travail est sous le coup d’une enquête du Parquet national financier, pour des soupçons de favoritisme. Alors maire d’une petite ville de l’Ardèche, Dussopt est suspecté d’avoir bénéficié de contreparties pour avoir accordé des marchés dans le domaine de l’eau. Le Parquet national financier pourrait le renvoyer devant le tribunal correctionnel, où il risque 2 ans de prison et 200 000 euros d’amende. Dussopt met surtout en danger la réforme des retraites, à l’heure où l’exécutif faite face à des manifestations-monstre dans les rues et des grèves qui bouleversent le pays. Dans sa carte blanche, notre journaliste Thomas Dietrich revient sur le scandale judiciaire qui met à l’index Olivier Dussopt, et de manière plus large sur toutes les casseroles du gouvernement.
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Olivier Dussopt est sous les feux de la rampe. Le ministre du travail d’Emmanuel Macron défend bec et ongles la réforme des retraites, quitte à se mettre à dos une bonne partie de la France. Alors que les trois-quarts des Français sont opposés à la réforme des retraites, le ministre du travail tient la barre, véritable statue du commandeur à la sauce start-up nation. Mais une affaire judiciaire pourrait bien faire tomber Dussopt de son piédestal. En effet, le ministre du travail est sous le coup d’une enquête du Parquet national financier, pour des soupçons de favoritisme. Alors maire d’une petite ville de l’Ardèche, Dussopt est suspecté d’avoir bénéficié de contreparties pour avoir accordé des marchés dans le domaine de l’eau. Le Parquet national financier pourrait le renvoyer devant le tribunal correctionnel, où il risque 2 ans de prison et 200 000 euros d’amende. Dussopt met surtout en danger la réforme des retraites, à l’heure où l’exécutif faite face à des manifestations-monstre dans les rues et des grèves qui bouleversent le pays. Dans sa carte blanche, notre journaliste Thomas Dietrich revient sur le scandale judiciaire qui met à l’index Olivier Dussopt, et de manière plus large sur toutes les casseroles du gouvernement.
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NewsTranscription
00:00 Donc vraiment, j'ai l'impression que les membres du gouvernement Macron ont désormais deux endroits où se rencontrer.
00:05 Le Conseil des ministres le mercredi matin et les bancs du Palais de Justice.
00:09 Vraiment, il faut se demander à quand un Conseil des ministres délégalisé au tribunal de Paris.
00:14 Et c'est vrai qu'avec toutes les casseroles, peut-être qu'ils auraient de quoi de faire un restaurant.
00:17 [Générique]
00:23 – Salut Thomas. – Salut Théophile.
00:25 – Alors tu es venu nous parler aujourd'hui d'un ministre sous les feux de la rampe.
00:29 – Alors oui, je suis venu vous parler d'Olivier Dussopt, le ministre du Travail,
00:32 celui qui est en première ligne contre vents et marées pour défendre la réforme des retraites
00:37 face au vilain député gauchiste. On l'écoute cet après-midi à l'Assemblée.
00:41 – Vous n'avez pas à frapper les pupitres, la parole est au gouvernement.
00:45 [Cris de la foule]
00:50 – Madame la Présidente, Monsieur le ministre, Messieurs les ministres,
00:55 chers Franck et chers Gabriel, Madame la Présidente de la Commission des affaires sociales,
01:02 Mesdames et Messieurs, Madame la rapporteure générale,
01:04 Mesdames et Messieurs les rapporteurs, Mesdames et Messieurs les députés,
01:10 nous y sommes.
01:11 – Monsieur le ministre, on va suspendre 5 minutes, le temps que ces RSA collègues
01:15 laissent le gouvernement s'exprimer.
01:19 – Bon, Olivier Dussopt, c'est quand même un peu compliqué pour lui en ce moment.
01:22 C'est un des hommes les plus détestés de France.
01:24 Mais il faut quand même que je vous parle de lui, que je le défende
01:27 parce que j'aime bien les causes perdues.
01:28 Et c'est vrai qu'il met de l'énergie à défendre la réforme des retraites,
01:33 contre vents et marées, j'en parlais tout à l'heure.
01:35 Et puis c'est quand même un homme qui a des valeurs morales,
01:37 qui a de la probité, qui a de l'éthique.
01:39 On se souvient qu'à l'époque où il était député socialiste
01:41 et qu'il soutenait Manuel Valls, il avait quand même des valeurs très fortes.
01:44 On écoute un petit extrait de 2017.
