Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher !
L’Instant Porcher c’est un petit moment qu’on se prend, entre nous, avec Thomas Porcher, chaque semaine pour décrypter l’actualité. Car on le sait, les discours sont politiques et les comprendre est un véritable enjeu démocratique.
Au programme aujourd’hui,
La France bouge, manif, bloque ! Mardi 7 mars, 3,5 millions de personnes ont manifesté en France selon la CGT, 1,28 million selon la police. Dans les deux cas, il s’agit de la plus grande mobilisation sociale depuis plus de 50 ans et même peut-être de la plus grosse mobilisation sociale de l’histoire de France, selon Alessio Motta, enseignant-chercheur spécialiste des mobilisations et animateur du site mobilisations.org.
Et après ? Dans un mouvement social qui se veut de longue haleine comme celui qui a officiellement démarré mardi, les jours suivants sont décisifs. On se demande si l’effort de grève va se tasser une fois les démonstrations de forces du premier jour passées. Le pouvoir, les bases militantes, tout le monde est en observation. Et Le Média aussi. Solidaires, CGT, révolution permanente, le NPA, les orga de jeunesses, les électriciens et gaziers, l’énergie et bien d’autres appellent à la grève reconductible ou générale, au blocage de l’économie.
C’est aussi une grève où l’imagination est au pouvoir, avec des opérations “Robin des Bois”, c’est-à-dire la fourniture de l’électricité gratuite aux foyers en difficulté qui n’arrivent plus à payer leurs factures, mais aussi aux associations et organisations oeuvrant pour l’intérêt général. Mais également des coupures ciblées, comme mercredi dernier à la permanence du président du Sénat, Gérard Larcher, qui n’en revient toujours pas. Des blocages prennent forme depuis mardi devant des dépôts de bus, zones industrielles, raffineries, péages, lycées et facs, fortement réprimés.
Retour sur cette journée historique et ses après où le gouvernement essaie de diviser bons grévistes et mauvais grévistes. La lutte doit-elle se radicaliser tant le gouvernement ne bouge pas ? On analyse tout cela.
En pleine réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est offert une petite tournée africaine. Le Président est rentré le 5 mars après 4 jours où il a fait : Gabon, Angola, Congo-Brazzaville, et République démocratique du Congo. Emmanuel Macron y allait avec de grandes ambitions : c’en est fini avec la Françafrique, l’ingérence et bienvenue les nouveaux partenariats égaux et l’amitié. Résultat : une visite qualifiée de fiasco, infructueuse, de paternaliste. On a même parlé de Tintin au Congo. On va aller voir pourquoi avec Thomas. C'est l'Instant Porcher.
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Au programme aujourd’hui,
La France bouge, manif, bloque ! Mardi 7 mars, 3,5 millions de personnes ont manifesté en France selon la CGT, 1,28 million selon la police. Dans les deux cas, il s’agit de la plus grande mobilisation sociale depuis plus de 50 ans et même peut-être de la plus grosse mobilisation sociale de l’histoire de France, selon Alessio Motta, enseignant-chercheur spécialiste des mobilisations et animateur du site mobilisations.org.
Et après ? Dans un mouvement social qui se veut de longue haleine comme celui qui a officiellement démarré mardi, les jours suivants sont décisifs. On se demande si l’effort de grève va se tasser une fois les démonstrations de forces du premier jour passées. Le pouvoir, les bases militantes, tout le monde est en observation. Et Le Média aussi. Solidaires, CGT, révolution permanente, le NPA, les orga de jeunesses, les électriciens et gaziers, l’énergie et bien d’autres appellent à la grève reconductible ou générale, au blocage de l’économie.
C’est aussi une grève où l’imagination est au pouvoir, avec des opérations “Robin des Bois”, c’est-à-dire la fourniture de l’électricité gratuite aux foyers en difficulté qui n’arrivent plus à payer leurs factures, mais aussi aux associations et organisations oeuvrant pour l’intérêt général. Mais également des coupures ciblées, comme mercredi dernier à la permanence du président du Sénat, Gérard Larcher, qui n’en revient toujours pas. Des blocages prennent forme depuis mardi devant des dépôts de bus, zones industrielles, raffineries, péages, lycées et facs, fortement réprimés.
Retour sur cette journée historique et ses après où le gouvernement essaie de diviser bons grévistes et mauvais grévistes. La lutte doit-elle se radicaliser tant le gouvernement ne bouge pas ? On analyse tout cela.
En pleine réforme des retraites, Emmanuel Macron s’est offert une petite tournée africaine. Le Président est rentré le 5 mars après 4 jours où il a fait : Gabon, Angola, Congo-Brazzaville, et République démocratique du Congo. Emmanuel Macron y allait avec de grandes ambitions : c’en est fini avec la Françafrique, l’ingérence et bienvenue les nouveaux partenariats égaux et l’amitié. Résultat : une visite qualifiée de fiasco, infructueuse, de paternaliste. On a même parlé de Tintin au Congo. On va aller voir pourquoi avec Thomas. C'est l'Instant Porcher.
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NewsTranscription
00:00 leur stratégie au début c'était de... alors d'essayer de convaincre.
00:02 Ils ont tout essayé, ils ont pas réussi.
00:03 Maintenant, ce qu'ils veulent c'est mettre à genoux la France.
00:05 Qu'est-ce qui va s'ouvrir derrière ?
00:06 Macron va pas être tranquille toute la fin du quinquennat.
00:08 A chaque déplacement il va se faire ruer,
00:10 ça va être quelque chose de très difficile.
