Les informés | lundi 27 février 2023

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00:00 [Générique]
00:08 20h21, France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:14 Bonsoir, la France risque-t-elle la paralysie ?
00:17 Mais oui, avec cette grève reconductible à la SNCF la semaine prochaine
00:23 contre la réforme des retraites.
00:25 C'est à la une des informés.
00:26 Également, le médecin de campagne a-t-il vécu échec de l'accord
00:31 entre les généralistes et la sécu ?
00:34 La sécheresse, sommes-nous prêts à y faire face ?
00:38 Enfin, la France condamnée au retrait en Afrique.
00:41 Nous reviendrons longuement sur le discours du président Emmanuel Macron.
00:45 Les informés avec Alexandra Schwarzbrot,
00:48 directrice adjointe de la rédaction de Libération,
00:51 avec Nora Hamadi, journaliste présentatrice du magazine européen
00:55 27 sur Arte et de l'émission Sous les radars sur France Culture.
00:59 Vous en faites des choses, Nora ?
01:01 - Beaucoup ! Et je suis là avec vous ce soir.
01:03 - Oui, avec Patricia Lémonière,
01:05 grand reporter spécialiste des questions internationales.
01:08 Votre regard sur l'Afrique est important ce soir.
01:10 Vous avez couvert tous les grands conflits pour TF1.
01:13 Et avec Mariam Pirzadeh, ça faisait longtemps, Mariam,
01:17 journaliste, chroniqueuse à France 24.
01:20 Bonsoir à toutes les quatre.
01:22 Oui, c'est au féminin ce soir. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:25 Mais ce sera dans huit jours. La France va-t-elle vivre la paralysie ?
01:30 La CFDT-Cheminots, quatrième syndicat représentatif de la SNCF,
01:36 a lancé à son tour un appel à la grève reconductible
01:40 à partir du 7 mars contre la réforme des retraites.
01:44 Écoutez la déclaration de Thomas Cavell,
01:47 secrétaire général de la CFDT-Cheminots.
01:50 C'était tout à l'heure sur France Info à la radio.
01:53 Il y a effectivement la nécessité de durcir le mouvement
01:56 et que la mobilisation soit entendue.
01:57 On le voit bien aujourd'hui, il y a eu plusieurs mouvements
02:00 intersyndicaux, interprofessionnels.
02:03 Il y a une nécessité de durcir, il y a une nécessité de faire entendre
02:07 les légitimes revendications contre ce mauvais projet.
02:10 Donc oui, on voit aujourd'hui que le projet de texte arrive devant le Sénat.
02:14 Il y a nécessité d'être entendu.
02:16 Il y a nécessité que l'opposition, qui est massive,
02:19 une opposition qui est soutenue de manière très forte par la population,
02:23 soit entendue et qu'il y ait un recul du gouvernement sur ce mauvais projet.
02:26 - Donc Alexandra Schwarzbrot de la CGT-Cheminots,
02:29 qui rejoint la CGT-Cheminots, l'UNSA Ferroviaire, Sudrail.
02:35 C'est assez curieux parce que les retraites finalement,
02:36 c'était plus tranquille là, ça passait au Sénat.
02:39 - Non, c'est pas surprenant du tout.
02:40 - Et en fait non ?
02:41 - Non, non, parce que tout ça a été écrit
02:45 depuis que l'exécutif a totalement nié la colère des Français,
02:53 puisque quand même on a bien vu que ce projet de réforme
02:57 est rejeté par la majorité des Français.
03:00 On a vu que Laurent Berger, le leader de la CFDT,
03:04 s'était pour une fois à manifester épaule contre épaule avec le leader de la CGT,
03:09 Philippe Martinez, ce qui quand même n'était pas arrivé depuis un moment.
03:12 Donc on voit bien que même la CFDT, le syndicat réformiste,
03:17 qui avait été plutôt ouvert à un projet de réforme,
03:20 vous vous souvenez, le projet de réforme à points
03:22 qui avait été porté par Edouard Philippe,
03:24 là, elle s'est montrée totalement hostile à ce projet,
03:28 et à juste titre, parce qu'on a bien vu que le gouvernement a menti,
03:33 a déformé les choses auprès des Français,
03:35 puisqu'on a vu ce qu'il en était de la réforme,
03:38 de la retraite à 1200 euros pour les retraités,
03:44 qui allait toucher 1200 euros, on a vu que c'était des bobards,
03:47 on a vu ce qu'il en était pour la retraite des femmes,
03:50 qui perdaient considérablement.
03:51 Vous dites vous que le gouvernement a menti ?
03:53 Le gouvernement a totalement déformé, en tout cas déformé les choses,
03:56 déformé les choses pour essayer de faire passer ce projet de réforme
04:00 qui était ni fait ni à faire.
04:01 Patricia Lémonière, le fait que la CFDT entre par les cheminots
04:05 dans une grève reconductible, c'est une sorte de franchissement ?
04:09 Non, moi je pense comme toi, que en fait...
04:13 Comme Alexandra Charlevoix, oui.
04:15 En fait, c'est une chronique annoncée,
04:18 parce que le front syndical ne craque pas.
04:22 Et qu'est-ce qui a été dit déjà ?
04:24 C'est qu'ils seraient tous unis, ils seraient unis en particulier,
04:27 ils sont très unis par rapport au monde politique,
04:30 ils sont beaucoup plus défierés sur cette question,
04:33 je trouve, même à gauche, entre eux.
04:34 Et le front syndical marque son unité une nouvelle fois,
04:37 et donc très logiquement, la CFDT annonce la couleur,
04:41 et il est important que dans cette période de vacances,
04:43 effectivement aussi ils maintiennent une forme de tension.
04:46 Ils disent "attendez, c'est pas parce qu'on parle pas beaucoup en ce moment
04:49 et qu'on fait pas de grève qu'on n'est pas là,
04:51 on se prépare, et ce qu'on vous a dit, eh bien va se passer".
04:55 Et toute la question maintenant se pose,
04:57 c'est que effectivement le CET, je pense que ça sera massif,
05:00 peut être reconductible, et quelle est la voie de sortie ?
05:03 Parce que du côté syndical, c'est "on ne veut pas bouger",
05:07 et du côté du gouvernement, c'est "on va peut-être améliorer".
05:10 – Marie-Ame Piersadé, il y a une sorte de menace
05:13 qui pèse désormais sur la réforme des retraites,
05:16 si effectivement, comme l'explique Patricia Lémonnière,
05:19 les choses s'enclenchent, c'est dans une semaine ça.
05:21 – Oui, mais je pense qu'on est tous préparés psychologiquement
05:23 à cette date du 7 mars, ça fait déjà trois semaines, deux semaines,
05:26 on se rappelle de ces débats quand même très houleux à l'Assemblée nationale,
05:29 ils vont l'être un peu moins au Sénat,
05:32 parce qu'il y a une majorité qui est plus à droite.
05:35 Mais bien sûr, on est tous préparés, le 7 mars, c'est vraiment le mantra,
05:42 et cette réforme des retraites, elle est en danger.
05:45 Oui et non, Emmanuel Macron, il faut qu'il entende cette colère,
05:48 comme on vient de le dire, il y a un vrai front syndical,
05:50 et ça fait longtemps que ça n'était pas arrivé,
05:52 une vraie colère des Français.
05:54 Un problème aussi d'explication,
05:57 j'ai l'impression qu'ils défendent mal aussi cette réforme.
06:01 – La fameuse pédagogie de la réforme.
06:03 – On en a beaucoup parlé, finalement, il n'y a pas beaucoup d'explications de texte,
06:07 et c'est vrai que ce couac des 1200 euros a un petit peu fait dégonfler cette réforme,
06:13 et l'utilité que porte le gouvernement, il veut mettre en avant le gouvernement.
06:18 – Là-dessus, Nora m'a dit, si les trains sont en grève,
06:21 si les raffineries s'arrêtent la semaine prochaine,
06:24 il sera beaucoup plus question de ces grands mouvements de paralysie
06:28 que de l'affaire Palmade par exemple, au hasard.
06:30 – Il serait temps, effectivement, qu'on sorte de l'affaire Palmade,
06:33 ce n'est pas moi qui vous dirai le contraire,
06:34 mais à l'image, effectivement, de ce que vient de dire Mariam,
06:37 et Alexandra, c'est-à-dire que cette dimension pédagogique,
06:39 il ne faut pas aussi…
06:40 enfin, il faut se souvenir qu'au-delà des 1200 euros,
06:43 qu'au-delà de tous ces débats, il y avait eu aussi cette espèce de couac autour de,
06:48 est-ce que si on a commencé à 16 ou 17 ans, quid des carrières longues ?
06:51 Ce qui a quand même envenimé les cinq derniers jours du débat à l'Assemblée nationale.
