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##FAUT_QUE_CA_CHANGE-2025-02-01##
Transcription
00:00Un peu plus de 20h30 sur Sud Radio, bonsoir à vous, bonsoir Mathéo Lambleau, bonsoir
00:08à Moubou Akaz qui est autour de la table.
00:11Gros programme aujourd'hui, alors on démarre tout de suite avec vous Mathéo Lambleau,
00:14les changements à la une.
00:15Le samedi 1er février 2025, Mathéo Lambleau, l'association ABF France Handicap présente
00:23Sud Radio, les changements à la une.
00:26Le samedi 1er février 2025, Mathéo Lambleau, les changements à la une.
00:31Nous recevions il y a deux semaines le collectif Plus Sans Ascenseur avec le député Philippe
00:37Brun au sujet de la loi de mobilité verticale qui est passée à l'Assemblée Nationale
00:42le 23 janvier.
00:43Tout à fait un collectif que le député s'était engagé à recevoir sur notre antenne.
00:47Le 23 janvier 2025, l'Assemblée Nationale a comme prévu discuté et a adopté en première
00:52lecture une proposition de loi visant à lutter contre les pannes d'ascenseurs non prises
00:56en charge.
00:57Ce texte impose aux sociétés de maintenance des délais stricts.
01:00Deux jours ouvrés pour intervenir et huit jours ouvrés pour réparer sous peine de
01:04sanctions financières progressives.
01:06Il prévoit également l'obligation pour les ascensoristes de maintenir un stock de
01:09pièces détachées afin de réduire les délais de réparation.
01:12En cas de retard prolongé, les entreprises devront proposer un service d'accompagnement
01:16pour les personnes à mobilité réduite.
01:18C'est un mois anniversaire pour le handicap.
01:21Oui et même si pour bon nombre le compte n'y est pas et que le cœur n'est pas vraiment
01:25à la fête, février 2025 marque les 20 ans de la loi du 11 février 2005 sur l'égalité
01:30des droits et des chances des personnes handicapées.
01:33Ce texte fondateur renforçait l'accessibilité, la scolarisation et l'inclusion professionnelle
01:39mais des défis persistent.
01:40De nombreuses initiatives sont prévues le 11 février prochain, notamment au Sénat,
01:44au Conseil économique, social et environnemental et au HandiLab sous l'impulsion de Charlotte
01:48Parmentier-Lecoq, la ministre déléguée aux handicaps et aux personnes âgées.
01:52On notera aussi l'initiative qui se tiendra à l'Institut national des jeunes aveugles
01:56Louis Braille à Paris, dont Sud Radio est partenaire.
01:59Avec le G500 citoyens que l'on retrouve dans les vraies voies citoyennes chaque lundi
02:03à 19h avec Philippe David, Aurélie Gros, présidente d'Idéal Citoyens, nous présente
02:07les enjeux majeurs pour ce mois dédié aux handicaps.
02:10Le G500 organise des réunions et des étapes maintenant depuis trois ans autour des grands
02:15sujets qui préoccupent la vie de nos concitoyens.
02:19Le 11 février prochain, nous avons une étape consacrée aux handicaps et quoi mieux que
02:25les 20 ans de la grande loi handicap pour pouvoir parler du résultat de cette loi
02:30où on en est aujourd'hui et pour trouver aussi des solutions d'amélioration.
02:35Le but du G500 c'est d'en sortir des résolutions concernant le handicap au-delà d'une société
02:43inclusive que l'on souhaite tous et surtout une société fraternelle que nous défendons.
02:49Le 10 février, juste la veille, les associations et les collectifs des personnes en situation
02:55de handicap lancent une invitation sur la place de la République.
02:59A partir de 17h30, une mobilisation citoyenne se tiendra place de la République à Paris
03:03pour marquer les 20 ans de la loi du 11 février organisée par APF France Handicap
03:08en collaboration avec le collectif Handicap et à l'appel de nombreuses personnalités
03:12et collectifs partie prenante. Cette manifestation vise à rappeler que malgré les avancées
03:17législatives, de nombreux défis subsistent pour une société réellement inclusive.
