Claire est carcassière depuis 5 ans

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« J’aimais bien l’idée de faire en sorte que de cet atelier sortent des choses poétiques. » Claire est carcassière depuis 5 ans. Diplômée de Sciences Po, elle ne se destinait pas à ce métier. Pour neo, elle raconte son parcours atypique ! ⚙️

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00:00 Le fil d'acier peut prendre la forme qu'on veut et les possibilités en effet sont immenses.
00:04 C'est infini de voir tout ce qu'on peut créer avec ce savoir-faire-là.
00:09 Rien ne me destinait à ça, sauf que cet atelier qui est menacé de disparition.
00:14 J'ai refusé l'idée que toutes ces machines et que tous ces outils disparaissent.
00:20 Bonjour Néo, moi c'est Claire, je suis carcassière depuis 5 ans
00:23 et aujourd'hui je vous emmène avec moi dans mon atelier.
00:26 Un carcassier fabrique des carcasses d'abat-jour.
00:28 J'imagine que dans le temps, un carcassier fabriquait toutes les carcasses d'abat-jour.
00:34 Maintenant, le carcassier, en tout cas dans des ateliers comme ceux-là,
00:38 vont fabriquer des carcasses sur mesure pour des besoins très particuliers.
00:42 Avec du fil de fer, on peut tout envisager de faire.
00:46 Donc on peut faire de la carcasse d'abat-jour,
00:48 mais on peut faire, je ne sais pas, un papillon, un insecte, un coeur, voilà, toutes sortes de formes.
00:56 Le métier de travail du fil d'acier comme ça, le métier de carcassier, est assez rare.
01:01 Il reste assez peu d'ateliers en France.
01:04 En général, quand les gens entrent dans l'atelier,
01:07 ils sont surpris de constater qu'il faut toutes ces machines pour travailler le fil de fer.
01:13 Ces machines sont nécessaires d'abord pour sectionner le fil,
01:18 donc on va avoir notre cisaille,
01:21 et puis ensuite, en fonction de la forme qu'on souhaite donner au fil,
01:25 on va avoir besoin de coudeuses avec lesquelles on va pouvoir avoir un angle.
01:29 On va avoir besoin de cintrer le fil.
01:32 On va utiliser des fers sur lesquels on va enrouler le fil pour qu'il prenne la forme souhaitée.
01:39 Alors, sur ces photos, on voit l'atelier d'Henri à Aulnay-sous-Bois,
01:47 atelier que j'ai découvert moi pour la première fois en 2017.
01:52 Moi, je ne me destinais pas du tout au métier de carcassier, à cette activité-là.
01:56 Après avoir fait Sciences Po, j'ai intégré un cabinet de conseil.
02:00 Je fabriquais moi-même des abat-jours dans mon salon
02:02 parce que j'étais déçue de ce que je trouvais dans le commerce.
02:06 Mais quand je dis que je fabriquais des abat-jours,
02:08 je recouvrais des carcasses existantes avec du tissu.
02:12 Et de fil en aiguille, j'ai eu envie, peut-être, de développer ce savoir-faire-là.
02:17 Je suis tombée sur l'atelier Aliber, à qui j'ai envoyé un mail.
02:21 Et il m'a répondu « On va s'arrêter pour faire complètement autre chose.
02:24 Si vous êtes intéressé pour reprendre l'entreprise ou du matériel, n'hésitez pas. »
02:28 A priori, je ne m'orientais pas trop vers ça.
02:31 J'ai compris que tout ça allait disparaître
02:33 et j'ai décidé que c'était impossible et qu'il fallait faire quelque chose.
02:38 Et donc, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à Henri de me transmettre son savoir-faire
02:44 dans le court temps qui restait avant la fermeture de l'atelier Aliber.
02:47 Et ensuite, mon aventure a été lancée.
02:51 J'ai décidé de profiter de cette opportunité
02:54 pour emporter tout cet appareil productif avec moi à la campagne.
03:00 Alors là, je vous présente une lampe de ma première collection de luminaires
03:06 qui permet, à l'aide de ces coupons, d'écrire nos souhaits, nos vœux, nos rêves, nos chagrins,
03:14 ce qui nous préoccupe, ce qui nous pèse, etc.
03:16 De l'inscrire sur ce coupon et ensuite de le nouer sur les ailes de l'ange
03:21 pour lui confier et s'en délester quelque part.
03:27 Ça a été beaucoup de travail de conception
03:31 pour pouvoir avoir la superposition de ces deux ailes,
03:35 pour pouvoir trouver la façon dont on pouvait coudre la housse des ailes.
03:40 J'aimais bien l'idée de faire en sorte que de cet atelier sortent des choses poétiques
03:45 parce que moi j'aime beaucoup mon atelier, j'ai beaucoup de tendresse pour lui,
03:50 mais c'est aussi un univers assez métallique.
03:53 Et l'idée de me dire que des anges peuvent sortir de ce métal
03:58 qui graisse les doigts, qui noircit les mains,
04:02 et bien moi ça me plaît.
04:04 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]
04:09 [Sonnerie de fin]
04:11 [SILENCE]

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