Alex Lutz, acteur

  • l’année dernière
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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00:00 - Culture Média sur Europe 1, il y a un film à ne pas manquer demain au cinéma, ça s'appelle
00:05 "En plein feu", Philippe Vandel.
00:07 - Alex Lutz, bonjour.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Vous êtes comédien humoriste, metteur en scène, César, du meilleur acteur pour le
00:11 film "Guy", réalisé par vos soins, créateur de la série Catherine et Liliane, c'est sur
00:15 Canal.
00:16 Votre dernier spectacle, c'était au Folies-Bergère, presque un one-man show, parce que vous partagez
00:19 la scène avec votre cheval.
00:20 J'en parle parce qu'il y aura les dernières représentations en juin, on en dira un mot,
00:25 et vous êtes comme les compagnons de la chanson, vous allez faire vos adieux indéfiniment sur
00:28 le même spectacle ou pas ?
00:29 - Non, on les avait un peu fait l'année dernière, puis on se rendait compte qu'il y avait quand
00:32 même encore de l'envie.
00:33 On avait en plus des dates de tournée qui continuaient, et donc là on a la chance et
00:38 le bonheur de faire le Châtelet en juin, donc on va y aller évidemment.
00:41 - On va raconter le spectacle dans un tout autre genre.
00:43 Vous étiez dans "Vortex", le dernier film de Gaspard Noé, vous étiez venu nous voir
00:46 pour 5e set, film de Quentin Reynaud, et je le cite car c'est lui qui signe "En plein
00:51 feu", ce film avec André Dussolier qui sort demain, film pré-monitoire, il a été tourné,
00:56 il a donc été écrit plus d'un an avant les incendies de cet été qui ont brûlé
01:01 65 000 hectares dans le sud-ouest de la France, ça va plus loin, les abords de la route principale
01:06 où vous avez tourné ont totalement été détruits l'été suivant.
01:08 - Oui, c'est incroyable, enfin c'est-à-dire que Quentin a pas fait un film d'anticipation,
01:16 comme on peut imaginer presque des films science-fictionnés, mais c'est vrai que dans son esprit il avait
01:25 envie d'un film un peu d'anticipation sur un cauchemar comme au moment où il l'avait
01:33 tourné, où on l'a tourné, il venait d'y en avoir en Australie, en Amérique du Nord,
01:39 on avait vu comme ça des feux géants parfois, hélas, se retourner contre la population
01:46 qui évacuait, voilà, en plus on se souvient maintenant avec les images qu'on a, les gens
01:51 filment avec leur portable depuis les habitacles, etc., donc il y avait des images qui nous
01:55 étaient parvenues très impressionnantes, très cauchemardesques, et ce décor, cette
02:01 ambiance cauchemardesque lui a donné l'envie de coudre une histoire entre ce père et ce
02:05 fils qui fuit cette forêt, et incroyablement, un an après, en tout cas ce qui n'était
02:13 pas incroyable, c'est un feu géant parce que bon, ben voilà, c'est une réalité sans
02:17 doute aujourd'hui, mais pile à l'endroit où on a raconté ce drame.
02:20 - Vous l'avez dit, coudre une histoire, c'est quoi l'histoire ? On écoute la bande-annonce
02:24 et vous nous dites.
02:25 - Bonjour, police municipale à l'appareil, on vérifie que les habitants concernés par
02:30 l'évacuation ont bien entendu l'alerte.
02:31 - On est en courant.
02:32 - Comment se passe l'évacuation jusque-là ?
02:35 - Pour le moment, tout se passe bien et dans le calme.
02:37 - Ça n'a pas l'air si terrible, on a presque l'impression de partir en vacances.
02:40 - Que pouvez-vous nous dire du développement du feu de ces dernières 24 heures ?
02:46 - Le feu est particulièrement virulent avec une forte propagation.
02:48 - Merde.
02:50 - En tout état de cause, il ne faut jamais quitter son véhicule.
02:55 C'est extrêmement important, les voitures mastolées, meilleures barricades, on est
02:58 en détection.
02:59 - Il n'y a pas beaucoup de temps, Simon.
03:00 - Des copains, la forêt.
03:01 - Allô ? Papa ?
03:02 - Je suis perdu.
03:03 - Je ne reconnais plus rien.
03:16 - On entend même l'écho dans la voix d'André Dussolier.
03:22 On a l'habitude de voir des drames familiaux en France.
03:25 Les films "Catastrophe français", ça existe moins.
03:27 Dans quel genre vous classeriez ce film ?
03:29 Est-ce que c'est un film d'anticipation, d'horreur, drame familial, drame surnaturel,
03:33 je vais arriver à le dire, ou drame écolo ?
03:35 - Tiens, c'est intéressant.
03:37 Je ne sais pas trop.