03:21Les participants sont invités à se rassembler sur place ou à soutenir l'événement en ligne
03:25via les plateformes dédiées.
03:27Les changements à la UNE à retrouver chaque semaine dans Sud Radio, faut que ça change.
03:31Agissons ensemble pour une société plus juste. L'association APF France Handicap vous a présenté
03:38Sud Radio, les changements à la UNE.
03:42Mathéo Lamblot nous a écrit à la rédaction de Sud Radio et nous avons décidé de consacrer
03:49cette première partie d'émission à un témoignage d'une auditrice qui vit un calvaire depuis 19 ans.
03:55Et c'est un message de détresse que nous avons reçu de la part de Corentin, jeune
03:59homme de 19 ans, polyhandicapé, atteint de la maladie de Eichsprung, qui est également
04:04malvoyant. Il nous a alerté sur les difficultés de sa mère, Anne-Marie, qui seule doit s'occuper
04:09de lui et de son frère jumeau Mathéo, porteur des mêmes pathologies. Ce que demande Anne-Marie,
04:15aujourd'hui, c'est moins de lourdeur de la part de l'administration.
04:18Bonjour Anne-Marie.
04:19Bonjour.
04:20Merci de nous avoir écrit et de nous avoir alerté sur votre situation. C'est aussi ça,
04:27Sud Radio, il faut que ça change. L'émission qui donne la parole à vous, les auditeurs,
04:31vous nous écrivez à jeparticipe à sudradio.fr. Et puis évidemment, on vous reçoit, on vous
04:35accueille, on vous écoute avec grand plaisir et surtout une grande attention. Vous vivez
04:41quand même un calvaire depuis 19 ans, Mathéo vient de le dire. Qu'est-ce qui s'est exactement
04:47passé, Anne-Marie ? Vous avez vécu une non reconnaissance de la part de la maison départementale
04:56des personnes handicapées en Dordogne, du polyhandicap de vos enfants ?
05:00Oui, j'ai vécu une non reconnaissance au sujet, parce qu'en fait, comme ils sont malvoyants,
05:06alors ils ont reconnu la maladie de Hirschsprung. Le syndrome de Marfan, ça va se faire parce
05:12qu'en fait, c'est en cours de se faire pour le syndrome de Marfan. Mais par contre, pour
05:19le fait qu'ils soient malvoyants, ils n'ont jamais été reconnus par ça, par la MDPH.
05:23Mais pourtant, il y a des examens médicaux qui sont là, qui existent, qui sont quand
05:28même irréfutables. Comment on peut ne pas reconnaître des pathologies qui sont évidentes ?
05:35Alors, comment on ne peut ne pas reconnaître des pathologies qui sont évidentes ? En fait,
05:41je n'ai pas arrêté de leur poser la question. Et il y a un an, ils m'ont dit, est-ce que
05:47vous avez rempli le deuxième certificat médical pour le champ visuel ?
05:51Et vous ne l'aviez pas fait ?
05:53Non. Je n'avais pas connaissance de ce deuxième certificat.
05:58Mais oui, Anthony, quand on a un enfant handicapé, il faut être un docteur d'État en sciences
06:02sociales, il faut être un docteur d'État en médecine. Donc en fait, le temps que vous
06:05soyez docteur d'État, votre enfant handicapé, il a le temps de prendre sa retraite.
06:08Et il n'y a pas d'association qui peut aider là-dessus ?
06:10Vous ne l'avez pas fait accompagner ?
06:12Il y a très très peu de malades. Donc en fait, on est vraiment dans quelque chose.
06:15Là, c'est typique. Madame se trouve dans une situation de beaucoup de personnes qui
06:20ont des syndromes qui touchent cinq, dix, quinze, vingt personnes. Et en fait, comme
06:24on passe son temps à essayer de les mettre dans des cases, pendant qu'on les met dans
06:27des cases, on ne s'en occupe pas. Et là où dans les pays d'Europe du Nord, ils auraient
06:32été pris en charge et pris en main de façon à ce qu'on leur fasse un parcours individualisé,
06:37chez nous, on va avoir un beau portrait d'eux quand ils auront 25 ans, mais il sera beaucoup
06:41trop tard.
