Pierre Palmade se dit "ravagé" et ne se souviendrait de rien

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Transcript
00:00 -Aujourd'hui, ce qu'on a appris de nouveau,
00:02 c'est les premières phrases de Pierre Palman pendant l'audition.
00:05 Donc, il a avoué...
00:09 Il est en garde à vue depuis hier,
00:12 13h55, à l'hôpital de Melun,
00:15 et donc, il a dit aux enquêteurs
00:18 qu'il ne se souvenait pas de l'accident,
00:21 qu'il avait un espèce de trou noir
00:23 entre le moment où il a fermé la porte de son portail
00:26 et l'arrivée à l'hôpital.
00:28 Il a reconnu avoir pris de nombreuses drogues,
00:31 notamment de la cocaïne et du 3-MMC...
00:35 -Du 3-MMC ? -Oui.
00:36 C'est une drogue... -Ils arrivent ici,
00:39 ils sortent des noms de drogue, on dirait qu'on est dans une droguerie.
00:42 Ils sortent des blagues, des bails, je sais même pas de quoi ils parlent.
00:46 Il y a beaucoup de gens qui disent qu'il a agité,
00:49 il parle de cocaïne...
00:50 Je vais vous dire, c'est impossible.
00:53 Je touche pas du tout à ça.
00:55 Un conseil, n'y touchez pas.
00:57 Tous ceux que j'ai vu et touchés,
00:58 Jorbi, tu me connais bien, je t'ai déjà parlé,
01:01 ils se sont tous foutus dans la merde.
01:04 Soyez agités de nature, comme moi.
01:06 Envoyez ma mère, vous savez qu'elle n'a pas pris de cocaïne.
01:09 -C'est une drogue de synthèse qui est hyper addictive.
01:12 -Et MNM, c'est les MNM ?
01:15 -Oui, 3-MMC.
01:16 Et en fait, les effets sont encore plus décuplés
01:21 qu'avec de la cocaïne et arrivent plus vite.
01:24 -Il a reconnu avoir pris...
01:25 -C'est moins cher, c'est une drogue de synthèse.
01:28 Donc, il a avoué avoir pris cette cocaïne
01:32 et cette cocaïne de synthèse.
01:34 Et aussi, il a confirmé le fait
01:36 qu'il y avait deux individus dans la voiture
01:38 et que c'était lui qui conduisait.
01:41 Evidemment, il a exprimé une espèce de honte aux occulteurs
01:45 et il a dit qu'il était ravagé par cet accident,
01:48 par ce qu'il avait fait aux victimes,
01:51 et notamment à la femme enceinte,
01:53 à l'enfant de 6 ans et au conducteur.
01:55 -D'accord.
01:57 Alors, donc, c'est ce qu'on appelle un blackout.
02:00 Est-ce que c'est possible, ça, Marie-Estelle Dubon ?
02:03 -Il existe une chose qui s'appelle l'amnésie traumatique.
02:06 C'est la perte de mémoire, partielle ou totale,
02:09 sur une séquence de temps plus ou moins longue,
02:12 traumatique, en lien avec un événement choquant.
02:14 Je vous donne un exemple différent pour comprendre.
02:17 Un enfant victime d'abus sexuels
02:19 peut vivre en parallèle de ce souvenir,
02:22 quasiment normalement, et puis, un matin, à 42 ans,
02:24 avoir une levée d'amnésie traumatique.
02:26 On ne sait pas si ça va survenir d'un coup ou par bribes.
02:29 Ce qui a pu arriver, c'est que,
02:32 à la faveur de la prise de substances et d'alcool,
02:35 l'état de conscience déjà modifié de M. Palmade
02:38 était effectivement conduit à une amnésie traumatique.
02:42 Maintenant, ce qui peut paraître peu probable,
02:45 c'est la séquence de temps sur laquelle s'étale cette amnésie,
02:48 entre le moment où il ferme le portail et l'arrivée à l'hôpital.