03:39 Déjà, je n'avais pas eu l'occasion d'entendre la bande-annonce en audio et je suis content
03:45 parce que je trouve qu'elle marche et qu'elle fait frissonner vraiment et qu'on se dit "ouah
03:48 qu'est-ce que ça peut être".
03:49 - Il y a un vrai travail sur le son en plus du travail sur l'image dont on dirait un bon.
03:54 - Oui, chaque élément technique était un vrai personnage dans le film.
03:56 Qu'est-ce que je peux vous dire ? Oui, peut-être un drame écolo, j'en sais rien.
04:01 Un drame familial, c'est sûr.
04:03 Et un film de genre survivor tout de même aussi quoi.
04:08 Sauf que ce n'est pas de rock dedans.
04:12 - Il y a les comiques.
04:13 - Oui, André Dussolier, ce n'est pas la même chose.
04:14 - Il y a des codes du film de genre.
04:18 Il y a par exemple le toki qu'on voit dans les films américains qu'on ne voit pas dans
04:21 les films français.
04:22 C'est quoi ce toki ?
04:23 - Disons qu'il a inventé que ce père était, en tout cas pour André Dussolier, dans la
04:29 marine par le passé.
04:31 On comprend qu'ils ont fait du bateau, qu'il y a ce lien avec les éléments pour ce père
04:37 et ce fils sans doute dans l'enfance et dans le passé.
04:41 Et donc voilà, ils sont habitués à communiquer avec des sibis, des choses comme ça.
04:47 - C'est une sibi.
04:48 - C'est une sibi, oui.
04:49 - Et c'est vrai que dans des moments d'évacuation comme ça, certains s'adjoignent aux moyens
04:57 de communication traditionnels, la sibi, pour pouvoir connaître un peu d'autres informations.
05:02 - On entend des infos que le commun des mortels n'a pas.
05:05 Mais quel est le drame familial dans cette histoire incendiaire ?
05:09 Réponse avec Alex Lutz, Culture Média continue sur Europe 1.
05:13 - Demain au cinéma, vous pourrez voir le film en plein feu avec André Dussolier et
05:18 avec Alex Lutz qui est votre invité, Philippe Vandel.
05:21 - Le film, c'est une sorte de huis clos dans une voiture embrasée par les flammes.
05:25 Les autorités vous recommandent de ne surtout pas sortir de la voiture, d'où le huis clos.
05:30 La première partie du film, c'est assez réaliste.
05:32 Un père et un fils qui doivent échapper au feu.
05:34 C'est rationnel, ça pourrait être presque un documentaire.
05:36 La deuxième partie est plus complexe.
05:38 Les matériaux pourraient être basiques, linéaires, mais il y a la présence de flashbacks,
05:42 de scènes oniriques.
05:43 On ne sait pas si vous êtes en train de rêver, de cauchemarder.
05:46 C'est quoi votre histoire entre vous deux ?
05:47 - Entre André et moi, c'est un drame familial.
05:52 Mon personnage a vécu un deuil.
05:56 Il a deux enfants.
05:57 Il a perdu un des enfants.
05:59 On le sait assez vite dans le film, donc je ne spoil rien.
06:02 Pour filer la métaphore du feu, il y a quelque chose qui se consomme en lui, terriblement,
06:11 depuis des années, sans qu'il ne parvienne à reprendre de l'air et à reprendre vie.
06:18 Il est comme un feu qui couvre.
06:22 Je vais filer.
06:23 - On peut continuer.
06:24 - Et puis André, son père, fait tout pour l'extirper de ça.
06:29 Il montrait que la vie continue, qu'il a encore un fils dont il doit s'occuper.
06:34 Il y a tout ce drame familial en dessous.
06:37 Un drame de garçon aussi, de père et fils qui sont encore dans un pied un peu ancien
06:46 dans le modèle, dans une difficulté à se parler, dans le silence.
06:52 - Oui, parce que ce sont deux teseux.
06:53 - Ce sont deux teseux.
06:54 Et quand je dis deux trucs de garçons, deux images de garçons qui aussi vont...
07:01 Cette image-là va devoir brûler aussi par le feu, donc c'est très actuel aussi, parce
07:06 que mon personnage va devoir être un homme qui s'exprime, qui s'ouvre, qui n'est pas
07:14 l'espèce de monolithe qu'on lui a appris à être, etc.
07:17 Et il traverse les éléments.
07:19 Et donc c'est vrai qu'il y a une deuxième partie encore plus onirique, ou comme dans
07:26 une forêt en feu, puisqu'il est dans une forêt en feu, on ne sait plus du tout où
07:28 on en est, même psychiquement.
07:30 Et c'est très beau, j'ai beaucoup aimé cette proposition.
07:34 - Vous dites que vous adressiez André Dussolier comme un vrai papa.
