Réforme des institutions / Réforme des retraites au Sénat / Plan d'aide alimentaire

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Thomas Elexhauser, Clément Tougeron, Michel Taube et David Margueritte

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-02-28##
Transcript
00:00 Bonjour et bienvenue, ravi de vous retrouver pour ce dernier jour du mois de février.
00:04 Mettez-vous d'accord ce matin avec autour de la table, alors on raccroche son téléphone
00:08 Monsieur Michel Taubes s'il vous plaît.
00:10 Bonjour Michel.
00:11 C'était ma fille.
00:12 Elle va bien, vous l'embrassez pour moi.
00:14 Elle est devant le centre de loisirs.
00:15 Ah, tout va bien ?
00:16 Tu me dis qu'elle est bien arrivée.
00:17 Ah, tout va bien.
00:18 Michel, fondateur du site d'information Opinion Internationale et fondateur d'Ensemble
00:22 contre la peine de mort.
00:23 David Marguerite, un nouveau qui vient d'arriver dans l'équipe.
00:26 Bonjour, bienvenue.
00:27 David Marguerite, vice-président de la Normandie en force, président de l'agglomération du
00:34 Cotentin.
00:35 Vous allez faire un petit tour au Salon de l'Agriculture ?
00:36 C'est fait, c'était hier.
00:37 Et alors ?
00:38 C'était hier.
00:39 L'ambiance ?
00:40 Très bonne ambiance.
00:41 Beaucoup de monde.
00:42 Est-ce que vous avez rencontré Père Vanche ?
00:44 Non, je n'ai pas rencontré Père Vanche.
00:47 C'est la première vache Montbéliarde du territoire de Belfort depuis 20 ans.
00:51 Pour nous, à Opinion Internationale, c'est la star du Salon de l'Agriculture.
00:55 Il y a Ovalie pour nous annoncer la Coupe du Monde de Rugby, mais il y a Père Vanche
01:01 aussi.
01:02 Allez voir Père Vanche.
01:03 Fais noter, on ira.
01:04 On fera un selfie avec elle, Michel, c'est promis.
01:05 Également, Thomas Excellenster, bonjour.
01:08 Délégué national des centristes et conseiller départemental de l'Eure également.
01:12 Et avec nous également Clément Toujeron.
01:14 Bonjour Clément.
01:15 Bonjour Christine.
01:16 Analyste politique et communicat en centre du cabinet.
01:18 Tilder.
01:19 Alors, on a un joli programme ce matin.
01:21 On va parler bien sûr de la réforme des retraites qui va encore nous occuper ce
01:25 matin avec, on va dire, deux salles, deux ambiances dans ce débat.
01:29 Après l'hystérie de l'Assemblée Nationale, voici maintenant, nous dit-on, la sérénité
01:33 du Sénat.
01:34 Les sénateurs LR, notamment, sont-ils les meilleurs alliés d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth
01:38 Borne pour cette réforme ? La grève reconductible, on le sait désormais à la SNCF dès la semaine
01:44 prochaine, à l'appel de tous les syndicats, ce qui est assez rare à la SNCF.
01:47 Est-ce que ça, ça peut changer la donne dans le débat aujourd'hui ? On le sait
01:51 aussi que Pierre Palma ira donc en prison.
01:53 Il est pour l'instant en détention, mais à l'hôpital.
01:55 Pour vous, décision logique ou la justice française a-t-elle fini par céder à l'opinion
01:59 publique qui demandait et qui trouvait logique que le comédien aille en détention provisoire ?
02:05 Et puis, autre sujet, fin de match.
02:08 Alors, tous les jeux de mots sont possibles pour Noël Le Gretz.
02:10 Le président de la Fédération Française de Football devrait donc logiquement démissionner.
02:14 Ça devrait tomber ce matin à l'occasion d'un comité exécutif.
02:18 Il devrait présenter, nous dit-on, sa démission.
02:20 Mais il ne va pas rester non plus silencieux.
02:24 Donc, on attend sa prise de parole dans cette affaire-là.
02:27 On va se demander qui a eu la peau du président de la Fédération Française de Football.
02:30 Est-ce que c'est là aussi l'opinion ? La ministre ou, on va dire, la bien-pensance
02:34 autour de plusieurs sujets qui le concernent.
02:37 Et puis, autre sujet également, on parlera du pouvoir d'achat avec l'annonce ce matin
02:41 du gouvernement de se panier pour les plus précaires 60 millions d'euros qui vont servir
02:47 à financer des ateliers de transformation.
02:49 Je vous lis le communiqué, pour faire des conserves, des confitures, des plats préparés
02:53 plus faciles à stocker.
02:54 Et ça sera donc distribué via les associations caritatives.
02:59 Ce seront les périmés des grandes surfaces qu'on ira chercher pour les transformer pour
03:03 les plus précaires.
03:04 Ceux-là dont ils ont besoin aujourd'hui.
03:07 Voilà pour le menu du jour.
03:09 Alors, j'espère qu'on va arriver à tout dire parce que c'est quand même copieux.
03:12 Mais on va commencer par vos coups de cœur et vos coups de gueule.
03:14 Je commence avec vous, David.
03:16 Je lis donc "coup de gueule contre la réforme des institutions".
03:18 Emmanuel Macron a mis le dossier sur la table.
03:21 Oui, alors, Le Figaro nous apprenait hier les évolutions de la réflexion d'Emmanuel
03:25 Macron sur cette réforme.
03:27 Alors, d'une part, évidemment, il s'agit d'une manœuvre de manipulation grossière
03:32 et de diversion grossière de l'opinion.
03:34 Ce n'est absolument pas le sujet qui préoccupe aujourd'hui nos concitoyens de savoir comment
03:38 on va réformer les institutions.
03:40 Et puis surtout, moi, le vrai coup de gueule, c'est sur le fond.
03:44 Parce qu'une fois de plus, on passe à côté du sujet.
03:46 Parce que quand on lit ce qu'il y a dans les tuyaux, c'est réforme des modes de scrutin
03:50 pour les législatives, suppression d'échelon pour les collectivités.
03:53 Pour mieux finalement oublier de réformer ce qui compte vraiment, c'est-à-dire l'État.
03:57 Un État obèse, un État totalement inefficace.
04:01 Et finalement, aujourd'hui, qu'est-ce qui fonctionne ? Qu'est-ce qui fait qu'il y a
04:04 de l'eau potable qui sort des robinets, que les déchets sont ramassés concrètement
04:07 aujourd'hui ? Ce sont les collectivités territoriales.
04:09 Mais qu'est-ce qui ne fonctionne pas ? La justice, la sécurité et l'énergie.
04:12 On le voit sur l'abandon de la filière nucléaire.
04:15 Je voudrais donner des exemples très concrets parce qu'une bonne réforme aujourd'hui des
04:19 institutions, je suis favorable à ce qu'il y ait des réformes, ce serait une réforme
04:22 qui consisterait à dire "on va simplifier vraiment, on va faire en sorte qu'il y ait
04:26 un pilote par compétence".
04:28 Aujourd'hui, on est en train de réformer, je donne un exemple très concret pour les
04:31 auditeurs, on est en train de réformer la compétence emploi.
04:33 Mais en réalité, avec France Travail, on est en train de constituer une usine à gaz.
04:36 Moi, en région Normandie, je m'occupe de l'emploi et de la formation.
04:39 Je donne un exemple.
04:40 Pour aujourd'hui, qu'un aide-soignant ou une aide-soignante devienne infirmière,
04:43 la région est obligée de lui dire de devenir demandeur d'emploi pour qu'on puisse financer
04:47 sa formation.
04:48 Pourquoi ? Parce que dans la formation des infirmiers, vous avez l'État, vous avez
04:52 Pôle emploi, vous avez la région, vous avez les opcos, vous avez transition professionnelle.
04:56 C'est un système qui ne fonctionne absolument pas, qui est totalement inefficace, qui crée
04:59 d'ailleurs de la frustration parce qu'on explique qu'il faut plus d'infirmiers et
05:03 d'infirmières.
05:04 Mais quand il s'agit de les former, on explique que le bon interlocuteur n'est pas vraiment
05:08 le bon finalement au bout du compte.
05:10 Cette situation, elle est finalement accablante.
05:13 Et ce qui est accablant, c'est que l'État prend une fois de plus les choses à l'envers
05:17 plutôt que d'envisager une vraie réforme de structure sur ses compétences, de transférer
05:22 aux collectivités territoriales des compétences entières, pleines et entières, de plein
05:26 exercice, qu'on soit vraiment pilote sur un sujet.
05:29 Et bien finalement, il se livre à une forme de facilité assez habituelle qui consiste
05:33 à dire...
05:34 - Est-ce que ce n'est pas le premier à faire ça ?
