Avec Serge Guérin, sociologue
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00:00Sud Radio, l'air du temps, Serge Guérin. Bonjour Serge. Mes hommages du jour, Laurence.
00:08Mes hommages, professeur Aline Seck, grande école de Paris, auteure de l'essai « Et si les vieux
00:12sauvaient la planète » aux éditions Michelon. Alors avec vous Serge, en cette rentrée politique,
00:18sociale, économique bien floue, la question que vous voulez nous poser, où va-t-on ? Alors ce n'est
00:24pas un sujet marronnier, déjà d'un point de vue politique, on parle d'un passe politique,
00:28de flou démocratique, de blocage institutionnel de Ve République. À bout de souffle, quelle est
00:33votre lecture à vous Serge ? Alors c'est vrai qu'où est-ce qu'on va, on l'entend beaucoup,
00:40mais qu'est-ce qui se passe ? Vers où on va ? Et c'est vrai qu'on a une situation politique
00:43qui est assez particulière, on va dire, on a une espèce de brouillard incroyable. D'ailleurs,
00:48à ce propos, il y a une défiance mais abyssale envers les politiques, quels qu'ils soient. Il
00:55y a ceux qui disent que ça ne sert à rien, il y a ceux qui ont un mépris total, c'est la
00:59détestation, c'est quand même un vrai sujet. Il y a quand même des perspectives budgétaires,
01:04qu'on veuille ou non, qui sont absolument catastrophiques. Il y a des déficits, je pense
01:08évidemment à la retraite, mais plus largement qui partent dans tous les sens. Puisque je ne compte
01:14pas sur la société elle-même, il y a un antisémitisme décomplexé, en particulier avec
01:18la gauche et l'extrême gauche, qui est quand même croissant. Il y a un communautarisme qui
01:22ne va pas, il y a de la violence dans la société, il y a une polarisation incroyable entre les gens.
01:26C'est un tableau bien noir que vous nous dressez.
01:28Oui, sans compter une situation géopolitique qui n'est quand même pas tout à fait rassurante.
01:33Donc tout ça, ça fait beaucoup, il y a de quoi un petit peu s'inquiéter de manière très forte.
01:38Alors oui, on pourrait dire, Laurence, n'en jetez plus, on arrête. Il y a tout ça. Vraiment,
01:44les gens se posent des questions. Comment on va faire ? Je ne vous parle pas du dérèglement
01:49climatique qui inquiète et a raison plein de gens. On a l'impression que le pays n'arrive
01:55plus à bouger, n'arrive plus à avoir des aspects d'avenir. Il se demande où ça va et tout ça.
02:02En même temps, on a vu aussi, au moment de la période des JO, on est en plein dedans,
02:07on a vu aussi qu'il est possible de faire autre chose. Les gens parlent de parenthèses enchantées.
02:12La question, c'est est-ce que c'est une parenthèse ou est-ce qu'on est capable d'en faire un petit
02:15peu plus ? Et à partir de là, finalement, on se dit qu'il manque une vision, il manque une
02:20volonté. Il y a quelque chose de très fort autour de ça. Alors, on peut peut-être essayer de manière
02:26très, très, très, très, très, très modeste de se dire qu'il y a peut-être quand même des
02:30choses à t'aider. Déjà, d'un point de vue politique, des pistes à explorer. Là, on sait
02:35que récemment, cette semaine, par exemple, Raphaël Glucksmann réclame le passage à la
02:39proportionnelle. Voilà, le scrutin proportionnel qui existe d'ailleurs dans de nombreux pays en
02:45Europe. Ce serait une solution, ça ou pas ? En tout cas, c'est largement une piste. Il faut voir
02:49le degré de proportionnel. Parce que parfois, si vous faites un demi pour cent et déjà,
02:54vous avez des députés, ça devient quand même assez vite compliqué. Et puis, c'est aussi des
02:59gens qui risquent d'être beaucoup des apparatiques avec un lien complètement défait avec le territoire,
03:05avec la société, avec les gens. C'est aussi la question du fait que quand on est élu,
03:09on ne peut plus être député, quand on est élu municipal et ainsi de suite. Donc là,
03:12il y a aussi quelque chose. Mais sans doute qu'aujourd'hui, la proportionnelle est une des
03:16pistes. Mais il faut aller plus loin, d'une certaine manière. C'est peut-être aussi réorganiser
03:21les pouvoirs, peut-être réduire le nombre de pouvoirs différents. Il y a la ville,
03:26il y a le département, il y a la région. Je ne sais pas si c'est des meilleurs,
03:29mais peut-être aussi regrouper un petit peu autour de ça. Peut-être faut-il aussi ouvrir
03:34le référendum de manière beaucoup plus large que les gens puissent dire, à certains moments,
03:37parce qu'il y a quand même des grandes questions qui nous portent et sur lesquelles jamais les
03:42gens ont dit s'ils étaient d'accord ou pas. Vous pensez à quel sujet, par exemple, Serge Guérin ?
