• l’année dernière
Avec Ali Benouari, président de la fondation Luc Montagnier et Docteur Gérard Guillaume

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##LE_FACE_A_FACE-2023-02-08##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:02 Le face à face.
00:04 Le face à face du mercredi 8 février dédié au professeur Montagné avec Ali Benouari, le président de la fondation Luc Montagné
00:11 et le docteur Gérard Guillaume. Bonjour.
00:14 Alors bonjour à vous, bonjour à le docteur Gérard Guillaume qui est avec nous en studio et bonjour à Ali Benouari, à monsieur Ali Benouari qui lui
00:22 est à Genève, qui est président de la fondation Luc Montagné.
00:26 Luc Montagné, prix Nobel, je le rappelle, en 1908, découvreur avec François Asbari, signe aussi du virus du sida.
00:35 Et effectivement que l'on avait traité ces dernières années, donc il y a un an, jour pour jour, le 8 février 2022,
00:44 s'éteignait Luc Montagné.
00:46 Et
00:48 il y a eu une très belle cérémonie,
00:50 beaucoup d'adieux très émouvant, notamment d'un certain nombre de gens nous avions reçu.
00:56 Ici notamment le professeur Raoult qui en avait parlé très...
00:59 de façon très émotionnelle et très forte et puis il y a eu des choses très... Mais aucun, aucun,
01:06 aucune annonce du gouvernement,
01:09 aucune cérémonie officielle, rien, non non, c'était un prix Nobel.
01:14 Pourquoi ? Et bien parce que Luc Montagné a eu des prises de position
01:19 qui avaient vraiment énervé énormément de gens et amis.
01:25 Alors, docteur Gérard Guillaume, bonjour. - Bonjour. - Vous êtes rhumatologue, vous êtes spécialiste autour de France, vous avez écrit beaucoup de livres, vous avez 17 tours de France,
01:33 spécialiste, voilà, et puis beaucoup d'autres choses et nous sommes avec vous et avec
01:39 Ali Benouhari. Alors, Gérard Guillaume, au fond aujourd'hui,
01:43 un an a passé depuis la mort de Luc Montagné et qu'est ce qu'on peut dire aujourd'hui de tout ça ?
01:50 Je ne parle pas du fond et des vaccins, de la polémique sur les vaccins, mais la manière dont on a traité Luc Montagné.
01:56 - Ah, ça relève du scandale, je sais pas, de la jalousie, de la médiocrité.
02:03 Il faut dire que Luc Montagné a été un personnage hors du commun, c'était un
02:08 pionnier de la science, un aventurier, il s'aventurait
02:12 justement dans des domaines où personne ne voulait aller, ce qui explique qu'il était un spécialiste des rétrovirus, ce qui explique qu'il a découvert
02:18 le virus du sida, etc, etc, et qu'il s'est intéressé aux travaux de Jacques Benveniste, d'où
02:24 déjà une première dérive dont on l'a accusé. Comment peut-on
02:28 reprendre les travaux de Jacques Benveniste, de
02:31 justifier les hautes dilutions dans l'homéopathie, de la dynamisation, etc, etc.
02:38 - Il sortait du cadre. - Il sortait tout à moment du cadre, il avait surtout sa liberté de parole, c'était pas un grand communicant,
02:45 mais il avait sa liberté de parole, et un de ses combats c'était de se battre pour la vérité. Et quand vous avez parlé des vaccins,
02:53 on l'a présenté comme un anti-vaccin, c'est une crétinerie absolue.
02:56 Comment voulez-vous imaginer une seconde qu'un professeur de virologie puisse être anti-vaccin ? Non, il s'est toujours battu
03:03 pour la sécurité des vaccins. - Alors, attendez, sur le fond, et donc c'est pour ça qu'on l'a complètement
03:10 soit parti boycotter, soit traité de sénile, il faut le dire, ou de vieille baderne.
03:16 - Oui, ça c'est fou, mais je vais répondre indirectement. Déjà en
03:20 1979, on est à l'époque de la maladie des prions. Il est un des rares chercheurs à s'être intéressé
03:27 aux prions, c'est-à-dire la maladie de la vache folle qui a été découverte au roi James,
03:32 alors que les anglais ont fait un lien avec le Crossfield Jacob. À cette époque-là, en France,
03:38 on traitait les enfants atteints de nanisme avec des extraits hypophysaires prélevés sur le cadavre.
03:44 1698 enfants ont été traités ainsi, 120 en sont décédés. Dès 79,
03:52 M. Montagnier, il n'était pas encore pris Nobel,
03:54 il avait mis en garde les autorités de santé françaises pour leur dire "faites attention,
04:01 qu'on trie sérieusement les donneurs d'hypophyses, qu'il faut faire très très attention, on ne l'a
04:08 ni entendu ni écouté". 1979, c'est exactement la même chose.
04:14 - 10 ans avant l'attribution du prix Nobel. - Exactement.
04:17 Écoutez, on va parler de tout ça, notamment avec aussi M. Benoit Rie,
04:22 on se retrouve juste après une petite pause et un peu avec les auditeurs de Sud Radio, bien sûr.
04:26 - Oui, vous avez la parole au 0826 300 300, on vous attend sur Sud Radio, à tout de suite.
04:32 - La Blanquette de Vaud, je n'aime pas la Blanquette de Vaud.
