Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Enquête d'Esprit.
00:03 Après le meurtre d'une enseignante à Saint-Jean-de-Luz,
00:05 la question de la violence dans notre société et de ses causes se pose de manière accrue.
00:11 Elle pose aussi la question de l'autorité pour donner un sens et une vision face au désenchantement
00:17 et à l'esprit de mai 68 où il était interdit d'interdire.
00:20 Ce besoin de verticalité, de transcendance sera le défi des générations futures.
00:25 Comment revaloriser le métier de chef, celui qui s'est galvanisé,
00:29 entraîné, convaincre, je cite le général De Villiers qui est notre invité aujourd'hui,
00:33 peut-on se passer d'une mystique aussi, d'un principe spirituel qui nous dépasse de Dieu donc,
00:38 lorsque l'on parle d'autorité, pour en parler nos invités justement,
00:42 le général Pierre De Villiers, ancien chef d'état-major des armées et auteur de paroles d'honneur publiées chez Fayard,
00:48 avec également Jérôme Lacaille, il est directeur général du Crédit Immobilier de France,
00:53 avec également Rodrigue Tendu, éducateur et cofondateur du réseau "Les Deux Cités"
00:59 et puis bien sûr Véronique Jacquet sera avec nous dans cette émission, je le rappelle,
01:03 qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
01:06 Tout de suite les infos, Eloi Rochebrune.
01:19 Bonjour Eloi, on commence par parler avec vous de l'Ukraine, un an après le début de la guerre.
01:24 Bonjour Emric, bonjour à tous, effectivement, triste anniversaire cette semaine,
01:28 un an de guerre en Ukraine et de nombreuses victimes civiles,
01:32 30 à 40 000 civils ont été tués dans les bombardements.
01:36 De son côté, le Vatican prône toujours la voie diplomatique pour faire taire les canons.
01:41 On fait le point avec notre journaliste internationale Harold Iman.
01:44 Le pape François n'a pas réussi à ramener la paix entre Kiev et Moscou,
01:49 mais quelle personnalité internationale pouvait le faire vraiment ?
01:53 Il a toujours essayé et veut qu'on le sache.
01:56 Il a souvent dénoncé la mort et la désolation de cette guerre
02:00 et en novembre 2022, il a comparé les frappes russes en Ukraine
02:04 aux actions exterminatrices de Staline en Ukraine dans les années 30.
02:10 L'Ukraine compte une grande minorité historique catholique,
02:15 de rites latins et bien davantage encore de rites byzantins
02:19 et les oeuvres caritatives catholiques sont très actives
02:23 auprès des réfugiés et déplacés ukrainiens, catholiques comme orthodoxes.
02:28 Mais sous le radar, François agit.
02:31 Les diplomates du Vatican facilitent l'échange de prisonniers de guerre
02:37 et lors d'un voyage au Kazakhstan en novembre,
02:40 le Saint-Père lui-même a accéléré un tel échange.
02:44 Il n'a jamais refusé de discuter avec les responsables russes,
02:48 civiles et religieuses.
02:51 Douleur et froid après l'assassinat d'une professeure d'espagnol
02:55 dans l'établissement Saint-Omadaquin de Saint-Jean-de-Luz.
02:58 En plein cours, elle a été poignardée par un élève de seconde,
03:01 le mis en cause d'y avoir été guidée par une petite voix.
03:04 Alors sommes-nous face à un cas de possession
03:07 ou bien face simplement à un trouble psychiatrique ?
03:09 Éléments de réponse avec Mathilde Couvillère-Flournoy.
03:13 Pourquoi avoir tué son enseignante ?
03:16 Lors d'un point presse, le procureur de Bayonne a expliqué
03:19 que le lycéen mis en cause a affirmé qu'une petite voix
03:22 lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat.
03:25 Durant sa garde à vue, le mis en cause a fait état,
03:30 a mis en avant une petite voix qui lui parle,
03:35 un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur, égocentrique,
03:41 qu'il incite à faire le mal.
03:43 Le premier examen psychiatrique révèle des traits de personnalité anxieuses,
03:47 mais il ne fait apparaître aucune maladie mentale.
03:50 L'adolescent se dit lui posséder.
03:52 Le père Jean-Pascal Duloisy, exorciste, réserve son jugement,
03:55 mais insiste sur l'absence de liberté du jeune homme face au mal.
03:59 Le démon peut très bien pousser quelques personnes à tuer,
04:02 oui bien sûr, on peut avoir des possédés qui vont tuer,
04:05 on peut avoir des possessions diaboliques, oui.
04:07 Il y a un commandement qui dit "tu ne tueras pas".
04:09 Cet enfant ne connaissait pas ce commandement.
04:12 Si on ne vit pas dans les commandements,
04:14 on est à la merci des pensées folles du démon.
04:17 Un mois avant la rentrée, l'adolescent a fait une tentative de suicide.
04:21 Il prenait des antidépresseurs et était également suivi par un médecin psychiatre.
04:25 Nous avons interrogé à ce propos l'évêque de Bayonne, Mgr Marc Hayet.
04:30 Il apporte sa prière et celle de tous les catholiques pour les victimes et pour lui.
04:34 La date à laquelle s'est déroulée cette tragédie n'est pas anodine.
04:38 J'étais très frappé du fait que cet événement dramatique a eu lieu le mercredi décembre,
04:45 alors que les catholiques entrent ce jour-là dans ce temps liturgique très particulier
04:50 qui est le temps du carême,
04:52 qui est un temps d'épreuve, de combat, de combat spirituel contre l'esprit du mal.
04:56 Et nous entrons, comme nous le disons dans la liturgie, dans le combat de Dieu,
05:00 les yeux fixés sur Jésus-Christ mort et ressuscité.
05:04 Le Christ mort et ressuscité, c'est la clé de tous les événements de notre vie
05:08 et en particulier des événements que nous ne comprenons pas à vue humaine.
05:12 Ces épreuves sans nom, comme cet assassinat qui a fauché cette enseignante.
05:18 Le carême a donc débuté mercredi dernier.
05:20 40 jours de pénitence qui ont commencé par la traditionnelle messe des cendres,
05:24 une célébration riche en symboles à laquelle nous nous sommes rendus,
05:28 à Boulogne-Biancourt, à la paroisse Sainte-Cécile,
05:30 le reportage de Marine Sabourin.
05:33 Dans cette paroisse de la banlieue parisienne,
05:36 ils sont nombreux à s'être réunis pour la messe des cendres,
05:39 qui marque l'entrée en carême.
05:41 Le carême, c'est 40 jours avant Pâques.
05:44 Il faut bien 40 jours d'entraînement pour fêter cette immense joie
05:48 de voir Jésus ressuscité parmi nous.
05:50 Revêtu d'une chasuble violette, couleur qui rappelle la pénitence,
05:54 le célébrant bénit les cendres, puis les prêtres s'avancent vers les fidèles
05:58 et inscrivent sur leur front une croix, symbole de la fragilité et de la pauvreté du pécheur.
06:03 La croix de cendres que j'ai sur mon front en ce moment me rappelle que je suis poussière
06:07 et que je retourne à la poussière et que Dieu surtout est le maître de la vie et de la mort.