06:42Vous avez eu un accompagnement, Anne-Marie, d'une asso ?
06:46Non, pas du tout.
06:47Même pas d'assistance sociale ?
06:49Même l'assistance sociale, elle existait dans mon entourage, mais à chaque fois, elle
06:54me disait non, non, je ne peux pas m'en occuper parce que ça dépend de la MDPH.
06:58Madame, il faut que vous vous adressiez à Paris, à l'Alliance maladies rares. C'est
07:04l'association qui va pouvoir vous aider à avoir des correspondants qui ont les mêmes
07:09problèmes que vous dans la France. Et donc cette association, elle dispose de services
07:14sociaux, de travailleurs sociaux et d'une expérience telle que vous allez pouvoir sortir
07:18de l'ornière parce que toute seule, vous n'y arriverez pas.
07:22Anne-Marie, qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui ? Vous vous sentez abandonnée
07:25par le système ?
07:26Alors aujourd'hui, j'ai beaucoup de colère envers le système. Abandonnée aussi, je me
07:31sens abandonnée, beaucoup de colère parce qu'en fait, on nous donne les documents MDPH,
07:38mais en fait, on ne nous donne pas les autres certificats.
07:41Il y a une mauvaise information sur les documents que vous devez remplir et fournir.
07:45Voilà, tout à fait.
07:46Et vous, vous-même, vous avez été reconnue comme mère aidante ?
07:50Non.
07:51Voilà, donc ça aussi, manifestement, c'est quand même un gros problème. Enfin, en tout
07:55cas, merci Anne-Marie d'être venue témoigner. Et puis nous, la rédaction s'engage évidemment
08:01à transmettre votre dossier à la ministre en charge des personnes handicapées qui nous
08:05demande aussi de rester attentif à des situations comme la vôtre. Si vous-même, vous connaissez
08:10cette situation, je participe à Tudradio.fr. Vous ne bougez pas, on revient juste après
08:14la pub sur Tudradio.
08:17Il faut que ça change. Anthony Martin-Smith.
08:19De retour sur l'antenne de Sud Radio. Si vous êtes toujours avec nous, je vous remercie.
08:24Nous a rejoint Laurence Péco-Rivelier. Vous êtes en charge de la protection des publics
08:30et de la diversité de la société française à l'ARCOM, l'autorité de régulation des
08:34communications électroniques et de l'audiovisuel et du numérique. Vaste, en tout cas, sujet.
08:41Cette semaine sur Sud Radio, déjà, je vous dis bonjour, excusez-moi.
08:45Bonjour.
08:46Sur Sud Radio, nous avons reçu toute la semaine des athlètes, des femmes du sport, puisque
08:53vous avez impulsé, vous incitez les médias à mettre à l'honneur le sport féminin.
08:59C'est le rôle de l'ARCOM de faire ça ? Et puis, comment ça vient, ce genre d'initiative ?
09:07Alors, effectivement, la loi nous donne comme mission de veiller à ce que les médias audiovisuels
09:14et les radios, en France, assurent une bonne représentation de la société française
09:21dans toute sa diversité.
09:22Et si vous ne le faisiez pas, excusez-moi, mais si vous ne le faisiez pas, vous pensez
09:26que les médias manqueraient de pluralisme sur les antennes ?
09:29Eh bien, disons qu'en tout cas, on veille à ce que ça ne soit pas le cas. Et je ne
09:35sais pas ce qu'il en serait si nous n'assurions pas cette mission. On le fait en tout cas
09:40avec beaucoup, beaucoup de vigilance. Nous n'avons évidemment pas un rôle d'éditorialisation.
09:45C'est-à-dire qu'on ne va pas dire aux médias, vous devez mettre tant de femmes,
09:49tant de types de personnes sur vos écrans. Mais en revanche, nous, ce qu'on peut faire,
09:54c'est faire des études, montrer là où manifestement, il y a quand même des situations délicates
10:02et puis pousser les médias à prendre des engagements et à modifier leurs approches.
10:08Et ça, on a l'impression quand même que ça fonctionne.
