• l’année dernière
Avec Alexis Corbière, député LFI de Seine Saint Denis et vice-président du groupe Insoumis à l’AN
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-02-28##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:04 Et l'invité ce matin, Alexis Corbière, député La France Insoumise de Seine-Saint-Denis et vice-président du groupe Insoumis à l'Assemblée Nationale.
00:11 Bonjour Alexis Corbière.
00:12 Bonjour.
00:13 La réforme des retraites au Sénat, la droite sera-t-elle l'alliée du gouvernement ? Quelle attitude de la gauche et de l'FI ?
00:18 Les débats à l'Assemblée ont-ils laissé des traces au sein justement de la NUPS ?
00:24 Quelle mobilisation en mars ? C'est ce que nous allons aborder ainsi que d'autres questions dans l'actualité comme le voyage d'Emmanuel Macron en Afrique ou encore la relocalisation de certaines productions, y compris la production de médicaments.
00:36 On va s'interroger là-dessus.
00:37 Tout d'abord Alexis Corbière, la réforme des retraites qui arrive aujourd'hui en commission au Sénat, majorité LR, à quoi vous attendez-vous ?
00:46 D'abord la protestation reste encore extrêmement puissante dans le pays.
00:51 Le pays ne veut pas de ces deux ans supplémentaires.
00:54 J'invite à tous ceux qui sont parlementaires, c'est un honneur d'être parlementaire, on est représentant du peuple, à entendre ce qui se passe profondément et à voir que toutes les études d'opinion nous le démontrent.
01:03 93% des actifs sont contre cette réforme des retraites, 70%...
01:08 93% ?
01:08 Oui, c'est une étude de l'Institut Montaigne des actifs.
01:11 Ah oui, d'accord.
01:12 Et 68 à 70% de la population est contre.
01:16 C'est deux ans de plus, deux ans ferme, rien ne le justifie.
01:18 Tout le monde a compris que notre système de retraite reste robuste, qu'il y a quelques années qui viennent devant nous où il y aura un léger déficit, puis après ça reviendra.
01:27 Donc il n'y a pas systémique, de manière systémique, notre système de retraite n'est pas en danger.
01:32 Il y a un problème de recette qui est notamment la conséquence de politiques publiques où on a exonéré de cotisation des entreprises, pas toujours en les conditionnant d'ailleurs, qui a fait qu'il y ait moins de recette.
01:41 Donc on peut revenir là-dessus, d'ailleurs j'y suis favorable.
01:44 Mais ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas de raison de pénaliser, en plus ceux qui nous écoutent.
01:46 Je sais que Sud Radio est une radio populaire, au sens noble du mot.
01:50 Ceux qui ont commencé à travailler tôt vont être les plus pénalisés souvent, vont devoir travailler encore plus longtemps, ne vont pas voir leur retraite revalorisée.
01:58 Le pipeau, pardon de le dire de manière un peu péjorative, du gouvernement qui a dit 1200 euros minimum, on a compris, de retraite pour tous, ce qui serait une mesure positive, on a compris que ce n'est pas exact, il n'est pas vrai.
02:08 - Mais il y en aura pour une partie.
02:10 - Très peu, actuellement il y a 5 millions de personnes qui ont une pension qui est en dessous de 1200 euros.
02:17 Après ce qui est proposé par le gouvernement, il y aura encore, selon l'économiste Michael Zemmour, 4,2 millions qui sont encore en dessous de 1200 euros.
02:25 Donc je veux dire, il n'y a pas de raison de le faire, et je termine pour répondre à votre question.
02:29 J'aimerais que les sénateurs, quelle que soit leur famille politique, j'aimerais que les sénateurs soient les porte-parole de ce peuple qui dit non, plutôt que d'accompagner ce mauvais coup que porte le gouvernement.
02:40 - Et ils vont accompagner selon vous, puisque c'est la majorité LR.