06:11 Le mercredi des cendres est aussi un jour de jeûne,
06:13 tout comme le vendredi saint, commémoration de la mort de Jésus-Christ.
06:17 Le jeûne c'est très concrètement prendre du temps de privation de nourriture
06:22 et également de nous priver de viande les vendredis de carême.
06:26 Ce n'est pas uniquement qu'un temps de privation de nourriture
06:30 comme on pourrait le faire avec un régime par exemple.
06:33 C'est un lieu où je remets la nourriture à sa place, je remets le corps à sa place
06:36 pour pouvoir d'abord libérer l'esprit, pour que cet esprit-là se nourrisse d'autres choses,
06:42 par exemple la parole de Dieu, la prière, la charité.
06:45 Une étape de purification avant Pâques, fête la plus importante pour les chrétiens,
06:49 la résurrection de Jésus.
06:51 C'est la fin de votre journal.
06:55 Emric, c'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
06:58 Merci Éloi Rochebrune.
06:59 Nous parlons dans Enquête d'Esprit de l'autorité, de l'art d'être chef,
07:03 comment les rétablir dans notre société,
07:06 quel rôle joue également la foi dans cette affaire.
07:10 Général Pierre de Villiers, bonjour, merci d'être avec nous.
07:12 Vous définissez vous-même comme un praticien de l'autorité,
07:16 43 ans d'expérience militaire qui vous ont conduit au poste de chef d'état-major des armées.
07:21 Depuis, vous développez une réflexion plus large à partir de votre expérience
07:25 et vous êtes l'auteur de nombreux ouvrages à succès, dont le dernier s'appelle Parole d'honneur.
07:30 Il s'adresse particulièrement à la jeunesse, vous nous en parlerez, et c'est publié chez Fayard.
07:34 Avec nous également Jérôme Lacaille, bonjour.
07:37 Bonjour Emric Courbet.
07:38 Vous êtes le patron du Crédit Immobilier de France,
07:41 un établissement bancaire spécialisé dans l'accession à la propriété des ménages modestes.
07:45 Vous êtes diplômé d'HEC de Sciences Po, titulaire d'un master à Harvard,
07:49 et vous êtes passé par des cabinets ministériels, des grandes entreprises.
07:52 Et vous êtes aussi, à côté, cofondateur d'une association, les Deux Cités, dont on parlera,
07:57 qui vise à faire se rencontrer, c'est une expérience étonnante,
08:00 deux mondes qui ne se croisent pas, des chefs d'entreprise et des caïds.
08:04 Et vous le faites avec Rodrigue Tendu, bonjour, merci d'être avec nous.
08:07 Vous êtes éducateur, cofondateur de cette association.
08:10 Vous venez d'une cité de Seine-Saint-Denis, et à 14 ans, vous étiez dealer,
08:15 avant de connaître une conversion fulgurante à Parallèlemential.
08:18 Vous nous raconterez là aussi cette expérience étonnante.
08:21 Et puis Véronique Jaquet est avec nous, bonjour Véronique.
08:23 Bonjour à tous.
08:24 Alors, évidemment, à l'image de cette affaire, cette triste affaire de Saint-Jean-de-Luz,
08:30 on a affaire à une jeunesse qui va mal, à qui on n'apprend plus le bien et le mal.
08:34 De fait, la violence qui gangrène l'ensemble de la société est désormais un mal endémique,
08:39 y compris à l'école.
08:41 Regardez ce tweet de Bruno Retailleau, sénateur,
08:44 qui nous dit que la violence à l'école atteint des seuils terrifiants.
08:47 Les réseaux sociaux, la politique pénale des mineurs,
08:50 la pédagogie a refondé sur la question de l'autorité.
08:53 C'est une révolution qu'il faut entreprendre, dit-il, pour protéger nos enfants et leurs éducateurs.
08:58 Alors Pierre Devilliers, première question pour vous.
09:00 Est-ce que justement, il faut rétablir l'autorité pour espérer redresser la barre dans notre société ?
09:06 Oui, alors au-delà de ce drame de Saint-Jean-de-Luz,
09:10 c'est peut-être ce qui a accéléré la rédaction de mon livre,
09:14 c'est "Lettres à la jeunesse", en face à face avec les jeunes,
09:17 parce que nous atteignons effectivement une crise de l'autorité très profonde,
09:22 un fossé qui s'est creusé finalement entre ceux qui décident et ceux qui exécutent.
09:27 Et c'est vrai dans notre société, c'est vrai dans les entreprises, dans les associations, dans les clubs de sport, partout.
09:31 Finalement, ce qui allait de soi naturellement dans l'ordre,
09:36 dans l'organisation de notre société, ne va plus de soi.
09:39 L'obéissance ne va plus de soi, l'ordre ne va plus de soi.
09:42 On ne respecte plus rien aujourd'hui, pas plus le maire, que le chef d'entreprise, que le policier,
09:51 tout ce qui est symbole de l'autorité.
09:55 La violence, évidemment, est partout.
09:58 Quand on traverse la rue, on peut évidemment se faire insulter
10:03 parce qu'on n'est pas au bon endroit au bon moment.
10:06 Et la violence, elle traverse surtout notre jeunesse,
10:11 ou j'allais dire nos jeunesses, toutes nos jeunesses.
10:14 Et c'est ça qui peut être inquiétant.
10:16 Et c'est pour ça qu'il me semble important d'avoir une réflexion sur l'autorité.
10:21 Qu'est-ce que l'autorité ? "Autoritas" en latin, faire croître, faire grandir.
10:26 C'est un mouvement du bas vers le haut, "augere", augmenter.
10:30 Ce n'est pas "je décide, il exécute", ça c'est le petit chef.
10:34 S'il n'est pas content, il n'a qu'à quitter l'entreprise.
10:36 Non, ce n'est pas ça.
10:38 L'ordre est exécuté avant d'avoir été donné.
10:42 L'autorité, c'est cela.
10:44 Je crois qu'il faut revenir à la racine du mot "autorité".
10:48 On va en parler bien sûr au cours de cette émission.
10:50 Rodrigue Tendu, on l'a dit, le fossé se creuse entre les élites et le peuple,
10:55 entre ceux qui gouvernent et ceux qui obéissent,
10:57 notamment dans ces fameux territoires perdus de la République,
10:59 comme on dit, ces quartiers dont vous êtes issu.
11:02 Et finalement, est-ce que d'après votre expérience,
11:04 on reparlera de votre expérience personnelle, mais de manière générale,
11:07 est-ce que l'autorité, là encore, est indispensable pour espérer sortir de cette situation ?
11:12 Oui, tout à fait.
11:14 Pour ma part, je pense que l'autorité est importante
11:17 parce que l'autorité, comme a dit le général,
11:19 est faite pour faire grandir la personne.
11:21 Mais pour cela, il faut aimer les personnes.
11:24 Il faut que les personnes se sentent aimées.
11:26 Il faut qu'il y ait une vision très, très claire.
11:28 Parce que quand on pose un cadre, pour moi, l'autorité,
11:31 ça se donne et ça se reçoit.
11:34 Un chef de l'entreprise l'a reçu de l'entreprise,
11:36 mais son salarié doit lui le donner.
11:39 Un policier l'a reçu du ministère,
11:42 et les gens à qui il exerce cette autorité doivent aussi lui donner.
