• il y a 2 mois

Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00On va poursuivre avec nos goûters avec une entreprise française qui a décidé de réinventer le goûter avec
00:07des ressources. On va lui faire plaisir, on va l'appeler ça ressource. Nous sommes avec Thibaut Vénézia, fondateur de Ypsago.
00:14Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:17Vous êtes une pépite ce soir Thibaut, vous avez 35 ans, vous venez de Dex en Provence. Ypsago ça veut dire quoi ?
00:22Alors Ypsago à l'envers ça veut dire zéro, gaspille.
00:26D'accord très bien, entreprise qui est née il y a deux ans.
00:29Vous vous êtes née dans une famille, vous êtes née de Dex en Provence et des Alpes
00:35et vous avez grandi dans une famille d'herboristes et d'apiculteurs. Ça vous a inspiré ça tout ça ?
00:40Oui, alors c'est pas ma famille, c'est une famille de cœur.
00:43Moi j'ai une petite famille et donc ils sont rapprochés en fait
00:45de gens qui habitent dans les Alpes de haut de Provence et qui était une famille d'herboristes, de botanistes etc.
00:51Et donc moi j'ai grandi en fait dans ce milieu là, dans cet environnement de la préservation de la nature, du respect des plantes,
00:58donc voilà, on faisait de la cuillette sauvage dans les montagnes et puis ils vendaient sur les marchés de Fort Calquet auquel j'ai contribué plusieurs fois.
01:05Donc tout petit vous aviez déjà envie de créer
01:09des choses pour nous faire plaisir,
01:12à manger ou autre ?
01:14Je pense que enfant unique j'ai dû un petit peu aussi me construire tout seul
01:19et j'ai été un grand créatif, j'ai toujours été un grand créatif
01:22et passionné justement par la cuisine depuis mon plus jeune âge et par les herbes, les plantes.
01:27Donc vous avez fait un parcours commercial tout de même à Montpellier, vous avez fait vos études là-bas,
01:33vous avez travaillé dans des univers qui n'ont rien à voir avec la cuisine notamment
01:37dans les télécoms et ensuite dans l'informatique.
01:41Informatique et la santé, oui tout à fait.
01:43Mais cette envie de travailler dans la food, dans la nourriture, ça ne vous a jamais quitté Thibaut ?
01:50Non, déjà j'ai eu un souhait très tôt de créer une entreprise.
01:53Dès ma sortie d'études j'avais ce désir en fait de création et je pense que de toute façon il fallait le temps que ça mûrisse
02:01et j'ai décidé finalement au moment de la crise sanitaire comme beaucoup.
02:06Il y a eu des moments de bascule, un moment de crise sanitaire.
02:08Je travaillais pour les EHPAD à ce moment-là et tout était fermé.
02:10Vous ne pouviez plus aller travailler dans les EHPAD ?
02:12Moi je vendais des solutions de télémédecine.
02:18Donc là c'était compliqué et pourtant il y avait des besoins.
02:21Mais du coup je me suis retrouvé un petit peu isolé chez moi en me posant beaucoup de questions sur le sens que je voulais
02:27donner à ma vie et j'ai décidé dans ma petite cuisine de commencer
02:32à développer en fait des recettes un petit peu innovantes
02:36et notamment avec des rémunécences de mon enfance qui était le séchage en fait des herbes.
02:40Et donc c'est là où j'ai commencé à sécher en fait des fruits et légumes
02:44pour ensuite en faire des farines.
02:46Vous dire des pots ?
02:48Par exemple il y a une pomme,
02:51c'est la peau ou c'est l'indice ?
02:53A l'initial j'allais faire en fait des tout-goût-tout-go
02:57dans les primeurs d'Aix-en-Provence.
02:59Donc l'application anti-gaspi ?
03:01Exactement et après très vite je suis allé rencontrer en fait des producteurs de fruits et légumes
03:06et je me suis rendu compte à ce moment-là que c'était à peu près 30% de leur production qui était écartée.
03:11Parce qu'ils sont moches, parce qu'ils ne correspondent pas au standard de la grande distribution, etc.
03:15Trop petits, trop gros, trop esthétiques.
03:17Ou des surproductions.
03:20Et en fait il faut savoir que dans le monde c'est 23 tonnes de fruits, légumes et tubertules
03:25qui sont jetés en fait chaque jour, qui ne sont jamais consommés.
03:29Je ne me remets pas de ce chiffre.
03:3123 tonnes par seconde.
03:33Oui par seconde, c'est ce qu'il faut préciser.
03:35C'est incroyable.
03:37Et donc vous vous êtes dit avec ça je vais pouvoir en faire quelque chose.