07:39 - Oui, je devais m'adresser à André Dussolier comme un vrai papa, puisqu'il jouait mon
07:43 papa.
07:44 - Je veux dire, ce qui m'a vraiment stupéfait, c'est l'entrée du réel dans la fiction.
07:50 À propos de père, vous dites "j'ai perdu le mien récemment, cela m'a aidé".
07:53 J'ai relu deux fois cette phrase.
07:55 - J'ai dit ça, c'est possible.
07:59 - Une interview à la FNAC dans le magazine "L'Éclaireur", "et je ne pensais pas qu'on
08:02 puisse être aidé par la mort de son papa", évidemment je dis ça sans aucun cynisme.
08:05 - Non, parce qu'il vient de décéder mon père, donc j'ai pas dû dire ça comme ça.
08:11 Bon, c'est pas grave.
08:12 - C'était retensé comme ça ?
08:14 - Pas mal alors.
08:16 Mais non, ce qui m'a plutôt frappé, c'est après la perte du mien, de me rendre compte
08:22 que ça collait avec André et moi très fort, puisque rétrospectivement, j'ai revécu des
08:30 choses bonnes.
08:31 - Vous dites qu'il y aura un film d'affaires dans le film, parce que quand vous tourniez
08:35 pas, c'était joyeux et c'était bavard.
08:38 - Très très très, on partage le même appétit, lui et moi, avec ça.
08:44 - De la blague, de la vanne, de la surenchère, du cacoulage.
08:47 - Il a envie de nous amuser avant tout, je crois, même dans quelque chose de tragique.
08:51 Moi j'ai souvent le coutume de dire qu'un jeu d'enfant, c'est pas un jeu mignon-cucu,
09:01 etc.
09:02 Ça peut aller très loin, un jeu d'enfant, dans ce que l'enfant rassemble pour jouer
09:08 des situations, pour se mettre...
09:11 C'est catharsistique pour l'enfant, il met dans son jeu des choses très sincères,
09:16 très profondes.
09:17 Mais il y a une énergie comme ça de se réjouir à jouer à.
09:20 Et nous, les acteurs adultes, on doit mobiliser cette même énergie de l'enfance.
09:25 Mais c'est pas une énergie juste pour...
09:27 Mais c'est vrai que du coup, on adorait faire les clowns ensemble, on adorait rire, c'était
09:34 important.
09:35 - Où est-ce que vous avez tourné ? A voir, évidemment j'ai cru que c'était un vrai
09:38 feu et je sais que c'est impossible.
09:39 Déjà l'assurance n'aurait pas toléré.
09:40 Comment et où avez-vous tourné ?
09:42 - À Angoulême, dans un immense studio où on a reconstitué 100 mètres de cette route
09:48 des Landes, avec les arbres et tout, c'était fou, c'était bluffant parce que quand on
09:52 y était, on était là.
09:53 Bon ben d'accord, je viens de quitter la route des Landes où on a tourné sans les
09:57 flammes, avec juste des fumées, comme ça qui venaient être positionnées près des
10:01 véhicules et tout.
10:02 Mais quand il a fallu que ça s'embrase, on était là-bas.
10:04 Et vraiment, c'était fou, on n'avait pas de peine à imaginer y être.
10:08 On était dans ce studio gigantesque et là, effectivement, on pouvait démarrer des feux,
10:12 éteindre des feux.
10:13 Il y avait des spécialistes qui nous accompagnaient, des techniciens, notamment belges, qui nous
10:19 accompagnaient pour ce travail-là.
10:22 - Vous ne pouvez pas tout raconter comme vous le faisiez pour avoir aussi chaud ? La voiture
10:25 a été chauffée pour donner l'impression de...
10:27 - Le thermomètre qui monte dans la voiture.
10:29 - Moi j'avais chaud pour vous, franchement.
10:31 Je me suis dit est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est faux ce problème de la rosée ?
10:33 - C'est tout froid en vous regardant.
10:34 - En revanche, ben non.
10:35 Écoutez, non.
10:36 On a bien fait notre travail d'acteur, on n'avait pas forcément aussi chaud, mais on
10:40 fait semblant qu'on a chaud et on le fait très bien.
10:43 - Eh ben nous, on a chaud pour vous.
10:44 - Ah ben j'avais bien compris.
10:45 - On a chaud pour vous.
10:46 - Non mais le film, j'insiste là-dessus, vous le disiez, on a chaud pour...
10:49 C'est beau au cinéma, c'est pas pour dire voilà, il sort demain, évidemment, on serre
10:53 les pouces, on a envie que les gens soient là et tout.
10:55 Mais il est une expérience folle en salle.
10:58 Il est une expérience folle en salle.
10:59 - On n'a pas dit un mot de la photo, on va en parler, vous restez avec nous Alex Lutz.

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