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Avec la réforme des retraites et alors que la campagne des sénatoriales vient de débuter, le Sénat est cajolé par le gouvernement, au moment où il ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale.

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Transcription
00:00 Ah le Sénat ! Avec la réforme des retraites, l'institution est à nouveau sous le feu des projecteurs.
00:05 Elle est même chouchoutée par le gouvernement au moment où il ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée Nationale.
00:10 Mais ça n'a pas toujours été le cas, car depuis le début de la Ve République,
00:14 le Sénat a souvent été sur la scellette et la question de sa suppression est un véritable serpent de mer.
00:20 Mais alors qui a voulu la peau du Sénat ?
00:22 Le Sénat, c'est un peu la deuxième jambe de la Ve République.
00:25 Elle a les mêmes pouvoirs que l'Assemblée Nationale, même si c'est cette dernière qui a le dernier mot pour voter les lois.
00:31 C'est ce qu'on appelle le bicamérisme.
00:33 En 1958, la Haute Assemblée retrouve sa mission législative après avoir eu seulement un rôle consultatif sous la 4e République.
00:41 Mais très vite, son utilité est remise en cause.
00:44 De Gaulle ne porte pas vraiment le Sénat dans son cœur,
00:47 et en 1969, la réforme des institutions qu'il propose prévoit de renier ses pouvoirs.
00:52 En gros, il veut en faire un organe consultatif fusionné avec le Conseil économique et social.
00:58 C'est au peuple français tout entier, c'est-à-dire à vous, à vous, à vous, qu'il appartient d'en décider.
01:07 Soumise à référendum, la réforme est rejetée par près de 52% des Français,
01:12 un résultat qui pousse De Gaulle à la démission,
01:14 mais en attendant, ce non renforce la place des sénateurs au cœur de la 5e République.
01:19 En 1998, nouveau coup de menton de la part du Premier ministre Lionel Jospin.
01:24 Le Sénat est une anomalie démocratique.
01:26 Sa phrase met le feu aux poudres et marquera l'histoire parlementaire.
01:31 Par ses mots, le Premier ministre dénonce notamment le mode d'élection des sénateurs.
01:35 Ils sont élus via un suffrage universel indirect, par un collège de grands électeurs,
01:40 qui selon lui ne représentent pas bien la diversité des Français.
01:43 Une critique récurrente à l'égard du Sénat, tout comme celle de son conservatisme,
01:47 puisque la gauche n'y a été majoritaire qu'une seule fois, entre 2011 et 2014.
01:52 En 2014, c'est l'affaire Dassault qui remet sur le tapis la question de l'utilité du Sénat.
01:57 Dans le cadre d'une enquête sur des achats de voies présumées à Corbay et Sonne,
02:00 la justice demande la levée de l'immunité parlementaire du sénateur UMP Serge Dassault.
02:05 Lors d'un premier vote à bulletin secret, le bureau du Sénat vote contre,
02:09 et déclenche une polémique d'abord sur l'impunité des sénateurs,
02:12 mais aussi sur le bien-fondé de l'existence du Sénat.
02:15 Résultat, le vote suivant est organisé à main levée, et Serge Dassault perd son immunité.
02:19 Récemment, certains candidats à la présidentielle ont aussi voulu toucher au Sénat.
02:23 C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon,
02:25 qui, après avoir été sénateur pendant près de 25 ans,
02:28 propose la suppression pure et simple de la Haute Assemblée en 2017.
02:32 Le mouvement des Gilets jaunes fait de la suppression du Sénat l'une de ses revendications.
02:36 Et en 2019, Emmanuel Macron parle de transformation, mais pas de suppression.
02:41 Dans une lettre aux Français, il pose la question.
02:43 Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental,
02:47 doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
02:51 Faut-il les transformer, et comment ?
02:53 Une provocation pour les sénateurs.
02:55 Malgré ces menaces qui ont marqué l'histoire du Sénat,
02:58 seules quelques transformations à la marge ont vraiment eu lieu,
03:01 comme la fin du cumul des mandats.
03:03 Que les fans du Sénat se rassurent, il existe un obstacle de taille pour supprimer la Haute Assemblée,
03:07 puisqu'il faut passer par une révision de la Constitution,
03:10 et donc soumettre le tout au Sénat pour avoir son approbation.
03:13 Qu'on se le dise, ça n'est pas près d'arriver.
03:15 [Musique]

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