Avec Jean-Lin Lacapelle, Porte-parole du Rassemblement National et ancien député européen & Éléonore Caroit, Députée Renaissance des Français établis hors de France
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##LE_DEBAT_DU_SAMEDI-2024-11-09##
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00:00Parce que si l'actualité est angoissante ou triste, il faut en parler encore plus.
00:08Parlons vrai sur Sud Radio. Faites-vous confiance, c'est la question que nous vous posons sur le Twitter de Sud Radio.
00:13Faites-vous confiance à nos forces de l'ordre pour assurer la sécurité des supporters israéliens jeudi prochain à Saint-Denis au Stade de France pour le match France-Israël.
00:23On dit ça après avoir constaté ces images absolument épouvantables dans Amsterdam.
00:27On en a longuement parlé hier. Cette chasse, non pas aux supporters du Maccabit et la Vive, mais cette chasse aux juifs qui a eu lieu dans toutes les rues de la ville d'Amsterdam.
00:36Des gens qui devaient implorer leurs bourreaux qui venaient les frapper à plusieurs reprises.
00:41Ils leur disaient non, non, je ne suis pas juif, ne me frappez pas, ne me frappez pas.
00:45C'est ça qu'on a vu clairement dans les rues d'Amsterdam, d'autant plus que nous sommes inquiets à l'approche de ce match France-Israël.
00:52On va en débattre avec nos deux invités. Jean-Len Lacapelle, bonjour, bienvenue sur Sud Radio, porte-parole du Rassemblement National.
00:59Nous sommes également avec Eleonore Carroix, bonjour, et bienvenue également sur Sud Radio, députée Renaissance des Français établie hors de France.
01:09Alors je vais vous poser la même question d'abord.
01:11Je sais que le porte-parole du Rassemblement National, Julien Aoudoul, il l'a dit sur Sud Radio, avait demandé à un brin provoquant au président de la République
01:19de délocaliser le match France-Israël en Corse en disant qu'il n'y avait pas d'antisémitisme en Corse mais qu'il y en avait partout ailleurs en France.
01:26Évidemment, ça n'aura pas lieu et heureusement. En revanche, est-ce qu'on peut faire confiance à nos forces de l'ordre pour assurer la sécurité des supporters israéliens jeudi prochain ?
01:33Jean-Len Lacapelle.
01:34Bien sûr. Je pense qu'il ne faut surtout pas fléchir, surtout pas faiblir et qu'il faut maintenir bien évidemment ce match.
01:40Il faut en revanche renforcer certainement les mesures de sécurité de manière à ce qu'il n'y ait pas le drame auquel on a pu assister à Amsterdam
01:50qui est l'illustration en effet d'un développement des actes et des agressions antisémites en France et donc en effet en Europe.
01:57Ce qui s'est passé est absolument scandaleux. C'est une opération de lynchage, c'est une chasse aux juifs à laquelle on assistait et c'est quelque chose qu'on ne devrait pas voir en effet.
02:07Et ce qui m'inquiète, c'est de voir qu'il y a un certain nombre de leaders politiques qui ne condamnent pas, qu'il y a un certain nombre de leaders d'extrême gauche qui cautionnent.
02:17Alors on va revenir justement, vous faites allusion aux réactions de certains députés insoumis à ces violences.
02:24On va y revenir assez précisément, d'ailleurs en choisissant nos termes parce que c'est important d'en venir sur ce qui a été dit hier, même si malheureusement ils ne sont pas présents aujourd'hui.
02:31Vous avez déjà raison d'en parler et ces images sont profondément choquantes. Non seulement les images mais ce qu'il y a derrière.
02:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui en 2024 à Amsterdam, c'est-à-dire au cœur de l'Europe, vous soyez obligés de crier « je ne suis pas juif » pour ne pas vous faire lyncher.
02:46Ça, ça devrait tous nous interpeller collectivement, quelles que soient nos opinions politiques, que l'on soit de gauche, de droite, de centre, même qu'on n'ait pas d'opinion politique du tout.
02:55Et on devrait se poser collectivement la question de qu'est-ce qui ne va pas, qu'est-ce qui ne marche pas pour qu'on en arrive là.
03:00Et surtout, on l'a peu dit, on voit un homme qui crie « je ne suis pas juif » sous-entendu, ne me frappez pas, ne me jetez pas dans le canal.
