Réforme des retraites : combien coûte la grève ?

  • l’année dernière
Avec Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME - Confédération des petites et moyennes entreprises

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-03-07##
Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:04 Il est 7h45 sur Sud Radio.
00:07 Sud Radio vous explique combien ça coûte une grève telle que celle que l'on va connaître aujourd'hui.
00:14 Et puis si ça se prolonge, nous sommes avec Jean-Eud Duménil, secrétaire général de la CGPME, Confédération des petites et moyennes entreprises.
00:21 Bonjour.
00:22 CPME, bonjour.
00:23 CPME, CPME, CPME, oui bien sûr.
00:26 Combien ça coûte une grève ? Est-ce que vous pouvez le chiffrer ?
00:31 Alors d'abord ce qu'on peut dire c'est que, en fonction de la durée de la grève, évidemment les éléments ne sont pas les mêmes.
00:36 Et puis en fonction également de la « dureté » du mouvement, son extension dans les différents secteurs.
00:41 Ce qu'on sait c'est que, si vous regardez par rapport au PIB, une journée de production en termes de PIB, c'est à peu près 10 milliards d'euros.
00:51 Et on chiffre une journée de grève, si on a une diminution d'activité de l'ordre de 20%, autour de 1,5 milliard d'euros.
01:00 Etant précisé, je crois que c'est très important, que ça c'est la perte le jour du mouvement social.
01:06 Mais par la suite évidemment il y a du rattrapage qui s'opère.
01:09 Par exemple, quelqu'un qui n'a pas effectué un achat le jour de la grève, pourra très bien l'effectuer le lendemain.
01:14 Donc là on voit bien que cet acte-là, il n'est pas perdu en termes de création de richesse.
01:19 Par exemple, quelqu'un qui n'a pas été au restaurant le lundi, évidemment le mardi il ne va pas manger une fois de plus.
01:24 - Oui, c'est ça. Et Jean-Hud du Ménil, ce n'est pas forcément une journée de grève en tant que telle.
01:29 Mais c'est, en tout cas dans ce cadre précis du mouvement, si il y a des journées renouvelables et puis des blocages.
01:36 - C'est parfaitement exact. Et ça on sait bien que plus un mouvement social dure, plus effectivement, et c'est tout à fait logique, il coûte cher.
01:44 Avec des choses qui sont difficilement compréhensibles côté entreprise quand même.
01:48 Quand vous regardez par exemple le sujet du blocage des raffineries, est-ce qu'il est normal qu'une toute petite minorité,
01:54 on parle d'une trentaine de personnes par exemple, puisse bloquer une raffinerie ?
01:59 - Oui, mais là c'est une organisation syndicale, sinon il y aurait plus de monde peut-être.
02:03 - Oui, si vous voulez, mais on n'est pas dans une expression normale du droit de grève.
02:07 On est dans un blocage avec une forme de chantage à l'économie.
02:10 C'est tout simplement pas acceptable. Autant il est normal que les gens puissent s'exprimer et manifester,
02:14 autant bloquer ou avoir des propos en disant qu'on souhaite mettre la France à genoux, ça c'est proprement inadmissible.
02:20 - Qu'est-ce que vous craignez, que vous redoutez le plus vous, dans les jours qui viennent ?
02:24 - Ce qu'on redoute c'est que le mouvement s'enquiste en quelque sorte et qu'il perdure.
02:29 Ça, ça nous poserait un vrai problème avec des questions sur les transports, notamment les transports routiers.
02:35 Ça peut avoir des vraies conséquences sur l'approvisionnement et donc sur la consommation,
02:41 l'approvisionnement des différents produits, ça, ça peut être une vraie crainte pour nous.
02:44 Ce qu'on souhaite, c'est que le dialogue puisse reprendre et encore une fois,
02:48 que les manifestations comme on a connu ces jours derniers, soient des manifestations qui se déroulent dans le calme,
