Je me suis fait arrêter par la police - La drôle d'humeur de Paul Mirabel

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Fun
Transcript
00:00 Voici Paul Mirabel !
00:02 *Applaudissements*
00:04 J'ai été pris au dépourvu.
00:06 Est-ce que tout le monde va bien ?
00:08 Ouiiii ! Et toi Paul ?
00:10 Je suis très heureux d'être avec vous ce matin. Sachez que j'aurais pu ne pas être là puisque cette semaine, tenez-vous bien, je me suis fait contrôler par la police pour la première fois de ma vie.
00:16 Wouah, c'est terrible !
00:18 Sans exagérer bien sûr, je ne suis pas passé loin de vous faire cette chronique en direct depuis ma cellule à fleurimer au jus.
00:24 Genre ! Bad boy !
00:26 Je vous raconte l'histoire si vous voulez, sinon j'ai une autre chronique sur le cycle de vie des saumons en eau douce mais je me dis que c'est peut-être un peu trop haute pour un mercredi matin.
00:33 Et surtout qu'au rythme d'une chronique par jour depuis 45 ans, Tanguy Pastureau en a sûrement déjà fait 9 sur ce sujet.
00:39 Donc concernant mon altercation avec les forces de l'ordre, je vous raconte évidemment ça de manière neutre et sans parti pris ni pour les cow-boys ni pour les indiens,
00:46 c'est-à-dire l'inverse d'un reportage d'enquête exclusive dans lequel on te fait croire que Palavas-Les Flots est devenu l'Afghanistan.
00:52 Donc je suis en scooter sur la route, en train de me rendre au travail tel un citoyen lambda, électrique, le scooter je précise, payé de manière tout à fait légale,
01:00 donc déjà ma street crédibilité en prend un coup.
01:02 J'aurais aimé vous dire que je roulais sans casque, armé d'un fusil à pompe et que je l'ai financé grâce à la vente de shit à Molenbeek,
01:08 mais ça aurait peut-être paru un peu exagéré, surtout de vous dire que je roulais sans casque.
01:12 Donc je conduis un scooter électrique, en portant une charlotte, en respectant parfaitement le code de la route,
01:18 et en me disant que si une fille me reconnaît, je peux clairement oublier toute vie sentimentale.
01:22 Et là, coup de tonnerre, tenez-vous bien, je me fais doubler par deux policiers qui me demandent de m'être sur le côté de la chaussée.
01:27 Donc à ce moment-là, moi je me dis "ça y est, toutes les bonnes choses ont une fin, c'est officiellement la fin de 30 ans de cavale,
01:32 je vais enfin pouvoir être reconnu à ma juste valeur dans le grand banditisme,
01:35 j'ai hâte de pouvoir discuter de comment on s'évade de Fleury Mérogis avec Redouane Faïd,
01:39 et de débattre avec mon co-détenu si on dit Jacques Messerine ou Jacques Mérine".
01:43 Donc, je suis sur le côté de la route, je commence à répéter mon petit speech prévu pour l'occasion,
01:48 je ne parlerai qu'en présence de mon avocat, je ne suis pas une poucave, j'ai rien vu, rien entendu,
01:52 monsieur le commissaire, je le jure, comme disait ce bon vieux Lafouine.
01:56 Et là, il y a un policier qui me dit "enlevez les clés du véhicule".
01:59 Moi je lui réponds "Monsieur, c'est un scooter électrique, il n'y a pas de clé".
02:01 Déjà, première question, je l'ai désarçonné, 1-0 pour les Indiens.
02:05 Je renvoie Clint Eastwood dans les corbes.
02:07 Mais il a plus d'un ton dans son sac, il me dit "est-ce que vous avez vos papiers sur vous ?".
02:10 Moi je fouille mes poches, je n'ai qu'un justificatif d'identité sur moi,
02:13 sauf que je découvre à ce moment-là que la police, ce n'est pas comme la pharmacie,
02:16 ils ne prennent pas la carte vitale.
02:18 Et que tu ne peux pas te faire rembourser tes amendes par la sécu.
02:20 Heureusement, à ce moment-là, il me dit très gentiment "ah mais je vous reconnais,
02:23 vous êtes la grosse victime qui fait des sketchs sur internet".
02:26 Alors, je ne voudrais peut-être pas verbaliser comme ça, mais dans l'idée, je vois où il voulait en venir.
02:30 S'il m'avait dit "je vous reconnais, vous êtes la chanteuse blonde qui chante Bruxelles, je t'aime",
02:34 je l'aurais moins bien pris, je vous avoue.
02:37 Ou s'il m'avait dit "c'est vous le rappeur qui s'est battu à Orly avec un autre rappeur",
02:40 ça aurait été trop long de lui expliquer qu'en France, on peut se faire faire des verres correctifs
02:43 pour pas si cher que ça.
02:45 Donc là commence l'interrogatoire des forces de l'ordre, ils me disent "rien d'illégal a déclaré sur vous",
02:49 et moi je ne sais pas si un acte email ça rentre dans "illégal".
02:52 Donc dans le doute, je réponds par la négation.
02:55 Puis il me dit "vous savez pourquoi on vous arrête ?"
02:57 Je lui dis "bah parce que vous êtes policier, si vous étiez charcutier, je ne me serais évidemment pas arrêté".
03:01 Là je me rends compte que le sens de l'humour, c'est quand même une notion assez subjective.
03:06 Puis il me dit "c'est parce que vous étiez en excès de vitesse,
03:08 maintenant dans Paris c'est limité à 30 km/h".
03:10 Moi j'essaye de l'expliquer que la vitesse c'est surtout une question de point de vue,
03:13 que 30 km/h si on arrondit un peu, qu'on arrête des têtus, ça fait 110 km/h.
03:17 Puis il me dit "bon bah j'aime bien ce que vous faites, donc je vous pénaliserai pas cette fois-ci,
03:20 mais c'est la dernière fois, en plus comme ça vous pourrez faire un sketch en disant que les policiers sont sympas".
03:24 Donc moi je le dis aujourd'hui, il y a évidemment des policiers gentils et sympas,
03:27 pour une raison très simple qui est, qu'ils m'ont obligé à dire ça,
03:30 qu'ils possèdent ma plaque d'immatriculation et que je n'ai pas envie de me faire perquisitionner par la bague de vitrier à 5h du matin.
03:37 Là ils m'ont gentiment laissé partir, donc moi je repars tout feu tout flamme à 50 km/h,
03:41 en me disant "c'est quand même fou cette histoire de limitation à 30, j'étais pas du tout au courant".
03:45 Donc je suis très heureux de vous annoncer que j'ai officiellement un petit passif avec les forces de l'ordre.
03:49 - T'as un casier !
03:50 - Je vois que vous me prenez à la légère, mais sachez que je suis désormais un gros poisson,
03:53 comme on dit dans le jargon.
03:55 Alors je peux pas vous en parler plus longtemps malheureusement,
03:58 parce que j'ai le droit qu'à 2h de promenade par jour, mon bracelet électronique risque de sonner à midi.
04:03 Donc je vous laisse sur une citation de Jacques Mestride,
04:06 "Les policiers c'est comme tout le monde dans le monde, il y en a des méchants mais il y en a aussi des très gentils".
04:10 - Merci ! Bonne journée !
04:12 (Applaudissements)

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