Quel doit être le circuit de financement du système de retraite : essentiellement les cotisations sociales, ou bien de plus en plus le budget de l’Etat, alimenté par les impôts et les taxes ?
L’esprit initial de la Sécu, c’est l’autogestion : ce sont des travailleurs qui mutualisent ou socialisent une partie des salaires pour s’assurer contre les risques de l’existence et qui décident où affecter ces flux d’argent.
En disant “notre solution c’est l’allongement de la durée de vie au travail”, les macronistes disent à la gauche : “les vrais défenseurs du financement des pensions par les cotisations des actifs, et non par l’impôt, c’est nous !”.
Combattre cette vision des choses, pour la gauche héritière d’Ambroise Croizat, c’est moins multiplier les pistes alternatives de financement que d’insister sur la nécessité d’augmenter le taux global de cotisation. Ce qui implique de se battre pour que les cotisations viennent rogner les profits plutôt que les salaires nets.
Même si les solutions fiscales - notamment celles qui frappent les très riches - sont tentantes, on doit insister pour que la cotisation reste le cœur du financement de la Sécu et du système de retraite, et faire en sorte que l’augmentation du taux de cotisation vienne diminuer les profits.
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L’esprit initial de la Sécu, c’est l’autogestion : ce sont des travailleurs qui mutualisent ou socialisent une partie des salaires pour s’assurer contre les risques de l’existence et qui décident où affecter ces flux d’argent.
En disant “notre solution c’est l’allongement de la durée de vie au travail”, les macronistes disent à la gauche : “les vrais défenseurs du financement des pensions par les cotisations des actifs, et non par l’impôt, c’est nous !”.
Combattre cette vision des choses, pour la gauche héritière d’Ambroise Croizat, c’est moins multiplier les pistes alternatives de financement que d’insister sur la nécessité d’augmenter le taux global de cotisation. Ce qui implique de se battre pour que les cotisations viennent rogner les profits plutôt que les salaires nets.
Même si les solutions fiscales - notamment celles qui frappent les très riches - sont tentantes, on doit insister pour que la cotisation reste le cœur du financement de la Sécu et du système de retraite, et faire en sorte que l’augmentation du taux de cotisation vienne diminuer les profits.
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NewsTranscription
00:00 Un véritable festival de l'argent facile, baguette magique.
00:04 On a entendu l'augmentation de la CSG sur les petites retraites.
00:08 Ces milliers d'amendements qui créent chaque jour un peu plus d'extax.
00:13 Taxation ce matin supplémentaire sur la participation et l'intéressement.
00:17 L'augmentation des impôts de production.
00:20 Des impôts, des impôts et toujours plus d'impôts.
00:23 Bref, Karl Marx, sortez de ces corps !
00:26 Dans la bataille parlementaire sur la réforme des retraites,
00:28 les macronistes et leurs associés, les républicains,
00:31 ont largement critiqué la France insoumise
00:33 en lui reprochant l'obstruction et la pagaille dans l'hémicycle.
00:37 Bon, ça tourne dans les médias depuis une semaine.
00:39 Je vais mettre ça de côté pour me concentrer sur une critique
00:42 qui a été adressée sur le fond à l'ensemble de la nuppes.
00:46 Ambroise Croizat nous disait la chose suivante.
00:50 La Sécurité sociale est la seule création de richesse sans capital.
00:55 La seule qui ne va pas dans la poche des actionnaires.
00:58 Mais c'est directement investi pour le bien-être de nos concitoyens.
01:01 Et c'est là où ça devient intéressant.
01:04 Faire appel au budget des contribuables par les impôts
01:10 pour financer cette Sécurité sociale
01:12 serait subordiner l'efficacité de la politique sociale
01:15 à des considérations purement financières.
01:18 Le député Daniel Labaronne soulève en fait un point fondamental.
01:21 Quel doit être le circuit de financement du système de retraite ?
01:25 Essentiellement les cotisations sociales
01:27 ou bien de plus en plus le budget de l'État alimenté par des impôts et des taxes ?
01:32 Il y a un risque à financer notre système de protection sociale,
01:36 notre système de retraite, par la budgétisation, par l'impôt.
01:41 Et qu'il est préférable de le financer par les cotisations,
01:45 c'est-à-dire par le travail.
01:47 Et c'est tout le sens de la politique que nous avons mise en œuvre.
01:50 Ça mérite bien de sortir un dossier sur le sujet.