03:40C'est comme ça que vous avez cette idée de lancer Ipsago.
03:43Vous vous êtes dit je vais pouvoir
03:45créer un nouveau biscuit ou un nouveau produit alimentaire.
03:49Voilà, 100% végétal autour des fruits, des légumes.
03:52Et on ne s'est pas arrêté là parce qu'en faisant des recherches sur le séchage
03:56je me suis rendu compte aussi qu'on déshydratait d'autres matières premières.
04:00Notamment ce qu'on appelle les drèches de brasserie.
04:02Les drèches de brasserie en fait c'est les céréales maltées
04:05qui sont résiduelles de la fabrication des bières.
04:08Donc en fait c'est l'orge malté.
04:11Alors le malt n'est pas une céréale, mais n'importe quelle céréale peut être maltée.
04:15On peut avoir un blé de l'orge, du riz, du maïs
04:19qu'on va d'abord faire germer et ensuite tout rayer.
04:21C'est comme une torréfaction, on va envoyer de l'air chaud dessus
04:24qui va faire tomber la germe au bout de 4-5 jours de germination.
04:28Et ensuite là ça devient du malt.
04:31Et le brasseur il va commander cette céréale maltée
04:34à des malteries, des châteaux, et il va mettre ça dans ses cuves
04:38il va concasser la céréale au préalable
04:41et il va rajouter de l'eau qui va faire bouillir avec la céréale.
04:44Et en fait toute la céréale va perdre son sucre
04:48qui va se retrouver dans l'eau qui sert ensuite à fabriquer la bière.
04:51Et c'est nous à ce moment là qu'on intervient
04:53au moment de la séparation de l'eau et de la matière
04:55et on va récupérer ce qu'on appelle ce porridge de céréale
04:58c'est des drèches de brasserie.
05:00Et ainsi est né Ypsago, donc là vous allez nous dire concrètement
05:03ce qu'Ypsago vous avait apporté ce soir sur Europe 1
05:06Thibaut Venezia, des petits bols remplis de vos produits.
05:10Donc vous allez nous raconter ce que c'est et on se retrouve dans une minute.
05:13C'est à vous.
05:14Merci.
05:15Donc Ypsago en fait c'est une biscuiterie d'un genre nouveau.
05:19On va faire des produits qui sont faits à partir de ressources sous-exploitées
05:24donc notamment des fruits et légumes hors calibre.
05:27On va faire une gamme de pétales de fruits séchés sans sucre raffiné ajouté
05:31qui visent à préserver les nutriments du fruit frais
05:34et concentrer les saveurs.
05:36On va faire des petits cookies qui sont faits à partir aussi de tourteaux d'huilerie
05:39qui sont les résidus de pression des huiles
05:41huile de noisette, de lin, de sésame.
05:43Et puis enfin on va avoir une large gamme de biscuits apéritifs
05:46qui sont des billes apéro qu'on a appelées Cracomalt
05:49et qui sont faits à partir de légumes écartés
05:51de tourteaux d'huilerie et de drèches de brasserie.
05:54Ypsago c'est pas juste une biscuiterie traditionnelle artisanale
05:57c'est aussi une entreprise à mission avec des engagements sociaux et environnementaux.
06:02Sur la partie sociale, tous nos sachets sont étiquetés
06:05et en sachet en fait dans des prisons par des détenus
06:08et on a bien sûr un engagement sur la lutte
06:11contre le gaspillage alimentaire à la source
06:14et enfin on a une particularité
06:17c'est qu'on opte pour la transition vers une alimentation
06:20plus saine et raisonnée.
06:22Aujourd'hui on est en développement, en plein développement
06:25on a beaucoup de recherches et développements à faire
06:27et on cherche pour accélérer nos développements
06:29des investisseurs, peut-être un groupe de l'agroalimentaire
06:32qui pourrait s'intéresser à la commercialisation
06:37de nos produits pour avoir notamment du support financier
06:40mais aussi une aide sur les parties qu'on ne maîtrise pas aujourd'hui.
06:43Merci, je vous ai laissé terminer.
06:45Merci Thibaut Vénézia, fondateur de Ypsago.
06:47Très complet son pitch, vous en pensez quoi autour de la table ?
06:49Le pitch est terminé, est-ce qu'on peut goûter ?
06:51Benjamin, je te laisse goûter.
06:53Benoît Martinet, vous êtes le patron de Jeannette, votre regard ?
06:56Moi je trouve ça extraordinaire
06:58et en plus c'est assez drôle parce que nous on n'est à utiliser que de l'ingrédient noble
07:01avec notre Bordiglia OP etc.
