Retraites : «Retirez cette réforme empoisonnée !», le message d'Aurélien Pradié à Emmanuel Macron

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Aurélien Pradié, député Les Républicains du Lot, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la réforme des retraites, de la motion de censure transpartisane du groupe Liot, des mobilisations à travers le pays et de son appartenance aux Républicains.

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Transcript
00:00 8h12 sur Europe 1, votre invité Sonia Mabrouk, tous les yeux sont braqués sur lui, c'est le député Les Républicains du Lot.
00:07 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Aurélien Pradié. Bonjour Sonia Mabrouk. C'est une journée décisive et sous tension,
00:13 que va-t-il se passer sur les motions de censure cet après-midi à l'Assemblée nationale et en particulier sur la motion de censure
00:19 transpartisane du groupe Liott ? Nous arrivons à un moment de vérité et de
00:23 responsabilité pour chacun, y compris pour vous,
00:27 député LR, ancien numéro 2, vous occupez une place
00:30 centrale aujourd'hui dans le débat politique public. Allez-vous, monsieur Pradié, voter ou non cette motion de censure ?
00:36 C'est une vraie responsabilité. J'ai pris du temps pour y penser, pas le faire à la légère.
00:42 Et oui, je voterai la motion de censure portée par Charles de Courson, la motion transpartisane. Je ne voterai pas la motion du Rassemblement national,
00:50 c'est une évidence.
00:51 Pour le reste, je m'adresse ce matin à vous, pas en opposant politique à Emmanuel Macron.
00:56 J'ai pris cette décision en patriote, en patriote qui ne supporte plus de voir le spectacle d'affaiblissement démocratique,
01:03 qui pense que la vraie responsabilité, c'est de sortir de ce chaos et que pour en sortir, il faut voter la motion de censure.
01:10 Qu'Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont une responsabilité grande,
01:13 que la porte de sortie c'est cette motion et que je la voterai comme un électrochoc.
01:18 Je le dis, c'est en patriote et pas en opposant politique, parce que l'heure est grave pour notre pays et je le mesure vraiment.
01:25 Je pense que désormais ça suffit. On ne peut pas laisser notre pays se fracturer comme il l'est aujourd'hui. Il faut rassembler.
01:31 Et je pense qu'Emmanuel Macron a besoin de cet électrochoc.
01:34 Ça n'engage pas de projet politique commun avec ceux qui voteront cette motion de censure, c'est une évidence.
01:38 Mais j'ai refusé de me dérober.
01:40 C'eût été plus facile sûrement de me planquer, de ne pas la voter.
01:43 - Vous avez beaucoup hésité Aurélien Pradié avant de vous décider. Il y a encore quelques jours vous disiez que vous ne souhaitiez pas voter une autre
01:49 motion que celle de votre famille politique, il n'y en a pas eu de votre famille.
01:53 Donc qu'est-ce qui a fait pencher clairement la balance ces dernières heures, alors que certains encore
01:57 dans les journaux aujourd'hui, certains pensaient que vous n'alliez pas voter une motion de censure transpartisane.
02:03 - J'ai fait de la valeur du courage depuis plusieurs semaines quelque chose d'essentiel.
02:07 Je pense que tenir bon, ne pas abandonner ses convictions,
02:10 c'est aussi une manière de redonner de l'espoir aux français. Ce qui m'a fait hésiter, ou plutôt qui m'a fait
02:15 réfléchir à cette question-là, parce que je ne la prends pas à la légère, tout ça n'est pas une distraction ou un amusement.
02:20 Ça fait plus de six ans que je suis député, j'ai rarement eu conscience d'une responsabilité comme celle-ci.
02:24 Je le fais parce que je pense que c'est la seule porte de sortie,
02:27 et que désormais il nous faut passer à autre chose.
02:30 Ce qui m'a fait hésiter c'est la volonté de ne pas rajouter au chaos.
02:33 Mais sauf que je pense que la seule possibilité de sortir du chaos aujourd'hui, c'est cette motion de censure,
02:38 elle ne suffira pas. Il faudra d'autres décisions derrière, mais ça commence par là.
02:43 - Aurélien Pradié, vous venez de nous annoncer sur Europe 1 que vous votez donc cette motion de censure transpartisane,
02:48 vu l'état de tension de notre société, vu la confusion qui règne en ce moment.
02:52 Est-ce que vous assumez aussi d'aller à l'encontre des consignes martelées par Eric Ciotti et Olivier Marlex de voter cette motion de censure,
02:59 au risque malgré tout d'ajouter du chaos, chaos ?