04:36 Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
04:39 - Et le premier qui dit la vérité, oui, doit être exécuté, c'est pas nouveau, c'est pas nouveau.
04:44 Et nous sommes donc avec l'auditeur Gérard Guillaume,
04:48 rhumatologue spécialiste Tour de France, médecin, et nous sommes aussi avec M. Ali Benoit Rie,
04:53 président de la fondation Luc Montagnier, ex-ministre algérien. Bonjour Ali Benoit Rie.
04:59 - Bonjour M. Bercov, merci de m'inviter.
05:02 - Mais écoutez, c'est très intéressant que vous ayez créé,
05:07 vous ayez contribué à créer et fonder justement cette fondation Luc Montagnier.
05:11 Je voulais vous demander d'abord, comment vous avez connu Luc Montagnier,
05:15 et comment surtout, qu'est-ce que vous avez senti du personnage ? Racontez-nous.
05:20 - Je l'ai rencontré un peu par hasard, un ami me l'a présenté, peu après l'obtention de son prix Nobel.
05:28 - Oui.
05:28 - J'appréhendais beaucoup cette rencontre, de rencontrer un personnage aussi immense,
05:34 aussi illustre, qui était loin des milieux scientifiques, mais le courant est passé très vite.
05:40 Sa simplicité, sa modestie m'ont amené à me livrer franchement.
05:47 Je lui ai dit écoutez, je suis professeur, j'admire beaucoup ce que vous faites,
05:52 mais je pense peut-être un peu plus que vous à l'avenir de vos recherches.
05:58 C'est vrai qu'il était assez âgé.
05:59 Je lui ai d'emblée proposé de créer une fondation qui porterait son nom
06:04 et qui perpétuerait un peu son nom et ses travaux.
06:07 Il a adhéré très vite.
06:08 Il m'a juste dit, monsieur Benoît, ça coûte combien ?
06:11 Je ne lui ai pas dit grand-chose, mais enfin, quand on ne lui dit pas grand-chose,
06:15 lui, il a toujours besoin d'argent.
06:18 Donc, c'était une maudite somme que je lui ai vite fait de lui trouver auprès d'un ami,
06:23 qui d'ailleurs ne m'a posé aucune question pour la science.
06:26 Il m'a dit, aucun souci.
06:27 Donc, je lui ai dit, professeur, ce n'est pas avec mon argent,
06:30 mais c'est un ami, un mécène qui pourrait financer ça.
06:33 Il me dit, allez-y.
06:35 Il m'a fait les papiers et puis on a fait cette fondation.
06:38 Et je l'ai convoyé dans le bureau.
06:40 Et que fait cette fondation ?
06:42 Vous avez un laboratoire où aujourd'hui c'est…
06:44 Oui.
06:46 Évidemment, cette fondation avait besoin d'argent, surtout pour monter un laboratoire.
06:50 D'accord.
06:50 Le défi, c'était celui-là, monter un laboratoire qui lui permettrait
06:55 de mener à bien ses recherches qui sont complexes.
06:59 Aujourd'hui, le laboratoire est prêt, il a commencé à travailler.
07:02 Le décès du professeur avec le Covid aussi a interrompu momentanément les travaux.
07:08 Et aujourd'hui, tout le monde autour du professeur Montagny se félicite
07:13 de l'existence de cette fondation, puisque, encore une fois,
07:16 c'est la seule qui porte son nom et qui a l'ambition…
07:20 Et est-ce qu'elle va aider des chercheurs ?
07:22 Elle va contribuer à ce que le laboratoire accueille des chercheurs
07:24 et qu'on continue ce qu'il a fait, enfin, en tout cas, d'une manière ou d'une autre ?
07:29 Tout à fait, c'est le but et c'est ce à quoi nous nous employons.
07:33 Parce que maintenant qu'il n'est plus là, les choses sont un peu plus difficiles.
07:36 Oui.
07:37 Mais il a joui de l'estime de beaucoup de scientifiques
07:41 qui, aujourd'hui, se rassemblent autour de la fondation
07:45 pour, précisément, réaliser ce but qui lui était cher,
07:50 y compris donner des prix, encourager la recherche, encourager des chercheurs,
07:54 au-delà du travail de laboratoire.
07:57 C'est ça, et continuer les recherches et toutes les recherches.
07:59 Ali Benouarri, on a discuté, préparé cette émission,
08:02 on a juste discuté brièvement hier,
08:05 et vous m'avez raconté quand même un épisode qui était,
08:08 je dirais, assez tristement caractéristique au moment de sa mort,
08:12 où, pendant 24 heures, personne n'avait parlé, évoqué,
08:16 n'avait su que Luc Montagny était mort.
08:18 Et que vous avez dû vous-même intervenir, racontez-nous.
08:22 Oui, peu après d'ailleurs, le Dr Gérard Guillaume,
08:25 qui a passé l'information, je crois, à travers votre antenne,
08:30 mais personne n'y croyait véritablement.
08:33 Et devant ce silence, j'ai pris l'initiative d'appeler l'AFP.
08:38 Oui.
08:39 Et ce n'était pas une sine cur, l'AFP Genève ne répondait pas.
08:43 J'ai appelé l'AFP Paris, je suis tombé sur une réceptionniste,
08:47 je lui annonce la nouvelle, elle me dit "ça tombe bien,
08:49 parce qu'il y a toute une équipe qui est en train de faire des investigations
08:53 pour vérifier s'il était vraiment décédé".
