«Tu seras un homme déconstruit, mon fils !»

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Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa «Revue de presse» hebdomadaire et ses idées.
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Transcript
00:00 Eugénie Bastier pour votre revue de presse hebdo des idées.
00:04 Vous nous parlez ce matin de sécurité routière et de masculinité toxique.
00:08 Oui, je ne sais pas si vous avez vu passer ce nouveau clip de la sécurité routière.
00:12 Alors, on n'y voit pas de gilet orange, ni de sirène traumatisante,
00:15 ni de verre d'alcool, ni même de voiture.
00:17 On y voit juste un homme avec une boucle d'oreille et un tatouage
00:20 qui prend dans ses bras son fils qui vient de naître.
00:22 Il dit sa joie d'être père et lui adresse cette tirade lyrique.
00:26 Écris l'homme que tu veux être, un homme sensible, un homme qui pleure,
00:30 un homme qui sait avoir du cœur.
00:32 Peins-toi les ongles, dessine-toi le corps, mon fils.
00:34 Qu'importe, moi, je t'aime si fort.
00:37 Alors, vous avez bien entendu peins-toi les ongles et dessine-toi le corps, mon fils.
00:40 Alors, j'avoue que ça m'a un peu interloqué.
00:42 Quel est le rapport entre le vernis à ongles et les accidents de la route ?
00:45 Alors, cette phrase finale affichée à l'écran vient nous éclairer.
00:48 Sur la route, 8 morts sur 10 sont des hommes.
00:51 Le raccourci idéologique est stupéfiant, puisque l'écrasante majorité
00:55 des coupables et des victimes d'accidents de la route sont des hommes.
00:57 C'est donc de la faute de la virilité.
00:59 Déconstruisons-les donc dès le berceau pour éviter les tonneaux.
01:02 Transformons les hommes en femmes et la route sera plus sûre.
01:04 Élémentaire, mon cher Watson.
01:06 - Moi, je crois que c'était les voitures rouges le problème.
01:07 Bon, on vous sent un peu sarcastique, j'ai dit.
01:10 Pourtant, c'est bien une réalité statistique que les hommes,
01:12 ils sont plus dangereux sur la route que les femmes en voiture.
01:15 - Oui, alors de James Dean à Roger Nimier, un mort tragiquement,
01:18 en passant par l'amour immodéré des 0-3 ans pour les camions.
01:21 C'est vrai qu'il y a un lien indiscutable entre la virilité
01:25 et ceux qui roulent de préférence vite.
01:27 Un goût du risque aussi,
01:28 ancré dans la psyché masculine universelle et qui n'est peut-être pas
01:31 forcément une construction sociale.
01:33 Mais si autant de mâles meurent sur les routes, n'est-ce pas aussi
01:36 parce que les hommes sont surreprésentés dans les métiers qui roulent ?
01:39 Cette pluralité des facteurs n'est pas prise en compte.
01:41 C'est la faute de la virilité.
01:43 Mais la virilité n'a pas attendu le marketing gouvernemental
01:46 ou les néo-féministes pour être polissés et civilisés.
01:49 Écoutez, par exemple, le poème de Kipling.
01:51 - Ah oui.
01:51 - Tu seras un homme, mon fils, si tu peux être fort,
01:54 sans cesser d'être tendre.
01:55 C'est quand même mieux que tu seras un homme déconstruit,
01:57 mon enfant non binaire.
01:59 Ne nous y trompons pas.
02:00 Derrière cette campagne en apparence innocente,
02:03 se cache tout un discours idéologique sur ce qu'on appelle la masculinité toxique.
02:07 Il s'agit encore une fois de culpabiliser les hommes sur leur penchant.
02:10 - Ça vous agace que l'État se mêle comme ça de nos vies, finalement.
02:16 Il y a une intention de polissage des comportements.
02:18 - Oui, et je crois que c'est le cœur du sujet.
02:20 Au nom du bien, l'État s'ingère chaque jour davantage dans nos vies.
02:23 En janvier, un clip du ministère de la Santé nous rappelait même
02:26 qu'il ne fallait pas dire « à votre santé » en buvant de l'alcool.
02:29 Le despotisme d'où, vous savez, dont parlait Tocqueville,
02:32 n'a désormais plus de limites.
02:33 On connaissait bien en France l'État nounou, on y est habitué.
02:36 Mais là, on franchit un nouveau cap.
02:38 On a carrément l'État woke,
02:40 qui ne veut même plus seulement nous protéger,
02:42 mais aussi nous déconstruire.
02:43 Qui ne nous dit plus seulement « fais pas ci, fais pas ça »,
02:46 mais « ne sois pas ci, ne sois pas ça ».
02:48 Alors vous savez ce que disait Georges Pompidou,
02:51 un grand amateur de belles bagnoles et de vitesse.
02:53 « Arrêtez d'emmerder les Français ».
02:55 Je propose d'actualiser cette phrase à destination du mal blanc occidental.
02:59 Arrêtez d'emmerder les hommes.
03:01 - Pourquoi pas, je souscris, tout à fait,
03:04 vous avez raison, surtout si c'est vous qui le dites.
03:06 J'aimerais bien avoir la photo de la chambre de vos enfants,
03:08 j'vais niter, c'est des petits camions partout.
03:09 - Ils ont du progrès à faire en dégeorage, mais j'y travaille.
03:12 - Merci beaucoup, Jédi Bastier, c'était un plaisir.
03:15 On vous retrouve vendredi, non, on vous retrouve un peu plus tôt que ça,
03:17 vous serez mardi évidemment, dans le Club de la presse Europe 1,
03:20 comme chaque semaine face à François Calfon.
03:22 Bon week-end à vous, merci à toutes les deux, Catherine Ney également.

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