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Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce lundi, il s'interroge sur la différence entre les réactions de l'opposition politique à la réforme des retraites et le travail conséquent des journalistes.

Retrouvez "Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/telescopages

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Transcription
00:00 Dans un instant nous recevons la comédienne Clémentine Sellerier pour un doc assez particulier.
00:04 Clémentine Sellerier raconte Joséphine Baker, ce sera ce soir sur Canal+ Doc.
00:08 Mais d'abord c'est l'heure des télescopages de Bruno Donnet. Bonjour Bruno.
00:12 Bonjour Philippe.
00:12 Tous les jours Bruno, vous observez ici la Fabrique médiatique et ce matin vous vouliez revenir sur la réforme des retraites car
00:17 vous avez vu un contraste saisissant entre l'argumentaire politique et le traitement journalistique du sujet.
00:24 Exactement et on va prendre la question de cette réforme des retraites Philippe,
00:27 sous l'angle de ceux qui sont farouchement hostiles.
00:30 Car d'un point de vue politique, l'opposition la plus vive, celle qu'on observe dans les médias,
00:35 est l'œuvre des députés de la NUP au Parlement.
00:37 Elle a pris la forme d'un vacarme épouvantable que la présidente de l'Assemblée nationale,
00:42 Yael Brown-Pivet, éprouve les plus grandes difficultés à contenir.
00:46 Et je vous en prélève, on n'est pas dans un orphi, on n'est pas dans une manif,
00:49 on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:51 Et sur les plateaux de télévision, cette opposition se traduit essentiellement
00:56 par des invectives à l'égard de la majorité et par des coups d'éclats plus ou moins préparés.
01:00 Le dernier en date remonte à vendredi, lorsqu'imitant son leader Jean-Luc Mélenchon,
01:04 qui avait fait le même coup la veille sur BFM TV,
01:07 la députée insoumise Raquel Garrido a pris le parti de quitter,
01:11 dans une cacophonie monumentale, le studio de la chaîne parlementaire.
01:15 Non, non, non, là vous n'osez pas revenir dans l'hémicycle.
01:17 Donc moi, pardonnez-moi, j'ai mis un affaire, je retourne dans l'hémicycle.
01:21 Raquel Garrido, les débats, restez avec nous.
01:24 Bien, alors c'est extrêmement théâtral, seulement voilà, derrière les effets de manche,
01:28 il y a assez peu d'arguments susceptibles de déstabiliser la majorité.
01:32 Ça, c'est donc pour l'opposition politique.
01:35 En revanche, d'un point de vue médiatique, cette fois j'ai noté un travail très intéressant et nettement plus concret.
01:41 Vous savez Philippe, que l'un des arguments massus du gouvernement pour vanter les mérites de sa réforme
01:46 consiste à répéter sur toutes les antennes que la pension minimale passera à 1200 euros.
01:51 Gabriel Attal l'a fait à la radio.
01:53 Je rappelle que dans la campagne présidentielle, la garantie de retraite minimale à 1200 euros
01:58 quand on a une carrière complète ne devait concerner que les nouveaux retraités.
02:02 Dans la réforme qu'on présente, ce sera finalement y compris pour les retraités actuels.
02:06 Bruno Le Maire a fait pareil.
02:08 Nous l'avons fait, les 1200 euros de pension minimale toucheront aussi ceux qui sont à la retraite.
02:12 Et Marlène Schiappa est allée vanter une retraite planchée à la télé.
02:16 C'est aussi pour ça que nous mettons un plancher, un plancher qui est à 1200 euros.
02:20 Voilà, le hic c'est que d'après les révélations d'un économiste, Michael Zemmour,
02:24 qui a étudié de très près le texte de la réforme mais également sa technicité
02:28 et surtout les modalités de mise en œuvre, cette promesse est un leurre.
02:33 C'est complètement faux.
02:34 Ce que nous avons compris du fameux seuil plancher des pensions ne correspond en rien à la réalité.
02:39 Tout le monde comprend comme vous. C'est pour ça qu'il y a un problème démocratique.
02:41 Michael Zemmour l'a démontré mardi dernier sur France Inter.
02:45 On aura toujours au moins une personne sur quatre qui sera sous les 1200 euros très nettement.
02:50 Voilà, alors le travail qu'a effectué Michael Zemmour a bien sûr été vérifié, authentifié,
02:55 mais il a également été effectué par de très nombreux médias.
02:58 Le 15 janvier dernier, dans les colonnes de Mediapart, le journaliste Dan Israel a dénoncé, je cite,
03:03 "le mirage des petites retraites à 1200 euros".
03:06 Le 18 janvier, dans le journal Alternatives économiques,
03:08 Sgt. Christophe Catalonca a démasqué la communication trompeuse du gouvernement sur ce sujet.
03:13 Et le 25 janvier, dans Libération, Luc Péon, qui signe dans la rubrique CheckNews, a lui aussi mis à jour
03:18 ce qu'il a baptisé "les petits mensonges et les grosses approximations du gouvernement".
03:23 Bref, depuis bientôt un mois, un gros boulot nourri, documenté et susceptible de fortement contrarier la majorité existe.
03:30 Il a été effectué par des économistes et par la presse.
03:34 Ce travail est public, il est accessible à tous et pourtant, parmi les députés qui s'opposent,
03:39 parmi tous ceux qui vocifèrent ou qui quittent les plateaux de télé dans des grands effets de manche,
03:43 personne ne l'a encore utilisé.
03:45 Alors vous vous souvenez, Philippe, de cette réplique devenue culte des tontons-flingueurs ?
03:49 "Il faut maintenant... Les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action."
03:53 Eh bien, s'agissant de la réforme des retraites, le travail journalistique a pris le pas sur l'agitation politique.
03:59 Merci beaucoup Bruno Donnet.
04:01 ♪ ♪ ♪

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