11:46 Il y a tout ça. Donc il faut une vision commune.
11:48 On va où ?
11:49 Et les gens sont un peu perdus parce que ça va tellement vite.
11:52 Les familles sont fracturées.
11:54 Il n'y a plus de repères.
11:57 Et pour moi, pour exercer cette autorité,
12:00 il faut que la personne sur laquelle on exerce
12:02 sente que tu lui veux du bien.
12:04 Ce n'est pas que tu as envie de le contraindre pour le contraindre.
12:06 C'est ce que disait le général Devillers, faire grandir.
12:08 Faire grandir.
12:09 Et du coup, il faut avoir une vision claire.
12:11 Une vision claire de là où on veut, de quelle société voulons-nous.
12:14 - Jean-Luc Lacarie, vous êtes chef d'entreprise.
12:16 Pourquoi est-ce que là aussi dans l'entreprise,
12:18 l'autorité a mauvaise presse encore aujourd'hui ?
12:21 - Je voudrais juste avant vous dire qu'il y a quelque chose
12:24 qui m'a vraiment effrayé dans ce qu'on a vu là
12:27 sur le drame de Saint-Jean-de-Luz,
12:29 qui est cette référence à la petite voix.
12:32 Une petite voix m'a parlé.
12:34 Je trouve ça effrayant parce que pour moi,
12:36 la petite voix, c'est la petite voix de la conscience.
12:40 Et l'autorité, elle passe par la conscience.
12:42 L'autorité juste, elle passe par la conscience
12:44 à la fois de celui qui exerce l'autorité
12:47 et de celui qui reçoit cette autorité.
12:50 Or là, il y a manifestement quelque chose de dramatique
12:53 qui s'est passé parce qu'il y a une conscience...
12:56 - Aveuglée.
12:57 - Profondément, mais plus qu'aveuglée, pervertie.
13:00 Et ça m'effraye parce que la conscience,
13:04 c'est vraiment le lieu, notre fort interne,
13:08 là où se joue l'exercice de notre liberté
13:11 pour des choix de conscience qui sont censés nous permettre
13:15 de faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal.
13:19 Donc là, il y a un élément de transmission
13:21 qui ne s'est pas produit.
13:22 C'est très effrayant.
13:23 - Véronique.
13:24 - Oui, mais justement, est-on capable de faire comprendre
13:26 à la jeunesse ce qu'est l'autorité
13:28 et le fait que c'est pour son bien
13:30 s'il n'y a plus de morale commune ?
13:32 Sur quel terreau humain on travaille, général ?
13:35 - Alors, Rodrigue a raison quand il dit
13:39 que l'autorité ne s'impose pas.
13:42 Il faut qu'il y ait un amour
13:44 et que celui qui obéit se sente aimé.
13:46 Il y a un équilibre, en fait, que l'on a perdu
13:49 entre la fermeté et l'humanité.
13:53 Il n'y a pas suffisamment de fermeté,
13:56 pas suffisamment d'humanité.
13:57 Fermeté, ça veut dire qu'on ne peut pas faire tout ce qu'on veut.
14:00 On a une conception erronée de la liberté.
14:02 Il est interdit d'interdire, vous l'avez évoqué.
14:05 La liberté, c'est le libre arbitre.
14:07 Ce n'est pas la liberté de faire ce que l'on veut quand on veut.
14:11 Et amour, humanité, je trouve que nos jeunes
14:17 ne se sentent pas suffisamment aimés.
14:20 Et ils ont besoin de cet amour.
14:22 Il y a des tas de raisons pour cela.
14:24 La société est devenue dure, violente, tout s'accélère.
14:27 Les gens sont de plus en plus individualistes.
14:29 Le collectif ne va plus de soi.
14:31 La famille a explosé.
14:33 Il y a tout un tas de raisons.
14:34 En tout cas, moi, ce que je note, par mon expérience militaire
14:38 et par mon expérience depuis bientôt six ans,
14:41 au contact des jeunes, de l'entreprise, de la société,
14:44 c'est que c'est cet équilibre subtil qu'il faut retrouver
14:47 entre la fermeté juste et l'humanité indispensable.
14:53 On va en reparler.
14:54 En tout cas, il est aussi une institution
14:57 dans laquelle la hiérarchie et l'autorité demeurent.
15:01 C'est l'Église.
15:02 Pourquoi est-ce que l'Église est hiérarchique ?
15:04 C'est constitutif de son identité, avec un pape à sa tête.
15:08 Nous avons posé la question au père Jean-François Thomas.
15:10 Il est jésuite. Écoutez sa réponse.
15:12 L'Église est hiérarchique.
15:14 Cela ne signifie pas que l'Église soit simplement une question de pouvoir,
15:19 mais elle est hiérarchique parce qu'elle est le corps mystique du Christ.
15:24 C'est Saint Paul qui en parle dans la première épître au Corinthien,
15:27 au chapitre 12, je crois.
15:29 Il parle des différentes parties du corps.
15:32 Chaque partie du corps a un rôle spécifique.
15:36 Dans le corps, il y a aussi une hiérarchie.
15:38 Il y a des organes et des parties du corps qui sont plus importantes que d'autres.
15:41 Dans l'Église, c'est la même chose.
15:43 La tête du corps de l'Église, ce n'est pas comme le croient certaines personnes,
15:48 le pape, non, c'est notre Seigneur Jésus-Christ.
15:51 Le pape, il est simplement le serviteur des serviteurs.
15:55 Il est celui que Jésus a choisi pour réguler l'harmonie, l'unité de ce corps.
16:04 C'est celui qui est délégué par le Christ pour continuer à faire l'unité du corps.
16:09 Cette hiérarchie est au service de la tête.
16:14 Elle n'est pas au service d'un pouvoir qui soit un pouvoir humain,
16:18 y compris un pouvoir ecclésiastique.
16:20 Voilà le père Jean-François Thomas, qui je le rappelle aussi est notre chroniqueur
16:23 dans l'émission "Belle figure de l'Histoire" le samedi à 11h.
16:27 On va revenir sur toutes ces notions après une pause publicitaire
16:31 parce qu'évidemment, il y a cette question qui a été évoquée du service.
16:34 Quand on exerce un pouvoir, une autorité, est-ce un service ?
16:37 En tout cas, voilà l'exemple que nous donne l'Église.
16:40 Vous restez avec nous et on y revient juste après la pub.
16:43 De retour dans "Enquête d'Esprit", nous parlons de la question de l'autorité
16:50 dans la société, dans les entreprises, en politique,
16:54 mais aussi dans les quartiers difficiles, dits difficiles.
16:58 Et puis l'autorité également, avec le regard de la foi,
17:01 qu'apporte cette question spirituelle à la notion de l'autorité ?
17:05 On en parle avec le général Pierre Devilliers.
17:07 Il est l'auteur de "Paroles d'honneur" publié chez Fayard,
17:10 adressé à la Jeunesse, dans le ouvrage dans lequel il parle
17:13 justement de cette question de l'autorité.
17:15 Avec également Jérôme Lacaille, il est chef d'entreprise.
17:18 Et avec Rodrigue Tendu, ils ont fondé un réseau
17:21 qui s'appelle "Les deux cités".