01:54 Mettons de côté les références à Marx et à Croixaz.
02:05 Mettons aussi de côté la rengaine libérale sur la France,
02:08 championne des prélèvements obligatoires qui décourage la réussite.
02:11 La haine de la réussite est des têtes qui dépassent.
02:15 Concentrons-nous sur le cœur de la critique.
02:17 La NUPES et particulièrement la France insoumise
02:20 voudraient tout financer par une hausse des impôts.
02:23 C'est habile parce que ça permet aux orateurs de Renaissance
02:26 de se placer sur le terrain de l'adversaire
02:28 en lui reprochant de ne pas même respecter
02:31 ses propres principes théoriques et idéologiques.
02:34 La France insoumise est en effet héritière d'un camp politique
02:37 qui insiste sur la nécessité de financer la sécurité sociale
02:41 par les cotisations sociales.
02:43 L'esprit initial de la Sécu, c'est l'autogestion.
02:46 Ce sont des travailleurs qui mutualisent ou socialisent
02:49 une partie des salaires pour s'assurer contre les risques de l'existence
02:53 et qui décident où affecter ces flux d'argent.
02:57 Pour bien comprendre ces enjeux politiques
02:59 qui se cachent sous les questions techniques de tuyauterie de financement,
03:03 je peux vous renvoyer à quelques-unes de mes anciennes vidéos.
03:06 Il y a aussi cette passionnante discussion entre Bernard Friot et Nicolas Da Silva,
03:11 publiée par le Média, qui montre comment l'État
03:13 cherche constamment à étendre son emprise sur la sécurité sociale,
03:18 notamment en faisant reposer son financement de moins en moins
03:21 sur les cotisations sociales et de plus en plus sur des impôts.
03:24 Ce que nous dit Ambroise Croizat.
03:28 Face au futur déficit du système de retraite,
03:31 le gouvernement martèle qu'on ne peut pas augmenter les cotisations.
03:34 Soit parce que ça nuirait au salaire net, et donc au pouvoir d'achat,
03:39 soit parce que ça nuirait à la compétitivité des entreprises, et donc à l'emploi.
03:43 Et en disant "notre solution c'est l'allongement de la durée de vie au travail",
03:47 les macronistes disent à la gauche,
03:49 les vrais défenseurs du financement des pensions par les cotisations des actifs,
03:54 et non par l'impôt, c'est nous.
03:56 Évoquer Ambroise...
03:58 Euh...
03:59 Euh...
04:00 Croizat !
04:02 Combattre cette vision des choses pour la gauche héritière d'Ambroise Croizat,
04:06 c'est moins multiplier les pistes de financement
04:09 que d'insister sur la nécessité d'augmenter le taux global moyen de cotisation,
04:14 qui est actuellement de 30%.
04:15 Évidemment, ça implique de se battre pour que, lors du partage de la valeur,
04:19 les cotisations viennent rogner sur les profits plutôt que sur les salaires nets.
04:24 Et l'argument du coût du travail, oui bien sûr,
04:28 mais pour nous, il faut dire clairement,
04:30 ces points, on demande au patronat de les prendre en charge
04:34 en baissant les dividendes, en baissant la partie non réinvestie des profits.
04:42 Henri Sardignac suggérait lui-même dans une tribune une hausse de 5% du taux de cotisation.
04:49 Projet qui pourrait être soutenu par l'opinion publique,
04:51 qui préfère l'augmentation des cotisations employeures à celle des cotisations employées,
04:57 mais qui reste aussi sur l'idée de taxer les riches.
05:00 Il faut dire qu'en janvier, début février,
05:03 plusieurs thèmes se sont télescopés dans le débat public,
05:06 rendant la confusion possible pour celui qui ne suit pas les débats de près.
05:10 Au beau milieu du débat sur les retraites est sorti par exemple le rapport de l'ONG Oxfam,
05:15 qui montrait comment pendant la période Covid et la crise en Ukraine,
05:19 certains secteurs ont enregistré des profits records,
05:22 et comment les fortunes des ultra-riches ont explosé.
05:25 On est tenté de suggérer de pomper dans ces bénéfices records,
05:28 ou de taxer ces grandes fortunes pour financer les retraites.
05:32 Selon Oxfam, l'ONG de lutte contre la pauvreté,
05:35 une taxe de 2% sur la fortune des milliardaires français
05:38 permettrait à elle seule de résorber ce déficit des retraites.