03:01 - Je pense que l'heure n'est plus à nos petites guiguerres internes,
03:05 aux petites crises d'autorité des uns et des autres. Le sujet c'est pas cela.
03:09 - Mais rien dans leur discours ne vous a convaincu, aucun argument. Ce matin encore Olivier Marlex dans le Figaro appelle à l'esprit de responsabilité.
03:17 Qu'est-ce que c'est que la responsabilité ? - Je ne sais pas, le gaulliste que vous êtes, est-ce qu'il peut encore se revendiquer du gaullisme et affaiblir les institutions ?
03:24 - Je ne pense pas les affaiblir. Je pense au contraire les sauvegarder.
03:27 Et le réflexe que j'ai de patriote aujourd'hui en prenant cette décision, c'est tout sauf un réflexe politicien.
03:33 C'est justement un réflexe sûrement de quelqu'un de droite qui a encore souvenir des valeurs du gaullisme.
03:38 Quand ça suffit, il faut le dire. Et aujourd'hui ça suffit. On ne peut pas continuer comme ça.
03:42 Ce que je crains, et je l'ai vu durant ce week-end en observant les réactions des uns et des autres, y compris au sein de la majorité,
03:47 c'est que la Macronie n'a pas compris ce qui se passait.
03:50 Alors oui, il n'y a pas d'autre choix que d'envoyer cette alarme, tout en disant une chose au président de la République.
03:56 Vous avez une responsabilité aujourd'hui, c'est de rassembler le pays.
03:59 Je suis un de vos opposants politiques, mais je ne ferai pas de guerre politicienne.
04:02 La motion de censure c'est une étape. Elle ne suffira pas. Voter ou pas voter ça ne changera rien en réalité profondément.
04:08 Il faut désormais que le président de la République ait une initiative de rassemblement du pays.
04:12 Vous nous direz ce que vous attendez comme initiative, mais combien de députés LR, M. Pradié, partagent votre analyse
04:19 et sont prêts tout à l'heure à voter cette motion de censure transpartisane ? Combien environ ?
04:23 Je ne sais pas. Sûrement plus que ce que l'on pouvait penser au départ.
04:26 C'est-à-dire une quinzaine aujourd'hui ?
04:28 Peut-être.
04:29 Plus ?
04:31 Peut-être une quinzaine. Je ne sais pas s'il y en a davantage.
04:33 Davantage, ça commence à être compliqué dans ce cas-là pour le gouvernement.
04:37 Vous savez, si cette motion de censure se joue à une dizaine de voix, c'est qu'il y a une rupture démocratique profonde dans notre pays.
04:42 C'est vraiment l'alerte que je veux lancer.
04:44 Je le dis y compris aux partisans d'Emmanuel Macron.
04:48 Vous ne pouvez pas cautionner cette manière de faire, ce passage en force permanent,
04:52 cette loi qui a été votée dans des conditions invraisemblables dont aujourd'hui on sait qu'elle est en train de faire du mal au pays.
04:58 Cette loi est empoisonnée. Je pense que si elle rentre dans la vie des Français...
05:01 Empoisonnée ?
05:02 Oui, elle est empoisonnée. Parce qu'elle est faite de pleins de vices démocratiques.
05:06 Pas seulement le 49-3. Souvenons-nous de tous ces passages en force.
05:10 Rendez-vous compte que cette loi risque de rentrer dans la vie des Français sans jamais avoir été votée par les représentants du peuple.
05:16 Mais il va y avoir un vote cet après-midi, comme l'a dit d'ailleurs le président de la République.
05:20 Qu'est-ce qu'un vote sur la motion de censure ? Je le dis à Emmanuel Macron, arrêtez de jouer avec le feu.
05:24 Mais qui joue avec le feu ? Est-ce que ça ne vous pose aucun problème, M. Pradié,
05:28 de mélanger votre voix avec celle de la NUPES et du Rassemblement National pour faire tomber le gouvernement ?
05:33 Donc Aurélien Pradié, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, ce matin, même combat ?
05:37 Non, pas même combat. Et bien sûr que dans la discussion et la réflexion que j'ai eue durant tout ce week-end,
05:42 il y avait cette difficulté. C'est pour ça que je n'aurais jamais voté de motion de censure venant de la NUPES
05:46 ou venant du Rassemblement National, c'est une évidence. Mais la responsabilité c'est quoi ?
