Projet Orion : «Nous avons eu la chance de participer à un exercice inédit», confie le Général Benoît Desmeulles

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Général Benoît Desmeulles, commandant de la 11e Brigade parachutiste, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils s'intéressent au projet Orion dont la phase 2 s'achève ce vendredi soir.

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Transcript
00:00 Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le général de brigade Benoît Desmeules.
00:06 Oui, bonjour général.
00:08 Bonjour messieurs.
00:09 Bienvenue sur Europe 1 en direct avec nous depuis le palais Niel à Toulouse, quartier général de la 11e brigade parachutiste que vous commandez.
00:17 Général Desmeules, depuis 18 jours, vous manoeuvrez comme si c'était la guerre dans une mise en scène à l'échelle de presque le quart du pays.
00:24 C'est l'exercice Orion 2023, vous en commandez la composante terrestre, la phase 2 s'achève demain soir.
00:31 Dans quel état êtes-vous général Desmeules, vous et tous les hommes et les femmes que vous commandez à ce stade des opérations ?
00:38 Ce stade des opérations, comme vous le dites, après pratiquement trois semaines sur le terrain,
00:44 je pense qu'on peut caractériser l'état d'esprit des soldats dont je fais partie de particulièrement excités
00:51 par la perspective, plus exactement par le retour sur cet exercice et pour les perspectives à venir.
00:57 Nous avons eu la chance de vraiment participer à un exercice inédit dans les 10-20 années qui viennent de s'achever.
01:07 Et donc on est vraiment heureux d'avoir participé à cet exercice-là.
01:12 Alors Orion, Orion développait une hypothèse d'engagement majeur, ça c'est le terme consacré.
01:18 Est-ce que vous pouvez, général Desmeules, raconter aux auditeurs d'Europe 1 comment ça s'est passé, quel était le but de cet exercice ?
01:24 Donc en fait, Orion, comme vous le dites, c'est une hypothèse d'engagement majeur sur l'ensemble des quatre phases d'Orion.
01:31 Pendant ces trois semaines, ce petit mois, nous avons participé à la deuxième phase.
01:37 La deuxième phase qui visait à ce qu'on appelle dans notre jargon, à réaliser une entrée en premier,
01:43 c'est-à-dire à rentrer sur le théâtre des opérations sur lequel nous allons devoir évoluer.
01:48 Orion 2, c'était donc ça, c'était une entrée en premier à la fois maritime et aéroportée.
01:56 Donc maritime avec des opérations amphibies dans la région de Sète,
02:01 aéroportée avec des opérations aéroportées dans la région de Castres,
02:06 une jonction de ces deux forces et un grand mouvement offensif jusqu'à la ville de Kaor où nous nous trouvons aujourd'hui.
02:13 Et qui sera, entre guillemets, libéré demain.
02:17 Voilà, il y aura une exposition d'ailleurs, les habitants de Kaor vont pouvoir voir le matériel et les hommes de près.
02:23 Alors justement, racontez-nous comment les soldats se sont comportés, Général Demeule ?
02:27 Est-ce que vous êtes satisfait à ce stade des opérations de leur exécution de l'exercice ?
02:32 Alors moi, comme vous l'avez dit, je commande la composante terrestre,
02:37 c'est-à-dire les soldats de l'armée de terre qui ont participé à l'exercice.
02:40 Donc de ce point de vue-là, je suis extrêmement satisfait.
02:44 Cet exercice, dans son volet terrestre, n'est pas en lui-même une première,
02:50 puisque avec la brigade que je commande, nous en faisons à peu près un tous les six mois.
02:55 La vraie originalité de Orion, et en particulier Orion 2,
02:59 c'est ce qu'on appelle l'inter-composante, c'est-à-dire le fait de mettre à grande échelle et dans la durée
03:05 les différentes composantes du combat moderne à travailler ensemble.
03:09 Alors qu'est-ce que c'est une composante ?
03:12 En fait, c'est l'armée de l'air, la marine, l'armée de terre, les trois plus classiques,
03:17 mais on ajoute aussi le monde de l'espace, le cyber et d'autres encore,
03:23 qui toutes ensemble participent du combat moderne.
03:25 Alors, le grand général américain Eisenhower disait "le plan c'est bien, la planification c'est mieux",
03:33 au sens, ce qu'il signifiait par là, c'est que ça ne se passe jamais comme prévu,
03:36 alors il faut être prêt, toujours paré à l'imprévu.