06:56 Et effectivement, l'objectif était quand même pour le front syndical,
07:00 comment éviter de se retrouver en porte-à-faux vis-à-vis des Français,
07:03 sachant qu'on avait les vacances scolaires qui démarraient,
07:05 de permettre aussi des explications certainement nettes et franches
07:09 avec une partie de la gauche, dont la FI,
07:11 il faut quand même se souvenir des tweets de Laurent Berger,
07:13 le soir même de la fin de l'examen à l'Assemblée nationale,
07:16 qui renvoyait quand même à la honte de voir l'État de cette Assemblée
07:20 qui n'avait même pas été capable d'aller jusqu'à l'article 7.
07:26 Donc là, effectivement, au Sénat, on sera peut-être dans un débat plus apaisé.
07:29 Toutefois, ce qui va être aussi intéressant,
07:31 c'est de voir comment ce leadership syndical va être en capacité de bloquer la France.
07:36 Au même titre qu'il faut souvenir, en 2019,
07:38 lorsque Édouard Philippe fait cette proposition de réforme systémique à point,
07:43 on a quand même été bloqué pendant plus d'un mois.
07:46 Et cela a été arrêté par le Covid.
07:48 Mais en fait, on a connu ces dernières années ce type de blocage.
07:51 Et les Français, là-dessus, sont totalement prêts,
07:54 parce que le rejet est effectivement massif.
07:56 Et donc là, il faut s'attendre effectivement à quelque chose qui soit...
08:00 Enfin, qui mette le président de la République en porte à faux
08:03 et qui le mette aussi devant la nécessité de faire soit une pédagogie,
08:07 soit complètement retirer sa réforme, soit véritablement revenir à la copie.
08:12 Avec le risque, c'est que ces 17-18 milliards d'économies ne soient pas atteints.
08:16 Que peut-il se passer dans les semaines qui viennent ?
08:18 Nous évoquerons également ce désaccord entre les médecins généralistes et la Sécu.
08:22 Dans un instant, 20h11, Minute sur France Info.
08:25 Tout d'abord, c'est le Fil info avec vous, Frédéric Baignada.
08:28 L'Afrique n'est pas un précaré, un terrain de compétition, assure Emmanuel Macron.
08:32 Lors d'un discours à l'Élysée, à la veille d'une grande tournée africaine,
08:35 le chef de l'État annonce une prochaine diminution visible
08:39 des effectifs militaires français en Afrique
08:42 et un nouveau modèle de partenariat impliquant une montée en puissance
08:45 des Africains. La France n'aura bientôt plus que des bases militaires en Afrique
08:50 qu'au géré avec les pays africains. Emmanuel Macron, qui pense également
08:53 que la milice Wagner n'a pas d'avenir en Afrique.
08:56 C'est un groupe de mercenaires criminels qui est l'assurance-vie
08:59 des régimes défaillants et des poutchistes, dit-il.
09:03 La perspective d'une grève reconductible se renforce à la SNCF
09:06 contre la réforme des retraites. Après la CGT, Sud Rail et l'Unsa Ferroviaire,
09:10 la CFDT appelle à son tour un mouvement reconductible à partir du 7 mars.
09:16 Depuis le Salon de l'agriculture, Elisabeth Borne a appelé cet après-midi
09:19 à la responsabilité de chacun. La réforme des retraites sera examinée
09:23 à partir de demain au Sénat. Les négociations entre le gouvernement
09:27 et les médecins dans l'impasse. Les deux principaux syndicats
09:30 généralistes rejettent la proposition de la Caisse d'assurance maladie
09:34 de porter le tarif de la consultation de 25 à 26,50 euros.
09:38 On refut également la consultation à 30 euros pour ceux qui accepteraient
09:43 de prendre plus de patients et qui assuraient des gardes.
09:46 Les autres syndicats ont jusqu'à demain soir pour se prononcer.
09:49 Très peu de chances d'aboutir à un accord.
09:52 Écroué, mais dans sa chambre d'hôpital, l'humoriste Pierre Palmade
09:55 a été placé en détention provisoire après le grave accident de la route
09:59 qu'il a provoqué en conduisant sous l'emprise de la cocaïne il y a deux semaines.
10:04 Pierre Palmade dépend désormais de l'établissement pénitentiaire de Fresnes,
10:08 mais il reste pour le moment à l'hôpital du Crémenin-Bicette
10:11 en raison de son état de santé.
10:14 [Musique]
10:23 Alors interrogé aujourd'hui lors de sa visite au salon de l'agriculture,
10:27 je mets mes lunettes, Elisabeth Borne a appelé les syndicats à la responsabilité.
10:31 On peut s'opposer, on peut faire grève, notamment le CET.
10:34 Ensuite, je pense aussi qu'il faut que chacun prenne en compte
10:37 la nécessité des Françaises et des Français de se déplacer.
10:40 Donc c'est un appel à la responsabilité, a insisté la première ministre.
10:45 Est-ce que ça va peser, ça, Alexandra Schwarzbrot, peut-être,
10:49 cette envie des Français de ne pas être coincés,
10:53 bloqués par une paralysie du pays pendant de longues semaines ?
10:55 Oh, je crois, comme le disait Marianne, que psychologiquement, tout le monde y est prêt.
11:00 Et même qu'il y a une envie, il y a une envie d'en découdre.
11:04 D'autant qu'il y a deux choses en plus.
11:07 C'est que, un, les débats politiques ont été affligeants.
11:10 Et je pense que les gens là ont été.
11:12 Mais je crois que ça a achevé.
11:13 Ça a été le dernier clou dans le cercueil de ce projet de réforme.
11:17 Donc les gens sont très énervés d'avoir vu le degré de nullité de ces débats.
11:23 Deuxième chose, il y a le problème de la hausse des prix qui nourrit aussi cette colère.
11:28 Alors, non pas que le gouvernement n'est pas responsable de tout.
11:31 On sait bien que la guerre en Ukraine a enchéri les prix de l'énergie.
11:35 Mais tout ça, ça nourrit une espèce de rancœur, de colère qui pourrait,
11:40 qui, à mon avis, à la prochaine occasion, va trouver la prochaine occasion pour exploser.
11:45 Ce n'est pas sûr que la réforme passe, Patricia Lemoyne.
11:48 Je sais bien que c'est une question un peu boule de cristal,
11:50 mais il y a vraiment une menace sur la réforme.
11:51 Alors ça, la boule de cristal...
11:53 Il y a une menace de principe ?
11:54 Écoutez, du côté des syndicats et de la population, tout le monde veut qu'elle ne passe pas.
11:59 Et du côté du gouvernement, tout le monde veut qu'elle passe.
12:01 Mais au-delà de ça, moi, ce qui me frappe, c'est deux choses.
12:04 C'est que les gens sont prêts à faire grève ou à supporter la grève,
12:07 mais les gens sont-ils prêts à supporter un long des réductions de salaire pour autant ?
12:13 Pour longtemps.
12:14 S'ils font la grève pendant un mois, c'est autant de réductions de salaire.
12:17 Et dans le contexte actuel, ça, j'en suis moins persuadée.
12:20 Et puis, je voudrais dire une dernière chose, c'est que la France est un pays qui est très particulier.
12:26 Toute l'Europe s'est réformée.
12:28 Et toute l'Europe était, dans toutes les populations européennes,
12:31 à 78%, 70%, même 80% contre les projets de réforme.
12:35 Et pourtant, les réformes sont passées, à des formes diverses,
12:40 mais sans les à-coups et les sursauts qui existent dans notre pays,
12:44 qui est très particulier sur ce plan-là.
12:45 Après, c'est vrai qu'il y a une dimension particulière, effectivement,
12:50 peut-être de ce qu'on appelle le gaulois réfractaire, notamment vis-à-vis de la réforme des...
12:53 78% partout, opposé.
12:55 - Bien sûr, mais après, ce qu'il faut voir aussi, c'est que on a...
12:58 Enfin, comparer les systèmes de retraite européens en France, c'est extrêmement complexe.
13:02 Et on est quand même sur des systèmes où, pour le coup, par exemple,
13:04 vous allez en Roumanie, les femmes peuvent partir à 60 ans,
13:07 enfin, voilà, on a des décalages.
13:09 Et là, en fait, je pense que là-dessus, au-delà du fait qu'on n'est pas dans l'objectif
13:13 d'un moins dix ans par rapport à nos voisins, et qu'effectivement,
13:15 on a une pression du côté européen... - C'est pas le sujet.
13:17 - Non mais j'entends ce que vous dites, mais...
13:18 - Le sujet, c'est que les négociations ont été complètement différentes
13:22 et menées avec une écoute des gens, et pas en France.
13:24 - Ah mais bien sûr, mais alors c'est ça qui est intéressant, c'est que...
13:26 - Pour vous, ce qui a fait la différence, ce sont les négociations.