17:22 On parlera de cette expérience étonnante.
17:25 Et puis Véronique Jacquet, qui nous parlera aussi d'un éducateur
17:27 qui a écrit un livre qui gagne à être redécouvert,
17:31 ça s'appelle "L'art d'être chef", justement.
17:33 Et elle nous en parlera. Cette émission, je le rappelle,
17:35 est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
17:38 Alors, archipélisation du territoire, comme on dit,
17:41 c'est-à-dire plusieurs Frances qui se côtoient sans se rencontrer,
17:44 sans rien avoir en commun.
17:46 L'autorité permettrait-elle de les réunir ?
17:49 Quel est le rôle de la foi là-dedans ?
17:51 Rodrigue Tendu, j'aimerais que vous nous racontiez,
17:52 que vous nous parliez justement de cette expérience étonnante
17:54 que vous menez dans "Les cités" avec Jérôme Lacaille,
17:57 de mettre en contact finalement des caïds avec des chefs d'entreprise.
18:02 Quel est le but ?
18:04 Et est-ce que vraiment ça va dans notre problématique
18:06 de sortir justement de cette archipélisation du territoire français ?
18:11 Je pense que le premier conflit, c'est de ne pas connaître l'autre.
18:16 L'autre qui est très différent de soi, donc de le juger de loin.
18:20 Et moi, mon expérience, quand je travaillais dans une structure
18:23 dans les quartiers, et je recevais des stagiaires,
18:27 polytechniques, ESSEC, tout ça,
18:30 et je me suis rendu compte que moi, par mon histoire
18:33 et par les personnes des quartiers, on est simple dans la relation à l'autre.
18:38 Et les autres, ils sont rigoureux dans le travail bien fait,
18:41 exigeants avec eux-mêmes, mais ils intellectualisent la relation.
18:44 Et je me suis dit, il y a quelque chose à faire entre les deux.
18:47 Pourquoi ? Parce qu'au contact des deux,
18:50 les autres vont se simplifier dans la relation
18:52 et les autres vont aider les autres à grandir dans la rigueur.
18:55 Et je pense que ça, à travers cette expérience,
18:57 je me suis dit, ces quartiers-là, il y a beaucoup de gens
19:01 qui veulent en sortir, mais qui, à un moment donné,
19:04 on a touché un peu à la toute-puissance, à l'argent, à l'entre-soi,
19:10 on ne peut plus être salarié, parce que c'est plus évident.
19:13 On a envie de construire quelque chose,
19:15 mais on a envie de sortir aussi de l'illégalité,
19:17 mais on ne sait pas comment.
19:18 Et du coup, à la rencontre des personnes que nous,
19:22 on pense être nos ennemis, ces rencontres-là,
19:26 on va expérimenter que l'autre personne est une personne,
19:30 il a les mêmes fragilités que nous, les mêmes blessures que nous,
19:34 mais sauf que lui, il a fait le choix d'aller à l'école,
19:38 où là, nous, peut-être, on n'a pas eu la possibilité,
19:40 que sais-je, je ne suis jamais dans des discours victimaires,
19:43 parce que je suis fier de mon histoire,
19:45 c'est ça qui a fait ce que je suis aujourd'hui.
19:48 Et au gré de ces rencontres, ça permet de se rencontrer
19:51 et de pouvoir aussi se transformer,
19:53 parce que le plus important, c'est la transformation
19:55 que ça peut faire ces rencontres très différentes,
19:57 parce que si on se rend compte qu'entre soi,
19:59 on s'apporte, mais on ne s'apporte pas autant
20:03 que si on rencontre des personnes différentes
20:05 qui peuvent nous ouvrir.
20:07 - Vous vous en êtes sorti, vous vous êtes converti.
20:09 - Oui, je me suis converti, mais je ne sais pas si je me suis sorti.
20:12 C'est une histoire de salut.
20:15 - Mais Jérôme Lacaille, vous êtes cofondateur également
20:19 de cette expérience étonnante.
20:21 Comment est-ce que, de Caïd, on peut, effectivement,
20:25 parier sur la confiance, même avec des Caïds ?
20:28 - Alors, l'objectif du Réseau des Deux Cités,
20:31 c'est, comme Rodrigue l'a dit, de créer des liens de fraternité
20:34 entre des gens qui, a priori, sont extrêmement éloignés
20:37 les uns des autres, des liens de fraternité
20:39 au service du bien commun.
20:41 - Le bien commun pour les Caïds, qu'est-ce que ça veut dire ?
20:45 - Justement, pour les Caïds, comme pour les chefs d'entreprise,
20:48 ça consiste à se transformer pour savoir
20:50 qu'est-ce qui est important pour eux,
20:52 et qu'est-ce qu'ils pensent du bien et du mal,
20:55 et comment ils peuvent, chacun, œuvrer au service du bien.
20:59 Moi, j'ai été bouleversé, pour moi, l'acte fondateur
21:01 du Réseau des Deux Cités, c'est la conversion de Rodrigue
21:05 devant le Saint-Sacrement.
21:07 - Un parallèlementaire, donc ?
21:09 - Voilà, je le dis en deux mots, si tu veux bien, Rodrigue,
21:12 parce que, moi, ça m'a bouleversé.
21:14 Rodrigue, 20 ans, riche, avec du pouvoir, très craint, très réciproque.
21:21 Les Caïds se retrouvent, à la suite d'un concours de circonstances
21:26 qui serait un peu long de raconter, devant le Saint-Sacrement
21:30 à Paris le Mondial.
21:32 Et Rodrigue est fasciné par ce qu'il appelait "la boule",
21:35 tu sais, la boule dans la prairie, la boule.
21:39 Et au bout d'un certain temps, il se met à pleurer devant la boule.
21:42 - Donc le Saint-Sacrement.
21:44 - Qui est le Saint-Sacrement.
21:46 A demander pardon pour tout ce qu'il avait fait,
21:48 Rodrigue décide de changer radicalement de vie,
21:52 avec tout ce que ça suppose pour quelqu'un qui est dans sa situation.
21:55 Quitter son quartier, quitter ses relations,
21:57 se retrouver tout d'un coup, sans rien, nu.
22:00 Et ça, ça m'a bouleversé.
22:02 Parce que je me dis, et toi, Jérôme, tu en es où,
22:05 dans ton processus de conversion, au fait ?
22:08 Qu'est-ce qui est important pour toi ?
22:10 Est-ce que tu serais prêt à des remises en cause de cette nature ?
22:14 Est-ce que tu serais prêt à te transformer comme ça ?
22:16 Et je me suis dit, aller parler à des gens
22:20 qui exercent sous un certain mode, une autorité dans les quartiers,
22:25 pour avoir cette question, non pas sur ce que tu fais,
22:28 sur ce que tu as, mais sur qui tu es, et qui tu as envie de devenir.
22:32 Ça, je me suis dit, ça c'est exceptionnel.
22:35 Il n'y a aucun endroit où on peut faire ça.
22:37 - Et ça marche ?
22:39 - Alors, il y a eu des transformations qui nous ont largement dépassés.
22:44 Au bout de quelques mois.
22:46 - C'est-à-dire, très concrètement, des caïds qui ont décidé de changer de vie ?
