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Après l'annonce du bilan 2022 des ventes de la musique en France, le directeur général du Syndicat national de l'édition phonographique, Alexandre Lasch, estime que l'industrie musicale peut encore faire progresser ses ventes.

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00:00 * Extrait de la vidéo *
00:04 Bonsoir à tous, qu'avez-vous écouté, qu'avez-vous acheté l'an dernier comme musique et sur quel support le syndicat national de l'édition phonographique dresse son bilan 2022 ?
00:15 Le SNEP dont je reçois ce soir le directeur général Alexandre Lache, bonsoir.
00:20 Bonsoir.
00:20 Le marché français se porte bien avec une progression constante depuis 6 ans et des ventes à près de 600 millions d'euros l'an dernier.
00:28 Comment est-ce que vous expliquez cette performance ?
00:30 920 millions d'euros pour le marché de la musique enregistrée, effectivement c'est une bonne nouvelle, vous l'avez dit, c'est une sixième année consécutive de hausse.
00:38 Et le marché est principalement porté par l'offre de streaming par abonnement qui permet depuis un certain nombre d'années déjà de faire repartir le marché de l'avant.
00:47 Alors pourtant le marché n'a pas retrouvé les sommets atteints il y a 20 ans, la faute à quoi ?
00:53 Au numérique, vous avez commencé à l'aborder, on ne retrouvera jamais ce niveau-là ?
00:57 Si, c'est en tout cas ce qu'on souhaite effectivement puisqu'on est à 52% du pic historique de 2002.
01:03 La moitié seulement.
01:04 La moitié seulement, effectivement, mais on a des marges de progression importantes devant nous.
01:08 On a un taux de pénétration du streaming par abonnement en France qui est assez faible encore aujourd'hui si on compare avec les autres grands marchés de la musique.
01:16 Si on regarde aux Etats-Unis ou même plus proche de nous au Royaume-Uni, il y a déjà beaucoup plus d'abonnés aux plateformes de streaming.
01:22 En France, on a des nombres aujourd'hui 11 millions, c'est beaucoup mais ce n'est pas encore suffisant.
01:28 On a encore des marges de progression devant nous.
01:30 Alors justement, 16 millions d'abonnés, on est au sixième rang mondial je crois quand on regarde le nombre d'abonnés.
01:38 Au 16ème rang mondial, effectivement, sur 18 pays étudiés.
01:42 Alors que la France a créé ce modèle avec Deezer, le streaming par abonnement est né en France avec Deezer, il faut le rappeler.
01:49 Et bien malheureusement, on est encore un peu à la traîne et effectivement sur 18 pays étudiés, on est le 16ème en matière d'écoute par streaming par abonnement.
01:58 Et comment expliquons qu'on est à la traîne comme ça ? Est-ce que ça s'explique par la moyenne d'âge notamment des abonnés ?
02:05 On est en croissance malgré tout mais c'est une croissance à la française en mode un peu diesel.
02:09 Donc ça démarre moins vite que dans les autres pays mais voilà, on continue à progresser.
02:14 Alors quand on regarde les autres supports, on a parlé du streaming, le reste c'est les CD et les vinyles, ça représente quoi aujourd'hui ?
02:22 Alors CD et vinyles, ça représente 25% du marché contre 75% donc pour les offres de streaming.
02:28 C'est d'ailleurs l'exact inverse d'il y a 10 ans. Il y a 10 ans, le CD et le vinyle représentaient 75% des ventes.
02:34 Donc aujourd'hui, le CD reste le premier support d'achat pour les consommateurs mais le vinyle est depuis une dizaine d'années en très forte progression
02:44 et il progresse encore cette année.
02:46 Mais ça reste quand même... On n'arrête pas de parler de boom du vinyle et finalement ce boom, c'est un petit boom.
02:52 Comment ça s'explique ? Est-ce que c'est notamment par le prix du vinyle ? On voit qu'un vinyle coûte deux fois plus cher qu'un CD.
02:58 C'est vrai et il se confronte également à la crise des matières premières comme beaucoup de secteurs économiques
03:02 mais effectivement le prix du vinyle a augmenté. C'est pour ça qu'on observe une progression un peu moins rapide que les années précédentes en 2022.
03:10 Mais néanmoins, il y a une très bonne nouvelle, c'est que le public jeune s'intéresse de plus en plus à ce format.