05:35 - Ah non, mais ce n'est pas le premier à faire ça, c'est assez habituel.
05:37 François Hollande a fait ça d'ailleurs avec la réforme des institutions en 2015, c'était
05:42 à peu près la même chose.
05:43 Mais finalement, ce sujet, qui est un sujet encore une fois de diversion...
05:46 - Parce que c'est un peu lourd de changer un peu la réforme des institutions.
05:48 Alors que vous dites sur l'emploi, je pense que c'est assez facile, peut-être, en tous
05:52 les cas, ça l'est sans doute plus, de se pencher sur ce genre de petites...
05:55 - Oui, complètement, parce que c'est vraiment des réformes de simplification dont on a besoin.
05:59 Ce ne sont pas des réformes de structure, supprimer des échelons, je pense que Thomas
06:02 serait d'accord.
06:03 Supprimer des échelons, c'est de la facilité, mais ça ne règle pas le problème.
06:06 Et puis surtout, finalement, une fois de plus, l'État passe à côté du sujet qui le concerne
06:09 vraiment, c'est de se réformer lui-même.
06:11 - Alors, qui veut réagir ? Clément.
06:13 - Oui, Christine, j'entends ce que vous dites, c'est une pirouette qui aujourd'hui, j'ai
06:20 envie de vous dire, n'a pas vraiment de sens.
06:22 - Aucun.
06:23 - Parce que quand on est en train de parler d'une réforme des institutions, qui ne parle
06:27 absolument pas du même sujet, c'est bien de dire "oui, mais moi j'aimerais ça, j'aimerais
06:31 ça, j'aimerais ça".
06:32 D'accord ? Mais vous voyez bien la défiance qu'il y a aujourd'hui par rapport aux institutions.
06:35 Qui que le Président de la République souhaite réformer, je ne dis pas que la réforme est
06:38 bonne, je dis, de toute façon, on ne l'a pas intégralement.
06:41 En revanche, de dire "oui, mais ça, ce n'est pas un vrai sujet", si c'est un vrai sujet,
06:46 quand on voit que la loi fait moins de personnes qui vont voter aux élections législatives.
06:49 Vous ne pouvez pas dire "il y a moins de personnes qui vont voter aux législatives, donc je
06:53 vais réformer les enjeux de travail, la répartition, je vais faire une loi de décentralisation".
06:57 - Mais c'est certainement pas en réformant le mode de scrutin.
07:00 - Il y a deux sujets.
07:01 Que vous appeliez à une réforme et à une loi de décentralisation, je l'entends.
07:06 - Avec le "qui fait quoi".
07:07 - Mais en revanche, un deuxième temps, parce qu'il y a un besoin de réformer nos institutions
07:12 au niveau national, parce qu'elles ne fonctionnent pas, parce qu'il y a une défiance de plus
07:17 en plus importante.
07:18 - Au niveau national, c'est ce que je dis.
07:19 - Et aujourd'hui, en revanche, on voit qu'il n'y a pas une réelle défiance envers les
07:23 institutions locales, les mairies, mais c'est exactement le même sujet sur les régionales.
07:28 Et en revanche, c'est un vrai sujet.
07:30 Qui comprend exactement à quoi sert un département et une région ? Vous le savez très bien,
07:35 il y a quand même un grand cafouillage.
07:36 Quand vous allez voir vos électeurs, vous ne pouvez pas vous dire "tiens, c'est facile".
07:40 - On dit la même chose en fait.
07:41 - En fait, le thermomètre, on va faire circuler la parole.
07:43 - On dit exactement la même chose, parce que finalement, en effet, un département,
07:48 une région, une agglomération, une commune, on ne sait pas vraiment à quoi ils servent,
07:51 parce qu'ils font à peu près parfois la même chose sur la culture, sur le sport.
07:53 On a des compétences croisées.
07:55 Donc en fait, ce que je dis, c'est que la vraie réforme, c'est une réforme de l'État
07:58 et une réforme de simplification des compétences.
08:00 Donc on est à peu près d'accord.
08:01 - En même temps, on était content de trouver les grandes régions pendant le Covid pour
08:03 financer pas mal de choses, et notamment les masquings.
08:07 Michel, Michel Thauvin.
08:08 - Comment dire ? Moi, je suis un libéral sur le plan politique et je considère que
08:12 les institutions façonnent les hommes.
08:14 Et les institutions françaises, elles sont très mal faites.
08:17 Elles datent d'une autre époque, d'un autre monde.
08:20 Et d'avoir tellement de pouvoirs concentrés dans les mains d'un seul homme, ça n'est
08:24 pas normal.
08:25 Le président français, toute chose égale par ailleurs, a beaucoup plus de pouvoirs
08:29 en France que le président des États-Unis, qui dépend d'États fédérés, qui dépend
08:34 d'un congrès sur la politique étrangère, qui ne peut pas faire ce qu'il veut.
08:37 - Là, on voit avec la réforme des retraites que c'est un petit peu rééquilibré, vu
08:40 qu'il n'a pas une majorité absolue, mais relative.
08:42 - Oui, mais ça, c'est parce que les Français lui ont imposé cette limite.
08:45 Mais en 2018, il avait déjà eu un projet de réforme des institutions.
08:49 C'était catastrophique.
08:50 Ça renforçait encore plus les pouvoirs du président de la République.
08:53 Donc moi, je suis pour une réforme des institutions.
08:55 Il faut la faire.
08:56 Et c'est même certainement une des grandes urgences.
08:59 Et je suis comme vous, je suis un gérondin, je suis pour une grande phase de décentralisation.
09:04 Ce que Mitterrand avait fait en son temps, c'est un homme de gauche qui l'avait fait.
09:07 Il faut le reconnaître.
09:09 Mais il faut absolument que tout ne remonte pas au chef de l'État.
09:14 Et je ne crois pas deux minutes dans la volonté d'Emmanuel Macron d'aller dans ce sens-là.
09:18 - Allez, on fait circuler.
09:19 Thomas, on ne vous a pas entendu sur ce sujet.
09:21 Je pense que le cirque qu'on a eu à l'Assemblée nationale encourage beaucoup les Français
09:25 à se poser des questions sur le fonctionnement de nos institutions politiques françaises.
09:29 Et ça, ce débat-là, il ne faut pas l'écarter parce que les Français s'interrogent à
09:32 savoir comment ils sont représentés, comment se répartit la démocratie dans le pays.
09:36 - Mais est-ce que vous pensez que tout le monde est choqué, vraiment, par certaines
09:40 situations qu'il y a à l'Assemblée nationale ?
09:42 - Je peux vous dire que moi, dans mon canton, les gens m'ont plus parlé du cirque à l'Assemblée
09:47 que de la réforme elle-même.
09:48 C'est-à-dire que les gens ont été absolument outrés, et c'est d'ailleurs assez scandaleux
09:52 la stratégie de la France insoumise qui laisse d'ailleurs Marine Le Pen comme blanche neige
09:57 dans ce débat-là.
09:58 C'est cette attitude du bazardage absolu, du sabotage des débats.
10:02 Et donc les Français, d'autant plus après cet exercice, se sont dit "mais qu'est-ce
10:05 qui se passe dans notre pays ? Comment se peut-il qu'au bout de 15 jours de débat,
10:09 on n'ait pas pu dépasser l'article 2 du projet de loi ?"
10:13 Le projet de loi qui, en plus, tous les candidats à l'élection présidentielle avaient fait
10:18 des propositions sur le sujet des retraites, et donc c'est quand même un sujet bien connu
10:21 de l'ensemble de la population.
10:22 Non, je pense qu'il y a un vrai sujet sur la réforme des institutions, je pense qu'il
10:25 y a aussi un sujet sur les pouvoirs du chef de l'État qui peut nommer à tout va préfets,
10:29 ambassadeurs, etc.
10:30 Sans quasiment aucun contrôle ni aucune limite.
10:33 Mais là où je fais un carton rouge, ce sera mon deuxième aujourd'hui, c'est sur les pouvoirs
10:39 en place.
10:40 On a vu avec Hollande avec la réforme des régions, c'est-à-dire qu'ils sont là à
10:44 donner des leçons aux collectivités territoriales, à couper les budgets, à réduire drastiquement
10:49 les dotations, sans le faire pour l'État soi-même.
10:52 C'est-à-dire qu'on a bien vu quand les régions ont fusionné, il a fallu supprimer
10:55 des postes de directeur général des services, regrouper des services, faire des fusions,
10:59 re-centraliser...
11:00 - Changer des logos.
11:01 - Changer des logos, mais bon, c'est pas ça qui a été le plus coûteux.
11:04 Et l'État n'est incapable, et Macron en 10 ans, de ne rapporter aucune réforme structurelle
11:10 de l'État.
11:11 Et c'est ça qui est hallucinant quand on voit le nombre de fonctionnaires qui dépendent
11:15 de l'État fonctionnel.