00:11 Bonjour tout le monde et bienvenue pour ce nouvel Instant Porcher.
00:15 Je suis ravie de vous retrouver.
00:16 L'Instant Porcher c'est un petit moment qu'on se prend entre nous
00:19 avec Thomas Porcher chaque semaine pour décrypter l'actualité
00:22 car les discours sont politiques
00:23 et les comprendre est une véritable arme démocratique.
00:26 Ce programme s'inscrit dans notre grande ambition
00:28 "Débarquer à la télé et continuer de tenir"
00:30 notre antenne 24/7 sur Youtube
00:32 et Dailymotion pour vous proposer une autre hiérarchie
00:34 et un autre traitement de l'information.
00:37 A partir du 7 mars est lancée la bataille décisive
00:39 contre la réforme des retraites.
00:41 Le Média est là pour vous faire vivre cette lutte de manière quotidienne
00:43 sur son plateau, sur les piquets de grève,
00:45 en manifestation aux quatre coins de la France,
00:47 bref, partout où il y aura des points levés et des slogans scandés.
00:51 Nous savons que pour qu'une grève tienne,
00:52 il faut que des bonnes volontés la soutiennent.
00:54 C'est pourquoi à partir du 6 mars,
00:56 pour tout nouvel abonnement souscrit au Média,
00:58 le premier mois sera reversé à une caisse de grève.
01:00 Jusqu'au retrait de la réforme,
01:01 cet argent permettra de compenser la perte financière des grévistes
01:04 qui mettent en péril leur salaire pour l'intérêt général.
01:07 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions,
01:09 alors abonnez-vous au Média à partir de 5 euros par mois
01:11 et soutenez à la fois les luttes et le Média des luttes.
01:14 Vous êtes notre seule force pour garantir une information libre
01:17 et indépendante.
01:17 Rendez-vous sur soutenez.lemediatv.fr.
01:20 Et notez une date,
01:21 le samedi 18 mars, nous fêtons nos 5 ans à la Flèche d'or à Paris.
01:24 Une superbe programmation est au rendez-vous
01:26 et c'est l'occasion de célébrer tous ensemble cette aventure assez dingue.
01:29 Au programme de l'instant Porcher aujourd'hui,
01:31 retour sur la journée du mars 17 et quelle suite ?
01:34 Et on revient aussi sur la tournée d'Emmanuel Macron en Afrique centrale.
01:36 Est-ce vraiment la fin de la France-Afrique ?
01:38 C'est l'instant Porcher.
01:39 La France bouge, manif, bloque.
01:46 Mars 17 mars, 3,5 millions de personnes ont manifesté en France,
01:49 selon la CGT, 1,28 million selon la police.
01:53 Dans les deux cas, il s'agit de la plus grande mobilisation sociale
01:55 depuis plus de 50 ans et même peut-être la plus grosse mobilisation sociale
01:59 de l'histoire de France selon Alessio Motta,
02:01 enseignant-chercheur spécialiste des mobilisations
02:03 et animateur du site mobilisation.org.
02:05 Et après, dans un mouvement social qui se veut de longue haleine
02:08 comme celui qui a officiellement démarré mardi,
02:10 les jours suivants sont décisifs.
02:12 On se demande si l'effort de grève va se tasser
02:14 une fois les démonstrations de force du premier jour passés.
02:17 Le pouvoir, les bases militantes, tout le monde est en observation,
02:20 et le média aussi.
02:21 Solidaires, CGT, révolution permanente, le NPA, les orgas de jeunesse,
02:24 les électriciens et gaziers, l'énergie et bien d'autres
02:26 appellent à la grève reconductible ou générale,
02:29 au blocage de l'économie.
02:31 C'est aussi une grève où l'imagination est au pouvoir,
02:33 avec des opérations au robin des bois,
02:35 c'est-à-dire la fourniture de l'électricité gratuite
02:37 aux foyers en difficulté qui n'arrivent plus à payer leurs factures,
02:40 mais aussi aux associations et organisations
02:42 œuvrant pour l'intérêt général.
02:43 Mais également des coupures ciblées,
02:45 comme mercredi dernier à la permanence du président du Sénat,
02:47 Gérard Larcher, qui n'en revient toujours pas.
02:49 Des blocages prennent forme depuis mardi devant des dépôts de bus,
02:52 zones industrielles, raffineries, péages, lycées et facs fortement réprimés.
02:57 Thomas, toi qu'est-ce que tu as pensé de la journée de mardi dernier ?
03:00 J'ai été surpris par la mobilisation parce qu'elle tient toujours,
03:02 alors qu'il y a pratiquement un mois et demi
03:04 qu'il y a cette grève qui est là, et ça tient toujours.
03:07 Ça tient toujours alors que le contexte, comme on l'a dit, on l'a répété,
03:10 le pire pour que cette grève s'inscrive dans la longueur,
03:13 et malgré tout elle tient.
03:14 Il y a une perte de pouvoir d'achat massive,
03:16 il y a de l'inflation, il y a eu les vacances scolaires,
03:18 il y a eu tout un tas d'éléments comme ça à rajouter à la mobilisation,
03:21 mais ça tient toujours.
03:22 C'est vraiment ça la conclusion qu'il faut tenir.
03:24 Les syndicats, l'union syndicale tient toujours,
03:26 la population reste fortement opposée à cette réforme,
03:29 toujours dans les sondages,
03:30 la population soutient encore le blocage en majorité,
03:33 et donc la majorité des gens sont contre cette réforme,
03:37 et c'est ça qu'il faut retenir.