22:49 - Pas "des", on n'est pas un modèle industriel, je vous rassure.
22:53 C'est une personne, Sébastien, dans les premiers mois de nos rencontres,
22:58 qui a changé complètement de vie.
23:01 Et le réseau s'est mobilisé pour lui venir en aide.
23:04 Et ça, ça m'a bouleversé.
23:06 Et du coup, on s'est dit, tiens, qu'est-ce qui se passe ?
23:08 Il y a quelque chose qui nous dépasse.
23:10 Qu'est-ce qu'on en fait ?
23:12 C'est là qu'on a décidé de se réunir dans une abbaye bénédictine,
23:16 Saint-Joseph de Clairval, en l'espèce,
23:19 pour se dire, tiens, comment on essaie de se projeter ?
23:24 C'est là qu'on a choisi de créer le réseau des deux cités,
23:27 pour la cité économique, la cité périphérique,
23:29 la cité des hommes et la cité de Dieu.
23:31 - Général De Villiers, une réaction là-dessus,
23:33 parce que c'est une expérience étonnante, unique en son genre,
23:37 mais est-ce qu'on peut justement la modéliser ?
23:39 Est-ce que ça rejoint votre réflexion, vous,
23:41 sur qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui
23:43 pour rétablir l'autorité et élever la jeunesse ?
23:45 - Dans cette expérience, il y a deux niveaux.
23:48 Il y a le niveau de la fraternité et le niveau spirituel.
23:53 Dans l'armée, j'ai vécu le niveau de la fraternité,
23:57 et c'est vrai que les fractures actuelles sont suffisamment profondes
24:02 dans notre pays intergénérationnel, géographique, social, économique,
24:08 pour qu'on réfléchisse à la façon dont on peut recréer
24:13 cette cohésion nationale, cette fraternité,
24:15 cette connaissance mutuelle qui n'existe plus.
24:19 Très franchement, on ne vit pas de la même manière
24:22 aux mureaux, au centre de Paris, au fin fond de nos campagnes aujourd'hui.
24:26 On parle d'ailleurs même pas le même langage parfois.
24:29 On ne se comprend plus, on ne s'écoute plus.
24:32 - Il n'est pas trop tard ?
24:34 - Moi, je... Alors, certains pensent qu'il est trop tard.
24:37 Moi, ce n'est pas mon avis.
24:39 En plus, très franchement, j'ai compris les vertus théologales,
24:44 la foi, l'espérance et la charité.
24:47 Dans les trois, il y a l'espérance.
24:49 Donc, j'ai du mal à comprendre que des chrétiens soient profondément
24:53 désespérés et que ce soit après nous le déluge,
24:56 où on se jette tous par la fenêtre parce que la France est foutue,
25:00 la civilisation judéo-chrétienne est foutue, tout est foutu.
25:03 Moi, je ne partage pas ce sentiment.
25:05 Et pour avoir vu les jeunes Français pendant 43 ans se transformer,
25:13 mais on se transforme comment ?
25:15 Par quelque chose de plus grand.
25:17 Alors, on peut aller jusqu'au niveau de la foi,
25:19 pour ceux qui croient en religion, en Dieu,
25:22 mais on peut y aller aussi pour quelque chose qui nous dépasse,
25:26 la France, la patrie, le chef, la paix, les valeurs.
25:31 C'est comme ça qu'on arrive à tirer vers le haut, auctoritas,
25:35 nos jeunes Français d'aujourd'hui,
25:38 pour aller parfois jusqu'au sacrifice suprême.
25:41 Alors, pour ça, il faut revenir à la phrase que vous avez prononcée,
25:44 qui est fondamentale, toute autorité est un service.
25:47 On n'est pas dans une logique de pouvoir,
25:49 on est d'abord dans une logique de service et de responsabilité.
25:53 Toute autorité est un service.
25:55 Véronique Jacquet.
25:56 Oui, Rodrigue, racontez-nous quand même justement
25:59 cette expérience bouleversante devant le Saint-Sacrement
26:02 et quelle expérience vous en tirez vis-à-vis de l'autorité ?
26:05 Est-ce que finalement, le chef, c'est le Christ ?
26:08 Est-ce que maintenant, tout découle de cette expérience pour vous,
26:11 dans votre vie ?
26:13 Ok. Moi, quand j'étais jeune, comme tous les jeunes de banlieue,
26:18 j'ai été entraîné par le père d'Ain-Bapé, tout ça, tout ça.
26:22 Et voilà, après, il y avait un choix, le foot ou l'église,
26:26 j'ai choisi le foot.
26:27 Et après, petit à petit, à un moment donné,
26:29 on s'est retrouvé dans un quartier, des ombres de quartier,
26:33 plus de scolarité, donc on était toute une bande entraînés.
26:35 Et c'est là que, de feu ou d'aiguille, on est partis dans des conneries
26:39 puisqu'on ne faisait rien.
26:41 Et voilà, après, à un moment dans ma vie,
26:44 il y a eu des sœurs qui sont venues habiter dans le quartier,
26:46 sans elles, voilà, elles ont pris un appartement dans le quartier,
26:49 c'est des sœurs de l'Emmanuel,
26:51 et ils sont venus dans les endroits où on traînait,
26:53 où les gens ne venaient plus.
26:54 Et ils m'ont dit, moi j'avais peur,
26:56 parce qu'à cette époque, j'habitais avec ma grand-mère,
26:58 qui allait à la paroisse.
26:59 Vous voyez, dans les quartiers, souvent, il y a une église,
27:01 et elle faisait la quête, c'est la quête, hein, dans la paroisse.
27:07 Et elle était une fidèle de la paroisse, je me suis dit,
27:09 bon là, ces sœurs-là, c'est sûr qu'elles vont à l'église
27:12 si elles habitent au quartier,
27:13 elles vont aller dire à ma grand-mère que je suis...
27:15 Je leur ai dit, écoutez, moi je suis catholique,
27:17 priez pour moi, mais dégagez d'ici.
27:19 Et on les avait fouillées, voilà, c'était ça.
27:22 Et après, petit à petit, il y a un événement qui s'est passé,
27:26 et je me suis retrouvé à Parallel Monial,
27:28 je connaissais rien du tout, je fumais des joints.
27:31 J'arrive, j'avais mes joints que j'avais préparés
27:34 pour mes cinq jours, et j'arrive, devant ce Saint-Sacrement,
27:39 il y a une force qui m'attire, je me mets à genoux,
27:41 à pleurer, à demander pardon, je ne savais pas pourquoi
27:43 je demandais pardon.
27:45 Et il y a une voix qui me dit, va chercher le cannabis
27:48 que tu avais ramené, jette-le, et j'ai jeté.
27:50 Et depuis ce jour-là, je n'ai plus jamais fumé.
27:54 Mais ce n'était pas une force, c'était une expérience,
27:58 une amour que je n'avais jamais reçue.
28:00 Même mes parents ne pouvaient pas me donner.
28:02 Et c'est ça qui... Et du coup, ça m'a rendu mendiant,
28:05 parce que moi, je m'en foutais d'aller à la messe.
28:07 Après moi, je recherchais la boule, le Saint-Sacrement,
28:10 tout le temps.