05:51 La responsabilité c'est de ne pas abandonner la voix du peuple aux extrêmes.
05:54 Je refuse que la seule alternative à Emmanuel Macron soit demain Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen.
05:59 Et quand je prends cette décision, je la prends pour faire en sorte que la droite républicaine soit capable de reparler au peuple demain.
06:05 Je refuse d'abandonner le peuple aux extrêmes. Il n'est pas question que la seule alternative ce soit les extrêmes.
06:11 Attendez, vous prenez cette décision pour être le porte-voix du peuple ou pour faire tomber cet après-midi le gouvernement ?
06:16 Les deux.
06:17 Ah, vous assumez de vouloir faire tomber le gouvernement ?
06:20 Bien sûr, parce que je pense que c'est un préalable nécessaire. Enfin, il est fou que nous devions en venir à cela,
06:25 dans une démocratie et d'une république bien organisée.
06:29 L'égoliste aurait confidéré à la minute que ce gouvernement n'avait plus de crédit politique et qu'il lui fallait donc passer à autre chose.
06:36 Au fond, je rappelle simplement des principes de base.
06:39 J'ai le sentiment que depuis des semaines on s'habitue à des situations auxquelles on n'aurait jamais dû s'habituer.
06:45 Qu'est-ce qui vous a le plus choqué ces dernières semaines ? Est-ce qu'il y a une scène, un moment qui vous a interpellé en particulier ?
06:50 Ce qui m'a interpellé, c'est le fait que ce gouvernement ait passé plus de temps à marchander depuis des semaines qu'à faire vivre la démocratie.
06:57 Avec qui il a marchandé ?
06:58 Y compris avec les Républicains.
06:59 Oh, là ça serait grave. C'est-à-dire que si des intérêts particuliers ont été monnayés en piétinant l'intérêt général, ça laissera beaucoup de traces.
07:10 Oui, vous avez raison.
07:11 Jusqu'à ce qu'elle dit Mme Aurore Berger hier.
07:13 J'espère que ce n'est pas le cas.
07:14 Vous espérez, mais vous ne le savez pas.
07:16 C'est possible qu'il y ait eu tractation entre le gouvernement et des députés et leurs en échange de leur voix ?
07:21 Avec beaucoup de députés sûrement, peut-être.
07:23 Mais ce que je veux dire c'est que les tractations, elles étaient politiques et elles sont aussi graves.
07:27 Pour moi, le vrai débat se tient à l'Assemblée nationale.
07:30 Vous avez bien vu, tous ces petits accords qui ont eu lieu dans les couloirs n'étaient pas des accords qui honoraient la démocratie.
07:36 Il n'y a pas eu de débat véritablement ?
07:37 Pas de vrai débat.
07:38 Tout ça a été bloqué, y compris par les députés de la NUPES qui ont eu un comportement irresponsable.
07:42 Tout cela a sacrifié le vrai débat de fond.
07:46 Je veux simplement, par cette alerte-là, le dire à Emmanuel Macron, parce que c'est lui qui a cette responsabilité de présider le pays.
07:51 Vous êtes président de la République jusqu'en 2027.
07:53 Personne ne vous renversera, je ne suis pas là pour renverser les institutions, je suis là pour les préserver.
07:58 Mais votre comportement les abîme aujourd'hui.
08:01 Vous avez une responsabilité comme président de la République immense, rassembler le pays, de grâce rassembler le pays.
08:06 S'il faut en passer par cette alerte et cet électrochoc de la motion de censure, je l'assume et je l'assume comme responsable politique conscient que ça ne peut pas durer comme ça.
08:15 Vous parlez d'un électrochoc, dites-vous, pour le président de la République.
08:18 Bruno Le Maire a dénoncé hier un attelage clownesque si vous apportez vos voix aussi à celle de la NUPES et du Rassemblement National.
08:25 C'est quand même inédit comme moment politique, M. Pradié.
08:28 Vous avez été numéro 2 du parti chez l'LR, vous êtes un député de droite.
08:33 Et vous allez apporter vos voix aujourd'hui avec la NUPES et le Rassemblement National.
08:37 Non, je vais apporter mes voix au peuple.
08:39 Au peuple qui aujourd'hui ne se sent pas défendu, qui se sent méprisé.
08:43 Et je refuse, je vous le redis, avec beaucoup de gravité, cette stratégie qui consisterait à installer une connivence et donc une confusion avec Emmanuel Macron,
08:51 à tel point que la seule alternative pour le peuple serait de voter Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen.