03:38 Malgré tout ce qui se passe, malgré la conjoncture,
03:40 les gens sont opposés à cette réforme.
03:41 Au lendemain du mardi 7 mars,
03:43 le gouvernement a continué à dérouler sa com' de crise,
03:46 et Olivier Véran a bien pris le temps de faire la différence
03:48 entre les gentils grévistes et les mauvais grévistes,
03:50 en agitant toujours le chiffon de la peur et du danger.
03:53 On va regarder.
03:54 Nous entendons le message des manifestants,
03:56 nous respectons les désaccords qui s'expriment dans la rue ou par la grève.
04:00 En revanche, nous condamnons les tensions, les violences parfois,
04:02 qui ont pu émailler certaines manifestations hier,
04:06 comme nous condamnons les coupures volontaires de courants
04:08 qui ont pu conduire à évacuer ici un tribunal, là une université.
04:13 Et nous condamnons les discours qui appellent à mettre notre économie à genoux,
04:17 parce que ces discours-là sont irresponsables.
04:20 Parce que la seule chose que nous voulons mettre à genoux, c'est le chômage.
04:22 Donc le porte-parole du gouvernement dit bien que la porte est ouverte,
04:25 enfin pas trop quand même,
04:27 car l'intersyndical ne pourra pas rencontrer Emmanuel Macron,
04:30 mais Olivier Dussopt, le ministre du Travail.
04:32 Et puis Solidaire l'a dit sur notre plateau,
04:33 le gouvernement est arrivé avec son projet en main et ne bougera pas.
04:36 Qu'est-ce que tu penses de cette communication du gouvernement
04:39 basée sur les grèves, oui, les blocages, non ?
04:41 Le gouvernement, il ne sait plus quoi avancer comme argument.
04:44 L'argument, c'est de dire, il y a eu le temps de la discussion, etc.
04:47 Alors que tout a été fait pour qu'il n'y ait pas de discussion.
04:49 Le fait de passer ce projet de réforme des retraites
04:51 dans une procédure budgétaire à l'Assemblée nationale,
04:53 c'était pour limiter les débats.
04:54 C'était aussi pour faire en sorte que le texte présenté par le gouvernement,
04:57 comme c'est une procédure budgétaire, ne bouge pas.
04:59 Parce qu'en fait, on aurait voté l'article 7 ou 8, ça ne changeait rien.
05:02 Le texte allait, comme il a été écrit par le gouvernement, au Sénat.
05:06 Tout ça a été orchestré, comme s'il y avait cette urgence budgétaire,
05:10 pour la faire passer, a été orchestré pour limiter les débats.
05:13 Et d'ailleurs, il faudra s'interroger d'un point de vue constitutionnel,
05:15 comment on peut utiliser une procédure budgétaire
05:17 pour quelque chose qui n'est pas si urgent.
05:18 Parce que là, finalement, les rentrées budgétaires supplémentaires qu'on a,
05:22 ce n'est pas quelque chose d'urgent en réalité.
05:24 On peut utiliser cette procédure quand il y a vraiment besoin d'argent
05:26 à un moment T, et on l'utilise.
05:28 Là, c'est pour une réforme structurelle plutôt,
05:31 qui aurait nécessité beaucoup plus de temps de débat, etc.
05:33 Mais le gouvernement ne voulait pas ça.
05:34 Donc déjà, dans la forme, le débat était biaisé.
05:37 Ça, c'est la première des choses.
05:39 La deuxième des choses, c'est que le gouvernement,
05:41 sur des points essentiels, comme les 64 ans,
05:43 il a dit qu'il ne bougerait pas.
05:45 Il a dit qu'il ne bougerait pas.
05:46 Et même ce qu'il avait marqué au début du texte,
05:48 c'était que grosso modo, tous les amendements,
05:51 tout pouvait être discuté, sauf ce qui remettait en cause
05:52 l'économie de plus de 10 milliards.
05:54 Donc, on est dans un cadre où il n'y a pas de vrai débat.
05:57 Donc, c'est le gouvernement qui pousse à la radicalisation.
06:00 Je veux dire, quand on voit les sondages,
06:02 alors on peut dire toujours que les sondages sont fiables ou pas,
06:03 mais quand on voit la continuité de sondages que l'on a,
06:06 semaine après semaine, qui montrent qu'il y a toujours
06:08 un fort soutien de la population aux grévistes
06:11 et que les gens sont plutôt opposés à ça,
06:13 quand on voit que malgré toutes les conditions très difficiles,
06:17 on reste toujours à des seuils très élevés de mobilisation
06:20 aux jours de grève, c'est quoi l'étape d'après ?
06:22 C'est une forme de radicalisation.
06:24 Sinon, le gouvernement n'entend pas.
06:26 Et là, malgré tout ça, les syndicats demandent à être reçus,
06:29 officiellement, ils demandent à être reçus
06:30 par le président de la République, ce qui devrait être le cas.
06:32 Et là, il n'y a pas de réponse.
06:33 Donc, le gouvernement n'a pas envie de négocier,
06:35 n'a pas envie de discuter sur cette réforme,
06:37 on le sait depuis le début.
06:38 Il y a le gouvernement qui fustige, qui diabolise
06:40 une forme de radicalisation du mouvement.
06:42 Qu'est-ce que tu penses de cette affirmation ?
06:43 Je vais rejoindre ce qu'a dit Laurent Berger.
06:46 En fait, il ne fustige pas, il entraîne cette radicalisation.