03:06On est à Amsterdam, c'est la ville d'Anne Franck. C'est bête mais il y a des choses comme ça qui résonnent dans l'histoire.
03:10C'est pas bête, c'est extrêmement grave. Et je pense qu'aujourd'hui, on peut avoir des opinions politiques, on peut être extrêmement critique envers le gouvernement de Netanyahou,
03:18on peut critiquer systématiquement toutes les violations du droit international. Mais on ne peut pas, on ne peut pas ne pas condamner ce genre d'actes.
03:25Les actes antisémites en France ont progressé, ils ont progressé partout en Europe, ils ont progressé dans le monde.
03:30Et ça, c'est notre responsabilité collective que de les condamner le plus fermement possible et d'agir en réalité, d'en parler, ne pas se censurer et dire que c'est tout à fait inacceptable.
03:40Bon, on peut faire confiance d'ores et déjà à nos forces de l'ordre, vous l'avez dit, pour assurer la sécurité, pour avoir tiré les leçons des Jeux Olympiques, de la Coupe du monde de rugby qui a eu lieu,
03:48de la finale désastreuse de la Ligue des champions de football où des supporters anglais s'étaient faits détrousser, c'était des supporters de Liverpool.
03:55Revenons-en à la polémique, on est obligés d'y venir, malheureusement, dès qu'on voit des actes pareils, il y a toujours une polémique.
04:00Plusieurs députés insoumis accusaient, non pas d'excuser, mais de relativiser à tout le moins les actes de lynchage qu'on a pu constater dans les images.
04:10Alors je vais revenir très précisément parce que c'est important de juger aussi sur pièce les propos des uns et des autres et de ne pas faire de raccourcis.
04:15Aymeric Caron, notamment député insoumis de la ville de Paris, je cite ce qu'il a dit hier.
04:19« Je condamne toute forme de violence d'où qu'elle vienne », malgré tout ce qui veut dire qu'il a condamné quand même ces actes de violence, c'est important de le dire.
04:26Je suis par ailleurs particulièrement soucieux de la vérité des faits. »
04:29Il ajoutait tout de suite « à ce stade, rien ne corrobore la thèse selon laquelle les attaques contre les supporters israéliens à Amsterdam sont des attaques antisémites ».
04:39Et ensuite il ajoute effectivement « des provocations qui ont eu lieu venant de certains supporters, rien ne prouve que ce soit ceux qui ont été agressés, on le précise,
04:46qui ont, pour certains d'entre eux, arraché des drapeaux israéliens dans Amsterdam, mené parfois quelques actes de déprédation ou alors poussé, c'est vrai, ça a été constaté sur des images,
04:55sur des champs racistes, comme l'un qui dit en hébreu « Quezal l'emporte et nique les Arabes ». Je cite ce champ, il a été entonné effectivement dans la rue d'Amsterdam.
05:04Bon, on ne va pas relier les deux parce qu'il n'y a rien qui peut justifier les actes de lynchage auxquels on est assisté.
05:09On peut être d'accord tous les trois pour dire que ces champs sont scandaleux et que ces provocations par ailleurs ont été scandaleuses,
05:14mais que c'est difficile de relier l'un à l'autre, Jean-Lenac appelle.
05:19Et ce qui est difficile aujourd'hui, c'est d'être de confession juive en France. Je rappelle quand même que les juifs en France représentent 1% de la population.
05:26Et ils représentent en même temps 57% des agressions antisémites dont ils sont victimes.
05:31Et que les propos tenus par un certain nombre de leaders politiques, et vous en citiez quelques-uns, sont quand même vraiment ambigus et posent un vrai problème tout de même.
05:39Quand on entend M. Mélenchon, le 7 octobre, dire « Je vous engage à les manifester avec des drapeaux palestiniens », ça pose un problème.
05:46Et même quand M. Macron ne partait pas à la marche contre l'antisémitisme, rappelez-vous, ça pose aussi un vrai problème de fond.
05:55Tout ceci est ambigu. D'ailleurs, dans les positions aujourd'hui de M. Macron sur la situation géopolitique au Moyen-Orient, il y a aussi quelque chose qu'on peut remettre en question.
06:04Aujourd'hui, l'antisémitisme, il faut le combattre. On ne peut pas aujourd'hui en France tolérer des propos comme ceux tenus par des leaders d'extrême-gauche.