10:11Même pour le handicap ? Parce que 0,8% de programmes qui mettent le handicap en avant
10:18sur les médias linéaires ou qui sont incarnés par des personnes en situation de handicap,
10:23comme c'est le cas dans votre émission, ça aussi, selon vous, ça fonctionne de mieux en mieux ?
10:30Alors ça, on n'est pas du tout satisfait de ce chiffre-là, qui est un chiffre, l'issue
10:35du baromètre annuel de l'ARCOM, dans lequel nous mesurons le fait, pour un téléspectateur,
10:41de se voir représenté par des personnes porteuses de handicap.
10:44Donc c'est un chiffre qu'il faut prendre avec des pincelles, parce que ça veut dire
10:48que c'est ce qu'on voit, nous, quand on est téléspectateur.
10:51Donc évidemment, on ne verra pas le handicap invisible ou le handicap qui n'est pas montré
10:55par celui qui est derrière l'écran. Il n'en demeure pas moins qu'on tourne autour de 1%
10:59depuis des années et c'est largement insuffisant. Donc non, nous ne sommes pas contents.
11:04Et c'est pour ça que nous essayons d'impulser que, surtout, par exemple, dans des émissions
11:10comme le sport, où on sait qu'il y a des rôles modèles, dans certains secteurs,
11:15il y ait une meilleure représentation des personnes porteuses de handicap.
11:19Et là-dessus, je crois qu'il y a effectivement beaucoup, beaucoup de travail à faire
11:23et en tout cas, on en est très porteurs.
11:25Justement, vous vous satisfaisez de ce qui s'est passé pendant les Jeux paralympiques,
11:28la couverture que nous avons eue sur les épreuves et l'élan qu'il y a eu,
11:34la ferveur nationale autour du sport paralympique ?
11:37Franchement, ça a été magique. C'est difficile de dire le contraire.
11:41On a eu une représentation du parasport comme on n'en a jamais eu.
11:45On a eu tous les parasports qui ont été représentés, 300 heures à l'écran,
11:50alors que la dernière fois, c'était 100 heures lors des Jeux olympiques Tokyo
11:56et ceux de Rio aussi d'ailleurs.
11:58Et puis surtout, le fait qu'ils aient été représentés à l'écran,
12:03le fait qu'ils aient été aussi beaucoup joués dans les stades,
12:07on a eu un intérêt des téléspectateurs qu'on n'avait jamais eu.
12:12Et ça, on a sorti une étude qui montre qu'effectivement, il y a eu non seulement un intérêt,
12:19c'est-à-dire que les gens ont regardé le parasport,
12:21mais qu'ils disent que ça a changé leur regard sur le handicap.
12:25Et vous pensez qu'on va conserver cet héritage ?
12:28Est-ce que en 2026, avec les Jeux d'hiver, on aura la même couverture ?
12:31Est-ce qu'en 2028 aussi, c'est quelque chose qu'on va garder ?
12:35Parce qu'on a manifestement un déclin là-dessus.
12:39Vous avez parfaitement raison, c'est ça le défi majeur.
12:42Parce qu'on n'en attendait pas moins des Jeux olympiques et paralympiques,
12:46compte tenu de la façon dont s'était engagé à la fois le comité olympique et paralympique
12:51et les médias là-dessus.
12:53Mais ce qu'on observe, c'est qu'à chaque fois,
12:55quand il y a des Jeux olympiques et paralympiques, il y a une pointe,
12:58et puis après ça redescend aussitôt.
13:00Donc là, ce qu'on a essayé de faire ressortir dans les études,
13:03c'est que non seulement ça avait été mis en avant,
13:06mais que les téléspectateurs y avaient trouvé un intérêt.
13:10Et que là, on a quelque chose qui est de l'ordre aussi,
13:13parce qu'on nous sort toujours évidemment l'argument économique,
13:17tandis que là, ce qu'on montre, c'est qu'il y a un véritable intérêt
13:21de la part des personnes qui aiment le sport,
13:24et qui se mettent à aimer le parasport,
13:26et qui l'aiment d'autant plus, c'est un cercle vertueux.
13:29Donc nous, on va essayer de pousser au maximum.
13:31– Vous avez une idée Madame, de la proportion de personnes handicapées
13:35et des aidants dans la population française,
13:38et donc dans la population qui regarde les médias ?