06:49 Parce que quand on regarde le mouvement des Gilets jaunes,
06:52 qui était un mouvement qui avait toute raison d'être,
06:56 puisqu'il était basé quand même sur une série de politiques
06:59 qui avaient été faites en faveur des très riches
07:00 et une taxe qui concernait la majorité de la population.
07:02 Le mouvement des Gilets jaunes, il y a eu des manifestations
07:05 qui n'étaient pas encadrées, les interlocuteurs, il n'y en avait pas.
07:08 Et très rapidement, il y a le gouvernement qui a lâché,
07:11 plus ou moins, mais qui a quand même lâché 10 milliards
07:14 et arrêté son programme de réforme pendant un petit temps,
07:18 organisé le grand débat, etc.
07:20 Donc, il y a eu une espèce de pause.
07:21 Là, on a quand même des syndicats qui représentent tous les travailleurs,
07:26 qui sont unis, qui demandent à dialoguer et on ne veut pas dialoguer.
07:29 Donc, qui est-ce qui cherche la radicalisation ?
07:31 C'est très simple de fustiger la radicalisation.
07:32 Qu'est-ce qu'il a cherché ? Le gouvernement.
07:34 Et là, en fait, il n'offre qu'une seule voie pour que ce conflit se règle.
07:38 C'est que les syndicats, c'est ça qu'ils veulent,
07:40 aillent sur la radicalisation pour après fustiger et dire
07:42 "Ah, c'est pas sérieux, regardez".
07:44 Le gouvernement, en fait, il ne fustige pas, il encourage cette radicalité.
07:47 Et là, on en est tous là aujourd'hui.
07:48 C'est que personne ne peut croire qu'une énième grève fera pied le gouvernement.
07:52 On est en train de monter, monter petit à petit en pression.
07:55 Et c'est le gouvernement qui cherche ça.
07:56 Plusieurs interpro, syndicats et mouvements,
07:58 dont cinq fédérations CGT, ports et docs, cheminots,
08:01 industries chimiques, verres et céramiques et mines énergie,
08:04 ont appelé à mettre l'économie à genoux.
08:06 Qu'est-ce que tu en penses ?
08:07 Je pense qu'ils ont raison, puisque c'est la seule voie qui est ouverte.
08:10 Quand ils disent ça, ils ont raison, puisqu'on l'a déjà dit ici.
08:12 Aujourd'hui, maintenant, tout le monde le dit, c'est largement admis.
08:15 C'est que Macron ne cèdera que quand le patronat lui demandera de céder.
08:18 Pas parce qu'il a un lien particulier avec le patronat,
08:21 même que quoi, il lui a quand même offert beaucoup de cadeaux fiscaux.
08:24 Mais c'est qu'à un moment, l'impact sera tellement fort sur l'économie,
08:27 avec tous les sacrifices que ça engendrera.
08:29 Et personne ne veut ça.
08:30 Personne ne veut ça.
08:30 Les syndicats ne veulent pas ça.
08:31 Ils l'ont répété.
08:32 Ils veulent discuter.
08:33 C'est ce qu'ils veulent.
08:34 Personne ne va arriver à une telle radicalité.
08:35 Mais c'est ça qui amènera Macron à discuter, à peut-être céder sur le projet.
08:40 Parce que finalement, ce projet-là, je veux dire,
08:44 il dit qu'il l'a présenté dans son programme.
08:47 C'est vrai qu'il en a parlé, pour séduire plutôt la droite, soit dit en passant,
08:50 parce que c'est le seul élément qu'il a avancé de son programme.
08:53 Il est élu face à Marine Le Pen, où des gens ont voté pour lui et lui-même l'a reconnu,
08:57 parce qu'ils ont voté contre Marine Le Pen et pas pour son programme.
09:00 Ensuite, il a une majorité relative, ce que nous n'avons pas vu,
09:03 je crois, ce n'est pas vu dans la 25e République, ou une rare fois, me semble-t-il.
09:09 Donc, il a tout pour lâcher un peu de lèche et se dire, je n'ai pas, on va dire,
09:13 je n'ai pas été élu à tous les éléments démocratiquement pour appliquer ce programme en force.
09:17 Donc, il ferait bien de réfléchir, même Macron, à ce qu'il y a après.
09:20 Parce que là, en fait, leur stratégie, au début, c'était de leur essayer de convaincre.
09:23 Ils ont tout essayé. Ils n'ont pas réussi.
09:25 On l'a rappelé beaucoup de fois ici, d'avancer des arguments pour montrer
09:28 qu'il y avait une forme de compensation avec la dureté du report de l'âge,
09:31 avec les 1 200 euros, ça a été balayé.
09:33 Maintenant, ce qu'ils veulent, c'est passer à autre chose.
09:35 Donc, on parle d'autre chose pour dire, c'est fini, on passe à autre chose.
09:38 Mais qu'est-ce qui va s'ouvrir derrière ?
09:40 Je pense que Macron ne va pas être tranquille toute la fin du quinquennat.
09:43 À chaque déplacement, il va se faire ruer.
09:44 Ça va être quelque chose de très difficile.
09:47 Et on ne sait pas sur quoi ça va aboutir.
09:48 La colère sociale, on ne sait pas où est-ce qu'elle va arriver, là.
09:50 Donc, il ferait bien de revenir à un peu de raison et de discuter.
09:54 Parce que là, on voit bien qu'il y a quelque chose derrière de personnel.
09:57 Il veut, c'est ce qu'on avait dit ici, il veut mettre à genoux la France.
09:59 Pour dire, comme Thatcher a mis à genoux les miniers.
10:02 C'est ce qu'il veut.
