La lecture américaine d’une France raciste
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Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa “Revue de presse” hebdomadaire et ses idées.
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Transcript
00:00 La revue de presse hebdo des idées de Génie Bastier.
00:05 Génie, vous souhaitez revenir ce matin sur la façon dont sont perçues les émeutes en France, dans le monde et notamment aux États-Unis.
00:09 Oui, la presse américaine s'en est donnée à cœur joie pour plaquer sa lecture racialiste et victimaire du monde sur les événements se passant en France.
00:17 Le titre du New York Times le 2 juillet dernier était éloquent, je le cite,
00:21 « Une fusillade mortelle et une interdiction du hijab, deux visages des divisions raciales françaises ».
00:26 Le Washington Post laisse la place à un éditorialiste qui proclame, je cite,
00:31 « que les villes françaises sont en flamme à cause du racisme systémique ».
00:35 Selon Newsweek, notre pays serait tout simplement en train de vivre son moment George Floyd.
00:40 Pour affirmer que la France est un pays raciste, les médias anglo-saxons peuvent toujours compter sur les fidèles militants
00:46 qui ont peu de caisse de résonance dans notre pays, mais ont micro ouvert pour le dénigrer à l'étranger.
00:51 Ainsi, la chaîne anglaise Channel 4 a invité Juan Branco,
00:54 l'avocat révolutionnaire qui rêve d'un coup d'État dans l'Hexagone, c'est même le titre de son dernier livre.
00:59 Le poutchiste de Saint-Germain-des-Prés affirme à propos du meurtre de Nahel qu'il s'agit, je le cite,
01:05 « d'un crime raciste qui est lié et causé par des motifs racistes, soit directement par la personne ou de façon structurelle ».
01:12 Dans The Guardian, c'est Rocaya Diallo, la fameuse militante antiraciste, qui l'affirme,
01:18 « La France ignore les violences policières racistes depuis des décennies. Ce soulèvement est le prix de ce déni ».
01:24 - Alors, il n'y a pas que les pays anglo-saxons qui enterrinent cette vision d'une France raciste ?
01:28 - Oui, toutes les dictatures du monde entier relaient ce discours de repentance.
01:32 « Les feux du racisme incendient la France », a affirmé le quotidien algérien El Khabar.
01:36 Quant à Erdogan, le président turc a tout bonnement déclaré, je le cite,
01:40 « que dans ces pays qui ont connu un passé colonialiste,
01:42 le racisme culturel s'est malheureusement transformé en un racisme institutionnel ».
01:47 Alors, quand le sultan ottoman emploie la rhétorique de l'intersectionnalité et des campus américains,
01:52 on commence à comprendre qui est l'idiot utile de qui.
01:56 J'aimerais d'ailleurs savoir ce qu'en pense le monde,
01:58 qui avait accusé les anti-woke de parler comme Poutine.
02:01 Que disent-ils des woke qui parlent comme Erdogan ?
02:03 - On a tant de savoirs ! Ce discours a-t-il un écho en France d'ailleurs, Génie ?
02:07 - Alors, s'il n'y avait que la presse américaine ou les dictatures
02:09 pour affirmer que la France est un pays raciste, ça irait encore.
02:12 Mais laissez-moi vous donner un exemple qui montre que ce n'est pas le cas.
02:15 Figurez-vous qu'il existe, depuis plusieurs années, en Seine-Saint-Denis,
02:18 un lycée appelé le lycée Angela Davis.
02:21 Cette figure des droits civiques américains, toujours vivante,
02:24 engagée dans le boycott d'Israël, s'est prononcée publiquement
02:27 contre la loi sur le voile en France et relaie la théorie du racisme systémique.
02:31 Elle dit que la police française est raciste.
02:33 Alors Valérie Pécresse a saisi l'occasion des émeutes
02:36 pour réitérer son vœu de débaptiser ce lycée,
02:38 vœu qui avait été combattu par Papendiei en personne.
02:41 Très bien, elle a raison.
02:43 Sauf qu'elle a choisi pour remplacer Angela Davis le nom de Rosa Parks.
02:47 Alors certes, cette figure antiraciste américaine est admirable,
02:50 mais il y a déjà 42 établissements en France qui portent son nom.
02:53 On se demande pourquoi la présidente élaire de la région n'a pas trouvé d'autres personnages
02:57 dans lesquels pourraient se retrouver des jeunes issus de l'immigration,
02:59 mais qui appartiendraient aussi à l'histoire de France.
03:02 Je songe à Gaston Monnerville, à Josephine Baker ou à Félix Héboué, par exemple.
03:06 C'est par ces petits renoncements qu'on cultive la désappartenance.
03:10 Plutôt que d'apprendre aux petits élèves de Seine-Denis
03:12 à s'identifier à l'histoire raciale nord-américaine,
03:15 apprenons-le à aimer l'histoire de France.
03:17 Eugénie Basté, merci beaucoup Eugénie.
03:19 Et je vous souhaite de belles vacances vous aussi Catherine.
03:21 Vous aussi chère Dimitri.
03:21 Et oui parce que...
03:22 On se retrouve à la rentrée.
03:24 Avec grand plaisir, rendez-vous le 28 août.