08:56 C'est ça la vraie responsabilité de la droite, c'est d'être capable de défendre le peuple.
09:01 Mais vous n'êtes pas sans savoir que la France cumule des déficits colossaux, que nos voisins ont fait déjà la réforme des retraites.
09:06 Vous avez toujours soutenu d'ailleurs des candidats qui sont engagés pour une retraite à 65 ans.
09:12 Où est-ce que vous avez laissé votre cohérence ? Peut-être vont dire certains ce matin en vous écoutant.
09:16 Je suis favorable à une réforme des retraites. Je l'ai toujours été.
09:19 J'ai toujours dit d'ailleurs que lorsqu'on allongeait l'âge légal de départ à la retraite, il fallait travailler sur les carrières longues.
09:23 Et ça a été l'origine de mon combat, Sonia Mabrouk.
09:25 Depuis le début, j'ai dit au gouvernement, si vous ne bougez pas sur les carrières longues, vous ne me trouverez pas avec vous.
09:30 Ils n'ont pas bougé sur les carrières longues. Ils ont tenté de nous tromper de bout en bout.
09:34 C'est la raison pour laquelle je souhaite une réforme des retraites.
09:36 Et je dis donc à Emmanuel Macron, retirez cette réforme empoisonnée. Proposons une grande conférence sociale.
09:42 Rediscutons avec les uns et les autres. Reinstallons un débat dans notre pays et allons vers une autre réforme des retraites.
09:49 Dans quelques jours, Sonia Mabrouk, je vais m'adresser personnellement au président de la République.
09:52 Je vais lui écrire, en lui faisant des propositions notamment sur une alternative de réforme des retraites sur la durée de cotisation,
09:58 qui respecte mieux les travailleurs. Oui à une réforme des retraites, mais pas celle-ci.
10:02 Je refuse ce choix binaire d'un camp contre un autre. Il y avait d'autres réformes des retraites possibles.
10:07 On va faire tous les scénarios. En cas de dissolution, le RN promet de ne pas mettre de concurrents face aux députés LR qui voteront la motion de censure.
10:14 Ça a fini par convaincre, semble-t-il.
10:16 Non, la dernière fois que j'ai été candidat, j'ai eu un candidat LR face à moi. Il a été sèchement battu au premier tour.
10:22 Et je supplie les chefs du RN de me mettre un candidat en face de moi, parce que ce sera la meilleure manière de leur donner une bonne leçon électorale.
10:30 Tout ça, c'est la politique à y aller.
10:33 Et vous, vous êtes au-dessus, M. Pradié.
10:35 Non, je ne me prétends pas au-dessus.
10:37 Vous surplombez tout le paysage politique.
10:39 Non, je n'ai pas cette prétention-là. Je dis simplement, et je ne suis pas le seul dans cette configuration,
10:43 que j'ai rarement ressenti une aussi importante gravité dans la décision politique, et que oui, nous sommes à la croisée des chemins.
10:49 Je ne suis pas au-dessus des autres, mais j'essaie de ne pas être en-dessous.
10:52 Mais alors si la droite, version Pradié, arrive au pouvoir en 2027, ou alors à l'occasion d'une dissolution,
10:58 est-ce que vous vous engagez ce matin à détricoter cette réforme des retraites et à revenir à la retraite à 62 ans ?
11:04 Je n'ai jamais dit que j'étais favorable à la retraite à 62 ans.
11:07 On m'a fait dire tout et n'importe quoi.
11:09 J'ai dit que j'étais favorable à un dispositif de carrière longue très fort.
11:13 J'ai dit que la durée de cotisation était sûrement la meilleure manière de réformer les retraites.
11:17 Mais ce sont ces caricatures.
11:19 Certains me disent au fond Pradié, il a les mêmes convictions que Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon.
11:22 Jamais. Je n'ai jamais dit que j'étais pour le retour à la retraite à 60 ans, ou la laisser à 62 ans.
11:27 Simplement, j'ai dit qu'il y avait des alternatives.
11:29 Et ce qui est fou dans notre débat démocratique aujourd'hui, c'est qu'il faudrait choisir un camp ou un autre.
11:33 Ce serait Macroniste ou Le Peniste-Mélenchoniste.
11:36 Eh bien moi je crois qu'il faut ouvrir une autre voie.
11:38 Mais vous êtes quoi ? Vous êtes Pradiste, c'est tout ?