10:03 Mais je ne suis pas sûr que ce soit bon pour la France,
10:06 parce que je ne suis pas sûr qu'elle soit complètement gouvernable après.
10:09 – Est-ce que les syndicats plus radicaux, même les mouvements plus radicaux,
10:12 les mouvements étudiants et j'en passe,
10:14 ne sont pas une frange nécessaire à ce combat très diversifié ?
10:19 Et peut ouvrir aussi le débat de le problème,
10:20 c'est pas que la réforme des retraites,
10:22 c'est la casse des services publics par le courant néolibéral depuis plusieurs années.
10:26 – Moi je pense qu'il faut agréger plusieurs forces.
10:28 C'est ce qu'on avait dit ici, les syndicats resteront au cœur de la négociation.
10:32 Là, ils sont unis, c'est une première.
10:33 Ils ont appelé tous au blocage du pays, c'est une première.
10:36 Il ne faut pas cracher sur cette union qui est très importante.
10:40 Mais après, plus il y aura d'agrégation de mouvements,
10:43 même parfois des mouvements, on va dire,
10:45 dont les contours sont moins nets, associatifs, collectifs, etc.
10:49 Moi je pense que dans un combat, toutes les forces sont à prendre.
10:52 Donc c'est une bonne chose.
10:54 Et puis la radicalité, tant que le gouvernement ne répond pas, elle va s'imposer.
10:58 Je veux dire, les syndicats ne pourront rien faire, elle va s'imposer.
11:01 Parce que là, on se rend bien compte qu'il y a une impasse et qu'on n'est pas écouté.
11:04 Donc quand on n'est pas écouté, on crie de plus en plus fort
11:06 jusqu'à un moment où ça devient un peu plus fort.
11:09 Donc on est sur quelque chose qui va se radicaliser de nature
11:12 tant que Macron ne fait pas un geste.
11:13 – En pleine réforme des retraites, Emmanuel Macron s'est offert
11:17 une petite tournée africaine.
11:18 Le président est rentré le 5 mars après 4 jours où il a fait Gabon, Angola,
11:22 Congo, Brazzaville, les républiques démocratiques du Congo.
11:25 Emmanuel Macron y allait avec de grandes ambitions,
11:27 s'en est fini avec la France-Afrique, l'ingérence est bienvenue,
11:30 les nouveaux partenariats égaux et l'amitié.
11:32 Résultat, une visite qualifiée de fiasco, infructueuse, de paternalisme.
11:36 On a même parlé de Tintin au Congo.
11:38 On va aller voir pourquoi avec toi Thomas.
11:40 Mais tout d'abord, peux-tu nous dire quel était le but
11:42 du voyage d'Emmanuel Macron en Afrique centrale ?
11:44 – Je pense que le but d'Emmanuel Macron, c'est de montrer que la France est encore là.
11:48 En Afrique, alors on n'utilise plus les termes France-Afrique, etc.
11:51 Mais la France est un partenaire économique de l'Afrique à un moment où d'autres pays,
11:56 comme la Chine, la Russie, la Turquie, veulent aussi devenir des partenaires
12:01 pour les matières premières et les ressources minières de l'Afrique.
12:04 Donc là, on avait besoin de dire que nous aussi on existait.
12:07 Et donc Macron a fait le déplacement, mais je ne suis pas sûr qu'à l'issue
12:10 de ce déplacement, c'est vraiment servi les intérêts économiques,
12:14 puisque c'est son but de la France.
12:16 Moi, je pense que c'est même plutôt l'inverse qui s'est passé.
12:17 – Dans cette tournée, Emmanuel Macron a dit que s'on était fini
12:20 avec la France-Afrique, justement, on va écouter.
12:22 – Notre histoire commune, ici au Gabon, ne nous le cachons pas,
12:25 c'est aussi celle de la France-Afrique.
12:28 Et cet âge de la France-Afrique est bien révolu.
12:31 Mais j'ai parfois le sentiment que les mentalités n'évoluent pas
12:33 au même rythme que nous.
12:35 Quand je lis, j'entends, je vois qu'on prête encore à la France
12:38 des intentions qu'elle n'a pas, qu'elle n'a plus.
12:41 On semble encore aussi attendre d'elle des positionnements
12:44 qu'elle se refuse à prendre.
12:46 Et je l'assume totalement.
12:48 C'est pourquoi je préfère être très clair et explicite
12:51 en vous retrouvant aujourd'hui.
12:54 Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre
12:59 qui parle à tout le monde et dont le rôle n'est pas d'interférer
13:03 dans des échéances de politique intérieure.
13:06 Et donc, si je suis au milieu de vous aujourd'hui,
13:08 avec le plaisir de vous retrouver,
13:12 c'est précisément pour bâtir un partenariat équilibré
13:17 sur les sujets de climat et de biodiversité,
13:19 sur les sujets économiques, industriels, etc.,
13:21 de défendre nos intérêts, de porter des causes communes.
13:24 Mais je ne suis venu investir personne.
13:26 Je ne suis venu témoigner que mon amitié et ma considération
13:30 à un pays et un peuple frère.
13:34 Mes chers compatriotes, chers amis,
13:35 nous savons à quel point, entre le Gabon et la France,
13:39 ces liens sont puissants, dynamiques, passionnés,
13:42 créatifs, innovants, entreprenants et en constante recomposition.
13:47 Et vous êtes les premiers artisans de cette relation.
13:50 - Qu'est-ce que tu penses de ce discours-là ?
13:51 - Il faut voir quand même l'histoire de la France avec ces pays-là.