02:43 - C'est la politique, c'est la raison pour laquelle, d'un point de vue démocratique, et ça fait partie de notre démocratie sociale, le 7 mars, il y a cette journée magnifique qui arrive,
02:51 et j'invite à ce que la mobilisation soit puissante, parce que j'imagine que les sénateurs sont des êtres humains, je le sais comme tout le monde,
02:57 et qu'ils vont voir ce grand pays se mettre à l'arrêt pour dire non, et qu'ils l'entendent, et qu'ils utilisent leur mandat de sénateur pour être au service du peuple, plutôt que contre le peuple.
03:06 - Bon, vous n'avez pas de LFI en tant que tel au Sénat, mais il y a tout de même des amis de votre alliance, les socialistes, les écologistes, etc. de la NUPES.
03:17 Alors, quelle attitude vont-ils avoir ? Parce que visiblement, si l'on en croit les dernières déclarations, ils n'ont pas l'intention de faire ce que vous avez fait, vous, à l'Assemblée Nationale,
03:27 c'est-à-dire de se mettre en travers de la route de ce texte.
03:31 - Ah, ben j'ai vu quand même qu'ils vont déposer beaucoup d'amendements. J'ai oublié le chiffre qui a été donné, je crois, par mes amis sénateurs communistes,
03:37 mais ils vont faire un travail d'amendements conséquents pour créer les conditions, notamment qu'à l'occasion, jusqu'au 7 mars, ne soit pas discuté le fameux article 7 dont on a parlé.
03:46 Donc, ils vont prendre le temps du débat parlementaire pour nourrir la mobilisation, et je les félicite, il faut mener cette bataille.
03:53 Ils vont aussi faire la même stratégie que nous à l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire, j'imagine, celle du questionnement permanent,
03:58 qui amène à ce que dans ce questionnement permanent, je n'ose pas dire harcèlement parce que ça a pris une autre connotation aujourd'hui,
04:04 mais la vérité jaillit, et ce que je viens de dire sur les 1200 euros, le ministre, M. Dussopt, à l'Assemblée Nationale,
04:09 avait l'air bien ballot de ne plus pouvoir répondre à la question de combien de gens étaient concernés par ça.
04:13 Et on le fait sur d'autres sujets, il y a combien de gens ? Est-ce qu'on cotise 43 ou 44 ? Est-ce que la situation des femmes ?
04:19 Et ils vont faire cette bagarre parlementaire, les sénateurs, je les invite à le faire.
04:22 C'est ça qu'on a fait à l'Assemblée Nationale.
04:24 Je vais vous dire une chose, il faut arrêter ce baratin de la critique qui a été faite sur le soi-disant scandale qui aurait eu lieu à l'Assemblée Nationale.
04:31 Des bagarres parlementaires, il y en a déjà eu. Les gens ont perdu la mémoire.
04:34 Ou du moins, ceux qui... - Peut-être pas à ce niveau.
04:38 - Mais c'est faux, c'est totalement faux.
04:40 Savez-vous, je l'ai dit même, on évoquait la droite à l'instant en parlant du Sénat.
04:44 Il y a des députés, je les respecte, de LR qui se sont offusqués de notre niveau d'amendement.
04:50 Ils en avaient déposé plus contre le mariage pour tous à l'époque.
04:54 C'est-à-dire que quand il s'agit que deux personnes qui s'aiment se marient,
04:57 alors on dépose des milliers d'amendements, ça c'est normal.
04:59 Et quand il s'agit de dire non au fait qu'on travaille deux ans de plus,
05:02 là dans ce coup les gens s'évanouissent parce qu'on dépose trop d'amendements.
05:04 Je préfère défendre les travailleurs français plutôt que d'empêcher des gens qui s'aiment de se marier.
05:07 C'est ma conception.
05:08 Le fait de déposer beaucoup d'amendements pour que le débat parlementaire n'aille pas rapidement
05:15 est une stratégie parlementaire vieille comme le monde.
05:17 - Oui mais les syndicats, Alexis Corbière, les syndicats vous l'ont reproché,
05:21 ils ont regretté votre attitude empêchant le vote sur l'article 7 tout de même.
05:25 - Les syndicats je ne pense pas qu'ils voulaient le vote en tant que tel de l'article 7,
05:29 ça n'aurait pas aidé mais peut-être que c'est quand même que vous y arriviez.