11:16 - S'il y a d'ailleurs une constante dans la Macronie, c'est finalement la suspicion à
11:19 l'égard des collectivités territoriales.
11:21 - Voilà, on referme la parenthèse, mais on y reviendra sur la réforme des institutions
11:24 sans aucun doute.
11:25 On va faire une petite pause sur Sud Radio.
11:27 Et Thomas, vous gardez la parole parce que vous allez nous donner un coup de cœur dans
11:29 un instant.
11:30 Donc ça nous fait plaisir aussi, mais pas que des cartons rouges.
11:32 - Ça va nous faire du bien.
11:33 - Oui, il y a des cartons verts.
11:34 C'est ça.
11:35 Allez, à tout de suite.
11:36 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
11:39 9h10, Christine Bouillaud.
11:41 - Et en compagnie de Thomas Excellausser, Clément Toujeron, Michel Taubes et David
11:45 Marguerite, on en était au coup de cœur et au coup de gueule de nos débatteurs du
11:49 jour.
11:50 Thomas, coup de cœur ou coup de gueule sur le cinéma français ?
11:53 - Coup de cœur sur le cinéma français historique.
11:56 Je voudrais quand même rappeler aux auditeurs, et pour ceux qui ne le savent pas, que le
11:59 cinéma c'est une invention française.
12:00 C'est la famille Lumière qui a créé le cinématographe qui permet d'enregistrer
12:07 des images en mouvement et qui a conçu les premiers cinémas.
12:09 - Encore un truc qu'on s'est fait piquer, vite fait, bien fait.
12:11 - Les Américains ont été, et les Indiens peut-être aussi, plus forts que nous.
12:15 On a vu la cérémonie des Césars qui était sur Canal+ en clair vendredi soir.
12:20 Cette cérémonie, je l'ai regardée un petit peu, elle ne m'a pas fait rêver.
12:24 Le seul moment où on a un peu rêvé, c'est quand Brad Pitt est arrivé.
12:27 Je trouve un peu dommage que ce soit un acteur américain qui stimule une cérémonie.
12:32 - Oh, quand même Virginie Effera, c'était un bon moment.
12:35 - Oui, c'était un bon moment, en effet.
12:37 C'est une très belle actrice.
12:39 Après, elles étaient toutes formidables.
12:41 Juliette Binoche pour Wistram, qui s'est d'ailleurs tournée en Normandie.
12:44 Ce que je voulais dire, c'est qu'on a un cinéma français, j'en parlais avec Catherine
12:48 Morin d'Essay hier, qui est une scénatrice spécialiste dans le domaine de la culture.
12:52 On a un cinéma où il y a beaucoup d'énergie en France qui est déployée, beaucoup de
12:55 fonds aussi, de subventions, à la fois de l'État, mais aussi beaucoup des collectivités
12:59 territoriales.
13:00 Et on a un cinéma français qui, depuis une grosse dizaine d'années, décroche carrément
13:04 sur le marché international, alors que c'était un de nos fers de lance de notre dynamique
13:11 à l'étranger.
13:12 Pour vous donner quelques chiffres, on est sur 2022 sur à peu près 27 millions d'entrées
13:17 dans les salles obscures étrangères pour des films français, c'est-à-dire deux fois
13:21 moins que la moyenne des dix dernières années, où nous étions largement au-dessus des
13:25 50 millions d'entrées dans le monde.
13:26 Et même, je crois, en 2014, d'après Challenge, on avait dépassé les 120 millions d'entrées.
13:31 Et je trouve extrêmement dommage que nous n'ayons pas ces grands films qui ont fait
13:36 ces dernières années le succès du cinéma tricolore, tel que Le Pianiste, tel que Lucy,
13:42 Taken, Le Cinquième Élément, Intouchables, c'était il y a plus dix ans maintenant.
13:46 Et je trouve vraiment dommage que malgré toute cette énergie, on se retrouve avec
13:52 des films décevants, des castings décevants, presque un sentiment que l'on fait des films
13:59 pour faire des films.
14:00 On fait de la quantité subventionnée par le CNC.
14:03 - Ah vous trouvez vous ? - Oui, alors il y a des films qui sortent
14:06 du lot, mais les chiffres parlent d'eux-mêmes.
14:08 Quand je vous dis 27 millions de ventes l'année dernière, quand on avait fait 120 millions
14:12 en 2014, c'est quand même assez défiant.
14:14 Et voilà, j'ai eu un petit coup de gueule parce que je pense que même certains publics
14:18 français ne comprennent pas toujours ce qui sort à nos écrans.
14:21 Alors il y a quelques pépites forcément, mais je pense que ce n'est pas l'avis général
14:26 des compatriotes.
14:27 - Et puis aussi il y a un enjeu budgétaire extrêmement important derrière.
14:33 Il y a deux facteurs.
14:35 Déjà une partie du Covid qui fait qu'il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas allées
14:38 dans les salles et qui n'y sont pas retournées, vu les coûts aussi.
14:40 - Ça va mieux aujourd'hui.
14:41 - Ça va mieux, mais c'est une reprise qui est très lente.
14:44 On en parlera tout à l'heure pour le tourisme, mais c'est un peu le même sujet.
14:46 Et puis, je comprends complètement pour des familles qui ont un ou deux enfants sur le
14:52 prix du cinéma, quand vous voyez des tarifs qui vont entre 10 et 15 euros la place pour
14:57 un adulte et 5 et 10 euros pour un enfant, quand vous êtes une famille 50 euros la soirée,
15:02 ça fait un petit peu cher.
15:03 Et je le comprends complètement vu parfois la qualité, comme le soulignait Thomas, des
15:07 films qui sont.
15:08 - Carton box-office de deux grosses productions, Alibi 2 je crois, c'est ça ?
15:13 - Oui, Alibi 2, le plus qui arrive à déstabiliser le grand film tant attendu.
15:19 - Qui dépasse pratiquement maintenant les 700 000 ou pratiquement le million d'entrées
15:22 quand même, Astérix ou Obélix.
15:23 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est que Alibi 2 est en train de passer devant Astérix
15:28 ou Obélix, alors que les budgets et la communication qui ont été faites autour du lancement d'Astérix,
15:35 c'était quand même pas le même, parce que je l'avais dénoncé sous cette antenne.
15:37 On a assisté à la mise en place d'un réseau et de showbiz pour promouvoir ce film, quand
15:43 même ahurissant par rapport à d'autres films français.
15:45 - Le problème aussi c'est que les films sortent maintenant sur les plateformes.
15:48 - Michel, à l'étranger ?
15:49 - Ah, non, j'allais dire que quand j'aime pas un film, je n'en parle pas.
15:53 - Ah bon, bah voilà, ça c'est fait, on comprend.
15:56 Bon, on va continuer sur des chiffres avec vous Clément, sur cette fois les chiffres
16:00 du tourisme en France et qui cartonnent.
16:02 - Exactement.
16:03 En janvier dernier, l'Organisation mondiale du tourisme ont fait leurs premières analyses
16:10 avec une augmentation du nombre de touristes dans le monde.
16:13 En 2022, 900 millions de personnes se sont déplacées en plus.
16:17 C'est deux fois plus que les chiffres enregistrés en 2021 et on était arrivé à 63% du taux
16:26 avant pandémie.
16:27 L'ensemble des secteurs ont été favorisés, l'ensemble des zones géographiques, notamment
16:33 le Moyen-Orient avec +83% et l'Europe +80%.
16:36 Alors, quelles sont les retombées économiques dans le monde et en particulier en France ?
16:42 Et bien, A tout France a sorti hier une note de conjoncture qui est extrêmement intéressante
16:47 puisque les recettes du tourisme international en France ont fait en 2022 57,8 milliards
16:54 d'euros et donc ça correspond à peu près à ce qu'on avait en 2019, voire un petit
17:00 peu plus, ce qui est extrêmement intéressant.
17:02 On a sur le podium, Christine, quels sont les trois pays qui dépensent le plus en France
17:08 lorsqu'ils sont les touristes ?
17:10 Je pense que ce sont les Etats-Unis.
17:11 Non, ils sont cinquièmes.
17:12 Ils sont cinquièmes.
17:13 Et bien, c'est les Belges.
17:14 Ah, les Belges.
17:15 Les Belges avec plus de 7 milliards d'euros dépensés en France.
17:18 Les Britanniques, puis les Allemands.
17:20 On retrouve par exemple les Etats-Unis en quatrième position.
17:24 Cette note nous souligne en particulier que le manque de fréquentation encore, qui peut
17:30 encore augmenter, s'explique notamment avec l'absence des Asiatiques qui, vous le savez,
17:36 avec les politiques qui sont mises en place sur le continent, freinent les départs, 31%
17:41 en moins.