13:54 Ce sont des pays qui ont été, en partie, sauf l'Angola,
13:57 mais colonisés par la France ou par l'Europe.
14:00 Ce sont des pays où la France a eu un avantage très fort
14:04 pour utiliser en premier les ressources minières de ces pays-là.
14:07 Il a été au Gabon et au Congo.
14:09 Vous regardez le Congo, le premier opérateur pétrolier,
14:12 c'est total. Le Gabon également.
14:14 Donc c'est très simple de dire, en fait,
14:16 après 50 ans d'utilisation des matières premières
14:18 et des ressources de ces pays-là en faveur de la France,
14:21 de se dire "ben, maintenant c'est fini".
14:23 Ben oui, c'est fini. Au Congo ou au Gabon, le pétrole, c'est déjà fini.
14:26 La plupart des réserves ont été utilisées.
14:28 Ce sont des pays qui ont eu 50 ans d'histoire pétrolière.
14:31 Aujourd'hui, on est sur du offshore très profond.
14:32 Les réserves des gisements traditionnels s'épuisent.
14:34 Ils ont été épuisés majoritairement par une compagnie française.
14:37 Donc c'est très simple, je veux dire, après la guerre, après tout, de dire
14:40 "écoutez, en fait, finalement, la France-Afrique, ça n'existe plus,
14:41 on a déjà tout pris".
14:42 Ben oui, mais ça existe toujours.
14:44 La réalité, c'est qu'il y a une relation.
14:47 Maintenant, il y a des concurrents.
14:48 Maintenant, les chefs d'État africains ne s'alignent pas
14:51 systématiquement sur les positions politiques.
14:52 On l'a vu avec la guerre en Ukraine, sur les positions politiques
14:55 de l'Europe et de la France.
14:58 Mais la France a vraiment forcé l'utilisation des ressources naturelles
15:02 des pays africains.
15:03 Malgré ce beau discours que tient Emmanuel Macron,
15:06 j'ai l'impression que ces vieux démons sont quand même revenus
15:09 en République démocratique du Congo, où la France a moins mainmise
15:12 sur le pays.
15:13 Papa Macron, dans toute sa splendeur, on regarde.
15:15 Depuis 1994, et ce n'est pas la faute de la France,
15:17 pardon de le dire dans des termes aussi crus,
15:20 vous n'avez pas été capable de restaurer la souveraineté,
15:23 ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pays.
15:25 C'est aussi une réalité.
15:26 Il ne faut pas chercher des coupables à l'extérieur de cette affaire.
15:31 Et donc, on en est dans cette situation qui a conduit à des drames
15:34 absolus, à cette deuxième guerre, à des millions de morts qu'on ne
15:37 doit pas oublier, à la nécessité aussi,
15:39 ce qui est une responsabilité qui doit se faire ici,
15:41 ce n'est pas la France au doigt de le faire,
15:43 de mettre en place une vraie justice,
15:45 une justice transitionnelle qui est la clé pour que celles et ceux
15:49 qui parfois ont tué soient jugés.
15:51 Et parfois, ils évoluent encore, ils sont là,
15:53 ils sont encore avec des responsabilités.
15:55 Comment voulez-vous qu'il y ait une paix durable et de la confiance
15:57 dans un pays quand la justice n'est pas passée ?
16:00 Ne demandez pas, n'accusez pas la France pour quelque
16:02 chose qui dépend de vous, là.
16:03 En quoi la mainmise historique des pays du Nord empêche les pays
16:07 du Sud de se développer ?
16:08 Quels seraient les leviers pour stopper ça ?
16:10 Alors, quand vous regardez, par exemple,
16:12 un pays qui est une ancienne colonie française, le Congo,
16:15 ou même le Gabon, on pourrait prendre.
16:17 On prend le Congo, le Congo, le Congo-Brazzaville,
16:21 bien sûr, le Congo-Brazzaville.
16:22 Le seul bien que le Congo-Brazzaville exporte,
16:25 c'est du pétrole à 96%.
16:27 Le seul bien, c'est du pétrole.
16:28 Ce pétrole-là est exploité par des compagnies étrangères.
16:31 Total en premier lieu, total à plus de 60% quasiment,
16:35 et ni à 30%.
16:36 Et puis après, vous avez un peu de concurrence sur les 10% restants.
16:39 Mais c'est des compagnies étrangères.
16:41 Le prix de ce pétrole est déterminé sur les marchés internationaux.
16:44 Et le partage de la production, parce qu'il y a des contrats
16:46 de partage de production entre la compagnie qui s'installe
16:49 et le pays, il est déterminé en fonction des données,
16:52 des données sur un gisement, ce qu'il pourra extraire,
16:55 la profondeur, le coût fourni par la compagnie.
16:58 Donc, il y a une véritable asymétrie d'informations
17:00 pour négocier le contrat.
17:01 Vous savez, quand vous négociez un contrat,
17:02 normalement, il faut que chacun ait la même information.
17:05 Si quelqu'un a plus d'informations que l'autre,
17:07 vous faites souvent avoir pour un immeuble.
17:08 Vous achetez un appartement.
17:10 Il y a des problèmes, des fuites.
17:11 On ne vous le dit pas, vous faites avoir.
17:12 Donc là, en fait, ces pays là sont dans une situation
17:15 où ils ne déterminent pas le prix d'un bien,
17:17 qui est l'exportation majoritaire de leur pays.
17:21 Ils ne contrôlent pas les volumes, la production qui est faite
17:23 par des compagnies étrangères et sur les contrats de partage.
17:26 Tout est basé sur les données des compagnies.