08:56 Alors je décline mon identité, je lui dis "voilà,
08:59 je vous confirme qu'il est bien décédé".
09:01 Elle m'a dit "mais je ne peux pas vous passer, je ne peux vous passer personne,
09:05 ils sont en train de chercher".
09:05 Je lui dis "mais madame, je vous apporte l'information
09:08 de source certaine, fiable".
09:10 Elle m'a dit "je ne peux vous passer personne".
09:13 Je lui dis "mais madame, pas pour rigoler, mais devant cette chose extraordinaire,
09:18 je lui dis "madame, si je vous appelle ou si quelqu'un vous appelle
09:21 pour vous annoncer la mort du pape, est-ce que vous le prendrez ?
09:25 Et qu'il vous dit "j'ai des preuves".
09:27 En bref, ça ne faisait pas très sérieux, donc j'ai dû aller sur le site de l'AFP
09:31 et j'ai inséré quand même, j'ai pu trouver l'endroit où insérer le texte
09:35 en donnant pour preuve l'endroit où il était décédé,
09:39 c'est-à-dire l'hôpital américain de Yves.
09:41 Et je pense que c'est après ça que son décès a été validé,
09:45 mais c'est proprement incroyable, n'est-ce pas ?
09:47 Ce que je dis là, Dr. Guillaume peut le confirmer.
09:50 - Oui, on en parlera avec Dr. Guillaume, mais Alia Benouarri,
09:52 mais ça en disait long peut-être, ou ça en dit long
09:55 sur la manière dont on traitait dans les dernières années,
09:58 vous avez dû constater.
10:00 Puisque vous, il y a dix ans, le professeur Montagné,
10:03 on dit "oui, oui, il a été très bien, il a fait des choses,
10:07 le bléprion, le sida, tout ça, mais aujourd'hui,
10:09 il raconte n'importe quoi".
10:11 On a l'impression qu'il y avait vraiment une espèce de,
10:13 enfin, en partie, un consensus en disant "oui, oui, il a vieilli".
10:18 Est-ce que vous avez senti ça vous-même ?
10:21 - Bien sûr, mais surtout dans son pays, la France, pas ailleurs.
10:25 Et partout où il allait, en Chine, en Australie, au Moyen-Orient,
10:32 il était très bien accueilli.
10:35 Et ça, il en souffrait un peu, que dans son propre pays,
10:39 il n'est pas loin d'avoir la reconnaissance qu'il méritait,
10:42 au-delà du Nobel, bien sûr.
10:44 - Bien sûr.
10:44 - Il souffrait du manque de reconnaissance dans son propre pays.
10:49 - On va continuer à parler après cette petite pause
10:52 de Luc Montagné avec vous et avec Ali Benouarri.
10:55 Effectivement, Luc Montagné, voilà, un personnage français
10:58 et peut-être qu'on l'a pas traité comme il aurait fallu,
11:01 en tout cas dans les dernières années de sa vie.
11:03 Et pour en parler avec nous, c'est le 0826 300 300.
11:06 On attend vos appels sur Sud Radio.
11:08 A tout de suite.
11:09 - Ici Sud Radio.
11:12 Les Français parlent au français.
11:17 Les carottes sont cuites.
11:19 Les carottes sont cuites.
11:22 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
11:25 - Et nous sommes toujours avec Ali Benouarri,
11:27 président de la fondation Luc Montagné,
11:30 avec Gérard Guillaume, rhumatologue, médecin du Tour de France,
11:33 pour évoquer la mémoire de Luc Montagné.
11:36 Je rappelle le prix Nobel qui nous a quittés, qui est décédé
11:40 il y a exactement, j'en jure pour vous, il y a un an,
11:43 le 8 février 2022.
11:47 Justement, on parlait de tout ça.
11:50 D'abord, Ali Benouarri, je voudrais vous demander,
11:52 vous l'avez donc côtoyé,
11:56 je voudrais le caractère de Montagné.
11:58 Il était comme un reboulé connu, effectivement,
12:00 il était plus jeune, c'est le moins que l'on puisse dire.
12:03 Mais est-ce qu'il était encore très vif, très actif, Ali Benouarri ?
12:09 - Oui, ce qui m'a étonné, c'est,
12:13 outre sa modestie, sa bienveillance,
12:17 son...
12:19 sa tolérance, son extrême tolérance,
12:24 même si ça n'a pas grand-chose à voir avec ses recherches,
12:28 mais je l'ai vu dans plusieurs postures,
12:30 je l'ai vu dans plusieurs situations,
12:33 avec des gens de tout métier,
12:35 toutes sortes de responsabilités.
12:39 Il était toujours égal à lui-même.
12:41 - Disponible ?
12:44 - Disponible, mais totalement disponible.
12:47 Je l'ai vu, les seuls moments où je l'ai vu énervé,
12:52 légèrement angoissé, je dirais,
12:54 c'est devant l'incompréhension suscitée par ses recherches,
13:02 le parti pris d'une certaine presse.
13:07 Ça le touchait, ça le touchait beaucoup,
13:09 mais pas plus que ça, pas plus que ça.
13:10 Ça ne le détournait pas, au fond, de sa mission,
13:15 qui est considérée comme une mission prioritaire.