17:42 Et en même temps, ils soulignent qu'en France, les Français reprennent un petit peu ou aux
17:48 vacances, au tourisme, puisque 23% des Français se sont déplacés en interne.
17:55 Il y a eu 23% de départs, ce qui correspond à peu près au taux de 2019.
17:59 Alors en 2023, à quoi on peut s'attendre ?
18:02 Et bien, d'après l'Organisation mondiale du tourisme, il va y avoir une augmentation
18:06 pour atteindre 95% des départs avant Covid.
18:10 Pour deux raisons, on pourrait continuer à augmenter cela, parce que le ralentissement
18:17 économique permet en même temps à certains de voyager.
18:21 Et puis malheureusement, la situation en Ukraine pourrait en revanche freiner les départs.
18:26 En tous les cas, le secteur aérien se porte mieux que jamais.
18:30 On voit ça.
18:31 Et finalement, les gens bougent beaucoup alors qu'on avait imaginé après le Covid ou pendant
18:35 le Covid qu'on ferait du tourisme autrement.
18:37 Petite illustration locale de ces chiffres.
18:40 La Normandie et le Cotentin en particulier.
18:43 Il y a une très forte progression.
18:45 On a atteint cette année un record 2,5 millions de touristes sur notre territoire.
18:50 Beaucoup de touristes français, retour de touristes étrangers, en particulier de touristes
18:53 allemands sur notre territoire et de Néo-Zélandais.
18:56 Mais ce qu'on constate aussi, c'est qu'au-delà de la progression quantitative très forte,
19:00 c'est un changement complètement de la pratique touristique.
19:02 C'est-à-dire qu'un territoire comme le nôtre, plutôt authentique, grands espaces, qui n'était
19:05 pas forcément dans le scope des touristes jusqu'ici, est devenu un lieu vraiment très
19:09 privilégié.
19:10 Parce que finalement, ce que recherchent les gens depuis le confinement, ce n'est pas un
19:12 tourisme industriel, c'est vraiment le tourisme des grands espaces.
19:15 C'est de la qualité du vie.
19:16 On redécouvre la maison à côté de chez soi.
19:18 Les chiffres sont excellents.
19:19 Et avec le calendrier français, la Coupe du monde de rugby, les Jeux olympiques, etc.
19:25 Le défi sécuritaire.
19:27 On en a souvent parlé avec Valérie ici.
19:30 Non, je voudrais dire qu'on néglige souvent les pouvoirs publics et notamment le gouvernement
19:35 successif, la part du tourisme dans notre PIB, puisqu'on dépasse les 10% de part de
19:41 PIB.
19:42 C'est une économie, dans l'économie, énorme.
19:45 Et j'horrite vraiment que nous n'ayons pas de véritable ministère dédié exclusivement
19:50 au sujet du tourisme en France.
19:52 Parce qu'avec plusieurs dizaines de millions de visiteurs par an, ça pose des sujets de
19:56 sécurité dans les aéroports, etc.
19:58 Et quand on voit que certains pôles de compétences tels que l'économie sociale et solidaire,
20:03 ou encore même l'agriculture, ont leur propre ministère, je trouve dommage que le tourisme,
20:08 qui est quand même l'un des atouts majeurs français, n'ait pas de représentation forte
20:13 au sein du gouvernement.
20:14 Il est rattaché au ministère des Affaires étrangères aussi.
20:16 Non, non, non.
20:17 Il est reparti à Bercy.
20:18 C'est la ministre des entreprises, des commerçants, des PME et du tourisme.
20:23 Olivier Grégoire qui s'en occupe.
20:25 En sachant que c'est des très bons résultats avec un secteur qui a du mal à recruter,
20:29 qui a du mal à faire tourner, etc. et qui est marqué par l'inflation.
20:31 Michel, pour le tour de table, Emmanuel Macron a posé ses jalons concernant la relation
20:38 entre la France et l'Afrique.
20:39 Effectivement, il part demain à Libreville pour le sommet mondial de la forêt, le One
20:45 Forest Summit.
20:46 Après s'être occupé de l'Amazonie, il va s'occuper du bassin du Congo, qui est le
20:50 deuxième poumon de la planète.
20:53 Et après il va en Angola, au Congo et en RDC.
20:57 Effectivement, Emmanuel Macron, Macron l'Africain.
21:01 Est-ce qu'il existe Macron l'Africain ?
21:03 Lors de son premier quinquennat, à mon avis, il n'a commis que des erreurs.
21:07 Il s'est rendu à Ouagadougou, au Burkina Faso.
21:10 Il a fait un discours à la jeunesse africaine et en faisant cela, il a humilié un chef
21:14 d'État qui était dans la salle, ce qui a mis hors d'eux tous les chefs d'État
21:19 africains.
21:20 Pour l'Afrique, le respect de l'âge, c'est très important, très important.
21:23 Et il a ramé pendant cinq ans pour essayer de rattraper l'erreur qu'on mise.
21:27 Mais il a continué.
21:28 Pendant cinq ans, il a misé sur les sociétés civiles, le débat avec la société civile
21:34 africaine et il a ignoré les chefs d'État africains.
21:38 Résultat, vous avez eu depuis un an un sommet États-Unis-Afrique.
21:42 Biden a reçu les 54 chefs d'État africains en décembre.
21:47 Sommet Russie-Afrique, Inde-Afrique, Japon-Afrique et il n'y a plus de sommet Afrique-France.
21:53 Il y en a eu un à Montpellier avec des militants d'associations souvent très anti-français,
22:00 mais pas de rencontre avec les chefs d'État.
22:02 Donc vraiment, j'espère qu'il va en prendre conscience et qu'il va profiter de ce voyage
22:06 pour renouer avec les chefs d'État africains parce que la France a besoin de parler, surtout
22:12 le chef de l'État, à son niveau avec ses homologues africains.
22:17 Il va notamment rencontrer Denis Sassoon-Guesso qui est le président du Congo, qui joue un
22:22 rôle très important, notamment dans la gestion du conflit libyen parce qu'il est le chargé
22:27 pour l'Union africaine de gérer cette crise.
22:30 Il faut que, face à un ancien, il arrive à renouer le dialogue.
22:35 C'est absolument capital pour les intérêts de la France.
22:38 Quelqu'un veut réagir sur la position de la France afrique en sachant que les positions
22:43 françaises sont depuis longtemps, on va dire, challengées par la Chine.
22:48 Aujourd'hui, il y a aussi la Russie qui fait tout son possible pour discréditer la position
22:57 française.
22:58 Moi, j'espère que la voix de la France est encore attendue parce qu'il y a quand même
23:01 un effondrement dans le message français.
23:04 J'espère qu'elle l'est.
23:05 Pour tout vous dire, un peu la nostalgie de Jacques Chirac et de sa capacité à avoir
23:08 incarné la France, à porter un message très fort en Afrique.
23:11 Je ne suis pas convaincu qu'Emmanuel Macron ait la même capacité, je l'espère.
23:14 Je l'espère vraiment pour la voix de la France, pour sa capacité à s'exprimer dans le monde.
23:18 Maintenant, vous avez raison, il a commis beaucoup d'erreurs.
23:20 Est-ce que sa parole n'est pas trop abîmée ? Est-ce qu'il n'est pas trop tard ? Je ne
23:22 le souhaite pas.
23:23 Voilà, donc on va s'arrêter un court instant.
23:26 Moi, je voulais juste faire un petit coup de gueule.
23:29 Je ne sais pas trop quoi en penser, mais c'est le Michelin qui, encore une fois, a fait parler
23:31 de lui aujourd'hui avec des rétrogradations et une pensée pour tous ses restaurateurs.
23:35 Bon, alors, il perd des étoiles, mais on ne sait pas trop en écoutant les uns et les
23:39 autres.
23:40 J'écoutais encore Vérin, Michel Vérin, qui poussa un coup de gueule sur ça et ses restaurateurs
23:46 qui font la beauté de la gastronomie française.
23:49 Moi, je voulais presque faire un coup de cœur, donc j'en profite, pour Guy Savoie
23:53 et pour le patron de l'établissement de La Rochelle.
23:57 Voilà, parce que c'est des artistes, c'est des Picasso de la gastronomie.
24:02 Donc, pour moi, ils gardent leurs trois étoiles et ils gardent leurs trois étoiles.
24:06 Oui, Clément ?
24:07 Non, mais c'est un sujet extrêmement important.
24:10 Mon frère travaille justement dans un restaurant deux étoiles et il est second dans un restaurant
24:14 deux étoiles.
24:15 Il montre au quotidien des heures et des heures de travail.
24:19 Il nous dit que la concurrence est de plus en plus rude parce qu'il y a de plus en plus
24:23 de génie, de plus en plus de travail et parfois, il y a des restaurateurs, ça ne veut pas
24:28 dire, et c'est ce que le guide Michelin souligne, ça ne veut pas dire que ce sont des mauvais
24:31 restaurateurs, ça ne veut pas dire que Guy Savoie est un mauvais.