03:15 Et désormais, parmi les acheteurs de vinyle, 59% ont moins de 35 ans.
03:19 Donc c'est une marge de progression là aussi.
03:22 Là aussi, c'est encourageant effectivement.
03:24 Alors, il y a beaucoup de jeunes qui écoutent aussi de la musique sur les réseaux sociaux et sur TikTok.
03:30 Est-ce que là aussi, il n'y a pas une façon de monétiser ces écoutes davantage pour vous, pour le Snap ?
03:36 Alors déjà, effectivement, c'est beaucoup de temps passé à écouter de la musique en ligne sur TikTok comme sur les autres réseaux sociaux.
03:41 On passe désormais 20% du temps à écouter de la musique en ligne.
03:46 C'est beaucoup.
03:47 Ça rémunère peu pour l'instant et c'est un souci pour l'ensemble des producteurs, de leurs artistes et des auteurs d'une manière générale.
03:54 Il faut qu'on progresse également sur ce terrain.
03:55 Et comment est-ce que vous pouvez faire ?
03:56 Parce qu'on sait très bien que c'est difficile de négocier avec les plateformes, avec les réseaux sociaux.
04:04 Comment est-ce que vous vous faites ? Comment est-ce que vous vous activez ?
04:07 Vous l'avez dit, c'est de la négociation.
04:09 Donc, c'est d'abord de l'observation.
04:10 Et puis, il y a des chanteurs TikTok aujourd'hui.
04:13 Il y a des disques TikTok.
04:17 Mais vous faites bien de signaler comme ça, d'ailleurs, parce que c'est un problème aussi pour notre industrie.
04:20 C'est qu'une plateforme comme TikTok rend ses utilisateurs captifs aujourd'hui et détourne en partie les utilisateurs des plateformes les plus vertueuses en matière de rémunération, comme Spotify, Deezer ou les autres.
04:30 Et comment les attirer sur les plateformes qui rémunèrent mieux les artistes aujourd'hui ?
04:33 C'est tout l'enjeu des maisons de disques et de leurs artistes.
04:35 C'est faire en sorte que la musique se consomme là où ça rapporte également de l'argent aux artistes et ça fait vivre la création.
04:42 Et donc, il faut détourner ces jeunes générations, notamment des réseaux sociaux, pour les amener vers des plateformes plus vertueuses.
04:49 Quand on regarde ce qu'on écoute maintenant, on peut dire Cocorico, 100% de production française dans le top 10.
04:59 Aurel Stazen, Stromae, Angel pour en citer quelques-uns.
05:04 Là, c'est une spécificité française qui dure depuis longtemps.
05:07 Comment est-ce que vous l'expliquez ?
05:09 Exactement, ça fait une bonne dizaine d'années désormais qu'on observe ce phénomène.
05:11 Et d'ailleurs, la France est championne d'Europe pour l'écoute des répertoires locaux.
05:15 Donc, effectivement, on peut s'en féliciter.
05:17 Vous l'avez dit, les 10 artistes les plus écoutés sont 100% français.
05:25 Mais c'est vrai également quand on regarde de manière beaucoup plus large sur les 100 000 titres les plus écoutés sur les plateformes de streaming.
05:32 Vous en avez 77% qui sont des titres récents, de moins de 10 ans.
05:36 Et parmi ceux-ci, les deux tiers sont des productions françaises.
05:39 Et comment vous l'expliquez ?
05:41 Le talent des artistes français.
05:42 Non, mais ça ne concerne que la musique, en tout cas le cinéma, par exemple.
05:45 Ce n'est pas du tout le cas.
05:46 C'est vraiment spécifique à la musique.
05:48 Effectivement, pour le cinéma, c'est même l'inverse.
05:50 Parmi les 10 films les plus vus l'an dernier, il n'y en a aucun qui soit français.
05:54 Donc on peut effectivement se réjouir que côté musique, on parvienne à ces très bons scores.
05:58 Et comment les traduire en monnaie ?
06:01 C'est tout l'enjeu des maisons de disques de multiplier les formes de revenus, les formes d'écoute également au bénéfice de l'ensemble de leurs artistes.
06:10 Merci beaucoup Alexandre Lach, directeur général du syndicat national de l'édition phonographique.
06:16 Invité Echo de France Info ce soir.

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