06:11Et quand, et je me permets, ce sera mon petit mot de conclusion sur ce sujet-là, mais quand on entend les leaders, notamment de la Macronie, appeler à voter pour des candidats de la France insoumise pour battre le racisme national, j'avoue que cela me paraît...
06:26— Je vais répondre. Je crois qu'on a compris votre propos. Et je vais répondre parce que vraiment, ce qu'on est en train de dire, c'est qu'il faut arrêter les polémiques sur un sujet qui est extrêmement grave.
06:33Et venant d'un représentant d'un parti dont le fondateur parlait d'un détail de l'histoire en parlant quand même de la Shoah, je pense qu'on n'a absolument aucune leçon à recevoir de la part du Rassemblement national.
06:44Et la marche contre l'antisémitisme de laquelle vous parlez, elle est à l'initiative de la présidente de l'Assemblée nationale et du président du Sénat.
06:50Donc mon point sur ça, M. Auguste, c'est qu'il faut justement faire ce qu'on dit, c'est-à-dire apaiser le débat, reconnaître qu'il y a une situation qui est inacceptable aujourd'hui pour les juifs qui sont pris pour cible,
07:01reconnaître aussi qu'il y a des provocations qui sont inacceptables, comme vous parliez des chants des hooligans, sans faire évidemment le lien, et à un moment donné, apaiser le débat.
07:09Apaiser le débat, et c'est le contraire de ce que vous faites.
07:11Mais je crois qu'aujourd'hui, je le disais, les confessions juives, c'est compliqué. Certains retirent leur kippa pour circuler dans la rue, certains déménagent.
07:18Je le disais d'ailleurs de la part de Samuel Vauconfrère, il y a quelques semaines, une étude, 72% de nos compatriotes de confession juive pensent qu'ils sont plus en sécurité en Israël.
07:26Mais c'est vraiment le monde à l'envers. Et l'ambiguïté qui est tenue par Emmanuel Macron, je suis désolé, qui soutient la FI et qui soutient le Hezbollah, notamment au Liban, me pose alors problème.
07:34Vous êtes dans la polémique et dans la politique politicienne alors que c'est un sujet extrêmement grave.
07:37Allez, j'aimerais qu'on avance un tout petit peu aussi sur un autre sujet qui est grave, même si là, il n'est pas lié à l'antisémitisme, c'est la lutte contre le narcotrafic.
07:44J'aimerais surtout vous faire écouter un reportage de notre reporter Louis de Cargorlais.
07:48Ça se passe à Paris en ce moment. On est dans l'Est parisien, dans une zone du 19e arrondissement où il y a du trafic de drogue et où on croise effectivement des personnes qui sont droguées et donc dangereuses.
07:59À tel point que plusieurs employeurs ont décidé de faire escorter leurs salariés entre les transports publics et leurs bureaux. Écoutez ça.
08:07Pendant quelques minutes, je me suis mis dans la peau d'un employé de la BNP Paris-Bas et je m'apprête à prendre les transports en commun avec mon collègue d'un jour, Nicolas.
08:14Alors Nicolas, est-ce qu'on se sent rassuré quand on a un vigile à proximité tous les 100 mètres ?
08:18Oui, ça rassure. Le plus gros problème, c'est que déjà, j'ai l'impression que le gouvernement ne fait rien pour essayer de les soigner.
08:24Et surtout, tu en as toujours un ou deux, tu ne sais pas trop comment ils vont réagir si jamais ils n'ont pas leur dose.
08:29Mais est-ce que vous, il vous est déjà arrivé une histoire un peu compliquée avec une personne addicte ?
08:34Moi, j'ai eu une personne qui m'a suivi pendant 50 mètres pour me demander de l'argent.
08:39C'est un vigile qui lui a demandé de partir, mais je savais que la personne n'était pas dangereuse.
08:44Et est-ce que vous avez d'autres contraintes particulières ?
08:46Il y a aussi les consignes de ne pas donner d'argent, par exemple au camé, puisqu'on sait que si jamais on donne une fois, ils vont nous repérer et donc ils recommenceront encore et encore.
08:56Par exemple, il y a des endroits où on n'a pas le droit d'aller parce qu'en fait, il y en a trop.
09:00Me voilà arrivé à la gare Rosa Parks, temps de trajet 5 bonnes minutes et tout s'est bien passé.
