Le retour de la loi anti-casseurs…

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Transcript
00:00 - Eh oui, bienvenue en France. Quand il y a un problème, il faut faire une loi.
00:03 L'impuissance politique débouche sur l'inflation législative.
00:07 C'est l'inflexible marge de notre vie publique.
00:10 Rebelote donc, puisque souvenez-vous, c'était il y a à peine trois ans, en 2019,
00:14 le gouvernement avait fait voter une loi anticasseur à l'Assemblée.
00:17 Celle-ci prévoyait notamment que les préfets puissent mettre en œuvre une interdiction de manifestés préventives
00:22 pour les individus jugés dangereux.
00:24 Alors ça avait fait bondir toute la gauche,
00:26 et le député centriste Charles de Courson, le fameux, qui s'était crié,
00:30 on se croit revenu sous le régime de Vichy.
00:32 Voilà, le régime de Vichy, voilà où on est ramenés.
00:35 Toute tentative de restaurer un minimum d'autorité publique dans notre pays.
00:39 Alors évidemment, le Conseil constitutionnel avait censuré cette disposition,
00:42 et nous voilà, trois ans plus tard, avec des casseurs déchaînés,
00:46 qu'aucun prétoire ne semble pouvoir dissuader.
00:48 - Mais malgré tout, Eugénie, les juges n'ont-ils pas raison de vouloir garantir les libertés individuelles ?
00:52 - Alors la liberté de casser est-elle constitutionnelle ? C'est un débat.
00:56 Cette affaire touche une question beaucoup plus large,
00:58 celle de l'impuissance d'une puissance publique entravée par les juges.
01:02 Alors évidemment, l'état de droit est un bien précieux, au cœur de nos démocraties libérales.
01:07 Mais lors des 40 dernières années, celui-ci s'est étendu,
01:10 au point de faire primer systématiquement les droits de l'individu sur l'intérêt général.
01:15 On l'a vu encore à Mayotte la semaine dernière,
01:17 avec l'annulation de la destruction d'un bidonville par le juge administratif,
01:20 on le voit aujourd'hui avec les casseurs.
01:22 Alors pourtant, vous vous souvenez-vous,
01:24 je ne sais pas si vous pouvez vous en souvenir, mais après les troubles de mai 68,
01:27 Pompidou avait mis en œuvre une loi anti-casseurs très sévère,
01:31 qui prévoyait notamment une responsabilité pénale et pécuniaire collective des manifestants.
01:36 Alors est-ce que la France était sortie pour autant de l'état de droit ?
01:39 Avions-nous basculé en dictature ? Je ne le crois pas.
01:42 Alors je vais vous apprendre un mot ce matin,
01:43 qui va être très dur à prononcer à l'antenne, mais je me suis entraîné.
01:46 Savez-vous ce qu'est "Eutomtimoroumenos" ?
01:49 C'est un mot grec qui signifie "le bourreau de soi-même".
01:51 C'est un peu ce que sont nos démocraties,
01:53 elles se lient les mains et se livrent volontairement à leurs ennemis.
01:56 C'est Baudelaire ça, l'Eutomtimoroumenos.
01:58 C'est le titre d'un poème de Baudelaire.
01:59 Pourtant l'État génie sait aussi se montrer coercitif et puissant,
02:03 quand il le veut.
02:04 Démonstration pendant le Covid par exemple.
02:06 Bien sûr, pendant la crise du Covid, l'État a su montrer sa poigne de fer,
02:08 quand il s'agissait d'exclure les soignants non vaccinés des hôpitaux,
02:11 ou d'obliger à remplir des attestations pour se promener autour de sa maison.
02:15 Là, l'intérêt général et la solidarité collective
02:18 ont primé sans problème sur la liberté individuelle.
02:20 Ou alors quand il s'agit de mettre en œuvre
02:22 des caméras algorithmiques pour les Jeux Olympiques,
02:25 les mêmes qui surveillent les gens en Chine.
02:27 Là, personne ne moufte.
02:28 Mais quand il s'agit de punir les casseurs et leurs complices,
02:30 la liberté devient sacrée.
02:32 Alors il faut être méchant avec les méchants
02:34 et gentil avec les gentils, c'est la formule de M. Darmanin.
02:37 Mais le monde qu'on nous prépare
02:39 est un monde de digicodes et de passes,
02:41 de tourniquets et de caméras,
02:43 où, parce qu'au nom de l'État de droit,
02:45 on se refuse à punir les méchants,
02:47 on surveille les gentils.
02:48 Je suis la plaie et le couteau,
02:50 je suis le soufflet et la joue,
02:52 je suis les membres et la roue,
02:53 et la victime et le bourreau.
02:55 - Et aussi à votre Dimitri, vous connaissez votre Baudelaire.
02:57 - C'est bon, je lis ses blogs.

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