28:11 - Jérôme Lacage revient à ma question tout à l'heure
28:13 à laquelle vous n'avez pas vraiment répondu,
28:15 il faut deux temps, sur l'autorité dans l'entreprise.
28:17 Mais aussi, au nom de quoi des jeunes, aujourd'hui,
28:21 accepteraient de se sacrifier, de sacrifier peut-être
28:23 une partie de leur confort, de leur temps,
28:25 au service de quelque chose qui les dépasse ?
28:27 Ça, c'est une problématique de chef d'entreprise, non ?
28:29 - Absolument.
28:30 Et je rejoins tout à fait ce que disait le général Bévilier
28:33 en disant que le temps est vraiment à l'espérance.
28:37 Et pas du tout à la désespérance vis-à-vis des jeunes.
28:40 Parce que je trouve que les jeunes, aujourd'hui,
28:42 sont beaucoup plus conscients sur les sujets d'autorité
28:45 que nous ne l'étions sans doute, en tout cas que moi, je ne l'étais.
28:48 - Conscient, ça veut dire en demande ?
28:50 - Conscient, en nous posant à nous, chefs d'entreprise,
28:53 cette question très précise qui est
28:55 "Tu veux que je t'obéisse ? Dis-moi à qui ou à quoi, toi, tu obéis."
29:01 Et ça, c'est une question très profonde.
29:04 Parce que la vérité de l'autorité, c'est qu'elle ne prend pas sa source
29:07 en elle-même.
29:09 C'est ça qui fait d'ailleurs, du Christ, pour moi,
29:12 le modèle absolu de l'autorité.
29:14 Parce que toute l'évangile de saint Jean est là-dessus.
29:17 Toute l'évangile de saint Jean, c'est "Ecoutez ma parole,
29:21 car je la reçois du Père qui me l'a confiée."
29:25 - C'est ce que vous, vous vivez dans votre vie de chef d'entreprise tous les jours ?
29:28 - Très concrètement.
29:30 Si vous voulez embarquer et faire adhérer des jeunes,
29:33 ils ont besoin de comprendre quelle est la mission que vous servez.
29:38 Et quelle est la finalité que vous servez.
29:41 D'où l'importance de la notion de service.
29:44 C'est pas une vision idyllique de l'autorité.
29:48 C'est une vision réaliste de l'autorité.
29:51 Parce que l'autorité, le pouvoir fait confiance à la contrainte.
29:54 Il est nécessaire.
29:56 L'autorité, elle repose sur la liberté de l'autre.
30:00 Vous pouvez être un chef d'entreprise et ne fonder votre statut
30:06 que sur l'exercice d'un pouvoir.
30:09 Ça va faire semblant de marcher.
30:11 Parce que les gens vont vous craindre.
30:13 Donc ils vont faire semblant de faire ce que vous dites.
30:16 Sauf que quand vous êtes chef d'entreprise,
30:18 vous savez très bien que vous ne maîtrisez qu'une toute petite partie
30:22 de ce que les gens font en vrai.
30:25 Donc si vous voulez être efficace,
30:27 vous devez fonder l'exercice de votre mandat,
30:31 non pas sur le pouvoir et la contrainte, mais sur l'autorité.
30:35 Ce qui suppose de faire appel au choix libre,
30:39 à l'adhésion libre de ceux qui sont autour de vous.
30:42 - Il faut avoir une vision.
30:44 L'exercice du pouvoir, il peut être écrasant,
30:48 le choix de faire la guerre ou de ne pas la faire.
30:50 On a connu des chefs d'État qui allaient voir des voyantes.
30:53 Est-ce que l'autorité a besoin d'une transcendance ?
30:57 - Pour prolonger la réflexion de Jérôme,
31:01 je dirais qu'on a d'abord besoin de confiance.
31:05 La confiance en soi et la confiance dans les autres.
31:08 Là aussi, ça doit être équilibré.
31:10 La confiance qui permet l'obéissance d'amitié.
31:13 Là où l'adhésion l'emporte sur la contrainte,
31:16 c'est ce que vient de dire Jérôme, je suis tout à fait d'accord.
31:19 C'est la confiance qui est le carburant de l'autorité, en quelque sorte.
31:23 Aujourd'hui, nous avons perdu la confiance.
31:25 Nous sommes dans un monde de la défiance.
31:28 On a confiance en rien et en personne.
31:31 - Comment la rétablir alors ?
31:33 - La deuxième chose, pour inculquer de la confiance,
31:36 il faut retrouver, et Rodrigue a prononcé le mot, de la vision.
31:40 On ne peut pas emmener des gens loin, vite, fort, vers de grands dessins
31:45 si on ne sait pas où on veut aller avec un point relativement loin
31:50 pour qu'il y ait quelque chose de grand, de fort, de beau, de bon, de vrai.
31:56 C'est peut-être ça qu'il faut retrouver, à mon sens.
32:00 Et puis la troisième chose, fruit de mon expérience,
32:04 c'est qu'il faut retrouver ce qu'on appelle du leadership.
32:07 C'est-à-dire des qualités qui sont d'ailleurs très évangéliques,
32:12 l'exemplarité.
32:14 Si on fait le contraire de ce qu'on dit, c'est éliminatoire.
32:18 On a beaucoup d'exemples.
32:20 L'authenticité.
32:22 On n'est pas dans une pièce de théâtre.
32:24 On dit que c'est un combat et ce n'est pas une pièce de théâtre.
32:27 - On dit qu'on n'est pas dans la com.
32:29 - C'est une vérité.
32:31 On est loin des éléments de langage et de l'univers balsacien
32:34 auquel on assiste parfois.
32:36 Ensuite, il faut l'optimisme, la passion, le cœur, les tripes,
32:40 plus que l'intelligence.
32:42 L'intelligence est nécessaire.
32:44 Bien sûr, vous n'emmenez pas des gens loin si votre projet est inept,
32:48 mais vous les emmenez par le cœur.
32:51 Il faut le cœur, le courage.
32:54 Le courage de trancher, de décider, de dire la vérité.
32:59 C'est comme ça que les gens vous suivent.
33:02 Et puis, peut-être une qualité importante aussi, l'humilité.
33:06 Un grand chef est un mendiant d'humilité.
33:09 Finalement, si on se résume, il faut être tourné vers les autres
33:12 avant d'être tourné vers soi.
33:14 Le contraire du tout à l'égo, l'ouverture aux autres,
33:17 la vraie richesse est chez les autres.
33:19 C'est la vraie société.
33:21 - En vous écoutant, Jérôme Lacaille et Général Pierre de Villiers,
33:25 on comprend bien le phénomène de grande démission
33:27 dont souffre notre société.
33:29 Ces personnes qui n'ont plus d'adhésion à la valeur même du travail.
33:32 On comprend qu'il faut des vrais chefs, mais c'est compliqué.
33:35 On a l'impression qu'on n'a pas beaucoup de vrais chefs.
33:37 Ils sont où ? On les construit comment ?
33:39 Ce n'est pas des générations spontanées.
33:41 - Le mot "chef", déjà, fait peur en France.
33:44 Donc, moi, je n'en ai pas peur.
33:47 Et je crois qu'on en a besoin.
33:50 C'est souvent la rencontre entre des personnalités et des circonstances.