13:29 - Les négociations dans les autres pays européens qui se sont déroulées de toute autre façon.
13:32 - Alors, ça, il faut dire qu'on a quand même une habitude de la confrontation
13:35 qui n'est pas, par exemple, celle des Autrichiens, des Suédois, voire des Allemands.
13:39 Ça, c'est même plus large sur le dialogue syndical.
13:41 En revanche, quand vous disiez tout à l'heure, bon, la problématique,
13:44 c'est est-ce que les gens vont être en capacité de perdre des jours de grève
13:48 et d'avoir une grève dure, je pense que là-dessus,
13:51 je serais peut-être, rassurante, j'en sais rien,
13:54 il y a véritablement une volonté de blocage
13:57 parce que j'ai le sentiment d'une forme de coagulation, comme le disait Alexandra,
14:01 qui conduit en fait à une forme de radicalisation
14:05 qu'on n'a pas vue quand même depuis longtemps.
14:08 Et là-dessus, il suffirait effectivement d'une petite étincelle.
14:11 - Voilà, ce sera donc dans une semaine, c'est le 7 mars.
14:13 Allez, évoquons à présent l'accord ou bien l'absence d'accord,
14:17 il n'y aura pas d'accord d'ici à demain soir
14:20 entre les médecins généralistes et l'assurance maladie, la sécu.
14:24 Les deux principaux syndicats de médecins libéraux
14:27 ont rejeté les propositions des, vous savez, les nouveaux tarifs de consultation,
14:31 elle doit passer de 25 à 26,50 euros,
14:34 et le gouvernement propose 30 euros pour des médecins
14:37 qui passeraient un accord, un contrat d'engagement territorial,
14:42 c'est-à-dire participer à plus de gardes, exercer dans un désert médical
14:46 ou consulter le samedi, employer un assistant médical,
14:49 bref, ça ne plaît pas aux médecins.
14:52 Le médecin, le métier de médecin de campagne, en tous les cas,
14:54 lui, il semble avoir changé, comme l'a constaté Agnès Firmin-Lebaudot,
14:59 elle est ministre déléguée en charge de l'organisation territoriale
15:03 et des professions de santé, invitée du 18-20 France Info.
15:07 - C'est une des raisons de ce contrat d'engagement territorial
15:10 que l'exercice isolé n'est pas souhaité,
15:14 et peut-être n'est-il pas souhaitable, n'est-il plus souhaitable par les jeunes médecins.
15:16 - Et pourquoi, pourquoi ça a changé ?
15:17 - Parce que c'est une évolution de la société,
15:19 parce que l'exercice même de la médecine a évolué,
15:22 les jeunes médecins souhaitent exercer en groupe
15:25 et avec en maison de santé pluriprofessionnelle.
15:28 C'est ce que nous souhaitons développer avec les médecins, bien sûr,
15:32 avec les collectivités territoriales qui souhaitent accompagner le développement
15:35 de ces maisons de santé pluriprofessionnelles,
15:37 mais c'est aussi pratiquer dans le cadre d'un exercice coordonné avec d'autres professionnels.
15:42 - Oui, donc ça n'a pas marché, il n'y aura pas d'accord
15:44 et ça va durer encore peut-être un an ou deux de négociations.
15:47 - Marie-Amélie Piresadé, le médecin nouveau,
15:50 il ne veut plus travailler comme le médecin d'antan,
15:53 le médecin de campagne qui bossait 8 jours sur 7.
15:56 - Oui, il y a peut-être moins d'abnégations,
15:59 mais aussi les déserts médicaux, c'est absolument effarant.
16:02 On est quand même la 7e puissance mondiale,
16:04 vous allez dans des zones blanches où il faut parfois faire 20, 30 kilomètres,
16:10 même beaucoup plus pour trouver un médecin.
16:12 Combien de personnes se retrouvent aux urgences
16:14 pour finalement un mal assez bénin ?
16:18 - 87% du territoire français, y compris les villes, 87% des déserts médicaux.
16:24 - Voilà, y compris les villes.
16:25 - Vous vous retrouvez aux urgences pour une blessure
16:31 ou un mal qui aurait pu être soigné par un médecin,
16:33 donc vous surchargez encore plus les urgences.
16:36 C'est dramatique ce qui se passe pour les médecins.
16:38 On paye aussi ces fameux numerus clausus qui ont été levés,
16:43 mais où il y a les effets.
16:44 On parle des médecins aussi, on parle des spécialistes.
16:46 Aujourd'hui, vous voulez avoir un rendez-vous chez un dentiste,
16:50 chez un ophtalmologue, chez un dermatologue.
16:53 Il faut parfois attendre 2, 3, 4 mois,
16:55 et même plus, parfois c'est 5 mois, tellement ils sont peu.
17:01 Moi je trouve la situation...
17:02 Et comme le disait la ministre déléguée,
17:04 effectivement c'est un nouveau moyen de travailler en collectivité,
17:09 dans des cabinets, partager les frais.
17:11 Effectivement privilégier si ça habite famille,
17:14 ne plus être corvéable à merci comme ont pu être les médecins de campagne.
17:17 Apparemment le message ne passe pas, nous restons là-dessus.
17:19 20h20, vous allez avoir la parole dans un instant,
17:21 Nora Mahdi, 20h20 sur France Info.
17:23 Tout d'abord c'est le Fil Info avec Frédéric Bagnat.
17:26 Vers une nouvelle journée compliquée à la SNCF
17:28 et dans les transports en commun contre la réforme des retraites.
17:31 A son tour, la CFDT-Cheminot, 4e syndicat représentatif de la SNCF,
17:35 lance un appel à la grève reconductible à partir du 7 mars,
17:39 rejoignant ainsi la CGT, l'UNSA Ferroviaire et Sud Rail.
17:43 Le nombre de demandeurs d'emploi inscrit en catégorie A,
17:47 c'est-à-dire sans aucune activité,
17:49 est resté quasiment stable en janvier par rapport à décembre 2022,
17:52 ce qui représente 6.800 chômeurs de moins
17:56 selon les chiffres du ministère du Travail publiés aujourd'hui.
17:59 La France n'aura plus en Afrique que des bases militaires co-gérées
18:03 avec les pays africains, annonce ce soir Emmanuel Macron.
18:06 Le chef de l'État annonce une diminution visible de ses effectifs,
18:11 mais un effort accru en matière de formation et d'équipement.
18:15 Les pays africains, qui ont recours aux mercenaires russes de Wagner,
18:19 finiront par s'en passer, car ils ne sèment que le malheur
18:23 là où il se déploie, ajoute encore Emmanuel Macron.
18:26 Le mea culpa du président turc Erdogan,
18:28 après le terrible tremblement de terre du 6 février dernier,
18:31 le dirigeant reconnaît des retards dans l'organisation des secours
18:35 et demande pardon aux habitants de la province d'Adimiane,
18:38 l'une des plus touchées par ce séisme dans le sud-ouest du pays,
18:42 séisme qui a fait près de 45.000 victimes.
18:46 Coup de tonnerre dans le milieu de la gastronomie,
18:48 le guide Michelin rétrograde,
18:50 deux ténors de la gastronomie française.
18:52 Les tables de Guy Savoie, un des chefs les plus réputés au monde,
18:56 et du Rochelet, Christopher Coutenceau, perdent leur troisième étoile,
19:00 annonce le guide, qui dévoilera dans une semaine son palmarès 2023.
19:05 France Info.
19:07 20h, 21h, les informés, Jean-François Ackyli.
19:13 Pas d'accord donc d'ici à demain soir entre les médecins généralistes et la Sécu,
19:18 chose entendue de ces médecins mécontents dans les manifs.
19:22 Notre consultation n'a pas été revalorisée depuis au moins 2017.
19:26 C'est pas une histoire de revenus, c'est une histoire de moyens financiers,
19:29 de leviers financiers pour pouvoir embaucher les gens
19:32 et pouvoir prendre en charge les patients qui en ont le plus besoin.
19:35 Pas d'accord.
19:36 Nora m'a dit qu'il fallait passer à 30 euros directs sans discuter.
19:40 Bon, fallait de toute façon revaloriser.
19:42 Après, ce qu'on voit, c'est que le temps médical dispensé par les médecins
19:46 est aujourd'hui quand même asphyxié par la dimension papras,
19:50 il le dit de même.
19:51 Administrative, oui.
19:52 Administrative, effectivement.
19:53 Voilà, c'est les dossiers qui doivent remonter à l'ARS.
19:55 On évoquait tout à l'heure la nécessité d'un rapport pluridisciplinaire
19:58 avec des maisons de santé.
19:59 Ce qu'il faut voir, c'est qu'il y a des collectivités aujourd'hui
20:02 qui sont prêtes à porter la création de ces maisons de santé pluridisciplinaires,
20:05 mais souvent c'est à la charge des médecins eux-mêmes, en fait,
20:08 d'aller trouver des locaux, de les acheter,
20:11 avec effectivement l'ARS qui derrière coordonne.
