Parlons Vrai chez Bourdin : Emission du 16 mars 2023

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault, Nathalie Janson, économiste, spécialiste de la banque libre et de la régulation bancaire, enseignante à la Neoma Business School de Rouen, Julien Odoul, député RN de l’Yonne, François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne, membre de la NUPES, Ian Boucard, député LR du Territoire de Belfort et Jean-Félix Acquaviva, député LIOT de Haute-Corse et président de la commission d'enquête parlementaire chargée de "faire la lumière" sur l'assassinat d'Yvan Colonna.

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-03-16##
Transcript
00:00:00 (Générique)
00:00:06 - Il est 10h32, bonjour à toutes et à tous et merci d'être avec nous.
00:00:09 Jusqu'à midi et demi, nous sommes ensemble pour parler de l'actualité, évidemment.
00:00:13 Vous avez l'habitude avec beaucoup d'invités, tout le monde en direct le matin et vous, 0 826 300 300.
00:00:20 La réforme des retraites, journée décisive.
00:00:22 Nous détaillerons le texte définitif de cette réforme, texte soumis aux sénateurs et députés qui voteront pour ou contre.
00:00:32 Les sénateurs ont commencé leur séance.
00:00:35 Ils votent depuis 9h ce matin.
00:00:38 Ils écoutent les intervenants, les interventions des uns et des autres.
00:00:41 Puis ils passeront au vote.
00:00:42 Quant aux députés, la séance commencera à 15h avec vote cet après-midi.
00:00:47 Le gouvernement déclenchera-t-il le 49.3 permettant l'adoption du texte sans vote à l'Assemblée nationale ?
00:00:54 Ce matin, plusieurs invités en direct.
00:00:57 Dans un instant, le député Renaissance de l'héros Patrick Vignal, député réticent.
00:01:01 Que va-t-il faire entre 11h et midi ?
00:01:03 Jeudi politique avec trois députés.
00:01:05 Julien Audoul du Rassemblement national, François Piquemal de la France insoumise et Yann Boucard des Républicains, 12h05.
00:01:14 Jean-Félix Aquaviva, député de Corse, membre du groupe Liott, liberté indépendant, Outre-mer et territoire.
00:01:21 Que va-t-il faire lui aussi avec Jean-Félix Aquaviva ?
00:01:25 Nous ferons le point également sur la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur l'assassinat d'Ivan Colonna.
00:01:32 Des informations concernant l'assassin d'Ivan Colonna ont-elles été effacées ?
00:01:38 Et puis ce matin aussi, explications sur les déboires du Crédit Suisse.
00:01:42 La deuxième banque suisse qui a plongé en boursière.
00:01:45 Ça va beaucoup mieux ce matin, net redressement le Crédit Suisse et le maillon faible du secteur bancaire européen.
00:01:53 Il est 10h33, dans quel monde vit-on ?
00:01:56 Comme tous les jours avec vous, Félix Mathieu. Bonjour Félix.
00:01:59 Bonjour Jean-Jacques.
00:02:00 Deux trentenaires de Limoges viennent de mettre en vente une carte Pokémon.
00:02:04 Le prix de la carte, un million d'euros.
00:02:07 Oui, il faut dire qu'on ne parle pas de n'importe quelle carte Pokémon, mais d'une rareté dans le monde spécialisée des collectionneurs.
00:02:13 Un Pikachu Illustrator édité à 39 exemplaires entre 1997 et 1998.
00:02:19 Il n'en resterait plus qu'une vingtaine dont on a encore la trace dans le monde.
00:02:23 Alors vérifiez vos greniers tout de même si vous avez eu des enfants en bas âge à la fin des années 90.
00:02:28 Un influenceur américain a d'ailleurs déjà déboursé 5 millions de dollars tout de même pour obtenir un exemplaire de cette carte en parfait état.
00:02:36 Un marché de niche, penserez-vous peut-être ? Ou en l'occurrence un marché de Pokéball ?
00:02:40 Et bien pas vraiment. La communauté Pokémon dépasserait en valeur et en transaction des franchises comme Star Wars ou Marvel.
00:02:47 L'un de ces deux jeunes trentenaires de Limoges a même mis de côté son métier de kiné pour se consacrer à plein temps à son entreprise dédiée aux collectionneurs de cartes Pokémon.
00:02:56 La chasse aux Pokémon rares, marché lucratif, reste plus qu'à trouver un preneur fortuné pour ce Pikachu Illustrator de 1998.
00:03:04 Pour le moment, la carte est précieusement entreposée dans un coffre fort sécurisé.
00:03:08 Pokémon, à faire péter tout ce qu'il faut.
00:03:15 Bien de Pokémon à l'Assemblée Nationale, il n'y a qu'un pas à franchir, il est 10h35 et nous le franchissons sur l'antenne de Sud Radio.
00:03:23 Retrouvons Patrick Vignal. Bonjour Patrick Vignal.
00:03:25 Bonjour.
00:03:26 Merci d'être avec nous, député Renaissance de l'héros.
00:03:29 Patrick Vignal, vous êtes à l'Assemblée Nationale, c'est l'agitation j'imagine ?
00:03:34 Oui, je ne vous cache pas que c'est à la fois l'agitation, à la fois le stress, mais bon écoutez, c'est la vie politique française.
00:03:41 Je trouve quand même qu'on est dans beaucoup de chacun pour soi, au sauf qui peut en ce moment.
00:03:46 J'espère qu'on va retrouver un petit peu de sens et un petit peu de calme à cette Assemblée.
00:03:52 Bien, le débat sur la réforme des retraites, sur le texte sorti de la commission mixte paritaire est engagé au Sénat.
00:04:00 À l'Assemblée Nationale, ça commence à 15h. Est-ce qu'il y aura vote ou est-ce qu'il y aura 49.3 ?
00:04:06 Écoutez, Jean-Jacques Cédennes connu en fait, donc moi personnellement, un 49.3 prouverait, si vous voulez, qu'on n'ait pas allé au bout de cette réforme.
00:04:17 Même si je le dis à vos auditeurs, c'est constitutionnel parce que j'aime bien les oppositions, mais depuis 58, il y a eu 149.3.
00:04:26 Mais c'est certainement pas la meilleure méthode, donc je pense qu'il faut aller au vote.
00:04:31 Et le résultat, c'est quoi ? Est-ce qu'il y a un certain oui ?
00:04:34 Vous savez, en fait, on a depuis ce quinquennat une majorité relative.
00:04:38 Et aujourd'hui, vous savez que j'aime dire les choses, nous sommes obligés d'échanger avec les Républicains.
00:04:44 Moi, j'aurais aimé pouvoir faire progresser cette loi avec mes camarades de gauche, avec mes camarades écolos.
00:04:51 Mais il faut être honnête, la France Insoumise n'a pas voulu.
00:04:55 Pour elle, c'est chercher le chaos. Le résultat, c'est qu'on a des manifestants qui prennent des jours de grève et qui manifestent en toute...
00:05:03 avec du calme et en toute sérénité. On a une Assemblée nationale qui est bloquée ce matin avant le vote.
00:05:10 - Bien, bloquée ce matin avant le vote. Vous souhaitez donc qu'il y ait vote en ce qui vous concerne, Patrick Vélien ?
00:05:16 - Oui, il faut qu'il y ait vote. - Il faut qu'il y ait vote. Bon. La décision sera prise quand ?
00:05:21 - Vous savez, c'est toujours... C'est de l'arithmétique, Jacques Bourdin.
00:05:25 Vous savez, c'est comme quand vous faites des prolongations au foot, vous qu'il y a une amende footeuse qui vous mettez sinon, qui va tirer le pénalty.
00:05:32 Donc nous, on en est là. Est-ce qu'on a la majorité ? Mais moi, je voudrais un peu désacraliser tout ça.
00:05:37 On imagine, il y a vote, nous perdons le vote. Eh bien, cette réforme retourne, on la prépare encore mieux avec les Français,
00:05:45 on inverse le paradigme. Au lieu de parler financier, on parle de la relation au travail, on parle de la qualité au travail,
00:05:53 on ramène ce texte. Donc quelque part, moi je veux dire ma majorité, on ne perd pas grand-chose.
00:05:57 Vous savez, c'est très compliqué de dire aux Français "Vous avez travaillé deux ans de plus".
00:06:02 Nous le savions tous. Alors s'il faut retourner devant le peuple et réexpliquer ce que nous voulons faire,
00:06:08 parce qu'elle est quand même indispensable, cela ne me dérange pas personnellement.
00:06:12 En politique, il faut arrêter de dire "On a gagné, on a perdu". L'intérêt, ce sont les Français et les Français.
00:06:18 - Bien. Patrick Vignal, donc pour vous, mieux vaut voter que de passer par le 49-3.
00:06:24 - Oui. - Alors vous, que ferez-vous ? Vous voterez pour, vous voterez contre ou vous abstiendrez ?
00:06:30 - Jean-Jacques Bourdin, je me suis engagé auprès de mon groupe, je crois que je suis le seul député de Renaissance
00:06:35 qui a fait, et vous l'avez devant vos yeux je crois, un groupe de travail pour définir cela.
00:06:41 Et donc je me suis engagé, j'ai promis à mon groupe que je ne m'exprimerai pas avant le vote.
00:06:46 Donc pour une fois, moi qui suis un baveur du Sud, je vais essayer de tenir mes engagements.
00:06:52 Donc mon vote, d'abord, on va attendre le 49-3. Moi je vous le dis, le 49-3, ça va beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup me déranger.
00:07:01 Donc je vais tenir ma proposition, je vais attendre l'heure du vote.
00:07:05 - Bon, alors s'il y a 49-3, vous êtes prêt à censurer le gouvernement ?
00:07:10 - Je ne sais pas s'il faut le censurer, vous savez, franchement, on est dans une situation aujourd'hui,
00:07:17 retourner aux urnes, ça serait mettre les mêmes personnes, donc ça serait toujours le blocage.
00:07:22 Non, vous savez ce que je dis à la majorité ? C'est qu'il faut changer de paradigme,
00:07:26 c'est qu'on ne peut plus continuer à fonctionner comme on l'a fait quand nous avions une majorité exceptionnelle à l'Assemblée.
00:07:34 - Bon, si j'ai bien compris entre les lignes, Patrick Vignal, je ne vais pas vous demander votre vote,
00:07:41 vous ne me le donnerez pas, néanmoins je sais déjà que vous ne voterez pas contre la réforme,
00:07:47 mais vous hésitez entre voter pour et vous abstenir. On est bien d'accord, Patrick Vignal ?
00:07:54 - Vous êtes un devin, Jean-Jacques Brun.
00:07:56 - Eh oui, je suis un devin, mais j'ai bien compris, vous ne voterez pas contre.
00:08:00 Alors je vais regarder maintenant le texte issu de la commission mixte paritaire entre sénateurs et députés.
00:08:10 L'âge légal, on est d'accord, le texte qui est sorti, 64 ans, au rythme de 3 mois par an, à partir du 1er septembre 2023.
00:08:19 Durée de cotisation, ça passe à 43 ans, d'ici 2027, c'est allongement prévu par la réforme Touraine,
00:08:27 le calendrier est moins resserré, donc 43 ans de cotisation, l'annulation de la décote restera maintenue à 67 ans
00:08:34 pour ceux qui n'auront pas tous les trimestres requis.
00:08:36 Les régimes spéciaux, la plupart des régimes spéciaux existants, RATP, Industrie électrique, Gazière, Banque de France,
00:08:43 seront soumis à extinction, ils vont s'éteindre, oui, mais comme pour la SNCF, la mesure ne s'appliquera qu'aux nouveaux embauchés.
00:08:50 Les petites pensions, les pensions des futurs retraités, justifiant une carrière complète, on est bien d'accord,
00:08:57 43 ans ne pourront pas être inférieurs à 85% du SMIC, ça, on est d'accord.
00:09:04 L'index senior, c'est là où vous faites des propositions, vous, Patrick Vignia, un index senior sera créé,
00:09:12 il sera obligatoire, dès cette année, pour les entreprises de plus de 1000 salariés, un seuil abaissé à 300 salariés en 2024.
00:09:21 Sa non-publication par l'entreprise sera passible de sanction. Là, vous auriez préféré qu'on aille plus vite ?
00:09:28 Bien sûr, vous savez, un mot quand même, les Français aujourd'hui, en moyenne, partent à la retraite à 63 ans,
00:09:35 donc ça veut dire en fait que nous, on a eu un problème de communication, les Français, en moyenne, partent à 63 ans,
00:09:41 est-ce qu'on aurait pu essayer d'avoir une bonification pour cet âge de Delta ?
00:09:46 Jean-Jacques Bourdet, vous avez 62 ans, vous avez prévu le champagne et de partir de votre maison à Lauser,
00:09:52 et j'ai besoin de vous, parce que j'ai besoin de policiers, d'enseignants, j'ai besoin d'infirmiers,
00:09:56 je vous dis Jean-Jacques, faites un an de plus et je vous bonifie l'année supplémentaire.
00:10:00 Voilà un petit peu ce qui a manqué. Pour les régimes spéciaux, je vais le dire à mes collègues sénateurs,
00:10:05 même si leur caisse qu'on soit d'accord est individuelle, il n'y a pas un seul rond de l'État,
00:10:11 il faudra aussi que nous nous donnions, effectivement nous aussi, notre part, l'Assemblée pour les retraites des députés,
00:10:18 c'est mis au régime général, il faut que mes collègues sénateurs le fassent aussi.
00:10:22 Après les seniors, quand vous avez passé 50 ans dans une entreprise, on ne vous veut pas au mieux une rupture conventionnelle
00:10:30 ou sinon une ticket de sortie. Nous avons besoin des cheveux blancs au service de la jeunesse,
00:10:35 et moi j'aurais aimé qu'on allait plus loin pour les seniors, mais on pourra le faire dans la loi travail qui va arriver,
00:10:41 on pourra amender tout cela, parce que c'est ça cette loi, elle est difficile à convaincre,
00:10:46 elle est difficile à comprendre et on a derrière peut-être une grande conférence sociétale.
00:10:51 Nous avons besoin d'expérience, de transmission, de compagnonnage, on a besoin de nos seniors,
00:10:57 et ça le monde d'entreprise doit l'entendre.
00:11:00 - Bien, Patrick Vignal, j'ai un dernier point, les carrières longues, parce que c'est un point très discuté,
00:11:05 alors le dispositif sera adapté, j'explique bien, ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans
00:11:13 pourront partir un an plus tôt, à 63 ans.
00:11:17 Ceux qui ont débuté avant 20 ans pourront partir deux ans plus tôt, soit 62 ans.
00:11:23 Ceux qui ont commencé avant 18 ans pourront faire valoir leur droit à la retraite 4 ans plus tôt, soit 60 ans.
00:11:29 Ceux qui ont démarré avant 16 ans pourront terminer leur carrière 6 ans plus tôt, soit 58 ans.
00:11:35 Oui, mais par exemple, celui qui a commencé à travailler à 16 ans, il sera obligé de cotiser 44 ans, si j'ai bien compris.
00:11:42 - Oui, Jean-Jacques, il y a des trous dans la raquette sur la personne qui va commencer entre 15 et 16 ans.
00:11:48 Mais vous imaginez un jeune qui commence à 16 ans aujourd'hui, est-ce qu'on met les moyens sur l'apprentissage ?