05:31 - Voilà, voilà.
05:32 - Alors ça c'est un débat sur la stratégie syndicale.
05:35 Et moi vous savez, premièrement, je profite du micro pour dire qu'il faut féliciter le travail que fait l'intersyndical.
05:41 C'est pas la langue de bois, mais je veux dire, je souligne avec...
05:43 - Ah vous essayez de recoller les morceaux là ?
05:45 - Non, non pas du tout.
05:46 - Bon un petit peu.
05:46 - Je souligne avec mon stabilo, on connaît le fait qu'une intersyndicale qui va de la CFDT, CGT, FO,
05:53 tout le monde réunit, c'est précieux, c'est unique, c'est exceptionnel.
05:55 Donc c'est ça qui m'intéresse.
05:56 Et moi j'invite à voir les gens comme moi de ma famille politique
05:59 à n'avoir que des paroles de rassemblement et Patrick Roger,
06:02 vous aurez compris ce que je suis en train de dire.
06:03 J'invite chacun, ça s'adresse à la fois à mes amis, à mon camp,
06:06 et aussi aux leaders syndicaux que je respecte et que je soutiens,
06:09 à ce qu'on ne profite pas d'une émission de radio ou d'une émission de télé
06:13 pour se critiquer les uns les autres.
06:15 Parce que les travailleurs, ils ont besoin de confiance.
06:17 Et la confiance, elle vient de l'unité pour se mobiliser et réussir le 7 mars.
06:21 - Donc vous vous appelez à bloquer le pays aussi le 7 mars comme les syndicats ?
06:25 - J'invite à faire grève, oui, et à bloquer le pays,
06:27 à ce que l'activité professionnelle s'arrête pour qu'on découvre un truc que certains ont oublié.
06:31 Vous savez, il y a des belles personnes qui parlent dans les micros et ils oublient une chose,
06:33 c'est que ceux qui font tourner le pays, ce sont les travailleuses et les travailleurs.
06:37 C'est que ceux qui consacrent leur journée de travail,
06:40 ceux qui ne sont pas assez bien payés, et que quand ils arrêtent, d'un seul coup,
06:42 "Ah, il n'y a plus rien qui fonctionne", eh bien oui, ça c'est grand.
06:45 Parce que ça montre que la puissance, et ce qui est tout dans un peuple,
06:49 c'est son peuple travailleur. Et il faut les respecter.
06:52 Et pas laisser le faire qu'il y a des inégalités qui se produisent,
06:56 une accumulation de richesses pour des groupes qui profitent de la situation,
07:00 notamment dans l'énergie, ou qui profitent, on va en parler,
07:02 notamment sur le terrain de l'industrie pharmaceutique,
07:04 pour délocaliser des entreprises, qui se guinfent,
07:06 et que nous, on se met dans une situation où les salaires ne suivent pas,
07:10 ou en plus, on vient de dire aux gens "Vous savez quoi, maintenant,
07:12 vous allez devoir travailler plus longtemps".
07:13 Quand ce grand peuple travailleur, digne, qui mérite le respect,
07:16 arrête de travailler, eh bien oui, le pays s'arrête.
07:18 Parce que le pays n'est rien sans eux. C'est ça que ça veut dire.
07:22 - Qu'est-ce que vous répondez à Olivier Dussopt, qui d'une part a dit
07:24 qu'il a trouvé que le RN avait une attitude plus républicaine que la vôtre,
07:28 et puis que d'autre part, il vous accuse d'être des révolutionnaires,
07:31 je cite, de salon ?
07:33 - Bah je sais pas, manifestant, monsieur Dussopt prépare,
07:35 si madame Le Pen venait à prendre le pouvoir,
07:36 la possibilité de rejoindre son gouvernement.
07:38 Il la félicite, il la trouve formidable. Non mais Dussopt, vous savez,
07:41 si on pouvait produire de l'énergie avec les mouvements de retournement de veste
07:44 qui est le sien, je pense qu'on peut éclairer le studio Sud Radio
07:47 pendant une bonne année. - Pourquoi ?