17:29 Donc, dans ces conditions là, je ne vois pas
17:30 comment ils peuvent se développer.
17:32 Et donc, qu'est ce qui se passe ?
17:32 Vous prenez le Congo.
17:33 En fait, il y a un bateau qui arrive, un tankeur qui prend du pétrole
17:36 qu'il ne stocke même pas au Congo.
17:38 Il se casse en Europe.
17:39 Là, il le vend et sur cette vente là, il donne une partie au Congo
17:43 que lui gérera.
17:44 Donc, ils ne maîtrisent pas du tout leur production.
17:46 Ils l'ont dans leur sol, mais ils ne la maîtrisent pas.
17:48 Dans ces conditions là, même si on donnait les manettes
17:51 à un président qui ne serait pas corrompu,
17:53 ça c'est un autre débat.
17:54 Mais je ne vois pas comment il peut se développer.
17:55 Surtout que vous avez un coup le pétrole qui est à 100 dollars,
17:57 là, comme c'était le cas.
17:58 Alors là, ils en profitent, bien sûr.
17:59 Puis, vous avez le pétrole qui était à zéro comme c'était le cas du Covid.
18:01 Là, c'est la catastrophe.
18:03 Donc, c'est très difficile quand vous avez des volatilités
18:05 de rentrées budgétaires d'avoir une vision de long terme.
18:09 Alors, comment on fait pour sortir de ça ?
18:11 Pour sortir de ça, il faut que les pays africains arrivent
18:14 à avoir chez eux leur propre industrie,
18:15 industrie de transformation, de raffinage,
18:17 industrie d'exploitation, enfin une industrie.
18:20 Mais le problème pour avoir une industrie,
18:22 qu'est-ce que vous devez avoir au début ?
18:23 Vous devez avoir certes des compétences.
18:25 Les Congolais ont des compétences parce qu'on a beaucoup parlé
18:27 en économie.
18:28 Oui, le capital humain, il faut les former.
18:30 Ils ont des compétences, ils ont d'assez bonnes compétences.
18:32 Il faut après des fonds.
18:35 Et là, ils n'ont pas de fonds.
18:36 Personne ne veut prêter aux économies africaines.
18:38 Vous avez vu, nous, on arrête l'économie,
18:40 on récupère des milliards avec le plan de relance.
18:42 On les récupère parce qu'on est la France.
18:44 Demain, vous avez un président congolais qui veut récupérer
18:46 quelques milliards pour investir dans l'agriculture.
18:48 Il ne les aura pas.
18:49 On ne lui prêtera pas.
18:50 On lui prêtera pour investir dans le pétrole parce que le pétrole,
18:52 c'est son avantage comparatif, c'est un bien à l'export.
18:55 Et s'il n'arrive pas à avoir les banques, qui va voir ?
18:57 Il va voir le FMI, le prêteur de dernier recours,
18:59 et le prêteur de dernier recours va lui dire,
19:01 je te donne de l'argent, mais tu te spécialises là où tu es le meilleur,
19:03 donc le pétrole.
19:04 Et donc, au final, on a des économies qui se spécialisent
19:06 dans des biens qu'ils ne maîtrisent pas et qui deviennent
19:08 des mono-exportateurs, quasiment des mono-producteurs.
19:11 Comment voulez-vous que ça marche ?
19:12 Ça ne peut pas marcher.
19:13 Donc, les conditions économiques, les conditions du libre-échange,
19:16 les conditions de financement font que ces pays-là sont dans des trappes
19:20 à pauvreté et qu'ils ont rendu mal à s'en sortir.
19:22 Donc, si on veut que l'Afrique, demain, s'en sorte,
19:23 c'est très simple de dire des bons discours,
19:25 on n'est pas responsable et tout, on change les règles du jeu.
19:28 On fait en sorte que ces règles du jeu permettent aux Africains
19:30 de se lancer dans des plans d'investissement,
19:33 dans l'industrialisation, avec les échecs que ça peut avoir.
19:35 Mais nous, nous avons eu beaucoup d'échecs avant de nous développer,
19:37 énormément d'échecs, des taux de croissance très faibles.
19:40 Et donc, là, il faut permettre aux pays qu'ils puissent décoller
19:42 dans les mêmes conditions que nous avons eues, nous, au départ.
19:44 Mais ça, c'est un sujet tabou, il ne faut pas dire ça.
19:46 Il faut leur donner les recettes toutes faites.
19:48 Ce sont souvent des recettes imposées par le FMI
19:50 qui propitent plus à nos pays qu'à leurs propres économies.
19:53 Il y a un élément aussi qui montre cette mainmise
19:55 et le fait que ça empêche l'autodétermination des peuples africains,
19:59 c'est le franc CFA,
20:01 donc la monnaie de 14 pays du continent africain francophone.
20:03 Il y a en réalité pas un, mais deux francs CFA,
20:06 donc un dans 8 pays de l'Afrique de l'Ouest
20:08 et un dans 6 pays de l'Afrique centrale.
20:10 Il faut savoir que les billets sont imprimés en France,
20:12 que les réserves sont au Trésor français,
20:14 qu'il y a longtemps eu un administrateur français avec droit de veto
20:18 qui demeure pour l'Afrique centrale.
20:19 Bref, je ne vous fais pas un dessin,
20:21 Emmanuel Macron a annoncé une réforme du franc CFA fin 2019,
20:24 mais seulement pour l'Afrique de l'Ouest.
20:26 C'est une monnaie qui favorise les élites
20:28 avec la convertibilité parfaite et stable avec l'euro.