02:54 avec des gens qui s'expriment, ce qui je le répète est parfaitement normal,
02:57 mais qu'il n'y ait pas de casse ou qu'il n'y ait pas de blocage ou de chantage.
03:00 Quand on nous parle de coupure d'électricité par exemple, ciblée sur certains,
03:04 là encore, ce n'est pas une expression normale du droit de grève.
03:07 Et puis c'est vrai que du côté des pouvoirs publics, leur rôle, c'est certes de garantir le droit de manifester,
03:13 mais c'est aussi de garantir le droit de circuler et de travailler.
03:16 - Oui, alors bien souvent, ce type de grève démarre beaucoup dans le public,
03:21 et parfois c'est dans le privé, mais c'est plus complexe dans le privé.
03:24 Là, on a l'impression qu'il y a beaucoup de gens dans le privé qui ont envie de faire grève.
03:29 Alors, je ne sais pas si ce sera dans la durée, mais de faire grève.
03:32 Est-ce que vous le ressentez vous dans vos PME ?
03:35 - Dans les PME, très franchement, aujourd'hui, il y a très peu de gens qui sont en grève.
03:41 Alors après, on nous dit effectivement, quand on regarde les différentes enquêtes,
03:44 que l'opinion publique est plutôt favorable.
03:46 - Bah oui, il y a un soutien assez fort quand même, à l'opposition contre le recul à 64 ans.
03:50 - C'est possible. Moi, ce que je peux vous dire, c'est que dans les entreprises,
03:52 les 245 000 entreprises que représente la CPME, il y a très peu de grévistes à l'heure actuelle.
03:58 Et que ce sont les gros bataillons de grévistes, c'est plutôt la fonction publique,
04:02 et puis des gens qui finalement sont assez protégés, les fameux régimes spéciaux qu'on voit dans la rue.
04:07 Et je dirais que ce soit ceux qui sont le plus protégés,
04:11 qui gênent ceux qui ont besoin de se lever le matin pour aller travailler,
04:14 là aussi, ça pose question.
04:15 - Oui, mais il y a aussi des gens qui peuvent très bien ne pas se déclarer grévistes,
04:19 mais se mettre en RTT. Ça, ça arrive pour aller manifester aujourd'hui, apporter leur soutien ?
04:24 - Oui, ça peut arriver. Après, encore une fois, si vous avez envie de faire grève,
04:28 le cadre légal vous permet de le faire, donc il n'y a aucune raison de ne pas le faire.
04:31 - Mais on peut déposer une journée de RTT pour aller manifester.
04:35 - Ça arrive, si on veut.
04:36 - C'est pas moi qui vais vous dire de le faire, naturellement.
04:38 Après, vous savez, c'est comme le nudisme. Vous êtes pratiquant, vous ne l'êtes pas.
04:42 C'est pareil, à un moment donné, quelqu'un qui reste habillé,
04:46 vous ne pouvez pas lui dire qu'il est nudiste, même si la comparaison est un peu osée, certes.
04:51 - Jean-Henri Duménil, vous avez dit tout à l'heure qu'il faudrait du dialogue.
04:54 Vous estimez qu'il n'y en a pas suffisamment, que le gouvernement devrait répondre davantage
04:58 à cette demande qui vient de la rue ?
05:00 - Ce qu'il y a de certain, c'est quand on arrive à une situation de blocage,
05:03 c'est que le dialogue ne s'est pas exercé suffisamment.
05:06 Voilà, c'est simplement un constat.
05:08 Après, quelle est la part de responsabilité des uns ou des autres, j'en sais rien.
05:11 Nous, ce qu'on dit côté CPME, c'est qu'on est des pragmatiques,
05:15 et quand, dans les années qui viennent, on sait pertinemment qu'on va avoir un actif pour un retraité,
05:19 on ne pourra plus payer le système par répartition, ce ne sera plus viable.
05:22 Donc, il faut trouver une solution, et on considère que cette réforme est une solution.
05:26 - Merci beaucoup Jean-Henri Duménil, secrétaire général de la CPME,
05:30 Confédération des petites et moyennes entreprises, d'être venu ce matin au micro de Sud Radio.
05:35 [Musique]

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