20:14 Enfin, on sent que...
20:15 Enfin, pour voir ça autour de moi,
20:17 on voit des médecins qui sont écrasés par tout ça,
20:20 qui ont du mal à dégager ce temps de prise en charge de l'administratif.
20:25 Donc, comment on dégage du temps médical ?
20:27 Comment on fait en sorte de déléguer toutes ces tâches
20:30 à des gens qui vont pouvoir, du coup,
20:32 prendre cela en charge et les médecins font de la médecine.
20:35 C'est ce qu'ils nous ont dit pendant le Covid.
20:37 On s'est remis à faire de la médecine.
20:39 Parce que dans les hôpitaux, par ailleurs,
20:40 pardon pour cette petite...
20:42 Je vais prendre un itinéraire bis.
20:44 Vous avez aujourd'hui, par exemple, des pédopsychiatres,
20:46 quand on parle de la santé mentale des jeunes,
20:48 qui doivent créer par eux-mêmes des services pour ces prises en charge.
20:52 Et ils se retrouvent à faire les VRP pour trouver des millions d'euros
20:54 pour faire leur tour de table.
20:56 Donc, on marche sur la tête.
20:58 Vous dites "chemin de traverse".
21:00 Il y a une proposition de loi, celle de Stéphanie Rist, députée Renaissance,
21:05 qui est en place d'être votée, il faut le dire,
21:07 qui va permettre de déléguer le travail des médecins
21:11 à d'autres professionnels de la santé.
21:13 On va faire simple, aller directement chez l'orthophoniste ou le kiné.
21:17 L'objectif n'étant pas, dit Stéphanie Rist, explique cette députée,
21:22 de mettre de côté le médecin généraliste
21:24 et de simplifier la vie des gens.
21:28 Patricia Lémonière, vous n'avez pas la sensation
21:30 qu'aujourd'hui le système est un peu compliqué ?
21:32 L'objectif, c'est de lutter contre l'absence de médecins.
21:36 Et donc, comme les médecins sont débordés par leur travail,
21:40 60 heures de travail à peu près, entre 55 et 60 heures par semaine,
21:45 il faut bien, comme il y a de plus en plus de gens
21:48 qui doivent avoir un médecin traitant,
21:50 comme on veut les forcer à prendre de nouveaux patients,
21:53 il faut bien qu'on les décharge,
21:55 parce que les pauvres ne vont pas faire 70 heures ou 100 heures.
21:58 Aux Etats-Unis, ceci dit, ils font une centaine d'heures de travail.
22:01 On n'en est pas encore là, mais on peut y venir.
22:04 Mais ce que j'ai envie de dire, c'est que toutes les mesures qu'on prend,
22:08 c'est simplement pour faire en sorte de lutter
22:11 contre cette absence de médecins que l'on a.
22:14 Gérer la pénurie, à vos yeux, c'est ça ?
22:16 Gérer la pénurie et, cerise sur le gâteau,
22:19 c'est quand le ministre de la Santé se permet de dire
22:24 qu'il ne comprend pas pourquoi les médecins n'acceptent pas
22:29 ce que leur propose l'ARS,
22:32 qu'il leur fait en fait 7000 euros de plus par an.
22:36 Alors 7000 euros, vous dites vous, quand même, ils exagèrent.
22:39 Vous enlevez les charges, sans parler des impôts,
22:42 vous n'arrivez plus qu'à 3500,
22:44 sans les impôts encore à payer dessus.
22:46 Divisons 5500, 3500 par 12, ça vous fait 290 euros.
22:50 Comment vous allez embaucher quelqu'un pour faire votre paperasse
22:53 avec 290 euros par mois supplémentaires ?
22:55 C'est bien ça l'enjeu.
22:57 Dégageons de l'argent pour qu'ils puissent faire leur métier de médecin.
23:01 J'en finis là-dessus.
23:02 Seule chose, c'est que les caisses de l'État sont vides et qu'on ne peut pas faire.
23:05 Alors on gère en donnant, on gère au jour le jour.
23:08 On gère au jour le jour, sans vision.
23:10 Que dites-vous, M.Pirzadelli ?
23:12 En fait, on gère au jour le jour.
23:14 On n'a pas du tout de plan de vision global.
23:16 La santé qui est quand même l'un de nos points forts.
23:18 On a deux points forts en France, c'est l'école et la santé.
23:21 Et on est en train complètement de laisser tomber ça.
23:24 La situation dans les hôpitaux, c'est dramatique.
23:27 Les médecins, l'école aussi, ça sera l'objet d'un autre informé.
23:32 Mais de sacrifier notre point fort et la santé à ce point-là, je trouve ça dramatique.
23:39 Justement, vous trouvez ça dramatique.
23:40 Alexandra Schwarzbrot, 6 millions de Français ne trouvent pas de médecin traitant.
23:45 Non pas parce qu'ils n'en ont pas fait la démarche, mais parce qu'il n'y a pas assez de médecins pour le dégoter.
23:50 Est-ce qu'il ne faut pas quand même, effectivement, on gère la pénurie,
23:54 mais peut-être répondre immédiatement à quelque chose qui bloque, essayer de simplifier le système ?
23:58 Ça va dans le bon sens quand même, non ?
24:00 Bien sûr, c'est facile à dire, mais pas à faire.
24:02 Et le problème, c'est que le ministre de la Santé, une fois de plus, s'y est pris.
24:09 J'essaie de trouver une formule un peu…
24:11 Ils ne sont pas très pédagogues.
24:12 Non mais franchement…
24:15 Il récupère aussi une situation qui existait auparavant.
24:18 Bien sûr.
24:19 De décennie.
24:20 Le système est totalement… Je pense qu'on est au bout d'une époque, on est au bout d'une histoire, on est au bout d'un système.
24:27 Il y a plusieurs choses qui s'entrechoquent, si vous voulez.
24:30 Il y a d'abord un rapport au travail qui a totalement changé.
24:33 Ça, ça ne concerne pas que les médecins, ça concerne l'ensemble de la société.
24:38 Mais les médecins, en effet, ne veulent plus passer leur vie à trimer et être réveillés en plein milieu de la nuit pour aller accoucher quelqu'un.
24:47 Donc ça, ça a fondamentalement changé.
24:49 Les jeunes générations veulent aussi avoir du temps pour eux.
24:52 Donc ça change tout.
24:54 Le numerus clausus ayant restreint le nombre de médecins, et ça, c'est vraiment la faute aux médecins qui n'ont eu aucune vision à long terme,
25:04 on se retrouve du coup dans une espèce de boulot d'étranglement, et là où il faudrait vraiment de la pédagogie, pour le coup.
25:14 C'est vrai, parce que qu'est-ce que réclament aussi les médecins ?
25:17 Ils réclament aussi de la reconnaissance.
25:19 Et là, il n'y a aucune reconnaissance de la part du gouvernement, aucune.
25:23 On leur demande, on leur jette un os à ronger en leur demandant de travailler plus.
25:28 Donc si vous voulez, on comprend les médecins généralistes.
25:31 Il y a deux sortes de médecins aussi. Il y a les généralistes et il y a ceux qui ont une spécialité.
25:37 C'est très différent. Les généralistes, mine de rien, ils ont pris de plein fouet l'épidémie de Covid.
25:42 C'est eux qui recevaient au début de l'épidémie tous les malades qui arrivaient.
25:47 Et si vous voulez, là, il y a un moment où ils ont juste besoin qu'on leur dise que ce qu'ils font, c'est bien, mais qu'il faut juste...
25:55 Donc réhausser le drame à dire oui.
25:57 Je vais dans le même sens que ce que dit Alexandre. Il faut quand même se souvenir qu'il y a quelques semaines,
26:01 on débattait de la nécessité de demander aux étudiants en médecine de faire une année supplémentaire,
26:06 donc de porter sur leurs épaules cette pénurie et de prendre en charge tout ça en faisant une année d'études supplémentaires.
26:14 On s'adresse quand même à des jeunes gens qui font 8, 9, 10 années d'études, donc d'en faire une onzième pour pouvoir gérer cette pénurie.
26:20 Je vais rebondir sur ce que vous dites. On s'aperçoit aujourd'hui que dans les jeunes internes en médecine générale,
26:28 il y en a déjà qui ont annoncé qu'ils voulaient faire un droit au remords.
26:31 C'est-à-dire qu'à votre première année d'internat, vous avez le droit de dire je ne veux plus faire médecin généraliste.
26:35 Et on s'aperçoit que ce droit au remords dans certaines régions augmente beaucoup cette année comparé à l'année dernière.
26:41 Et beaucoup de maladies mentales et de suicides.