00:11:53 Pas assez, vous savez, il va falloir qu'on arrête de faire que nos enfants fassent des Bac +12 de musicologie,
00:11:58 alors qu'on a besoin de plombiers, on a besoin d'artisanat.
00:12:02 Est-ce qu'on valorise l'artisanat ? Travaillons sur les salaires, travaillons sur la formation,
00:12:07 et puis le jeune qui rentre il y a 15 ans, on part dans 43 ans, on en saura dans 43 ans.
00:12:12 Vous savez ce qui me met en colère, je vais vous le dire, c'est que cette majorité, on a fait des tas de choses.
00:12:17 Moi, je suis d'une génération, mon père qui était maçon me disait "j'ai peur que tu sois au chômage".
00:12:22 On est en train de récupérer du chômage, on est en train de récupérer de la croissance.
00:12:26 Donc moi j'encourage un gamin aujourd'hui de 16 ans qui veut faire de l'apprentissage,
00:12:30 je vais pas lui dire "tu vas travailler un an de plus", parce que d'ici là il n'y aura pas de montrées sa boîte,
00:12:35 peut-être qu'il se sera fait une petite partie de capitalisation,
00:12:38 et c'est vrai qu'en France on est vraiment un peuple toujours à être dans le retrait.
00:12:43 Moi je veux faire confiance à cette jeunesse, et je suis sûre que ça peut fonctionner.
00:12:47 - Bien, à retrouver sur le site de l'Assemblée nationale, j'imagine, votre contribution à la réforme des retraites.
00:12:55 - Tout à fait. J'ai un dernier point, Jean-Jacques, quand même, je vais le dire,
00:12:58 et c'est pas être un homme de gauche ou de droite, mais je pense quand même que 80 milliards de dividendes,
00:13:04 je pense quand même qu'il y a des grosses entreprises en France qui ont fait beaucoup de profits,
00:13:08 et moi j'aime les riches, je veux quitter les impôts, mais quand même là,
00:13:12 si on peut demander une contribution exceptionnelle à tous ces gens, je suis bien d'accord,
00:13:17 ce n'est pas pour les retraites, mais Emmanuel Macron a mis sur la table avec nos impôts, Jean-Jacques,
00:13:22 les vôtres et les biens, 260 milliards du quoi qu'il en coûte.
00:13:26 Les entreprises ont pu bénéficier de ça.
00:13:28 Les plus riches, ceux qui ont le plus, devraient nous accompagner sur une contribution exceptionnelle,
00:13:34 qu'ils soient gravés dans le marbre. On n'écrit pas une taxe, parce qu'en France, avec les impôts,
00:13:38 la contribution est donnée par une taxe. On a besoin passagèrement d'équilibrer les comptes,
00:13:43 parce que les services publics sont dans le rouge, parce que l'hôpital se casse la gueule,
00:13:47 vous le savez, dans notre région, on a plus de services publics dans les villages.
00:13:50 Donc moi j'aimerais que ceux qui ont le plus aident passagèrement ceux qui ont le moins.
00:13:55 - Bien, Patrick Vignal, dernière chose, à l'instant je viens d'apprendre que le Sénat a adopté le texte sorti,
00:14:02 le texte définitif de la réforme des retraites, sorti de la commission mixte paritaire,
00:14:07 par 193 voix pour. Vous n'êtes pas surpris du vote du Sénat ?
00:14:12 - Vous savez, Jean-Jacques, j'ai honte d'être parlementaire à l'Assemblée nationale,
00:14:16 et je remercie mes collègues sénateurs. Vous savez ce qui s'est passé depuis 2017 ?
00:14:21 J'ai honte de le dire. C'est qu'être parlementaire, être député, on ne vient pas comme ça,
00:14:27 même s'il fallait de la société civile. On a besoin d'avoir fait un parcours initiative,
00:14:31 élu, conseil général, maire. L'Assemblée nationale votait la loi, ça se fait avec du compromis et du consensus.
00:14:39 Et nos amis sénateurs, qui ont de la bouteille, qui ont été maires, conseils généraux,
00:14:44 ils ont compris qu'il faut dialoguer. Malheureusement l'Assemblée, c'est devenu quoi ?
00:14:48 C'est devenu TikTok, c'est devenu une droite d'influenceurs.
00:14:52 Quand vous avez Mathilde Pannot qui dit que la droite c'est du compromis,
00:14:56 mais non, le compromis c'est dans l'avenir, dans votre couple, avec vos enfants.
00:15:00 Et on est en train de perdre cette boussole aujourd'hui à l'Assemblée, et ça me gêne beaucoup.
00:15:04 Mieux la majorité, un peu plus d'humilité, et puis la France insoumise, c'est la révolution tous les jours,
00:15:11 et on ne gère pas un pays en voulant faire la révolution.
00:15:14 – Bien, dernière chose Patrick Vignal, je suis de 20, vous l'avez dit,
00:15:18 donc si j'ai bien compris, vous allez vous abstenir.
00:15:21 – Jean-Jacques Bourdin, le seigneur est impénétrable,
00:15:25 nous le saurons tout à l'heure.
00:15:27 – Merci dans tous les cas, député Renaissance,
00:15:29 merci d'avoir été en direct de l'Assemblée nationale,
00:15:32 député Renaissance, l'un des plus dubitatifs devant cette réforme,
00:15:38 vous l'avez compris, Patrick Vignal qui s'exprimait clairement,
00:15:41 et franchement, probablement en abstention, mais ne votera pas contre,
00:15:45 c'est ce que j'ai appris, alors qu'il avait menacé de voter contre.
00:15:48 Bien, est-ce qu'il y aura vote ou pas à l'Assemblée nationale ?
00:15:51 Les heures vont nous le dire, vous savez qu'entre 11h et midi,
00:15:55 nous avons notre débat avec plusieurs députés, trois députés qui sont là avec nous,
00:15:59 ça va évoluer, vous êtes sur Sud Radio, vous n'en raterez rien.
00:16:03 Tiens, j'avais envie d'avoir hier matin, entre 11h et midi,
00:16:07 nous avons organisé un petit débat autour des banques,
00:16:11 et nous étions en pleine actualité, puisque dans la journée,
00:16:17 on a vu que le Crédit Suisse, et on parlait du Crédit Suisse hier matin d'ailleurs,
00:16:20 dans le débat, le Crédit Suisse qui a été mis en difficulté dans la journée,
00:16:24 c'est une banque très importante évidemment, mais l'État Suisse,
00:16:27 l'État fédéral est venu à sa rescousse, les organismes bancaires suisses
00:16:31 sont venus à sa rescousse, ça va beaucoup mieux ce matin, nous en parlons.
00:16:35 - Dans un instant, il est 10h48.
00:16:38 - Jean-Jacques Bourdin.
00:16:39 - Le Crédit Suisse est le maillon faible du secteur bancaire européen,
00:16:43 pour en parler, Nathalie Jansson qui est économiste, spécialiste de la banque libre
00:16:47 et de la régulation bancaire, enseignante à la Neoma Business School de Rouen.
00:16:53 Nathalie Jansson, bonjour.
00:16:55 - Oui, bonjour.
00:16:56 - Merci d'être avec nous. Le Crédit Suisse, ça va mieux,
00:16:59 aujourd'hui le Crédit Suisse a perdu, l'action a perdu plus de 24% hier à la bourse de Zurich,
00:17:05 ça va mieux ce matin, fort rebond, fort rebond, pourquoi ?
00:17:10 Parce que les autorités bancaires suisses sont venues à la rescousse, c'est cela ?
00:17:16 - Oui, sans doute, ce n'est pas étranger au fait que la Banque Nationale Suisse
00:17:21 a donc concédé à ouvrir une facilité de liquidité à la banque,
00:17:27 d'un montant de 50 milliards, donc en effet, ça permet de rassurer
00:17:33 sur la capacité de la banque à faire face à ses obligations courantes.
00:17:39 Néanmoins, effectivement, le fait que le Crédit Suisse ait été pris dans la tourmente,
00:17:44 évidemment, même si ce n'est pas un effet contagiant des banques américaines,
00:17:48 parce que ce sont des problématiques différentes,
00:17:50 le timing est aussi dû au fait que le Crédit Suisse n'est pas en bonne forme,
00:17:55 mais ce n'est pas une nouvelle, c'est ça qui est important à bien comprendre,
00:17:58 c'est que le Crédit Suisse est une longue descente aux enfers
00:18:02 qui a démarré après la crise de 2008, et en fait, c'est une banque
00:18:09 qui a essuyé de gros problèmes de gestion, de gestion interne, de stratégie,
00:18:14 aussi qui a eu à faire face à des pertes importantes en termes de trading,
00:18:19 pour des problèmes de mauvais management, si on peut dire,
00:18:24 et là, en fait, elle était en train d'essayer de se restructurer
00:18:28 de façon assez sérieuse depuis un an, mais dans un contexte de marché
00:18:32 qui était plutôt hostile, puisque cette banque était une banque plutôt d'affaires,
00:18:36 d'investissement, et que l'année 2022 a été compliquée.
00:18:40 Donc effectivement, dans ce contexte-là, la banque n'est pas au mieux,
00:18:44 malgré ses objectifs de restructuration, effectivement,
00:18:48 elle a fait face à un départ important de ses clients,
00:18:52 - Oui, Nathalie Jansson, je vous interromps, parce que la première question,
00:18:58 j'ai très bien compris ce qui se passe avec le Crédit Suisse, mal géré,
00:19:02 une banque, mais ce que je comprends aussi, c'est qu'il ne faut pas s'inquiéter,
00:19:08 c'est une banque très importante, une des 30 plus grandes banques européennes,
00:19:15 - Elle fait partie, en fait, de ce qu'on appelle les banques systémiques,
00:19:18 c'est-à-dire la classification, effectivement, chez les régulateurs,
00:19:24 - Les problèmes rencontrés par le Crédit Suisse, ça ne veut pas dire que
00:19:29 toutes les banques, et notamment les banques françaises, rencontrent les mêmes problèmes,
00:19:32 Nathalie Jansson, le risque n'est pas le même ?
00:19:34 - Non, pas du tout, comme je vous disais, leur business model, en fait,
00:19:39 est vraiment plus orienté sur la banque d'investissement,
00:19:42 et d'ailleurs, elles espéraient, en fait, se réorienter sur le, ce qu'on appelle
00:19:47 le "wealth management", donc pour pouvoir s'extirper de son exposition importante
00:19:52 à la banque d'investissement, et donc ça n'a rien à...
00:19:55 en tout cas, ça ne reflète pas, effectivement, le business model des banques françaises.
00:19:59 - Donc, pas d'inquiétude ?
00:20:00 - Pas d'inquiétude sur les banques françaises, qui, elles aussi,
00:20:03 d'ailleurs, même la Banque Suisse, d'ailleurs, c'était une partie du message
00:20:06 qu'on n'a pas retenu dans les déclarations de la Banque Saoudienne,
00:20:09 c'est-à-dire que la Banque Saoudienne a dit qu'effectivement,
00:20:11 elle ne voulait pas remettre au pot, si vous voulez,
00:20:13 mais parce qu'elle estimait que la banque avait des ratios,
00:20:17 et donc, sur le papier, en tout cas, elle satisfaisait largement
00:20:21 aux exigences réglementaires, puisqu'elle a des fonds propres
00:20:24 qui sont à plus de 12%, alors que la réglementation en exige
00:20:28 plutôt autour de 9-10, on va dire, et puis, les banques européennes
00:20:32 sont encore plus élevées, elles sont à 15%, et de la même façon,
00:20:36 pour les liquidités, la Banque Suisse était à quasiment 200%,
00:20:39 alors que les banques européennes sont à 160%, donc, de même,
00:20:44 sur le papier, c'était aussi ce qu'avait souligné cette Banque Saoudienne,
00:20:48 c'était de dire qu'en fait, pour cette raison, elle ne voulait pas
00:20:50 remettre au pot, puisqu'il n'y avait pas de raison.
00:20:52 - Alors, la Banque Saoudienne, qui est actionnaire du Crédit Suisse,
00:20:55 il faut le savoir, Nathalie Jansson, donc, pas d'inquiétude
00:20:59 à avoir pour les banques européennes, et notamment les banques françaises,
00:21:03 c'est un problème, si j'ai bien compris, Crédit Suisse, quoi.
00:21:06 Crédit Suisse et État fédéral, quoi.
00:21:09 - C'est un problème Crédit Suisse, et effectivement, après,
00:21:13 c'est toujours la petite délicate relation entre les autorités et les banques,
00:21:18 c'est-à-dire qu'en même temps, on ne peut pas, en effet, faire payer
00:21:21 les complices de lois pour des erreurs de gestion d'une banque importante,
00:21:24 et donc, comme toute autre autorité monétaire et bancaire,
00:21:29 les banques suisses doivent jouer des équilibristes entre, effectivement,
00:21:34 apporter assistance, mais pas trop, pour qu'il n'y ait pas un blanc-seing
00:21:39 donné aux banques quant à la prise de risque.
00:21:42 - Merci beaucoup, Nathalie Jansson, pour ces précisions,
00:21:45 et c'est important, parce que tout le monde s'est inquiété hier
00:21:48 quand on a vu le Crédit Suisse basculer, et des banques françaises
00:21:52 qui ont beaucoup perdu en bourse, mais ce matin, les gains sont là,
00:21:55 en bourse pour les banques, donc la situation est calme,
00:21:59 et la situation est rééquilibrée, donc ne vous inquiétez pas,
00:22:02 parce que j'ai reçu beaucoup... Pourquoi est-ce que j'ai fait ce sujet ?
00:22:05 Parce qu'on a reçu beaucoup d'appels et beaucoup de messages d'auditeurs
00:22:09 un peu inquiets sur la situation bancaire après la faillite
00:22:12 de la Silicon Valley Bank la semaine dernière.
00:22:15 Pas d'inquiétude pour l'instant, il est 10h57, je dis pour l'instant,
00:22:19 parce qu'on ne sait jamais, 10h57, vous êtes sur Sud Radio, merci.
00:22:23 Dans un instant, après les infos, nous sommes jeudi, jeudi politique 3,
00:22:28 députés avec nous, le débat va être riche, je peux vous le dire,
00:22:31 sur la réforme des retraites, et puis sur la volonté du préfet de police
00:22:36 de Paris de réquisitionner des éboueurs, malgré le refus de la maire,
00:22:40 à Nidalgo, parce qu'on en est à je ne sais pas combien
00:22:43 de milliers de tonnes d'ordures ménagères dans les rues de Paris,
00:22:47 il n'y a pas qu'à Paris, dans plusieurs villes de France,
00:22:49 mais à Paris, c'est vraiment important, dans de nombreux arrondissements,
00:22:52 nous allons aussi en parler avec nos députés, il est 10h58.