24:34 Ça veut dire que par rapport à l'évolution des autres trois étoiles, eh bien, ils n'ont
24:40 pas réussi à avoir ce petit cap qui a été supplémentaire.
24:43 Mais ça ne veut pas dire que c'est un mauvais restaurant et il ne faut pas y aller.
24:46 Une pensée pour le grandissime chef Aveyron et Michel Bras qui est sorti du Michelin et
24:50 qui continue à fonctionner très bien.
24:52 Il y en a plusieurs comme ça.
24:53 Donc voilà, c'est la prédominance du Michelin.
24:55 Faut-il s'en inquiéter ou pas ? On aura l'occasion d'y revenir sur tout ça.
24:58 Allez, on s'arrête, on va s'intéresser à la réforme des retraites.
25:01 Est-ce qu'on aura un débat plus apaisé au Sénat ? A priori, oui.
25:03 Mais avec quel texte à la sortie ? Allez, à tout de suite sur Sud Radio.
25:07 Sud Radio, mettez-vous d'accord.
25:10 9h-10h, Christine Bouillaud.
25:12 Allez, on va s'intéresser avec Thomas Exalos, Clément Toujouron, Michel Taubes, David Marguerite
25:18 à la réforme des retraites qui arrive donc au Sénat.
25:21 Alors, le Sénat qui retrouve finalement ses lettres de noblesse.
25:26 Tout le monde voulait s'en débarrasser il y a encore quelques années.
25:28 On parlait de la réforme des institutions, David Marguerite.
25:32 Il y a eu quelques tentatives de se dire que le Sénat ne sert plus à rien.
25:34 Aujourd'hui, le Sénat est une chambre d'équilibre ?
25:38 Complètement, je pense qu'il reprend tout son sens.
25:40 Vous parliez de savoir si on allait avoir un débat plus serein, j'allais dire.
25:44 J'espère que le Sénat va permettre d'avoir un débat tout court parce que l'Assemblée
25:47 nationale finalement nous a donné un spectacle.
25:50 On a parlé tout à l'heure de cirque, moi je partage complètement ces mots.
25:53 C'était le cirque mélanchoniste.
25:54 Est-ce que le Sénat va nous permettre par exemple d'avoir un vrai débat sur la politique
25:59 familiale sans avoir les éructations de Mme Rousseau en face, sans avoir ces agitations
26:05 permanentes ? Je le souhaite parce que ce sont des vrais sujets.
26:08 Est-ce que le Sénat par exemple peut enrichir le texte sur une question essentielle sur
26:12 laquelle on passe complètement à côté ? C'est la question de l'emploi des seniors
26:15 parce qu'une réforme des retraites qui n'améliore pas le taux d'emploi des seniors, c'est
26:19 une réforme aussi qui passe à côté.
26:20 Je vois que des sénateurs ont l'intention par exemple de proposer un contrat senior
26:24 qui exonère de cotisations chômage et familiales un contrat qui serait passé après 60 ans
26:28 jusqu'à la retraite.
26:29 Il me semble que ce sont des bonnes mesures.
26:31 - Oui mais est-ce que ça c'est dans le cadre de la réforme des retraites de parler de
26:33 tout ça ?
26:34 - Oui je pense que c'est dans le cadre.
26:35 - De sa natalité, est-ce que c'est là que ça va se résoudre ?
26:36 - Oui, je suis d'accord parce que la réponse elle est démographique.
26:40 Elle est d'une bonne maîtrise, d'une bonne appréhension des évolutions démographiques
26:46 plus que de montage financier dont en plus franchement quand on apprend qu'il va y avoir
26:51 une clause de revoyure, quel drôle de mot, dans 5 ans je crois ou dans 7 ans, c'est-à-dire
26:57 qu'on va de nouveau avoir un débat sur les retraites.
27:00 Non, il faut une politique familiale, il faut une politique des seniors et puis pour moi
27:05 la meilleure des réformes c'est vous remettez des 35 heures aux 39 heures et tous les français
27:10 et ça va générer 10 milliards ou 15 milliards de recettes sociales en plus qui financeront
27:15 largement les retraites.
27:16 Mais ça, il va y avoir que c'est pas du tout dans l'air du temps.
27:19 - La très libérale Grande-Bretagne qui teste à grande échelle la semaine de 4 jours et
27:23 la productivité est excellente.
27:24 - Ils ont bien raison.
27:25 - Je suis d'accord avec M. Marguerite sur le sujet d'il faut un projet de loi plus large,
27:30 en revanche sur la politique familiale notamment, est-ce que c'est vraiment le lieu que vous
27:34 le savez ?
27:35 - Oui, je pense.
27:36 - J'entends que ça soit lié, c'est certain que c'est lié, vu le projet de loi qui est
27:43 un projet de loi rectificatif de finance de la sécurité sociale.
27:48 On ne peut pas non plus tout mettre dedans parce que, comme vous le savez, c'est uniquement
27:53 sur la sécurité sociale et donc on ne peut pas avoir un champ trop large.
28:01 - J'ai l'impression que c'est un peu pour tout.
28:02 - Donc voilà, il ne faut pas que ça soit trop pour tout.
28:03 - Ça pose la question du travail des femmes quand même, qui est la considération des
28:07 carrières.
28:08 - Je suis d'accord mais est-ce que du coup, là le sujet principal, est-ce que cette réforme
28:13 est réellement utile comme ça, en l'état et aussi rapidement ? Non.
28:18 Est-ce qu'il faudrait remettre à plat pour avoir un projet de loi beaucoup plus cohérent,
28:23 beaucoup plus global ? Peut-être que oui.
28:25 Et donc voilà.
28:26 - Du coup, est-ce que les sénateurs ne sont pas les meilleurs alliés de Elisabeth Borne
28:31 et…
28:32 - Non, je pense que les sénateurs, tous bords confondus, sont des gens raisonnables.
28:36 Patrick Cannaire, qui est président du groupe socialiste au Sénat, a dit "nous ferons
28:40 tout pour que chaque article soit débattu", alors que le président du groupe socialiste
28:45 à l'Assemblée nationale a quand même joué le jeu pendant longtemps de la nupèce sur
28:49 le barrage avant de rétropédaler en supprimant quelques amendements à la fin.
28:53 Et M.
28:54 Valot, son nom, qui était d'ailleurs au moment de la réforme Touraine secrétaire
28:59 générale adjointe à l'Elysée, et qui dit "cette réforme, c'est la réforme de l'impôt
29:03 de la mort", mais il oublie quand même que là, la réforme Borne n'est qu'une déclinaison
29:08 plus approfondie de la réforme Touraine de l'époque.
29:11 - Mais malgré tout, est-ce que ça ne va pas tout ça laisser beaucoup de traces, une
29:16 espèce de cocotte minute qu'on va mettre un couvercle dessus, et à un moment donné
29:19 on ne sait pas pourquoi, l'inflation peut-être, ça va exploser ?
29:22 - Je pense que cette réforme a été très mal préparée et présentée et amenée par
29:29 le gouvernement.
29:30 C'est un sujet qui est dans les esprits depuis très longtemps.
29:34 Je rappelle à nouveau que nous avons eu un secrétaire d'Etat spécial à la réforme
29:39 des retraites, Delevoye, puis le député du Nord sur tout le mandat précédent, qu'Edouard
29:46 Philippe avait prévu une réforme qui n'avait rien à voir avec celle qui est présentée
29:49 là, que dans le programme présidentiel du candidat Macron il y avait le sujet de la
29:53 réforme des retraites, qu'on a cristallisé tous les débats sur l'âge des 64, mais on
29:57 voit bien que cet âge aujourd'hui n'a plus grand intérêt, parce qu'hormis les carrières
30:01 longues, mais avec les études, les années de cotisation, on sait très bien qu'aujourd'hui
30:06 on ne part pas facilement à 64 ans.
30:07 Donc je pense que cette réforme a été extrêmement mal amenée et qu'un débat plus profond,
30:12 en effet avec les seniors, avec la politique familiale, avec les salaires des femmes, etc.,
30:17 aurait été indispensable.
30:18 Et on a mis ce débat-là dans ce tunnel de la loi sur le financement de la sécurité
30:26 sociale et je pense que le gouvernement a une fois de plus raté, d'autant quand même
30:30 que LR a été très raisonnable et dès janvier, Éric Ciotti, le président, qui n'est pas
30:35 le président de ma famille politique, a dit clairement qu'il était prêt à travailler
30:38 dans l'intérêt général sur ce texte et ça a été très mal mené.
30:41 - Bon, Michel ?