11:40 Non, je suis Gaulliste, je crois.
11:41 Enfin, j'essaie de l'être en tous les cas.
11:43 J'essaie de porter avec d'autres, pas seulement moi, la voix d'une droite populaire,
11:47 comme l'a été celle de Chirac en 1995 ou celle de Nicolas Sarkozy en 2007.
11:51 Une parole qui permette de défendre les Français.
11:54 Mais je ne suis pas seul à faire tout ça.
11:55 Et vous savez, je ne le fais pas pour moi, on me prête beaucoup plus d'ambition que je n'en ai en réalité.
11:59 Qu'est-ce qui va se passer en sortant de ce studio ?
12:01 Logiquement, vous devrez ne plus être chez les LR.
12:05 Ce que vous venez d'annoncer ce matin devrait vous valoir exclusion.
12:08 Et pour quelle raison ?
12:09 Enfin, nous sommes un parti d'opposition.
12:11 Ce serait quand même curieux que dans un parti d'opposition...
12:13 Ce serait logique que vous, ayant voté une motion de censure transpartisane,
12:17 vous restiez chez les LR aujourd'hui.
12:19 Enfin, depuis quand les Républicains sont devenus un parti de la majorité ?
12:23 Nous ne sommes pas une composante d'Emmanuel Macron.
12:25 Il serait absolument inouï qu'on reproche à des députés d'opposition de s'opposer.
12:29 Et puis pardon, mais je ne suis pas le seul.
12:31 Et puis pardon, mais peut-être que dans quelques temps,
12:33 mes amis politiques, qui parfois peuvent être contrariés de mes positions,
12:37 se rendront compte que j'ai pu contribuer à leur rendre service.
12:40 Il faut que la droite défende le peuple.
12:42 On ne peut pas abandonner, je vous le répète, le peuple aux extrêmes.
12:45 Vous croyez qu'Éric Ciotti ou Olivier Marlec, ce matin, qui vous écoutent,
12:47 ont conscience que vous êtes en train de leur rendre service ?
12:49 J'espère qu'ils ont simplement conscience que ce que je fais,
12:53 je ne le fais pas par intérêt personnel,
12:55 parce qu'il y a beaucoup plus de coups à prendre que davantage,
12:57 mais je le fais pour que nous ne perdions pas à droite le fil de la France populaire,
13:01 qui aujourd'hui se sent délaissée.
13:02 Une dernière question, M. Pradié.
13:04 Vous nous avez donc annoncé votre intention de voter tout à l'heure
13:07 la motion de censure transpartisane, cet après-midi à l'Assemblée nationale,
13:10 dans ce moment politique singulier et inédit.
13:13 Il y a une très forte pression sur tous les députés, y compris sur vous,
13:16 mais aussi sur les députés LR qui ne vont pas voter cette motion de censure.
13:20 On a vu ce qui s'est passé à la permanence de M. Eric Ciotti,
13:24 qui a été vandalisé à Nice avec cette inscription "la motion ou le pavé".
13:27 Ceux qui ne sont pas pour la motion se voient menacés aujourd'hui.
13:30 Comment réagissez-vous ?
13:31 C'est insupportable.
13:32 Et c'est la raison pour laquelle je refuse, je vous le redis,
13:34 d'abandonner la voix de tous ces Français qui ne sont pas favorables
13:37 à cette réforme des retraites injustes, à Jean-Luc Mélenchon ou à Marine Le Pen.
13:41 C'est là qu'est la responsabilité de la droite.
13:43 Nous sommes une alternative à toute forme de violence.
13:46 Mais si nous, nous ne sommes plus du côté des Français qui souffrent,
13:50 alors nous allons les laisser entre les mains de ces fous furieux
13:54 qui en veulent à nos institutions.
13:56 Moi, je suis trop attaché à nos institutions de la République
13:58 pour abandonner les Français à celles et ceux qui, aujourd'hui, sont des révolutionnaires.
14:03 Je ne suis pas un révolutionnaire.
14:04 Je tâche d'être un gaulliste et de me souvenir de ce que sont les valeurs du gaullisme,
14:08 en particulier celles du courage.
14:10 Je vous remercie, M. Pradi.
14:11 Est-ce que je dois encore dire député LR ?
14:13 Peut-être que dans quelques minutes, ce sera plus le cas.
14:14 Non, toujours député LR, plus que jamais, et vous verrez que ça continuera.
14:18 Merci à vous et bonne journée.

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