00:22:57 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:23:03 Il est 11h04, vous l'avez compris, la journée est importante,
00:23:07 journée décisive à propos de la réforme des retraites, évidemment,
00:23:12 nous allons revenir sur le texte, parce que, très bien,
00:23:17 il y a beaucoup de commentaires depuis hier, mais peu, finalement,
00:23:21 sont attardés sur le texte qui s'est dégagé de la commission mixte paritaire,
00:23:26 parce que c'est ça, les sénateurs et les députés se prononcent sur ce texte,
00:23:32 évidemment, donc nous allons regarder le texte en détail,
00:23:35 avec nos invités, nous sommes jeudi, jeudi politique,
00:23:38 trois députés avec nous, l'Assemblée Nationale, cet après-midi,
00:23:42 réunie à partir de 15h, le Sénat, eh bien c'est terminé,
00:23:46 le Sénat a voté la réforme des retraites, 193 voix pour,
00:23:51 réforme des retraites, jour décisif, pour en parler, ce matin, ici,
00:23:56 par ordre alphabétique, Yann Boucard, qui est député LR,
00:24:00 territoire de Belfort, bonjour, merci d'être avec nous,
00:24:03 nous avons Julien Audoul, qui est député Rassemblement National de Lyon,
00:24:07 bonjour, merci d'être là, et François Piquemal,
00:24:10 qui est député La France Insoumise de Haute-Garonne, bonjour,
00:24:13 merci d'être avec nous tous les trois, première information,
00:24:16 c'est l'actualité, le Sénat a voté pour, ça ne vous surprendra pas,
00:24:20 qui veut commencer, non ? Le Sénat a voté pour cette réforme.
00:24:24 - Il n'y a pas de surprise, il y a pas de surprise,
00:24:27 il y a pas de surprise, pas de surprise.
00:24:29 - Bon, nous allons passer à l'Assemblée Nationale,
00:24:31 donc après le Sénat, l'Assemblée Nationale,
00:24:33 nous allons entrer dans le texte après, le texte qui s'est dégagé
00:24:36 hier de cette réunion, commission mixte paritaire,
00:24:39 mais 49-3 ou pas 49-3, qu'en pensez-vous ?
00:24:43 Tout à l'heure j'étais avec Patrick Vignal, qui est député Renaissance,
00:24:46 qui nous disait qu'il ne voulait pas de 49-3,
00:24:48 qu'il souhaitait un vote, un vote pour, un vote contre,
00:24:52 mais qu'il souhaitait un vote.
00:24:54 Selon vous, il y aura 49-3 ou pas ? Je ne veux pas faire de prévision, mais...
00:24:57 - 49-3 ou pas, ce gouvernement... - Julien Audoule.
00:25:00 - Ce gouvernement gouverne contre le peuple.
00:25:02 Alors effectivement, vu le passif, avec la succession de 49-3,
00:25:07 qui est tout à fait constitutionnelle, on est tous d'accord,
00:25:09 mais qui est, j'allais dire, à la fois une marque de faiblesse,
00:25:12 et à la fois un bras de fer du gouvernement
00:25:15 qu'il impose aux parlementaires, je pense que Emmanuel Macron
00:25:18 serait plus tenté par le vote.
00:25:20 Après le vote, il y a une incertitude, et je pense qu'il y a une majorité de rejets...
00:25:24 - C'est l'incertitude du vote. - C'est l'incertitude du vote,
00:25:26 et je pense qu'aujourd'hui, il y a la capacité pour tous les parlementaires
00:25:30 qui ont à cœur de défendre l'intérêt des Français,
00:25:32 parce qu'au-delà des tambouilles politiciennes, au-delà des pressions des uns,
00:25:35 au-delà des majorités des autres, il y a l'intérêt des Français,
00:25:38 l'intérêt social des Français, de Français qui ne pourront pas
00:25:41 et qui ne veulent pas travailler dedans de même.
00:25:43 - Mais Julien Audoul, vous parlez de tambouilles politiciennes,
00:25:46 moi je ne suis pas d'accord.
00:25:48 Il y a des députés de toute tendance qui vont se prononcer
00:25:51 pour, contre ou s'abstenir. Ils ont le droit.
00:25:54 Et ensuite, il y aura une tendance qui se dégagera,
00:25:56 pour ou contre ce texte.
00:25:58 Ça paraît démocratique.
00:26:00 - Jean-Jacques Bourdin, Jean-Jacques Bourdin...
00:26:02 - Oui, oui, oui, Julien Audoul.
00:26:04 - Quand je parle de tambouilles politiciennes, on le sait,
00:26:06 ça a été prouvé, ça a été relayé d'ailleurs par un député LR,
00:26:10 il y a des pressions sur des députés LR pour les enjoindre à voter ce texte.
00:26:16 Des pressions à la fois des menaces, et en même temps aussi de la séduction.
00:26:20 Oui, il y a la menace de la dissolution.
00:26:23 Emmanuel Macron a agité la menace de la dissolution.
00:26:26 - Qui dit qu'Emmanuel Macron a agité la menace de la dissolution ?
00:26:28 - Il l'a annoncé hier pour que les députés LR...
00:26:32 - Il l'a annoncé où ? Quelques médias ont dit qu'il a annoncé la menace.
00:26:36 - Il l'a annoncé pour que les députés LR rentrent tranquillement au Bercail.
00:26:40 - Je crois que ça restait surtout à sa majorité quand il dit ça.
00:26:42 - Non mais à sa majorité aussi.
00:26:44 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu des pressions,
00:26:46 et on voit bien pourquoi je parle de tambouilles politiciennes.
00:26:48 Parce que vous avez un grand nombre de députés
00:26:50 qui ont été élus comme des députés d'opposition.
00:26:52 Yann Boucard ne fait pas partie de ceux-là, puisqu'il a un positionnement clair.
00:26:56 Des députés d'opposition qui ont fait campagne contre Macron au moment des législatives.
00:27:00 Je parle des députés LR, qui ont fait campagne contre le seul projet
00:27:04 de ce gouvernement et de ce président de la République,
00:27:07 et aujourd'hui qui vont voter pour.
00:27:09 Donc il y a une escroquerie politique, c'est pour ça que je parle de tambouilles politiciennes.
00:27:12 - Députés qui ont toujours défendu la retraite à 65 ans.
00:27:16 - Peu importe, mais ils ont été élus.
00:27:17 Leurs électeurs les ont envoyés à l'Assemblée nationale
00:27:20 pour s'opposer à ce gouvernement, pas pour se soumettre à ce projet de réforme.
00:27:24 - Yann Boucard, vous êtes député LR du territoire de Belfort,
00:27:27 vous voterez contre cette réforme des retraites ?
00:27:29 - Oui, je voterai contre cette réforme, mais je voudrais réagir à ce que vient de dire Julien Audoul.
00:27:32 Je crois que le Rassemble national et la majorité se trompent
00:27:35 quand ils pensent pouvoir convaincre de cette manière-là les députés républicains.
00:27:39 Dans mon groupe, chacun votera en santé de la méconscience.
00:27:41 Pour, contre ou abstention, chacun votera en santé de la méconscience.
00:27:44 - Mais ça me parait logique, non ?
00:27:46 Est-ce qu'on est obligé de...
00:27:48 Tout le monde votait contre, tout le monde votait pour.
00:27:51 - La liberté de vote, ça doit exister partout, non ?
00:27:54 - Bien sûr, mais heureusement.
00:27:56 - C'est même la règle chez nous, ça a chez nous dans notre règlement intérieur, depuis le général de Gaulle.
00:27:58 Donc c'est même la règle à droite, ça semble surprendre tout le monde.
00:28:00 - C'est démocratique.
00:28:01 - Mais aujourd'hui, chacun dans notre groupe votera en son âme et conscience.
00:28:04 Et mes collègues qui voteront pour...
00:28:06 - Quand Éric Ciotti, une menace d'exclusion, ceux qui voteront contre,
00:28:09 ou ceux qui continueraient de motiver une censure,
00:28:11 on sent que chacun n'est pas libre.
00:28:13 - Depuis le mois de janvier, j'ai annoncé que j'étais contre cette réforme des retraites.
00:28:15 Éric Ciotti, qui est un ami, ne m'a jamais menacé d'exclusion.
00:28:18 Il n'y a aucun sujet.
00:28:19 On a eu une réunion de groupe hier qui a été très sereine.
00:28:21 On a acté qu'on avait un certain désaccord sur ce texte-là.
00:28:24 Mais il n'y a pas de sujet d'exclusion, il n'y a pas de menace,
00:28:27 comme je pourrais l'entendre à ça et là.
00:28:28 - Donc, le vote, vous aussi, vous êtes favorable à un vote, plutôt que le 49-3 ?
00:28:31 - Mais il est nécessaire.
00:28:32 Les Français croient de moins en moins dans nos institutions,
00:28:34 et quelque part, c'est dramatique dans la démocratie,
00:28:36 faire passer ce texte-là par 49-3, c'est inacceptable pour les Français.
00:28:39 - Bon, un vote, si le vote est favorable à la réforme, vous l'acceptez ?
00:28:43 - Moi, je suis un démocrate.
00:28:44 Si aujourd'hui, l'Assemblée nationale se prononce pour la réforme,
00:28:46 je le regretterais, parce que je suis contre, mais c'est le principe de la démocratie.
00:28:49 - Bon. Ah, je me tourne vers la France insoumise, François Piquemal.
00:28:52 Donc, un vote, vous souhaitez un vote, vous aussi ?
00:28:54 - Oui, évidemment.
00:28:55 - Pas de 49-3 ?
00:28:56 - Si on peut éviter un énigme 49-3, je ne sais plus à combien on en est,
00:29:00 donc je vais faire peut-être une collection à la fin de 49-3,
00:29:04 mais un vote, ce serait mieux, et de voir ce qui se dégage, il faudra en prendre.
00:29:08 - Et si l'Assemblée nationale vote la réforme ?
00:29:11 - Il faudra en prendre acte, mais tout ne se joue pas à l'Assemblée nationale,
00:29:14 loin de là, dans le pays.
00:29:15 Cette réforme va abîmer les âmes et les corps de millions de travailleuses et travailleurs
00:29:21 qui, aujourd'hui, sont en mobilisation,
00:29:23 ou qui, en tout cas, quand ils ne le peuvent pas,
00:29:25 parce qu'une journée de grève, ça coûte sur le salaire,
00:29:28 soutiennent fortement, toutes les enquêtes d'opinion le montrent, cette mobilisation.
00:29:32 Donc, le mouvement ne s'arrêtera pas au vote de ce soir à l'Assemblée nationale,
00:29:36 même si, bien sûr, il aura une importance symbolique que l'on ne nie pas.
00:29:40 - Non, c'est symbolique, un vote de l'Assemblée nationale, ou ça s'impose, la loi s'impose ?
00:29:45 - Dans un contexte...
00:29:46 - C'est l'Assemblée nationale qui fait la loi, ou pas ?
00:29:48 - M. Bourdin, dans un contexte où vous avez 4 actifs sur 5, 2 Français sur 3,
00:29:54 qui sont opposés à cette réforme des retraites,
00:29:57 et où M. Macron bloque, sans tête, s'obstine,
00:30:01 dans une réforme dont personne ne veut, si ce n'est sa très relative majorité présidentielle,
00:30:07 qui, on le voit, est aujourd'hui, plus que jamais, fragile,
00:30:10 et bien, oui, on peut dire que le mouvement sur la mobilisation des retraites n'est pas fini,
00:30:15 et que l'État parlementaire est importante, mais pas déterminante.
00:30:20 - Donc, le vote de la loi ne s'impose pas à la rue ?
00:30:24 - Souvenez-vous du CPE, qui avait été retiré après qu'il ait été voté à l'Assemblée nationale,
00:30:29 et il y a d'autres mouvements sociaux comme celui-ci qui ont réussi...
00:30:33 - Donc, vous appelez, si le vote est favorable à la loi,
00:30:36 vous appelez à la poursuite des manifestations, des blocages et des grèves ?
00:30:40 - Évidemment ! Évidemment qu'on appelle à poursuivre la mobilisation
00:30:44 sous toutes ses formes pacifistes et républicaines.
00:30:47 - Pour l'instant, les leaders syndicaux ne se sont pas prononcés, on va attendre.
00:30:51 - On verra ce qu'ils disent, mais je pense que, de toute façon, on peut appeler à ce qu'on veut,
00:30:56 mais les Françaises et les Français sont déterminées à faire reculer ce gouvernement sur cette réforme.
00:31:01 Et sinon, ce qui va se passer, c'est un ressentiment profond vis-à-vis du Président,
00:31:06 qui existe déjà et qui va persévérer.
00:31:10 - Donc, pas de 49-3, vous êtes unanimes tous les trois.
00:31:14 Selon vous, elle peut passer ? Selon vos pronostics, est-ce que vous en pensez ?
00:31:18 Ça va se jouer à quelques voix près, hein ?
00:31:21 - Je pense que ça va être très serré, mais pour aller plus loin,
00:31:25 effectivement, la loi s'impose à tous.
00:31:28 - C'est ce qu'a dit Marine Le Pen.
00:31:31 - Mais ce qu'une loi a fait, une autre loi peut le défaire.
00:31:34 Est-ce que la démocratie a voté ? La démocratie peut voter autre chose.
00:31:38 Et nous, nous donnons rendez-vous, si par malheur ce projet est voté ce soir,
00:31:42 nous donnons rendez-vous en 2027, et Marine Le Pen reviendra sur cette fâcheuse
00:31:47 et funeste retraite à 64 ans.
00:31:50 Effectivement, notre combat, elle l'a porté lors de la campagne présidentielle.
00:31:54 A regret, et nous le regrettons, il y avait plusieurs moyens de s'opposer,
00:31:58 et notamment la gauche qui a fait voter pour Emmanuel Macron,
00:32:01 qui aurait pu s'opposer à cette réforme des retraites,
00:32:04 ils ne l'ont pas fait, les syndicats aussi.
00:32:06 On peut le déplorer, parce qu'aujourd'hui, on a, je dirais, la course à l'échalote
00:32:09 de toutes les oppositions à coup de slogans, de manifestations, de mobilisations.
00:32:13 Ils ont tous appelé pour Emmanuel Macron, ils ont tous voté pour le candidat
00:32:17 à la retraite à 64 ans. Il y a un peu une hypocrisie, il faut bien dire.
00:32:21 Il y a un peu une hypocrisie, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a la possibilité, ce soir,
00:32:25 de contrer ce funeste projet qui est antisocial,
00:32:29 et qui va avoir, effectivement, des répercussions sur ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt.
00:32:33 - Ça ne manque quand même pas de sel de vous entendre dire qu'on va devoir reporter
00:32:38 une éventuelle mobilisation en 2027, alors que cette réforme des retraites
00:32:42 va concerner directement plusieurs millions de personnes d'ici là.
00:32:45 - Par ailleurs, M. Bourdin, si l'on doit attendre que Marine Le Pen réussisse un second tour
00:32:52 pour avoir une retraite correcte, et d'ailleurs, vous, vous êtes pour la retraite à 67 ans,
00:32:57 non à 60 ans, a-t-elle dit Marine Le Pen récemment sur France Info ?
00:33:01 Je peux vous la citer, elle l'a dit. - Non, non, Marine Le Pen dit à 60 ans.
00:33:05 - 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt.
00:33:07 - Je vous cite le message de Marine Le Pen, de Marine Le Pen, qui nous dit donc
00:33:12 qu'elle est le 1er février 2023, la retraite à 67 ans, c'est déjà mieux que ce qui existe actuellement.
00:33:19 France Info, Marine Le Pen. Vous irez vérifier vos sources, vous êtes pour la retraite à 67 ans,
00:33:25 nous pour la retraite à 60 ans. - Et d'ailleurs, ça a été reproché par nos adversaires politiques immédiatis.
00:33:29 - Je ne vous ai pas coupé, M. O'Doulon. - Non, mais vous dites une contre-vérité.