03:47On peut penser à l'immigration, évidemment. On peut penser au nucléaire, on peut penser à des
03:51choses comme ça. Il y a des moments où quand même, on peut se dire qu'il faudrait quand même un peu
03:54demander aux gens ce qu'ils attendent. Encore un tour à la démocratie locale et participative,
03:59qui sont des mots mais rarement pratiqués, en fait. Oui, et vous avez parfaitement raison de
04:03parler du local parce que parfois, c'est aussi comment je peux mieux décider là où je vis,
04:07il y a des choses plus larges. Mais tout ça, pas simple, évidemment. Moi, je me dis,
04:13mais est-ce qu'il ne faudrait pas aller vers une constituante pour organiser vraiment une
04:18sixième république qui soit plus adaptée aux attentes, aux besoins, à la souplesse nécessaire.
04:25Donc là, il y a peut-être une piste très, très forte qui créerait quand même une forme de
04:28consensus parce qu'il est difficile quand même pour des partis politiques de dire non, en fait,
04:32on ne veut pas demander leur avis aux gens. Vous voyez, c'est un peu... Pourquoi pas,
04:36mais il faut le dire. En toute période de crise, on se réinvente, comme on dit aussi. Serge Guérin,
04:42c'est souvent ce qu'on dit. On est peut-être dans une phase, encore une fois, de transition.
04:45Vous avez parfaitement raison, Laurence. Il faut... On est peut-être que... J'y réfléchissais,
04:51je me disais, mais peut-être qu'à force d'être trop dans une sorte de sécurité, de confort,
04:57peut-être qu'on s'est un peu ramolli. Et du coup, le moindre changement nous fait peur. Donc,
05:02il y a peut-être quelque chose aussi. Finalement, on a avancé. Darwin nous l'a prouvé. La société
05:06humaine a avancé par l'instabilité, par l'insécurité. Donc, c'est aussi dans ces cas-là
05:13qu'on cherche à s'adapter, qu'on est un peu moins dans le confort ou qu'on est prêt aussi à faire
05:18un peu des efforts. Parce qu'aujourd'hui, vous le savez bien, chacun dit qu'il faut que l'autre
05:21fasse des efforts. Mais quand c'est soi, on dit non, ça, ce n'est pas possible. Ça, c'est un
05:25droit qui est institué. Donc, il y a peut-être quelque chose autour de ça. Et puis, peut-être
05:28faudrait-il aussi pratiquer un peu plus, je dirais, de trapelli. De quoi ? Ah oui, de trapelli. C'est
05:36à dire de se dire que le trapelli, c'est regarder les choses avec plus de bonne humeur, avec plus
05:42de nuances, avec plus de dire mais finalement, on peut aussi travailler ensemble, peut-être aussi
05:48agir. Je dirais qu'il faut être peut-être un peu plus camusien, c'est-à-dire voir la joie. Il y a
05:53de la joie et en même temps, il y a des efforts à faire. Et peut-être que si on était plus près
05:58les uns les autres à se dire mais attends, on a une chance incroyable de vivre dans ce bazar de
06:04sortes de pays génial qu'est la France. Et en même temps, on est peut-être capables, nous tous,
06:08de faire un peu d'effort pour que ça aille mieux. Mais c'est des efforts où il faut qu'il y ait un
06:13sentiment aussi de justice. De dire non, mais moi, je veux bien faire des efforts, mais il faut que
06:17les autres en fassent aussi. Il y a souvent la tendance de dire non, mais on me demande à moi
06:21et puis les autres, on ne leur demande pas. Il y a peut-être quelque chose autour de ça. Donc oui,
06:24Laurence, soyons tous un peu plus de bonne humeur. Soyons tous un peu plus dans la joie. Soyons un
06:29peu plus trapélistes et soyons un peu plus camusiens. Et bien voilà, ce sera le mot de la
06:33fin. Merci beaucoup en tout cas aussi pour cette belle collaboration, cette série de l'air du
06:37temps. Serge Guérin, tout cet été à nouveau. Merci. C'est un bonheur, Laurence. Un bonheur,
06:42soyons dans le bonheur. Merci Serge Guérin.