L'édito de Gauthier Le Bret : «49.3 : le gouvernement minoritaire, isolé et affaibli»

  • l’année dernière
Dans son édito du 17/03/2023, Gauthier Le Bret revient sur l'utilisation du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. 
Transcript
00:00 L'exécutif est ce matin de plus en plus isolé.
00:03 Oui, c'est le choix d'un gouvernement minoritaire, minoritaire dans le pays.
00:06 7 Français sur 10 sont contre la réforme et donc minoritaire à l'Assemblée.
00:10 Bref, plus isolé, vous le disiez Romain, que jamais.
00:13 Depuis le début de la semaine, le gouvernement nous répétait pourtant
00:17 qu'il ne voulait pas d'un 49-3.
00:19 Ce n'était qu'une méthode de communication pour démontrer
00:22 qu'il faisait tout pour l'éviter et quasiment qu'on lui tordait le bras
00:25 et qu'il devait donc utiliser ce fameux 49-3
00:28 et qu'il recournait donc même pas de son fait et loin de sa volonté.
00:31 Et puis, ultime coup de bluff de l'Elysée,
00:34 la dissolution en cas de vote négatif.
00:37 Le président aurait pu avec panache aller au vote et prendre le risque
00:41 de la dissolution.
00:43 C'est même ce qu'il aurait dit à ses ministres.
00:45 Lui, en cas de dissolution, il garde son siège,
00:48 contrairement aux députés et même à certains ministres
00:51 qui, je vous le rappelle, étaient candidats aux législatives.
00:54 Mais ce n'étaient que des mots au vote des députés.
00:56 Il a préféré le passage en force.
00:58 Le 49-3, c'est de la faute des Républicains.
01:00 C'est très clair. Ils ont une vraie responsabilité, les Républicains.
01:03 Je ne sais d'ailleurs pas si on peut continuer à les rassembler
01:06 sous une même étiquette tant il y a de divisions.
01:09 Même sur la motion de censure, ils ne sont pas d'accord.
01:12 Alors Olivier Marlex avait promis à Elisabeth Borne,
01:15 notamment en début de semaine, de lui fournir les voix manquantes.
01:18 Hier, il aurait appelé la première ministre pour lui dire
01:21 qu'il n'était plus en capacité de tenir cette promesse.
01:25 Elisabeth Borne pensait que des députés de droite
01:27 qui ont soutenu des candidats à la présidentielle,
01:30 qui portaient des propositions plus dures que celles-ci,
01:33 une retraite à 65 ans, aurait un peu de cohérence.
01:37 Eh bien non, ils ont refusé de voter après toute une série de concessions.
01:41 En plus, les dernières en commission mixte paritaire en début de semaine
01:44 quittent à cramer la caisse pour reprendre l'expression de Valérie Pécresse.
01:48 Le problème des Républicains depuis plusieurs années,
01:51 c'était celui de la ligne politique.
01:53 On ne sait plus ce que défend ce parti.
01:55 C'est encore pire aujourd'hui.
01:57 La grande perdante, la grande perdante, c'est Elisabeth Borne.
01:59 Oui, bien sûr, c'est la grande perdante.
02:01 Elle le sait d'ailleurs, Elisabeth Borne.
02:02 Elle a même dit hier au président de la République
02:04 qu'elle pouvait être infusible.
02:06 Elle n'a pas pu retenir ses larmes face aux députés de la majorité.
02:10 Après avoir utilisé le 49-3, elle a dû faire face au chahut
02:15 des députés de la NUPES, qui ont chanté la marseillaise
02:18 pendant qu'elle a essayé de prendre la parole, qu'on brandit des pancartes
02:21 face également au chahut du Rassemblement national.
02:23 Elle s'est dite choquée hier au journal de 20h de TF1.
02:27 Hier, c'était un anniversaire en plus pour Elisabeth Borne.
02:30 Ça faisait 10 mois, jour pour jour, qu'elle était à Matignon.
02:34 Edith Cresson a tenu 10 mois et 18 jours à Matignon.
02:38 Les 18 prochains jours vont secouer pour Elisabeth Borne.
02:42 Sera-t-elle encore première ministre dans 18 jours ?
02:45 Même elle, elle doit l'ignorer.
02:47 [Musique]
02:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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