01:46 – Je considère aussi à titre personnel que dès lors qu'un élu est condamné,
01:50 parce que dans le cadre de ses fonctions,
01:52 il a utilisé les prérogatives qui étaient les siennes,
01:54 pour s'enrichir, pour détourner, pour dévier et vicier l'intérêt public
02:00 et bafouer l'intérêt général, je pense que ça devrait être illuminatoire.
02:04 Et qu'au-delà de la question de justice,
02:06 la moralité propre de chacun des individus devrait les conduire à s'effacer
02:11 et à ne plus jamais solliciter la confiance de leurs concitoyens.
02:14 – Alors ça tombe bien qu'il parle de tout ça parce que,
02:17 entre-temps, depuis 2017, Olivier Dussopt est devenu ministre
02:20 et puis surtout, il y a eu une petite enquête,
02:22 il est sous le coup d'une enquête du parquet national financier.
02:27 Il veut vraiment, Olivier Dussopt, laisser son nom à la réforme des retraites,
02:30 mais il risque surtout de laisser son nom à un scandale judiciaire.
02:33 Donc je vous résume, c'est un peu compliqué.
02:35 Mediapart, c'est en effet l'écolon de manque depuis quelques années.
02:38 En gros, Olivier Dussopt était le maire d'Adoné, une petite commune de l'Ardèche.
02:42 Et dans ce cadre, évidemment, on passe des contrats dans le secteur de l'eau
02:45 pour la fourniture d'eau à l'ensemble des habitants.
02:48 Et le parquet national financier le soupçonnait d'avoir favorisé une entreprise,
02:53 la Sor, qui en échange lui avait donné deux lithographies d'un peintre assez connu
02:57 qui s'appelle Gérard Garouste.
02:58 Et donc, finalement, peut-être des faits de corruption.
03:02 Et en fait, en enquêtant le parquet national financier, il a découvert d'autres choses.
03:05 Déjà, il n'avait absolument pas déclaré ses cadeaux,
03:07 puisque en tant que parlementaire, on doit déclarer tous les cadeaux
03:10 d'une valeur supérieure à 150 euros.
03:12 Et là, les lithographies étaient estimées à 2 000 euros.
03:14 Mais surtout, ils sont remontés dans le temps.
03:16 Ils ont trouvé que déjà, à la fin des années 2000, en 2009-2010,
03:19 Olivier Dussopt aurait commis des actes de favoritisme.
03:23 C'est le terme qui a été retenu par le parquet national financier,
03:25 en favorisant justement cette Régie d'eau pour qu'elle remporte un marché
03:28 dans sa ville d'Anneau-Nez.
03:30 Et quand même, l'infraction de favoritisme, c'est peut-être puni de deux ans d'emprisonnement
03:35 et de 200 000 euros d'amende.
03:37 Mais bon, il n'y a pas de quoi aimer voir les éditorialistes des médias mainstream
03:41 qui, eux, trouvent ça pas grave du tout.
03:43 Ils versent même dans la théorie du complot, on écoute Nathalie Saint-Cricq
03:46 et Jean-Michel Lappaty qui, l'autre soir sur France 5, étaient dans une forme olympique.
03:50 Alors, dans ce contexte, un ministre clé, Yvan Trippenbach,
03:53 en première ligne dans la réforme des retraites, c'est Olivier Dussopt,
03:56 le ministre du Travail.
03:57 Il est mis en cause par la justice dans une affaire de favoritisme.
04:00 C'est lui qui va devoir défendre ce projet de loi à l'Assemblée.
04:03 Il va être en première ligne.
04:04 Est-ce qu'il va tout simplement pouvoir le faire ?
04:07 Vous regardez Jean-Michel au moment de...
04:09 Comment tant du regard !
04:10 Ne faites pas ce genre de choses !
04:11 - Il regarde l'action du Parti National Financier
04:15 avec une date qui est assez étonnante quand même.
04:19 - La fuite est au porté.
04:20 - Oui, ils étaient fiers.
04:21 - Parce que 2000 les fait reprocher, on commence à 50 et 2017 et hop !
04:27 Justement, juste le 2...
04:28 - On attend très mal depuis le début du débat.
04:31 - Sur cette histoire, puisqu'on en parle, c'est un marché public qui a été passé.
04:35 Olivier Dussopt a eu deux lithographies.
04:38 - De Garousse pour un montant de 2 000.
04:40 - Voilà, donc un échange ou pas de l'accord qu'il avait donné pour ce marché public.
04:44 Mediapart dit que les échanges de mêles entre la personne qui lui a donné une lithographie,
04:48 il y a plus de 10 ans maintenant,
04:50 donc entre cette personne et Dussopt,
04:52 ne sont absolument pas équivoques sur la contrepartie.