02:52 Je ne l'ai pas vu, c'est un médecin psychiatre
02:54 qui va faire un examen à profondie clinique.
02:56 Les analystes toxicologiques vont aussi donner des indices
03:00 pour établir s'il s'agit d'une amnésie traumatique,
03:02 s'il s'agit d'une honte telle qu'il ne veut pas de souvenir.
03:06 L'amnésie traumatique, c'est une incapacité de se souvenir.
03:09 C'est cet examen clinique qui va permettre d'examiner
03:12 l'écomorbidité, est-ce qu'il y avait de la dépression, etc.,
03:15 et d'établir s'il y avait un black-out ou autre chose.
03:19 Pourquoi pas un ictus amnésique,
03:21 qui est un autre trouble neurologique,
03:23 qui est l'incapacité à créer des souvenirs
03:26 sur une courte période de 24 heures.
03:28 Lictus amnésique rétrograde.
03:30 Pendant 24 heures, vous perdez la mémoire épisodique,
03:33 vous ne pouvez plus fabriquer de nouveaux souvenirs.
03:36 Ca semble peu probable, car ça ne dure pas 24 heures dans son cas.
03:39 A partir du moment où il est à l'hôpital...
03:42 -Ca peut revenir ? Il peut se rappeler ?
03:44 -Bien sûr qu'il peut se rappeler.
03:46 Un des éléments qui permet à l'amnésie traumatique,
03:49 encore une fois, d'être levée,
03:51 c'est qu'il y ait un contexte facilitateur.
03:54 Un contexte facilitateur, c'est le fait qu'il y ait des photos
03:57 des gens qui lui parlent de l'événement, etc.
04:00 Je suis venue expliquer ce que c'est que l'amnésie traumatique,
04:03 mais je voudrais, avant toute chose,
04:05 exprimer ma compassion profonde à cette maman qui a perdu son bébé,
04:09 à cet homme qui va peut-être finir tétraplégique,
04:12 à cet enfant qui est défiguré, et à ses nombreuses victimes.
04:16 Si j'ai un message à faire passer,
04:18 à un proche qui se fout en l'air avec de la drogue,
04:21 obligez-le à faire une psychothérapie.
04:23 -C'est ce qu'on dit depuis plusieurs jours.
04:25 Gilles ? -Oui.
04:26 Les enquêteurs ont trouvé Pierre Palmade
04:29 assez pelocasse pendant les premières 24 heures.
04:32 C'est pour ça que ça a été renouvelé.
04:34 Est-ce que vous pensez,
04:35 parce que c'est la question que tout le monde se pose,
04:39 que ne pas se souvenir de bloquer au moment où il ferme la porte,
04:42 ça peut être une stratégie éventuelle de Pierre Palmade
04:46 pour effacer tout ce qui a pu se passer dans la voiture ?
04:49 Je ne me souviens de rien.
04:50 Est-ce que c'est pas un peu pratique ?
04:52 -Tout est possible.
04:54 Je ne suis pas enquêtrice de police
04:56 et je ne l'ai pas vue en examen clinique.
04:58 Tout est envisageable.
05:00 Il faut mettre les hypothèses les unes à côté des autres.
05:03 Il y a une troisième hypothèse
05:05 entre l'amnésie traumatique et la simulation,
05:07 qui est que les drogues, plus l'alcool,
05:10 plus le choc émotionnel, plus la honte,
05:12 ça fait trop pour le cerveau,
05:14 il se souvient de rien.
05:15 On va le laisser dans un contexte sécure,
05:17 on le protège de lui-même,
05:19 parce qu'il est dans un moment aigu, très dangereux,
05:22 où il n'est pas à l'abri d'un geste suicidaire,
05:25 et peut-être qu'il va récupérer la parole et les souvenirs.
05:28 De toute façon, il est en état de choc,
05:30 même s'il est coupable,
05:32 ça ne veut pas dire qu'il n'est pas en état de choc.
05:35 -C'est un peu facile.