07:03et là de voir ce qu'on peut faire aussi du reste
07:06des aliments, c'est juste extraordinaire donc bravo pour ça.
07:09Philippe, avant de goûter, vous êtes le coach de ce soir.
07:14Moi j'ai été étonné bien sûr en étudiant le pitch de la start-up
07:20j'ai vraiment été étonné.
07:22J'ai une question Thibaut immédiatement,
07:24comment on vient à ça ?
07:26Parce qu'en fait quand on part, comme Elisabeth l'a précisé,
07:28dans les grands groupes
07:30et puis après dans la tech,
07:32après dans la santé,
07:34j'ai bien compris le parcours familial
07:37ou amical
07:39mais c'est la rencontre aussi
07:41parce que vous aviez quelqu'un avec vous au début de l'entreprise ?
07:43Oui bien sûr,
07:45mon associé Renaud qui est toujours associé
07:47qui a décidé de travailler
07:50de sortir un petit peu de l'agroalimentaire
07:52il m'a aidé pendant deux ans
07:54c'était un peu conclu dès le départ
07:56il m'a aidé pendant deux ans
07:58sur la partie communication, logistique
08:00et plein d'autres choses.
08:02Et vous avez fait des études de marché ?
08:04Bien sûr,
08:06j'ai suivi des formations
08:08création d'entreprise
08:10en PACA
08:12Il faut en parler très souvent
08:14qu'on est aidé en France,
08:16dans la France qui bouge, il faut qu'on parle,
08:18la France aide beaucoup
08:20La France la consigne, elle aide
08:22et elle est bien présente
08:24c'est une spécificité française
08:26il faut le souligner
08:28Vous êtes parmi nous ce soir
08:30Vous avez des besoins Thibaut ?
08:32Vous les avez esquissés pendant le pitch ?
08:34Tout à fait, aujourd'hui
08:36on cherche à se développer sur le plan national
08:38on a à peu près 130 points de vente
08:40un petit peu partout en France
08:42mais on est essentiellement dans la région sud
08:44et aujourd'hui notre besoin
08:46c'est d'aller proposer nos produits
08:48vraiment sur le plan national
08:50Votre atelier
08:52est situé à Aix, vous fabriquez tout en France ?
08:54Tout est fabriqué en France
08:5690% de nos matières premières
08:58sont françaises
09:00il y a certaines épices
09:02Et vous êtes 5 au total ?
09:04Oui, tout à fait
09:06Vous cuisinez et vous préparez aussi ?
09:08Aujourd'hui j'ai un responsable
09:10de production, Rémi
09:12qui aujourd'hui prend en charge
09:14la totalité de la production
09:16et moi je m'occupe de tous les autres plans
09:18que ce soit du commercial, de la logistique
09:20et de la gestion de l'entreprise
09:22C'est quoi les forces
09:24pour vous ?
09:26A travers l'intervention de Thibault
09:28l'énergie du leader
09:30Il y a une très belle énergie positive
09:32donc j'ai trouvé ça passionnant
09:34avec une belle assise
09:36en termes d'expérience professionnelle
09:38donc ça c'est ce que j'ai pu remarquer
09:40Ensuite je trouve que
09:42s'adresser à ces marchés qui sont des gros marchés
09:44Benjamin en a un peu parlé tout à l'heure
09:46sur les goûters mais ce sont des marchés
09:48que ce soit les biscuits apéritifs
09:50ou les sucrés
09:52c'est plus de 4 milliards
09:54les deux marchés additionnés
09:56donc il y a une place
09:58le marché est intéressant
10:00j'ai aimé également
10:02la démarche différenciante
10:04sur le concept
10:06il y a une réflexion
10:08derrière le projet
10:10il y a l'aspect durable
10:12l'entreprise à mission
10:14c'est intéressant
10:16et puis bien sûr la proposition globale
10:18d'ipsago parce que Thibault
10:20n'en a pas encore parlé mais il va le parler certainement
10:23l'idée c'est bien sûr les biscuits
10:25mais aussi derrière proposer
10:27ces services de consulting
10:29de conseillers
10:31vous visez qui ?