03:39 Est-ce que vous avez rencontré des surprises, bonnes ou mauvaises, au cours de l'exercice ?
03:44 Je crois savoir que, justement, il y avait de l'imprévu, de prévu, dans le scénario, général Demeule.
03:51 Donc, en fait, il y a deux aspects d'imprévu.
03:55 Le premier aspect, c'est tout simplement le terrain, la météo,
03:59 par exemple, il a légé la première semaine, ça c'était pas prévu, donc ce sont des imprévus.
04:06 Mais il y a aussi des imprévus que l'on recrée, comme vous disiez, des imprévus prévus,
04:10 en ce sens que la force adverse, la forade, dans notre jargon,
04:14 composée d'un peu moins de 1000 hommes, fournies par un des régiments de la brigade, était autonome.
04:21 Donc, la force adverse nous a manœuvrés de la manière dont elle aurait manœuvré,
04:27 toute seule, sans directive, juste un cadrage,
04:31 et nous, en face, nous devions nous adapter à cette manœuvre non prévue.
04:34 - Comment ça s'est passé avec les populations civiles aussi,
04:37 qui ont pu vous voir sauter sur castres, débarquer des blindés sur les plages de l'héros ?
04:43 Vous étiez hors des bases, donc c'était particulièrement spectaculaire.
04:46 Comment ont-ils réagi ? Est-ce que vous avez senti l'inquiétude ?
04:50 Ou au contraire, les gens ont-ils trouvé ça rassurant
04:54 de voir l'armée française en manœuvre sur le sol national ?
04:58 - Je pense que le premier aspect de leur réaction, c'est plus un peu de surprise,
05:03 puisque ça fait quand même assez longtemps que les armées françaises
05:07 n'ont pas conduit un exercice à cette échelle en terrain libre,
05:11 donc en dehors de camps militaires.
05:13 Donc, il y a d'abord eu une forme de surprise.
05:15 Et puis ensuite, je dois avouer que, dans sa globalité,
05:19 la population d'Occitanie a exprimé un contentement.
05:25 Ils étaient heureux de nous voir, ils étaient curieux de voir ce qu'on avait comme équipement,
05:30 que bien souvent on ne voit qu'au 14 juillet.
05:32 Donc c'était un accueil globalement très chaleureux
05:35 de la part de la population de l'ensemble de l'Occitanie.
05:39 Donc c'était une vraie satisfaction pour moi, bien sûr,
05:42 mais aussi pour les soldats, de voir que la population, quelque part, les soutient.
05:47 - Général Desmeules, dernière question.
05:48 Le scénario d'Orion, je le rappelle très rapidement,
05:51 Arnland, pays fictif, déstabilisé par une milice tantale,
05:56 pilotée elle-même par une puissance nucléaire hostile qui s'appelle Mercure,
06:00 et donc avec l'aval des Nations Unies, il vous fallait
06:03 établir une tête de pont pour aider Arnland à repousser l'ennemi.
06:06 Ça fait quand même furieusement penser, cet exercice, à un plan de reconquête de la Crimée.
06:12 C'est volontaire ? Il y avait une forme d'ambiguïté dans ce scénario, non ?
06:18 - Alors, je ne pense pas, pour deux raisons.
06:22 D'abord, la première, c'est que l'exercice a été planifié bien avant
06:26 que les événements ne se déclenchent en Ukraine.
06:29 - Oui, après l'invasion de la Crimée, après quand même l'annexion de la Crimée par la Russie.
06:33 - Alors, de ce point de vue-là, oui, mais l'exercice en lui-même, l'intention de l'exercice,
06:38 le grand scénario et les moyens mis, tout ça c'est antérieur à l'offensive russe en Ukraine.
06:48 Et puis, je pense que malheureusement, le scénario que nous avons repris,
06:53 qui est celui d'autres conflits actuels, est quand même un scénario éminemment classique.
06:58 - Des événements du monde, bien des crises, en fait, pourraient être décrites sous cet angle.
07:04 Donc, de ce point de vue-là, je ne sais pas si je rassurerais tout le monde,
07:09 mais non, nous ne visons pas un scénario en particulier.
07:12 Nous entraînons les capacités des armées, en tout cas pour moi de l'armée de terre,
07:17 à être prêtes à faire face à n'importe quel type de scénario.
07:20 - Toute ressemblance, évidemment, totalement fortuite.
07:23 Merci beaucoup d'avoir été en ligne avec nous depuis Toulouse,
07:27 avec le général de brigade Benoît Démolle, invité ce matin d'Europe Matin.
07:31 Bonne journée à vous, général.
07:32 - Merci beaucoup, vous aussi.
07:33 Il est 7h20 dans moins de 100 minutes sur Europe 1, le jour où votre rendez-vous...

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