• il y a 2 ans
Transcription
00:00 Pour se protéger des radiations, on voit sur la porte du frigo que celui-ci bénéficie d'un revêtement en plomb.
00:04 C'est très bien pour absorber les radiations.
00:06 Par contre, pour se protéger des effets mécaniques, je ne suis pas sûr qu'un frigo ce soit la planque de rêve.
00:11 10% science, 90% fiction.
00:13 Salut, je m'appelle Tristan Camin, je suis ingénieur d'études de sûreté nucléaire.
00:16 On va se faire un petit panoramique de la façon dont le nucléaire est abordé dans la pop culture.
00:21 On ne saisir veut pas.
00:24 Fus ses mains.
00:27 La phosphorescence, le chose qu'on retrouve souvent dans la représentation courante des matières nucléaires.
00:31 Le minerai d'uranium, sous certaines formes, peut avoir cette phosphorescence s'il est exposé à la lumière noire.
00:36 Voilà qui va te donner un petit coup de pouce à la nature.
00:43 C'est encore une image qu'on a souvent dans l'imaginaire populaire, c'est les liquides radioactifs.
00:46 En pratique, dans une centrale nucléaire, sauf quelques cas très très particuliers,
00:50 les matières nucléaires sont toujours sous forme solide, sous forme de barres ou sous forme de bouchons.
00:54 Les seuls endroits où on voit des matières nucléaires vraiment radioactives sous forme liquide,
00:58 c'est dans les usines de traitement, de fabrication et de recyclage du combustible nucléaire.
01:02 Je ne vois pas où on peut trouver de la science là-dedans, donc c'est un peu en fiction.
01:07 Qu'est-ce que c'est ?
01:12 J'en sais rien, Micha.
01:13 Déconne pas avec ça.
01:14 Accident de Tchernobyl, on est vraiment immédiatement après l'accident, l'explosion du réacteur.
01:19 Et ce qu'on voit, ce sont les pompiers de la police.
01:21 Ce sont les pompiers de la première heure qui sont partis affronter l'incendie et l'explosion.
01:25 On les voit ramasser des débris qui ne sont pas vraiment des débris du bâtiment réacteur,
01:29 mais vraiment du cœur du réacteur, des débris de combustible ou qui ont été en contact avec le combustible nucléaire.
01:34 Alors le graphite, c'est une des particularités des réacteurs type Tchernobyl
01:37 qu'on ne retrouve pas dans nos réacteurs aujourd'hui en France, par exemple.
01:40 Ça sert à favoriser la réaction en chaîne, pour le dire simplement.
01:43 Il était au contact du combustible, il est donc très très chargé en radioactivité.
01:48 En cas de contact, les brûlures de la peau, les brûlures graves,
01:51 sont partie des premiers symptômes qu'on peut observer.
01:53 Il y a probablement des petits arrangements narratifs, mais 90% science.
01:57 Ces comprimés de diodes vont protéger votre thyroïde des effets néfastes de la radioactivité.
02:02 Prenez un comprimé par jour tant qu'il vous en reste.
02:05 Et partez vers l'Est, le plus loin possible de Minsk.
02:09 Dans la plupart des cas d'accidents graves de réacteurs du Tchernobyl,
02:13 il y a deux éléments radioactifs principalement dangereux,
02:16 c'est le césium et l'iode 131.
02:18 Ce qui est fourbe avec l'iode, c'est qu'il a tendance à se fixer sur la glande thyroïde
02:22 et émettre ses radiations directement au contact de l'organe pendant de très longues durées.
02:26 En prenant ces comprimés qui sont de l'iodure de potassium, de l'iode stable,
02:30 c'est cette iode-là qui va saturer la thyroïde,
02:33 et l'iode radioactif ne va pas pouvoir s'y fixer,
02:35 et c'est autant d'effets indésirables en moins.
02:37 Aujourd'hui, on le sait, après Tchernobyl,
02:39 c'est justement l'iode qui a provoqué une épidémie de cancer de la thyroïde,
02:43 notamment chez les enfants d'Ukraine et de Biélorussie.
02:45 Je ne sais pas si ça a été nécessaire de prendre de l'iode jusqu'à Minsk,
02:48 mais dans le doute, 100% science.
02:50 J'ai peut-être une solution à mon problème de chauffage.
02:52 Mauvaise nouvelle, ça m'oblige à déterrer le générateur thermoélectrique à radioisotope.
02:56 Si je me souviens bien de ma formation,
02:58 l'un des cours a été intitulé "Ne déterrez pas la grosse boîte de plutonium", Marc.
03:03 Le but est atteint maintenant, on va pouvoir déterrer la boîte de plutonium.
03:06 La grosse boîte de plutonium, Marc. Le but est atteint maintenant, j'ai plus froid.
03:10 Matt Damon cherche à se chauffer sur la planète rouge,
03:12 et il se précipite sur ce qu'on appelle effectivement un générateur thermoélectrique à radioisotope.
03:17 C'est en fait un assemblage de plutonium qui sert en fait à produire une source de chaleur continue
03:21 par la seule radioactivité du plutonium.
03:23 Ici, on est sur du plutonium qui émet pour seul rayonnement des rayonnements alpha.
03:27 Les alpha sont extrêmement nocifs, mais par contre, ils ne pénètrent pas la matière.
03:32 Tant qu'ils ne les ventrent pas et qu'ils n'inhalent pas les particules qu'il y a à l'intérieur,
03:34 ils ne risquent rien.
03:35 Côté technique et science, on est bon.
03:37 Côté histoire, on n'est pas très pertinent parce qu'il n'a rien à faire ce générateur en sablé,
03:41 mais il devrait le poser sur un rover.
03:43 Donc 60% science, 40% fiction.
03:45 [Musique]