33:57 Quand on regarde l'histoire, probablement que Churchill ne serait pas Churchill.
34:03 Probablement que Delattre, Leclerc, Clemenceau ne seraient pas arrivés à ce niveau-là.
34:09 Donc, c'est aussi faire confiance.
34:13 Faire confiance dans les événements et dans la vocation de notre pays, la France,
34:19 qui a une vocation particulière dans le monde.
34:22 En tout cas, moi, je garde l'espérance.
34:25 Et je pense que le génie français existe aujourd'hui.
34:28 Et que ces chefs que vous évoquez, ils existent.
34:32 Peut-être qu'ils ne veulent pas s'engager publiquement dans des responsabilités publiques.
34:38 Et là, il y a une réflexion à mener pour savoir pourquoi.
34:41 Justement, on va prendre, et puis on entendra après Jérôme Lacaille et Roderick Tendu,
34:45 Véronique, l'exemple d'un prêtre, Gaston Courtois,
34:48 qui n'est pas très connu aujourd'hui, plus très connu, et pourtant qui gagne à l'être,
34:52 puisqu'il a eu une vraie réflexion sur ce qu'on appelle l'art d'être chef.
34:55 Oui, alors le père Gaston Courtois, pour le situer, a été ordonné prêtre en 1925.
35:01 Donc, ça fait presque 100 ans. Il est décédé en 1970.
35:04 Et puis, c'est un être très prolifique, prêtre, membre de la Congrégation des Fils de la Charité.
35:09 Il en était même le procureur général. Vous le voyez, vous voyez son visage à l'écran.
35:13 Il était aussi journaliste, éditeur et créateur d'œuvres de jeunesse,
35:16 notamment les fameux "Cœurvaillant".
35:18 Alors, ce prêtre était avant tout un meneur d'hommes.
35:20 Et on lui doit effectivement un ouvrage qui restait célèbre.
35:23 C'est l'art d'être chef. Pourquoi faut-il des chefs, disait-il ?
35:26 Eh bien, parce qu'une troupe sans chef, c'est comme un troupeau errant à la merci de la première panique.
35:32 Le chef est principe d'unité et de cohésion. Il coordonne les volontés et les énergies.
35:37 Et puis, bien entendu, pour le père Courtois, l'autorité vient de Dieu.
35:40 C'est indiscutable. Elle est donnée au chef, non pour en tirer un bénéfice personnel,
35:45 mais pour servir les autres. On revient à la notion de service.
35:49 Servir les autres, il va plus loin que ce qu'on a dit jusqu'à présent,
35:53 afin que, comme lui, comme le chef, les autres assument leur part de responsabilité
35:59 dans l'entreprise, dans l'Église, dans la société.
36:01 Et donc, en fait, finalement, tout le monde grandit.
36:03 C'est un service, bien entendu, des intéressés.
36:06 Dieu, en ce sens, fait de l'homme un collaborateur et non un serviteur.
36:10 Enfin, le chef, pour Gaston Courtois, est chargé de faire l'œuvre de Dieu.
36:14 Qu'il s'agisse de conduire une armée ou de diriger une usine,
36:18 il tâchera par la prière de connaître à quoi le destine la volonté souveraine.
36:24 Le vrai chef, en fait, dit Gaston Courtois, s'il comprend le vrai sens du service,
36:29 comprend aussi que sa tâche le dépasse, et s'il trouve sa place,
36:35 il doit la trouver en comprenant qu'il fait partie d'une aristocratie spirituelle
36:40 qui réclame, comme vous l'avez dit, Général, des convictions, de l'enthousiasme et du caractère.
36:45 Une réaction, Jérôme Lacaille, est-ce que finalement, avec cet exemple,
36:49 cela montre que l'autorité, toute autorité, in fine, vient de Dieu ?
36:54 Je trouve ça très d'actualité et, encore une fois, très réaliste.
36:58 L'humilité, elle est clé dans l'exercice de l'autorité.
37:02 Non pas parce que c'est mieux d'être humble que de paraître autoritaire,
37:07 c'est beaucoup plus profond que ça.
37:09 C'est parce que, comme la source de l'autorité ne vient pas de soi,
37:13 le chef reçoit quelque chose qui lui a été confié, mais qu'il ne possède pas.
37:19 La source est extérieure à lui.
37:22 Enfin, moi, je reviens au dialogue entre Jésus et Pilate,
37:25 puisqu'on est dans la préparation de la mémoire de la crucifixion et de la résurrection.
37:32 L'évangile de Saint Jean sur le dialogue entre Pilate et Jésus
37:39 est un évangile sur l'autorité, notamment.
37:43 Parce que quand Pilate dit à Jésus, comment ça s'énervait, pourquoi tu ne réponds pas ?
37:48 Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier ou de te libérer ?
37:54 Pilate cherche à magnifier son autorité de petit chef, d'une certaine manière.
37:59 Et Jésus lui dit, tu n'aurais aucun pouvoir s'il ne te venait dans.
38:05 Cette phrase, elle est extrêmement réaliste aujourd'hui,
38:10 tout comme l'enseignement du Père Courtois, dans la vie de l'entreprise.
38:14 Je vais vous donner un exemple très précis.
38:16 Dans l'entreprise aujourd'hui, on parle de plus en plus de leadership.
38:19 Pourquoi on parle de leadership ?
38:21 Parce qu'on se rend bien compte que l'autorité, c'est beaucoup plus complexe que le pouvoir.
38:25 Puisque précisément, le vrai chef est un mendiant.
38:28 Parce que faire adhérer l'autre, ça veut dire aller chercher l'autre
38:32 sur un terrain sur lequel il est libre d'adhérer ou de ne pas adhérer.
38:37 Et on parle du leadership et on parle aussi de raison d'être.
38:42 C'est le grand thème à la mode et justement à la mode dans l'entreprise.
38:46 Parce que la raison d'être, c'est bien ce qui réunit collectivement
38:51 la collégialité de l'entreprise au service de quelque chose qui dépasse le chef
38:57 et qui doit pouvoir faire écho à la vocation, à la fois la vocation de l'entreprise,
39:03 qui est sa raison d'être, la vocation du chef, qui est de la servir,
39:07 et la vocation de tous les collaborateurs de l'entreprise.
39:11 - La question de la foi dans les cités, dans les quartiers difficiles,
39:15 elle est indispensable si on veut justement restaurer l'autorité aujourd'hui ?
39:20 - Tout à fait. Moi, je pense que dans les quartiers, il n'y a pas de non-croyants.
39:25 Moi, c'est quand je suis sorti que j'ai vu qu'il y avait des gens athées.
39:28 Tout le monde est croyant.
39:30 Moi, j'ai grandi avec des musulmans. On était des chrétiens.
39:34 On se côtoyait, on vivait bien.
39:37 J'ai des amis qui sont musulmans et je suis chrétien.
39:40 Et cette dimension-là, elle doit être prise en compte.
39:43 Pour élever l'autre, il faut partir de ses croyances.
39:47 Parce que la personne, sa croyance est plus importante que ce que tu lui dictes.
39:52 Et si tu ne rejoins pas ses croyances, il ne peut pas te suivre.
39:55 Parce que lui, il a la vérité.