07:48 - C'est un opportuniste, qui était à l'époque socialiste,
07:51 même à la gauche du parti socialiste, opposé, rappelez-vous,
07:54 à ce que la réforme, quand la réforme, quand la retraite était à 60 ans,
07:57 monsieur Dussopt était monté au créneau contre Sarkozy pour dire
08:00 "elle ne doit pas passer à 62 ans". Aujourd'hui, il nous explique
08:02 qu'il faut qu'elle passe à 64 ans. Donc la parole de cet homme...
08:05 - Mais vous le savez, sans vouloir le défendre,
08:06 mais il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis, Alexis Corbière.
08:09 - Et puis il y a aussi les opportunistes qui changent d'avis
08:11 selon la possibilité de carrière. Donc la parole de monsieur Dussopt,
08:13 de ce point de vue-là, est indigne. Elle est indigne, parce que je vais vous dire
08:16 qu'est-ce que c'est qu'il approuve chez madame Le Pen ?
08:18 Qu'elle a déposé moins d'amendements... Écoutez les gens qui m'écoutent
08:21 au micro de Sud Radio, qui peut-être voté pour madame Le Pen.
08:23 Écoutez-moi, les amis. Le Front National a déposé moins d'amendements
08:27 que le groupe Renaissance des macronistes. C'est-à-dire qu'ils avaient moins à dire
08:31 sur cette réforme que les macronistes même. Amis qui m'écoutez,
08:34 si vous votez Front National, ou Rassemblement National,
08:36 si vous votez Rassemblement National, voulez-vous travailler deux ans de plus ?
08:39 Je crois que non. Je crois que non. - Mais ce n'était pas ce que disait
08:42 le Rassemblement National. - Alors pourquoi n'ont-ils même pas
08:46 déposé autant d'amendements ? - Parce qu'ils avaient une autre stratégie.
08:48 - Laquelle ? - C'est ce qu'ils vous ont dit.
08:49 - Laquelle ? - Ils voulaient se focaliser sur certains articles.
08:52 - Non, non, mais moi je les ai vus se focaliser sur pas grand-chose,
08:54 ne pas beaucoup prendre la parole, dire en plus que les syndicats n'ont pas raison,
08:58 et participer à l'affaiblissement général. Le Rassemblement National,
09:03 c'est le Canada Drive de la contestation sociale. Ça a le goût et l'odeur,
09:06 mais ça n'en est pas en vérité. C'est-à-dire que là, honnêtement,
09:09 le pays, la puissance... Parce que moi je suis parlementaire,
09:12 je m'échauffe, mais en vérité, c'est pas là que ça va se jouer.
09:14 - Alors où ça va se jouer ? - Ça va se jouer dans la réussite
09:17 du 7 mars. Et à partir de là, nous, comme parlementaires,
09:20 on sera plus forts. - Parce que là, vous pensez que,
09:21 quoi qu'il en soit, les LR vont accompagner le texte du gouvernement ?
09:24 - Je ne le souhaite pas. - Mais vous pensez que c'est ce qui va se faire ?
09:29 - Je ne le souhaite pas. Je ne veux pas avoir des paroles défaitistes.
09:32 J'ai vu d'ailleurs qu'au sein des LR, entre M. Pradié et M. Ciotti,
09:36 il y avait un désaccord. J'ai même vu que M. Pradié en a été sanctionné,
09:40 et pourtant, j'ai trouvé que M. Pradié, c'est une droite avec laquelle
09:43 j'ai beaucoup de désaccords, mais moi c'est une droite dans laquelle,
09:46 comment dirais-je, que je salue, celle de la droite de ceux qui travaillent,
09:50 de ceux qui ont pas envie que quand on a commencé à bosser,
09:53 à 16 ou 18 ans, on ait un nombre d'années de cotisations
09:57 pour bénéficier d'une droite d'aide qui devient indigne.
09:59 Cette droite, elle existe, elle s'est faite entendre à l'Assemblée nationale,
10:02 je souhaite qu'elle se fasse entendre notamment au Sénat.
10:04 Et ça peut être intéressant parce que, d'un seul coup, ça peut enrayer
10:08 la marche du gouvernement et faire retirer cette réforme.