13:41– Alors, qui regarde les médias, ça je ne peux pas vous dire.
13:44– C'est difficile à évaluer ça.
13:46– Non mais alors, supposons que ceux qui regardent les médias
13:49soient une photo fidèle de la société.
13:51Ce qu'on peut espérer.
13:53– On parle de 15 à 20%, c'est le chiffre qu'on connaît.
13:58Maintenant, effectivement, on n'a pas d'études qui nous permettent de savoir
14:01s'il y a une proportion équivalente qui regarde les médias.
14:05– Donc vous pensez qu'en fait, les rôles modèles dans le sport,
14:09et dans la santé, par exemple, ça suffit à représenter une catégorie.
14:14Vous ne pensez pas qu'il est temps que les personnes handicapées
14:17qui sont expertes dans plein de sujets puissent s'exprimer autrement
14:22que sur des sujets qui sont conventionnels, je dirais ?
14:26– Évidemment que si.
14:28Évidemment que le fait de vouloir mettre en avant le parasport,
14:32parce que ça permet que, de manière générale, dans la population,
14:36on ait une connaissance des différents handicaps,
14:43ce qui a été montré, des règles applicables au parasport, etc.
14:48C'est un plus, mais c'est un plus qui n'exclut évidemment pas
14:51qu'il faut que, de manière générale, derrière les écrans,
14:54on ait des personnes qui sont porteuses d'un handicap
14:57et qui, comme les autres, viennent parler de différents sujets
15:00parce qu'il y a des experts, évidemment, parfaitement bien informés.
15:04Et là-dessus, il faut qu'on travaille aussi comme on l'a fait
15:07pour d'autres types de personnes qui étaient sous-représentées à l'écran
15:13à constituer ensemble, on en a beaucoup parlé avec les associations,
15:17des annuaires d'experts qui fassent que nos médias ne puissent plus dire
15:22mais nous, on ne sait pas à qui s'adresser, on n'en connaît pas.
15:25Donc ça, c'est vraiment un travail qu'on est en train de construire
15:28avec les associations.
15:29– Alors les annuaires d'experts handicapés, madame,
15:31ils calent les armoires, il y en a plein, et en fait ça n'avance pas beaucoup
15:35parce qu'en fait, à un moment, est-ce qu'on va pouvoir passer
15:38d'une forme d'incantation à une forme de, comment on va dire,
15:42sinon sanction, du moins, une petite incitation plus impérative,
15:48un peu comme quand on ne veut pas que ça dérape, on met des amendes,
15:51donc quand on veut qu'il y ait un peu plus de représentativité…
15:53– Donc une question de quota à Mouwakaz ?
15:55– Pas forcément de quota, mais d'un signe fort un peu politique
15:59qui montre aux médias, que d'ailleurs ça fait partie de leur programme,
16:05de ce à quoi ils s'engagent quand ils prennent une fréquence,
16:08peut-être leur montrer qu'à un moment, la société,
16:10elle tape un peu du poing sur la table, c'est une forme intelligente.
16:13Moi par exemple, je travaille avec France Télé,
16:15on voit bien que France Télé essaye de faire des choses, on avance,
16:18est-ce qu'il y a un moyen déjà de baliser de temps en temps ce qui est fait
16:22pour qu'on incite ceux qui font moins à faire autant
16:26et peut-être un petit peu d'incitation sous forme de sanctions,
16:31même limitées, pour un peu faire avancer les choses.
16:33– Laurence Péco, Réveillé.
16:35– Alors sur l'aspect sanctions, là effectivement ça relève du législateur
16:39qui ne prévoit pas dans les obligations légales des chaînes,
16:45des obligations qui pourraient donner lieu à du droit dur et donc à des sanctions,
16:51en revanche sur le côté incitatif que vous appelez un comptatoire,
16:55alors c'est un peu triste parce que nous on ne le porte pas comme ça.
16:58Alors là moi je pense qu'il y a vraiment encore du travail à faire,
17:01l'événement Jouons Ensemble est un moment sur lequel nous on donne beaucoup
17:06avec des études qui montrent les chiffres,
17:08qui montrent ce que certains font, ce que d'autres font moins
17:11et on essaye d'avancer.