00:33:31 - Le respect, c'est d'écouter ses adversaires. - Le respect, c'est de dire la vérité, M. Picmal.
00:33:33 - C'est une phrase dite par Marine Le Pen, vous vérifierez le 1er février 2023 sur France Info.
00:33:40 - Vous avez commencé à travailler tôt, vous partez à 60 ans, 40 années de travail.
00:33:44 - Vous pouvez tout éviter de vous débarasser, si vous le souhaitez.
00:33:46 - Au-delà de 20 ans, vous avez 62 ans, 42 années de travail. - Vous pourrez aller pour la retraite à 67 ans.
00:33:49 - Bon, pas du tout. - Nous pour 60 ans, et je vous ferai faire.
00:33:51 - Vous racontez n'importe quoi, vous ne faites pas de boulot.
00:33:53 - Il y a besoin d'un arbitre, Jean-Jacques Bourdin. Il y a besoin d'un arbitre.
00:33:55 - Oui, oui, il y a besoin d'un arbitre. - Et carton rouge.
00:33:57 - Mais vous savez, l'arbitre, il est déjà 11h15, donc c'est l'heure de la pub.
00:34:00 Déjà, c'est une première pause. Et ensuite, je voudrais qu'on entre quand même sur le texte qui s'est dégagé hier de la commission mixte paritaire,
00:34:09 parce que je suis assez halluciné quand j'écoute... On est déjà dans le commentaire, mais ça c'est le problème actuel de l'information, me semble-t-il,
00:34:20 c'est qu'on est déjà dans le commentaire avant même de regarder le texte qui est soumis au vote.
00:34:23 Or, ce qui importe, c'est le texte qui est soumis au vote. - Parlez-en, parlez-en.
00:34:27 - Oui, qui est soumis à votre vote. Bien évidemment qu'on va en parler tous les trois.
00:34:31 - Très bien. - Bien, allez, à tout de suite. Il est quelle heure, 11h15 ?
00:34:34 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, regardons précisément avec vous, tous les trois, et nos auditrices et nos auditeurs sont attentifs,
00:34:42 regardons le texte qui est soumis au vote, parce que c'est ce qui importe, le texte définitif de cette réforme des retraites.
00:34:49 L'âge légal, donc, relevé progressivement de 62 à 64 ans, au rythme de trois mois par an, à partir du 1er septembre 2023 jusqu'en 2030.
00:35:01 Les travailleurs handicapés pourront partir en retraite à partir de 55 ans et ceux en invalidité à 60 ans.
00:35:08 On est d'accord ? C'est cela ? C'est l'article principal ? - Oui, c'est l'article principal de cette réforme des retraites.
00:35:16 - Oui ? Ça ne vous convient pas, évidemment, puisqu'on passe à... - Évidemment que non, puisque l'essentiel de la réforme est conservé.
00:35:24 Un tiers des carrières longues devront faire plus de 43 annuités. - Non, je ne parle pas des carrières longues, je parle de l'âge légal.
00:35:31 Uniquement l'âge légal. - L'âge légal, on est pour 60 ans, donc certainement pas pour 64. - Bon, donc ça ne vous va pas.
00:35:35 - Vous voyez bien qu'il y a une difficulté. - Julien Audol, ça ne vous va pas, l'âge légal ?
00:35:39 - Non, parce que déjà, si on prend juste la situation actuelle, aujourd'hui à 62 ans, vous avez 50% des Français qui pourraient partir à la retraite qui sont au chômage.
00:35:49 C'est-à-dire que retardé de deux années supplémentaires, vous allez faire plus de chômeurs.
00:35:54 Et il y a aussi une donnée qui est totalement balayée par le gouvernement, qui nous parle toujours d'allongement de l'espérance de vie.
00:36:01 Oui, peut-être. En revanche, l'espérance de vie en bonne santé, elle, elle a stagné et elle régresse pour les catégories populaires et pour les métiers difficiles.
00:36:09 Donc ce qui va se passer, ce que vous voulez économiser dans les caisses de l'État avec deux années de plus, vous allez le perdre.
00:36:15 Et d'ailleurs, c'est l'exemple et l'enseignement de la dernière réforme des retraites, celle de Wirth en 2010.
00:36:20 Vous le perdez en assurance maladie, parce que vous avez beaucoup plus d'accidents du travail.
00:36:25 Et vous le perdez, comme je l'ai dit, aussi en assurance chômage, parce que vous avez beaucoup plus de chômeurs.
00:36:30 Donc c'est un non-sens à la fois social, mais aussi économique.
00:36:33 C'est ce que vous contestez, avant tout, cet âge légal qui passe de 62 à 64 ans.
00:36:37 Oui, totalement, parce qu'une nouvelle fois, c'est une réforme qui fait porter tout le poids des efforts sur celles et ceux qui travaillent.
00:36:42 On a aujourd'hui une vraie définition à réavoir sur le travail, comment on le rémunère, comment on le met en valeur.
00:36:47 Parce que moi, je reçois de plus en plus de personnes, et ça marque dans ma permanence, des gens qui travaillent, qui travaillent dur, un homme, une femme, et qui malheureusement ne s'en sortent plus.
00:36:54 Et on a d'abord ce sujet-là, société, à l'avoir, pour faire en sorte que ceux qui bossent vivent mieux que ceux qui ne bossent pas, avant de traiter la question des retraites.
00:37:00 Alors, la durée de cotisation, que dit le texte ?
00:37:03 Pour obtenir une pension à taux plein, sans décote, à taux plein, pension pleine, la durée de cotisation requise passera de 42 ans, actuellement à 43 ans, de 168 trimestres à 172 trimestres d'ici 2027.
00:37:18 Donc au rythme d'un trimestre par an, c'est progressif.
00:37:21 On est bien d'accord, c'était prévu par la réforme Touraine, d'ailleurs, qui avait été votée précédemment, en 2014.
00:37:27 Le calendrier sera moins resserré par la réforme Touraine, là, le calendrier est resserré, l'annulation de la décote restera maintenue à 67 ans pour ceux qui n'auront pas tous les trimestres requis.
00:37:39 Ça change pas beaucoup la durée de cotisation.
00:37:41 On va un tout petit peu plus vite, mais c'est tout.
00:37:44 Là, rien à dire.
00:37:46 Les régimes spéciaux, la plupart des régimes spéciaux existants, la RATP, les industries électriques et gazières, la Banque de France, seront soumis à extinction, donc terminés, comme à la SNCF, selon la clause du grand-père.
00:38:01 Ça veut dire que la mesure ne s'appliquera qu'aux nouveaux embauchés.
00:38:05 On est bien d'accord. Vous étiez sur quelle position à propos des régimes spéciaux, Julie Rodolphe ?
00:38:10 C'est un faux débat, les régimes spéciaux.
00:38:12 Ah bon ?
00:38:13 Le gouvernement qui n'a de cesse de diviser les Français, de prendre des catégories en disant "regardez les odieux privilégiés, ce sont eux qui sont responsables de la situation actuelle", finalement, ne s'attaque pas au véritable problème.
00:38:25 Le véritable problème pour pérenniser notre système de retraite, c'est la productivité.
00:38:30 Et là, je pense qu'on est tous d'accord que ce gouvernement, comme les précédents, a totalement échoué, notamment en matière d'industrialisation.
00:38:37 On a perdu en productivité.
00:38:39 Mais aussi la natalité. Faire en sorte qu'il y ait demain de plus en plus de cotisants.
00:38:45 Je suis sur les régimes spéciaux, Julie Rodolphe.
00:38:47 Vous êtes favorable ou pas à la fin des régimes spéciaux ?
00:38:51 Je ne sais pas ce que c'est exactement un régime spécial.
00:38:53 Vous savez, les militaires ont un régime spécial, les marins-pêcheurs ont un régime spécial.
00:38:58 Oui, mais très bien.
00:39:00 Si on regarde catégorie par catégorie, métier par métier, on peut trouver que les députés, les sénateurs sont toujours, a priori, privilégiés.
00:39:09 Malheureusement, puisqu'ils n'ont pas voulu toucher à leur régime de retraite.
00:39:11 Un droit à un départ anticipé, conservé pour les policiers, pompiers et aides-soignantes.
00:39:16 Les droits à un départ anticipé sont conservés.
00:39:19 Régime spécial, vous êtes favorable à la fin ?
00:39:21 Je suis totalement favorable à leur suppression, excepté sur des métiers, ce qu'on comprend bien qu'à des militaires, il faut qu'il y ait un régime particulier.
00:39:26 Moi, je suis favorable à cette suppression, c'est une mesure de justice et d'équité.
00:39:29 Par contre, cette réforme, elle est à nouveau injuste sur une chose, la clause du grand-père.
00:39:33 Il fallait aller plus loin pour vous.
00:39:35 Pour la dame qui a une caissière, la réforme de la retraite, elle s'applique en septembre 2023.
00:39:38 Pour celui qui bénéficie d'un régime spécial, elle ne s'appliquera pas.
00:39:40 On aura les premières économies de cette suppression dans 43 ans.
00:39:43 Non, ça ne s'appliquera que pour le nouvel embouché.
00:39:45 Oui, mais ceux qui sont au travail actuellement, les Français, je prenais l'exemple de la caissière, ça s'applique demain.
00:39:49 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, un employé d'ADF qui a un régime spécial, il faut le supprimer ?
00:39:55 Oui, bien sûr.
00:39:56 Il faut le supprimer ? Vous êtes d'accord, Julien Audol ?
00:39:59 Mais encore une fois, c'est un faux débat.
00:40:01 Non, mais vous ne répondez pas. Vous dites que c'est un faux débat, vous êtes extraordinaire dans la formation nationale.
00:40:05 Parce que parfois, vous ne me répondez pas.
00:40:08 Vous êtes contre la fin de ces régimes spéciaux.
00:40:11 Je dis que vous avez des régimes spéciaux. D'ailleurs, je n'aime pas le terme.
00:40:14 Parce que ça induit qu'il y a un privilège.
00:40:16 Qui sont tout à fait légitimes.
00:40:18 Non, mais c'est le cas.
00:40:19 À Tp, quelle est la différence ?
00:40:20 Pour conduire un bus à Paris, conduire un bus chez vous à Auxerre ou chez moi à Belfort.
00:40:23 C'est le même bus.
00:40:24 Ok, très bien.
00:40:25 C'est donc un régime spécial qui donne un privilège, évidemment.
00:40:27 Oui, mais est-ce que c'est le cœur du problème ?
00:40:29 Non.
00:40:30 Je n'ai pas dit que c'était le cœur du problème, mais c'est ça.
00:40:31 C'est l'un des articles de la réforme.
00:40:33 Mais je veux dire que c'est infime. C'est infime au regard aujourd'hui du...
00:40:37 C'est peut-être infime, mais je vous demande une position.
00:40:39 Ce n'est pas clair.
00:40:40 Je vous demande une position, Julien Audol.
00:40:42 C'est très clair.
00:40:43 Vous êtes pour ou contre ?
00:40:44 C'est très clair. Je veux dire qu'il y a des régimes spéciaux aujourd'hui qui ne se justifient plus au regard de l'évolution.
00:40:48 C'est quelle ?
00:40:49 Peut-être celui de la SNCF, effectivement, celui de la RATP, on en a parlé.
00:40:53 Alors d'accord. Vous êtes d'accord alors.
00:40:55 Mais est-ce que c'est le débat principal qui doit...
00:40:57 Mais non.
00:40:58 Non.
00:40:59 C'est l'un des articles de la loi.
00:41:00 Bien évidemment non.
00:41:01 C'est l'un des articles de la loi, mais je vois que vous commencez à avancer vers une réponse.
00:41:05 Comme avec le REM, c'est souvent foutu sur cette réforme de rentrée.
00:41:08 Si on prend le cas des éboueurs, on dira, et j'ai entendu d'ailleurs des déclarations assez scandaleuses,
00:41:14 de dire que les éboueurs sont déjà privilégiés parce qu'ils partent plus tôt.
00:41:17 Mais au regard du travail qu'ils font, au regard de la difficulté, au regard des horaires qu'ils font,
00:41:21 ben oui c'est normal qu'ils partent plus tôt.
00:41:23 Alors à propos des éboueurs, nous y reviendrons.
00:41:24 Ça devrait être la question de la pénibilité.
00:41:25 On reviendra sur les éboueurs tout à l'heure.
00:41:26 C'est la question de la pénibilité.
00:41:27 Avec la réquisition.
00:41:28 Peut-être sur les régimes spéciaux.
00:41:29 Alors sur les régimes spéciaux.
00:41:30 Nous au moins c'est clair, on appelle ça des régimes pionniers,
00:41:32 parce qu'on n'est pas pour le moins 10 ans comme vous, on est pour le mieux 10 ans.
00:41:35 Et vous interrogiez tout à l'heure quelque chose d'intéressant.
00:41:37 Vous disiez la question du sens du travail.
00:41:40 C'est vrai qu'on est passé complètement à côté de ça.
00:41:42 Nous la question du sens du travail, on la met dans un grand projet de société,
00:41:46 un horizon qui s'appelle la planification écologique.
00:41:49 Et vouloir mettre tout le monde sur le marché de l'emploi,
00:41:52 on le sait, pour faire une pression à la baisse sur les salaires,
00:41:54 sans interroger le sens de ce qu'on va produire,
00:41:57 si ce n'est produire toujours plus, sans qu'on sache très bien pourquoi,
00:42:00 mais dans un monde qui a des ressources finies,
00:42:03 et bien c'est aussi une réforme, il faut le dire, qui est anti-écologique.
00:42:06 Non seulement elle est sexiste, on le sait par rapport aux carrières hachées des femmes,
00:42:10 mais elle est aussi anti-écologique.
00:42:12 Et pour toutes ces raisons, effectivement, il faut revaloriser le travail.
00:42:15 C'est pour ça qu'on a proposé d'indexer les salaires sur l'inflation,
00:42:18 qu'on a proposé d'augmenter le SMIC,
00:42:20 et à chaque fois, moi je regrette que vous ayez voté contre, que ce soit le RN ou LR.
00:42:24 Les régimes spéciaux, vous, on n'y touche pas.
00:42:26 Ce sont des régimes pionniers, donc il faut faire avancer tout le monde vers le meilleur.
00:42:30 Bon d'accord, et qui paye ?
00:42:32 Je peux vous donner des recettes.
00:42:33 Je veux prendre l'exemple de mes travailleurs tout à l'heure qui ne s'en sortent pas.
00:42:36 C'est vous qui payez quoi ?
00:42:37 Je vais vous donner, sur les caisses de retraite, je vais vous donner trois exemples, si vous voulez bien.
00:42:41 Égalité salariale entre les femmes et les hommes, c'est 8 milliards d'euros qui rentrent.
00:42:44 Augmentation des salaires de 4%, c'est 12 milliards qui rentrent.
00:42:47 Si vous mettez, si vous créez la planification écologique...
00:42:50 Qui décrète l'augmentation des salaires de 4% ?
00:42:52 Ben écoutez, on peut le décréter après toi à l'Assemblée nationale,
00:42:54 mais on a proposé d'augmenter le SMIC, ça a été voté contre par le RN,
00:42:58 par les Républicains et par les Macronistes.
00:43:00 La contrepartie de quoi ?
00:43:01 Pour les entreprises.