09:05A noter que le ministère de la Justice, qui a une antenne dans la même zone, propose à certains employés de les raccompagner directement en voiture.
09:11Un reportage est différent de Louis de Kergorlé pour Sud Radio.
09:14Ça se passe dans l'Est parisien en ce moment.
09:16Des employeurs qui escortent avec de la sécurité privée leurs salariés ou qui les surveillent leur disent de ne pas aller quelque part.
09:23Précisément parce qu'il faut bien le dire, les forces de l'ordre publique ne sont plus suffisantes pour assurer leur sécurité.
09:30Et l'honneur qu'a Roi.
09:31Ces images sont terribles et malheureusement, elles me font penser à beaucoup d'autres images et à beaucoup d'autres choses que je vois ailleurs dans le monde.
09:37Je pense à Gracolande et à Sao Paulo.
09:39Je pense aussi aux Etats-Unis.
09:41Je pense au centre de San Francisco.
09:43C'est un fléau.
09:44C'est un fléau mondial.
09:46Il y a eu beaucoup de déclarations qui ont été faites.
09:48Il y a des efforts qui sont faits dans tous les sens pour la répression.
09:51C'est extrêmement important pour le démantèlement de ces réseaux.
09:54Il faut aussi faire de la prévention.
09:55Parce que c'est des addictions dont on parle.
09:57On a parlé d'une grande campagne de communication.
09:59Moi je veux bien une campagne de communication.
10:01Mais en fait, il y a des personnes qui sont malades et qui sont complètement addictes à ces substances.
10:05Et il faut aussi faire un énorme effort de prévention.
10:08Jean-Lenac appelle.
10:09Le trafic de drogue ronge notre pays.
10:11Il n'y a plus un endroit où nous sommes épargnés.
10:14Donc il faut que le gouvernement, bien sûr, prenne le problème à bras les corps.
10:18Il faut chasser les trafiquants.
10:20Ça veut dire qu'on a, je crois, 5000 cahiers en France, dit-on.
10:23On a 4000 points de deal.
10:24Mais il faut les traquer.
10:26Il faut les poursuivre.
10:27Il faut les punir sévèrement.
10:29On a des multirécidivistes dans la rue.
10:32Lundi dernier, je lisais un fait divers encore.
10:35Lundi dernier, dans un GoFast, une attapellation a lieu.
10:4080 000 euros de liquidité dans la voiture.
10:44Beaucoup de kilos de drogue.
10:47Je n'ai plus le chiffre à l'esprit.
10:49Le trafiquant fonce sur les policiers, blesse un policier.
10:54Il est jugé en comparution immédiate.
10:56Et il est aujourd'hui dans la rue.
10:58C'est-à-dire libéré.
10:59Ce n'est pas normal.
11:00On a justifié que ce n'est pas son boulot à ce moment-là.
11:02Le trafic de drogue, ce n'est pas quelque chose d'anodin.
11:06Il faut mener une guerre contre eux.
11:08Ça veut dire qu'il faut être sévère, bien sûr, dans les mesures que l'on prend.
11:12Et le gouvernement a une responsabilité là-dessus.
11:14C'est évident qu'il faut être extrêmement sévère sur la traque à ces réseaux,
11:19à ces cartels, à ces narcotrafiquants.
11:21Mais là, en l'occurrence, si j'ai bien compris votre reportage,
11:24que je n'avais pas vu, on parle des personnes qui sont...
11:27On parlait aussi des addicts et des drogués.
11:30Et je pense que c'est important de parler d'eux.
11:32C'est ce que je disais.
11:33On parle beaucoup de la traque aux cartels.
11:35C'est fondamental.
11:36Mais parlons aussi des personnes qui sont victimes
11:38et qui doivent aussi être traitées, soignées.
11:41Ne serait-ce que pour les empêcher de devenir dangereuses,
11:43pour elles-mêmes comme pour les autres, comme on peut le voir dans l'Est parisien.
11:46Merci à tous les deux d'être venus débattre sur Sud Radio
11:49si courtoisement sur des sujets pourtant si graves.
11:52Je rappelle évidemment que vous êtes porte-parole du Rassemblement national Jean-Len Lacapelle
11:57et que, Eleonore Carroix, vous êtes députée Renaissance des Français établis hors de France.