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Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce mercredi, il s'intéresse à un article du Canard enchaîné signé Boris Vian qui date de 65 ans.

Retrouvez "Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/telescopages

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Transcription
00:00 - Dans un instant, nous recevons André Manoukian et Marco Prince.
00:02 Ils fêtent les 20 ans de la nouvelle star ce soir sur M6.
00:05 Mais d'abord, c'est l'heure des télescopages de Bruno Donnet.
00:07 - Bonjour Philippe.
00:08 - Bonjour Bruno.
00:09 Tous les jours, Bruno, vous scrutez ici les mutations médiatiques.
00:12 Et ce matin, vous voulez profiter de la présence de Marco Prince et d'André Manoukian dans
00:16 ce studio pour évoquer un article de presse qui vient tout juste de paraître.
00:20 - Oui, alors qui vient tout juste de paraître sur Twitter, Philippe.
00:23 La nuance est de taille, car en réalité, le papier dont je vais vous parler a paru
00:27 il y a 65 ans.
00:28 C'est notre confrère Germain Arrigoni, qui est journaliste à France Bleu, qui a eu la
00:32 bonne idée de l'exhumer de ses archives personnelles et de le poster hier sur le réseau social.
00:37 Et si j'ai eu envie de vous en dire un mot ce matin, c'est parce que ce formidable article
00:41 renvoie au traitement de la musique dans la presse.
00:45 Figurez-vous qu'en 1958, un certain Boris Vian, qui avait déjà publié L'écume des
00:50 jours et J'irai cracher sur vos tombes, mais également chanté Le déserteur, était aussi
00:54 chroniqueur musical dans les colonnes du Canard Enchaîné.
00:59 Et il y a 65 ans, il consacrait son billet hebdomadaire à un tout jeune chanteur,
01:04 *musique*
01:06 devant lequel il venait de tomber en pamoison, Serge Gainsbourg.
01:10 *musique*
01:15 Boris Vian venait de découvrir le poinçonneur des Lilas et il était resté baba d'admiration.
01:22 Son article commençait d'ailleurs par ces mots, je vous les cite.
01:25 « Allez lecteur ou auditeur, toujours prêt à brailler contre les fausses chansons, tirez
01:29 donc deux sacs de vos fouilles et raquez au disquaire en lui demandant le Philips B76447R
01:36 ». C'était la référence chiffrée du scud de Serge Gainsbourg.
01:40 *musique*
01:47 Mais si je vous parle de ce bijou de presse écrite, aujourd'hui c'est aussi parce que
01:50 Boris Vian, il mentionne le travail d'un homme qui nous a quittés avant-hier.
01:54 Alain Gouraguet, qui fut l'arrangeur musical des chansons de Serge Gainsbourg et à propos
01:59 duquel en 1958, Boris Vian écrivait ceci.
02:03 « D'abord, honneur à ceux que l'on oublie toujours.
02:06 Alain Gouraguet et les neuf arrangements qu'il a écrits sur les chansons, chacun, techniquement
02:11 parlant, vaut dans les 17 à 19 sur 20 ».
02:15 Voilà, alors les arrangements dans une chanson, c'est un sujet majeur, vous le savez, vous
02:19 André Manoukian qui en avait composé tant, et vous le savez aussi, vous, Marco Prince,
02:23 qui dans le tout premier album de votre groupe FFF, aviez réussi la performance de faire
02:28 un double emprunt à Serge Gainsbourg, puisqu'au tout début des années 90, vous aviez pris
02:32 ceci dans son comic strip.
02:34 *musique*
02:41 Et ça dans son requiem pour un con.
02:43 *musique*
02:48 Pour en faire finalement cette épatante composition.
02:51 *musique*
03:01 Mais dans son article de 1958, Boris Vian s'enthousiasme aussi pour cette chanson de Serge Gainsbourg.
03:08 *musique*
03:15 Le charleston des déménageurs de piano est en plein débat sur le report de l'âge
03:20 de départ en retraite.
03:21 J'avais envie de vous lire ce que Boris Vian écrivait.
03:24 *musique*
03:27 Le charleston des déménageurs de piano, disait-il, souligne utilement ce fait que
03:32 le piano c'est délicieux pour celui qui en joue ou pour ceux qui l'écoutent, mais
03:37 de temps en temps, faudrait tenir compte de ceux qui le transportent.
03:41 *musique*
03:49 Enfin il y a 65 ans, Boris Vian se désolait aussi que sur l'album de Gainsbourg, une
03:54 chanson ait été censurée par sa maison de disques.
03:57 Un titre qui racontait la guerre et ses cruautés friées de l'Ande.
04:00 L'histoire d'amour tumultueuse entre un boulet de canon et une jambe de bois.
04:04 *musique*
04:12 Alors voilà, il y avait absolument tout dans cet article signé Boris Vian.
04:17 La guerre, elle est aujourd'hui à nos portes.
04:19 La pénibilité au travail, on en débat ces jours-ci à l'Assemblée Nationale.
04:22 Mais surtout, un enthousiasme formidable pour la chanson.
04:26 Il y a 65 ans, un génie de la littérature causait musique dans le canard enchaîné.
04:31 On rêve que la presse d'aujourd'hui s'inspire de cet exemple passé et ose confier la chronique
04:37 musicale au Boris Vian d'aujourd'hui.
04:39 Merci beaucoup Bruno Donnet.
04:41 Mais c'est qui le Boris Vian d'aujourd'hui ? On aimerait bien savoir.
04:43 Ils sont nombreux.
04:44 Ouais, on reste en musique.

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