10:12 Moi, je ne veux qu'une chose, je ne veux pas qu'il y ait de chaos dans le pays,
10:15 en vérité, et je dis aux gens, au gouvernement en particulier,
10:18 quand il y a l'inflation, quand il y a beaucoup de soucis...
10:20 - Mais s'il y a un blocage pendant plusieurs jours, il y aura le chaos ou pas, non ?
10:22 - Pas le blocage du gouvernement ? - Non, le blocage du pays.
10:25 - Oui, mais pourquoi... - Non, non, je pose la question.
10:28 - Le choix des mots est important. Ceux qui bloquent, c'est le gouvernement.
10:33 À quoi ça sert un gouvernement si ce n'est pour le peuple et par le peuple,
10:36 comme on dit dans la Constitution ?
10:38 D'où vient cette idée qu'on nomme quasiment tout seul, Emmanuel Macron ?
10:41 - Bah non, il y a le gouvernement. - Non, mais d'accord, qui est minoritaire
10:44 dans le pays, toutes les études le démontrent, il n'a pas de majorité
10:46 d'ailleurs à l'Assemblée nationale, il n'a même pas pu faire adopter la loi
10:49 à l'Assemblée nationale. Il avait même choisi une procédure,
10:52 dite du 47 ans, pour faire en sorte que le débat s'est arrêté...
10:54 - Mais il a été élu, il dit, il n'y a pas de surprise, je l'avais dit dans mon programme.
10:59 - Eh bien, je vais le répéter, il a été élu au second tour, face à Mme Le Pen,
11:01 qui a amené à ce que beaucoup de gens qui n'étaient pas d'accord avec lui...
11:03 - Et d'ailleurs, vous l'avez soutenu. - D'accord, non, pas exactement,
11:06 mais du moins, j'assume à ce micro que je préfère que Mme Le Pen n'ait pas été élue,
11:10 mais il avait dit, M. Macron, que ce vote m'oblige, avait-il dit,
11:14 je sais que beaucoup de nos concitoyens qui ont voté pour moi n'ont pas voté pour mes idées,
11:17 je le cite, mais pour faire barrage à l'extrême droite.
11:19 Eh bien, il devrait le comprendre que quand on est élu dans ces conditions,
11:22 c'est-à-dire pas pour son programme, mais pour rejeter l'autre,
11:24 on ne brutalise pas le peuple français. Et le bordel, pour utiliser le nom de M. Darmanin,
11:29 ceux qui bordélisent, c'est M. Macron. Le peuple français est un grand peuple
11:34 qui produit des richesses comme il n'en a jamais produit.
11:36 Les travailleurs français sont plus productifs aujourd'hui que ce qu'ils l'étaient
11:38 dans les années 70. La productivité des travailleurs français a augmenté.
11:41 - Bon, oui, mais enfin, quand on regarde notre déficit de la balance commerciale,
11:46 on se dit que, quand même, il y a des choses qui ont changé.
11:49 - Oui, parce qu'on a désindustrialisé le pays, parce qu'on a accepté
11:52 que des groupes privés aillent se délocaliser dans notre pays.
11:55 - Il nous reste deux minutes. - Non, mais ça nous a coûté cher.
11:56 - On va en parler. - Vous avez raison, vous avez raison.
11:58 Les mêmes, là, qui s'enrichissent, effectivement, ont participé
12:01 à la désindustrialisation du pays et à affaiblir notre production nationale,
12:04 ça, j'en suis convaincu. - Je voudrais quand même
12:05 qu'on dise un mot de ce qui s'est passé, des traces laissées par les débats
12:09 à l'Assemblée nationale. Vos partenaires de la NUPS disent
12:12 qu'il faut travailler les socialistes, les communistes, les écologistes,
12:16 il faut travailler à un nouveau départ. Grosso modo, il faudrait jouer plus collectif.
12:20 Qu'est-ce que vous leur répondez ? - Il faut travailler. Moi, je suis pour tout
12:23 ce qui renforce la NUPS. On a été, les uns et les autres, on s'est fait dire
12:25 sur un programme commun. Valorisons-le, il existe. D'accord ?
