Joe Biden en visite surprise en Ukraine : une bonne idée ?

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Jean-Eric Braana, maître de conférences à l'université Paris II, spécialiste des États-Unis.

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-02-21##
Transcript
00:00 (Générique)
00:06 Vladimir Poutine toujours en train de s'exprimer,
00:09 le peuple ukrainien est pris en otage, dit-il, par l'Occident.
00:14 Vladimir Poutine qui annonce la création d'un fonds spécial pour aider les familles des combattants russes.
00:19 Les combattants russes qui sont sur le front et qui beaucoup meurent,
00:23 donc pour aider les familles de ces combattants.
00:25 La guerre en Ukraine, je le disais, intense activité diplomatique.
00:30 Vladimir Poutine, donc, de son côté, répète que la Russie continuera soigneusement l'offensive.
00:35 Nous défendrons nos intérêts, nous atteindrons progressivement nos objectifs.
00:41 Voilà ce qu'a dit Vladimir Poutine.
00:43 Évidemment, du côté de Washington, du côté de Joe Biden,
00:48 on écoute, on regarde attentivement ce qui se passe à Moscou.
00:52 Jean-Éric Branat, bonjour.
00:54 - Bonjour, Jean-Jacques.
00:55 - Merci, maître de conférence à l'Université Paris II, spécialiste des États-Unis.
01:01 Biden était hier à Kiev, visite surprise.
01:06 Moscou avait été prévenu, Jean-Éric ?
01:09 - Eh oui, c'est ce qu'on a appris un petit peu plus tard dans la journée.
01:12 Moscou avait effectivement été averti,
01:14 ce qui n'est pas anormal dans ce genre d'affaires,
01:17 puisque pour éviter qu'il y ait un accident et surtout l'escalade dans la guerre,
01:22 les présidents s'avertissent entre eux quand ils se déplacent dans un pays étranger.
01:26 Là, on était dans un cas très particulier,
01:29 puisque c'était un terrain de guerre active,
01:31 dans lequel, rappelons-le, les Américains n'ont aucun soldat.
01:34 Donc, on pouvait considérer que Biden n'avait rien à y faire.
01:38 Mais effectivement, il a donc averti Moscou
01:42 et ça a évité qu'il y ait un drame qui puisse nous entraîner tous dans une guerre mondiale.
01:49 - Tous dans une guerre mondiale.
01:51 Évidemment, tout le monde a peur. À juste raison, on est tous peur de ça.
01:54 Pour l'instant, ça ne se profile pas.
01:58 Mais attention, attention, la situation est très, très sérieuse.
02:01 J'étais en train de suivre, vous aussi, Jean-Éric,
02:04 le discours de Vladimir Poutine,
02:06 qui répète que la Russie continuera soigneusement l'offensive.
02:10 L'Occident fait preuve de russophobie, dit-il.
02:14 L'Occident est responsable de l'escalade.
02:16 C'est à ça que répondra Joe Biden cet après-midi à Varsovie.
02:21 - Bien entendu, c'est le grand message de Varsovie ce soir
02:26 et qu'il a commencé déjà à esquisser.
02:28 On a une offensive diplomatique hors du commun de la part des Américains depuis quatre jours,
02:34 avec, vous vous en souvenez, Kamala Harris,
02:37 qui dans son discours de Munich a pointé la responsabilité sur Vladimir Poutine
02:42 et en l'accusant de crime de guerre.
02:44 Puis il y a Anthony Blinken, le ministre des Affaires étrangères,
02:47 qui lui a averti la Chine qu'il ne faut pas bouger.
02:50 Elle a d'ailleurs répondu en expliquant qu'elle ne fournirait pas d'armes
02:54 comme on l'a soupçonné à la Russie.
02:57 Eh bien, au contraire, elle va faire une proposition à l'ONU pour qu'il y ait des négociations.
03:02 C'est Wendy Sherman qui donne des interviews pour expliquer
03:07 que les Américains sont très liés avec les Européens
03:11 et que c'est main dans la main qu'ils avancent dans cette affaire-là.
03:15 Et Biden qui va donner la raison profonde de cette aide américaine,
03:21 à savoir qu'il faut défendre à la fois la démocratie avec un D et la liberté avec un L,
03:29 puisque ce sont les deux jambes sur lesquelles la société américaine a été construite
03:35 et qui s'opposent à l'autocratie et à la violation des frontières
03:39 auxquelles on a assisté le 24 février de l'année dernière.
03:43 – Oui, Jean-Éric Brana, évidemment chacun marche sur un fil Vladimir Poutine comme Joe Biden
03:50 et chacun ne veut pas que ce fil se rompe
03:54 parce qu'il y a encore des relations entre les deux pays.