05:42 C'est une communication immédiatement efficace,
05:45 parce que ça donne des ordres de grandeur, des éléments de comparaison,
05:48 mais ça introduit aussi une certaine confusion à mon avis.
05:51 Imposer, taxer les grandes fortunes, c'est nous rendre dépendants d'elles,
05:55 c'est les légitimer.
05:57 Même Léa Salamé voit la difficulté, MDR.
05:59 Oui mais ça changerait le système, puisque vous savez très bien que la réforme des retraites,
06:02 que notre système par répartition…
06:05 Je ne dis pas taxer les ultra-riches.
06:06 Parce que là on sortirait si demain Bernard Arnault finançait les retraites,
06:10 on n'est plus dans notre système.
06:11 Mais il les finance, enfin j'espère qu'il paye des cotisations.
06:16 Or nous ne voulons pas légitimer les milliardaires, nous voulons les éliminer.
06:20 Oulà, qui prédomine, qui prédomine.
06:23 Non en prenant une partie de leur pognon pour le redistribuer,
06:27 mais en faisant en sorte qu'ils ne le touchent jamais.
06:30 En répartissant différemment la valeur, et ce, dès sa production, au sein de l'entreprise.
06:36 Des députés NUPES ont récemment écrit une tribune dans Le Monde pour insister sur ce point.
06:41 Les salaires, tout pour les salaires.
06:43 Le salaire minimum qu'il faut relever,
06:45 les autres qu'il faut indexer sur l'inflation, au moins jusqu'à hauteur de 2000 euros,
06:50 revaloriser les grilles salariales par branches,
06:52 lier ces salaires à une qualification,
06:55 et surtout ne pas les remplacer par des primes, des bonus aléatoires.
06:59 Au lieu d'aller dans cette direction, le parti présidentiel,
07:03 qui tenait cette semaine une convention sur le partage de la valeur en entreprise,
07:07 veut mettre en avant le dividende salarié,
07:10 promesse de campagne de Macron visant à transformer le salarié en mini-actionnaire,
07:15 mais sans aucun pouvoir.
07:16 Là encore, tout est fait pour faire semblant de s'occuper des questions de baisse de pouvoir d'achat
07:21 ou de juste répartition des bénéfices,
07:24 sans jamais avoir à poser la question fondamentale de l'augmentation pure et simple des salaires.
07:30 Taxer, taxer, taxer, voilà votre vrai projet.
07:33 Donc on voit que, bien que la pluie d'amendements déposée par la NUPES
07:37 lors des débats sur le financement des retraites dans l'Assemblée
07:40 a jeté une certaine confusion,
07:42 c'est le circuit de la cotisation qui reste plébiscité.
07:45 Le fait d'avoir exonéré sans aucune condition
07:48 tout un ensemble de revenus, de primes, d'intéressements, d'épargne salariale,
07:52 coûte cher et cet argent, on ira le récupérer.
07:54 L'accusation des macronistes est de plus franchement hypocrite,
07:57 quand on sait qu'ils sont les champions des exonérations de cotisations sociales.
08:02 90 milliards d'exonérations, des cotisations qui sont compensées par la fiscalité
08:08 vous donnent le beau jeu de dire après,
08:09 il ne faut pas aller chercher dans la fiscalité pour contribuer au régime contributif.
08:14 Et je ne parle même pas de tous les cadeaux que vous avez faits
08:17 qui ont déséquilibré la part de la valeur ajoutée,
08:20 du travail vers le capitalisme financiarisé.
08:23 Et en somme, même si les solutions fiscales,
08:26 notamment celles qui frappent les très riches, sont tentantes,
08:29 on doit insister pour que la cotisation sociale
08:32 reste le cœur du financement de la sécu et du système de retraite.
08:37 Et se battre pour que l'augmentation du taux de cotisation
08:41 vienne diminuer les profits, vienne rogner les profits.
08:44 Ça Bernard Arnoux, il n'aime pas.
08:46 On est critiqués par des gens qui ne connaissent pas vraiment les sujets dont ils parlent.
08:51 À la semaine prochaine.
08:53 [Bruit de la vidéo]
08:55 [Bruit de la vidéo]
08:57 [Bruit de la vidéo]
08:59 ❤️ par SousTitreur.com
09:01 ❤️ par SousTitreur.com
09:03 [SILENCE]