10:33ça passe à travers un gros travail d'expertise
10:35pour différentes sociétés
10:37différentes entreprises de l'agroalimentaire
10:39qui vont générer eux-mêmes
10:41des co-produits
10:43j'arrête de dire déchets
10:45en fait on peut appeler ça des déchets
10:47à partir du moment où ils ne les revalorisent pas
10:49d'accord donc dès lors qu'on peut les revaloriser
10:51c'est à dire les transformer
10:53on appelle ça des co-produits
10:55en fait si on les jette ça va devenir des déchets
10:57mais si on intervient justement comme nous
10:59avant qu'ils aient le statut de déchets
11:01on va les transformer
11:03en ingrédients qui sont extrêmement
11:05intéressants sur les plans gustatifs
11:07et nutritionnels
11:09le tout est d'avoir les bons process
11:11les bonnes méthodes et l'expertise
11:13pour pouvoir non seulement les revaloriser
11:15mais ensuite les réemployer
11:17que ça soit dans des biscuits ou dans d'autres recettes
11:19c'est presque un autre métier
11:21non ?
11:23il lance à peine sa boîte
11:25c'est un peu le danger
11:27on va parler des conseils tout à l'heure
11:29il a une tendance aujourd'hui
11:31un peu à se disperser
11:33on n'arrive pas à tout comprendre
11:35je pense qu'à un moment donné il va falloir
11:37cerner un petit peu où on veut aller
11:39vous les achetez
11:41les ressources ou vous les récupérez ?
11:43alors le but c'est également
11:45de faire vivre en fait
11:47les fournisseurs de matières premières
11:49de chutes de fabrication
11:51d'apporter un revenu complémentaire
11:53et notamment les producteurs
11:55parce que dans une entreprise agroalimentaire
11:57quand ils ont des coproduits
11:59ils utilisent un fournisseur
12:01pour pouvoir leur
12:03donner, c'est à dire qu'il y a un intermédiaire
12:05vous quand vous allez les récupérer
12:07vous n'allez pas
12:09chez le producteur directement
12:11il y a un intermédiaire au milieu ?
12:13les brasseurs on va y aller directement
12:15récupérer en fait
12:17les tonnes de céréales maltaises qu'ils génèrent
12:19et puis ensuite on va les transformer en farine
12:21là on commence à travailler
12:23aussi avec une entreprise qui est spécialisée
12:25dans la création de farine de drèche
12:27qui est en région lyonnaise
12:29l'idée oui c'est qu'on rachète
12:31au maximum
12:33les matières premières
12:35les ingrédients issus de coproduits
12:37et ensuite on a le coup de la transformation
12:39donc on crée nos matières premières
12:41ou on source
12:43on travaille avec des entreprises qui sont
12:45également dans ce mouvement là
12:47de revaloriser ces coproduits en matière première
12:49et il y en a qui commencent beaucoup
12:51à émerger en France et c'est d'ailleurs
12:53très intéressant parce que c'est un petit peu la direction
12:55que prend l'alimentation de demain
12:57Benjamin c'est bon ?
12:59j'ai voulu le faire discrètement
13:01effectivement j'ai mangé la bille
13:03à la patate douce romain très très bon
13:05je ne sais pas si les autres ont mangé
13:07très bon goût
13:09et c'est à quoi ça ?
13:11pomme coco et gingembre
13:13je suis toujours le seul à manger
13:15non mais moi je ne peux pas manger
13:17parce qu'après je ne peux plus parler
13:21pour la petite histoire de ce biscuit
13:23c'est un biscuit qui est fait à partir de toutes petites pommes
13:25qui ne peuvent pas être commercialisées, qu'on rachète en Provence
13:27on va en faire une purée à cru
13:29on rajoute de la coco qui a servi à faire une bière à la coco
13:31chez notre ami Bulle de Provence
13:33la brasserie de Puricar
13:35et on va prendre aussi du jus de citron de menton
13:37mais ce citron de menton il vient d'une distillerie
13:39qui est basée à Aubagne près de Marseille
13:41et ils enlèvent, ils retirent le zeste du citron
13:43pour faire une vodka au citron
13:45et nous on récupère le fruit qui n'était pas utilisé
13:47jusqu'à maintenant pour en faire un jus
13:49qu'on incorpore dans la purée de pommes qu'on va ensuite faire sécher à 42°C
13:51Thibaut Venezia vous le racontez
13:53ça sur votre site, tout ce que vous venez de nous dire
13:55parce que il y a
13:57toute une histoire derrière
13:59et je trouve, enfin je ne suis pas la coach
14:01c'est Philippe Sauss
14:03mais ça manque de
14:05de récit quand même
14:07voilà c'est ça
14:09il le raconte très très bien ici au micro
