Afin de protester contre le projet de réforme des retraites, des salariés de l’énergie ont privé de courant durant quelques heures le chantier du village olympique et le quartier du Stade de France.
On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.
Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.
Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.
L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »
Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.
On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.
Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.
Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.
L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »
Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.
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00:00 Aujourd'hui c'est une journée de sobriété énergétique partout dans le pays.
00:17 Nous avons énormément d'assemblées générales interprofessionnelles qui se sont tenues un
00:23 peu partout dans les territoires.
00:24 Les électriciens et gaziers ont agi sur leur outil de travail.
00:27 Comme vous le savez, depuis vendredi, il y a des baisses de production d'électricité,
00:32 il y a des baisses aussi de pression dans les stockages gaziers, il y a les terminaux
00:36 métalliers gaziers qui sont bloqués, il y a des sites Enedis, GRDF où les véhicules
00:41 sont immobilisés.
00:42 C'est véritablement une réforme qui est injuste et injustifiée et dont personne ne
00:47 comprend aujourd'hui véritablement pourquoi le gouvernement s'entête à vouloir la faire
00:53 passer.
00:54 Je le redis haut et fort, retirez votre réforme des retraites et le service public de l'énergie
01:00 reprendra son activité de la meilleure des manières.
01:03 En tout cas, notre responsabilité nous la prendrons jusqu'au bout et pour nous, tant
01:07 que la réforme n'est pas retirée, les actions monteront crescendo demain, après demain
01:12 et jusqu'au retrait.
01:13 Emmanuel Macron, si tu veux continuer, tu vas pas toujours chez toi.
01:23 Le gouvernement avait promis à la population de la sobriété énergétique de passer l'hiver.
01:27 Nous on sait ce que ça veut dire.
01:28 On sait ce que ça veut dire.
01:30 Il y a beaucoup de familles aujourd'hui, trop de familles en France, 13 millions de
01:33 précaires énergie qui sont dans la sobriété énergétique parce qu'au 21ème siècle,
01:38 il y en a qui ont décidé que l'accès à l'énergie, le droit à l'énergie n'était
01:43 pas pour tout le monde et ça c'est inadmissible.
01:45 J'appelle à la responsabilité du gouvernement et du président de la République, retirez
01:56 votre réforme et les électriciens et gaziers reprendront le travail pour le service public,
02:02 pour l'intérêt général et puis véritablement, on a besoin de retrouver de la sérénité
02:06 de partout dans ce pays, donc arrêtez, retirez votre réforme.
02:11 Le problème de la réforme des retraites, c'est que le gouvernement va envoyer 15 000
02:20 personnes à la mort avant l'âge de la retraite.
02:22 Avec cette réforme, 15 000 personnes supplémentaires vont mourir avant d'avoir atteint l'âge
02:26 de la retraite, dont 4 000 personnes nées dans la génération 1968, ce qui est une
02:29 symbolique absolument horrible.
02:31 Donc les violents sont au gouvernement.
02:34 Ceux qui sont en train de mener ces actions sont en état de légitime défense sociale.
02:37 C'est bien la raison pour laquelle il faut se battre dans la rue parce que les outils
02:40 de la Ve République permettent au président de la République, quoi qu'il arrive, de
02:44 faire ce qu'il a envie.
02:45 Si jamais il le souhaite, il peut faire passer ça par 49.3.
02:47 Donc c'est par la grève, c'est par l'action, c'est par la lutte, c'est par la manifestation
02:52 et par ce type d'action aussi sans doute que nous obtiendrons la victoire sur la réforme
02:56 des retraites.
02:57 J'étais là ce matin, mais j'étais cette nuit à l'Assemblée en commission et je
03:00 constate que dans la Macronie, il n'y a pas beaucoup de sérénité.
03:04 Il y a même de moins en moins de sérénité sur l'issue de cette mobilisation, déjà
03:09 sur l'issue du vote de cette réforme.
03:12 Et puis, nous envisageons également d'engager une procédure référendaire, comme on l'avait
03:21 fait et initiée pour l'aéroport de Paris contre la privatisation.
03:24 Le gouvernement aurait tort de penser que la messe sera dite et achevée et clôturée
03:33 à l'issue du débat parlementaire, qu'il y ait vote 49.3 ou ordonnance.
03:37 De toute façon, cette réforme est illégitime puisque le président de la République, Emmanuel
03:43 Macron, n'a pas de mandat pour faire cette réforme et que par ailleurs, dans un pays
03:48 démocratique, surtout avec une majorité relative et sans mandat pour faire cette réforme,
03:53 il ne peut pas la faire contre 9 Français sur 10.
03:56 C'est totalement irresponsable de sa part.
03:58 (Applaudissements)