05:36 On a l'impression que c'est une stratégie qu'ils ont mis en place,
05:40 les deux fuyards sont très peu locas.
05:42 Il y a un gamin qui a dit qu'il s'était endormi
05:45 et que c'était le deuxième qui l'avait forcé
05:48 à sortir de la voiture,
05:49 et aucun des deux ne parle vraiment
05:51 de ce qui s'est passé dans la voiture à ce moment-là.
05:54 -Marie-Estelle,
05:56 est-ce qu'on peut le jouer, ça,
05:58 ou est-ce qu'on peut vite voir que c'est du mytho
06:00 et que les mecs jouent l'amnésie ?
06:02 -Normalement, l'expertise,
06:04 quand elle est très bien menée,
06:06 avec des tests de personnalité approfondis, notamment,
06:09 permet de détecter des incohérences,
06:12 de détecter des simulations,
06:13 c'est ce qu'on utilise dans les procédures judiciaires
06:16 avec des criminels, etc.
06:18 Aucune expertise et aucun expert n'est infaillible,
06:21 et il y a des personnes qui savent très bien simuler,
06:24 mais une expertise permet de distinguer les incohérences.
06:27 Dans les pertes de mémoire,
06:29 il y a des éléments neuropsychologiques
06:32 qui permettent de distinguer quelque chose de naturel,
06:35 de pathologique, et quelque chose qui est un artefact.
06:38 Donc on peut espérer que la lumière sera faite
06:41 sur cette histoire.
06:42 -Un artefact ?
06:44 -Est-ce qu'il s'est souvenu
06:45 de pourquoi ils ont pris la voiture ?
06:47 -Oui. Il dit que c'était pour aller faire des courses
06:50 au supermarché pas loin, à 1 km, au carrefour,
06:53 qui se trouve à 1 km de là.
06:55 -Il s'en souvient.
06:56 -D'accord. Juste, Myriam, la garde à vue a été prolongée ?
07:00 -Elle a été prolongée de 24 heures,
07:02 jusqu'à demain, à peu près, vers 14 heures.
07:04 -Il va être déféré directement ?
07:06 -Pour l'instant, il y a de grandes chances
07:09 qu'il puisse rentrer chez lui,
07:11 ou en tout cas mis dans une cellule d'ordre psychologique.
07:15 Je sais pas comment on dit, mais...
07:17 -Non. Normalement, vu son état,
07:19 il devrait être transféré avec une injonction de soins,
07:22 c'est-à-dire transféré dans un service de psychiatrie
07:25 dans une unité fermée où il n'a pas de permission de sortie
07:29 parce qu'il est dangereux pour lui-même.
07:31 Il y a un risque suicidaire.
07:33 -Ah oui ? -Oui, il y a un risque suicidaire.
07:36 -Parce qu'on m'a dit, il a exprimé,
07:38 il a exprimé sa honte, donc ça...
07:41 Voilà, apparemment, ça pourrait...
07:44 Voilà, restreindre les risques de suicide.
07:48 -Il n'y a pas besoin d'avoir fait psychologie
07:50 pour se douter que cet homme allait mal avant.
07:53 Il est évident que là, il est dans un moment aigu
07:56 où, pour faire la lumière sur l'enquête
07:59 et rendre justice aux victimes, il faut qu'il soit protégé
08:02 et mis dans un contexte sécure pour pouvoir s'exprimer.
08:05 Plus il parlera, plus on saura de choses.
08:08 -Il est très surveillé.
08:09 Des policiers devant la porte, qui est fermée 24 heures sur 24,
08:13 fenêtres cloisonnées, et effectivement,
08:15 à la fois, bien évidemment, pour qu'il soit seul,
08:18 pour que la garde à vue, lorsqu'il n'y a pas de pose,
08:21 se passe bien, mais aussi, aussi, pour être vigilant
08:24 par rapport à ce qu'il pourrait être tenté de faire
08:26 par rapport à lui-même, parce que les enquêteurs
08:29 l'ont senti extrêmement vulnérable.