13:19 Voilà, je l'ai côtoyé depuis 2008,
13:23 fin 2008, peu après son Nobel, jusqu'à son décès,
13:27 jusqu'à la veille de son décès,
13:28 puisqu'il m'avait appelé par la nuit
13:31 pour me dire qu'il se sentait mal,
13:33 et il demandait si je pouvais joindre ses enfants
13:37 pour venir le chercher et l'emmener à l'hôpital, bref.
13:40 - Ouais.
13:41 - Mais c'est un personnage extrêmement sympathique,
13:44 curieux de tout, curieux de tout,
13:47 qui est de politique, de, j'allais dire, de sport,
13:53 un homme normal, en quelque sorte,
13:55 qui, alors qu'on s'attend, en général,
13:59 à le voir davantage parler de ses recherches,
14:03 parler de questions scientifiques,
14:05 non, il était curieux de tout, infâme,
14:09 et puis ses yeux pétillés d'intelligence.
14:12 Je ne peux pas m'empêcher de parler,
14:17 en lui, avec beaucoup d'émotion.
14:19 Beaucoup d'émotion.
14:20 - Oui, oui, mais on le comprend, on le comprend.
14:24 Justement, Gérard Guillaume,
14:26 par rapport à la politique au sens large du terme,
14:29 quels étaient ses rapports avec l'autorité ?
14:32 En fait, l'autorité de l'administration,
14:34 parce qu'il a été un pasteur,
14:37 il a été institut pasteur pendant très longtemps.
14:40 Ensuite, je me rappelle des discussions
14:42 quand il avait atteint l'âge de la retraite,
14:45 et alors, dans cette douce France que nous aimons tous,
14:47 on lui a dit "Ah, l'âge de la retraite, il faut se retirer."
14:49 Il a dit "Mais vous savez, je suis encore capable de travailler."
14:52 Et il est parti aux Etats-Unis, en Chine, etc.
14:54 Racontez-nous, c'est quand même là aussi
14:56 un épisode assez significatif
14:58 de la manière dont on traite certains de nos chercheurs.
15:01 - Ah oui, mais ça, c'est pas spécifique à Luc Montagny,
15:03 mais c'est évident.
15:05 À l'âge de la retraite, il a été nommé professeur émérite,
15:08 mais pas le droit d'ouvrir un labo en France.
15:10 Donc, il a été hébergé...
15:11 - Ah, pas le droit d'ouvrir un labo en France ?
15:13 - Non, non.
15:13 - Pourquoi ? C'est la loi ?
15:15 C'est intéressant, il avait 65 ans, c'est ça ?
15:18 - Oui, oui, oui, tout à fait.
15:19 Et donc, il est parti aux Etats-Unis,
15:21 il a eu la direction d'un labo de biologie moléculaire,
15:25 il a mené ses recherches là-bas.
15:27 Et après, justement, c'est quand il a été attaqué,
15:30 en particulier à cause de sa proximité avec Jacques Bénéviniste,
15:34 il est parti à Jiao Tong, au Shanghai,
15:36 pour travailler sur les nanostructures,
15:38 pour éventuellement...
15:39 Les Chinois surtout attendaient de lui
15:41 qu'il travaille sur la mise au point du vaccin contre le VIH,
15:44 etc., etc.
15:45 Donc, il n'avait pas une grande estime pour les autorités politiques,
15:52 parce qu'il avait déjà été berné.
15:54 Ça, c'est un épisode que très peu de gens connaissent,
15:57 il avait été contacté par Sarkozy,
16:00 qui lui avait promis mondes et merveilles
16:01 et dont il n'a jamais tenu parole
16:03 quand il a été élu président, par exemple.
16:06 Donc, voilà.
16:07 - Oui, donc il n'avait pas...
16:08 - Non.
16:08 - Il n'avait pas eu de grande affinité avec les autorités politiques ?
16:12 - Non.
16:12 C'était un homme du peuple, quand on le voyait,
16:14 c'était un homme ordinaire, extra-ordinaire.
16:18 C'est ça qui était assez étonnant,
16:20 c'est que jamais on imaginait que ce petit bonhomme-là
16:23 était ce personnage, quoi.
16:26 Et il avait une chose d'extraordinaire,
16:27 de même que j'ai dit qu'un de ses combats,
16:29 c'était de se battre pour la sécurité des vaccins,
16:31 un de ses autres combats, c'était de dire
16:34 que quand un fait contredit une théorie,
16:37 c'est la théorie qu'il faut supprimer,
16:39 et il faut creuser le fait.
16:40 Et c'est comme ça qu'il a fait toutes ses découvertes.
16:42 - Très important.
16:43 - Il faut le rappeler pour tout.
16:44 - Pour tout, exactement.
16:45 - Quand un fait contredit une théorie,
16:47 c'est la théorie qu'il faut contester.
16:49 - Exactement.
16:49 - Et à bon entendeur, salut sur tous les fronts
16:53 que nous avons en ce moment.
16:54 - Oui, ça on peut l'étendre.
16:55 - Et dites-moi juste un mot là-dessus,
16:58 est-ce qu'il était, comment dirais-je,
17:02 est-ce que c'était quelqu'un au fond,
17:04 il n'a jamais baissé les bras,
17:06 même après où il s'est dit "mais attendez,
17:09 mais non ça va, j'ai fait ce que j'avais à faire,
17:11 j'ai fait un certain nombre de découvertes et de travaux,
17:13 mais non je me repose".