14:11là vous le racontez hyper bien
14:13c'est passionnant
14:15ça donne aussi une dimension de ce que j'expliquais juste auparavant
14:17de recentrage à un moment donné
14:19parce que là on part
14:21c'est très cocasse ce soir
14:23parce que nous sommes sur un plateau où il y a
14:25l'entreprise, je ne vais pas dire monoproduit
14:27parce que sinon il va me
14:29de Benoît avec la Madeleine
14:31il faut des cakes maintenant
14:33mais ils ont trois produits
14:35c'est dans tous les sens
14:37tout en étant précis
14:39tout en étant précis
14:41donc à un moment donné il va falloir quand même cerner
14:43un tout petit peu ça parce qu'il y a toujours l'aspect économique
14:45on n'en parlera peut-être pas dans le détail ici
14:47mais il y a l'aspect économique à un moment donné
14:49complètement, c'est pour ça qu'aujourd'hui
14:51on cherche des gens pour nous accompagner
14:53non seulement sur cette partie financière
14:55mais aussi sur
14:57finalement recentrer un petit peu l'activité
14:59développer, mieux communiquer
15:01donc là on va commencer un travail avec
15:03une entreprise de communication qui est basée à Arles
15:05et qui va
15:07repenser un petit peu aussi notre stratégie
15:09de communication parce qu'effectivement
15:11pour l'instant on a tout fait
15:13tout seul sans forcément
15:15en plus venir du milieu agroalimentaire
15:17il y a plein de choses nouvelles
15:19le terrain est beau à cultiver
15:21si je peux me permettre
15:23c'est l'alimentation de demain
15:25demain un fabricant de pâtes
15:27il pourra utiliser des farines de dreche
15:29pour améliorer
15:31ses nutricores, enrichir
15:33en valeur nutritionnelle ses produits
15:35et puis surtout pour avoir
15:37un ingrédient qui vient d'économies circulaires
15:39et qui vient de circuits courts au lieu d'importer
15:41des ingrédients de partout
15:43dans le monde. C'est l'alimentation de demain
15:45on va rester dans cet univers du goûter d'ailleurs
15:47Benjamin t'as repéré une autre start-up
15:49anti-gaspi pour le goûter. Oui vous avez
15:51les biscuits de la marque In Extremis
15:53ce sont des produits
15:55fabriqués à partir de la poudre de pain
15:57invendus dans les boulangeries
15:59c'est une solution qui permettrait d'éviter
16:01une tonne de gaspillage chaque année
16:03on va rester ensemble
16:05autour de cette table de La France Bouge
16:07on va continuer à parler goûter avec Benoît Martinet
16:09directeur général de la Biscuiterie Jeannette
16:11on va prolonger un peu les petits conseils
16:13pour Thibaut Venezia, fondateur d'Ipsago
16:15moi je me demande ce que sont devenus
16:17les salariés de la Biscuiterie Jeannette
16:19la réponse juste après
16:21une petite musique, on va écouter
16:23Joan Jett & The Blackhearts
16:25I Love Rock'n Roll
16:27Très bel accent
16:57Jamais, jamais, jamais
16:59on ne vous a envoyé un gâteau empoisonné
17:01un gâteau comme ça on l'aurait mangé nous
17:03soyons logiques
17:05Cassez-vous !
17:07Astérix le gâteau empoisonné
17:09Ah ben oui, Monique Abelucci vous avez reconnu sa voix
17:11évidemment, on a tout de suite la référence
17:13et mais oui parce que ce soir
17:15nous parlons goûter sur Europe 1
17:17nous sommes avec le directeur général de la Biscuiterie
17:19Jeannette Benoît Martinet
17:21d'ailleurs les origines
17:23du goûter Benjamin
17:25c'est hyper ancien
17:27alors on n'a pas de traces du goûter dans l'antiquité
17:29c'est quelque chose d'un peu plus récent
17:31on mangeait moins avant
17:33et ça a commencé selon les spécialistes
17:35à partir du 19ème siècle
17:37quand apparaît la bourgeoisie
17:39et surtout au moment où
17:41les boissons chaudes apparaissent
17:43comme le café ou encore le chocolat
17:45et c'était un truc de riche
17:47ce qu'on sait c'était que
17:49les personnes privilégiées et les riches
17:51goûtaient davantage
17:53c'est surprenant que ce soit quelque chose de riche
17:55j'aurais jamais cru
17:57nous sommes avec vous Benoît Martinet
17:59on parle de la Biscuiterie Jeannette aussi
18:01parce que c'est une Biscuiterie qui a su se relever
18:03qui a failli mourir
18:05plusieurs fois et elle est là
18:07nous sommes en 2024
18:09que sont devenus
18:11la Biscuiterie appartient aussi
18:13aux salariés
18:15que sont-ils devenus ces salariés, comment vont-ils ?