26:43 En tous les cas, rendez-vous ici sur ce plateau dans deux ans pour discuter de la prochaine négociation entre les généralistes et la sécurité sociale.
26:54 Allez, il est 20h30 sur France Info.
26:56 Et l'Info, c'est avec vous. Bonsoir, Elie Habergel.
27:05 Bonsoir à tous. Emmanuel Macron tend la main à l'Afrique. Dans un discours depuis l'Élysée, la veille de sa tournée dans ce continent,
27:11 le président assure que la France doit faire preuve de beaucoup d'humilité.
27:15 Emmanuel Macron a aussi assuré qu'il veut continuer à avancer avec le Maroc et l'Algérie au-delà des polémiques.
27:22 Le chef de l'État annonce une loi pour encadrer de nouvelles restitutions d'œuvres d'art et la diminution visible des effectifs militaires français en Afrique.
27:31 Vers un conflit dur et durable à la SNCF, les quatre syndicats de l'entreprise appellent à la grève reconductible à partir du 7 mars
27:38 contre la réforme des retraites. L'intersyndicale demande de mettre la France à l'arrêt ce jour-là.
27:44 Cette réforme, très impopulaire, s'est invitée dans la visite d'Elisabeth Borne au salon de l'agriculture.
27:50 La Première ministre appelle chacun à la responsabilité. Elle demande aux syndicats de prendre en compte la nécessité des Français de se déplacer.
27:58 L'anesthésiste Frédéric Péchier, mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements, a interdiction totale d'exercer la médecine,
28:06 quelle que soit la spécialité. Une décision du juge d'instruction, saisie par le procureur de la République.
28:12 Ses avocats vont faire appel. La Cour d'appel de Paris ordonne le placement en détention provisoire de Pierre Palmade.
28:18 L'humoriste, mis en examen pour homicide involontaire, va être incarcéré prochainement à la prison de Frenz.
28:24 Il s'agit d'une décision immédiate. Pierre Palmade a provoqué un grave accident de la route alors qu'il conduisait sous cocaïne.
28:29 Il était jusqu'ici hospitalisé. Une nouvelle plainte d'ONG contre BNP Paribas, notamment l'association "Notre Affaire à Tous",
28:36 qui l'accuse de contribuer à la déforestation au Brésil en finançant un géant de l'agroalimentaire la semaine dernière.
28:43 Déjà, la Banque française a été assignée en justice par d'autres organismes de défense de l'environnement à cause de ses clients pétroliers et gaziers.
28:51 [Musique]
29:01 La nouvelle vision d'Emmanuel Macron de la France en Afrique.
29:06 Discours à l'Élysée aujourd'hui avant sa tournée africaine cette semaine.
29:10 Nous évoquerons la sécheresse également qui s'invite dans le débat public. Sommes-nous prêts à y faire face ?
29:17 C'est le menu de la deuxième partie des Informer de France Info avec Alexandra Schwarzbrot,
29:22 directrice adjointe de la rédaction de Libération Nora Hamady, journaliste présentatrice du magazine européen 27 sur Arte,
29:30 mais aussi de l'émission "Sous les radars" sur France Culture avec Patricia Lémonner, grand reporter, spécialiste des questions internationales,
29:39 et Mariam Pirzadeh, journaliste, chroniqueuse à France 24.
29:44 C'était inéluctable, la France va diminuer ses effectifs militaires sur le continent africain,
29:52 annonce faite aujourd'hui par le président Emmanuel Macron à l'Élysée dans un discours prononcé avant sa tournée africaine cette semaine.
30:02 Conformément aux échanges que j'ai eus ces dernières semaines avec mes homologues,
30:06 cette transformation débutera dans les prochains mois sur le principe même de la co-construction,
30:11 avec une diminution visible de nos effectifs et de manière concomitante,
30:16 une montée en puissance de la présence dans ces bases de nos partenaires africains.
30:20 Elle suppose que nos partenaires africains formulent très clairement leurs besoins militaires et sécuritaires.
30:27 Qu'ensuite nous accroissions notre offre de formation, d'accompagnement, d'équipement au meilleur niveau.
30:35 Voilà donc le président Emmanuel Macron, discours sur l'Afrique à l'Élysée,
30:38 sa tournée l'emmènera cette semaine au Gabon, en Angola et dans les deux Congos,
30:43 celui de Brazzaville, c'est le Congo de l'Ouest, la République du Congo,
30:47 et celui de Kinshasa, c'est le vaste ex-Congo belge à l'Est, appelé Zaire, et aujourd'hui République démocratique du Congo.
30:56 Quatre pays dont aucun n'est concerné d'ailleurs au passage par la poussée djihadiste.
31:02 Je me tourne vers vous Patricia Lémonière parce que vous avez littéralement écumé les théâtres de guerre d'Africains.
31:09 Cette annonce d'Emmanuel Macron, est-ce qu'elle vous surprend ?
31:13 Non, d'abord. Je pense qu'Emmanuel Macron, dès son arrivée à l'Élysée, avait envie de se retirer des bases.
31:23 Il avait envie de finir même Barkhane. Il pensait que c'était la vieille France, la vieille Europe qu'il fallait quitter.
31:30 Et puis en fait il était rattrapé par la réelle politique qui était de gérer Barkhane, de gérer le passé de la France.
31:40 Passer tant colonial que pas. Et là, on le voit encore plus, puisqu'il est la tournée qu'il fait, c'est dans le noyau dur, j'ai envie de dire,
31:48 de ce qu'on appelait autrefois la France-Afrique. Le Gabon, tous ces pays qui sont vraiment des pays…
31:54 Ou encore d'ailleurs, on a encore des intérêts économiques importants. Donc c'est pas, si vous voulez, là, finalement, il réalise ce qu'il avait envie de faire.
32:02 Mais malheureusement, il le fait dans des conditions qui sont très dérangeantes en fait pour moi.
32:08 Pourquoi ? Parce qu'elles sont contraintes.
32:10 D'abord elles sont contraintes. Et puis il est à l'Élysée. Et il annonce effectivement à l'Élysée ce que la France va faire.
32:19 Je pense qu'aujourd'hui, si on veut faire un vrai reset effectivement de notre politique en Afrique, si on veut faire un reset,
32:26 – Faire un reset, c'est-à-dire repartir à zéro ?
32:28 – Repartir à zéro, oui, remettre tout à zéro les compteurs, excusez-moi.
32:31 Si on veut remettre à zéro les compteurs, il ne faut peut-être pas justement aller se promener en Afrique,
32:36 aller chapeauter des grands sommets avec Ali Bongo et autres, et laisser peut-être…
32:43 – Hassoun Guesso aussi.
32:45 – Hassoun Guesso, tous ces chefs d'État charmants qui sont là depuis la nuit des temps, très contestés dans leurs élections.
32:52 Et il faut peut-être laisser simplement ces ministres… Les Russes savent très bien faire, ils envoient Lavrov.
32:58 Et donc là encore, on a l'impression que c'est le président français qui va apporter sa vision du monde de France et d'Afrique.
33:06 – Alors les Russes, vous les évoquiez à l'instant, Patricia Lémanière, il faut savoir que les Wagner, la ministre Wagner est présente.
33:12 Les Russes sont présents au Mali, au Soudan, en République centrafricaine.
33:17 Mariam Pirzadeh, la France, sur ses bases traditionnelles, elle n'est plus la bienvenue.
33:23 C'est le cas au Mali, au Burkina Faso.
33:25 – Exactement, Mali, Burkina Faso avec un sentiment très anti-français.
33:30 Il ne va pas d'ailleurs dans ces pays-là, mais Patricia l'a très bien souligné.
33:34 Cette visite, elle intervient quelques semaines après celle de Sergeï Lavrov,
33:38 qui s'est rendue dans plusieurs pays africains, qui a soi vraiment une présence de plus en plus forte,
33:44 une sphère d'influence de plus en plus forte de la Russie, dans ce qu'on a appelé, j'aime pas ce terme,
33:48 mais d'ancien précaré français.
33:50 Bien sûr, un sentiment extrêmement anti-français, mais les pays dans lesquels il va se rendre,
33:54 aussi notamment le Gabon, il y a un sentiment pas anti-français,
33:59 mais pas non plus un blanc-seing qui est accordé à Emmanuel Macron, parce qu'il va quand même…
34:03 Au Gabon, il y a une élection présidentielle qui doit se dérouler normalement en 2023,
34:08 mais qui est extrêmement décriée par l'opposition.
34:11 – Il y a les "maintenant", c'est pas forcément la bonne idée.
34:13 – C'est pas un bon timing, parce que l'opposition pense que ça s'est donné
34:17 aussi une sorte de légitimité à Libongo, à Sasou Nguesso, comme vous le disiez,
34:21 c'est parmi les régimes les plus anciens du continent africain.