17:14 Il ne s'est pas reposé jusqu'à la fin.
17:16 - J'ai l'exemple d'un séminaire auquel on a participé
17:20 ensemble à Bourbon-Larchambault,
17:22 il était dans un état pitoyable,
17:25 il se promenait en chaise longue, etc.,
17:28 en chaise roulante, pardon,
17:32 et on lui a dit "Monsieur Montagnier,
17:34 c'est pas sérieux de venir, etc."
17:37 Non seulement ce n'est pas sérieux de venir,
17:38 mais le lendemain même il prenait l'avion
17:41 pour aller aux États-Unis pour continuer ses travaux et tout ça,
17:45 et c'est ça qui l'a tué,
17:46 il a fait 3 ou 4 accidents cardiovasculaires,
17:48 le dernier a été fatal, etc.
17:51 Mais je l'ai accompagné jusqu'au dernier jour,
17:54 et donc j'étais au courant de tout,
17:57 et jusqu'au dernier moment, il avait des projets,
17:59 c'est-à-dire qu'il n'imaginait pas une seconde
18:01 que ça s'arrête.
18:02 Donc, nous notre rôle,
18:05 pour ne pas trahir sa mémoire,
18:07 c'est d'essayer, d'essayer,
18:09 autant que faire se peut,
18:10 de continuer cette aventure
18:13 que nous avons eu la chance extraordinaire
18:15 de vivre à ses côtés.
18:16 - Écoutez, on va en parler justement avec nos auditeurs,
18:19 Lucien, je pense que nous avons beaucoup d'éditeurs
18:22 qui ont envie de vous parler à vous, à M. Benoit Ries,
18:26 et à vous-même, Dr. Guillaume.
18:27 - Exactement, et on recevra tous nos auditeurs après la pub,
18:30 mais vous continuez de nous appeler au 0826 300 300.
18:33 - Ici Sud Radio.
18:38 Les Français parlent au français.
18:41 Je n'aime pas la blanquette de veau.
18:44 Je n'aime pas la blanquette de veau.
18:47 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
18:49 - 13h41 sur Sud Radio,
18:51 vous êtes dans le Face à Face qui rend hommage
18:53 au professeur Montagné avec Ali Benouari,
18:55 le président de la fondation Luc Montagné,
18:57 et le docteur Gérard Guillaume.
18:58 Vous avez la parole au 0826 300 300,
19:01 et on accueille tout de suite Jean-Luc des Bouches du Rhône.
19:03 Bonjour Jean-Luc.
19:04 - Bonjour Jean-Luc.
19:06 - Oui, bonjour André, bonjour à votre invité.
19:09 - À nos invités, oui, on vous écoute.
19:12 - Oui, oui, oui, excusez-moi.
19:14 Bon, alors, tout d'abord André, un petit mot,
19:17 la France peut être fière de vous compter
19:20 dans notre pays.
19:22 - Merci.
19:24 - On peut en être fier.
19:25 - Merci.
19:26 - Absolument.
19:27 - Dites-moi tout Jean-Luc.
19:28 - Alors, oui, moi je suis outré
19:32 de l'adieu que l'on a fait
19:36 qu'on a réservé au professeur Montagné
19:37 et le comportement médiatique et politique
19:40 qu'il y a eu à son sujet pendant la crise du Covid,
19:42 tout simplement parce qu'il était en désaccord
19:45 avec la bonne pensée,
19:49 si vous voyez ce que je veux dire.
19:51 Donc en fait, moi mon ressentiment,
19:54 et je pense qu'il est partagé
19:56 par beaucoup de mes compatriotes,
19:58 je l'espère en tout cas,
19:59 c'est que nous avons, quand je dis nous,
20:02 nos politiques en premier,
20:04 en geste un peu trivial,
20:07 ont biffé leurs pantalons
20:08 devant la grande finance
20:11 et certains de nos alliés
20:12 dont je pense évidemment aux Etats-Unis.
20:16 Et ce consensus européen,
20:19 en fait, va à l'encontre,
20:22 bien entendu, souvent de certaines...
20:27 de certains, qui était un grand homme,
20:34 et un de nos plus éminents chercheurs et scientifiques.
20:37 Vraiment, moi je suis outré
20:40 du peu de cas qu'on lui a fait,
20:44 notamment pour lui dire au revoir.
20:47 - Alors, Jean-Luc,
20:50 Ali Benouarri, est-ce que vous pensez que,
20:53 en fait, il y a eu un consensus
20:56 de conflit d'intérêts ?
20:58 Jean-Luc pense que, voilà,
21:00 par rapport à les big pharma
21:03 ou la finance, etc.
21:05 Est-ce que ça a joué pour vous
21:07 dans le fait que, justement,
21:09 Luc Montagnier n'ayant pas les mêmes intérêts
21:12 ou les mêmes orientations,
21:13 est-ce que ça a joué pour vous ?
21:16 - Oui, incontestablement.
21:18 Ce n'est pas seulement mon sentiment,
21:21 mais c'était aussi le sentiment
21:22 du professeur Montagnier,
21:24 qui me disait qu'il devait se battre
21:25 avec les lobbies, n'est-ce pas ?
21:28 Notamment le lobby pharmaceutique.
21:30 Voilà, donc il était pleinement conscient
21:34 de cela.
21:35 Voilà, je ne peux pas vous dire plus que ça,
21:38 mais c'était très net.