03:57 Évidemment qu'il y a des relations entre les deux pays.
04:00 Joe Biden va donc répondre à Vladimir Poutine.
04:06 Ça va être difficile tout de même sur le plan diplomatique
04:10 de trouver les mots justes, les bons mots, sans envenimer la situation.
04:15 – Alors je ne pense pas que Joe Biden va essayer spécialement de prendre des gants.
04:21 Il n'en prend pas avec Poutine, il n'en avait pas pris quand il était vice-président.
04:25 Il avait déjà dit en le regardant dans les yeux en vous,
04:29 "je vois le diable au fond de votre âme".
04:32 Il a traité de criminel, il a expliqué que c'était lui le grand responsable.
04:36 Il a même fait une bourne l'année dernière en expliquant
04:39 que s'il ne pouvait plus être à la tête de la Russie, ça serait une autre chose.
04:42 Ça c'était en off mais avec du micro ouvert.
04:45 Donc bien sûr ça a fait le tour du monde et ça a atteint Moscou, vous vous en doutez bien.
04:50 Donc il va au contraire, je crois, être très direct ce soir comme il l'est tout le temps
04:56 et taper du poing sur la table.
04:58 Ce qu'on a vu depuis deux ans, c'est un Joe Biden qui est monté en puissance
05:02 sur la scène internationale et qui a restauré cette primauté américaine qui avait disparu
05:09 après une présidence dans laquelle il n'y avait plus de géopolitique mais que de la géoéconomie.
05:15 Je parle bien sûr de l'époque Trump qui ne rentrait pas dans les questions politiques
05:20 et qui tournait même la main à Vladimir Poutine.
05:22 On est revenu au monde d'avant dans lequel les Américains qui dominent outrageusement
05:28 par leur puissance à la fois économique, militaire, culturelle et d'influence
05:33 ont repris ce leadership et Joe Biden l'a montré hier en étant à Kiev.
05:38 Il va mettre les poings sur les îles ce soir à Varsoli.
05:41 Il va mettre les poings sur les îles.
05:42 Joe Biden qui à titre personnel, Jean-Éric Branat, semble s'imposer.
05:47 Je veux dire par là parce que beaucoup se posaient mille questions autour de Joe Biden,
05:53 de sa détermination, de son caractère, d'une même certaine...
05:58 On pensait qu'il était un peu sénile.
06:01 Là, il montre autre chose, Jean-Éric Branat.
06:05 - Oui, en réalité, si vous le regardez et l'observiez, vous ne voyez pas autre chose
06:10 que ce qu'il est réellement depuis le départ.
06:13 En politique, il y a ce qu'on appelle de l'opposition.
06:17 L'opposition, elle, fait feu de tout bois, y compris de sobriquet ou de slogan,
06:22 dire qu'il est sénile, qu'il est fatigué, s'amuser quand il tombe ou quand il bredouille.
06:28 On m'a interrogé 500 000 fois sur le fait qu'il bredouillait
06:31 et il m'est arrivé de bredouiller en répondant sur le fait que Biden bredouillait.
06:37 Vous voyez, en termes de sénilité, je ne vais pas mieux.
06:39 Il en est ainsi pour tous.
06:41 Et Jean-Jacques, vous avez certainement des milliers d'anecdotes
06:44 où vous m'êtes bredouillé au micro parce que ça nous arrive à tous.
06:48 Maintenant, la propagande russe, si c'est d'une autre nature, elle est normale aussi.
06:52 Il faut bien que chacun avance ses pions en parlant à sa propre population,
06:58 qu'elle soit russe, qu'elle soit chinoise, qu'elle soit nord-coréenne, qu'elle soit iranienne.
07:02 Bien entendu, tout cela est repris par des médias qui leur sont favorables.
07:07 Après, certains veulent les entendre et les répéter.
07:11 Il y a en France en particulier un fond d'un anti-américanisme latent
07:16 que Jean-François Revelle avait décrit très bien dans un livre il y a quelques années
07:22 qui est toujours aussi fort aujourd'hui.
07:24 Tout cela n'est pas bien sérieux ni bien grave.
07:27 Ce qu'on a effectivement, c'est une viété aujourd'hui d'un front de près d'une soixantaine de pays
07:32 qui se dresse pour que les pays respectent les frontières les uns des autres.
07:38 Et ça, c'est le plus important.
07:40 Une fois qu'on a établi ce principe et qu'on est tous d'accord là-dessus,
07:43 on peut commencer à discuter.
07:45 C'est quand Poutine aura accepté ce principe que la diplomatie pourra reprendre ses droits.
07:50 Pour l'instant, on en est quand même encore loin.