04:56 Et je vous dis ça parce que, en fait, je pense que les mêles, on les aura très vite.
04:59 Et que peut-être Olivier Dussopt aura quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de difficultés.
05:04 - Alors Thomas, c'est assez incroyable comme séquence,
05:06 surtout qu'en plus d'être englué dans les affaires douteuses,
05:09 Olivier Dussopt a retourné sa veste,
05:12 lui qui était vent debout contre la précédente réforme des retraites en 2010.
05:17 On regarde un petit magnéto.
05:19 - Depuis l'âge de la retraite, il est doublement injuste.
05:22 Injuste car elle écarte d'emblée la recherche d'autres recettes
05:25 et notamment la mise à contribution de l'ensemble des revenus,
05:28 et en particulier ceux issus du capital.
05:30 Ma question est double, mais elle est très simple.
05:32 Allez-vous réellement prendre en compte les propositions des différents partenaires sociaux
05:36 ou allez-vous imposer une réforme déjà décidée par l'Élysée ?
05:39 Allez-vous, oui ou non, reculer l'âge de la retraite de 60 à 63 ans ?
05:43 - Vous allez me dire quoi ? J'ai changé.
05:46 Vous disiez que la réforme était injuste à l'époque,
05:49 c'est de la passer à 62 ans, et aujourd'hui, vous voulez la faire passer à 64 ans.
05:54 Qu'est-ce qu'il s'est passé, Olivier Dussopt ?
05:55 - D'abord oui, parce que la maturité politique fait qu'on évite parfois les solutions simplistes.
05:59 - Donc j'ai changé, c'est ça la réponse.
06:02 - Il faut assumer parfois de mûrir et de mesurer peut-être plus les contraintes
06:06 et la complexité des choses.
06:07 Nous sommes aussi à un moment très différent,
06:09 avec un taux de chômage qui est sans commune mesure.
06:11 En 2010, c'était plus de 12 %, et c'était à la sortie d'une crise,
06:15 et d'une crise violente.
06:16 Puis par ailleurs, en 2010, il n'y avait pas dans la réforme
06:19 tous les outils, tous les accompagnements que nous prévoyons,
06:23 mieux mesurer, mieux prévenir la pénibilité, mieux tenir en compte des carrières longues.
06:26 Il n'y avait pas de minimum de retraite, et en cela, je reprends la question que j'ai posée.
06:30 Il y a beaucoup de demandes, et je sais qu'il y a des désaccords,
06:32 des différents, et que les syndicats s'opposent à la réforme sur l'âge.
06:35 Mais il y a beaucoup de demandes des syndicats, sur tous les autres aspects,
06:38 que nous avons satisfaits, et d'une certaine manière,
06:40 je répondais à cette question aussi.
06:41 - Oui, mais la mobilisation est maintenue.
06:43 - Alors ne dites plus "j'ai trahi mes valeurs, mes amis, etc."
06:46 On dit "j'ai mûri", c'est un peu ce que dit Olivier Dussopt
06:49 pour justifier son retournement de verse, parce que ce qui est quand même assez incroyable.
06:53 On se souvient qu'Olivier Dussopt a été longtemps classé à l'aile gauche du PS,
06:58 que ensuite, quand Manuel Valls était arrivé à Matignon,
07:01 il s'était rapproché de Manuel Valls dans l'espoir d'obtenir un poste de ministre
07:04 qu'il n'avait pas forcément eu.
07:07 Et même pendant les premiers mois du quinquennat d'Emmanuel Macron,
07:11 il était vent debout contre la politique d'Emmanuel Macron.
07:14 Il votait contre toutes les lois, y compris les lois de finances.
07:17 On se souvient que le 21 novembre 2017, il avait voté contre le projet de loi de finances,
07:22 porté par la majorité, donc Emmanuel Macron.
07:25 Et le 24 novembre, trois jours plus tard, il avait vu la lumière,
07:28 il avait trouvé son chemin de Damas, il a rejoint le gouvernement
07:33 en tant que ministre délégué au compte public.
07:35 C'était quand même assez savoureux, puisqu'on se souvient qu'en 2014,
07:38 Olivier Dussopt avait traité Emmanuel Macron de connard,
07:41 suite au propos de celui qui était à l'époque ministre de l'économie,
07:44 qui avait qualifié les ouvrières de Gade d'illettrés.
07:47 Donc, ce n'est pas une nouveauté, la trahison en politique.