30:42 - Juste un petit point quand même sur LR, ils ont quand même été peu visibles à
30:46 l'Assemblée nationale, alors il faut dire qu'effectivement avec le tour u brûl de
30:50 Jean-Sylvain, au lieu des Marlecs, on l'a quand même très très peu entendu, je trouve
30:55 que Bruno Rautaillot a très bien posé les termes du débat dans une grande interview
30:59 - Aurélien Pradié, on l'a entendu !
31:01 - Oui, mais justement dans la division, pas de façon constructive, justement on a retrouvé
31:06 là les querelles internes de LR, c'est pas bon pour ce parti.
31:11 J'ai fait un ditto avec Radouane Koura qui m'a rejoint en opinion internationale et
31:15 que je me permets de saluer, la réforme qui pourrait envoyer LR en retraite, parce que
31:19 vraiment j'espère qu'au Sénat, LR va pleinement jouer son rôle de proposition et d'adaptation
31:26 de ce projet de loi, parce qu'effectivement il est très mauvais dans plein de détails
31:31 et il faut qu'il soit rehaussé.
31:32 - En même temps, il y a des alliés pour le gouvernement sur cette réforme des retraites,
31:39 mais il y a aussi des oppositions, elles sont syndicales aujourd'hui, et unanimement syndicales,
31:43 puisqu'ils y sont tous, il y a cette grève reconductible à SNCF pour la semaine prochaine
31:47 à l'appel de tous les syndicats de cheminots, sans doute la petite phrase de Bruno Rautaillot
31:51 qui veut en finir avec la clause du grand-père plus tôt que prévu, est-ce que ça, ça va
31:55 pas mettre le feu aux poudres ? Est-ce que ça peut changer la donne ? Est-ce que c'était
31:58 malin de faire ça, d'agiter un chiffon rouge ?
32:00 - Moi je suis très inquiet, vous aviez raison tout à l'heure Christine, de parler de Cocotte-Minute
32:05 ou de pays qui est à cran.
32:06 On a un pays qui est à cran, et je pense que le problème de cette réforme, c'est
32:10 qu'elle aborde simplement la question de repousser l'âge, comme si c'était un projet
32:13 de société, de revenir devant les Français tous les 5 ans en disant "ça va être encore
32:16 un ou deux ans de plus", sans avoir essayé d'imaginer une réforme de système, une retraite
32:20 à points, supprimer l'âge légal, réfléchir sur la durée de cotisation, et oui, je vais
32:24 oser le mot, peut-être oser une dose de capitalisation obligatoire, parce que peut-être que ça
32:30 aurait été ça aussi l'intérêt.
32:32 Moi je le sens dans mon territoire, qui est un territoire à la fois rural et populaire.
32:36 Les gens sont à cran.
32:37 Moi dans les manifestations, j'ai des militants de droite, j'ai des élus de droite qui vont
32:41 manifester et qui vont manifester...
32:42 - Même des patrons qui manifestent.
32:43 - Et bien sûr, et qui vont pas manifester simplement sur la question de l'âge qui est
32:46 devenu un totem, mais qui vont manifester finalement leur réaction par rapport à une forme de
32:50 mépris, par rapport à plus que de la colère, une forme de désespoir.
32:54 Les gens, ils ont peur aujourd'hui, ils ont peur pour eux, ils ont peur pour leurs enfants,
32:58 ils ont peur parce que finalement ces peurs sont aussi alimentées en permanence par le
33:01 gouvernement après les confinements, les coupures d'électricité, les coupures d'eau.
33:04 Aujourd'hui on est dans une société qui a peur et je pense qu'aujourd'hui ce qui s'exprime
33:08 et ce qui m'inquiète le 7 mars, c'est que les choses vont bien au-delà aujourd'hui
33:12 de la simple réforme des retraites.
33:13 Elles vont aujourd'hui sur une vraie interrogation par rapport à la société telle qu'elle
33:17 est, par rapport à ce qu'on nous promet et par rapport à l'angoisse dans laquelle
33:20 on vit et l'angoisse du lendemain qui n'a jamais été aussi proche finalement.
33:23 Clément, sur le 7 mars, ce qui est frappant...
33:26 Cette grève reconductible à SNCF, c'est le point de départ, il y a les raffineries
33:29 aussi qui rendent...
33:30 Il y a les raffineries, il y a une grève générale qui a été à l'appel de l'ensemble
33:34 des syndicats et ce qui est assez frappant c'est que les syndicats sur janvier-février
33:41 ont eu une communication absolument incroyable.
33:45 Ils incarnent réellement, pour une grande partie des français, une opposition à la
33:50 réforme des retraites, là où beaucoup de partis politiques n'incarnent même pas une
33:55 opposition réelle.
33:56 On l'a vu à l'Assemblée nationale, on espère qu'il y aura un débat au Sénat mais malheureusement
34:02 on a vraiment l'impression que les syndicats ont repris le relais, ce qui est très bien,
34:07 mais ce n'est pas eux qui débattent à l'Assemblée nationale et au Sénat et donc finalement
34:12 c'est deux espaces dans lesquels il y a un débat, il y a le débat de la rue, le débat
34:17 de l'Assemblée nationale et du Sénat avec le Parlement et finalement pas de dialogue
34:21 entre les deux alors que la rue a réussi pleinement à marquer des points, à faire
34:27 comprendre que 64 ans finalement ce n'était pas forcément l'âge important, il y avait
34:33 la situation des carrières longues, il y avait aussi que cette réforme n'était pas forcément
34:36 utile à ce moment-là et donc il faut souligner cette communication remarquable.
34:40 On a vu samedi, hier pour Elisabeth Borne, samedi pour Emmanuel Macron, donc une prise
34:45 de contact de l'exécutif avec le réel, est-ce que là le dialogue est de ce que l'on voit,
34:52 de ce que l'on entend, rompu ? Michel ? C'est compliqué Emmanuel Macron au Sénat de l'agriculture
34:58 quand même, sur les deux dossiers, le climat, les jeunes, les retraites.
35:01 Il a une phrase terrible en disant "les Français ne sont pas en colère", les en colère ils
35:06 sont juste inquiets, mais il se trompe complètement, je suis tout à fait d'accord avec vous.
35:09 Ce Marguerite, les Français sont en colère, et il y a même une colère française qui
35:14 s'était déjà exprimée avec les Gilets jaunes, qui s'était exprimée ensuite avec
35:17 la réforme de retraite, Philippe Delvoye, qui avait donné lieu à beaucoup de violence
35:24 et qui ensuite a été abandonnée avant que le Covid arrive, et là moi ma crainte c'est
35:29 que le mois de mars, c'est un peu le mois de tous les dangers, parce que véritablement
35:34 les syndicats ont beaucoup à perdre, beaucoup à perdre, si jamais le gouvernement l'emporte
35:39 entre guillemets.
35:40 Et donc je pense qu'effectivement on va rentrer dans un bras de fer qui risque de tourner
35:45 à la violence, entre la rue d'un côté et les sages du Sénat de l'autre, et je crains...
35:50 - Est-ce que ça ne peut pas faire tomber un peu la pression ?
35:53 - Bah non, parce qu'encore une fois les syndicats...
35:54 - Parce qu'on va poser des choses calmement...
35:55 - En plus le gouvernement a choisi un processus législatif ultra rapide, donc effectivement
36:00 je pense que là il reste deux, trois semaines avant le vote définitif de la loi, donc on
36:05 va aller dans une accélération du bras de fer, et je pense que les grèves risquent
36:11 d'être massives.
36:12 - Je voulais savoir, selon vous, cette cocotte minute c'est quoi ? C'est l'inflation ? On
36:17 a entendu la grande distribution dire "attention, ça monte de 10 à 15% et là les négociations
36:22 ça patine, on est à +10% pour le mois de mars, est-ce que ça peut engendrer ? Et puis
36:28 on a les chiffres aussi de l'aide alimentaire qui est tombée hier également, et bien il
36:33 y a +10% de bénéficiaires en l'espace de 10 ans, c'est absolument colossal.
36:37 Vous voulez y réagir ?
36:39 - Non, je voulais rebondir sur la colère, qu'elle soit sur l'inflation, sur l'énergie,
36:46 sur la réforme des retraites.
36:47 Elle est difficile à définir cette colère en France, parce que les échos font leur
36:54 une aujourd'hui sur les incroyables investissements étrangers en France.
36:57 On a quand même une économie qui se porte relativement bien, on a parlé des chiffres
37:02 du tourisme, on a beaucoup d'entreprises, et moi je le vois, de chefs d'entreprises
37:07 qui au vu des chiffres ont fait des énormes efforts cette année, alors on a parlé des
37:12 plus connus mais les moins connus, ont offert des primes, ont offert des 13ème mois pour
37:16 essayer de soulager les familles et leurs salariés, moi je le vois beaucoup dans ma
37:20 circonscription.