20:31 Est-ce que tu peux nous expliquer en quoi le franc CFA
20:34 est l'illustration parfaite de la France-Afrique
20:37 et du développement qui est freiné ?
20:38 Déjà que ce soit inscrit qu'une monnaie dépend d'une monnaie étrangère,
20:42 ça ne devrait pas être possible.
20:44 La monnaie, c'est un élément de la souveraineté d'un pays.
20:46 La monnaie, vous l'utilisez, par exemple quand vous exportez des biens,
20:49 vous pouvez dévaluer votre monnaie pour rendre vos biens plus compétitifs.
20:52 Ces pays-là ne peuvent pas faire ça avec le franc CFA.
20:54 Ils n'ont pas l'outil monétaire.
20:56 Ce que la plupart des pays ont, ils ne l'ont pas eux.
20:58 Et ce qui est essentiel pour se développer,
20:59 je veux dire surtout quand vous exportez,
21:00 et ces pays sont majoritairement des pays exportateurs,
21:03 donc ils ont un élément en moins.
21:05 Et puis après, il y a des politiques par exemple qui sont appliquées,
21:07 de contrôle de l'inflation, qui font déjà des bas chez nous,
21:10 mais qui en Afrique sont complètement stupides.
21:12 La politique de lutte contre l'inflation,
21:13 c'est une politique normalement adaptée à des pays où il y a beaucoup de vieux.
21:17 Parce que comme il y a beaucoup de vieux, il y a beaucoup d'actifs financiers,
21:19 on fait une inflation à la faible.
21:21 C'est pour ça que l'Allemagne, qui a un pays de vieux majoritairement,
21:23 veut une inflation très réduite.
21:26 Ce qui n'est pas le cas de la Grèce, qui est un pays où il y a plus de jeunes.
21:28 Mais en Afrique, il y a majoritairement des jeunes.
21:29 Il y a majoritairement des jeunes.
21:30 Donc le moteur en fait de l'économie africaine, ce sera la demande.
21:34 Et il faut leur offrir à cette demande-là une offre,
21:36 et si possible une offre plutôt africaine.
21:39 Le problème, c'est que là, avec les politiques de lutte contre l'inflation,
21:42 parce que l'Afrique a quasiment zéro d'inflation depuis deux décennies,
21:44 de lutte contre l'inflation, on tue la demande globale de ces pays-là.
21:48 Donc on tue finalement ce qui est son moteur principal, économiquement parlant.
21:51 Et donc c'est complètement stupide.
21:53 Donc en fait, le cadre monétaire,
21:55 outre le fait qu'ils ont une monnaie qui est reliée à une monnaie européenne,
22:00 qui pour le coup est un continent riche, alors que eux, c'est un continent...
22:04 C'est plutôt des pays en phase de développement, c'est complètement idiot.
22:06 Mais surtout, ils perdent leur souveraineté monétaire.
22:08 Et donc ils ont un contrôle sur le budget via l'EFMI,
22:11 qui souvent maîtrise leur budget,
22:13 donc ils ne peuvent pas faire des investissements dans les services publics, etc.
22:15 Et même des investissements, on va dire, dans l'industrie.
22:20 Et ils ont un contrôle sur la demande globale,
22:21 qui est la consommation, via la politique monétaire du Franc CFA,
22:24 qui lutte contre l'inflation.
22:26 Donc c'est une hérésie.
22:27 Il faut... C'est une hérésie.
22:29 Aucun pays, et tous les pays qui sont passés de la pauvreté au décollage,
22:34 l'ont fait en étant souverains sur leur monnaie.
22:36 Donc c'est quelque chose qu'il faut complètement arrêter.
22:38 Merci d'avoir suivi l'Instant Porcher.
22:41 Ce programme s'inscrit dans notre grande ambition,
22:43 débarquer à la télé et continuer de tenir notre entête 24/7 sur YouTube et Dailymotion,
22:48 pour vous proposer une autre hiérarchie et un autre traitement de l'information.
22:51 À partir du 7 mars s'est lancée la bataille décisive contre la réforme des retraites.
22:55 Le Média est là pour vous faire vivre cette lutte de manière quotidienne,
22:58 sur son plateau, sur les piquets de grève,
23:00 en manifestation aux quatre coins de la France,
23:01 bref, partout où il y aura des points levés et des slogans scandés.
23:05 Nous savons que pour qu'une grève tienne, il faut que des bonnes volontés la soutiennent.
23:09 C'est pourquoi à partir du 6 mars, pour tout nouvel abonnement souscrit au Média,
23:12 le premier mois sera reversé à une caisse de grève.
23:14 Jusqu'au retrait de la réforme, cet argent permettra de compenser la perte financière des grévistes
23:18 qui mettent en péril leur salaire pour l'intérêt général.
23:21 Ils ont des milliards, mais nous sommes des millions,
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23:39 Et notez une date, le samedi 18 mars, nous fêtons nos 5 ans à la Flèche d'Or à Paris.
23:44 Une superbe programmation est au rendez-vous et c'est l'occasion de célébrer
23:46 tous ensemble cette aventure assez dingue.
23:49 Nous sommes ravis de décrypter l'actualité avec Thomas et vous chaque semaine.
23:52 Merci de toujours nous suivre pour tous vos commentaires et pouces en l'air sous la vidéo.
23:56 Spectateurs, abonnés, donatrices et sociaux, je vous dis à la semaine prochaine.
23:59 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
24:02 "La vie est une aventure" - Albert Einstein
24:06 "La vie est une aventure" - Albert Einstein
24:09 [Musique]