34:26 Donc bien sûr, en République démocratique du Congo,
34:28 il se passe des choses dramatiques dans l'Est du pays, dans le Nord-Kivou,
34:32 beaucoup les reprochent aussi de ne pas s'être trop engagés
34:36 contre ces exactions qui sont commises contre les civils,
34:40 de ne pas… pardon, du coup je parle trop, mais voilà, c'est important,
34:46 mais moi je pense que c'est pas le bon moment, et je pense que son message est illisible,
34:51 c'est pas le même message qu'il y a 5 ans, lorsqu'il est allé il y a 5 ans.
34:53 – La France qui n'est plus la bienvenue, écoutez, c'est un témoignage très intéressant,
34:57 recueilli, c'était sur France Télévisions, au Burkina Faso.
35:00 – Je pense qu'il vaut mieux d'être des ennemis pour un bout de temps
35:06 que d'être des amis qui ne servent à rien.
35:08 – Quand vous êtes dans un pays et que la population même réclame votre départ,
35:12 il est bel et bien de, j'ai envie de dire, de respecter les conseils donnés par la population.
35:18 – La France, elle est là, mais elle ne nous remporte pas de grandes choses.
35:22 Je ne vois même pas de changements du côté sécuritaire,
35:25 donc c'est pas la peine qu'elle soit là, ça ne sert à rien.
35:27 – Nora Hamadi, une partie de la jeunesse africaine vit la France
35:32 comme l'ancien État colonial dans certains pays.
35:36 Ce sentiment de rejet semble s'accroître aujourd'hui,
35:40 d'où ce désir de voir notamment partir les troupes françaises
35:44 qui pourtant sont intervenues au Mali contre le djihad.
35:47 – Clairement, mais parce qu'en fait, à un moment, il est aussi temps pour cette génération
35:50 qui est quand même la 4e ou 5e depuis la fin de la colonisation, d'écrire sa propre histoire.
35:55 Quand vous avez aujourd'hui un président français qui arrive dans une tournée africaine,
35:59 pardon pour ces termes, je crois qu'il faut quand même qu'on se rende compte.
36:02 Emmanuel Macron va en tournée africaine s'adresser aux Africains
36:06 pour leur dire quelle est sa vision de l'Afrique.
36:08 Comme l'année dernière, il avait reçu la Société civile et des jeunes issus du continent africain
36:13 pour un dialogue direct entre lui et cette jeunesse,
36:16 sans qu'il n'y ait d'élu et de représentant.
36:18 Que ne dirait-on pas si on avait un président, monsieur Bongo, monsieur Nguesso,
36:22 qui venait, je ne sais pas, à Sevres en Beaudotte ou à Montreuil, en région parisienne,
36:27 pour faire un discours sur sa vision de la France,
36:29 et en allant directement à la rencontre d'une jeunesse française
36:33 sans des représentants élus français.
36:35 Renversons quelque peu cette vision et disons-nous,
36:38 effectivement, Mariam parlait à l'instant de précaré, on a parlé de France-Afrique.
36:43 Quand on dit "il est temps de créer un nouveau partenariat",
36:46 dans ce cas-là, faisons en sorte d'avoir un dialogue d'égal à égal.
36:49 Et quand le président de la République dit
36:52 "nous allons co-construire les bases et africaniser les bases, notamment militaires",
36:58 encore faut-il déjà, au préalable, demander leur avis aux Africains.
37:01 Leur a-t-on demandé ?
37:03 Il semblerait que ce ne soit pas le cas.
37:05 Et moi je vais demander l'avis à Alexandra Schwarzbrot,
37:08 mais ce sera parce qu'il est 20h40, juste après le Fil-Info,
37:11 le retour avec Frédéric Beynader.
37:14 L'Afrique n'est pas un précaré, un terrain de compétition, assure Emmanuel Macron,
37:18 lors d'un discours à l'Elysée, à la veille d'une tournée africaine.
37:21 Le chef de l'État annonce une prochaine diminution visible
37:24 des effectifs militaires français en Afrique,
37:26 et un nouveau modèle de partenariat impliquant une montée en puissance des Africains.
37:32 La France n'aura bientôt plus que des bases militaires en Afrique,
37:36 co-gérées avec les pays africains.
37:38 Emmanuel Macron pense également que la milice Wagner n'a pas d'avenir en Afrique.
37:42 C'est un groupe de mercenaires criminels
37:44 qui a l'assurance-vie des régimes défaillants et des poutchistes, dit-il.
37:48 La perspective d'une grève reconductible se renforce à la SNCF
37:52 contre la réforme des retraites.
37:53 Après la CGT, Sudrail et l'Une, ça fait revient.
37:56 La CFDT appelle à son tour un mouvement reconductible à partir du 7 mars.
38:00 Depuis le Salon de l'agriculture, Elisabeth Borne appelle à la responsabilité de chacun.
38:05 La réforme des retraites sera examinée à partir de demain au Sénat.
38:09 Les négociations entre le gouvernement et les médecins dans l'impasse,
38:13 les deux principaux syndicats généralistes rejettent la proposition
38:16 de la Caisse d'assurance maladie de porter le tarif de la consultation de 25 à 26,50 euros.
38:22 Un refus également de la consultation à 30 euros
38:25 pour ceux qui accepteraient de prendre plus de patients
38:29 et qui assuraient des gardes.
38:30 Les autres syndicats ont jusqu'à demain soir pour se prononcer,
38:33 mais peu de chances de parvenir à un accord.
38:36 Écroué, mais dans sa chambre d'hôpital humoriste,
38:39 Pierre Palmade a été placé en détention provisoire
38:42 après le grave accident de la route qu'il a provoqué en conduisant sous l'emprise de la cocaïne
38:47 il y a deux semaines.
38:48 Pierre Palmade dépend désormais de l'établissement pénitentiaire de Fresnes,
38:52 mais il reste pour le moment à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre en raison de son état de santé.
39:08 - Sous-maître Alexandre H. Farsbrod, un autre extrait du discours d'Emmanuel Macron sur l'Afrique à l'Elysée
39:14 où était question effectivement, c'était Mariam qui l'évoquait tout à l'heure, du terme "précaré".
39:18 - L'Afrique n'est pas un précaré,
39:21 est encore moins un continent auquel les Européens et les Français pourraient dicter un cadre de développement,
39:29 mais que c'est un continent où nous devons bâtir des relations respectueuses, équilibrées, responsables
39:36 pour lutter ensemble sur des causes communes, le climat en est une ô combien importante,
39:43 défendre nos intérêts et aider les pays africains à réussir.
39:48 - Alexandre H. Farsbrod, il tente quand même Emmanuel Macron d'essayer de tourner une page dans cette histoire quand même.
39:54 - Oui, mais il se cherche quand même, il n'a pas encore trouvé le bon tempo, le bon discours, les bons mots.
40:01 Ce matin on interviewait dans l'Ibée l'expert Antoine Glazer qui disait "en Afrique, Macron n'est plus le maître des horloges" et c'est vraiment ça.
40:08 - Il lisait son texte, il n'a vraiment pas fait de pas de côté, chaque mot était pesé.
40:13 - Oui, oui, chaque mot était pesé, il sait que chaque mot est important,
40:17 mais il n'a pas encore trouvé le bon moyen de s'adresser à l'Afrique, aux différents pays africains.
40:24 Il est tiraillé en interne entre les militaires qui le poussent à rester, à maintenir des bases sur place,
40:34 et les diplomates qui eux seraient plutôt partisans de procéder entre eux de façon beaucoup plus légère, en étant beaucoup moins basés sur place.
40:44 Il est confronté aussi au forcing, on l'a dit, des Russes considérables, et aussi des Chinois.
40:53 Les Chinois et les Russes ont vraiment fait une OPA sur l'Afrique, et là la France, elle est out.
41:00 - Vous avez les Chinois, effectivement, les Russes, les Turcs, vous avez également les Indiens sur la partie sud-est de l'Afrique.
41:08 Patricia Lemoynier, il y aura cette étape en Angola, Emmanuel Macron, c'est un peu l'étape business de cette visite de pays africains.
41:17 L'Angola, c'est pour parler de développement, pour parler d'entreprise.
41:22 - Oui, pour parler de développement, mais l'Angola, c'est aussi le pétrole.
41:31 - Le pétrole, oui.
41:33 - C'est aussi, donc nous avons des entreprises qui font, pour ne pas citer notre première entreprise de pétrole, qui est importante en Angola.
41:40 Donc c'est business, effectivement. Je crois qu'Emmanuel Macron veut vraiment sortir de ce passé colonial.
41:46 - Plus de France-Afrique, plus de Tricaré.
41:48 - Vraiment un truc. Mais alors franchement, il ne sait pas comment. À la limite, j'ai envie de dire, ça, c'est peut-être la grosse difficulté du moment.