07:50 On se souvient, pour faire un petit rappel historique, qu'à l'époque,
07:54 à la fin du 18e siècle, au début du 19e siècle,
07:56 quand il y a eu tous ces régimes, ces changements de régime,
07:59 la révolution, l'empire, etc., la fin de la monarchie,
08:01 il y avait des petits plaisantins qui s'étaient amusés à faire un dictionnaire des girouettes
08:05 où ils avaient compilé toutes les personnes qui avaient retourné leur veste,
08:08 et même qui les avaient retournées sept ou huit fois.
08:10 Et je pense qu'Olivier Dussopt aurait eu toute sa place.
08:13 – Alors, bien d'être renvoyé, loin d'être renvoyé pour ses soupçons de favoritisme,
08:20 Olivier Dussopt garde toute la confiance du gouvernement
08:23 à annoncer le cabinet de la première ministre Elisabeth Borne.
08:26 – Alors, c'est devenu vraiment une règle d'or au gouvernement,
08:30 même dans l'affaire Olivier Dussopt,
08:31 Olivier Dussopt est en ce moment particulièrement exposé,
08:34 puisque c'est lui qui défend en première ligne la réforme des retraites,
08:38 on garde ces ministres-là, ils ne sont finalement jamais renvoyés,
08:41 même s'ils sont mis en examen,
08:43 c'est vraiment un petit peu les ministres périphériques
08:46 qui peuvent être démis de leur fonction, mais c'est quand même incroyable,
08:49 parce qu'on se souvient de ce que disait Emmanuel Macron
08:52 pendant sa campagne présidentielle en 2017, on regarde un petit magnéto.
08:56 – Sur votre conception des choses, si vous étiez mis en examen,
09:01 est-ce que vous renonceriez à être candidat ?
09:04 – Oui, de la même façon que dans le principe,
09:06 un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu'il est mis en examen.
09:10 – Alors, il avait érigé cette règle,
09:13 sauf que cette règle a absolument été bafouée,
09:15 parce que des ministres mêlés à des affaires judiciaires
09:17 et même mis en examen, il y en a eu pléthore, vraiment,
09:21 il y a eu toute une litanie, c'est presque un inventaire à la prévère,
09:23 je vais en rappeler deux, trois, parce que c'est quand même assez impressionnant,
09:26 il y a quand même notre ministre de la Justice, Éric Dupond-Moriti,
09:28 qui a été mis en examen par la Cour de justice de la République,
09:31 parce qu'il était accusé de cette vengée de magistrats
09:34 avec qui il avait eu des démêlés quand il était avocat,
09:37 il a notamment diligenté des enquêtes administratives
09:40 contre des magistrats qui avaient mis en examen leurs clients,
09:43 et bien loin de reconnaître ses torts,
09:46 Éric Dupond-Moriti s'est montré très très attristé, on l'écoute.
09:50 Ma mère, elle a 85 ans,
09:52 et elle ne comprenait pas que son fils soit accusé,
09:56 toutes les mères sont comme ça.
09:58 On a presque envie de verser une petite larme,
10:00 alors ce n'est pas fini à l'inventaire,
10:02 on a quand même eu les deux plaintes pour viol contre Gérald Darmanin,
10:05 qui même si elles ont débouché sur des non-lieux,
10:08 ont posé quelques questions quant à la moralité et la probité du ministre de l'Intérieur,
10:12 et qui a été maintenu en fonction,
10:13 et qui continue à s'exprimer sur les plateaux télé,
10:16 et même à viser peut-être la présidentielle de 2027.
10:19 On a eu Damien Abad qui était en 2022,
10:22 à l'été dernier, éphémère ministre des Solidarités,
10:24 qui a été accusé lui aussi de plusieurs viols,
10:27 et qui n'a quitté le gouvernement que vraiment sous une pression populaire et médiatique.
10:32 Et on l'oublie souvent, mais le secrétaire général de l'Élysée,
10:35 le tout puissant Alexis Kohler,
10:36 celui qu'on surnomme le vice-président,
10:38 est quand même mis en examen dans le cadre d'une affaire
10:41 où ses liens familiaux avec l'armateur MSC,
10:44 l'armateur Italo-Suisse, qui dispose d'intérêts en France,
10:47 par exemple le port du Havre, ou les chantiers de l'Atlantique,
10:50 et bien Alexis Kohler était intervenu,
10:52 alors qu'il était au ministère de l'Économie,
10:54 dans des dossiers liés à MSC.
10:56 C'est pour ça qu'il est mis en examen.
10:58 Agnès Buzyn aussi, ministre de la Santé,
11:00 a été mis en examen par la Cour de justice de la République.
