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00:00Bernard Jolimet, justement, la réforme Touraine, parlons-en, puisque la proposition de loi déposée par la France Insoumise veut toucher à cette réforme de 43 annuités, en ramenant la durée de cotisation à 42 annuités.
00:13Que disent les sénateurs socialistes dont vous êtes ?
00:17Alors moi ce que je dis d'abord, c'est qu'on n'a pas la nécessité de revoir cette réforme d'AirTex dont semble convenir mon collègue Philippe Vigier,
00:25mais c'est la mouvance présidentielle qui l'a fait adopter à coups de 49-3 et dans les circonstances dont on se souvient.
00:31Donc ça a été une réforme adoptée d'une façon particulièrement injuste aussi dans son mode de pensée.
00:38La réforme de Maraisol-Touraine, elle avait été mise en concertation, il y avait eu des centrales syndicales qui l'avaient approuvée parce qu'il y avait des dispositifs dedans sur les carrières longues et sur la pénibilité.
00:50Dès que Macron a été élu, dès septembre 2017, il a commencé par abroger par voie de décret des critères de pénibilité.
00:57Donc quand on commence à procéder comme ça, après on ne vient pas donner des leçons aux autres.
01:01Et ça s'est continué avec cette catastrophique réforme.
01:04Sur la réforme Touraine, elle était nécessaire et elle reste nécessaire.
01:08Et moi je ne suis pas pour faire de la démagogie sur ces questions-là, je suis pour faire de la justice sociale.
01:14Et pourtant les députés socialistes ont accepté de l'abandonner en commission.
01:17Si on doit travailler plus longtemps et nous devons allonger notre temps de travail, il faut que ce soit, oui, ceux qui le peuvent.
01:25Et à 67 ans, quand on a eu une profession qui n'est physiquement pas épuisante pour le corps, même si on se fatigue au travail, oui, mais ce n'est pas la même chose que les métiers pénibles.
01:37Et donc il faut accepter cette justice sociale qui n'était pas dans la réforme.
01:41Bernard Jomier, pourtant les députés socialistes ont l'air d'accepter de repasser à 42 annuités pour faire passer cette abrogation de la réforme des retraites et donc d'abandonner la réforme Touraine.
01:51Je ne suis pas sûr qu'ils l'acceptent tous et moi j'appelle chacun à la responsabilité et pas à la démagogie.
01:57Mais vous savez, moi je vais vous parler crûment dans le monde politique, la démagogie ce n'est pas l'exclusivité de tel ou tel camp.
02:05Donc il y a de la démagogie au Parti Socialiste ?
02:08Mais il y a de la démagogie chez ceux qui racontent qu'on peut revenir sur la réforme Touraine.
02:12Comment vous expliquez ce que vous racontez ?
02:14C'est très simple, Bernard Jomier a démarré le propos.
02:16Il y a les fameuses deux gauches, les gauches qui sont des gouvernements et l'autre gauche qui est la gauche des insoumis et maintenant des écologistes, elles sont irréconciliables.
02:26Ça veut dire qu'il y en a qui sont conscients qu'il y a des problèmes.
02:28C'est pour ça que la réforme Touraine, il fallait la faire d'ailleurs, quand vous regardez, depuis 30 ans.
02:33Vous pouvez me citer une réforme des retraites qui a été abrogée par un gouvernement qui est arrivé ? Jamais.
02:38Vous voulez qu'on parle une seconde des pays qui nous entourent ?
02:41Tous. Vous ne trouverez pas un pays où on part avant 65 ans.
02:44En revanche, il y a des métiers pénibles sur lesquels on doit progresser.
02:48Il y a les trimestres de maternité sur les femmes et c'est le groupe que je représente ici qui avait porté des avancées indispensables.
02:55Il y a aussi, Bernard Jomier le sait parce qu'il connaît très bien le texte, il sait que sur ceux qui ont démarré avant 17 ans, ils peuvent toujours partir à 60 ans.
03:02Il y a des marges de manœuvre, il faut avancer.
03:04Enfin, sur ce débat tronqué, pardonnez-moi, on avait un mur d'amendements, des gens qui étaient là pour dire, vous voyez, dans la rue, ils n'en veulent pas, donc nous, on veut se faire élire, donc on va tenir des propos irresponsables.
03:14La politique, c'est être courageux comme le fait Michel Barnier, c'est difficile.
03:17Avec des choix difficiles, vous voyez, moi je n'épouse pas tous les choix gouvernementaux, mais chaque fois qu'il y a des économies d'affaires, on fait des contre-propositions pour, dans la même épure financière, trouver des solutions.
03:27Les socialistes au gouvernement, certains ont bien montré qu'ils étaient aussi capables, dans certains moments, de trancher.
03:31Bernard Jaumier, dans le contexte budgétaire difficile qu'on connaît, est-ce que repasser de 64 ans à 62 ans, en termes d'âge de départ, ça va avoir des conséquences peut-être néfastes, avec une baisse des pensions de retraite ?
03:44Évidemment.
03:46Le projet, moi, je ne soutiens pas cette question-là, vous l'avez entendu, je redis, il faut revoir cette réforme de retraite pour remettre de la justice sociale dedans,
03:56pour retravailler la question des carrières longues, qui ont quand même été dégradées dans la dernière réforme, pour revoir la question des critères de pénibilité, et à partir de là, reconstruire une trajectoire budgétaire qui soit tenable.
04:10Et comment se finance alors ?
04:12Pendant qu'on délibérait de la réforme des retraites.
04:14Le gouvernement, à l'époque, nous disait, cette réforme est indispensable parce qu'elle nous remet à l'équilibre, et aujourd'hui, maintenant, on nous publie des chiffres où ce n'est pas du tout à l'équilibre.
04:25Donc le gouvernement a raconté n'importe quoi pendant cette réforme.
04:28Je veux bien que la gauche ne soit pas parfaite, et je suis le premier à le dire, mais la gauche, en l'occurrence, quand elle est au gouvernement, un, elle remet des trajectoires qui sont tenables, c'est la gauche qui a remis la sécurité sociale à l'équilibre en 2018, et elle procède dans la concertation, elle recherche les accords avec les syndicats, tout ce que n'a pas fait le gouvernement.
04:51Une réforme très dure et pourtant...