37:21 Et en même temps on a cette colère qui est très difficile à interpréter, qui s'est
37:27 exprimée avec raison au démarrage des gilets jaunes, toutes catégories sociales confondues.
37:33 Là ce que je trouve un peu dommage, c'est qu'on va essayer de prendre un peu les français
37:38 en otage, parce qu'on a vu qu'en février les manifestations avaient un peu diminué,
37:43 et là on dit on va bloquer le pays avec notamment les trains etc.
37:47 Il faut quand même reconnaître que le changement de régime spécial pour tous ces métiers-là,
37:52 c'est pour les générations futures, c'est pas pour les générations actuelles.
37:55 Bruno Rotailleau veut accélérer la disparition de la clause du grand-père.
37:59 Oui mais pour les générations futures, moi ça touche pas aux générations actuelles
38:03 ce qui est dans ce projet de loi.
38:05 Et je trouve que c'est un peu facile de se dire on va bloquer et utiliser ce qu'on arrive
38:09 encore à faire qui est notamment les trains, la RATP etc. qui sont quand même des personnes
38:15 qui ont des régimes beaucoup plus favorables que d'autres.
38:17 Alors on va continuer de parler de ça, mais tenez puisqu'on parle de pouvoir d'achat
38:20 à l'instant, on va s'intéresser à ce qui devrait être annoncé aujourd'hui, une nouvelle
38:24 aide du gouvernement, une nouvelle aide, un plan d'aide alimentaire pour les Français
38:28 les plus précaires, permettre de récupérer très rapidement les produits rapidement abîmés,
38:35 périmés, limite de vente, de les reconditionner, de les distribuer.
38:38 Est-ce que c'est ça qu'il faut faire pour les plus démunis ? Est-ce que c'est une manière
38:42 d'enterrer le panier anti-inflation qui nous était promis ? On va voir ça dans un instant
38:47 avec nos quatre débatteurs.
38:48 A tout de suite.
38:49 - SUD RADIO, mettez-vous d'accord, 9h10h, Christine Bouilloux.
38:55 - Allez, ça débat plein pot comme on dit avec Thomas Excellos, Clément Toucheron,
38:59 Michel Thaube, David Marguerite.
39:01 Aujourd'hui on s'intéresse à cette annonce que devrait faire le gouvernement aujourd'hui,
39:07 plutôt qu'un nouveau chèque alimentaire parce qu'on sait que l'inflation ne va pas
39:10 se calmer, les tarifs dans la grande distribution, la deadline c'est tout à l'heure à minuit
39:15 que les négociations s'arrêtent et ça ne se présente pas super bien, il faut être
39:20 très clair.
39:21 Alors l'idée c'est de lancer un nouveau plan alimentaire à destination des Français
39:24 les plus précaires, récupérer des produits frais qui sont en fin de vie et qui ne sont
39:27 plus vendables ou en tous les cas plus personne ne veut les acheter, des fruits et des légumes
39:30 notamment, que n'arrivent plus à vendre les agriculteurs plutôt que dans les grandes
39:34 surfaces et ensuite on va aider à la transformation en conserve, en confiture, en plat préparé,
39:40 tout ça plus facile à stocker, distribué ensuite aux associations qui viennent en aide
39:44 aux familles les plus démunies.
39:46 Ce système nous dit-on existe déjà et fonctionne bien dans la Loire, 60 millions d'euros pour
39:52 ça.
39:53 Ça va résoudre, ça remplace le chèque alimentaire.
39:55 C'est quoi la réaction à chaud Clément ?
39:58 Alors déjà ce que vous dites Christine, il y a je pense un coup de cœur qu'il faut
40:02 avoir tout de suite, c'est sur ces associations qui au quotidien participent à distribuer
40:07 tous ces repas.
40:08 Ces 200 millions de repas servis chaque année à plus de 2 millions de personnes en situation
40:14 précaire et donc c'est 6 000 associations qui participent à ça.
40:18 Ce que dit le gouvernement, ça a été de dire on va s'appuyer sur ce réseau pour
40:24 le moderniser, l'améliorer et permettre une distribution avec un fonds de 60 millions
40:29 d'euros et ils vont détailler des mesures.
40:31 Est-ce que réellement aujourd'hui ça va permettre d'améliorer la situation ? Ça
40:37 j'en sais rien parce que la mise en application risque d'être extrêmement compliquée et
40:43 vous l'avez dit, il y a le panier anti-inflation sur lequel on voit que Bruno Le Maire et
40:49 Olia Grégoire ont deux analyses complètement différentes.
40:51 Il y a des négociations sur le sujet qui seront jusqu'au 8 mars en sachant que ça
40:56 c'est quand même un vieux loup de mer, ça fait des mois et des mois qu'on en parle.
40:59 Donc est-ce que le 8 mars on va réussir à avoir quelque chose ? Est-ce que ça va être
41:03 annoncé aujourd'hui alors que les négociations sont jusqu'au 8 mars ? Rien n'est moins
41:07 sûr.
41:08 En tout cas vous avez raison sur le sujet de est-ce que ça va améliorer, extrêmement
41:10 difficile de le savoir parce que est-ce que la mise en application va être possible ? Encore
41:14 extrêmement compliqué de le savoir.
41:15 Qui veut réagir ?
41:18 Je veux bien agir, partager le coup de cœur avec les associations et puis élargir au
41:21 maire via les CCAS qui aujourd'hui sont clairement en première ligne de ces difficultés.
41:25 On parlait tout à l'heure, PIA Cran, ce qu'on constate aujourd'hui c'est qu'évidemment
41:30 ces aides elles sont nécessaires pour les plus modestes mais elles sont aussi nécessaires
41:33 pour la classe moyenne qui se paupérise dangereusement.
41:35 Hier au salon de l'agriculture, moi j'apprenais le chiffre de 8% présenté par le président
41:38 de la chambre d'agriculture de Normandie, moins 8% de consommation alimentaire en un
41:42 an et ça concerne tous les milieux et la difficulté de pouvoir bien s'alimenter, bien manger,
41:47 de boucler la fin de mois c'est maintenant une angoisse de tous les jours pour tout le
41:50 monde.
41:51 Je ne suis pas convaincu pour tout vous dire qu'un plan qui semble quand même très complexe
41:53 avec un budget de 60 millions qui semble bien dérisoire puisse régler le problème.
41:58 Moi j'ai envie de vous dire, il y a une question d'éducation au goût, il y a une question
42:00 de consommer local et une question peut-être aussi de sortir du totem du tout bio qu'on
42:05 va chercher à l'autre bout du monde.
42:06 Consommer local c'est possible et c'est possible à moindre coût, ça suppose quelques aménagements
42:10 qui ne sont pas très compliqués notamment sur les marchés publics, de pouvoir commander
42:13 dans les cantines scolaires vraiment en local, ça suppose des aménagements qui permettent
42:19 aux collectivités d'aller chercher des produits à moindre coût, qui sont de qualité et qui
42:24 sont sur les territoires sans aller les chercher à l'autre bout du monde sous prétexte qu'ils
42:27 sont bio et qu'ils ont pourtant un bilan carbone qui est parfois catastrophique.
42:30 Il y a un traité Mercosur qui est en cours de négociation en ce moment et on verra comment
42:34 il va être signé, pour information la consommation des ménages au mois de janvier a progressé
42:39 de 1,5% nous dit l'INSEE, donc tout n'est pas noir dans la consommation aujourd'hui
42:45 malgré l'inflation qui ne cesse de nous inquiéter.
42:48 On a l'inflation, on parle aussi des difficultés pour beaucoup de français notamment aussi
42:54 des travailleurs pauvres, des personnes qui sont en temps partiel de pouvoir se nourrir
42:58 mais on oublie quand même quel est le poste numéro 1 de dépense des foyers, ça reste
43:02 le logement et nous n'avons pas réussi, nous n'arrivons toujours pas à construire
43:07 davantage pour essayer, parce que les prix de l'immobilier c'est un rapport d'offre
43:12 et de la demande.
43:13 Je connais le territoire de mon ami David Marguerite, il y a un besoin cruel à Cherbourg
43:18 par rapport au développement de territoire de logement et c'est le cas dans beaucoup
43:22 de régions françaises et tant que nous n'arriverons pas à déverrouiller certaines problématiques,
43:28 tant que nous n'arriverons pas à encourager encore plus la construction, on restera avec
43:32 des prix de loyer qui, je dois le dire, toujours pèsent pour la plupart des ménages dans
43:38 la première dépense, c'est désormais le logement.
43:42 - Michel ?
43:43 - L'État à Bébière, honnêtement je comprends qu'il faille le faire, je pense que Coluche
43:51 s'il était là aujourd'hui il s'en chargerait encore mieux que l'État.