17:14Moi j'espère que oui, des événements comme les Jeux Olympiques et Paralympiques,
17:19ça a montré qu'on pouvait bouger les choses et que ça avait un impact.
17:23Donc à partir de là, il faut continuer.
17:26– Est-ce qu'on peut bouger d'autres choses ?
17:28Vous voyez où je veux en venir, Laurence Péco-Rivelier, vous ne bougez pas,
17:32on va accueillir, eh bien, Shamdine Belkayad, bonjour.
17:37– Bonjour.
17:39– Vous êtes, eh bien vous, un papa d'un enfant autiste,
17:43vous êtes aussi un entrepreneur à impact,
17:45vous êtes président et fondateur des plateformes Bleu Network et Bleu Inclusion.
17:52Vous avez été, comme beaucoup d'associations,
17:54beaucoup de personnalités du champ du handicap,
17:57choqués par des propos qui ont été tenus
18:00par l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
18:03qui se présente aujourd'hui comme chroniqueur philosophe
18:06chez notre confrère d'Arus, Rochebin, sur LCI,
18:09sur la comparaison qu'il a faite, malheureuse ou pas,
18:13vous nous direz ce que vous en pensez, juste bien.
18:16Je vous propose de réécouter les propos de Luc Ferry sur LCI,
18:19c'était dimanche dernier.
18:20– La stratégie qui est derrière, c'est très simple,
18:22bon, lui, il est Asperger au dernier degré, c'est un fou,
18:24il faut quand même le dire, il a été diagnostiqué Asperger,
18:26donc c'est un barjot complet,
18:28mais un barjot qui a 200 millions de followers,
18:30qui est le patron de X, pas simplement de Tesla.
18:33– Il a été diagnostiqué Asperger, c'est un barjot complet.
18:38Vous ressentez quoi quand vous entendez ça, Shamdine Belkayad ?
18:43– Eh bien, écoutez, bonjour, merci de me donner la parole sur ce sujet.
18:47Ce que je ressens profondément, dans un premier temps, c'est un état de choc,
18:53je pense que c'est extrêmement choquant de tenir ces propos,
18:57sachant qu'aujourd'hui, il y a plusieurs centaines de milliers
19:01de personnes concernées en France,
19:03les troubles du spectre de l'autisme touchent un peu plus d'un pour cent de la population,
19:08et donc pouvoir tenir ces propos sur une chaîne de grand public,
19:13pour une personnalité publique comme Luc Ferry,
19:16c'est absolument impardonnable.
19:19C'est même inqualifiable, puisqu'il y a d'une part de la méconnaissance
19:23de ce qu'est un trouble du spectre de l'autisme,
19:26et notamment le syndrome de l'Asperger,
19:28et en plus un manque de respect, voire jusqu'à une discrimination complète
19:33d'une partie de la population pour une question de handicap,
19:37qui est juste impardonnable.
19:39– Je le rappelle, il avait fait cette comparaison en parlant d'Elon Musk,
19:42alors nous on l'a contacté pas plus tard qu'hier,
19:45il refuse de venir s'expliquer et répondre à ses propos,
19:50lui ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire,
19:53il voulait même dire qu'il paraphrasait ce qu'Elon Musk avait dit dans un reportage,
19:58où il se disait à la fois génial et complètement fou,
20:01il dit aussi qu'il a un neveu qui est lui-même porteur d'un syndrome d'Asperger,
20:08ça c'est en tout cas la position de Luc Ferry.
20:12– Si vous permettez Anthony, fou ce n'est pas barjot complet,
20:15fou c'est un terme qui est…
20:18– Il a été diagnostiqué au dernier degré, il est fou,
20:21diagnostiqué Asperger, et c'est un barjot complet.