21:40 - Dr Guillaume ?
21:41 - Non, par rapport à big pharma,
21:44 ce qu'il faut savoir,
21:45 c'est qu'un des centres d'intérêt
21:47 de Luc Montagnier,
21:49 c'était donc la détection des virus
21:51 par des ondes électromagnétiques.
21:55 Qui détectaient les ondes émises
21:59 par les fragments d'ADN de ces virus.
22:00 Et son objectif,
22:02 c'était d'arriver à traiter ces maladies
22:04 justement par des ondes électromagnétiques.
22:07 Donc surtout pas par des médicaments.
22:09 Donc vous imaginez,
22:10 aujourd'hui, ce n'est pas possible.
22:13 Donc il se met à toute la communauté
22:16 pharmaceutique, le big pharma, à dos,
22:18 parce que justement, son ambition,
22:20 c'est de sortir du tout médicament.
22:22 Ce n'est pas de dire "pas de médicament".
22:24 C'est de chercher dans d'autres voies.
22:26 - Oui.
22:27 Juste une question de technique,
22:30 M. Benoît Harry,
22:31 en tant que président de la fondation
22:33 Luc Montagnier,
22:34 est-ce que vous avez eu des subsides
22:36 ou des subventions de l'État français,
22:38 Luc Montagnier étant français ?
22:39 Est-ce que vous avez des aides
22:43 ou quelconque de l'État français ?
22:45 - Non, je dois dire que
22:47 nous avons reçu des subsides
22:49 d'institutions suisses,
22:51 pas françaises,
22:53 de mécènes,
22:55 de généreux mécènes privés.
22:57 Je dois dire aussi qu'il a engagé
22:59 toute sa fortune.
23:01 Ce que les gens doivent absolument savoir,
23:03 c'est qu'il est mort pauvre.
23:05 Il a engagé toute sa fortune,
23:07 jusqu'à son dernier centime.
23:09 - Vous voulez dire qu'il a investi lui-même,
23:11 Luc Montagnier ?
23:13 - Il a investi lui-même,
23:14 jusqu'à son dernier centime.
23:16 Et j'étais très, comment dirais-je,
23:20 peiné en voyant cela,
23:22 je me disais,
23:24 pas seulement moi,
23:25 tous ceux qui travaillaient autour de lui
23:26 se sentaient obligés.
23:28 C'était une lourde charge.
23:30 C'est de l'aider à mobiliser,
23:31 à trouver des financements,
23:33 puisque comme tout le monde le sait,
23:34 la recherche coûte cher, n'est-ce pas ?
23:36 L'Union Européenne, je l'avais aidé
23:38 à monter un financement,
23:40 une demande de financement,
23:41 auprès d'un fonds de recherche européen.
23:43 - Est-ce qu'il y a eu un financement
23:44 de l'Union Européenne, justement ?
23:46 - Nous avons fait un très grand dossier
23:49 pour postuler pour un crédit
23:52 de recherche européen,
23:53 au titre de ce qu'on appelait
23:55 les "New Ideas",
23:56 c'est-à-dire les nouvelles idées.
23:57 Autrement dit, les idées les plus téméraires,
24:00 les plus...
24:01 Il y avait beaucoup d'argent,
24:02 des centaines de millions d'euros pour ça.
24:04 Le dossier était bien ficelé,
24:07 et à notre grande surprise,
24:10 le comité de sélection avait refusé,
24:14 en disant qu'il n'était pas convaincu.
24:17 Le professeur était absolument choqué,
24:19 en disant que c'était précisément
24:20 le but de ce fonds de recherche,
24:22 c'est de financer tout ce qui était exploratoire,
24:26 tout ce qui était nouveau.
24:28 Il m'avait dit le jour où il a eu la réponse,
24:31 signée par un chercheur,
24:33 c'était un comité de trois personnes.
24:34 - C'était quand, ça, M. Benoît ?
24:37 - C'était peut-être vers 2013,
24:40 quand ça a eu lieu, 2014.
24:42 Il m'a dit, ce médecin hongrois, au passage,
24:48 qui déclarait, qui signait le refus,
24:53 en déclarant qu'il ne croyait pas à ces recherches,
24:56 qui ont une lourde responsabilité
24:58 devant l'histoire et devant les générations à venir.
25:01 Il était choqué de ce que, justement,
25:04 on ne respecte même pas,
25:07 le but même de ce budget de recherche,
25:10 qui était d'investir dans des recherches,
25:12 précisément aléatoires, mais qui étaient pour eux.
25:16 - La recherche par essence est aléatoire, bien sûr.
25:20 Gérard, vous voulez ajouter quelque chose ?
25:23 - Sauf que lui, c'était un chercheur qui trouvait,
25:26 à la différence de beaucoup d'autres.
25:28 Je voulais juste répondre à votre auditeur,
25:31 c'est-à-dire qu'effectivement, M. Montagnier
25:33 n'a pas eu le droit à l'hommage national
25:35 auquel il aurait eu le droit,
25:37 n'étant ni chanteur ni comédien.
25:40 En revanche, il a eu l'hommage du peuple.
25:43 Et ça, ça vaut.
25:45 - Oui, il faut rappeler.
25:47 - Quand même, à Au Père Lachaise,
25:49 il y avait un monde extraordinaire.
25:51 En plus, il pleuvait, il faisait un temps épouvantable.
25:53 Mais tout le monde était là.
