Le dessinateur publie chez Futuropolis avec Tino Gelli, une BD adaptée du livre de Jean Teulé. Il explique ici l'histoire de son livre, comment il s'y est pris pour croquer Baudelaire, il dessine le héros de son enfance et nous livre les quatre références qui l'on construit.
ITW : Anne Douhaire
Son et image : Julien Chabassut et Didier Mariani
Montage : Julien Chabassut
Images : Getty et AFP
Plus de BD sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees
crénom Baudelaire par Jean Teulé : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-bande-originale/jean-teule-pour-son-ouvrage-crenom-baudelaire-5605858
ITW : Anne Douhaire
Son et image : Julien Chabassut et Didier Mariani
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Images : Getty et AFP
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crénom Baudelaire par Jean Teulé : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-bande-originale/jean-teule-pour-son-ouvrage-crenom-baudelaire-5605858
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00:00 Bonjour, je suis Dominique Gely et je suis sur France Inter.
00:03 Je commence par un front très large.
00:11 Il faut dire que ça phosphore là-dedans.
00:13 Ensuite, le regard.
00:16 Deux petites billes.
00:19 Très noires.
00:21 Fièvreuses.
00:26 Avec vraiment le génie et la calme qui lui sortent par les yeux.
00:30 Dessous, un petit rictus.
00:35 Sur une bouche mince.
00:38 Avec du dédain, parfois du désir.
00:42 Et dessous, un corps.
00:47 Mince.
00:50 Fragile.
00:56 Déjà ingrandé.
00:58 Presque débraillé.
01:00 Mais toujours dandy.
01:02 Voici mon Baudelaire.
01:06 Après avoir terminé l'adaptation de Mangez-le si vous voulez, de Jean Tellet,
01:13 à ce moment-là, Jean finissait d'écrire Crénon et m'a proposé en parallèle de commencer l'adaptation.
01:17 Premier tome d'un triptyque, il fallait au moins ça pour raconter la drôle de vie de Baudelaire.
01:21 En plus de raconter l'histoire connue du poète maudit, flamboyante et géniale,
01:27 Jean Tellet nous fait découvrir derrière un homme qui est plutôt misogyne, mesquin,
01:32 grandiose et médiocre à la fois.
01:34 Complètement ravagé par le séphilis et la drogue.
01:36 Moi c'est un truc qui m'a branché tout de suite tellement le personnage était paradoxal.
01:40 Astérix le Gaulois parce que le dessin du Dersaud, sublime, dynamique,
01:49 avec plein de gags dans chaque coin de case.
01:52 Les textes de Goscinny évidemment, tellement drôles, percutants, raffinés.
01:57 Ce que j'adore c'est les postures dynamiques chez Dersaud,
02:03 le sourire qui se transmet dans chaque dessin même,
02:06 tu sais pourtant j'ai des œuvres un peu noires, un peu obscures.
02:10 Ce qui me plaisait, ce qui me séduisait là-dedans, c'était la dynamique de son dessin.
02:14 La légèreté, l'élégance, je trouvais ça très très beau.
02:18 J'espère y arriver parfois.
02:20 Mais ce qui me séduisait le plus, c'est au dos de l'album, le menhir que porte Obélix.
02:27 Parce que dessus étaient gravés tous ces titres d'albums
02:32 qui me faisaient tellement rêver.
02:35 Le fameux "Déjà Paru".
02:37 Ma première référence est Daniel Gossens, pour moi l'Einstein du non-sens.
02:46 À mon avis un auteur vraiment trop sous-estimé.
02:49 Il a un dessin exceptionnel.
02:52 Moi ce que j'adore c'est son sens de l'observation,
02:54 comment il s'est capté le moment juste et drôle.
02:56 Un génie comique.
02:57 David Lynch, un artiste ultime.
03:01 J'ai découvert David Lynch en 1980,
03:03 une projection d'Eraserhead dans un cinéma art déco complètement vide,
03:07 et là le choc absolu.
03:08 Il a changé complètement ma vision du monde et de l'art.
03:12 Reste pour moi gravé le générique de Twin Peaks avec le regard de Laura Palmer.
03:17 Et puis surtout l'hallucinant épisode 8, saison 3.
03:21 En même temps je regarde tout, tout est formidable.
03:24 Ma troisième référence c'est Robert Wyatt, un artiste sublime.
03:29 Sa musique est complètement inclassifiable,
03:32 comme si elle venait des abysses mystérieuses, profondes.
03:35 Il a une voix hallucinante de douceur et de douleur entremêlées.
03:40 C'est grandiose pour moi.
03:42 Ma dernière référence c'est Jean Tellez.
03:44 Quel talent cet homme-là.
03:45 J'ai connu Jean Tellez en 1983,
03:47 en découvrant sa première bande dessinée, Bloody Mary.
03:50 Ce que je retiens de Jean Tellez, c'est sa profonde humanité,
03:53 son rire qui était énorme,
03:55 et son énergie positive de tous les instants.
03:58 Punk, drôle, iconoclaste et tendre à la fois.
04:01 On a eu vraiment beaucoup de chance de croiser la route de cet homme-là.
04:04 Merci.
04:05 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:08 [SILENCE]