00:43:02 Ben la contrepartie c'est qu'il y a des négociations par branches qui se font,
00:43:06 et il y a l'augmentation du SMIC.
00:43:08 Comment elles font les entreprises ?
00:43:09 Comment font les petites entreprises ?
00:43:11 Ah ben c'est très intéressant, parce que sur les PME, on a proposé notamment,
00:43:14 je vous donne la date exacte, on a proposé...
00:43:18 C'est aussi bancale que la déclaration de Marine Le Pen, on va aller loin.
00:43:21 C'était factuel.
00:43:22 Une réforme de l'impôt sur les sociétés qui favoriserait les PME,
00:43:25 vous avez voté contre avec Marine Le Pen et le RN, c'était le 5 octobre dernier.
00:43:30 Donc quand nous on propose d'aider les PME, vous vous votez contre.
00:43:33 Non mais vous n'aidez pas les PME, vous les asphyxiez, avec toujours plus d'impôts et de taxes.
00:43:37 Je ne vous ai pas coupé M. O'Doul quand vous parlez de...
00:43:39 Non mais attendez, attendez, on se réfléchit.
00:43:41 On n'est pas un meeting de la France Insoumise.
00:43:43 Quand on vous propose, vous devriez venir, au moins votre position sur les retraites serait claire.
00:43:47 Je serais agressé, je n'ai pas envie d'être agressé, vu la violence de vos militants.
00:43:50 Vous seriez pour 60 ans éventuellement comme nous.
00:43:52 Maintenant, quand on vous a proposé de taxer les super-profits,
00:43:55 quand on vous a proposé de rétablir l'ISL, vous avez voté contre à chaque fois.
00:44:00 Donc là-dessus, idéologiquement, vous partagez la même chose que les marquants d'Ile.
00:44:04 C'est factuel, les gens peuvent aller voir vos votes.
00:44:07 Attendez, sur les femmes, je voudrais préciser ce qui est prévu dans le texte.
00:44:11 Une surcote de pension allant jusqu'à 5% sera accordée aux femmes,
00:44:15 qui sous l'effet des trimestres validés au titre de la maternité et de l'éducation des enfants,
00:44:20 dépasseront les 43 annuités requises pour une pension à taux plein.
00:44:23 Un an avant l'âge légal de départ.
00:44:25 - Oui, c'est un amendement de l'ANUPS.
00:44:27 C'est la seule chose qu'on a réussi à faire passer.
00:44:30 - Oui, c'est bien, vous êtes content alors.
00:44:32 - Mais on est très loin du compte, malheureusement.
00:44:35 - Le nombre de trimestres pour éducation attribué à la mère,
00:44:39 dans le partage entre parents, est augmenté.
00:44:42 La majoration de pension pour enfants sera étendue aux professionnels libéraux, aux avocats.
00:44:46 Les orphelins, ça c'est important, pourront bénéficier de la réversion de la pension de leurs parents.
00:44:52 - Oui, c'est toujours un amendement de l'ANUPS.
00:44:54 - Vous êtes content des amendements de l'ANUPS qui sont adoptés dans la réforme.
00:44:58 - Ce n'est pas suffisant, on regarde l'ensemble de la réforme.
00:45:01 - Les orphelins, ça vient du Sénat.
00:45:03 - Mais sur l'éducation, ça vient de l'ANUPS.
00:45:06 - Exactement.
00:45:07 - C'est pour ça que je vous dis ça.
00:45:09 - C'est un peu la réforme de l'ANUPS.
00:45:11 - N'essayez pas de sauver le radeau de la méduse de M. Macron.
00:45:19 - Pour que les choses soient bien claires, je ne sauve rien du tout et je n'ai pas du tout envie,
00:45:23 en plus de sauver le radeau de la méduse de M. Macron.
00:45:26 - Ce serait une belle mission.
00:45:28 - Simplement, moi, vous savez ce que je lis, je lis simplement le texte voté démocratiquement
00:45:36 en commission mixte paritaire par Divois, Pour et 4 Contres.
00:45:40 - J'ai une question de curiosité, vous l'avez eu à quelle heure ?
00:45:43 - Lequel ?
00:45:44 - Le compte rendu de l'ACMP.
00:45:46 - Ce compte rendu de l'ACMP, je l'ai eu ce matin.
00:45:49 - Oui, parce que figurez-vous que moi je suis de la France qui se lève tôt,
00:45:52 mais on se couche tard parfois à l'Assemblée.
00:45:54 A 2h du matin, j'ai regardé pour avoir le compte rendu, je ne l'avais toujours pas.
00:45:57 - Mais moi je l'ai eu ce matin.
00:45:58 - Donc ça vous donne aussi les conditions d'examen démocratique de ce texte.
00:46:02 - Mais moi je suis journaliste simple, même pas.
00:46:04 - Ah oui, moi je l'ai récupéré dans la matinée avant de venir vous voir.
00:46:09 - Eh ben très bien, donc vous voyez, vous avez fait votre travail de parlementaire,
00:46:12 mon travail de journaliste.
00:46:13 - Et vous voyez, on va commencer à débattre à 15h.
00:46:14 - Mais ce que je veux dire, c'est que je vous lis le texte.
00:46:16 Et pour l'instant, que je sache de ce que je vous ai lu, il n'y a pas de faute.
00:46:21 Il n'y a pas d'erreur. On est bien d'accord ? C'est bien le texte.
00:46:24 - Ah oui, oui, il en suffit.
00:46:25 - Bon, très bien. Il est 11h31.
00:46:28 Il est 11h31, à tout de suite.
00:46:29 Bien, il est 11h34.
00:46:33 Nous continuons l'examen de ce texte qui a été écrit hier
00:46:37 par la commission mixte paritaire,
00:46:40 7 députés, 7 sénateurs qui ont passé plusieurs heures à rédiger ce texte.
00:46:45 Ils sont passés au vote, 10 voix pour, 4 voix contre.
00:46:49 C'est ce texte qui est soumis aux sénateurs qui ont voté pour, ce matin.
00:46:55 Et ce texte sera soumis à partir de cet après-midi aux députés.
00:46:59 Nous avons 3 députés avec nous.
00:47:01 Ici même, Yann Boucard qui est député LR du territoire de Belfort,
00:47:05 Julia Audoux, députée RN de Lyon,
00:47:07 et François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne.
00:47:10 Je passe donc, en lisant le texte, aux petites pensions.
00:47:14 La fameuse pension à 1200 euros.
00:47:16 Alors attention, ce n'est pas 1200 euros, de toute façon c'est 85% du SMIC.
00:47:20 Donc net, ça ne fait pas 1200 euros.
00:47:23 Les pensions des futurs retraités, justifiant d'une carrière complète.
00:47:27 Ça veut dire 43 ans de cotisation
00:47:30 ne pourront pas être inférieures à 85% du SMIC,
00:47:33 soit un peu moins de 1200 euros, brut, net, par mois.
00:47:38 Au moment de l'entrée en vigueur de la réforme.
00:47:40 Bon, ça va toucher que très peu, on est bien d'accord tous les 3,
00:47:43 ça va toucher que très peu de retraités.
00:47:45 - Oui, je crois qu'aujourd'hui tout le monde est au courant de cette arnaque.
00:47:48 - 12 000 par an ?
00:47:50 - C'est 12 000, 13 000, on ne sait même pas exactement.
00:47:54 D'ailleurs, ça a été demandé à M. Dussopt en hémicycle,
00:47:57 et il a été à ma capacité de donner une réponse claire.
00:48:00 - Bon, l'emploi des seniors.
00:48:02 - On peut venir sur ce point parce que ça me semble essentiel.
00:48:04 Vous avez un projet de loi qui va impacter des millions de Français,
00:48:07 qui est le cœur nucléaire de la pensée macroniste.
00:48:11 Et vous avez une succession de mensonges
00:48:13 qui ont été assénés par tous les ministres.
00:48:16 De M. Riester à M. Véran, à M. Dussopt.
00:48:20 Et après on s'étonne, et le gouvernement s'étonne,
00:48:23 que 80% des Français soient opposés à cette retraite de 64 ans.
00:48:27 Il y a vraiment un problème démocratique, pour le coup.
00:48:30 Ils n'ont pas dit la vérité aux Français.
00:48:32 On peut avoir des mesures qui sont, encore une fois, difficiles.
00:48:35 On peut proposer des choix compliqués,
00:48:38 qui peuvent être ressentis durement,
00:48:41 mais au moins dire la vérité aux Français.
00:48:43 Je trouve ça insultant, d'une part, pour la représentation nationale que nous sommes,
00:48:47 qu'on n'ait pas pu avoir les informations nécessaires,
00:48:49 que les ministres ne nous aient pas dit la vérité,
00:48:51 qu'ils aient menti aux Français.
00:48:52 - Bien, l'index senior, emploi des seniors,
00:48:55 parce que c'est aussi l'un des aspects dont on a beaucoup parlé,
00:48:58 pour cette réforme des retraites.
00:49:00 Un index senior sera créé,
00:49:02 pour mieux connaître la place des salariés en fin de carrière dans les entreprises.
00:49:05 Alors, obligatoire, dès cette année,
00:49:07 pour les entreprises de plus de 1000 salariés,
00:49:10 un seuil abaissé à 300 salariés en 2024.
00:49:13 Si l'entreprise ne publie pas cet index senior,
00:49:16 elle sera passible de sanctions.
00:49:19 Et puis, un nouveau type de CDI sera créé à titre expérimental,
00:49:24 pour faciliter l'embauche des demandeurs d'emploi de longue durée,
00:49:26 de plus de 60 ans.
00:49:27 Et ce CDI sera exonéré de cotisations familiales.
00:49:31 Vous étiez fous pour, quand vous étiez pour, vous, à LR.
00:49:34 - Le CDI senior, puisque l'index senior, franchement, ne sert à rien.
00:49:36 C'est déclaratif, il n'y a pas de moyens coercitifs derrière.
00:49:38 C'est pour se faire plaisir,
00:49:40 et dire qu'on a fait quelque chose, ça n'a aucun intérêt.
00:49:41 Le CDI senior, je trouve que c'est une disposition
00:49:43 introduite par le Sénat qui est intéressante.
00:49:45 Il y a deux manières de voir les choses,
00:49:46 soit la coercition, soit l'incitation.
00:49:48 Nos collègues sénateurs ont choisi l'incitation.
00:49:50 J'espère que ça va fonctionner.
00:49:51 En tout cas, il y a un vrai sujet,
00:49:52 un vrai débat sur l'emploi des seniors.
00:49:54 Le gouvernement n'avait rien prévu dans cette réforme,
00:49:56 et je suis content que les sénateurs aient pris la disposition.
00:49:58 - Alors, un CDI pour les plus de 60 ans, très bien,
00:50:01 très très bien,
00:50:02 sauf qu'il est exonéré de cotisations familiales.
00:50:06 Ça veut dire que c'est une nouvelle aide apportée aux entreprises.
00:50:09 - Oui, mais moi je le vois de l'autre côté,
00:50:10 c'est aussi une nouvelle aide apportée à ceux qui,
00:50:12 âgés de 60 ans, notamment dans des territoires comme les nôtres,
00:50:15 où le chômage est plus important qu'à Paris,
00:50:17 n'arrivent pas à trouver un emploi.
00:50:18 - François Piquemal ?
00:50:19 - Nous, on a un CDI senior très simple,
00:50:22 c'est la retraite à 60 ans.
00:50:23 Parce qu'en fait, là, tout ce qu'on fait,
00:50:25 vous connaissez l'inspecteur Gadget, monsieur Bourdin.
00:50:27 - Oui.
00:50:28 - Bon, ben là, on a l'impression d'être dans le magasin de l'inspecteur Gadget.
00:50:30 Alors, un index senior parti,
00:50:32 un CDI senior expérimental dont on ne sait pas très bien ce qu'il va donner,
00:50:36 alors que l'on sait que beaucoup de gens,
00:50:39 s'ils partent à 60 ans,
00:50:40 c'est aussi parce qu'après, ils ont des problèmes de santé.
00:50:42 Et il va y avoir 5 milliards d'euros estimés
00:50:46 de dépenses sociales pour nos anciennes et nos anciens
00:50:49 quand ils partiront à la retraite,
00:50:50 dans des problèmes de santé et dans des problèmes de chômage.
00:50:53 Parce qu'on sait très bien,
00:50:54 et on ne va pas se voiler la face,
00:50:56 qu'un certain nombre d'employeurs n'ont pas intérêt
00:50:58 à embaucher des seniors qui sont en mauvaise santé
00:51:01 par rapport à des jeunes qui sont en meilleure santé.
00:51:03 - Tous les seniors ne sont pas en mauvaise santé dans le Pédicab.
00:51:05 Il y a plein de gens à 60 ans qui sont en pleine forme quand même.
00:51:07 - Et vous savez, moi, j'ai une pensée particulière ce matin
00:51:09 pour les éboueurs, notamment de la ville de Toulouse.
00:51:13 Parce qu'il y a un dépôt qui vient de se faire déloger
00:51:16 par la police de manière violente,
00:51:18 avec notre présidente qui était là-bas en soutien, Mathilde Panot,
00:51:21 et qui voit leur nombre d'années pour partir à la retraite
00:51:25 reculer conséquemment et qui ont un métier très pénible,
00:51:28 comme d'autres, et qui vont souffrir dans leur corps.
00:51:31 Cette réforme va briser le corps des gens.
00:51:34 C'est ça aussi qu'il faut dire à un moment.
00:51:36 C'est que cette histoire qui est en train de s'écrire politique
00:51:39 va avoir des effets directs sur le corps
00:51:42 et sur les relations intergénérationnelles des gens.
00:51:44 Parce que quand on part tôt et en bonne santé,
00:51:46 on peut aussi profiter de ses petits-enfants.
00:51:48 Et c'est à double sens.
00:51:50 - L'employé senior, vous voulez ajouter quelque chose ?
00:51:53 - Oui, tout le monde a reconnu que l'index senior
00:51:57 était un coup de communication qui aurait autant d'effets
00:52:00 qu'un numéro vert, il faut bien le dire.
00:52:02 - Il y a des numéros verts qui sont efficaces.
00:52:05 - Oui, et puis il y a beaucoup de numéros verts
00:52:08 qui ne servent à rien et qui cherchent à masquer
00:52:10 l'impuissance publique, il faut bien le dire.
00:52:12 Mais très clairement, le CDI pour les seniors
00:52:16 à partir de 60 ans, ça va aussi engendrer une difficulté.
00:52:19 C'est-à-dire qu'entre 50 et 60 ans,
00:52:21 on sait qu'on a un taux d'employabilité qui s'effondre.
00:52:24 On sait que vous avez des travailleurs
00:52:26 qui sont mis à la porte parce que soit ils coûtent trop cher,
00:52:29 soit ils ne sont pas assez rentables.
00:52:31 Donc dans toute cette période-là,
00:52:33 vous avez un effet pervers qui va attendre aussi 60 ans.
00:52:36 - Vous êtes d'accord avec ce CDI senior ?
00:52:38 - Non, je considère que d'ailleurs,
00:52:40 pour ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt,
00:52:42 il faut les libérer à 60 ans et qu'ils puissent profiter
00:52:44 de leur vie en bonne santé de leur famille, de leurs proches.
00:52:47 - Bien, les carrières longues, je termine avec les carrières longues.
00:52:50 C'est le point le plus complexe, évidemment.