18:17eh bien ils vont déjà très bien
18:19c'est une bonne nouvelle et surtout
18:21ils ont eu la chance pour eux de partir à la retraite
18:23et que moi ce stress
18:25à me dire la compétence
18:27le savoir-faire s'en va avec la retraite
18:29donc c'est aussi pour ça que moi dès ma reprise
18:31voyant aussi mes collaborateurs
18:33c'est aussi pour protéger les salariés
18:35oui les salariés
18:37et donc tout de suite il a fallu aussi
18:39embaucher des jeunes
18:41pour aussi pouvoir faire perdurer
18:43notre savoir-faire
18:45mais on arrive à embaucher des jeunes dans une Biscuiterie
18:47en Normandie ?
18:49je crois qu'on a quand même de la chance avec Jeannette
18:51puisque l'histoire fait que dans tous les cas
18:53beaucoup, en tout cas ceux qui ont envie de se battre
18:55nous rejoignent pour pouvoir
18:57faire perdurer cette marque, faire perdurer ce savoir-faire
18:59et puis surtout ces produits d'excellente qualité
19:01et alors vous avez par exemple
19:03des salariés qui sont
19:05qui viennent d'anciens de chez Jeannette ?
19:07ah oui racontez-nous
19:09déjà tout à l'heure on entendait Marie-Claire
19:11vous la connaissez Marie-Claire ?
19:13on l'entendait
19:15c'était une ingérie
19:17une interview d'Oréan Fleureau
19:19en 2014 sur Europe 1
19:21Marie-Claire qui est partie
19:23un peu plus de deux ans après moi mon arrivée
19:25ça fait deux ans et demi où je navigue en tout cas sans Marie-Claire
19:27mais Marie-Claire qui passe
19:29je pense que j'exagère pas si je dis que
19:31tous les trois mois par trimestre au minimum
19:33j'ai une visite de Marie-Claire pour être sûr que tout se passe bien
19:35c'est la première grande entreprise
19:37on la salue mais vous vous rendez compte
19:39dans une entreprise c'est rare quand même d'avoir un tel attachement
19:41c'est chouette et puis même aujourd'hui
19:43et même mon pétrisseur André qui est parti
19:45à la retraite il y a maintenant trois ans
19:47tous les étés je peux compter sur lui pour remplacer
19:49mon pétrisseur actuel, toutes les fins d'année
19:51je compte sur lui pour pouvoir
19:53aussi subvenir au pic
19:55que nous avons en fin d'année
19:57c'est une grande famille
19:59et ils vous ont adopté
20:01parce que vous je rappelle vous étiez chez Decathlon
20:03je crois qu'ils m'ont adopté
20:05mais ça n'a pas mis longtemps parce que je crois que
20:07malgré tout on a fait du même bois et on avait envie de se battre ensemble
20:09et c'est pour ça que tout a bien fonctionné
20:11vous savez les fabriquer ?
20:13j'ai passé énormément de temps en production
20:15même au début ils étaient presque étonnés
20:17de voir pourquoi est-ce qu'un patron
20:19est avec nous avec une blouse
20:21avec une charlotte et en train de faire des madeleines
20:23ou des produits, j'ai passé beaucoup de temps
20:25et même encore aujourd'hui, sincèrement je pense que je passe
20:27peut-être plus de la moitié de mon temps presque
20:29en production avec les collaborateurs
20:31combien de temps pour fabriquer une madeleine ?
20:33entre la phase de pétrissage jusqu'à
20:35l'ensachage comme on a ici
20:37il faut compter à peu près 2h15
20:39une madeleine 2h15 ?
20:41je pensais que c'était plus rapide
20:43ça prend du temps puisque déjà on a toute la phase
20:45de pétrissage, parce qu'on bat comme à la maison
20:47notre pétrin peut battre jusqu'à 300 kilos
20:49mais sinon c'est exactement la même chose que ce que vous avez
20:51à la maison et puis ensuite on a les temps de repos
20:53plus ou moins long selon les recettes
20:55et ensuite le passage au four, le refroidissement
20:57l'ensachage et enfin récupérer le produit
20:59et est-ce qu'il y a une pause goûter chez Jeanette ?
21:01obligatoire
21:03c'est vrai ?
21:05tout à l'heure on parlait du sport
21:07mais je suis obligé de continuer
21:09puisque je suis obligé de manger au minimum
21:11une madeleine ou un financier ou un cake
21:13par jour
21:15c'est pas chouette
21:17ça donne de l'énergie pour le sport
21:19il y a une salle de sport chez Jeanette ?
21:21c'est vrai ?