08:31 -D'autant qu'il faut pas oublier qu'il y a quelques heures,
08:35 même quelques jours, il était sous consommation de substances
08:38 très fortes, en très grande quantité,
08:40 donc il est dans la descente.
08:42 Et la descente aggrave encore le risque suicidaire.
08:45 -Aujourd'hui, Myriam, il sait, bien sûr, ce qu'il a fait,
08:50 il en a parlé. Est-ce qu'aujourd'hui,
08:52 on a eu... Est-ce que la femme qui était enceinte s'est exprimée ?
08:55 La femme qui a perdu son bébé ? -Non, alors, elle s'est pas exprimée,
09:00 mais il y a des proches à elle qui se sont exprimés,
09:03 qui ont notamment parlé du petit garçon,
09:05 qui, visiblement, ne peut plus s'alimenter,
09:07 ne peut plus parler correctement comme avant.
09:10 Il peut bouger, mais bon, voilà, il va pas très bien.
09:14 Il a visiblement souri quand il a vu sa maman
09:17 arriver dans la chambre.
09:19 Quant au père, lui, il est toujours en réanimation,
09:23 dans un sale état, et ça continue.
09:27 Quant à la femme enceinte, pour l'instant,
09:30 voilà, elle est bien gardée au chaud,
09:33 très traumatisée par ce qui s'est passé.
09:35 -Marie-Estelle, avant qu'on passe à Benjamin,
09:38 est-ce qu'il y a des moyens
09:41 pour essayer de faire revenir cette mémoire
09:44 pour qu'il puisse se souvenir de ce qu'il a fait
09:46 ou pas du tout ? Est-ce qu'il y a des psys qui peuvent essayer ?
09:50 -Dans l'hypothèse où c'est une amnésie traumatique,
09:53 oui, le contexte de la psychothérapie,
09:55 le fait de poser un diagnostic sur les comorbidités
09:58 et de le faire parler, de lui montrer des photos,
10:01 de lui donner un traitement médicamenteux
10:03 pour calmer l'anxiété,
10:05 car chaque souvenir qui remonte déclenche une crise d'angoisse.
10:08 Il peut y avoir un effet de refoulement à nouveau.
10:11 Tout ça réunit, c'est ce qu'on fait avec des personnes
10:14 qui ont des traumas graves.
10:16 -Quelle photo ?
10:17 -Les photos des jours précédents.
10:19 -Non, les photos des jours précédents.
10:22 -Parle de contexte.
10:23 -Non, mais de sa maison.
10:24 -Ce que je n'ai pas précisé, c'est que la mémoire,
10:28 c'est une fonction très contextuelle.
10:30 Vous ne pouvez pas vous souvenir de quelque chose
10:32 si je vous pose une question hors contexte,
10:35 mais si je vous remets le contexte de l'événement,
10:38 comme le cerveau fonctionne par association,
10:40 vous allez vous souvenir.
10:42 Il y a des indices qui peuvent aider en cas d'amnésie traumatique.
10:46 Ce qui me pose question dans cette histoire,
10:48 c'est comment se fait-il que cet enfant qui serait né vivant,
10:52 dans la loi, il y a une incohérence.
10:54 -On va rappeler la loi.
10:55 -C'est ça.
10:56 S'il n'a pas respiré, voilà, s'il n'a pas respiré,
10:59 il n'est pas considéré comme un être vivant.
11:02 -Vous imaginez pour les parents ?
11:04 -Je ne prends pas de position.
11:06 -Pour la mère qui avait l'enfant.
11:08 -Son premier enfant était viable à 6 mois de grossesse.
11:11 Je pense à ses parents.
11:12 -Bien sûr. On pense très fort.
11:14 Comme je l'ai dit ici, il y a deux jours,
11:17 pour moi, on ne pense qu'à eux.
11:19 On ne pense pas... Voilà.
11:20 - Bien sûr.
11:21 [Musique]

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