41:56 Et je crois que les enjeux qui se posent aujourd'hui en Afrique, avec ce sentiment antifrançais qui se développe, mais pas simplement au Mali ou Burkina Faso,
42:07 qui se développe partout et qui est instrumentalisé aussi par les oppositionnaires, par les pouvoirs en place,
42:14 parce que c'est facile de condamner l'ancien colon, si vous voulez. C'est lui qui est responsable de tous les maux.
42:20 À force d'avoir voulu faire le gendarme, à force de vouloir donner des leçons aux Africains, de leur expliquer,
42:26 à force de vouloir être le porte-parole, ce que voulait Emmanuel Macron, le porte-parole des pays européens sur des grands projets écologiques, etc.
42:33 Mais les pays européens n'ont pas très envie de nous suivre là-dessus. Franchement, ils sont capables de se débrouiller tout seuls.
42:38 Et bien la France se retrouve au banc des accusés, et la Chine effectivement, j'en finis là-dessus, elle se prend des parts de marché, 200 milliards,
42:44 alors que la France n'est plus que 50 milliards.
42:46 Sachant que, pardon, c'est extrêmement intéressant ce que dit Patricia, et il y a aussi un autre sujet qui est très vite monté,
42:54 notamment chez la jeunesse africaine, c'est la question du franc CFA, qui prend une place absolument dingue.
43:00 Il a répondu là aujourd'hui.
43:01 Oui, et qui vient aujourd'hui percuter par exemple aussi les diasporas d'afro-descendants en Europe,
43:08 et ça aussi c'est extrêmement intéressant de voir que du coup ce rapport, la question de la monnaie, la question de la souveraineté, elle est aussi posée au travers de ça.
43:14 Patricia Lemoynière, encore un mot, parce que nous aurons l'occasion, bien évidemment, cette semaine, de revenir sur cette tournée africaine,
43:19 pardon pour l'expression du président Emmanuel Macron.
43:21 Vous avez visité les théâtres de guerre pour TF1, 58 militaires français tués au Mali, au Sahel,
43:31 qui ont payé un lourd tribut, malgré tout, pour essayer de freiner la poussée djihadiste.
43:38 Il faut rappeler quand même ce mot de la France.
43:40 C'est important de rappeler ça, et c'est pour ça qu'il y a une certaine injustice quand certains jeunes africains nous disent
43:45 "mais oui, regardez tout ce que vous faites pour l'Ukraine et vous ne faites rien pour nous", c'est pas vrai.
43:49 La France, elle est intervenue quand même au Mali, alors à tort ou à raison, elle est intervenue,
43:53 elle a voulu faire quelque chose, elle a voulu aider, endiguer le fléau djihadiste qui s'abattait sur le Mali,
44:00 et donc une soixantaine d'hommes, un peu moins, sont morts pour ça.
44:03 Elle a investi près d'un milliard par an pour aller, pour être envoyée Barkhane au Mali.
44:08 Donc il y a eu des efforts, et c'est pas vrai que la France ne pense pas à l'Afrique et dépense tout pour l'Ukraine.
44:15 C'est faux. Dans le passé, elle l'a peut-être mal fait, mais elle l'a fait.
44:18 Allez, Emmanuel Macron, dans son intervention, a évoqué la lutte également contre le dérèglement climatique, vous l'avez entendu.
44:26 La sécheresse, elle s'est brutalement évitée à la une de l'actualité, c'est notre dernier sujet ce soir dans Les Informés.
44:33 Il ne pleut pas suffisamment, ne serait-ce que pour remplir les nappes phréatiques.
44:38 Christophe Béchut, le ministre de l'Economie, réunit en ce moment même le ministre de l'Ecologie,
44:45 réunit en ce moment même les préfets, il va falloir économiser l'eau.
44:49 Des annonces sont attendues au mois de mars.
44:51 C'est du moins ce qu'a expliqué la première ministre Elisabeth Borne lors de sa visite au Salon de l'Agriculture.
44:57 Simplement, on souhaite vraiment anticiper, ne pas gâcher, gaspiller de l'eau aujourd'hui dont on aura besoin demain.
45:04 Et c'est le sens de la mobilisation des préfets.
45:06 Et puis plus globalement, tout ça nous montre l'importance d'avoir un plan global pour réduire les fuites dans les réseaux,
45:14 pour que chacun s'engage dans des démarches de sobriété.
45:17 Et c'est l'ensemble de ces éléments que je présenterai au cours du mois de mars.
45:20 Alors des annonces attendues vraisemblablement, Nora Hamadi ?
45:24 Des annonces attendues mais qui ne seront définitivement pas à la hauteur des enjeux.
45:28 Je rappelle, non mais sur la question des fuites, sur la question des fuites, en fait la question des réseaux,
45:33 ce sont des problématiques auxquelles font face par exemple les collectivités et ce depuis des années.
45:37 Sauf que refaire ce réseau coûterait des millions d'euros.
45:41 Et le problème c'est qu'on a désinvesti au même titre par ailleurs que nos infrastructures de transport.
45:45 On n'a pas pris soin. Donc là il va falloir littéralement mettre des millions d'euros sur la table pour refaire les réseaux.
45:51 Par ailleurs, je pense à ceux qui nous écoutent depuis les Antilles, sachez qu'une île comme la Guadeloupe,
45:58 on a quand même des coupures d'eau qui peuvent durer jusqu'à trois jours.
46:01 La question de l'eau elle est centrale et ça c'est sur le territoire français, premièrement.
46:06 Deuxièmement, on est quand même en même temps dans ce qu'on vient d'entendre.
46:09 Parce qu'il y a deux jours au salon de l'agriculture, le président de la République lui portait la nécessité de mettre en place des retenues collinaires.
46:16 Les retenues collinaires c'est donc des retenues d'eau type méga bassines qui sont aujourd'hui extrêmement controversées
46:22 et qui ont conduit à des manifestations monstres, notamment autour du côté de la région Poitou-Charente.
46:28 Et il y a encore des actions qui sont en train d'être menées autour de ça.
46:32 On a par exemple à la Clusaz une ZAD littéralement suite à un projet de retenue collinaire
46:39 qui doit détruire une partie de forêt pour faire une méga bassine. Pourquoi ? Pour faire de la neige.
46:44 On est quand même dans des logiques aujourd'hui et ce porté par les préfets sur le terrain,
46:48 donc validés par l'État, qui vont complètement à l'encontre de la manière dont doivent être gérés ces communs.
46:55 Et en l'occurrence là on en manque, je rappelle quand même qu'on avait des centaines de villages l'été dernier qui n'avaient plus d'eau courante.
47:02 Les préfets réunis, je vous le rappelle en ce moment même chez le ministre de l'écologie Christophe Béchu.
47:07 Nous restons sur cette question majeure de la sécheresse.
47:11 20h50 sur Refrance Info, Le Fil Info, Frédéric Baignada.
47:16 Car une nouvelle journée compliquée à la SNCF et dans les transports en commun contre la réforme des retraites.
47:21 À son tour, la CFDT Chemineau, quatrième syndicat représentatif de la SNCF, lança un appel à la grève reconductible à partir du 7 mars,
47:28 rejoignant ainsi la CGT Chemineau, l'UNSA Ferroviaire et Sud Rail.
47:32 Le nombre de demandeurs d'emploi inscrit en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, est resté quasiment stable en janvier dernier par rapport à décembre 2022,
47:42 ce qui représente 6800 chômeurs en moins selon les chiffres du ministère du Travail publiés aujourd'hui.
47:48 La France n'aura plus en Afrique que des bases militaires co-gérées avec les pays africains, annonce ce soir Emmanuel Macron.
47:56 Le chef de l'État annonce une diminution visible de ses effectifs, mais un effort accru en matière de formation et d'équipement.
48:05 Les pays africains qui ont recours aux mercenaires russes de Wagner finiront par s'en passer car ils ne s'aiment que le malheur là où il se déploie, ajoute encore Emmanuel Macron.
48:15 Le mea culpa du président turc Erdogan, après le terrible tremblement de terre du 6 février dernier,
48:21 le dirigeant reconnaît des retards dans l'organisation des secours et demande pardon aux habitants de la province d'Adiaman,
48:28 l'une des plus touchées par le séisme dans le sud-est du pays séisme qui a fait près de 45 000 victimes.
48:35 Et puis un coup de tonnerre dans le milieu de la gastronomie.
48:38 Le guide Michelin rétrograde deux ténors de la gastronomie française, les tables de Guy Savoie,
48:43 l'un des chefs les plus réputés au monde et du Rochelet, Christophe Ercoutenso, perdent leur troisième étoile,
48:49 annonce le guide qui dévoilera dans une semaine son palmarès 2023.
48:55 France Info
48:57 20h, 21h, les informés, Jean-François Achilli.
49:03 Allons-nous vers des restrictions d'eau comme il a été question de restrictions d'électricité pendant cet hiver.