21:23avec des machines
21:25on a ce qu'il faut pour pouvoir pratiquer
21:27et puis même là à partir du mois de septembre
21:29l'ensemble des collaborateurs auront leur coach
21:31aussi 2 fois par semaine
21:33pour pouvoir se dépenser
21:35donc une belle qualité de vie au travail en plus
21:37pour 22 salariés ?
21:39nous sommes 22 aujourd'hui
21:41mais nous sommes 22
21:43d'une même famille finalement
21:45mais c'est ce que l'on entend avec vous ce soir sur Europe 1
21:47Benoît Martinet, directeur général de la biscuiterie Jeanette
21:49Timo Venezia, fondateur d'Ipsago
21:51vous êtes là parmi nous
21:53vous êtes la start-up de la France Bouge
21:55je rappelle que vous utilisez
21:57on dit des co-produits
21:59pour les transformer
22:01en produits gourmands
22:03comme je vois que vous avez apporté
22:05des biscuits à base de pommes, coco, gingembre
22:07ou encore des
22:09cookies chocolat noisette
22:11donc c'est fait à base
22:13d'ingrédients anti-gaspi ?
22:15exactement, par exemple le cookie chocolat noisette
22:17on a des pépites de fèves de cacao
22:19qui viennent de la fabrication d'une bière au chocolat
22:21une bière au chocolat ?
22:23tout à fait, une bière de Noël
22:25et qui est faite à Puricar
22:27la brasserie de Puricar
22:29et c'est bien, on a des brasseurs créatifs
22:31et donc nous on va
22:34récupérer ces centaines de kilos
22:36de fèves de cacao
22:38qu'on va sécher et qu'on va réintégrer
22:40dans le biscuit. Vous les faites sécher où ?
22:42dans votre atelier ? Oui, tout à fait
22:44combien de temps pour faire sécher ?
22:46il faut compter une douzaine d'heures
22:48je pensais que c'était des semaines et des semaines
22:50ça dépend des matières
22:52qu'on va faire sécher, sur les fruits et légumes
22:54c'est un petit peu plus long
22:56d'autant plus qu'on s'engage vraiment sur la préservation
22:58des nutriments, donc on va faire des
23:00séchages qui sont très lents, très bas
23:02et dans ce biscuit, le cookie chocolat noisette
23:04le brookie
23:06pour le brassage de la bière
23:08pour appeler la farine de drèche
23:10qu'on utilise dans notre biscuit
23:12et on va aussi y retrouver du tourteau de noisette
23:14qui vient en fait d'une ailerie qui est basée
23:16à Pont-Saint-Esprit, on récupère en fait
23:18les bâtons solides issus de la presse
23:20de l'huile de noisette et on va faire
23:22une farine qui est extrêmement riche en fibres et en protéines
23:24Philippe ? Mais alors qui source
23:26tout ça ? Parce qu'on va de
23:28Puricar, Pont-Saint-Esprit
23:30Alors on a travaillé un an
23:32sur le sourcing et puis aujourd'hui
23:34on a une cinquantaine d'acteurs
23:36avec lesquels on travaille
23:38et on met en place des schémas logistiques
23:40qui sont intéressants
23:42pour nous, au début c'était un petit peu compliqué
23:44parce qu'on faisait tous les voyages nous-mêmes
23:46aujourd'hui ça devient beaucoup plus structuré
23:48et puis surtout on est capable de générer
23:50beaucoup d'ingrédients
23:52ce qui fait que derrière
23:54on a la facilité finalement pour
23:56créer nos biscuits
23:58Ça donne envie
24:00et surtout vous avez aussi besoin
24:02peut-être que Philippe vous ouvre
24:04un petit peu son carnet d'adresse pour pouvoir
24:06structurer bien tout ça parce que
24:08on voit vous déborder d'idées, vous êtes hyper
24:10créatif, vous l'avez dit pendant le pitch
24:12ça se voit ce soir, c'est cette énergie
24:14que vous dégagez, il a l'air d'avoir
24:16mille idées à la minute, c'est formidable
24:18je pense qu'il faut un peu restructurer tout ça
24:20Philippe, que pouvez-vous
24:22lui conseiller et dans le carnet d'adresse ?