11:03 C'est toujours assez marrant, on n'en parle pas assez,
11:05 mais c'est quand même une aberration démocratique
11:06 que c'est cette Cour de justice de la République,
11:09 où il y a 15 personnes qui jugent les ministres
11:11 qui ont commis des infractions pénales au cours de leur mandat,
11:15 voilà, qui sont soupçonnées,
11:16 et dans ces 15 personnes, il n'y a que 3 magistrats de profession,
11:20 il y a 12 parlementaires, 6 députés, 6 sénateurs,
11:24 qui sont parfois du même bord politique que la personne mise en cause.
11:27 Et c'est vrai qu'à plusieurs reprises,
11:29 la Cour de justice de la République a été d'une clémence absolument incroyable
11:33 avec certaines personnes mises en cause.
11:35 On se souvient notamment de la relaxe prononcée
11:36 contre Laurent Fabius et deux autres ministres
11:38 dans l'affaire du sang contaminé en 1999.
11:42 Et finalement, les seuls ministres qui ont eu à quitter le gouvernement,
11:44 c'est une ministre qu'on ne comptait pas beaucoup,
11:46 on se souvient notamment d'Alain Griset,
11:48 qui est un ministre obscur, ministre délégué au PME,
11:51 qui a pris 6 mois de prison avec sursis
11:53 pour une déclaration incomplète et mensongère du patrimoine.
11:56 Donc vraiment, j'ai l'impression que les membres du gouvernement Macron
11:58 ont désormais deux endroits où se rencontrer,
12:02 le Conseil des ministres le mercredi matin,
12:04 et les bancs du Palais de justice,
12:05 vraiment il faut se demander à quand un Conseil des ministres
12:08 délégalisé au tribunal de Paris.
12:10 Et c'est vrai qu'avec toutes les casseroles,
12:12 peut-être qu'ils auraient de quoi de faire un restaurant.
12:14 C'est quand même une stratégie dangereuse pour le gouvernement,
12:16 car on se souvient qu'un scandale du même ordre
12:18 avait déjà parasité la dernière tentative de réforme des retraites
12:23 de l'exécutif Macron.
12:25 C'était à l'époque Édouard Philippe qui était Premier ministre.
12:27 Alors c'est vrai que c'est très dangereux,
12:28 surtout que là on a quand même une immense majorité des Français,
12:31 73% qui sont opposés à la réforme des retraites.
12:33 On se souvient que fin 2019, Emmanuel Macron avait déjà voulu
12:37 faire la réforme des retraites,
12:38 qu'il y avait de nombreuses manifestations dans la rue,
12:41 et que la personne qui était en charge de cette réforme des retraites,
12:44 qui était Jean-Paul Delevoye,
12:46 qui était présenté comme un haut-nombre de consensus,
12:49 ancien président du Conseil économique et social,
12:52 qui avait fait, tu te souviens de toi,
12:53 le casting des députés LRM pour les législatives de 2017.
12:57 Ben normalement Delevoye devait mener à bien cette réforme des retraites
13:00 en tant qu'haut-commissaire aux retraites,
13:02 sauf qu'il y avait eu un petit hic.
13:03 C'est qu'il avait oublié dans sa déclaration d'intérêt
13:07 à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique,
13:09 il avait oublié de déclarer plein de mandats,
13:11 y compris des mandats rémunérés auprès d'obscurs fin-fin dans l'éducation.
13:16 Et donc du coup, ça avait quand même mis du plomb dans l'aile
13:18 à la réforme des retraites.
13:20 Jean-Paul Delevoye avait été obligé de démissionner,
13:23 et puis finalement la réforme avait été arrêtée
13:25 avec la survenue de la pandémie du Covid.
13:27 Et on n'avait plus trop parlé,
13:28 mais Delevoye avait quand même pris 4 mois de prison
13:31 avec sur 6 et 15 000 euros d'amende.
13:34 C'est quand même assez frappant à chaque fois
13:37 de voir que les tribunaux sont quand même très,
13:40 comment dire, très cléments avec les puissants.
13:43 Il y a eu quand même, pour le cas de Delevoye,
13:45 une dispense d'inscription au casier judiciaire
13:48 et une dispense d'inéligibilité,
13:51 ce qui tranche quand même avec la sévérité
13:52 dont les tribunaux ont pu faire preuve,
13:54 par exemple dans le traitement des Gilets jaunes.
13:57 Ça rappelle cette phrase de La Fontaine qu'on cite souvent,
13:59 que vous soyez puissant ou misérable,
14:01 les jugements de la couv' vous rendront noir ou blanc.
14:03 On espère qu'avec Olivier Dussopt,
14:05 la justice passera et qu'elle passera de manière impartiale.
14:08 [Sous-titrage Société Radio-Canada]