39:57 - Donc la République, il dit qu'il n'y a rien au-dessus des lois de la République,
40:00 ne se donne pas les moyens de restaurer l'autorité dans ses quartiers.
40:03 C'est ça que ça veut dire ?
40:04 - L'autorité républicaine, elle n'est pas reconnue.
40:06 - On peut le dire. Ça rejoint la foi, de toute façon.
40:09 Tu ne tueras point, tu ne voleras point.
40:12 C'est ça, mais sauf qu'on les dénigre du sens de...
40:16 Tu ne feras pas du mal à ton prochain.
40:19 Et si c'est de l'ordre de la foi et que c'est écrit et que tu valides
40:23 que ceux que tu crois disent la même chose que moi,
40:26 c'est d'autant plus facile à comprendre pour l'autre,
40:29 puisque tu le rejoins dans ceux que lui, il croit de plus grand.
40:32 Mais il y a quelque chose de très important,
40:34 aujourd'hui, que le général a dit et Jérôme aussi,
40:37 c'est la notion de l'espérance.
40:39 Je pense que la France a besoin de l'espérance.
40:41 Et après, il y a la question du chef, qui est la question de la vocation.
40:45 Et ça, c'est très important.
40:47 Être chef, ce n'est pas une fonction.
40:49 Ce n'est pas un mandat.
40:51 C'est vraiment cette vocation à aller relever les jeunos affaiblis.
40:56 Et du coup, la France, à l'heure actuelle, doit émerger une personne
41:02 qui est capable d'aller relever ces jeunos affaiblis
41:06 qui ne croient plus en rien, qui ont peur de tout.
41:08 Et je pense que c'est très important.
41:10 Merci pour cette transition, puisque malheureusement,
41:12 on arrive à la fin de cette émission.
41:14 Mais j'aimerais que chacun d'entre vous, vous nous donniez
41:16 une parole d'espérance.
41:17 Général De Villiers, c'est l'objet de votre livre, Parole d'honneur.
41:20 Vous faites confiance à la jeunesse malgré tout,
41:22 malgré la situation qu'on a décrite dans les différentes situations,
41:25 à l'entreprise, dans les quartiers, etc.
41:27 Vous faites confiance à la jeunesse, pourquoi ?
41:29 Parce que j'ai vécu avec elle pendant 43 ans et que je continue
41:33 depuis 5 ans et je vois toutes les jeunesses de France.
41:36 Ma dernière lettre, il y en a 45 dans le livre Parole d'honneur,
41:41 elle est intitulée l'espérance.
41:43 Parce que moi, je crois que la France a un génie propre,
41:49 que les Français de génie existent aujourd'hui.
41:53 On a des entreprises incroyables, des ingénieurs extraordinaires,
41:56 on a une langue magnifique, on a une histoire extraordinaire,
42:00 une géographie, une gastronomie.
42:02 On est admiré partout, respecté, craint par nos adversaires.
42:06 Et on voit parfois des Français découragés, inquiets, angoissés.
42:12 Moi, je crois qu'il faut retrouver ce sens de l'espérance.
42:16 L'espérance est un désespoir surmonté, disait Bernard Lannanot.
42:21 Je crois qu'il faut être pragmatique.
42:23 Il faut surmonter les crises que nous vivons,
42:26 qui sont profondes et simultanées,
42:28 et retrouver cette petite flamme, cher Appéguy,
42:31 cette espérance qui d'ailleurs, moi je suis d'une formation littéraire,
42:35 ça rime avec France.
42:37 Merci pour ces paroles, Jérôme Lacaille.
42:39 Là aussi, le mot de la fin pour vous.
42:41 Est-ce qu'on a parlé d'amour tout à l'heure ?
42:43 L'autorité a un lien avec l'amour.
42:45 Est-ce que finalement, la première chose n'est pas cette haine de soi,
42:49 dépassée justement, cette haine de soi des Français
42:51 dont parlait le général De Villiers ?
42:53 Et ce n'est pas le premier rôle des chefs ?
42:56 Je pense que l'amour a toute sa place dans l'exercice de l'autorité,
43:01 y compris dans l'entreprise,
43:02 à condition qu'on comprenne bien ce que c'est que l'amour.
43:04 Qu'est-ce que c'est que l'amour ?
43:05 C'est vouloir œuvrer pour le salut de l'autre.
43:09 Et qu'est-ce que ça veut dire ?
43:10 Ça, ça veut dire avoir la conviction
43:14 que dans chaque personne, il y a une pépite qui est sa vocation.
43:19 Vous savez, cette petite perle dont on parle dans l'évangile,
43:22 celle qu'un gars trouve dans un champ,
43:24 il la recache vite dans son champ
43:26 et il est prêt à tout vendre de ce qu'il a pour acheter ce champ.
43:31 Dans chacune des personnes qui nous entourent,
43:34 que ce soient nos enfants,
43:36 que ce soient les collaborateurs qui sont avec nous,
43:39 que ce soient ceux pour lesquels on travaille,
43:42 il y a une perle, il faut essayer de la trouver
43:46 et de la faire grandir.
43:48 Et à ce moment-là, rien n'est impossible.
43:50 - Rodrigue Tendu, très rapidement s'il vous plaît,
43:52 malheureusement, on est à la fin de l'émission.
43:54 Votre espérance ?
43:55 - Moi, mon espérance, il y a une phrase qui dit
43:57 "Occupez-vous des jeunes avant que les jeunes s'occupent de vous."
44:02 C'est une phrase très vraie d'actualité.
44:05 Et il y a une chose, en fait, mon espérance, c'est que
44:08 moi, je pense profondément, on est tous témoins de notre humanité
44:12 et la question de notre responsabilité vis-à-vis de cela,
44:14 c'est de quelle humanité voulons-nous être des témoins ?
44:17 Et la réponse qu'on va y donner nous engage
44:19 dans cette responsabilité qu'on a tous en tant qu'êtres humains.
44:24 - Merci infiniment à tous d'avoir éclairé cette question
44:28 si essentielle de l'autorité aujourd'hui,
44:30 avec ces paroles d'espérance aussi.
44:32 Véronique, un dernier mot, la couverture,
44:34 le sujet de France Catholique de cette semaine.
44:36 - Eh bien, pour le carême, la confession,
44:39 coup de projecteur sur la confession et sur l'histoire
44:41 du sacrement de la confession, c'est passionnant.
44:43 Et bien entendu, vous pouvez découvrir le journal
44:45 sur france-catholique.fr.
44:47 - Voilà, et je rappelle le titre de votre ouvrage,
44:49 Général Pierre Devilliers, Parole d'honneur,
44:51 publié chez Fayard et on lui souhaite beaucoup de succès
44:54 comme vos précédents livres.
44:56 La semaine prochaine, nous parlerons des 10 commandements
44:58 vus par les Juifs et les Chrétiens,
45:00 avec notamment celui-ci qui est d'actualité,
45:02 tu ne tueras pas, on a parlé de cette question
45:04 du bien et du mal, eh bien, nous prolongerons
45:06 la semaine prochaine.
45:07 Merci à tous d'avoir suivi cette émission.
45:09 Merci à Aurélie Loukano et à toute l'équipe technique
45:12 pour la réalisation.
45:13 et puis l'info continue bien sûr sur CNews.
45:15 Merci.