00:52:52 Alors, ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans
00:52:56 pourront partir un an plus tôt à 63 ans.
00:52:58 Ceux qui ont débuté avant 20 ans
00:53:00 pourront partir deux ans plus tôt, soit 62 ans.
00:53:02 Ceux qui ont commencé avant 18 ans
00:53:04 pourront faire valoir leur droit à la retraite
00:53:06 quatre ans plus tôt, soit 60 ans.
00:53:08 Ceux qui ont démarré avant 16 ans
00:53:10 pourront terminer leur carrière six ans plus tôt, soit 58 ans.
00:53:12 La durée minimale de cotisation,
00:53:14 une fois l'âge anticipé atteint,
00:53:16 sera désormais fixée à 43 ans.
00:53:18 Il y a des trous dans la raquette, vous l'avez compris.
00:53:20 C'est en général 43 ans de cotisation,
00:53:22 mais parfois, 16 ans par exemple,
00:53:25 ce sera 44 ans de cotisation.
00:53:27 Donc, bon, 43 ans, 44 ans de cotisation.
00:53:30 Là, il y a quelques trous dans la raquette, on est bien d'accord ?
00:53:32 - C'est un dispositif qui n'est pas totalement abouti.
00:53:34 - On n'est pas allé jusqu'au bout.
00:53:36 C'est ce que demandait Aurélien Pradié.
00:53:38 - Heureusement qu'il a mis ce sujet au cœur du débat.
00:53:41 Parce que finalement, c'est Aurélien qui a mis ce sujet au cœur du débat.
00:53:43 Le groupe Les Républicains, avec Olivier Marlet,
00:53:45 avec Eric Ciotti, on s'en est emparés.
00:53:47 On a amélioré le projet de loi par rapport à ce qu'il était initialement.
00:53:50 - Mais ça vous convient ou pas ?
00:53:52 - C'est mieux que ce qu'il y avait avant.
00:53:54 - Mais ça vous convient ou pas ?
00:53:56 - Vous l'avez dit vous-même, Jean-Jacques Bredin,
00:53:58 c'est pas satisfaisant d'aider les Français, même si on nous dit que c'est que un tiers.
00:54:02 C'est malheureux pour ces un tiers-là, parce qu'ils n'ont pas commencé le bon boulot.
00:54:05 - C'est l'une des raisons pour lesquelles vous allez voter contre ?
00:54:07 - C'est l'une des raisons pour lesquelles vous allez voter contre ?
00:54:09 - Non, sincèrement, c'est le recul de l'âge égal de l'épargne.
00:54:12 - Ah, c'est le recul de l'âge égal pour vous.
00:54:14 - Bon, d'accord.
00:54:16 - C'est l'une des injustices majeures de ce projet.
00:54:18 C'est-à-dire que si je prends mon cas personnel,
00:54:20 j'ai commencé à avoir un emploi stable à 25 ans.
00:54:23 C'est-à-dire que je vais travailler moins longtemps,
00:54:26 on va me demander moins de travail, moins de la dette cotisation,
00:54:29 que quelqu'un qui a commencé à travailler...
00:54:31 - Mais vous êtes député, bien sûr que vous avez...
00:54:32 - Que quelqu'un qui a commencé à travailler à 16 ans.
00:54:34 Il y a un véritable problème.
00:54:36 Il y a un véritable problème, sur le fond.
00:54:38 Donc il y a une injustice...
00:54:40 - Mais quand on commence à 25 ans, c'est qu'on a fait des études avant.
00:54:43 - Oui, mais c'est pas du travail.
00:54:45 C'est pas du travail manuel.
00:54:46 - On a pas besoin de gens qui font des études dans le pays.
00:54:49 - Non, mais c'est pas la question.
00:54:51 - Un peu populiste, on a besoin de médecins, on a besoin d'enseignants...
00:54:54 - C'est juste de l'espérance de vie en bonne santé.
00:54:57 Je considère que beaucoup, et je pense que beaucoup,
00:55:00 beaucoup de députés sont dans cette situation.
00:55:02 - Beaucoup d'étudiants travaillent aujourd'hui.
00:55:04 - Je l'ai fait aussi.
00:55:06 La question, c'est de dire que quelqu'un qui a commencé à travailler
00:55:10 de manière stable, le plus tôt possible,
00:55:13 il a forcément un métier physique, il a forcément un métier manuel,
00:55:16 donc il doit partir le plus tôt.
00:55:18 Si on lui impose des années de cotisation en plus,
00:55:20 c'est des années de vie en bonne santé.
00:55:22 - François Piquemal, vous êtes évidemment contre ce système.
00:55:25 - Oui, franchement, on est dans un système.
00:55:27 On vous explique que si vous avez commencé à cotiser à 14, 16 ou 18 ans,
00:55:32 en gros, si votre âge est pair au moment de la cotisation,
00:55:36 vous allez cotiser davantage que si vous avez commencé à cotiser à 15, 17, 19 ans.
00:55:41 Ça va s'arracher les cheveux, et par ailleurs,
00:55:43 43 années de cotisation, ou 44 années de cotisation,
00:55:49 qui aujourd'hui, M. Bourdin, a une carrière continue
00:55:53 de 43 années pleines comme ça, sans discontinuité.
00:55:56 Moi, je connais très peu de gens à qui ça arrive,
00:55:59 qui ont cette opportunité-là,
00:56:01 donc on voit que ça va rallonger profondément l'âge de départ à la retraite,
00:56:05 et là-dessus, évidemment, on y est opposé.
00:56:07 - Vous voulez aussi revenir sur la durée de cotisation ?
00:56:09 - Bien sûr, nous, on est pour 43 ans de cotisation.
00:56:12 Pour nous, au moins, avec nous, les choses sont claires,
00:56:14 c'est pas en tortille, un coup 67...
00:56:16 - Nous avons compris votre position, les uns les autres, sur le texte,
00:56:19 nous avons fait le tour du texte.
00:56:21 Je voudrais consacrer les dernières minutes aux éboueurs, pourquoi ?
00:56:25 Parce qu'on en parle, il n'y a pas qu'à Paris,
00:56:27 on parle beaucoup de Paris, mais il y a d'autres villes de France...
00:56:29 - À Toulouse, notamment.
00:56:30 - À Toulouse, où les ordures ne sont pas ramassées,
00:56:35 les ordures ménagères ne sont pas ramassées,
00:56:37 les déchets, mais aussi au Havre, mais aussi à Saint-Brieuc,
00:56:40 mais aussi dans d'autres villes de France.
00:56:43 À Belfort, non, c'est ramassé ?
00:56:44 - C'est ramassé.
00:56:45 - C'est ramassé à Belfort, bon d'accord.
00:56:46 Et dans Lyon, c'est ramassé ?
00:56:48 - C'est ramassé.
00:56:49 - C'est ramassé aussi.
00:56:50 Bon, il est 11h44, à tout de suite.
00:56:52 - Jean-Jacques Bourdin.
00:56:53 - Il est 11h48, avant de passer aux éboueurs,
00:56:56 dites-moi, si vous venez au pouvoir, vous changez le texte ou pas ?
00:56:59 - Évidemment qu'on change le texte.
00:57:01 - À la France Insoumise ?
00:57:02 - Évidemment, retraite à 60 ans.
00:57:03 - Vous changez le texte ?
00:57:04 - Oui, Marine Le Pen l'a annoncé, évidemment que je le relie.
00:57:06 - Vous ne croyez pas ?
00:57:07 - Aussi, il sera la retraite à 67 ans, avec eux d'ailleurs,
00:57:09 et M. Picmal votera toujours pour le candidat macroniste.
00:57:13 M. Picmal votera pour le candidat macroniste à chaque fois qu'il a la France Insoumise.
00:57:17 - Vous n'étiez pas présent au commissaire ?
00:57:19 - Dites-moi, vous changez le texte ou pas ?
00:57:21 - Il y a peu de chances que je sois le candidat de ma famille politique
00:57:23 pour la France Insoumise française.
00:57:24 Et comme je suis minoritaire sur cette question,
00:57:26 c'est pas à moi qu'il faut lui poser la question.
00:57:27 - Oui, à LR, on change.
00:57:28 - On ne fera pas le texte, puisqu'on le veut.
00:57:29 - Moi, je le changerai, mais je ne pense pas que le parti...
00:57:31 - Bon, allez, passons.
00:57:33 Dixième jour de grève des éboueurs à Paris.
00:57:35 Mais pas qu'à Paris, je le précise.
00:57:37 A Paris, près de 8 000 tonnes de déchets sur les trottoirs.
00:57:40 Le préfet de police annonce des réquisitions d'éboueurs,
00:57:43 malgré le refus de la maire, Anne Hidalgo, Félix Mathieu.
00:57:46 - Oui, un passage en force sans surprise du gouvernement.
00:57:48 Sur ordre du ministre de l'Intérieur, le préfet de police de Paris,
00:57:51 Laurent Nunez, a informé hier soir à Anne Hidalgo de cette décision.
00:57:54 Réquisitionner les éboueurs au nom de la salubrité publique.
00:57:58 La maire de Paris n'avait pas donné suite aux demandes de l'État
00:58:00 de le faire elle-même.
00:58:01 Elle refusait, selon son premier adjoint, de briser un mouvement de grève.
00:58:05 Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait accusé Anne Hidalgo
00:58:08 d'imposer aux Parisiens les conséquences de son soutien au mouvement
00:58:11 contre la réforme des retraites.
00:58:13 Réplique immédiate de la mairie, il est paradoxal que l'État demande
00:58:17 aux collectivités territoriales de régler un problème qu'il a lui-même créé
00:58:21 alors que la réquisition est de droit une compétence de l'État.
00:58:24 C'est ce qu'avait répondu sa Anne Hidalgo.
00:58:26 La préfecture de police renvoie la mairie au Code général
00:58:30 des collectivités territoriales pour affirmer que la mairie détient
00:58:33 le pouvoir de la police, de la salubrité sur la voie publique.
00:58:36 Il est donc, selon l'État, de sa compétence de requérir une entreprise privée
00:58:40 ou de réquisitionner les agents.
00:58:42 L'État estime pouvoir se substituer au seul cas où la mairie refuserait de le faire.
00:58:47 De fait, il va être compliqué désormais pour le préfet de procéder
00:58:50 dès aujourd'hui à des réquisitions.
00:58:51 Jour de vote de la réforme dont on souligne la ville de Paris
00:58:54 que les incinérateurs, eux aussi en grève, ne dépendent pas d'elle.
00:58:57 - Réquisition, vous trouvez logique ou pas ? Qui commence ? Julien Audol ?
00:59:01 - Il faudrait surtout réquisitionner le gouvernement pour qu'il entende les Français.
00:59:04 C'est lui le responsable aujourd'hui de la situation, des blocages.
00:59:07 - Non mais, oui, mais réquisition...
00:59:08 - Il faut mettre les choses à l'endroit.
00:59:09 - Vous seriez au pouvoir.
00:59:12 Est-ce que vous réquisitionneriez ?
00:59:16 - La réquisition, elle est seulement dans un cas
00:59:19 quand la santé des Français, leur sécurité est en jeu.
00:59:22 - Alors est-ce que la santé des Parisiens est en jeu ?
00:59:24 - Évidemment.
00:59:25 Et aujourd'hui, on peut, je pense, avoir l'honnêteté de dire
00:59:28 que la saleté dans Paris n'a pas attendu la grève des éboueurs.
00:59:32 L'invasion des rats dans Paris n'a pas attendu la grève des éboueurs.
00:59:35 C'est depuis que Mme Hidalgo est en poste.
00:59:38 - Vous êtes pour ou contre ?
00:59:39 - Vous voulez réquisition de Mme Hidalgo ?
00:59:41 - Fondamentalement, moi je suis aux côtés des éboueurs.
00:59:44 - Donc vous êtes contre toute réquisition ?
00:59:46 - Non, c'est pas contre toute réquisition.
00:59:48 - C'est le "en même temps" macronien.
00:59:51 - Oui, M. Bourdin.
00:59:52 - Vous êtes asserre même en même temps macronien.
00:59:54 - Est-ce qu'on peut avoir un peu de nuance ?
00:59:57 - Julien, c'est Julien, on a un peu de nuance.
00:59:59 - Quand vous posez la question "est-ce que vous êtes pour ou contre la réquisition ?"
01:00:03 vous dites que les éboueurs sont responsables.
01:00:05 Les éboueurs ne sont pas responsables de la situation.
01:00:07 Ils vont la subir.
01:00:09 Ils vont la subir parce qu'ils seront victimes du recul de l'âge de départ à la retraite.
01:00:13 - C'est quand même à l'image de tout votre positionnement sur cette réforme des retraites,
01:00:17 c'est-à-dire une opposition de salon de thé, Camomille et Pépito.
01:00:21 Vous étiez très peu nombreux en commission.
01:00:23 Vous avez fait très peu d'amendements.
01:00:25 - C'est toujours mieux que Schitt et Popper.
01:00:27 - Je crois que moins de 75 amendements, c'est-à-dire de 89 amendements,
01:00:32 votre nombre de députés.
01:00:34 Et sur "nous" et "moi", nous on parle vrai.
01:00:36 Nous, on est contre la réquisition des éboueurs.
01:00:38 Et je vais vous dire pourquoi.
01:00:40 Parce que souvenez-vous, pendant le Covid-19,
01:00:42 qui était en première ligne, qui a pris tous les risques.
01:00:45 Rappelez-vous aussi qu'un éboueur vit en moyenne 10 ans de moins
01:00:49 qu'un salarié qui part normalement à la retraite, notamment.
01:00:53 C'est un métier très pénible et qu'il doit être considéré.
01:00:57 Et qu'aujourd'hui, ce qu'il faut, si on veut débloquer cette situation,
01:01:00 c'est que M. Macron revienne à la raison, à la sagesse,
01:01:03 et retire sa réforme des retraites.
01:01:05 - Bien, alors, réquisition, faut-il réquisitionner ?
01:01:08 - Évidemment qu'il faut réquisitionner.
01:01:10 On a aujourd'hui un programme de santé et de salubrité publique
01:01:12 à Paris et dans d'autres villes de province.
01:01:14 Madame Hidalgo a choisi de poursuivre le blocage.
01:01:16 Je le regrette, mais l'État doit aussi prendre ses responsabilités.
01:01:19 Par contre, je rejoins Julien Aoudoul pour dire qu'on n'a pas attendu
01:01:21 la grève des éboueurs pour que Paris soit sale,
01:01:23 pour qu'il y ait des problèmes de salubrité à Paris.
01:01:25 Je vais aller beaucoup plus loin. Il faut réquisitionner les éboueurs,
01:01:27 mais il faut surtout aux prochaines élections municipales
01:01:29 et en urgence Rachida Dati pour donner sa splendeur à la ville de Paris.
01:01:32 - Réquisitionner des électeurs, surtout.
01:01:34 - Vous savez, en termes de salubrité, il y a d'autres villes
01:01:37 qui sont dans des difficultés plus importantes.
01:01:40 - Les écolos !
01:01:42 - Vous, allez voir Père Pignan.
01:01:44 - Il y a un excel en travail qui est mené.
01:01:47 - Vous devriez aller voir, et aller voir.
01:01:50 Je pense que M. Alliaud n'a pas trop de conseils à donner à la merde.