20:25– Oui, donc si vous voulez, quand vous dites,
20:27quand Luc Ferry, philosophe français, c'est-à-dire littérateur au sens allemand,
20:33qui a des tribunes, qui est le trapéziste volant de l'art oratoire,
20:39se permet de dire une chose pareille, c'est-à-dire a son propre agenda
20:44et fait le buzz sur une question aussi prégnante,
20:49il sait exactement ce qu'il fait, et je pense que cette saillie,
20:54qui n'est pas la première, Luc Ferry c'est Monsieur Bonbon,
20:57tous les 10 mois il ponctue ses phrases d'un bon,
21:00puis je ne sais pas si vous avez remarqué,
21:02mais comme il parle beaucoup plus vite qu'il pense,
21:04tout d'un coup on entend, il faut qu'il avale sa salive.
21:06– Est-ce qu'il l'a pour le coup, il n'a pas parlé plus vite qu'il ne pensait ?
21:10– S'il a parlé plus vite qu'il ne pensait,
21:12si les associations sont réellement des associations,
21:14il faut qu'elles s'appuient là-dessus pour porter plainte,
21:18même si à un moment donné elles la retirent,
21:21parce que j'imagine bien que Luc Ferry, qui n'est pas tout à fait stupide,
21:24va comprendre son erreur, et que du coup,
21:27ça va pouvoir permettre à quelques mois de la journée de l'autisme,
21:31d'accentuer sur l'absence de diagnostic,
21:34parce que c'est le même Luc Ferry,
21:36qui quand il était ministre de l'éducation,
21:38a dédoublé les classes de CP,
21:40a commencé à ajuster pour la chaîne scolaire.
21:42– C'est là où il y a manifestement des blessures
21:44de la part des personnes en situation de handicap qui ont entendu ça.
21:47Laurence Péco-Rivolier, vous au niveau de l'ARCOM,
21:50comment vous traitez ce sujet ?
21:52Je rappelle aussi que vous avez été saisie par une association,
21:55donc je présume que le sujet est en cours chez vous.
21:58Comment on traite ça ?
22:00Et puis aussi, il y a quelque chose qui nous interpelle,
22:02c'est le fait que Darius Rochebin,
22:04qui a normalement, bien comme nous autres journalistes,
22:06la tenue de l'antenne, il a cette responsabilité-là.
22:09En plateau, tout le monde reste muet
22:11et ne relève pas les propos de Luc Ferry.
22:16– Alors, comme vous le disiez,
22:18nous avons été saisis par une association,
22:20par un certain nombre de particuliers également.
22:22Donc évidemment, cette affaire-là, en particulier,
22:25est en cours d'instruction,
22:26donc je ne me prononcerai évidemment pas dessus.
22:28De manière générale, nous pouvons intervenir
22:31lorsque nous constatons des manquements
22:33par rapport à des obligations qui sont prévues par la loi
22:36ou des engagements compris les chaînes.
22:38Les engagements qui sont prévus par la loi,
22:40c'est notamment de ne pas discriminer,
22:42notamment de ne pas faire d'appel à la haine.
22:45Les engagements compris les chaînes,
22:47là je suis directement dans le sujet,
22:50– Là, ce serait LCI qui serait responsable.
22:52– Les engagements compris les chaînes,
22:55c'est aussi parce que nous savons
22:57combien une terminologie est plus importante.
23:01Les engagements compris les chaînes,
23:03c'est de ne pas employer des termes
23:07qui peuvent être des stéréotypes négatifs,
23:10notamment vis-à-vis de certains types de handicaps.
23:13Donc c'est par rapport à tout ça que nous allons examiner ce dossier
23:16comme nous examinons tous les dossiers
23:18et nous regardons d'une part s'il y a eu manquement
23:21et d'autre part si par rapport à un manquement éventuel,
23:23il y a eu maîtrise de l'antenne,
23:25c'est ce que nous ferons donc en l'occurrence.
23:27– Donc ce serait LCI qui serait possiblement responsable.
23:32– Lorsque l'ARCOM intervient,
23:35c'est par rapport à la manière dont une chaîne maîtrisait son antenne.
23:39Ce n'est pas par rapport aux propos contenus à certaines personnes.
23:42Si ces propos ont été offensants,
23:46c'est aussi judiciaire de se prononcer.
23:48– Bien, merci beaucoup Laurence Pécaud-Rivolier.
23:51Ne bougez pas sur Sud Radio.
23:53Et on continue avec Jacques Pessis,
23:55les clés d'une vie et je vous dis à la semaine prochaine.

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