07:52 Et ce discours qui se déroule actuellement nous fait entendre
07:56 puisque Poutine ne recule pas d'Uniota et pour l'instant, il est toujours aussi guerrier.
08:01 - Merci beaucoup Jean-Éric Brana.
08:04 Je suis très content de vous entendre Jean-Éric parce qu'on a tout entendu.
08:08 Poutine est malade, on a tout lu des débats interminables.
08:13 Poutine est malade, Poutine va être remplacé.
08:16 Non, Poutine a toujours le pouvoir à Moscou et il tient ce pouvoir.
08:20 Biden, lui, et Sénil, enfin j'ai tout.
08:24 Mais cette manie de raccourcir, cette manie d'organiser des débats qui n'en sont pas,
08:30 je sens que vous êtes d'accord avec moi Jean-Éric.
08:33 - Je suis totalement d'accord avec vous, bien sûr.
08:35 Pour l'instant, on a un Poutine, on a un Biden, on fait avec ce qu'on a et on regarde la situation.
08:40 Et il faut en sortir, il faut revenir avec stabilité et une paix dans le monde.
08:44 Ça je crois que c'est l'urgence absolue.
08:46 Après si Poutine est malade, malheureusement pour lui, j'ai envie de dire,
08:50 ce sera un point qui intéressera les Russes.
08:54 Biden, il a aussi ses comorbidités et ses maladies, on en parle.
08:59 Il a son âge aussi, qui est ce qui est.
09:03 Mais ça n'empêche pas que c'est un homme solide, je crois que des deux côtés on a des hommes solides.
09:07 Mais malheureusement, on est engagé dans un front belliqueux,
09:12 dont il faut à tout prix sortir le plus rapidement.
09:14 - Oui, et puis dernier mot Jean-Éric, pour Biden, c'est aussi peut-être une nouvelle élection qui se profile.
09:22 - Ah, pour l'instant, je ne parierai pas là-dessus moi, personnellement.
09:27 Mais c'est vrai qu'il y a une élection en tout cas qui est déjà repartie.
09:33 On entend Trump, on entend De Santis, on entend Nikkei Ali,
09:37 il y en a quelques autres qui sont déjà en train de frapper à la porte.
09:41 Du côté démocrate, on ne sait pas trop.
09:43 Moi je ne parierai pas là-dessus parce que Biden a 80 ans,
09:47 il partira à 82 ans pour en sortir à 86.
09:50 On m'accorderait que c'est quand même bien vieux pour tenir les responsabilités qui sont les siennes aujourd'hui,
09:56 même s'il les tient plutôt pas mal à 80 ans.
09:59 La fatigue de l'âge, là on ne peut pas s'empêcher de penser quand même qu'il a fait un voyage en avion
10:04 et c'est 10 heures de train, aller et retour, et qu'à son âge ça doit être une sacrée épreuve.
10:09 - Merci beaucoup Jean-Éric Brada.
10:11 Merci d'avoir été avec nous.
10:13 Encore une fois, je répète ce qu'a dit Vladimir Poutine, qui n'a toujours pas terminé,
10:17 il a commencé à 10 heures, le discours se poursuit, il est 10h55.
10:22 Je résume ce qu'il a dit jusqu'à maintenant, l'Occident échouera sur tous les fronts,
10:28 c'est un moment difficile et clé pour la Russie,
10:31 il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille,
10:34 voilà ce qu'a dit Vladimir Poutine, qui répète que la Russie continuera soigneusement l'offensive,
10:40 nous défendrons nos intérêts, nous atteindrons progressivement nos objectifs,
10:46 l'Occident est responsable de l'escalade,
10:50 nous allons réagir de façon conséquente, a-t-il dit,
10:53 il annonce la création d'un fonds spécial pour aider les familles des combattants russes,
10:57 il s'agit de la survie de la Russie, il a répété cela plusieurs fois,
11:02 le peuple ukrainien est pris en otage, l'Occident échouera sur tous les fronts.
11:08 Voilà résumé le discours de Vladimir Poutine,
11:11 et entre 11h et midi, nous allons débattre, je l'avais prévu,
11:15 nous allons débattre de la situation en Ukraine, de cette guerre qui n'en finit pas,
11:21 ça fait pratiquement un an, là encore,
11:24 qu'est-ce qu'on avait dit, les débats interminables au début de la guerre,
11:28 "ah ça va durer huit jours", mais non, mais non, ne nous avançons pas,
11:32 soyons prudents, et la prudence est de dire aujourd'hui
11:36 que la paix est impossible entre l'Ukraine et la Russie, ce sera le débat.
11:41 Entre 11h et midi, vous êtes sur Sud Radio, vous ne ratez rien de l'actualité internationale et nationale,
11:46 il est 10h57.

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