25:55 Et ça, c'est le plus bel hommage qu'on pouvait lui rendre.
25:57 - Merci beaucoup Jean-Luc.
25:59 Et on va dans le Gers avec Olivier.
26:01 Bonjour Olivier.
26:03 - Bonjour messieurs, merci beaucoup.
26:05 - Je voudrais juste vous parler
26:07 de la puissance de la communication
26:10 qui efface la vérité.
26:13 Vous voyez, on est dans un monde
26:15 qu'on nous dit rationnel,
26:17 il faut tout mesurer, comme votre invité
26:19 dit hier, mesurer la santé.
26:21 Mais il y a la vérité,
26:23 après, on a un peu moins en mesurant,
26:28 parce que tout n'est pas mesurable.
26:30 Après, il y a l'interprétation.
26:32 Et après, il y a le mensonge.
26:34 Et tout le rythme des médias.
26:37 Et comme vous disiez,
26:41 les affaires de Lola, hop, ça passe.
26:44 - CM aussi, oui.
26:46 - Voilà, pardon, CM aussi.
26:49 Voilà, tout passe.
26:51 Et donc, je voudrais dire, c'est que même quand vous...
26:54 Comment dire, pour le laboratoire,
26:57 vous n'étiez même pas encore sûr
26:59 que c'était hacké, vous voyez.
27:01 Donc, ça va tellement vite,
27:05 et c'est à des cinq,
27:07 c'est ça de toujours nous emmener
27:09 au trempin.
27:11 Et voilà, on ne peut pas s'arrêter
27:15 sur la vérité, même si on nous dit à chaque fois
27:18 qu'il faut être rationnel, et compagnie.
27:20 - En fait, c'est tout le problème,
27:23 c'est qu'on voit que dans presque tous les domaines,
27:25 c'est circulé, il n'y a rien à voir.
27:27 C'est ça, hein, Gérard Guillaume ?
27:30 - Exactement.
27:32 - Merci beaucoup, Olivier.
27:34 Et on accueille Pépito. Bonjour Pépito.
27:36 - Bonjour Pépito.
27:38 - Bonjour à vous tous.
27:40 Et moi, ma question est très simple,
27:42 parce que dans les médias mainstream,
27:44 on détruit les meilleurs professeurs qu'on a en France,
27:48 comme le professeur Toussaint, Perron, Raoul,
27:51 Luc Montagnier, on ne les met plus bas de terre,
27:54 on les musèle, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ?
27:57 Est-ce que c'est de la jalousie
27:59 derrière des professeurs qui sont incompétents,
28:01 comme les médecins de plateau ?
28:03 Ou est-ce que c'est des lobbies pharmaceutiques,
28:07 comme Big Pharma, Bill Gates,
28:10 qui veulent nous imposer des médicaments qui ne sont pas sûrs,
28:13 comme le pharmacien, qui n'a pas été suspendu,
28:17 mais qui a été mis à part,
28:19 parce qu'il n'était pas d'accord avec ce vaccin.
28:22 - Aminou Milile, nous avons reçu il y a deux jours.
28:25 - Voilà, voilà.
28:27 - Et c'est la question, est-ce que vous pensez qu'il y a quand même,
28:31 de leur part, quelque chose derrière,
28:34 qu'ils ne veulent pas valoriser nos meilleurs professeurs,
28:38 qui mériteraient de passer sur les médicaments clean,
28:41 et de les laisser parler jusqu'au bout,
28:43 sauf leur couper la parole, comme le fait M. Bercoff.
28:46 J'adore cette émission, parce que M. Bercoff
28:48 ne coupe pas la parole pour rien.
28:50 Voilà, c'était ma question.
28:51 - Merci. Alors, justement, qui vous répond ?
28:54 - Benoît Riz, Gérard Guillaume. - Je peux répondre ?
28:57 - Allez-y Gérard Guillaume.
28:59 Il faut dire juste un bémol,
29:01 il y a quand même des bons et des grands professeurs
29:03 qui ne sont pas tous, je dirais, excommuniés ou marginalisés.
29:08 Ça existe aussi. - Ça c'est sûr, c'est vrai.
29:10 Mais ces gens-là ne vont jamais contre la doxa.
29:14 Le problème avec Didier Raoult, avec Christian Perron,
29:19 avec Luc Montagné, c'est qu'ils allaient contre les idées reçues.
29:23 Ils n'étaient pas là pour être le porte-parole du gouvernement.
29:26 Et c'est vrai qu'on peut imaginer quelque part,
29:29 il y a de la jalousie de toute façon.
29:31 J'irais même à l'inverse, pour faire un jeu de mots,
29:35 le complot ça vient d'eux.
29:36 C'est eux qui sont complotistes, justement, en ne reconnaissant pas.
29:40 - Complotistes et comploteurs. - Voilà, comploteurs, exactement.
29:44 - Oui, vous voulez dire qu'en fait, ce que vous voulez dire,
29:47 c'est que toute pensée, toute recherche, toute démarche
29:51 qui ne s'inscrit pas dans le corps du bien
29:54 où la pensée est reconnue, doit être combattue par eux ?
29:58 - Ils sont à l'inverse de ce qu'on attend de l'évolution.
30:03 Je veux dire qu'en pensant comme tous ces gens-là,
30:05 on en serait encore à Cro-Magnon.
30:07 C'est-à-dire qu'on n'aurait jamais rien remis en question.