49:12 Il va falloir faire des choix, nous explique l'hydrologue Emma Aziza sur France Info TV.
49:19 Il va falloir choisir à qui on donne cette ressource, à qui on la privilégie.
49:24 Est-ce qu'on décide de la donner aux centrales thermiques, aux systèmes nucléaires,
49:28 est-ce qu'on décide de la donner aux milieux naturels, est-ce qu'on décide de la donner aux agriculteurs.
49:32 Donc il faut comprendre qu'à un moment donné, de toutes les façons, cette eau coûte extrêmement cher.
49:37 Il va falloir savoir à qui on la donne et qui va payer.
49:40 La Mariam Perzade là-dessus, faire des choix, ça va venir, une sorte de restriction d'eau.
49:46 Il va falloir choisir. Les piscines des particuliers, ça va devenir une polémique.
49:50 Il y a quatre régions de France actuellement qui sont en restriction d'eau jusqu'au 30 avril,
49:54 qui n'ont pas le droit de remplir leurs piscines, qui n'ont pas le droit de laver leurs voitures notamment,
49:59 parce qu'il n'y a plus d'eau dans les nappes souterraines.
50:01 C'est surtout des départements qui sont dans le sud de la France.
50:04 Et ce sont des interdictions qui peuvent être renouvelables.
50:08 Et d'autres régions, d'autres départements peuvent également être touchés.
50:11 Oui, on vient de le dire, on a eu un hiver, un automne très sec, avec les incendies de l'été dernier.
50:19 Donc oui, on peut s'orienter, en tout cas, ce que disait le ministre Béchut dans un journal ce week-end,
50:26 que c'était une possibilité.
50:28 Et encore une fois, pour rappeler, c'est un peu le thème de ces informés,
50:32 mais il n'y a pas eu de plan global.
50:33 Il dit voilà, il faut commencer à anticiper, mais je pense qu'il fallait anticiper aussi avant
50:37 et pas se dire, il faut commencer à faire des réserves d'eau quand on est face au mur.
50:42 Alexandra Schwarzbrot, nous sommes en février, il y a quand même de l'anticipation.
50:46 Oui, enfin ça c'est la moindre des choses.
50:48 Après l'été qu'on a connu, l'été dernier, c'est la moindre des choses qu'on anticipe,
50:53 alors qu'on voit bien que ce mois de février est le plus sec jamais connu depuis longtemps.
50:58 Puisque tout est sec alors qu'on est en février.
51:01 Depuis 1959.
51:03 Voilà, c'est dingue.
51:04 Non mais est-ce que ça monte tout ça ? Bien sûr, il fallait anticiper tout ça.
51:08 Mais on en revient au "qui aurait cru" d'Emmanuel Macron pendant ses voeux.
51:13 Qui aurait cru qu'on connaîtrait un été aussi sec ?
51:15 Mais on le sait depuis longtemps.
51:17 Les écolos, les experts du GIEC l'annoncent depuis longtemps.
51:21 Et en fait, il y a un mot qui résume ce que l'on doit faire,
51:26 le même qui a été utilisé pour l'énergie, c'est la sobriété.
51:29 Il va falloir qu'on apprenne la sobriété en matière d'énergie comme en matière de...
51:33 Vous voulez dire quoi ? Chacun des Français comme nous avons su le faire ?
51:36 Mais pas que les Français.
51:38 Il est hors de question de faire porter la responsabilité uniquement sur les citoyens.
51:43 Il faut que tout le monde... La sobriété, ça concerne tout le monde.
51:47 Mais il y a des savoirs clairs.
51:48 Prenez par exemple les Australiens, ils sont obligés d'avoir un système de récupération d'eau derrière chaque l'eau.
51:52 Oui, c'est un des grands thèmes français.
51:54 Patricia Lemoyne, allez-y.
51:55 Justement, sur les Australiens, il y a certains pays qui fassent...
51:59 Parce que dans l'intervenante que vous avez... L'interview que vous avez diffusée,
52:03 la personne disait "qui va payer ?"
52:05 Et c'est le vrai problème.
52:07 Qui va payer les travaux d'infrastructure qui sont nécessaires ?
52:11 Qui va payer les travaux pour faire de nouveaux barrages ?
52:14 L'eau va devenir un bien rare.
52:17 Et un bien... Qui dit bien rare...
52:18 Ne serait-ce que récupérer les eaux usées.
52:19 Oui, qui dit bien rare dit bien convoité.
52:22 Et certains pays, comme l'Australie, comme certains États aux Etats-Unis,
52:26 ont fait de l'eau un bien privé, géré par des compagnies privées,
52:30 et qui vous font payer pas comme nos compagnies à nous,
52:33 non, qui sont complètement déconnectées de l'État,
52:35 et qui, si vous pouvez plus payer,
52:37 comme certains agriculteurs en Australie qui sont totalement ruinés,
52:41 parce qu'ils ne peuvent plus irriguer leur terre,
52:43 parce qu'ils ne peuvent plus acheter de l'eau tellement elle est devenue chère,
52:46 tellement elle est devenue rare.
52:47 Donc si on ne réfléchit pas à ça,
52:50 un jour ou l'autre, on va se retrouver devant une eau tellement raréfiée
52:54 que certains ne pourront plus en avoir.
52:56 Mais il faut totalement revoir notre modèle agricole.
52:59 Par exemple, les grandes cultures de maïs...
53:01 Juste un mot, Alexia Demonir.
53:03 Les acteurs privés qui interviennent sur l'eau
53:06 peuvent œuvrer sous contrôle du public.
53:09 Pour l'instant, en France, le système est ainsi conçu.
53:13 Il est équilibré, quand même.
53:14 Il est en France... Mais, aujourd'hui...
53:16 Il y a toujours des municipalisations de l'eau.
53:18 Oui, mais pas forcément avec un savoir-faire, ça a été dit aussi.
53:21 Oui, mais de plus en plus, il y a une municipalisation,
53:24 une privatisation, effectivement, une gestion privée de l'eau.
53:27 Et à terme, il faut savoir ce que l'on veut pour la France.
53:30 Et là encore, il ne faut pas faire une gestion de mois à mois,
53:33 parce que le mois de février était sec,
53:35 mais il faut faire une projection sur des années.
53:38 C'est des plans d'investissement.
53:40 On parle du nucléaire, on devrait parler de l'eau
53:42 au même titre que le nucléaire.
53:43 Alexandra Charglotte, je vous ai interrompue.
53:45 Non, mais vous avez raison.
53:46 Non, mais je disais tout simplement, il faut...
53:48 Par exemple, c'est les grandes cultures de maïs qui pompent.
53:51 Une quantité d'eau astronomique, il faut arrêter.
53:54 Il faut arrêter, il faut repenser tout notre modèle agricole.
54:00 Tout simplement, les cultures...
54:03 Vous avez parlé, quelqu'un a parlé des centrales nucléaires.
54:06 Le grand projet de Macron, de couvrir le territoire
54:09 de plein de petites centrales nucléaires,
54:11 qui ont besoin d'eau.
54:13 Est-ce que c'est raisonnable dans ce contexte-là ?
54:16 Bref, il faut tout remettre à plat, à l'aune,
54:19 de ce qui nous attend en termes de réduction de l'eau.
54:23 Et c'est vous qui allez conclure, Alexandra Schwarzbrot.
54:26 Je rappelle juste...
54:28 Juste pour qu'on se fasse une idée,
54:30 vous tirez la chasse d'eau, c'est 8 litres.
54:32 Vous imaginez ce que ça représente ?
54:34 Du coup, là aussi, c'est que collectivement,
54:36 quand Alexandra nous parle de sobriété,
54:38 c'est comment est-ce que même nous,
54:40 à l'intérieur de nos appartements, de nos maisons,
54:42 en termes d'infrastructure, on peut repenser ce genre de choses ?
54:44 Vous avez bien fait de rappeler 8 litres.
54:46 Par exemple, à toilettes sèches ou des eaux usées, tout bêtement ?
54:48 8 litres, Nora.
54:50 Alexandra Schwarzbrot, la une de Libération, demain.
54:53 Rodolphe Saadé, le vrai boss de Marseille.
54:56 Oui, absolument. Portrait dans l'Ebay.
54:58 Grand portrait dans Libération.
55:00 Nora m'a dit, évoquez vos magazines.
55:02 Sous les radars, samedi à midi,
55:04 on se plonge dans les accidents du travail
55:06 qui ont augmenté en France.
55:08 Et il y aura une manifestation, justement,
55:10 devant chez Olivier, du socle ministre.
55:12 Je remercie au passage Patricia Lémonnière
55:14 et Mariam Pierzadé d'avoir participé à ces informés.
55:19 Je vous souhaite une excellente soirée
55:21 sur France Info, bien évidemment.
55:23 Bien évidemment.

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