24:24Déjà dans les conseils
24:26j'en ai parlé un tout petit peu
24:28c'est clarifier, c'est pas se
24:30disperser, prioriser
24:32tout ce qu'il fait c'est bien
24:34on court un peu partout
24:36c'est l'impression que cela donne
24:38après il faudrait y changer plus longuement
24:40mais attention à ne pas
24:42se perdre en route à mon avis
24:44j'ai noté aussi un inconnu industriel
24:46dont on n'a pas parlé
24:48si vous voulez en parler un tout petit peu
24:50parce qu'il y a un flou juridique
24:52actuellement sur la réintroduction
24:54des coproduits dans l'alimentation
24:56et si vous voulez en parler
24:58rapidement pour nos auditeurs
25:00oui en fait les matières
25:02premières qu'on valorise
25:04sont effectivement
25:06issues de ressources qu'on n'exploite pas
25:08donc finalement on va créer de nouveaux ingrédients
25:10ça, ça va passer par des batteries
25:12de tests réglementaires pour prouver
25:14simplement l'alimentarité
25:16donc on est sur des matières
25:18premières qui sont
25:20des matières totalement nobles
25:22mais comme
25:24elles sont issues d'une première fabrication
25:26il va falloir effectivement faire beaucoup
25:28d'analyses labo
25:30et puis il va falloir construire finalement
25:32pour certains, pas pour tous
25:34la réglementation
25:36qui va être autour de ces nouveaux ingrédients
25:38et pour ça, c'est beaucoup d'investissement
25:40et c'est pour ça que tout à l'heure je disais
25:42on n'est pas une biscuiterie traditionnelle
25:44dans le sens où on a énormément
25:46de recherche et développement à faire
25:48pour prouver et certifier
25:50l'alimentarité de ces coproduits
25:52qu'on transforme en ingrédients
25:54et c'est pour ça aussi que les conceptions
25:56de nos recettes prennent à peu près 6 mois
25:58Et alors qu'est-ce que vous pouvez lui donner ?
26:00Vous connaissez des fonds d'investissement ?
26:02J'ai noté effectivement des fonds
26:04d'investissement, après
26:06j'ai noté aussi des marques, des grands
26:08distributeurs comme Grand Frêt
26:10et compagnie qui sont
26:12de la même région que moi
26:14c'est-à-dire la région lyonnaise
26:16pour pouvoir aider un tout petit peu aussi
26:18à pénétrer ces marchés, après il va falloir
26:20vraiment analyser, moi je pense
26:22que la notion tout à l'heure, on a parlé de communication
26:24sur le marketing, je pense que
26:26c'est le moment de construire une image
26:28c'est le moment de construire une histoire
26:30L'histoire est là du moins mais il faut
26:32construire tout, raconter
26:34Benoît vous, vous aviez déjà l'histoire quand vous avez repris
26:36Jeannette, Benoît Martinet
26:38je rappelle que vous êtes le directeur général de la biscuiterie Jeannette
26:40Quel conseil, le petit truc
26:42que vous pouvez conseiller ce soir sur Europe 1
26:44Thibaut Vénézia ?
26:46C'est exactement ça, c'est de bien travailler
26:48sur la partie histoire parce que le produit je pense
26:50qu'il peut vraiment être fabuleux, il faut juste
26:52bien en parler, bien dire
26:54ce que l'on fait à travers tout ça
26:56C'est vrai parce que regardez, des madeleines il y en a plein
26:58mais Jeannette, vous vous démarquez
27:00parce qu'il y a toute cette histoire autour
27:02Et encore, on a encore beaucoup de choses même nous à communiquer
27:04sur cette partie-là dont on ne parle pas encore aujourd'hui
27:06Qu'est-ce que vous ne nous avez pas dit ?
27:08Il y a plein de choses, moi-même aujourd'hui
27:10Le fait du beurre
27:12le beurre d'Izini, on est sur un beurre d'Izini AOP
27:14C'est l'un des deux beurres AOP en France
27:16Aujourd'hui on est considéré comme industriel
27:18on sort plus de 10 millions de produits à l'année
27:20mais aujourd'hui on est un des derniers à utiliser ce type de beurre
27:22puisque c'est le beurre le plus noble
27:24que l'on puisse avoir
27:26avec en plus un prix d'achat qui est forcément plus élevé
27:28puisqu'on vient aussi protéger les agriculteurs
27:30à travers cet AOP
27:32Mais ça aujourd'hui, on en parle finalement peu
27:34Nous on est hyper fiers, on le sait, c'est juste normal pour nous
27:36Aujourd'hui on se rend compte aussi que finalement
27:38on n'en parle peut-être pas assez
27:40Et votre chocolat pour votre gâteau, vos pépites de chocolat, il vient d'où ?
27:42Mon chocolat, je n'ai pas la source exacte
27:44Je ne l'ai pas en tête, je ne vous le cache pas
27:46Mais en tout cas, ce qui est certain
27:48c'est qu'une nouvelle fois, on est vraiment sur la qualité
27:50Et sur le local
27:52Fait en Normandie

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