30:10 Et c'est pour ça d'ailleurs que je pense que si un jour
30:15 il y avait une réédition du livre "Les Découvreurs" de Borstein,
30:19 qui parle de toute cette évolution des idées
30:22 qui ont été combattues tout le long des siècles,
30:25 je pense que M. Montagnier doit en faire partie,
30:28 tout comme il doit être au Panthéon demain.
30:30 - Oui. Ali Benouari, qu'est-ce que vous pensez,
30:34 d'ailleurs même dans votre domaine, dans les autres,
30:36 effectivement, est-ce que quand on sort,
30:39 et c'est encore une fois, ce n'est pas nouveau,
30:42 ça existe depuis des décennies, voire des siècles,
30:45 est-ce que quand on sort, d'ailleurs au Galilée,
30:47 on peut en citer des centaines, et pourtant elles tournent,
30:51 dès qu'on sort des passages loutés, ou encore une fois,
30:54 de la vue officielle, eh bien on est très très mal vu ?
30:59 - Oui. Le professeur lui-même me disait qu'il creusait un sillon,
31:04 un sillon irrigué par la culture du doute scientifique.
31:07 Et il me disait aussi qu'il assumait pleinement la controverse.
31:12 Ça ne lui faisait pas peur, parce que pour lui la controverse
31:15 ce n'est pas un but en soi, mais un moyen de faire jaillir la lumière.
31:19 - Oui. Et effectivement la controverse et le doute,
31:22 non mais la science, c'est bien la controverse et le doute.
31:25 Ce n'est pas un étalage de certitude qui continue et qui se développe.
31:30 Mais juste une chose, au fond, aujourd'hui,
31:33 je vous pose la question, quel est l'héritage de Montagnier ?
31:37 Je veux dire par là que, bon, en virologie tout ça,
31:40 et heureusement les recherches continuent, et plus que jamais.
31:43 Mais je dirais qu'on est aujourd'hui, enfin on peut l'espérer,
31:48 dans le post-Covid, où en tout cas, voilà,
31:51 les 15e ou 16e vagues qu'on nous promettait,
31:54 et les centaines de variants,
31:56 on a l'impression que c'est quand même un peu derrière nous,
31:59 enfin on l'espère en tout cas.
32:01 Mais qu'est-ce qu'il restera de tout ça,
32:03 et qu'est-ce que le lex de Montagnier, c'est quoi ?
32:09 - Si je peux répondre, je peux essayer de répondre.
32:13 D'abord c'est d'avoir des jeunes chercheurs qui nous rejoignent,
32:18 et à qui on permette d'exploiter au maximum leur curiosité,
32:25 et surtout de sortir des sentiers battus,
32:28 pour justement faire avancer la recherche.
32:31 De ne pas être des fonctionnaires de la recherche,
32:33 mais des aventuriers de la recherche.
32:35 C'est ça, c'était son esprit,
32:37 quand je vous ai dit tout à l'heure,
32:39 quand les faits contredisent une théorie,
32:41 c'est la théorie qu'il faut foutre en l'air,
32:43 là c'est pareil.
32:44 Ce qu'on attend des jeunes chercheurs,
32:46 d'abord qu'ils nous rejoignent,
32:48 et que j'espère qu'on leur influera cette pensée,
32:52 mais bon, des Montagniers, il n'y en a pas des cent.
32:56 - C'est clair.
32:57 - Ça c'est le problème.
32:58 - Ali Benouari, cette fondation, elle continue plus que jamais ?
33:01 La fondation Montagnier ?
33:03 - Oui, tout à fait,
33:04 elle se repose d'ailleurs aujourd'hui sur deux piliers.
33:08 Le premier, c'est le comité scientifique
33:11 que nous venons de mettre en place,
33:13 que précise justement le Dr Gérard Guillaume,
33:16 vous avez omis de le signaler,
33:18 ou il a omis de vous le dire.
33:20 Ce comité scientifique,
33:22 évidemment c'est lui qui va tracer les axes,
33:26 définir les axes de recherche, n'est-ce pas,
33:28 futur, dans le sillage évidemment,
33:30 de ce que le Professeur Montagnier a laissé.
33:32 Et le deuxième pilier, c'est le laboratoire,
33:34 le laboratoire qui est là,
33:36 et qui est équipé pour précisément
33:39 continuer la mise au point des tests de diagnostic
33:42 des maladies auxquelles il s'intéressait,
33:44 les maladies chroniques, les maladies neurodégénératives,
33:47 Parkinson, Lyme, l'autisme,
33:50 il y a plein de maladies qui aujourd'hui n'ont pas trouvé de remède.
33:54 - Toutes ces maladies chroniques notamment.
33:57 - Tout à fait, une médecine préventive,
34:01 une médecine préventive est le but ultime de ses recherches.
34:05 Vieillir, vivre plus longtemps en bonne santé,
34:09 voilà un peu ce qu'il n'arrêtait pas de répéter.
34:12 - Luc Montagnier existe, existera,
34:15 vous l'avez rencontré, et puis il restera.
34:18 Et dans les livres, et dans les mémoires.
34:20 Merci messieurs.
34:22 - Merci à Ali Benouari, le président de la fondation Luc Montagnier,
34:26 et merci au Dr Gérard Guillaume pour cette émission spéciale
34:29 dédiée au professeur Montagnier.

Recommandations