01:01:54 - Vous devriez tous venir à Belfort pour voir comment on fait
01:01:56 pour tenir une ville propre.
01:01:58 - Avec des hôpitaux de qualité, puisque la santé vous apporte tant.
01:02:01 Et donc, quand on demandera des effectifs supplémentaires
01:02:03 pour les infirmières et le personnel hospitalier,
01:02:05 je suis sûr que vous vous traiterez très bien.
01:02:07 - Avec grand plaisir.
01:02:09 - Mais, dans tous les cas, vous êtes, si j'ai bien compris,
01:02:12 j'ai un redoulant, c'est plutôt si...
01:02:14 - On ne sait pas trop, mais avec vos honneurs,
01:02:16 on ne sait pas trop, ça dépend.
01:02:18 - Je vous ai dit que si la sécurité et la santé des Français,
01:02:21 et notamment pour le pays parisien, était en jeu,
01:02:24 effectivement qu'il fallait le minimum,
01:02:26 mais pour autant, ils ne sont pas responsables.
01:02:28 Et je refuse qu'on fasse porter le chapeau aux éboueurs en disant
01:02:32 "Regardez la situation, c'est vous les autres du responsable",
01:02:35 c'est faux !
01:02:36 - Donc vous êtes contre la réquisition, mais vous êtes contre la réunification.
01:02:39 - Vous avez voté M. Picmal.
01:02:41 - Non, pas du tout.
01:02:42 - Pour lequel vous avez voté, avec tous vos copains de la France insoumise.
01:02:45 - Et malheureusement, M. Macron a la meilleure assurance vie avec vous,
01:02:49 la preuve, deux fois de suite,
01:02:51 deux fois de suite, il vous a battu nettement,
01:02:53 parce qu'avec vous, vous n'allez jamais avoir une majorité.
01:02:56 - Vous avez refusé de voter la motion référendaire, ni la motion censure.
01:02:58 - Parce que vous êtes incapable d'avoir une majorité,
01:03:00 y compris dans l'Assemblée avec des gens de centre droit.
01:03:02 - C'est sûr que vous avez du mal à vous associer avec socialistes et communistes écolos.
01:03:05 - Vous êtes les infuissants de l'opposition,
01:03:07 vous savez que je vous dis, ça vous fait mal, mais c'est comme ça.
01:03:09 - Bon, messieurs, messieurs, merci.
01:03:11 - Par exemple, vous êtes son opposition préférée.
01:03:13 - Vous allez partir à l'Assemblée, j'imagine.
01:03:15 - Il y aura une drôle d'ambiance à l'Assemblée, là, ça doit être un peu tendu, là, non ?
01:03:17 - Vous allez regarder ça de près, M. Macron.
01:03:19 - Ah, je vais suivre ça de près, oui, non mais ça c'est évident, c'est évident.
01:03:22 Bon, eh bien, bon après-midi.
01:03:24 - Merci.
01:03:25 - Merci à vous.
01:03:26 - Ça va durer combien de temps ? Ça va durer longtemps ?
01:03:27 - Non, on aura fini en fin d'après-midi.
01:03:28 - Ça va durer deux heures au Sénat, ça va durer à peine plus à l'Assemblée, mais pas mal.
01:03:31 - À peine plus ? Pas plus, il y a quoi ? Comment ça se passe, là ?
01:03:33 - Ça, je ne peux pas faire d'amendement, normalement.
01:03:35 - C'est le Premier ministre qui vient s'exprimer, comment ça se passe, là ?
01:03:38 Avant, chaque groupe s'exprime.
01:03:40 - Chaque groupe, hein.
01:03:41 - Chaque groupe va donner sa position, la nôtre sera claire.
01:03:45 - Et ensuite, vous allez voter.
01:03:47 - Oui.
01:03:48 - Alors, encore une fois, il y a 577 députés à l'Assemblée,
01:03:52 c'est simplement la majorité.
01:03:54 On n'est pas obligé d'avoir 289 députés pour...
01:04:00 Il va y avoir beaucoup d'abstentions, je pense, quand même.
01:04:03 Il y aura une trente-quarante abstentions.
01:04:05 - Je pense, oui.
01:04:06 - Allez, il est 11h55, merci, messieurs d'être venus nous voir.
01:04:09 - Merci à vous, bonne journée.
01:04:10 - Merci à vous, vous êtes sur la radio, tous les jeudis, jeudi politique, je sais, vous aimez bien.
01:04:14 Donc, on se retrouvera jeudi prochain pour le jeudi politique.
01:04:16 En attendant, nous avons un autre député avec nous.
01:04:19 Dans un instant, alors là, c'est un député, on va voir ce qu'il va voter,
01:04:23 parce que je ne sais pas, Jean-Félix Aquaviva,
01:04:26 qui est député Lyott de Haute-Corse,
01:04:29 président de la commission d'enquête parlementaire
01:04:31 chargé de faire la lumière sur l'assassinat d'Ivan Koloda.
01:04:34 Il a des révélations à nous faire, à tout de suite.
01:04:36 - Jean-Jacques Bourdin.
01:04:37 - Bien, il est 12h05 dans un instant.
01:04:39 Nous allons recevoir Jean-Félix Aquaviva,
01:04:41 qui est député Lyott, Liberté Outre-mer-Territoire de Haute-Corse,
01:04:46 président de la commission d'enquête parlementaire
01:04:48 chargé de faire la lumière sur l'assassinat d'Ivan Koloda.
01:04:51 Il y a des nouveautés, des révélations, enfin des interrogations.
01:04:55 La commission d'enquête travaille et soulève des questions.
01:05:00 Nous allons en parler dans un instant.
01:05:02 Je voudrais auparavant que nous appelions Xavier Gaspar.
01:05:07 Vous allez comprendre, Xavier Gaspar est salarié chez Castorama, à Strasbourg.
01:05:12 Xavier Gaspar, bonjour.
01:05:14 - Bonjour.
01:05:15 - Vous êtes à Strasbourg, c'est bien cela.
01:05:18 - Exactement, à l'Ampertime.
01:05:20 - A l'Ampertime.
01:05:21 - C'est à côté de Strasbourg.
01:05:23 - Bien. Vous êtes délégué CGT, je dis la réalité,
01:05:26 et depuis quatre jours vous êtes en grève de la faim.
01:05:29 Vous réclamez des hausses de salaire.
01:05:32 En grève de la faim pour des hausses de salaire.
01:05:35 Vous n'êtes pas seul d'ailleurs, je crois.
01:05:38 - Alors, oui, je suis en grève de la faim depuis quatre jours,
01:05:42 mais il faut savoir que les actions ont commencé depuis octobre.
01:05:45 Je n'ai pas claqué des doigts en disant "je vais faire une grève de la faim pour les salaires".
01:05:48 Depuis octobre, on envoie des courriers à la direction générale
01:05:51 pour la situation de précarisation des salariés,
01:05:54 et on a fait des grèves, des mobilisations,
01:05:57 et aussi des occupations de magasins, on a dormi dedans.
01:05:59 Et en face, on a toujours un mur avec zéro réponse de la direction générale.
01:06:03 Donc en fait, je n'ai pas le choix de rendre visible, invisible,
01:06:07 et c'est pour cela que j'ai choisi de faire cette grève de la faim.
01:06:09 Non, je ne suis pas seul, il y a des collègues qui font des occupations de magasins actuellement.
01:06:13 - Bien. Grève de la faim, vous ne mangez pas, vous ne buvez pas.
01:06:17 Vous ne buvez pas si vous buvez.
01:06:19 - Si, si, on boit, si, si, je bois. Je bois de l'eau, et j'ai de l'eau avec du sirop aussi pour le glucose.
01:06:23 Mais je ne mange pas, oui.
01:06:25 - Vous ne mangez pas depuis quatre jours maintenant.
01:06:27 - C'est ça. Et je dors dans mon véhicule.
01:06:29 - Et vous dormez dans votre véhicule. Comment vous sentez-vous ? J'imagine que ce n'est pas évident.
01:06:33 - Un peu fatigué, parce que cette nuit, il a fait quand même -4°C.
01:06:37 On est comme à Strasbourg.
01:06:39 Mais sinon, non, j'ai le mental.
01:06:41 Donc en fait, quand le mental est là, j'ai déterminé.
01:06:44 Donc le reste, ça suit.
01:06:46 - Quel est votre salaire ?
01:06:48 - Alors moi, je suis à 1400 euros net par mois.
01:06:50 Pour 13 ans d'ancienneté.
01:06:52 - Pour 13 ans d'ancienneté.
01:06:54 Vous dites, il y a des salariés de Castorama qui ne mangent plus à leur faim.
01:06:58 Qui doivent sauter des repas.
01:07:00 Ils sont obligés, bah oui, de multiplier les crédits à la consommation pour remplir leur frigo.
01:07:05 A 1400 euros net.
01:07:09 Difficile de se loger, difficile de se nourrir avec l'inflation.
01:07:13 C'est ça en fait.
01:07:14 Moi, comme je dis, je veux rendre visible l'invisible.
01:07:16 Je veux montrer qu'en fait, il y a une précarisation de plus en plus importante.
01:07:19 Et surtout, avec l'inflation qui est juste folle.
01:07:22 Des salariés à Castorama, et pas que à Castorama.
01:07:24 Je sais très bien que c'est aussi ailleurs.
01:07:26 Mais là, je travaille à Castorama.
01:07:28 Même moi, je suis dans le cas-là.
01:07:29 Parce que je suis retourné chez mes parents suite à une séparation.
01:07:32 Et avec 1400 euros net par mois, je ne peux pas trouver de logement.
01:07:36 Ce n'est juste pas possible.
01:07:38 Et comme je dis, il y a des collègues qui sont obligés de faire des crédits à la consommation.
01:07:42 A l'instant T, c'est la seule solution qu'ils ont pour s'en sortir à l'instant T.
01:07:47 Xavier Gaspard, que vous dit la direction ?
01:07:50 Est-ce qu'elle a réagi depuis que vous avez engagé cette grève de la faim ?
01:07:53 Alors, la direction générale ne m'a nullement contacté une seule fois.
01:07:57 Il y a juste donc en gros, demain, un meeting avec les délégués syndico-centraux,
01:08:02 les organes syndicales, pour faire une proposition.
01:08:06 Simplement, c'est demain à 14h.
01:08:09 Donc, ils ne sont pas pressés.
01:08:11 Parce que pour sortir de la crise, théoriquement, une négociation,
01:08:14 on ne le fait pas à 14h.
01:08:16 Un vendredi, ou à 17h, c'est fini, tout le monde rentre chez soi.
01:08:19 Donc, demain, vous avez des négociations.
01:08:22 Un meeting, ça ne fait pas.
01:08:24 Vous verrez bien.
01:08:26 Bon, je vous rappellerai, Xavier Gaspard.
01:08:29 Pas de souci.
01:08:31 Merci beaucoup, dans tous les cas. Merci.
01:08:33 C'est rare, hein ?
01:08:36 Jean-Félix Acquoyeux, c'est rarissime.
01:08:39 Je crois que ça démontre le caractère anxiogène
01:08:42 du moment que l'on est en train de vivre, aujourd'hui, en France.
01:08:46 Jean-Félix Acquoyeux, qui, je le rappelle, est député Lyott de Haute-Corse.
01:08:50 Nous avons parlé de la commission d'enquête parlementaire.
01:08:52 Je vous poserai aussi une question sur la réforme des retraites, quand même.
01:08:54 Puisque vous allez voter, vous, cet après-midi.
01:08:56 Il est 12h10, à tout de suite.
01:08:58 Jean-Jacques Bourdin.
01:09:00 Bien, pour terminer cette émission, nous sommes avec Jean-Félix Acquoyeux,
01:09:03 qui est député Lyott, Liberté, Outre-mer-Territoire de Haute-Corse,
01:09:07 président de la commission d'enquête parlementaire chargée
01:09:09 de faire la lumière sur l'assassinat d'Ivan Colonna.
01:09:12 Avant de parler de cette enquête, Jean-Félix Acquoyeux,
01:09:15 vous allez voter, cet après-midi.
01:09:17 Votez pour, votez contre ou vous abstenir sur la réforme des retraites ?
01:09:20 Écoutez, le groupe Lyott, à une diversité de points de vue,
01:09:23 mais une grande majorité des membres du groupe dont je fais partie
01:09:25 va voter contre ce projet.
01:09:27 Votez contre ?
01:09:28 Ce n'était pas une surprise, à ce stade,
01:09:30 puisque nous n'étions pas pour, d'une part, le mettre à l'agenda immédiatement,
01:09:35 nous n'étions pas aussi pour aller à l'allongement à 64 ans
01:09:39 de la durée de l'âge légal de travail,
01:09:42 et nous étions pour d'autres pistes de péréquation sur le modèle de financement.
01:09:46 Donc vous allez voter contre ?
01:09:47 Oui.
01:09:48 Le groupe Lyott, 20 députés, je crois.
01:09:49 20 députés, oui.
01:09:50 20 députés, combien vont voter contre ?
01:09:52 Je crois, sans trahir évidemment ceux qui vont avoir d'autres options,
01:09:56 on sera entre 16 et 17 à voter contre, je crois.
01:09:58 16, 17 à voter contre, et il y en aura qui voteront pour ?
01:10:02 Il me semble qu'il y en aura au moins un qui votera pour, oui.
01:10:04 Au moins un qui votera pour.
01:10:05 Voilà, un qui votera pour et d'autres dans l'abstention,
01:10:07 c'est le choix des membres du groupe.
01:10:11 Bien, Jean-Félix Aquaviva,
01:10:13 regardons un peu cette commission d'enquête parlementaire.
01:10:16 Vous avez voulu cette commission d'enquête parlementaire, pourquoi ?
01:10:20 Vous vous interrogez sur quoi, concernant l'assassinat d'Ivan Colonna ?
01:10:24 D'abord, c'est une demande de transparence sur ce qui s'est passé à Arles,
01:10:29 le 2 mars 2022, qui émane la société Corse,
01:10:31 puisque on sait que suite à cet assassinat, il y a eu des manifestations importantes,
01:10:36 il y a eu des violences,
01:10:38 il y a eu évidemment une Corse qui a tremblé,
01:10:41 et un torrent d'indignation qui s'est manifesté,
01:10:45 notamment de la jeunesse, mais pas que.
01:10:47 Et il y a une forte demande de transparence, de justice et de vérité,
01:10:50 que l'on relève.
01:10:51 C'est un engagement de campagne que j'ai pris, évidemment,
01:10:53 puisque je suis membre du parti de Gilles Simeone,
01:10:55 et de la majorité territoriale actuelle de la collectivité.
01:10:57 Mais c'est aussi pour la famille, évidemment, et pour la démocratie en général,
01:11:01 puisqu'il y a beaucoup d'éléments troublants,
01:11:03 pendant l'acte, mais aussi dans la genèse de l'acte,
01:11:06 on veut parler à ce moment-là de la genèse de l'acte,
01:11:08 puisque c'est le champ de nos travaux,
01:11:09 de la gestion du parcours de Franck Elongabé,
01:11:11 du moment où il était agresseur.
01:11:13 - Franck Elongabé, je le rappelle, c'est l'assassin présumé.