43:55 Oui il faut être évidemment solidaires des plus démunis d'entre nous, mais effectivement
44:01 ça ne sera qu'un pansement sur un corps bien malade, mais il faut le faire évidemment
44:06 par solidarité avec nos concitoyens.
44:09 - Clément ?
44:10 - Ce que dit Michel, enfin je reprends surtout ce que dit David Marguerite parce qu'il a
44:14 tout à fait raison sur un sujet, c'est ce qui existe déjà en local et ce qui est possible
44:18 de faire.
44:19 Juste avant, c'est ce qu'on disait juste à la pause, avant moi j'étais conseiller ministériel
44:23 et chef de cabinet d'une ministre, on avait mis en place les petits-déjeuners gratuits
44:28 dans les REP et REP+ les zones d'éducation prioritaire renforcées.
44:33 Ça permettait aux enfants d'arriver à l'école et de prendre le petit-déjeuner à l'école
44:39 parce que bien souvent ils n'avaient pas de repas, il y avait un repas chaud dans la journée,
44:46 c'était à la cantine, le matin et le soir ils ne mangeaient pas.
44:49 D'où était venue cette idée ? C'était que lors d'un déplacement, une directrice d'école
44:55 nous avait dit que les enfants étaient déposés par les parents parfois à 7h, 6h30 et qu'ils
45:01 se levaient encore plus tôt parce qu'ils devaient faire les poubelles avec leurs parents.
45:05 Et quand on entend ce genre de choses, quand on entend ce genre d'histoire, on ne peut
45:09 pas dire "oui, l'État a des pierres etc."
45:12 Non, c'est essentiel parce que notamment pour les enfants, on ne peut pas laisser des
45:16 enfants dans cette situation-là.
45:17 On est obligé de faire quelque chose et chaque petit geste compte.
45:23 Par exemple, en effet, de faire des circuits courts avec les municipalités.
45:27 Je ne connaissais pas cette mesure mais c'est extrêmement intéressant.
45:30 De pouvoir aller à l'école récupérer des produits etc.
45:32 Donc c'est un devoir de l'État, notamment pour les enfants, les situations et les familles
45:38 en plus car ce sont des familles qui sont détruites et qui ne peuvent plus évoluer
45:42 et qui ne peuvent jamais rattraper le retard parce que lorsque on ne mange pas à l'école,
45:46 on n'écoute pas, on dort, on a moins de capacité à travailler et donc finalement,
45:51 ce sont des années perdues.
45:52 Cette inflation, le gouvernement veut quelque chose, très sincèrement, pour compenser
45:56 pour les ménages, pour ce qui va arriver ou à un moment donné, comme le dit finalement
46:00 quand on lit les rapports de la BCE, il faut "laisser" les choses "naturellement" se
46:06 faire et on ne peut pas aider tous les ménages.
46:08 C'est le bon barretard d'un moment ça ?
46:10 L'État français pourrait faire davantage si on n'avait pas le niveau d'aide absolument
46:14 abyssal que l'on a.
46:15 Qu'est-ce qui s'est passé en Allemagne ? C'est d'ailleurs la une du monde hier.
46:18 Qu'est-ce qui s'est passé en Allemagne quand le prix de l'énergie a flambé ? Ils ont
46:22 mis 250 milliards sur la table pour soulager les entreprises, pour laisser l'industrie
46:27 allemande compétitive et soulager les ménages.
46:29 Sauf que nous, on ne peut plus le faire.
46:30 Aujourd'hui, on sait tous quand même que quand on achète son prix d'essence à 2€
46:33 le litre, ce n'est pas les bénéfices de total qui sont faits pour grande partie d'ailleurs
46:37 à l'étranger et pas en France qui justifient les 2€ du litre.
46:41 C'est quand même l'imposition française qui nourrit quand même une partie des prix.
46:46 Moi je ne suis pas d'accord, on peut le faire.
46:49 Moi je pense qu'on peut le faire.
46:52 En Angleterre, qui est un pays ultra-libéral, ils ont imposé une taxe sur les super-profits
46:58 sans rechigner parce que c'est la contrepartie de la liberté du capitalisme.
47:03 En France, on ne veut pas le faire.
47:05 La deuxième chose qui me paraît encore plus importante, c'est que l'inflation, elle
47:11 a une conséquence.
47:12 C'est qu'elle augmente très fortement les recettes fiscales de l'État.
47:15 Elles ont explosé les recettes fiscales de l'État.
47:18 - On dépasse les 200 milliards de déficit en 22.
47:20 - Oui, mais ces recettes fiscales, il faut les remettre dans la machine économique pour
47:24 justement, comme vous le disiez, aider les entreprises qui n'arrivent plus à payer leurs
47:28 factures, etc.
47:29 Donc il y a quand même des solutions.
47:30 Sauf qu'il faut le vouloir.
47:32 - Je ne suis pas convaincu que la politique des chèques ne soit pas elle-même une source
47:36 du problème et quand on voit en plus qu'elle semble passer à côté de leur cible, puisque
47:39 je lisais que je crois que près de la moitié des Français bénéficiaires du chèque carburant
47:43 ne le réclament pas.
47:44 - Tout à fait.
47:45 - Mais vous savez quoi ? Parce que moi j'ai un proche qui a reçu ce chèque carburant.
47:49 D'accord ? Il est tellement compliqué à encaisser.
47:52 Il est tellement compliqué.
47:54 Il y a un chèque électricité, excusez-moi, c'était pas un chèque carburant, c'était
47:57 un chèque électricité, à un de mes proches.
48:00 Impossible à remplir, il a fallu qu'on passe trois coups de fil pour comprendre.
48:04 Et pourtant, il me semble que je sais lire le français.
48:07 C'est quand même pas normal.
48:08 Qu'est-ce que c'est que cet état complètement pléthorique et qui est inadmissible ?
48:14 - D'un mot, il nous reste moins d'une minute.
48:17 Messieurs, un mot de Noël Legret, il a raison de démissionner, il fait tour de table rapide.
48:21 - Oui, c'était immanquable.
48:24 Maintenant il faut savoir si le conseil d'administration de la FFF va démissionner, parce que si elle
48:29 ne démissionne pas, s'il ne démissionne pas, et bien il va falloir une élection en
48:33 interne avec les membres du conseil d'administration.
48:35 - Du COMEX.
48:36 - Du COMEX, pardon.
48:37 - Donc si en revanche, il n'y a pas de démission, le dialogue peut rester en place jusqu'en
48:42 2024.
48:43 Est-ce qu'il faut tout changer ou est-ce qu'il faut garder ça ?
48:45 - David.
48:46 - Oui, il faut qu'il démissionne, on ne peut pas être la deuxième nation au monde du
48:48 football.
48:49 - Mais t'as été un grand président ou pas ?
48:50 - Il a probablement été à un moment, incontestablement, mais on ne peut pas être la deuxième nation
48:54 au monde de foot et en même temps être empêtré dans des scandales pareils.
48:58 Il faut qu'il démissionne et tourner la page.
48:59 - Michel, amateur de foot.
49:01 - J'adore le foot.
49:02 - Ça devait être intonable ?
49:04 - Deux choses, un goujat n'est pas un criminel, mais on en a marre des goujats.
49:09 Donc effectivement, qu'il dégage, comme disaient certains, dans les stades de foot.
49:13 Et la deuxième chose, c'est que moi, je préfère des gentlemen comme Frédéric Thirier, l'ancien
49:17 patron de la ligue de foot professionnelle, qui lui, incarne vraiment très bien les valeurs
49:21 du foot, qui est très attaché à la neutralité dans le sport et ça va être un des enjeux
49:25 des Jeux Olympiques à venir parce que vous allez avoir des femmes en hijab qui vont faire
49:30 les compétitions, ce qui est un véritable scandale.
49:33 Donc voilà ce qu'il faut pour l'avenir du foot français et pas un goujat comme le
49:37 crête.
49:38 - Thomas, on termine.
49:39 - J'en ai marre qu'on parle du foot sans arrêt dans ce pays et qu'on laisse des joueurs
49:43 gagner 200 millions d'euros par an de rémunération et quand le patron total leur gagne 5 millions,
49:50 c'est un scandale national.
49:51 - Faites aussi autre chose comme ça, il y a plein de choses à faire.
49:54 - Merci à tous les quatre, Thomas Axel, au seigneur Clément Toujour, Michel Thaubet,
49:58 David Marguerite, merci à tous les quatre pour le débat.
50:01 - Le moment débat nous voit à 9h bien sûr mais dans un instant on va s'intéresser à
50:04 la télévision avec Gilles Gansman et on va parler aussi de l'influence des réseaux
50:08 sociaux dans le domaine du vin.
50:09 C'est le Salon de l'agriculture, on voulait parler de ça avec vous également.

Recommandée