12:29 Retraite à 60 ans, c'est notre programme commun. Mettons-le en avant.
12:32 Parlons aux Français. S'il faut fonctionner et trouver des règles
12:34 de fonctionnement qui font qu'on... - Mais il faut les revoir.
12:36 Vous êtes d'accord avec eux ? - C'est pas qu'il faut les revoir,
12:38 c'est que jusqu'à présent, même dans certains moments, on n'en avait pas établi
12:41 peut-être clairement sur comment on fonctionne. - Oui, c'est ça.
12:43 - Savez-vous que nous, on avait proposé un groupe commun au niveau de la NUPES
12:46 de tous les députés ? Ça aurait permis qu'on puisse peut-être
12:48 mieux prendre des décisions. Mais pardon, Patrick Rouget,
12:51 je ne veux pas faire le malin. Moi, je suis d'accord sur le fait qu'il y a
12:53 beaucoup de fragilité dans ce que nous faisons, mais j'ai envie d'avoir,
12:56 c'est la même discussion que tout à l'heure, quand j'ai le micro,
12:59 toute une parole pour dire, en fonction du contexte, c'est-à-dire
13:01 l'existence d'une extrême droite menaçante sur les droits sociaux,
13:04 de mon point de vue. Un gouvernement qui, lui, frappe carrément
13:06 le monde du travail. La NUPES, ce troisième pôle,
13:09 qui est, de mon point de vue, le pôle populaire, le pôle du travail,
13:13 doit rester uni pour l'emporter en 2027. Donc, je ne porterai aucune parole
13:18 qui fait éclater cette belle NUPES. Au contraire, j'en aurai que des paroles
13:22 douces, du miel doit sortir de ma banche pour dire "Vive la NUPES !"
13:25 - Il y a besoin de miel aussi au sein de LFI.
13:28 - Non, mais personne, ceux qui nous écoutent ne sont pas des gamins,
13:30 vous savez tous que la politique est un rapport de force,
13:32 quand vous rassemblez des forces politiques, tout le monde un peu
13:34 tire à Huéadia, mais je dis à tous, à tous, à mes amis, à tout le monde,
13:38 les amis, travaillons à ce qu'ils nous rassemblent pour réussir
13:41 le 7 mars, pour donner confiance à notre peuple, et toute autre parole,
13:44 de mon point de vue, serait décalée par rapport à la NUPES.
13:46 - Bon, Alexis Corbière, il nous reste à aller une minute trente,
13:48 ça va être difficile, mais vous êtes un gros bavard, mais on le sait,
13:50 Emmanuel Macron s'apprête à entamer une tournée en Afrique,
13:54 vous avez vu, avec une nouvelle décision de réduction des effectifs militaires français
13:59 en Afrique, avec un nouveau mode de fonctionnement.
14:01 Vous saluez cette décision parce que vous l'aviez évoquée il y a quelques mois.
14:07 - Bon, on va très vite, moi j'étais allé visiter nos troupes françaises,
14:11 au Mali, Barkhane, ces gens qui risquent leur vie sous l'uniforme français,
14:16 c'est pas rien, et pour autant j'avais rencontré des officiers,
14:18 vous savez on a une armée française très intelligente, des gens,
14:21 et qui nous avaient dit, tout en mettant là leur roi,
14:25 qu'il n'y avait pas de plan politique en vérité,
14:27 et que si ça se trouve on était là pour cinquante ans.
14:29 Moi je me souviens, ça m'avait frappé, le général avait dit,
14:31 "bon, la question c'est pas envoyer des troupes,
14:33 c'est que faisons-nous quand nous sommes sur place ?"
14:35 Une armée peut être présente, la puissance militaire de la France,
14:38 évidemment, peut frapper, porter des coups, mais pour faire quoi ?
14:41 Et de ce point de vue-là, notre présence militaire,
14:43 notamment au Mali, n'était pas liée à un plan politique,
14:45 et on a bien vu que même la situation, j'entends, politique du Mali,
14:48 s'était même dégradée durant la présence de la France.