01:11:15 - Qui, depuis son arrivée en France,
01:11:17 et même avant, lorsqu'il était sur théâtre de guerre en Afghanistan,
01:11:19 et on met ça aussi, bien sûr, en parallèle avec la gestion du statut d'EPS d'Ivan Colonna,
01:11:24 puisqu'on met en exergue le fait qu'il y a une gestion politique de ce statut,
01:11:27 qui n'a pas permis le transfert aussi de ce détenu à temps,
01:11:30 parce que s'il avait été transféré à temps, en Corse,
01:11:32 il serait vivant parmi nous encore aujourd'hui.
01:11:34 - Bon, alors, Ivan Colonna n'a pas été transféré à temps.
01:11:38 Quelles sont les interrogations que vous avez concernant cet assassin présumé, Franck Elongabé ?
01:11:45 Franck Elongabé s'est retrouvé à la prison,
01:11:49 regardons un peu les faits, s'est retrouvé à la prison d'Arles,
01:11:53 un peu la surprise générale, non ?
01:11:56 Il devait être à la prison d'Arles, incarcéré à Arles ou pas ?
01:11:58 - Premier acte, on a mis en exergue que Franck Elongabé
01:12:01 était connu par le service de renseignement comme un haut du spectre du fichier déradicalisé,
01:12:05 c'est-à-dire qu'il ne faisait pas partie des moyens...
01:12:07 - C'était un radicalisé.
01:12:08 - Voilà, il ne faisait pas partie des détenus moyens des terroristes islamistes.
01:12:11 Il était dans le haut du pavé, ça c'est les travaux qui ont permis de le mettre en exergue,
01:12:15 donc les services de renseignement nous ont permis de dire,
01:12:17 oui, il était dangereux, extrêmement dangereux, aguerri aux armes,
01:12:21 à participer à des attaques...
01:12:23 - Donc détenu, dangereux, islamisé, radicalisé.
01:12:27 - Ça c'est le point de vue du renseignement.
01:12:29 Du point de vue de l'inspection générale à la justice,
01:12:31 qui a mené l'inspection de fonctionnement à Arles,
01:12:33 ils se disent, on apprend ça, si ça avait été le cas,
01:12:36 connu déjà par l'administration péritancière selon nous,
01:12:38 il n'aurait jamais dû être en emploi général et en détention ordinaire.
01:12:42 Donc il y a un grand écart entre l'état de sa dangerosité connue
01:12:47 et l'état de la connaissance d'autres,
01:12:49 et c'est un parcours qui l'amène en détention ordinaire
01:12:51 alors qu'il ne doit être soit en quartier d'évaluation de la radicalisation,
01:12:54 ça a été prôné à cinq reprises par des commissions de dangerosité,
01:12:57 mais ça n'a jamais été suivi des faits.
01:12:59 Alors la première fois, avec des avis surprenants du parquet national antiterroriste,
01:13:03 qui donne un avis très réservé pour ce faire,
01:13:05 alors que ce n'est pas sa compétence d'intervenir dans le domaine,
01:13:07 et à quatre reprises, parce que la directrice de l'établissement
01:13:10 et la hiérarchie au-dessus n'a pas instruit,
01:13:12 ou n'a pas fait remonter les comptes rendus de ces commissions,
01:13:15 qui disaient clairement, en 2020-2021, donc avant l'acte,
01:13:18 qu'il allait mourir grand par l'islam, donc sa dangerosité était actée,
01:13:21 la capacité de passage à l'acte aussi,
01:13:23 donc il n'y a pas d'explication rationnelle
01:13:26 au fait qu'on n'ait pas permis ce transfert en quartier d'évaluation.
01:13:30 - Salle de sport, c'est dans la salle de sport
01:13:33 que Franck Guélong Abbé a assassiné Yvan Colonna,
01:13:37 il était chargé de nettoyer cette salle de sport, c'est bien ça ?
01:13:42 - Il était auxiliaire, donc chargé de nettoyer, oui, effectivement.
01:13:44 - Et il s'est retrouvé seul ?
01:13:46 - Seul. - Avec Yvan Colonna ?
01:13:49 - A le statut de détenu particulièrement signalé,
01:13:51 donc ce statut doit permettre une surveillance accrue,
01:13:54 et ne doit pas permettre de la mise en relation,
01:13:57 autant que faire se peut des détenus dits DPS,
01:13:59 alors Yvan Colonna était aussi DPS,
01:14:01 il fait le ménage pendant l'activité, alors que dans l'autre bâtiment,
01:14:05 la note de service donne à l'autre détenu qui fait le ménage,
01:14:08 l'obligation de le faire avant l'arrivée des détenus en salle de sport,
01:14:12 il y a un fonctionnement différent pour Elong Abbé, pour ce ménage,
01:14:17 évidemment nous sommes en face d'une agression qui dure très longtemps,
01:14:21 puisque c'est un quart d'heure, ce qui est énorme,
01:14:24 ce qui est une éternité, à 25 minutes.
01:14:27 - 5 personnes interviennent ?
01:14:28 - 5 personnes interviennent, avec des portes qui n'ont pas de vitre,
01:14:32 donc en l'air libre, donc le son circule plus facilement.
01:14:35 - Il ne devait pas être là seul avec le détenu ?
01:14:39 - Le détenu.
01:14:40 - Ca a duré un quart d'heure sans que personne n'intervienne ?
01:14:43 - Exactement.
01:14:44 - Toutes ces questions-là sont les questions que vous posez ?
01:14:46 - Exactement, et la vidéo n'était pas mise sur le scénario des salles,
01:14:50 autrement elle n'était pas fixée sur les salles,
01:14:52 mais même si l'agent en question le jour avait appuyé,
01:14:55 et ça ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'inspection générale de la justice dans son rapport,
01:14:58 sur l'onglet de la salle de sport, pour mettre l'écran de la salle de sport,
01:15:01 ce n'était pas l'image de la salle de sport qui apparaissait,
01:15:04 pour des raisons de paramétrage.
01:15:05 - Ca fait beaucoup !
01:15:06 - Ca fait beaucoup et ça interroge beaucoup de monde.
01:15:09 - Et il y a encore autre chose, c'est que Franck Elongabé, l'assassin présumé,
01:15:15 a changé de comportement la veille.
01:15:17 - Il y a une donne nouvelle depuis cette semaine,
01:15:21 c'est qu'effectivement nous avons appris, alors que les auditions n'ont pas permis de le faire éclore,
01:15:24 par document écrit, qu'une surveillante, le 1er mars, donc la veille,
01:15:28 a fait état d'une observation, donc assez gradée, assez hiérarchique,
01:15:33 et normalement dans le logiciel dédié à cet effet,
01:15:36 qui fait état d'une conversation entre trois détenus, dont Franck Elongabé,
01:15:39 qui dit, enfin un des détenus dit "je vais le tuer",
01:15:42 donc une information d'une menace entre détenus,
01:15:45 et la deuxième information importante, c'est qu'il faisait le vide dans sa cellule,
01:15:48 un changement de comportement.
01:15:49 Or ces observations-là, n'apparaissent pas dans le logiciel utilisé,
01:15:54 normalement par l'institution présidentielle.
01:15:55 - Alors ça fait beaucoup d'interrogations !
01:15:57 - Ca fait beaucoup.
01:15:58 - Ca nourrit le doute !
01:15:59 - Ca nourrit le doute, et à ce stade on ne s'interdit pas évidemment,
01:16:02 en tant que président et rapporteur de commission,
01:16:04 d'aller sur le processus judiciaire.
01:16:07 Je ne doute pas, si nous avons d'autres confirmations,
01:16:11 nous allons travailler ce fait, mais on a l'impression,
01:16:13 au moins il y a un doute sur le fait que ces informations
01:16:15 aient pu être effacées dans le logiciel,
01:16:17 puisque nous avons eu d'abord une information de ce logiciel,
01:16:20 où les informations concernant Franck Elongabé s'arrêtaient au 29 janvier 2022,
01:16:24 soit un peu plus d'un mois avant les faits,
01:16:26 ce qui apparaît...
01:16:27 - Tout aurait été effacé !
01:16:28 - Totalement anormal par les agents eux-mêmes,
01:16:30 qui disaient "on ne comprend pas pourquoi il n'y a pas d'informations",
01:16:32 et puis l'onglet complémentaire qui nous a été transmis,
01:16:35 donne quelques informations sur cette période,
01:16:36 mais pas les deux informations importantes.
01:16:38 - Ca veut dire quoi ?
01:16:39 Quel est le soupçon ?
01:16:40 Le soupçon c'est que l'Etat aurait couvert cet assassinat ?
01:16:46 - A ce stade, parmi les hypothèses, évidemment,
01:16:50 qui pourraient justifier un tel alignement des planètes.
01:16:54 Parce qu'on est dans un alignement des planètes,
01:16:55 qui fait dire même au directeur de l'administration péritancière lui-même,
01:16:58 qu'il consent que la réalité dépasse la fiction.
01:17:00 Ce n'est pas moi qui parle, c'est lui.
01:17:02 Soit c'est le hasard,
01:17:04 mais c'est une gestion apocalyptique
01:17:07 et d'opérailles administratives péritancières et judiciaires,
01:17:11 et c'est une affaire d'Etat en tant que telle,
01:17:12 et on doit s'inquiéter pour les 100 terroristes islamistes
01:17:14 qui sortent chaque année.
01:17:15 - Ah oui, c'est sûr.
01:17:16 - Ca c'est un premier point.
01:17:17 Mais évidemment que plus on avance,
01:17:19 moins on croit en hasard,
01:17:20 et on se dit qu'il y a eu un motif,
01:17:22 une main visible qui a permis...
01:17:23 - Est-ce que vous pensez que c'est l'Etat,
01:17:25 est-ce qu'il y a une volonté de l'Etat
01:17:27 de supprimer Yvan Colonat ?
01:17:30 Qu'est-ce que je dis ?
01:17:32 - Je dis que parmi d'où je viens,
01:17:33 effectivement, on a connu la haine d'Etat
01:17:35 concernant Yvan Colon,
01:17:36 j'ai eu d'ailleurs un échange assez tendu,
01:17:39 musclé avec Jean Castex lors des auditions
01:17:41 où j'ai fait part de la présence de messages
01:17:44 dont on avait eu connaissance entre préfets en exercice
01:17:47 qui disaient qu'il fallait décorer Franck Elongabé,
01:17:49 au lendemain de la venue de Jean-Claude Lamalin en Corse
01:17:52 pendant mars 2022.
01:17:54 Donc on connaissait la haine d'Etat,
01:17:56 on a été confrontés,
01:17:58 ce qui empêchait le rapprochement d'Yvan Colon en Corse.
01:18:00 Donc le mobile, la haine d'Etat existait
01:18:02 parce qu'il s'agissait de l'assassinat du préfet Rignac,
01:18:04 une haine d'Etat réelle.
01:18:06 Ça ne fait pas une preuve, évidemment,
01:18:08 mais eu égard à des faits
01:18:11 qui n'auraient jamais dû se réaliser
01:18:12 et pendant l'acte,
01:18:14 qui sont troublants,
01:18:15 on ne peut pas exclure cette hypothèse.
01:18:17 Aujourd'hui, l'hypothèse est sur la table
01:18:19 et je serais tenté de dire qu'elle grandit
01:18:21 au fur et à mesure qu'on a ces éléments-là qui arrivent.
01:18:23 - L'hypothèse, l'Etat a voulu supprimer Yvan Colon,
01:18:25 a grandi au fur et à mesure que vous travaillez.
01:18:27 - Quand on dit l'Etat, je ne pense pas
01:18:29 que ça ait été commandité par le président de la République
01:18:31 ou par le Premier ministre,
01:18:33 mais que dans l'Etat profond, il y ait pu avoir
01:18:35 des gens qui avaient la haine
01:18:37 à un point tel que cette hypothèse puisse se réaliser,
01:18:39 on ne peut pas l'exclure.
01:18:41 Parce que les faits sont troublants
01:18:43 et nous, nous sommes là pour livrer cela
01:18:45 de manière publique et à travers nos travaux,
01:18:47 même si nous avons d'autres recommandations à faire
01:18:49 pour justement la gestion des prisons,
01:18:50 pour la gestion des terroristes islamistes,
01:18:51 pour l'évolution du statut de DPS demain,
01:18:53 qui vont servir pour l'avenir.
01:18:55 Nous sommes là aussi pour faire la lumière.
01:18:57 Évidemment, nous souhaitons que l'enquête judiciaire
01:18:59 se saisisse des travaux.
01:19:00 - Et conclusion au mois de mai ?
01:19:01 - Conclusion au mois de mai.
01:19:02 - Bien. Et quelle suite après, selon les conclusions possibles ?
01:19:06 - Dans les suites, recommandations générales
01:19:08 pour les politiques publiques, mais évidemment,
01:19:10 on se réserve la capacité à aller sur le terrain judiciaire.
01:19:12 Je pense que les avocats de la partie civile...
01:19:14 - Sur le terrain judiciaire, de porter plainte contre l'Etat ?
01:19:16 - Évidemment, je pense qu'il y aura...
01:19:18 - De déposer plainte contre l'Etat ?
01:19:19 - ...des décisions générales aussi, je pense,
01:19:21 des initiatives du côté de la famille Cologne.
01:19:23 C'est du moins ce qui peut ressortir de ces travaux.
01:19:26 Et en tout cas, nous souhaitons aussi un constat politique,
01:19:29 qui sera fait à partir du rapport que nous serons amenés à produire,
01:19:32 et qui passera vers le 23 mai devant la Commission.
01:19:35 - Quel est votre sentiment ?
01:19:37 - Vous savez, mon sentiment, c'est que...
01:19:39 - Jean-Gabriel Acoiva ?
01:19:40 - Mon sentiment, c'est qu'il s'est passé quelque chose...
01:19:43 Évidemment, de mon point de vue, ma conviction à moi,
01:19:46 c'est qu'on ne peut plus dire que ce n'était pas prémédité.
01:19:49 - Oui.
01:19:50 - Et on est en train d'aborder le fait, de savoir si ça a été commandité.
01:19:54 Donc, prémédité, parce qu'il est évident qu'on n'est pas face à des détenus
01:19:58 qui se sont croisés et qui se sont affrontés.
01:20:00 Donc on voit bien dans l'attitude de Franck-Alain Gabbé,
01:20:02 quand on voit les images, qu'il sait où il va, c'est ce qu'il fait.
01:20:05 On le croit de moins en moins à la thèse du blasphème,
01:20:07 puisque les agents pénitentiaires eux-mêmes,
01:20:09 mais même les directeurs, disent "on ne voit pas Yvan Colon blasphémé".
01:20:12 Il n'y a aucun témoignage, sauf l'intéressé,
01:20:14 qui est par la thèse du blasphème,
01:20:16 alors qu'il y a quand même beaucoup d'informations dans le logiciel malgré tout,
01:20:19 depuis 2014 le concernant.
01:20:21 Donc à partir de là, effectivement,
01:20:23 on s'interroge beaucoup sur ces questions-là,
01:20:26 comme on vient de le faire maintenant.
01:20:28 - Merci Jean-Félix, à quoi il va ?
01:20:30 - Merci à vous.
01:20:31 - Merci d'être venu. Rendez-vous donc au mois de mai,
01:20:33 pour les conclusions de cette enquête.
01:20:35 - Merci.
01:20:36 - Il est 12h25, vous êtes sur Sud Radio, pour savoir et comprendre.
01:20:39 Merci de nous accompagner, 12h25.
01:20:42 Nous sommes avec Philippe David.

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