14:50 Donc voilà, je suis pour que nous ayons,
14:52 et ça, c'est à nouveau le parlementaire qui reprend la parole.
14:55 Il faut aussi que cette histoire de notre présence en Afrique,
14:58 nos troupes françaises soient débattues à l'Assemblée Nationale.
15:01 L'armée, c'est pas la politique,
15:03 l'armée elle doit être envoyée pour accompagner un projet
15:07 de comment on participe au développement éventuellement d'un pays,
15:10 sur le plan économique...
15:12 - La stabilité également !
15:13 - Non mais, une fois de plus...
15:14 - Stabilité, la paix !
15:15 - Ça n'est pas la présence de 4000 personnes dans un pays immense,
15:18 plus grand que l'Europe, je me souviens, pour ce qui est du Mali,
15:20 qui réglera la situation...
15:22 - Bon, vous réclamez en tout cas un débat à l'Assemblée.
15:26 - Un débat à l'Assemblée Nationale,
15:27 et attention à ce que l'Afrique,
15:29 c'est pas l'arrière-cours de la France,
15:33 la France-Afrique, ça doit terminer,
15:35 et on ne va pas seulement aller dans un pays
15:36 pour des intérêts économiques directs de la France,
15:39 mais parce que ça ne marche pas,
15:40 et on ne doit pas exposer nos troupes françaises,
15:42 je crois qu'il y a 52 à 54 soldats quand même qui sont tombés,
15:44 j'aimerais penser à eux, à leur famille,
15:46 et que quand on fait couler le sang français d'un certain point de vue,
15:49 on prend cette responsabilité énorme,
15:50 quand on est chef de l'État,
15:51 au moins qu'il y ait un plan politique derrière,
15:53 et là, je trouve qu'on a pêché de ce point de vue-là.
15:55 - Il nous reste une petite minute,
15:56 le plan d'aide alimentaire devrait être annoncé aujourd'hui,
15:59 c'est mieux que le panier anti-inflation ?
16:02 - Mais pourquoi il n'y a pas le blocage des prix
16:03 des produits de première nécessité tel que nous l'avons proposé ?
16:06 Nous on a proposé ça,
16:08 tel que ça se fait d'ailleurs dans certains départements,
16:11 dans les DOM ou les TOM,
16:12 que nous considérions qu'il y a une inflation
16:14 qui devient trop importante,
16:15 et qu'au bout d'un moment on dit "stop",
16:17 il y a un panier de produits,
16:18 et...
16:20 - On bloque certains produits quoi.
16:21 - Pardon ? Oui !
16:22 - Le prix de certains produits.
16:22 - L'huile, du beurre, que sais-je, à un moment donné, voilà,
16:24 et tout ça on le met en place.
16:26 Ça n'a pas été fait, on a perdu du temps,
16:28 écoutez, on a souvent le chiffre de dire quoi ?
16:30 5-6% d'inflation,
16:31 mais quand on va,
16:32 je ne vais pas dire le nom du supermarché auquel je vais,
16:34 moi à Porte de Bagnolet ou ailleurs,
16:35 on a bien vu qu'il y a des produits,
16:36 c'est du 10, du 12, du 15% !
16:37 - Ah oui, parce que les prix de l'énergie ont monté, donc...
16:39 - Pas seulement, pas seulement,
16:40 il y a aussi des effets d'aubaine, de la grande distribution...
16:42 - Pas des agriculteurs !
16:43 - Non mais justement, c'est ça le problème,
16:45 je les salue d'ailleurs à l'occasion du Salon de l'Agriculture,
16:47 c'est que eux, ils ne voient pas rentrer dans leur poche,
16:49 souvent, l'augmentation des prix dans les rayons.
16:53 Parce qu'il y a toute une série d'intermédiaires
16:55 qui eux doivent être beaucoup plus encadrés,
16:58 et qui ne doivent pas se coinfler au passage.
17:00 - Merci Alexis Corbière, vice-président du groupe 1,
17:02 soumis à l'Assemblée Nationale, député LFI,
17:04 qui était mon invité ce matin sur Sud Radio.

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